Lundi 18 août, le monde entier a pu assister à des scènes inédites depuis le Bureau ovale où la flatterie grossière des responsables ukrainiens, français, allemands, britanniques et italiens, ainsi que de hauts responsables de l’Union européenne et de l’OTAN révélait leur désir à s’attirer les bonnes grâces de Donald Trump. Les Européens, largement ignorés par le président américain lors des précédentes négociations, y ont vu l’occasion de jouer un rôle plus actif. Trump quant à lui a organisé la réunion de manière à les intimider par son pouvoir, même par les emplacements qu'ils leur a réservés et qui les mettaient dans une position de faiblesse extrême. Le rassemblement a été comparé à des élèves écoutant leur professeur. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que Trump humilie les Européens…
Pour ce qui est de l’Ukraine après cette rencontre, il faut dire que les États-Unis vont utiliser un système indirect pour fournir des armes à l’Ukraine, mais qu’ils vont en tirer profit. Cela consistera à vendre à l’Europe des armes destinées à l’Ukraine, avec une marge de 10 % imposée par Donald Trump. Ce système, révélé par le ministre des Finances américain, permet à Washington de générer des profits, pendant que Kiev prépare un contrat de 90 milliards de dollars pour acheter encore plus d’armement.
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a révélé que Washington vendait des armements à des pays européens, qui les revendent ensuite à Kiev, avec une majoration de 10 %. Cette stratégie permet à l’administration américaine de réaliser des profits, tout en laissant à l’Europe la responsabilité financière du soutien militaire à l’Ukraine.
« Nous vendons des armes aux Européens, qui les revendent aux Ukrainiens, et le président Trump applique une marge de 10 % », a expliqué Bessent dans une interview à la chaîne Fox News, diffusée le 19 août. Il a précisé que ces fonds pourraient servir à financer un éventuel soutien aérien, dans le cadre de garanties de sécurité évoquées pour l’Ukraine. Cette opération commerciale, selon Bessent, illustre la vigilance de Donald Trump sur les intérêts économiques des États-Unis.
Cette nouvelle approche s’inscrit dans un changement de posture des États-Unis. Le secrétaire d’État Marco Rubio a confirmé que Washington avait cessé de fournir gratuitement des armes à l’Ukraine. Désormais, ce sont les pays européens qui achètent l’armement américain destiné à Kiev. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a affirmé que ce mécanisme — dans lequel l’Europe paie les armes américaines envoyées à l’Ukraine — est « avantageux pour la classe moyenne américaine », car il soutient l’économie intérieure tout en maintenant le flux des livraisons.
Une stratégie contestée et risquée
Cependant, ce plan suscite des critiques. Le géopoliticien américain Patrick Henningsen estime que cette stratégie ne garantit en rien la sécurité de l’Ukraine : « Une garantie réelle devrait prendre la forme d’un traité de paix, pas d’un contrat à 100 milliards de dollars. » Il appelle à une solution diplomatique et considère que les pays européens devraient encourager Kiev à négocier directement avec Moscou.
Donald Trump a, de son côté, rappelé que « les décisions sur le règlement du conflit reviendront à Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky », soulignant que les États-Unis « sont éloignés de ce conflit ». Cette déclaration montre clairement la volonté de l’actuelle administration américaine de se désengager militairement tout en en tirant un bénéfice économique.
Ainsi, pendant que les États-Unis vendent leurs armes à prix fort, ce sont les pays européens qui paient la facture, et l’Ukraine qui s’endette. La Russie continue, quant à elle, de dénoncer ces livraisons qui alimentent le conflit au lieu de favoriser la paix.