تقي زاده

تقي زاده

L’agence de presse iranienne IRNA a interrogé l’homme politique et intellectuel palestinien Mounir Chafiq sur la situation actuelle dans la sainte ville de Qods.

IRNA: Il est écrit dans la déclaration du Sommet de l’OCI que les pays musulmans mettent l’accent sur Qods-Est en tant que capitale de la Palestine. N’est-ce pas là une sorte de reconnaissance du droit du régime sioniste sur Qods-Ouest ?

Mounir Chafiq: Cette déclaration comporte, d’un point de vue idéologique, un important danger. Parce que la ville entière de Qods est musulmane et palestinienne et que nous ne devrions reconnaître aucun droit au régime sioniste concernant cette sainte ville. Nous devons nous opposer à l’existence même d’Israël [et non pas lui reconnaître une capitale]. Surtout que nous avons été témoins de l’octroi de privilèges unilatéraux à l’autre partie pendant un certain temps. Je ne sais pas ce qui a motivé ce plan d’« initiative arabe » ; un plan qui promet à Israël une reconnaissance de la part des pays arabes en contrepartie de la création d’un État palestinien.

Cela a été une très mauvaise idée. Car ce qui est important, ce n’est pas la formation de l’État palestinien, mais la fin de l’occupation en Cisjordanie et à Qods ainsi que la destruction de toutes les colonies. Ce qui s’est passé en 1967 est considéré comme de l’occupation par tous les pays du monde. Les actions à mener pour libérer [la Palestine] sont légitimes et légales au regard de la communauté internationale tout entière.

IRNA : Les pays qui s’opposent à la décision de Trump voient cette dernière comme sonnant la fin du processus de paix. Mais vous qui n’êtes généralement pas d’accord avec la logique du compromis, pourriez-vous nous expliquer ce point ?

Mounir Chafiq: « La décision de Trump était d’envahir le peuple palestinien et de cibler les droits des chrétiens et des musulmans dans la sainte ville de Qods et dans toute la Palestine. La décision ouvre aussi les mains d’Israël pour faire de Qods une ville juive. Le processus de paix et la solution à deux États ont également nui à l’intérêt des Palestiniens. La décision de Trump est censée conduire à ce qu’on appelle le “deal du siècle”. Les pays arabes qui ont accepté ce deal ont, eux-mêmes, été surpris par la récente décision de Trump ; elle a en effet porté un grand coup aux partisans de Trump dans la région du Moyen-Orient.

IRNA : Mais certaines informations suggèrent que ces pays avaient d’ores et déjà accepté la décision américaine d’identifier Qods comme la capitale du régime d’Israël.

Mounir Chafiq : Ils l’ont nié à plusieurs reprises. Le fait est que le contraire ne leur profiterait pas. Une fois de plus, je souligne qu’il est important d’isoler les États-Unis. La meilleure chose est que toutes les forces [musulmanes] s’unissent dans cette bataille. Si nous arrivons à isoler Trump et Netanyahu, l’équilibre des forces se rétablira dans l’intérêt du peuple palestinien. Il y a une bonne occasion de remporter la bataille aujourd’hui. 

IRNA: Est-ce que vous voulez dire par là que la décision de Trump sur Qods est en réalité un danger pour les musulmans qui peuvent la transformer en opportunité ?

Mounir Chafiq: Moi je considère que l’Amérique nous a fait trois cadeaux : premièrement, sa décision a arrêté le processus de réconciliation et la solution à “deux États” qui signifiait en réalité la fin de la question palestinienne. Deuxièmement, elle a conduit à reconsidérer la question palestinienne à la racine et de savoir exactement à qui appartient la Palestine et Qods. Et troisièmement, elle a conduit au lancement de la troisième Intifada et à des manifestations immenses dans les territoires occupés, en particulier en Cisjordanie et à Qods.

Ces zones étaient toutes opposées aux occupants sionistes, mais la coopération (entre l’AA et le régime sioniste) empêchait le lancement d’un important mouvement populaire. La décision d’aujourd’hui a encouragé les Palestiniens à affronter l’ennemi israélien avec pour objectif d’abolir inconditionnellement l’occupation.

IRNA : Est-ce que vous pensez que les conditions sont réunies pour la réussite de cette troisième Intifada ?

Mounir Chafiq : Les conditions de base de l’Intifada sont là. Nous assistons à la préparation de la troisième Intifada. Depuis octobre 2015, les Palestiniens ont donné 340 martyrs et ont mis Israël dans une crise majeure. Nous ne devons pas oublier les changements de l’été dernier, lorsque l’ennemi a retiré sa décision d’installer des portes électroniques à la mosquée d’al-Aqsa. Durant cet événement, les Palestiniens ont été forts et ont fait comprendre à Netanyahou que quand ils descendent dans la rue, celui-ci doit battre retraite. Sharon a d’ailleurs été forcé de se retirer de Gaza.

Le Conseil des fatwas et des religieux de Sanandaj a déclaré que le recours aux choses sacrées était permis.  

Le cheikh Abdoul Sattar Harami, imam de la prière des sunnites de Nakhl Taghi, a déclaré que recourir à la personne ou à des objets qui ont appartenu au prophète (as) était permis, ainsi que la recherche de bienfaits dans les lieux saints dont le caractère sacré est précisé dans les hadiths. Le recours spécial à certaines époque de l’année, comme le ramadan ou les dix premiers jours du mois de Zul Hadjah, ou à certaines boissons comme l’eau de Zamzam ou le miel, est aussi permis, et est permis en général, pour toute chose susceptible d’être à l’origine de bienfaits.

 

Le cheikh Khalil Efra’, membre du Conseil de programmation des centres islamiques sunnites, vice-président du Conseil des religieux sunnites et président du Conseil des fatwas, a déclaré que certains bienfaits étaient accessibles aux sens et d’autres, non, et que toute chose qui renferme en

elle-même, beaucoup de bienfaits, peut être considérée comme une « barakat ».

 

Le mot « Tabarok » signifie la recherche des bienfaits, cette recherche peut se faire dans des choses que l’islam, le Coran, les enseignements prophétiques et les hadiths fiables ont permises. A ce sujet, les revayats rapportent que les musulmans recueillaient les gouttes d’eau qui tombaient lorsque le prophète (as) faisait ses ablutions, et considéraient cette eau comme bénite.

Tarigh Tabari vol 3 p 275

Sahih Bokhari vol 3 p 180

Sunan Nasa’i vol 1 p 87

 

Les rapporteurs de hadiths ont déclaré que quand un bébé naissait à Médine, il le portait chez le prophète (as) pour qu’il le bénisse (Al-Mustadrak alaa al-Sahihain de Hakim al-Nishapuri vol 4 p 479-480).

 

Bokhari dans le livre « Al tarigh al Bachir » (vol 4 p 178), a rapporté le récit d’Abi Mohzereh dont le prophète (as) avait caressé la tête et qui, en respect pour la main du prophète, n’avait ni coupé ni peigné ses cheveux jusqu’à la fin de sa vie.

 

La majorité des récits sur ce recours, concernent le recours au prophète (as) durant sa vie. Les auteurs des Sahihs et les historiens ont rapporté que le prophète (as) avait frotté sa salive sur les yeux de gens malades qui avaient été définitivement guéris. (Mostanad imam Ahmad ben Hanbal vol 1 p 78, Majma’al zawa’ed d’Abolhassan Noureddin Ali ibn Abi Bakr Haithami vol 6 p 151).

 

Mamousta Molla Ahmad Cheikhi, imam de la prière du vendredi de Salas-e Babajani, a déclaré qu’il existe des hadiths qui montrent que les musulmans recourraient à la personne du prophète (as) et touchaient ses vêtements, et que cela est aussi permis pour la Kaaba et l’eau de Zamzam.

 

Mamousta Molla Rashid Thana’i, imam de la prière du vendredi de Sar-pol-e-zohab, a déclaré que les musulmans recourraient considéraient comme une bénédiction de toucher la personne du prophète (as), ses cheveux et ses vêtements.

 

Mamousta Hossein Eyni, imam de la prière du vendredi de la région de Paveh, a déclaré que les religieux avaient des avis différents et que certains considéraient que ce recours par exemple, pour ressusciter ou faire mourir quelqu’un, était interdit mais permis dans les autres cas.

Mamousta Mohammad Mohammadi Yari, directeur de l’école Molawi Yari, a déclaré que les sunnites reconnaissent ce recours, que les musulmans recherchaient des bénédictions à partir de choses appartenant au prophète (as), et que cette pratique avait été abordée amplement dans les livres de Bokhari et de Muslim.

Mamousta Mollah Adel Gholami, imam de la mosquée Al-Nabi (as) de Ghasr-e-shirin, a déclaré que les sunnites considéraient comme sacrés, les tombeaux des prophètes et des saints, qu’ils respectaient et auxquels ils recourraient.

Mamousta Mollah Abdoullah Ghafouri, imam de la prière du vendredi de Ravansar, a déclaré que cette pratique était courante à l’époque du prophète (as) et des compagnons, et que les musulmans recueillaient l’eau qui avait servi aux ablutions du prophète (as) et qu’il avait passée sur son visage et sa barbe.

Akhund Rahim Bardi Samadi, imam de la prière du vendredi de Baghleq, a déclaré que cette pratique existe dans le Coran comme par exemple, le miracle de la chemise de Yussof (as) qui rendit la vue à Yaghub (as).

Molawi Tawakoli, imam de la prière du vendredi de Taybad, a déclaré que le recours aux croyants et

aux grands religieux était permis et normal pour les sunnites.

Molawi Nourollah Farghani de Khalil Abad a déclaré que ce recours était permis et courant dans le recours au Coran et au prophète (as), mais qu’il fallait éviter l’adoration et le polythéisme

Le cheikh Mohammad Jamali, imam de la prière de Kangan, a déclaré que le recours à une personne vivante était permis.

Molawi Sharif-o-din Jami al Ahmadi, imam de la prière du vendredi de Torbat Jam, a déclaré que le recours à des personnes ou des objets était permis, comme ce fut le cas du recours à la chemise de Yussof (as) pour guérir Yaghub (as).

Molawi Amanollah, imam de la prière du vendredi de Sami’ Abad, a déclaré que la chemise de Yussof (as) pour Yaghub (as), et la cape du prophète (as) pour Uwais al-Qarni, étaient des cas de recours à des objets appartenant à des personnes saintes, et qu’aujourd’hui, les choses appartenant aux saints étaient considérées comme sacrées par les sunnites.

Le journal Al Qods al-Arabi s'intéresse dans un récent article à la décision unilatérale de Trump sur la ville de Qods et fait le constat que "cette décision a rendu le plus grand service au président russe Vladimir Poutine". 

"Les guerres déclenchées contre la Syrie, l'Irak, le Yémen et la Libye n'ont pas tant servi les intérêts d'Israël que ceux de la Russie. À vrai dire, les guerres menées contre chacun de ces pays ont largement affaibli les armées arabes qui tenaient tête à Israël et pourtant les Américains sont loin d'en tirer profit", affirme le journal qui revient sur la visite de 24 heures de Poutine en Syrie, en Égypte et en Turquie.

"Si Trump n'avait pas reconnu la ville de Qods comme capitale d'Israël, si son annonce n'avait pas eu lieu avant la tournée de Poutine, cette tournée-là n'aurait jamais eu le succès retentissant qu'elle a eu. La visite éclair de M. Poutine s'est déroulée sur fond des pourparlers de Genève et des menaces formulées par l'émissaire onusien Di Mistura contre l'opposition syrienne. Di Mistura est allé même jusqu' à affirmer qu'il irait remplacer le processus de Genève par le processus d'Astana. Personne n'est dupe. Poutine semble s'être armé de ses accords "en coulisse" avec Trump qui tend de se retirer totalement du dossier syrien. Poutine paraît de plus en plus seul aux commandes", poursuit le journal qui se livre ensuite à une synthèse des étapes de la visite du président russe dans la région :

"Il est vrai que l'homme fort du Kremlin a forgé de solides relations avec l'Iran autour du dossier syrien. En Égypte, Poutine s'est attiré les faveurs enthousiastes de Sissi en promettant de construire une centrale nucléaire. Ses seules promesses de contrôler "les Kurdes de Syrie" ont suffi par ailleurs à assurer Ankara. Mais le hasard a voulu que le succès du candidat indépendant à la présidentielle 2018 soit plein et entier. En s'opposant à l'annonce américaine au sujet de Qods, Poutine s'est imposé en défenseur de la cause arabe et palestinienne, et ce, au détriment de l'Amérique qui s'est de fatco supprimée du dossier", note le journal. 

samedi, 16 décembre 2017 15:46

Qods : Paris prend ses distances avec les USA

Le ministre russe de la Défense a réagi à la déclaration du Pentagone concernant le retrait des forces russes de Syrie.

« La réaction du département américain de la Défense, le Pentagone, au retrait des forces russes de la Syrie est tout à fait compréhensible », a déclaré à Sputnik Vladimir Fitin, un expert russe.

Le général Igor Konachenkov, chef du département de l'information et des communications du ministère russe de la Défense, a affirmé que la déclaration du Pentagone concernant le retrait des forces russes de Syrie mettait clairement en exergue l’ignorance des États-Unis vis-à-vis de la situation réelle.

« La déclaration des autorités du Pentagone concernant le maintien ou le retrait des forces russes de la Syrie dévoile non seulement leur intention malveillante de ne pas vouloir de nous là-bas, mais encore, l’ignorance de Washington de la situation réelle », a indiqué général Igor Konachenkov.

Il n’y a pas eu de réduction significative des troupes de combat après les précédentes annonces de la Russie de départs programmés de Syrie", avait dit le major Adrian Rankine-Galloway porte-parole du département américain de la Défense.

Le Pentagone a, de son côté, réagi avec scepticisme à l’annonce de Poutine, réaffirmant la volonté américaine de continuer le combat sur le terrain.

Et Galloway de poursuivre : « Auparavant, le Pentagone avait déclaré que les militaires américains devaient rester en Syrie jusqu’à la victoire totale sur Daech. Cela veut dire que Washington a l’intention d’y rester pour toujours, car on peut toujours y trouver un terroriste en fuite. Si la Maison-Blanche confirme le retrait des forces russes, elle doit par conséquent confirmer la fin de la lutte anti-Daech et qu’il n’y a aucune raison pour une présence militaire américaine dans ce pays. »

Selon le commandant Adrian Rankine-Galloway, le retrait des troupes ne correspond « souvent pas à de réelles réductions des effectifs militaires » et n’affecte donc pas « les priorités des États-Unis en Syrie ». « La coalition internationale continuera à opérer en Syrie et à apporter son soutien aux forces locales sur le terrain », a ajouté le porte-parole, selon l’AFP.

Si le chef des forces russes en Syrie, le général Sergueï Sourovikine, a annoncé le retrait de 23 avions et deux hélicoptères russes de la Syrie, suivis par des unités de la police militaire, des démineurs et des médecins de l’hôpital de campagne, pour un responsable américain souhaitant rester anonyme, le retrait ne sera que « purement symbolique ». « Il est probable que Moscou exige dans la foulée que les États-Unis se retirent complètement de Syrie », a-t-il précisé.

Avec AFP et Reuters

samedi, 16 décembre 2017 15:44

Ingérence iranienne mythe ou réalité ?

Cela fait un bon bout de temps qu’Américains, Israéliens et Saoudiens justifient chacune de leurs interventions militaires au nom de la lutte contre "l’influence iranienne". 

Le croissant chiite, l’axe iranien, le néo empire perse, l’hégémonie iranienne: les termes ne manquent pas pour dénoncer le « diable » qu’est l’Iran. Mercredi à Istanbul où tous les pays musulmans s’étaient réunis au chevet de Qods, les hauts responsables égyptiens, tout comme leurs homologues saoudiens, ont brillé par leur absence.

Les premiers pour cause de soutien d’Ankara aux Frères musulmans et les seconds, puisque la Turquie est proche du Qatar. Au fait, Le Caire et Riyad n’aimaient point voir Ankara se hisser à la tête du tollé anti-israélien du monde arabo-musulman.

L’Iran, lui, y a pris part au plus haut niveau sans aucune considération ni complexe. Pour rappel, jusqu’en l’an 2000, Riyad et Téhéran entretenaient des liens plus ou moins cordiaux. En 2007, l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad a même participé au Conseil de Coopération du golfe Persique. Ce rapprochement, s’il se poursuivait au même rythme, aurait pu devenir un danger existentiel pour Israël. Israël a donc attaqué en 2006 le Liban.

Mais au bout de 33 jours, l’effet escompté ne s’est pas produit. La défaite de Tel-Aviv et la victoire du Hezbollah ont fait de ce mouvement le héros de la rue arabe. Après de multiples revers, l’opinion musulmane a senti à quel point le mythe d’invincibilité d’Israël est irréel et non fondé et comment la volonté et la foi pourraient rendre possible l’impossible.

La victoire de 2006 était bien présente dans les esprits quand fut déclenché en 2011 le printemps arabe. Ce printemps a été pour beaucoup un projet américain.

Cependant et à la lumière des faits, il existe peut-être une autre lecture de cet événement qui a si profondément marqué l’histoire de la région : la rue arabe ne voulait guère de démocratie importée de l’Occident, identique à celle que l’invasion américaine prétendait avoir établie en Afghanistan ou en Irak. Elle voulait d’un système politique qui sache marier le souverainisme et l’indépendance à la foi religieuse et qui soit à même de rendre les pays musulmans capables de tenir tête aux grandes puissances. 

Pas un seul rapport n’indique l’ingérence iranienne en Tunisie, en Égypte, en Libye, au Yémen ou à Bahreïn lors des révolutions arabes de 2011. En Syrie et en Irak non plus, l’Iran n’y était, quand le terrorisme takfiriste ou Daech a fait surface entre 2012 et 2014. Quant au Qatar qui a combattu l’État syrien et son allié iranien jusqu’à la dernière cartouche, le discours saoudien a aussi du mal à convaincre : c’est la politique de Riyad qui a poussé Doha dans les bras de Téhéran. 

L’ingérence iranienne contre quoi Riyad dit se battre même au prix de sacrifier la Palestine n’a pas de réalité. L’ingérence s’il y a, n’est ni de nature politique encore moins de nature militaire. Elle est mentale, idéologique. À preuve, sept ans de guerre saoudienne en Syrie n’ont pas fait aimer Riyad aux sunnites palestiniens. À Qods, ils brûlent ces jours-ci les portraits de ben Salmane avec les drapeaux américains et israéliens tandis que cette même foule arbore fièrement les photos de Soleimani, commandant en chef de la Force Qods iranienne. 

Sputnik persan

 

Des forces de l’armée chinoise appelées « les Tigres de la nuit » sont arrivées en Syrie pour prendre part à la lutte antiterroriste.

L’agence de presse russe Sputnik a annoncé qu’avec la participation de la Chine aux opérations antiterroristes menées dans la Ghouta orientale, l’on constate qu’une autre grande puissance mondiale se range officiellement du côté de l’axe Damas-Téhéran-Moscou.

Sputnik indique que « les Tigres de la nuit » sont arrivés dans le port de Tartous il y a déjà quelques jours.

Il y a peu, les autorités syriennes avaient annoncé que le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait eu un entretien avec la conseillère du président Bachar al-Assad, Bouthaina Shaaban, durant lequel il avait remercié Damas pour sa lutte contre les groupes terroristes et notamment contre le Mouvement du Turkestan oriental.

Il a ensuite été rapporté dans les médias que la conseillère d’Assad avait discuté avec des responsables militaires chinois de la participation des forces spéciales chinoises dans la lutte contre les terroristes dudit mouvement.

Depuis 1993, ce groupe a lancé plus de 200 attaques sur le sol chinois. Ses éléments ont actuellement joint leurs forces avec les terroristes de Tahrir al-Cham dans le rif de Damas.

Depuis la rencontre entre un amiral chinois et le ministre syrien de la Défense Fahd Jassim al-Farij à la mi-2016, Pékin envoie de manière régulière des conseillers militaires en Syrie.

Les autorités syriennes ont autorisé en 2015 la présence de 5 000 militaires chinois sur le sol syrien.

samedi, 16 décembre 2017 15:40

Les USA prêts à en découdre avec l’Iran

Le show anti-iranien de Nikki Haley à la tribune de l’ONU, où elle a accusé l’Iran, photos truquées à l’appui, d’avoir fourni des missiles à Ansarallah n’a surpris personne. Le célèbre chroniqueur arabe Abdel Bari Atwan y voit une contre-attaque, certes un peu prématurée, mais attendue de Donald Trump au sommet de l’OCI à Istanbul ; un sommet présidé par le président turc au cours duquel le monde musulman a dépassé ses clivages en affichant un front uni face aux États-Unis.

« Connue pour son racisme anti-arabe et anti-musulman rabique, Haley s’est engagée jeudi sur une voie éminemment dangereuse et propre à prolonger la région dans un nouveau cycle de violences à caractère confessionnel, avec en toile de fond la dilapidation des richesses des monarchies du golfe Persique et la mise sous tutelle pour les décennies à venir de leurs ressources pétrolières. Haley a affirmé que les Américains disposaient de preuves confirmant l’origine iranienne du missile tiré contre l’aéroport international de Riyad, ce qui, a-t-elle ajouté, montre que “l’Iran veut la guerre”. Cette grave provocation américaine à l’adresse de l’Iran a un objectif clair : il s’agit ni plus ni moins de détourner l’opinion arabe et musulmane de la judaïsation de Qods décidée par Trump, de créer un périmètre de sécurité autour d’Israël et de lui permettre d’imposer ses conditions aux Palestiniens.

Car à moins d’être de mauvaise foi, personne ne saurait refuser au Yémen le droit de se défendre alors qu’il est nuit et jour la cible de milliers de missiles, d’obus et de bombes à sous-munitions, et ce, depuis trois ans.

Alors pourquoi cette colère soudaine de Washington ? Lors du sommet de l’OCI, auquel ont pris part 57 dirigeants et ministres des Affaires étrangères des pays arabes et musulmans, l’heure était aux retrouvailles, à l’unité inter-islamique et à la défense du caractère musulman et chrétien de Qods.

À peine une semaine après l’annonce incendiaire de Donald Trump, le monde musulman assiste à l’émergence d’une alliance sunnite-chiite placée sous le signe des retrouvailles des présidents turc, Erdogan et iranien, Rohani.

Cette alliance est tout ce qu’il faut pour contrer le projet de guerre confessionnelle au Moyen-Orient, impliquant les USA et leurs alliés arabes du golfe Persique.

Le missile balistique d’Ansarallah, qui a atteint avec précision sa cible aéroportuaire située dans le nord de Riyad, a percé le bouclier antimissile saoudien composé du système Patriot, le bijou de l’industrie militaire US. Il a fallu sept missiles Patriot, chacun d’une valeur de 3 millions de dollars, pour intercepter un seul missile yéménite qui lui, n’a coûté tout au plus que quelques milliers de dollars. Et la déconvenue s’est d’ailleurs répercutée jusque dans les colonnes du New York Times.

Trump bat les tambours de la guerre contre l’Iran alors qu’il est bien mal en point aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des États-Unis.

Dans l’Alabama, son colistier a perdu les élections de mi-mandat tandis qu’en Europe sa décision sur Qods a été froidement accueillie.

Face à la Corée du Nord, son coup de bluff n’a pas non plus fonctionné ; Kim Jong-un tenant fermement tête au président-businessman américain.

La guerre contre l’Iran, Trump ne pourra jamais la gagner. Mais veut-il réellement la gagner ? Il y a lieu d’en douter.

Son objectif consiste à vendre ses armes à tout prix et à s’enrichir encore et encore.

Que les nouveaux alliés arabes d’Israël lui servent de bûchers en attendant, Trump s’en fiche royalement. »

La maladie, la faim et la misère absolue règnent sur les gigantesques camps rohingyas du sud du Bangladesh. Pourtant, peu de réfugiés envisagent d'effectuer le chemin inverse et retourner en Birmanie voisine. 
 
L'accord de rapatriement de réfugiés, signé par les gouvernements bangladais et birman le mois dernier, est vu avec circonspection par les organisations internationales et la communauté rohingya. Sa mise en œuvre ainsi que le contexte dans la région des troubles posent question.

"Ils passent des accords, mais ils ne les respecteront pas", affirme Mohammad Syed, un réfugié rohingya. "Lorsque nous reviendrons, ils nous tortureront et nous tueront à nouveau."

De telles craintes ne sont pas sans fondement. Plus de 655.000 musulmans rohingyas de Birmanie sont passés au Bangladesh depuis fin août pour échapper à ce que l'ONU considère comme une épuration ethnique menée par l'armée de la Birnmanie.

Rien qu'entre fin août et fin septembre, au moins 6.700 Rohingyas ont été tués par les militaires birmans, selon une estimation a minima publiée jeudi par Médecins Sans Frontières (MSF). L'ONG estime que le bilan réel pourrait être encore plus lourd.

Les récits de massacres, de viols collectifs et d'incendie de villages colportés par les réfugiés s'apparentent même à des "éléments de génocide", a déclaré au début du mois Zeid Ra'ad Al Hussein, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme.

L'accord de rapatriement "est un piège. Ils nous ont donné des garanties similaires par le passé et ont malgré tout fait de nos vies un enfer", dit Dolu, une réfugiée.

Malgré la précarité des camps de la région de Cox's Bazar, "je préférerais vivre ici. Nous avons de la nourriture et un abri ici, et nous pouvons prier librement. Nous sommes autorisés à vivre", ajoute-t-elle.


La région de l'État Rakhine qu'ont fui les réfugiés, dans l'ouest de la Birmanie, a un lourd passif de violences.

Considérés comme des étrangers dans un pays à 90% bouddhiste, les Rohingyas y sont ostracisés. Victimes de discriminations, ils n'ont pas de papiers d'identité et n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics.

Par trois fois en quarante ans, les Rohingyas ont fui en masse au Bangladesh (1978, 1991-1992, 2016-2017) même si les vagues précédentes n'atteignaient pas les proportions considérables de l'exode actuel. Des programmes de rapatriement se sont tenus par le passé mais sans pour autant que cesse le cycle de violences.

Les Rohingyas qui restent au Rakhine sont toujours soumis à d'importantes restrictions. Depuis des troubles en 2012, près de 100.000 d'entre eux sont parqués dans des camps dans le centre de la région.

Des organisations humanitaires ont averti qu'elles boycotteraient tout nouveau camp pour les Rohingyas en Birmanie. Elles estiment que les réfugiés ont le droit de revenir dans leurs foyers (souvent détruits) et ne doivent pas être forcés à vivre dans des conditions de ghetto.

Les Birmans "doivent nous reconnaître comme des citoyens du pays. Ils doivent nous donner de véritables cartes d'identité de Rohingyas. Alors seulement nous rentrerons", explique Aziz Khan, 25 ans, dans le camp de Kutupalong.

"Autrement, plutôt mourir ici au Bangladesh."

Le geste humanitaire de Dacca, qui a ouvert ses frontières à la marée humaine de rohingyas, a été salué par la communauté internationale.

Mais pour le gouvernement bangladais, ces réfugiés ne sont que des hôtes temporaires qui ont vocation à retourner en Birmanie. Les autorités refusent que les camps de tentes se développent suffisamment pour devenir habitables sur le long terme - bien que dans la pratique, certains réfugiés y restent des décennies.
La résilience du Liban face à la crise née de la démission de son Premier ministre, revenu depuis sur sa décision, a permis une hausse de confiance dans son économie, a affirmé vendredi le gouverneur de la Banque centrale. 
 
La démission inattendue de M. Hariri le 4 novembre et son séjour prolongé et mystérieux à Ryad avaient provoqué de fortes craintes concernant une possible dévaluation de la livre libanaise, une baisse des transferts des expatriés libanais dans le golfe Persique et la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays aux équilibres fragiles et à l'économie bancale.
 
"Les liquidités pour financer l'économie sont toujours disponibles car nous avons maintenu la stabilité monétaire (...) et je pense même qu'après cette crise, il y aura plus de confiance", a affirmé Riad Salamé, dans un entretien à l'AFP.

"Le coût de la crise a été la hausse des taux d'intérêt sur la livre libanaise mais la récompense a été que le pays a montré une fois de plus une résilience et que nos politiques monétaires étaient correctes", a ajouté M. Salamé, au siège de la Banque du Liban (BDL).

Les taux d'intérêt, qui étaient de l'ordre de 6 à 7% sur les dépôts, sont passés à entre 8 à 9% selon lui.

- Situation inédite -

"La livre libanaise (indexée sur le dollars, ndlr) est restée stable car la Banque centrale a anticipé en constituant d'importantes réserves en dollars américains", a expliqué M. Salamé, 67 ans, qui est à la tête de la BDL depuis 24 ans et a été classé deux fois meilleur gouverneur de banque centrale au monde par le magazine Euromoney.

Grâce aux liquidités des banques libanaises, parmi les plus performantes de la région, "le pays est toujours capable de s'autofinancer", précise-t-il.

La confiance dans le système bancaire au Liban a donné lieu à une situation inédite où le poids des banques est supérieur à celui de l'économie nationale: leurs actifs (plus de 200 milliards de dollars) représentent plus de quatre fois le PIB (environ 47,5 milliards).

M. Hariri avait démissionné en accusant le puissant mouvement chiite du Hezbollah, qui fait partie de son gouvernement, et l'Iran de "mainmise" sur le Liban, avant de revenir sur sa décision un mois plus tard.

Une source proche de M. Hariri avait affirmé à l'AFP que les Saoudiens avaient forcé le Premier ministre à démissionner en menaçant de chasser 160.000 Libanais du golfe Persique ou d'obliger les hommes d'affaires à retirer leurs investissements du Liban.


- 'Pas Harry Potter' -

Selon lui, la crise avec Ryad a plus eu un "effet psychologique" au Liban: "la détérioration surprise des relations était un choc pour les Libanais, qui ne veulent pas de relations hostiles avec les Saoudiens".

Loué pour ses politiques monétaires prudentes et sa neutralité publique dans un pays profondément divisé, M. Salamé a assuré vouloir "garder le secteur bancaire à l'écart des problèmes politiques".

Outre le secteur bancaire, le Liban dispose d'un autre poumon économique: les transferts de sa diaspora, estimés à huit milliards de dollars en 2017.

D'après Riad Salamé, les transferts des Libanais dans le golfe Persique représentent 30% de ce total, mais il s'est refusé à "spéculer" sur un possible impact de la récente crise.

Le Liban souffre, depuis la guerre civile dévastatrice qui a ruiné ses infrastructures (1975-1990), d'une dette colossale (près de 145% du PIB, l'un des taux les plus élevés au monde) et d'une corruption endémique.

D'après M. Salamé, la guerre en Syrie voisine et l'afflux de plus d'un million de réfugiés syriens au Liban a eu un "impact négatif" sur la croissance, passée de "8% par an à une moyenne de 1 à 2%" après 2011.

Le coût direct pour le Liban de la guerre en Syrie est d'un milliard de dollars, selon lui.

Pour 2017, le gouverneur s'attend à une croissance de 2,5%, à une inflation de 3,3% et à une balance des paiements négative en raison de la dernière crise.

Souvent qualifié de sauveur des finances libanaises, M. Salamé s'est félicité des "initiatives crédibles et réussies (de la BDL) qui ont maintenu la stabilité lors des moments difficiles".