La guerre contre la Syrie est la première conduite durant plus de six ans à l’époque numérique. De très nombreux documents qui auraient dû rester longtemps secrets ont déjà été publiés. Certes, ils l’ont été dans des pays différents de sorte que l’opinion publique internationale n’en a pas conscience, mais ils permettent d’ores et déjà de reconstituer les événements. La publication d’un enregistrement de propos tenus en privé par John Kerry en septembre dernier révèle la politique du secrétariat d’État et contraint tous les observateurs —y compris nous— à revoir leurs analyses précédentes.

تقي زاده
Le Burundi évacue ses forces de l'AMISOM
Le Burundi a retiré une partie de ses troupes de maintien de la paix de la Somalie. La décision fait suite au non-paiement des salaires de ces soldats. Les salaires des effectifs de l’AMISOM sont payés par l’Union européenne.
"Étant donné que les diplomates résidant à Bujumbura se dérobent depuis longtemps à payer les salaires des troupes burundaises engagées au sein la Force de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), le Burundi, tout en concert avec l’Union africaine (UA) entend retirer ses forces de Mogadiscio", a fait remarquer le premier vice-président burundais, Gaston Sindimwo.
Selon ce rapport, l’Union européenne a annoncé qu’elle paiera mensuellement 5 millions d’euros à ces forces, mais Bujumbura estime qu’en vertu de l’ancien contrat, cette instance devait verser 5 300 000 dollars au gouvernement burundais pour que ce dernier le distribue parmi les 5 400 soldats déployés à Mogadiscio qui constitue un quart des forces de maintien de la paix de l’UA.
Il y a un mois, le Burundi a menacé qu'il concrétisera aussitôt que possible cette décision. Or, il a réussi à retirer, ce mardi 17 janvier, la première partie de ces forces de Mogadiscio.
Le Maroc propose l’asile au président sortant gambien Yahya Jammeh
Le Maroc a accepté de recevoir Yahya Jammeh en exil, au cas où il accepterait les résultats des élections.
Selon l’AFP qui se réfère au site d’information marocain Le Desk, il s’agit en fait d’une médiation offerte par le Maroc à Yahya Jammeh, après l’échec de l’initiative du Nigeria et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), pour convaincre Yahya Jammeh de céder le pouvoir.
« Cette médiation a donc une petite chance d’aboutir », ajoute le rapport. Pour rappel, Jammeh a apporté son soutien à Rabat et signé auparavant un document demandant à l’Union africaine d’annuler l’adhésion du Sahara occidental.
Ainsi, on s’attend à ce que les envoyés du roi Mohammed VI à Banjul, le ministre délégué des Affaires étrangères et de la coopération Nasser Bourita, et le chef des services secrets du pays fassent tous leur possible pour que leur mission aboutisse avant le 19 janvier. En visite depuis quelques jours en Gambie, Ils doivent tenter de persuader Yahya Jammeh de quitter le pouvoir et d’accepter le résultat des élections présidentielles.
Le président sortant gambien Yahya Jammeh a perdu les élections du 1er décembre 2016 et refuse de quitter le pouvoir.
Nigeria: l'armée vise un camp de déplacés
Au Nigeria, l’armée a estimé que l’aviation avait commis une « bavure », ce 17 janvier, en prenant pour une cible un camp de déplacés.
Selon Fars News, un bombardier nigérian a attaqué un camp de déplacés à Rann (État de Borno), dans le nord-est nigérian, faisant une centaine de morts.
Lucky Irabor, général de l’armée nigériane, a confirmé que l’aviation nigériane avait commis un massacre, en évoquant une « bavure grave ».
Des employés locaux de l’Organisation de Médecins sans frontière (MSF), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et deux soldats ont également été blessés dans cet incident.
L’armée nigériane a affirmé que son aviation voulait cibler un fief des terroristes de Boko Haram.
Syrie: l'armée américaines parachutent des armements à Daech
En Syrie, les aides en armements de l’armée américaine tombent entre les mains des terroristes de Daech.
Selon le journal américain USA Today qui se réfère à l’armée syrienne, de plus en plus de groupes d’opposition en Syrie reçoivent chaque jour des armes et des munitions offertes par le Pentagone. Cependant, il n’est pas exclu que ces armes tombent aux mains des terroristes, au lieu de servir à la lutte contre Daech, ajoute la même source.
De grandes quantités d’armes américaines sont parachutées à destination des opposants syriens, regroupés actuellement autour du bastion de Daech à Raqqa.
Selon le général Carlton Everhart, commandant de « l’US Air Mobility Command », ces armes sont censées aider les forces de l’opposition à combattre Daech. Pourtant, il arrive que ces armes finissent exactement entre les mains de Daech.
L’Armée de l’air américaine utilise la technologie GPS ou la géolocalisation par satellite afin de parachuter des armes et munitions sur les zones de débarquement.
Daech a auparavant publié des vidéos, montrant les scènes de parachutage des caisses de munitions américaines qu’il a bel et bien reçues.
Explosion dans la base militaire de Hatzor au sud de la Palestine occupée
Un certain nombre d’activistes israéliens annoncent qu’il y a eu une explosion dans la base aérienne de Hatzor, au sud d’Israël.
Selon le site dimpenews.com qui cite la presse libanaise, les utilisateurs de Twitter sur place ont aussi entendu des déflagrations. Un problème technique serait survenu dans le dépôt de carburant pour avions.
En plus, ils avancent que ces explosions pourraient être l’œuvre du Hezbollah en représailles aux bombardements menées par Israël contre l’aéroport militaire de Mazzeh (aux abords de Damas, ndlr). La presse israélienne a gardé le silence après l’explosion.
Le site d’information Dimpenews a rapporté la nouvelle de cette explosion en y ajoutant sa propre analyse : « Le rapprochement entre ces deux événements est indéniable. De plus, le silence profond autour de l’explosion de Hatzor prouve qu’il ne s’agit pas d’un simple accident. Y a-t-il eu des morts, des blessés, des dégâts ? Que s’est-il passé ? Ce sont, habituellement, des informations que des journalistes essaient d’obtenir, à moins que le secret-défense ne leur ait été imposé. Ce qui serait le cas s’il s’agissait d’une riposte syrienne, qui révélerait l’impuissance du dôme de fer, tant vanté auprès du public israélien et international. »
Palestine/Cisjordanie: un Palestinien tué par des soldats israéliens
Le ministère a identifié le Palestinien tué comme Qoussai Hassan Al Amour, 17 ans. Il a été atteint à la poitrine, selon des villageois.
Depuis le 1er octobre 2015, 249 Palestiniens ont été tués par les forces isréliennes, selon un décompte de l'AFP.
La crise de l'électricité à Gaza en passe d'être résolue
L'autorité de l'électricité de Gaza a déclaré lundi qu'elle fournirait de nouveau de l'électricité par intervalles de huit heures après un engagement du Qatar à verser rapidement plus de 11 millions d'euros à l'Autorité palestinienne pour résoudre le problème.
L'émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani a fait cette annonce dimanche après une rencontre à Doha avec Ismaïl Haniyeh, le numéro deux du Hamas.
La compagnie d'électricité gérée par le Hamas a confirmé dimanche avoir reçu le premier des trois versements mensuels de 3,7 millions d'euros promis par le Qatar.
Interrogée par l'AFP, une porte-parole du COGAT, l'organe du ministère de la Défense coordonnant les activités israéliennes dans les Territoires palestiniens, a confirmé, sans donner d'autres détails, des informations selon lesquelles 390.000 litres de carburant avaient été acheminés lundi dans la bande de Gaza, via les territoires occupés par le régime israélien.
Depuis Ramallah, en Cisjordanie occupée, le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah a remercié les gouvernements du Qatar et de la Turquie pour leur aide lors d'une conférence de presse lundi.
Il a précisé que les détails d'un accord avec la Turquie pour la livraison de 15.000 tonnes de carburant industriel seraient bientôt finalisés.
Il a aussi critiqué certains membres du Hamas pour avoir orchestré "une campagne de diffamation et de désinformations" contre l'Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah.
L'unique centrale électrique de la bande de Gaza a été confrontée à des pénuries de carburant.
Les aveux du criminel John Kerry
La diffusion par The Last Refuge de l’enregistrement complet de la rencontre entre le secrétaire d’État John Kerry et des membres de la Coalition nationale (22 septembre 2016 à la délégation des Pays-Bas aux Nations unies) remet en cause ce que nous avons cru comprendre de la position US vis-à-vis de la Syrie [1].
Premièrement, nous avons cru que si Washington avait lancé l’opération dite du « Printemps arabe » pour renverser les régimes arabes laïques au profit des Frères musulmans, il avait laissé ses alliés entreprendre seuls la Seconde Guerre contre la Syrie à partir de juillet 2012. Ceux-ci poursuivant leurs propres buts (recolonisation pour la France et le Royaume-Uni, conquête du gaz pour le Qatar, expansion du wahhabisme et vengeance de la Guerre civile libanaise pour l’Arabie saoudite, annexion du Nord du pays pour la Turquie sur le modèle chypriote, etc.), l’objectif initial aurait été abandonné. Or, John Kerry affirme dans cet enregistrement que Washington n’a jamais cessé de chercher à renverser la République arabe syrienne, ce qui implique qu’il a contrôlé à chaque étape le travail de ses alliés. De fait, durant les quatre dernières années, les jihadistes ont été commandés, armés et coordonnés par l’Allied LandCom (commandement des Forces terrestres) de l’Otan basé à Izmir (Turquie).
Deuxièmement, John Kerry y reconnaît que Washington ne pouvait pas aller plus loin du fait du Droit international et de la position de la Russie. Comprenons bien : les États-Unis n’ont pas cessé d’outrepasser leur droit. Ils ont détruit l’essentiel des infrastructures pétrolières et gazières du pays, sous prétexte de lutter contre les jihadistes (ce qui est conforme au Droit international), mais sans y être invités par le président el-Assad (ce qui viole le Droit international). Par contre, ils n’ont pas osé déployer leurs troupes au sol et combattre ouvertement la République, comme ils l’ont fait en Corée, au Vietnam et en Irak. Pour cela, ils ont choisi de placer leurs alliés en première ligne (leadership from behind — le leadership par l’arrière) et de soutenir sans grande discrétion des mercenaires, comme au Nicaragua au risque d’être condamnés par la Cour internationale de Justice (le tribunal interne de l’Onu). Washington ne veut pas s’engager dans une guerre contre la Russie. Et celle-ci, qui ne s’était pas opposée à la destruction de la Yougoslavie et de la Libye, s’est relevée et a repoussé la ligne à ne pas franchir. Moscou est en mesure de défendre le Droit par la force si Washington s’engage ouvertement dans une nouvelle guerre de conquête.
Troisièmement, John Kerry y atteste que Washington espérait une victoire de Daesh sur la République. Jusqu’ici, —sur la base du rapport du général Michael Flynn du 12 août 2012 et de l’article de Robin Wright dans le New York Times du 28 septembre 2013— nous avions compris que le Pentagone entendait créer un « Sunnistan » à cheval sur la Syrie et l’Irak afin de couper la route de la soie. Or, il avoue que le plan allait beaucoup plus loin que cela. Probablement, Daesh devait prendre Damas, puis en être chassé par Tel-Aviv (c’est-à-dire se replier sur le « Sunnistan » qui lui avait été attribué). La Syrie aurait alors été partagée au Sud par Israël, à l’Est par Daesh et au Nord par la Turquie.
Ce point permet de comprendre pourquoi Washington a donné l’impression de ne plus rien contrôler, de « laisser faire » ses alliés : en effet, il a engagé la France et le Royaume-Uni dans la guerre en leur faisant croire qu’ils pourraient recoloniser le Levant alors qu’il avait prévu de diviser la Syrie sans eux.
Quatrièmement, en admettant avoir « soutenu » Daesh, John Kerry reconnaît l’avoir armé, ce qui réduit à néant la rhétorique de la « guerre contre le terrorisme ». Nous savions depuis l’attentat contre la mosquée al-Askari de Samarra, le 22 février 2006, que Daesh (initialement dénommé « Émirat islamique en Irak ») avait été créé par le directeur national du Renseignement US John Negroponte et le colonel James Steele —sur le modèle de ce qu’ils avaient fait au Honduras— pour mettre fin à la Résistance irakienne et instaurer une guerre civile.
Nous savions depuis la publication par le quotidien du PKK, Özgür Gündem, du procès-verbal de la réunion de planification tenue à Amman le 1er juin 2014, que les États-Unis avaient organisé l’offensive conjointe de Daesh sur Mossoul et du Gouvernement régional du Kurdistan irakien sur Kirkouk.
Nous savons maintenant avec certitude que Washington n’a jamais cessé de soutenir Daesh.
Cinquièmement, nous avions interprété le conflit entre d’un côté le clan Allen/Clinton/Feltman/Petraeus et de l’autre l’administration Obama/Kerry comme portant sur le soutien ou non à Daesh. Il n’en était rien. Les deux camps n’ont eu aucun état d’âme à organiser et à soutenir les jihadistes les plus fanatiques. Leur désaccord porte exclusivement sur le recours à la guerre ouverte —et le conflit avec la Russie qu’elle risque d’impliquer— ou sur le choix de l’action secrète. Seul Flynn —l’actuel conseiller de sécurité de Trump— s’est opposé au jihadisme.
Dans le cas où, dans quelques années, les États-Unis s’effondreraient comme jadis l’URSS, l’enregistrement de John Kerry pourrait être utilisé contre lui et contre Barack Obama devant une juridiction internationale —mais pas devant la Cour pénale internationale qui est aujourd’hui discréditée—. Ayant reconnu les extraits de cette conversation qui en avaient été publiés par le New York Times, il ne pourrait contester l’authenticité du fichier complet. Le soutien que Kerry affiche à Daesh viole plusieurs résolutions des Nations unies et constitue une preuve de sa responsabilité et de celle d’Obama dans les crimes contre l’humanité commis par l’organisation terroriste.
Des hommes armés ont tué huit policiers dans le sud-ouest de l'Egypte
L'attaque s'est produite au poste de contrôle d'al-Naqab, à environ 80 kilomètres de la ville de el-Kharga, la capitale de la province, a précisé le ministère.
La plupart des attaques des terroristes ont eu lieu dans le nord de la péninsule du Sinaï, zone frontalière des territoires palestiniens occupés et de la bande de Gaza. Des attaques se sont produites aussi dans d'autres parties du pays, y compris au Caire.
Le ministre de la Justice nommé par Trump est contre l’interdiction d’entrée des musulmans aux États-Unis
Jeff Sessions, nommé par Donald Trump pour diriger le département de la Justice, a explicitement pris position contre une éventuelle interdiction d’accès au territoire américain pour les musulmans. Selon le Huffigton Post, l’ancien procureur de l’état d’Alabama a déclaré mardi qu’il ne soutiendrait pas l’interdiction des musulmans d’entrer aux États-Unis et a insisté sur le fait que le nouveau président élu ne le souhaite pas non plus.
« Je ne crois pas et je ne soutiens pas l’idée que les musulmans en tant que groupe religieux devraient se voir refuser l’accès aux États-Unis » a déclaré Jeff Sessions, le 10 janvier 2017 , lors de son audition devant le Sénat pour le poste de ministre de la Justice.
En décembre 2015, Jeff Sessions avait déjà émis des critiques à l’encontre de la proposition de Donald Trump d’interdire le territoire américain aux personnes de confession musulmane qui entraînait le débat sur un « terrain dangereux car les américains sont profondément attachés à la liberté religieuse ».
« Nous avons de bons citoyens musulmans, ils ont contribué de différentes façons à notre pays et les Américains croient fermement en la liberté religieuse et au droit de manifester sa religion ou ses croyances« , a ajouté Jeff Sessions.