Par Shabbir Rizvi
Peu avant minuit dimanche, l’Iran a lancé une série de drones suicides et de missiles sur les territoires palestiniens occupés en réponse à la lâche frappe du régime sioniste contre le consulat iranien à Damas réalisée le 1er avril 2024.
Le troupeau de drones pouvait être entendu bourdonner au-dessus de l’espace aérien irakien, un son caractéristique que beaucoup ont attribué à la famille de drones Shahed, extrêmement efficace et mortel.
Peu après la première vague, une autre vague a été lancée environ 30 minutes plus tard. Les responsables du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) ont confirmé dans un communiqué ce qu’ils ont appelé l’Opération « Promesse honnête », fidèle à leur promesse de vengeance définitive contre le régime de l’apartheid.
Selon le CGRI, l'opération « Promesse honnête » sera menée en plusieurs étapes jusqu'à ce que les conditions nécessaires soient remplies pour que les représailles deviennent complètes.
Le ministre iranien de la Défense, Mohammed Reza Ashtiani, a également mis en garde les pays de la région contre l’ouverture de leur espace aérien ou de leur sol au régime israélien pour des attaques contre l’Iran, les mettant en garde contre une réponse décisive.
Le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Sayyed Ali Khamenei, avait promis, dans son sermon de l’Aïd al-Fitr, de « punir » le régime israélien pour « l’erreur » commise et ayant consisté à avoir ciblé l’un des locaux diplomatiques iraniens.
Il a lancé un avertissement similaire un jour après l'attaque du début du mois, affirmant que le régime sera puni. Et il n’a pas tourné au tour du pot [avec ses mots].
Depuis lors, le régime sioniste est dans un état de paralysie ; ses colons vivant entre de fausses alertes et des réserves de provisions comme le gaz, la nourriture et l’eau. Les vols ont été annulés et enfin, l’économie du régime a subi un choc considérable alors qu’elle était déjà en difficulté.
Il est important de noter que de nombreux pays de la région auraient refusé que leur territoire soit utilisé par les États-Unis comme rampe de lancement d’attaques contre la République islamique d’Iran ; ce qui témoigne d’une dynamique régionale changeante.
Ces derniers jours, le téléphone du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, n’a cessé de vibrer, plusieurs responsables occidentaux implorant l’Iran de reculer sur sa position, de faire preuve de retenue.
Cependant, la décision d’exercer des représailles est devenue définitive dès l’instant où le missile israélien a été largué sur Damas. Israël a dû payer pour son imprudence.
Les sionistes ont commis la plus grave erreur de calcul de leur vie honteuse. Il n’y avait aucun objectif stratégique à atteindre en frappant le consulat iranien, tuant en martyr plusieurs officiers du CGRI à l’occasion de l’anniversaire du martyre de l’Imam Ali (béni soit-il).
Les États-Unis, principal soutien du régime sioniste, sont terrifiés par une guerre régionale car ils se sont déjà rendus militairement au Yémen, plaidant auprès d’Ansarullah pour une solution diplomatique.
Israël comptait sur le soutien américain pour dissuader les représailles iraniennes. Ils avaient tort.
Mais la République islamique d’Iran n’était pas censé reculer. Malgré les avertissements des États-Unis, quelques heures seulement avant le lancement de l’essaim de drones et de missiles, le Corps des gardiens de la Révolution islamique a saisi un navire lié à Israël dans le détroit d’Hormuz, incitant les États-Unis à se mettre en état d’alerte dans la région.
Cela peut probablement être interprété comme un message adressé aux responsables américains selon lequel l'Iran attaquera les navires dans le détroit d'Hormuz, qui contrôle 20 à 30 % du flux pétrolier mondial, si les États-Unis s'impliquent et tentent d'empêcher les représailles de l’Iran, ou s’ingèrent de quelque manière que ce soit.
Le régime de Tel-Aviv est encore plus déstabilisé par une série d’attaques virtuelles désactivant les réseaux énergétiques et les systèmes de défense aérienne israéliens – pendant que le Kataib Hezbollah irakien, l’Ansarallah du Yémen et le Hezbollah libanais lancent leur propre série d’attaques de drones et de roquettes, épuisant les systèmes militaires israéliens.
Les défenses aériennes syriennes sont en état d’alerte maximale uniquement contre les avions du régime sioniste. Ce ne sont que des forces en dehors de la Palestine occupée – il y a, bien sûr, la Résistance palestinienne à la fois à Gaza et en Cisjordanie occupée, qui affronte activement le régime sioniste sur de multiples fronts.
L’Axe de la Résistance, créé grâce à la planification et à la coordination minutieuses du défunt pilier antiterroriste, le général Qassem Soleimani, démontre pour la première fois un front coordonné contre l’occupation israélienne.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été transféré dans un bunker à Qods occupée tandis que les manifestations typiques du week-end contre lui à Tel-Aviv ont été dispersées en prévision de la frappe iranienne.
Le voyage du week-end du président américain Joe Biden a été annulé pour qu'il puisse rencontrer son équipe de sécurité nationale et planifier les moyens de défendre l'entité mandataire à Tel-Aviv.
Les représailles iraniennes entrent dans le cadre du droit international qu’Israël a violé à maintes reprises. Une attaque contre un consulat constitue une ligne rouge à laquelle n’importe quel pays serait en mesure de répondre par des moyens militaires.
S’il s’agissait d’une attaque contre un régime occidental, celui-ci aurait répondu avec une force disproportionnée. La réponse de l’Iran est proportionnelle et juste et elle intervient après beaucoup de patience face à ce régime voyou.
Il est important de noter que les drones Shahed sont plus difficiles à abattre avec les systèmes de défense aérienne classiques en raison de leur faible signature thermique.
Les drones eux-mêmes étaient très probablement destinés à choquer le régime sioniste et à le distraire ; les missiles de croisière iraniens ayant eux été lancés peu de temps après.
Des vidéos de la terreur des colons lorsque les explosions retentissaient dans le ciel de Tel-Aviv circulent en ligne. L’Iran a montré qu’il était plus que capable de choquer l’entité sioniste ; les forces sionistes ayant déclaré aussi avoir sous-estimé la réponse iranienne.
Comme l’a dit à maintes reprises le Leader de la Révolution islamique d’Iran : « L’époque des délits de fuite est révolue ».
Nous sommes à un tournant de l’histoire, où l’entité sioniste se trouve confrontée à la réalité même de son extinction. Des célébrations éclatent devant la mosquée Al Aqsa et dans toute la Cisjordanie occupée. Il y a même eu des feux d'artifice sur l'emblématique tour Milad à Téhéran après les attaques de samedi soir.
Le moral du monde islamique est en train d’être restauré, alors que l’Iran agit comme un signe avant-coureur de la stabilité régionale.
Nous n'en sommes qu'à la première heure du 14 avril 2024. L’opération « Promesse honnête » est loin d’être terminée, les dés sont jetés. Alors que les drones et les missiles iraniens percent le ciel de Tel-Aviv et du reste de la Palestine occupée, pour la première fois depuis près de sept mois, aucun avion de guerre israélien ne survole Gaza.
Shabbir Rizvi est un analyste politique basé à Chicago qui se concentre sur la sécurité intérieure et la politique étrangère des États-Unis.