تقي زاده

تقي زاده

À l’instar du peuple palestinien, les Kurdes souhaitent accéder à leur autonomie. Cependant, depuis la dislocation de l’Empire ottoman, certains de leurs chefs ont préféré s’allier aux puissances impérialistes plutôt qu’aux États limitrophes. Ils ont — ainsi que leurs proches — trahi leur peuple en se mettant au service des puissances impérialistes, afin de déstabiliser le Moyen-Orient. Ils ont tenté de créer des États fantoches successivement en Iran, Iran et Syrie, c’est-à-dire dans des contrées où ils ont été auparavant accueillis et protégés. Sarah Abed nous raconte leur histoire

En 1917, la création du Kurdistan, de l’Arménie et d’Israël a été l’un des objectifs de guerre du président états-unien Woodrow Wilson. Après avoir envoyé la Commission King-Craine pour vérifier l’emplacement exact des populations, il a proclamé le Kurdistan par la Conférence de Sèvres (1920), ici en rose sur la carte. La conférence a également reconnu la possibilité que la zone hachurée (actuellement en Irak) se joigne volontairement au Kurdistan par référendum. Cependant, cet État n’a jamais vu le jour et a été abrogé par la Conférence de Lausanne (1923). Seul ce territoire, et seulement celui-ci, peut être légitimement exigé par les Kurdes.

L’histoire du peuple Kurde a longtemps suscité mystère et perplexité ; et l’on commence à trouver, seulement depuis peu, des articles qui abordent ce sujet dans les médias dominants. Depuis l’invasion de l’Irak par les États-Unis, et le conflit actuel en Syrie, le récit kurde a été « romancé » par les médias dominants et les politiciens états-uniens afin de cautionner leur politique interventionniste. Depuis l’invasion de la Syrie par les E.U, ces derniers et Israël ont soutenu un Kurdistan semi-autonome : Israël leur versant la somme de 3,84 milliards de dollars contre du pétrole, ce qui va dans l’intérêt, à la fois géopolitique et économique, des deux parties  [1].

En 2015, le Financial Times a rapporté que pas moins de 77 % de l’approvisionnement d’Israël en pétrole, dans les derniers mois, provenait du Kurdistan irakien, ce qui représente 19 millions de barils entre le début du mois de mai et le 11 août. Au cours de cette période, plus d’un tiers des exportations nord-iraquiennes ont transité par voie maritime via le port turc de Ceyhan jusqu’en Israël, avec des transactions atteignant quasiment le milliard de dollars. Cet article s’appuyait sur, je cite, « des informations concernant les transactions commerciales, le trafic maritime notamment celui des pétroliers au moyen de satellites ».

Ces ventes, symbolisent la volonté d’émancipation de l’Irak du Nord ainsi que l’effilochement des liens entre Erbil et Bagdad ce qui ne fait que renforcer les craintes relatives à la volonté d’indépendance totale des Kurdes vis-à-vis de l’Irak.

En 1966, le ministre de la Défense irakien, Abd al-Aziz al-Uqayli, a reproché aux Kurdes d’Irak leur ambition de fonder « un second Israël » au Moyen-Orient. Il a aussi prétendu que « les puissances aussi bien occidentales qu’orientales soutiennent les rebelles dans leur projet de création d’un nouvel État d’Israël au nord du territoire irakien à l’image de ce qu’ils ont fait en 1948 lors de la création de la colonie »  [2]. Il est intéressant de constater qu’une fois de plus l’Histoire se répète à travers l’existence de cette relation au demeurant uniquement fondée sur la crainte réciproque de représailles.

Pour l’essentiel du conflit en Syrie, plusieurs milices kurdes sont devenues les meilleurs alliées des forces coalisées armées sous commandement US au sein du territoire ; recevant de la part de ses membres une aide se traduisant par l’obtention de gigantesque cargaisons d’armes, la formation et l’entrainement de leurs troupes  [3]. Ces milices kurdes sont aussi majoritaires au sein des Forces démocratiques syriennes (SDF), organe pro-US, leader avéré de la coalition, ayant participé à l’offensive contre Daesh visant à libérer Rakka. Les armes que les États-uniens ont fourni aux combattants kurdes et arabes de la coalition anti-islamique comportent notamment : des mitrailleuses, des mortiers, des missiles anti-char, des véhicules blindés et du matériel de haute-technologie.

Au mois de mai, Le président des États-Unis, Donald Trump, a approuvé l’initiative consistant à équiper les combattants kurdes en Syrie en armement lourd, incluant des mortiers et des mitrailleuses  [4]. Au cours du mois qui a suivi, 348 camions transportant du matériel militaire ont transité selon l’agence de presse turque Anadolu. Selon les informations délivrées par d’autres agences de presse, la liste des armes devant être livrées par le Pentagone au groupe suscité comprend 12 000 Kalachnikov, 6 000 fusils mitrailleurs, 3 000 lance-grenades et environ 1 000 missiles anti-char d’origine russe et états-unienne.

La cargaison US comprend 130 camions, dont 60 véhicules passant le 5 juin, et 20 véhicules le 12, selon Sputnik News  [5].

Le 17 Juin, Sputnik News rapporte que les USA continuent de fournir au Parti de l’union démocratique (PYD) en Syrie des munitions pour combattre Daesh, livrant ainsi du matériel transporté par 50 camions au cours de cette seule journée, selon les médias turcs. Un peu plus tôt, le même jour, ces camions ont atteint la ville d’Al-Hasakah, au nord-ouest de la Syrie.

Les liens, aussi bien historiques qu’actuels entre Israël et les kurdes sont un atout pour les deux camps. Par le passé, Israël a obtenu des renseignement et de l’aide, pour plusieurs milliers de juifs fuyant l’Irak baasiste. Les Kurdes ont reçu protection et aide humanitaire, et ont pu établir des liens avec le monde extérieur et plus particulièrement avec les USA. La première fois que Jérusalem a reconnu avoir fourni de l’aide aux kurdes remonte au 29 septembre 1980, lorsque le Premier ministre Menahem Begin a révélé qu’Israël a aidé les kurdes « au cours de leur soulèvement contre l’État Irakien entre 1965 et 1975 » et que les États-Unis étaient au courant de la chose. Begin a ajouté qu’Israël a envoyé des officiers-instructeurs et des armes, mais pas de combattants.

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Des kurdes de nationalité israélienne protestent devant l’ambassade de Turquie à Tel Aviv, le 8 juillet 2010.

Les kurdes restent le peuple nomade numériquement le plus important à n’avoir jamais eu d’État attitré depuis l’origine des Temps. Cette situation a permis aux puissances occidentales de diviser, de déstabiliser et de conquérir l’Irak et la Syrie.

La coalition de criminels de guerre sous commandement états-unien utilise des ressortissants kurdes syriens dans le but d’anéantir la pacifique et démocratique République syrienne, dirigé par son président, démocratiquement élu, Bachar el-Assad  [6]. Washington cherche à créer un climat sectaire et des divisions ethniques dans un pays qui, avant le début de ce conflit initié par les Occidentaux, n’en n’avaient pas.

Cependant, les spécialistes de la question kurde rejettent cette version des faits car elle va à l’encontre de leur vision de l’histoire qui attribue, à un moment donné au peuple kurde, un État à part entière. Ils estiment la population kurde à 30 millions, conformément à la plupart des sources démographiques. Ils rejettent aussi l’idée qu’ils puissent être instrumentalisés  [7].

Lorsque l’on interroge l’administration autonome sur la limite à accorder à l’aide US et à celle des autres superpuissances, le co-président du Parti de l’union démocratique (PUD), Salih Muslim, répond : « Notre meilleur atout est notre mentalité. Son efficacité dépend de notre capacité à éduquer et gérer notre communauté. Si nous défendons nos principes et notre idéologie alors aucune puissance ne peut nous asservir »  [8].

Il n’y a probablement pas d’autres peuples, de nos jours, autant sujet à fabulation au sein du monde occidental. Systématiquement dépeint comme des « combattants pour la liberté » luttant jusqu’à la fin des Temps pour une terre qu’on leur refuse, les kurdes de manière récurrente ont été utilisés comme bouc-émissaires par les autres pays.

À l’heure actuelle, ils sont utilisés à leur insu par l’Otan et par Israël afin de leur permettre d’assouvir leurs ambitions colonialies visant à découper de grands pays comme l’Irak en petites provinces morcelées à des fins géostratégiques.

C’est le procédé récurrent utilisé par les nations impérialistes leur permettant de coloniser des pays plus petits et moins puissants qu’elles. Les kurdes ont, à travers l’histoire, été instrumentalisés par les puissances coloniales dans leur stratégie de « diviser pour mieux régner » et continuent de jouer ce rôle à l’heure actuelle.

Opportunistes d’extrême gauche ou révolutionnaires authentiques ?

Dans un article de 2007, Daniel Schorr, analyste chevronné de la radio états-unienne NPR, a déclaré que les kurdes sont depuis longtemps instrumentalisés dans les luttes intestines pour la suprématie régionale [9]. Au jour d’aujourd’hui, ils se trouvent en plein milieu d’une guerre d’influence pour la domination au Moyen-Orient entre les États-Unis et l’Iran.

En 1973, le président Richard Nixon et son secrétaire d’État Henry Kissinger ont, avec l’aide de la CIA, provoqué un soulèvement des kurdes du nord de l’Irak contre le président Saddam Hussein.

Les États-uniens ont fait marche arrière lorsque Saddam et le Shah d’Iran ont pu régler leurs différends, abandonnant ainsi les kurdes à leur triste sort. Le plus surprenant, c’est l’amnésie dont semble faire preuve ces derniers en choisissant de continuer de collaborer avec Washington à leur détriment.

Dans la guerre du Golfe, suite à l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990, George Bush père a appelé les kurdes, ainsi que la communauté chiite du sud du pays, à se rebeller contre Saddam. L’armée US victorieuse a autorisé Saddam à conserver ses hélicoptères de protection qu’il a utilisé en masse pour réprimer les soulèvements kurdes et chiites.

L’opinion publique états-unienne a finalement contraint l’administration à mettre en place des zones d’exclusion aérienne au nord comme au sud du pays afin de protéger les deux populations.

Les kurdes ont dû payer le prix de leur loyauté envers les USA, et ce n’est pas sans un certain narcissisme que l’administration Bush s’est permis de dicter aux kurdes, prétendument autonomes, la nature des relations à entretenir avec leurs voisins ainsi qu’avec l’Iran, grand rival des États-Unis [10]. Mais au final, les kurdes semblent, à nouveau, pris en étau dans un conflit pour la suprématie régionale entre les USA et l’Iran.

Andrew Exum, ancien ranger de l’armée US et conseillé du Pentagone sur les questions relatives au Moyen-Orient a déclaré « … cette décision — d’armer un groupe étroitement lié à une organisation terroriste étrangère qui, de surcroit, finance depuis plusieurs décennies des insurrections contre l’État turc— aura, à n’en pas douter, des répercussions sur les relations des E.U. avec la Turquie pour les décennies à venir »  [11]. Le gouvernement turc a souligné le fait que la milice kurde est intimement liée au Parti travailliste kurde, un groupe séparatiste communément appelé PKK. Ce groupe est, aux yeux de la Turquie, des E.U et de l’Europe, une organisation terroriste.

Une estimation approximative, recueilli dans le CIA Factbookévalue la population kurde en Turquie à 14,5 millions : 6 millions en Iran, environ 5 à 6 millions en Irak et moins de 2 millions en Syrie, pour un total avoisinant les 28 millions de kurdes au sein de ce territoire qu’ils appellent « Kurdistan » et des régions limitrophes.

Cependant, d’autres sources affirment qu’il ne reste plus que 1,2 millions de kurdes en Syrie, conséquence de cette guerre savamment orchestrée et imposée par l’Otan et ses alliés du Golfe. Environ le même nombre ont émigré en Allemagne au cours des six dernières années.

Il est important de distinguer, d’un côté, les kurdes qui se sont intégrés à leur pays d’accueil, hostiles à la création d’un « Kurdistan », et de l’autre les acharnés qui n’hésitent pas à aider l’Ouest et Israël à déstabiliser la région. Une partie des kurdes de Syrie, et plus particulièrement ceux qui habitent dans des zones qui ne sont pas contrôlées par des kurdes, comme Damas, font preuve de loyauté envers le gouvernement syrien et ont déclaré avoir voté Assad en 2014.

Ces élections libres et démocratiques ont vu Assad l’emporter avec 88,7 % des suffrages devant deux autres candidats [12]. Au début de la guerre en Syrie, il y avait au sein de l’armée syrienne, des combattants kurdes qui recevaient armes et salaires, à l’instar des syriens d’autres ethnies. Il n’en reste aujourd’hui qu’une poignée au sud de la Syrie.

Par contre, au nord, de nombreux kurdes ont quitté les rangs des Forces démocratiques syriennes (FDS), sous commandement états-unien, bien que bénéficiant d’armes, d’un salaire et de formation au combat. Les Syriens considèrent les kurdes restés loyaux envers leur pays comme leurs frères et sœurs syriens, ils n’ont donc rien à voir avec les manigances kurdes décrites précédemment.

La coalition de groupes de mercenaires syriens, plus connu sous le nom de FDS (Forces démocratiques syriennes) est armée, entraînée et soutenue par les E.U. Ce groupe est engagé, en ce moment même, dans la bataille visant à libérer Rakka, dernier bastion de Daesh.

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Jusqu’en mai 2017, l’ensemble des groupes jihadistes et/ou rebelles en Syrie, y compris les factions kurdes connues sous le nom de Forces démocratiques syriennes (SDF), fut armé, formé et soutenu par les États-Unis. Dès que ce soutien a commencé à faiblir, ces groupes se sont séparés.

Indépendance et désunion

Une chose importante à rappeler est que le terme « kurde » se réfère à des personnes qui parlent des langues, ayant certes des origines communes, mais bien différentes. Les deux principales sont : le sorani en Irak et en Iran ; le kurmanji en Syrie, en Turquie et dans de petites régions limitrophes en Irak et en Iran. Le sorani utilise les caractères arabes, alors que le kurmanji utilise les caractères latins, ce qui montre à quel point elles sont éloignées.

Le gouvernement régional du Kurdistan irakien est principalement composé d’individus qui parlent le sorani alors que ceux du PKK, du PYD et d’autres groupes nationalistes en Turquie et en Syrie parlent le kurmanji. Même s’il y a de toute évidence une correspondance entre la cartographie des langues kurdes et celle de l’expression des divers partis politiques kurdes, les frontières ne sont pas aussi nettes.

D’autre part, la Turquie ne s’oppose pas avec la même intensité aux revendications des kurdes irakiens qu’à celles de leurs homologues turcs ou syriens. Favoriser l’autonomie des kurdes d’Irak ne devrait pas dégrader la qualité des relations turco-étatsuniennes contrairement au fait d’encourager le nationalisme des kurdes syriens et turcs.

La quête d’indépendance est inhérente à l’identité kurde. Cependant, tous les kurdes n’envisagent pas un Kurdistan unifié qui réunirait les populations kurdes réparties dans quatre États souverains différents. La plupart des mouvement et des partis politiques kurdes prennent très au sérieux les aspirations de leurs compatriotes au sein même de leur pays respectif. Dans chacun de ces pays, il y a des kurdes qui se sont assimilés et dont les aspirations semblent se limiter à plus de libertés culturelles et de reconnaissance politique.

Les kurdes, répartis aux quatre coins du Moyen-Orient, n’ont jamais renoncés à leurs aspirations à l’image de nombreux groupes. Bien qu’une partie des Kurdes ait fondé des organisations et des partis politiques légitimes dans le but de favoriser et de promouvoir leurs droits et leur liberté, d’autres, comme le PKK turc ont utilisés des stratégies de guérillas et d’attaques terroristes qui ont eu pour cibles des civils, parfois même des compatriotes.

La grande variété des partis politiques kurdes est révélatrice de dissensions au sein du monde kurde, qui correspondent souvent aux lignes de fractures tribales, linguistiques et nationales, auxquelles s’ajoutent des divergences et rivalités politiques. Les tensions entre les deux principaux partis politiques kurdes en Irak, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l’union patriotique du Kurdistan (UPK), ont conduit à une guerre civile qui a coûté la vie à plus de 2 000 d’entre eux au milieu des années 90.

Ces dissensions s’étendent au-delà des frontières, avec des partis et des organisations qui se ramifient ou voient la naissance de partis affiliés au sein des pays voisins. À l’heure actuelle, les désaccords entre kurdes syriens et irakiens concernant les relations à établir avec la Turquie afin de favoriser les perspectives relatives à l’autonomie du peuple kurde ont créé des tensions qui ont opposé d’un côté le PKD irakien et son homologue syrien, le PDK-S, et de l’autre le PKK et son extension syrienne, le PUD. Néanmoins, des groupes kurdes rivaux ont coopéré lorsque la situation l’exigeait.

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Des groupes kurdes ont, à certaines occasions, négocié pas seulement avec leur propre gouvernement mais aussi avec les États voisins, parfois au détriment de leurs relations avec leurs frères. Les relations complexes, aussi bien entre les différents groupes kurdes qu’entre les kurdes et les gouvernements régionaux, sont instables et des alliances se sont nouées puis dissoutes au gré des changements politiques.

Les experts considèrent le manque d’unité des kurdes comme étant la cause principale de leur incapacité à fonder leur propre État.

Les velléités d’indépendances illégitimes et injustifiées des Kurdes

Les Occidentaux prétendent que les kurdes sont parmi les combattants les plus dignes et les plus respectables qui combattent Daesh au Moyen-Orient. Mais si leur objectif est de vaincre Daesh, comme ils le prétendent, pourquoi en viennent-ils à commettre un génocide envers le peuple syrien ? [13] Prenant, ceci en considération, il devient difficile d’adhérer à la thèse occidentale selon laquelle des groupes terroristes kurdes ont pour but d’aider la Syrie. La réalité du terrain vide de substance toutes les belles paroles que les Occidentaux prodiguent pour se donner bonne figure tout en soutenant ces organisations terroristes. Cette interprétation mensongère des faits vise en fait à armer les kurdes de Syrie dans le but d’engendrer l’instabilité et la division dans le pays.

Il est surprenant que les kurdes fassent preuve d’autant d’hostilités à l’égard des Syriens, dans la mesure où le pays les a accueillis à bras ouverts. À titre d’exemple, des réformes ont été menées en Syrie en 2012 favorisant les intérêts kurdes. « Le président Assad a promulgué un décret accordant la citoyenneté arabe syrienne aux résidents étrangers du gouvernorat de Hassake » selon l’agence de presse Sana. Ce décret, qui a bénéficié à 300 000 kurdes, est sorti une semaine après qu’Assad ait chargé une commission de « résoudre le problème du recensement organisé en 1962 dans le gouvernorat de Hassake ».

En janvier 2015, l’agence Sana a rapporté les propos de l’ancien Premier ministre, le Dr. Wael al-Halqi : « Les Kurdes font partie intégrante de la société syrienne et Kobané est une ville chère au cœur de tous les Syriens » [14]. Cette déclaration d’al-Halqi a été prononcée lors de sa rencontre avec une délégation qui comprenait des notables kurdes. Il a aussi encouragé tout le monde à bannir la violence et à promouvoir l’amitié, rappelant qu’une solution à la crise syrienne ne peut advenir que « par le truchement d’un dialogue et d’une réconciliation nationale » tout en précisant que ce dialogue devra se faire « entre compatriotes, à l’écart des injonctions étrangères ».

En 2014, le rassemblement civil démocratique des kurdes syriens a déclaré que la ténacité dont ont fait preuve les habitants de Kobané face aux terroristes reflète leur appartenance à la Syrie [15]. Le secrétariat du Conseil suprême du rassemblement a déclaré que cette ténacité forçait l’admiration et que les tentatives de mise à mal de l’intégrité du territoire kurde sont l’expression d’un complot visant à propager le chaos et la division et à affaiblir l’« Axe de la Résistance ».

Ce ne sont que quelques exemples de la volonté du gouvernement syrien d’unifier les populations vivant au sein de leurs frontières. Malgré toutes ces actions de bonne volonté, les FDS (Forces démocratiques syriennes) ont choisi de s’allier aux ennemis de la Syrie plutôt que de collaborer avec l’armée syrienne.

Un accord récent, initié et négocié par les États-Unis entre une faction de l’Armée syrienne libre et les FDS sous commandement kurde, établit les conditions qui ont permis à la brigade Mut’asim (Armée syrienne libre), d’investir 11 villages du nord de la Syrie, sous contrôle du rival FDS, en toute tranquillité. Le contenu de cet accord sans précédent a été annoncé le 10 mai 2017, déclarant que la Coalition sous commandement US a délégué à Al-Mu’tasim la responsabilité de l’administration des villages désignés.

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Al-Mu’tasim est connu pour être un puissant allié des États-Unis, raison pour laquelle il a été désigné pour assumer cette responsabilité : preuve supplémentaire de l’alliance entre les États-Unis, les Forces démocratiques syriennes et l’Armée syrienne libre. Cette coopération représente une tentative d’entrave à la progression de l’Armée arabe syrienne et de ses alliés.

(À suivre…)

Traduction 
Jean-Marc Chicot

[1] “Israel Is Challenging America to Support Kurdish Independence”, Dov Friedman & Gabriel Mitchell, New Republic, July 3, 2014

[2] “Surprising Ties between Israel and the Kurds”, Ofra Bengio, Middle East Quarterly, Summer 2014 (Middle East Forum).

[3] “U.S., allies rush heavy weapons to Kurds to fight militants in Iraq”, David S. Cloud & Brian Bennett, Los Angeles Times, August 11, 2014. “Trump to Arm Syrian Kurds, Even as Turkey Strongly Objects”, Michael R. Gordon & Eric Schmitt, The New York Times, May 9, 2017.

[4] “Trump Approves Plan to Arm Syrian Kurds”, Courtney Kube, NBC News, May 9, 2017.

[5] “Syria’s Kurdish Militias Get 50 Trucks With US Armored Vehicles, Munition”, Sputnik, June 17, 2017.

[6] « Les projets de Kurdistan », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 5 septembre 2016.

[7] “Syrian Kurdish PYD co-leader dismisses possibility of ‘being used as pawns’”, Kom News, April 16, 2017.

[8] “Middle-East - the Kurdish people used as a pawn by the Western powers”, Class Struggle 103, Winter 2014, (International Communist Union).

[9] “Kurds Often Used as Pawns in Power Struggles”, Daniel Schorr, NPR, January 15, 2007.

[10] “The Kurds as Charlie Brown”, Daniel Schorr, Christian Science Monitor, January 19, 2007.

[11] “Trump Moves To Defeat ISIS By Arming Syrian Kurds”, Jack Davis, Western Journalism, May 10, 2017.

[12] « Le Peuple syrien a parlé », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 5 juin 2014.

[13] « Les États-Unis et Israël débutent la colonisation du Nord de la Syrie », Réseau Voltaire, 1er novembre 2015.. “U.S. Coalition Cleansing Raqqa Of Arabs To Expand Kurdish “Autonomous Region””, Mint Press, June 20, 2017.

[14] “Premier al-Halqi : Kurds are integral part of Syrian society”, Sana, January 29, 2015.

[15] “Civil Democratic Gathering of Syrian Kurds : Ayn al-Arab will continue to raise the Syrian flag”, Sana, October 31, 2014.

L’administration américaine guette le moindre prétexte pour suspendre l’accord sur le nucléaire iranien, The New York Times évoque les trois options que Trump a choisi afin de réaliser son rêve.

« Les inspecteurs nucléaires ont compliqué les tentatives du président Trump de trouver, par tous les moyens, un prétexte qui va pouvoir accuser l’Iran de violer l’accord avec les États-Unis et les 5 autres puissances mondiales. Selon la déclaration de l’Agence, les dernières inspections ne trouvent aucune preuve que le pays aie enfreint l’accord », indique le journal.

Le président américain Donald Trump. ©CNN

 

« M. Trump n’a pas caché son désir de supprimer cette entente, même malgré les objections de plusieurs de ses principaux responsables de la sécurité nationale. Mais les rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique lui rendent la tâche plus difficile pour créer un argument valable pour accuser l’Iran de violation du plan global d’action conjoint. »

« Les résultats, qui ont déjà été communiqués aux États membres de l’agence et qui ont rapidement été divulgués, étaient sans surprise. Bien qu’ils rendent politiquement difficiles les efforts de Trump de justifier l’annulation de l’accord, qu’il qualifie de “terrible accord”, cela n’empêche pas sa propre conclusion selon laquelle l’Iran enfreint l’accord sur son programme nucléaire », écrit The New York Times selon lequel, Trump a maintenant trois options sur la table :

« La première consisterait à simplement supprimer l’accord existant, déclarant que, si l’Iran respecte l’accord, il viole pourtant l’« esprit » du texte en continuant à tester les missiles et à seconder les organisations jugées terroristes par Washington et qui opèrent en Syrie et en Irak. Mais, cette approche affronterait de multiples problèmes. Dans ce cas, l’Iran se permettrait de produire autant d’uranium ou de plutonium enrichis qu’il le souhaite, c’est pourquoi le secrétaire d’État, Tillerson et le conseiller en sécurité nationale de Trump, le lieutenant-général H. R. McMaster, ont plaidé contre cette suppression. »

« Une autre option serait de déclarer que l’Iran était en non-conformité avec le plan d’action conjoint, mais Washington continue cependant à mettre en application l’accord », selon certains responsables de l’administration. Cela permettrait aussi d’éviter un vote au Congrès sur la réimposition des sanctions, et de désamorcer, ou du moins de retarder, une rupture avec les partenaires européens.

« Une troisième option, selon le clan Trump, serait la mise en place d’un test que Washington voudrait que l’Iran échoue. Cela nécessiterait de fournir des renseignements liés au nucléaire iranien pour l’Agence. De tels renseignements permettraient à l’Agence de poser la demande d’une nouvelle inspection des installations nucléaires iraniennes, ce que l’Iran juge intolérable. »

Jusqu’à présent, selon les responsables, aucun renseignement spécifique de ce genre n’a été fourni par Trump.

Pourquoi les États- Unis menacent -ils de bombarder les terroristes de Daech sur leur trajet vers la ville frontalière d'Abou Kamal? Y-a-t-il réellement une crainte de voir les " 300 terroristes" évacués à Abou Kamal fuir la vigilance des forces de la Résistance et s'infiltrer en Irak voisin? Le secrétaire général d’Asa'ib Ahl al-Haq, issu des forces populaires irakiennes, voit à travers cette campagne de dénigrement anti-Hezbollah lancée depuis quelques jours et nourrie par certains courants irakiens, une manœuvre de diversion. 

Le secrétaire général d’Asa'ib Ahl al-Haq a mis en garde le chef du kurdistan irakien, Massoud Barzani, contre les tentatives visant à faire oublier la question de Kirkuk, cette région à majorité kurde qui est pétrolifère et vers laquelle lognent sans cesse les puissances étrangères. Kirkouk est une ville du nord de l'Irak, capitale de la province homonyme.

Le secrétaire général d’Asa'ib Ahl al-Haq, Qaïs al-Khazali. ©AFP

« Certains cherchent à agrandir la question de l’évacuation des éléments de Daech vers la région d’Abou Kamal en Syrie afin de marginaliser la question de Kirkuk », a prévenu le secrétaire général du mouvement populaire irakien Qaïs al-Khazali, en allusion à la demande formulée par le président du Kurdistan irakien à l'adresse des habitants de Kirkuk. Barzani leur a demandé de participer au référendum de 25 septembre. 

Évoquant la question du référendum d’indépendance du Kurdistan irakien, prévu le 25 septembre, Qaïs al-Khazali a qualifié d’« extrêmement dangereuse » cette décision, car « les régions dominées par les kurdes en dehors des frontières du Kurdistan irakien seraient considérées comme « occupées » après cette autonomie, a-t-il averti.

« Au nom de la Constitution irakienne, toutes les régions dominées par les Kurdes appartiennent à l’Irak et font partie de son intégrité territoriale et en cas d’une éventuelle indépendance du Kurdistan irakien, aucune autorité du pays ne tolérerait leur occupation », a précisé le leader d'Asa'ib Ahl al-Haq avant d’insister sur le fait que le peuple irakien, de part son expérience, « sait comment réagir face aux occupants ».

Kirkouk est le plus grand gisement pétrolier d'Irak, et l'un des plus grands du monde. Il a une importance historique considérable. Il a été découvert le 15 octobre 1927alors que l'Irak était sous occupation britannique. À la fin du « règne » de Saddam Hussein ( invasion américaine de 2003), le gisement a été surexploité par les compagnies étrangères présentes sur le marché pétrolier d'Irak. Actuellement, le gisement produit quelque 600 kbbl/j, ce qui en fait le deuxième producteur du pays après Rumaila.

 
 
 

En visite en France, le Premier ministre libanais Saad Hariri a accordé, ce vendredi 1er septembre, une interview exclusive au quotidien français Le Monde.

Saad Hariri s’est attardé sur les récentes déclarations des autorités israéliennes qui accusent l’Iran d’avoir inauguré, en cachette, une usine de fabrication de missiles au Liban afin de procurer au Hezbollah des missiles téléguidés.

« De telles accusations font partie de la campagne anti-iranienne d’Israël, destinée à duper l’opinion publique. Les Israéliens propagent toujours des désinformations et ils connaissent bien les campagnes d’intoxication. Ils disent que le Liban est contrôlé par le Hezbollah, mais ce n’est pas vrai. Le Hezbollah fait partie du gouvernement et il bénéficie du soutien populaire, mais cela ne signifie pas que le Liban est entièrement sous la direction du Hezbollah. Le problème avec Israël, c’est qu’elle ne cessent de parler de la guerre sans jamais faire allusion à la paix ».

Interrogé sur l’accord, récemment scellé entre le Hezbollah, l’armée syrienne et Daech, le Premier ministre libanais a déclaré que lui-même et le président Michel Aoun avaient autorisé le transfert des terroristes, tout en ajoutant que leur transport en bus vers l’est de la Syrie avait été décidé par le Hezbollah et le gouvernement syrien.

« Pour nous, le plus important, c’est la sécurité de nos soldats. Il y avait eu, en 2014, une très grande bataille contre Daech et des soldats avaient été enlevés et tués par ce groupe. Nous ne savions pas où ils étaient enterrés. Nous ne voulions non plus, avoir d’autres morts. Nous avons donc renforcé notre siège et eux ont alors proposé des négociations. Ils nous ont donné des informations sur les lieux où se trouvaient les corps de nos soldats. En échange, ces combattants ont pu quitter le territoire libanais avec leur famille et sans aucun danger », a déclaré le Premier ministre libanais, cité par Le Monde.

Les États-Unis ont annoncé qu’ils ne permettraient pas au convoi d’éléments du groupe terroriste Daech d'être évacué du Qalamoun à destination de la ville syrienne d'Abou Kamal près de la frontière irakienne. Est-ce par souci de voir ces élements s'infiltrer depuis la Syrie vers l'Irak? rien n'est moins sûr. 

 

Le colonel Ryan Dillon, porte-parole de la coalition internationale, a déclaré, dans la nuit du vendredi 1er septembre à samedi, que le convoi d’éléments de Daech et des membres de leurs familles se trouvait actuellement dans une région, dominée par les forces de l’armée syrienne.

Il a ajouté que la coalition américaine n’avait pas bombardé le convoi de Daech et qu’elle avait seulement frappé un char, un blindé et des véhicules des terroristes afin de les empêcher de s’approcher de la frontière d’Irak et cela « dans le cadre des lois des conflits armés ».

Selon le colonel Ryan Dillon, la coalition américaine a demandé à la Russie de faire savoir au gouvernement syrien qu’elle ne permettrait pas que le convoi de Daech se dirige plus vers l’est de la Syrie et de la frontière irakienne.

Il a souligné que la coalition ne faisait pas partie de l’accord, signé entre le gouvernement syrien, le Hezbollah et Daech, réclamant très clairement la part américaine du gateau de tout accord qui est conclu désormais sur le territoire syrien. 

Le colonel Ryan Dillon, porte-parole de la coalition dirigée par les États-Unis, lors d'une conférence de presse à Bagdad, en Irak, le 24 août 2017. ©AP

Assiégés par l’armée syrienne, les combattants du Hezbollah et les soldats de l’armée libanaise, les terroristes de Daech, opérant sur les zones frontalières syriennes et libanaises, ont fini par accepter une trêve et un accord d’évacuation.

L’accord contraignait les terroristes de Daech à relâcher les personnes qu’ils avaient retenues en otage et à remettre les corps des combattants qui avaient été tuées pendant les derniers combats.

En vertu de cet accord, les terroristes de Daech et les membres de leurs familles seront évacués vers la ville syrienne d’Abou Kamal, située dans la province de Deir ez-Zor. Or les Américains ne veulent pas de Daech dans cette ville qu'ils comptent faire occuper par leurs mercenaires avant l'arrivée de l'armée syrienne et de ses alliés.

La coalition américaine a bombardé, il y a quelques jours, le convoi d’autocars de Daech.

Repris par le site Al Monitor, l’écrivain israélien Akiva Eldor prévoit la « fin » d’Israël dans moins de 25 ans.

L’ex-directeur du bureau de Haaretz aux États-Unis en est sûr : le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu est un « cadeau pour les ennemis d’Israël » de par sa gestion catastrophique et ses politiques sans lendemain. « Cette gestion provoquera l’anéantissement d’Israël dans moins de 25 ans, bien plus rapidement que ne l’a prévu l’Iran », estime-t-il. 

L’article pose une question : « Quel est le dénominateur commun entre les dirigeants israéliens et iraniens ? Et bien les deux groupes prédisent une courte vie à Israël ! Le 25 août le nouveau commandant en chef de l’armée iranienne, le général de brigade Abdol Rahim Moussavi a affirmé qu’Israël ne serait plus là dans 25 ans. Deux ans plus tôt, c’était le Guide suprême iranien qui prédisait la disparition d’Israël dans ce même délai. Les Iraniens ne cachent pas leur vœu le plus cher qui est de voir Israël disparaître, mais ils ne disent jamais comment. Eh bien, c’est là qu’il leur faudrait se référer aux dirigeants israéliens, qui font presque tout pour accélérer ce processus de décomposition annoncée ».

Eldor revient ensuite sur les propos tenus le 28 août par Netanyahu dans l’une des colonies de Cisjordanie, où il a affirmé : « Cette terre est l’héritage de nos ancêtres. Nous y sommes retournés pour y rester éternellement. » 

« Netanyahu, poursuit l’auteur, a promis ensuite de ne plus jamais décréter un gel de la colonisation. Mais le Premier ministre semble avoir oublié qu’Israël, suivant ses principes fondateurs, n’a aucune envie ni de près ni de loin d’imposer un contrôle quelconque à la grande population palestinienne qui l’entoure. Israël ne se voit nullement non plus dans l’obligation de gérer leur vie, préférant les abandonner à leur sort. »

L’auteur se réfère ensuite aux résultats de l’enquête des démographes israéliens qui affirment qu’en 2025 (et non pas dans 25 ans) les juifs seront minoritaires en Israël : « C’est le centre d’études de la Knesset qui le confirme : les juifs d’Israël ne constitueront bientôt que 44,9 % de la population résidant dans la région située entre la Jordanie et la Méditerranée, le reste étant des Arabes, des Druzes, des Bédouins. Or le taux de croissance démographique des juifs contredit largement la perspective de la pérennité de l’État israélien. Pis encore, Israël refuse d’accorder la citoyenneté aux Palestiniens, quitte à enfoncer le dernier clou dans son propre cercueil. »

Eldor évoque ensuite le projet de loi que la Knesset est sur le point de voter et qui prévoit de « renforcer la judaïté d’Israël » : « À vrai dire, l’Iran n’a nullement besoin de bases militaires en Syrie ou d’armes nucléaires pour détruire Israël. Il a juste besoin de s’armer de patience. Le temps et la gestion catastrophique des dirigeants israéliens feront le reste : un processus de paix qui a du plomb dans l’aile et une colonisation qui ne connaît plus de limites suffiront d’eux-mêmes pour que les ennemis d’Israël assistent, en toute quiétude, à sa disparition beaucoup plus tôt qu’en 2042 ! »

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé l’attitude de certains responsables américains, tout en assurant que la Russie ne tarderait pas à riposter.

« Nous observons dans le comportement des responsables américains des signes de troubles mentaux dus à leur sentiment de supériorité par rapport à leurs homologues, sentiment qui leur a donné l’illusion d’être capables de conférer à l’Amérique un statut privilégié dans la hiérarchie mondiale. Et Barack Obama avait à plusieurs reprises, et avec quelle arrogance, essayé de faire accepter cette revendication de Washington à différents pays. »

Voilà ce qu’on peut lire sur le site internet de la chaîne de télévision publique Rossiya 2, citant les propos de Lavrov tenus devant un parterre d’étudiants des relations internationales réunis à l’occasion de la rentrée universitaire 2017-2018.

« La Russie répondra, après avoir analysé la situation, à la décision des États-Unis de fermer son consulat à San Francisco », a ajouté le ministre russe en réaction à la sommation faite à la Russie de fermer son consulat à San Francisco avant septembre.

La Russie devra également fermer ses missions commerciales à Washington et à New York, selon le département d’État américain.

Le 28 août, la Russie, en réaction aux nouvelles restrictions américaines à son encontre, a exigé la diminution du nombre des diplomates américains sur son sol et a procédé à la confiscation de leurs propriétés, dont un complexe de pavillons et plusieurs hangars de stockage.

Lavrov a regretté cette situation, tout en renvoyant le camp américain à ses responsabilités dans cette affaire : 

« Je tiens à dire que nous ne sommes pas à l’origine de toute cette affaire de mesures de rétorsion. Cela a été lancé par l’administration Obama pour affaiblir les relations américano-russes et empêcher Trump de faire progresser des idées constructives et de tenir ses promesses électorales.

Nous répondrons fermement aux initiatives dommageables. Nous réagirons dès que nous aurons achevé notre analyse de la situation. Nous ne cherchons pas à nous fâcher avec les États-Unis et nous voulons véritablement que le climat politique devienne normal. Mais pour un tango, il faut être deux, et notre partenaire est sans cesse lancé dans un break dance en solo. »

samedi, 02 septembre 2017 11:11

Les Beriev A-50 russes couvrent le ciel syrien

Nouvelle information inquiétante pour Israël : selon Debkafile, site proche du renseignement de l’armée israélienne, la Russie a désormais, sous sa surveillance, le ciel israélien et ce, par le biais de la DCA syrienne.

Quatre avions de reconnaissance russes qui font partie des avions les plus sophistiqués au monde ne cessent de surveiller le ciel syrien. Ce qui a nettement réduit la liberté d’action maritime et aérienne d’Israël et des États-Unis, en Syrie et dans l’est de la Méditerranée, affirme Debkafile avant de poursuivre : « L’armée de l’air russe vient de déployer en Syrie quatre avions de type Beriev A-50, qui sont l’équivalent des AWACS américains. Il y a quelque temps, plusieurs de ces avions ultra-sophistiqués avaient été observés en pleine mission dans le ciel syrien. Une fois leur mission achevée, ils ont regagné leur base en Russie. Mais Moscou vient de déployer quatre Beriev A-50 dans sa base aérienne de Hmeimim à Lattaquié. Le radar Shmei-M, dont est doté cet avion, est capable d’identifier des cibles situées à 600 kilomètres de distance. C’est un énorme appareil à même d’intercepter n’importe quel objet dans le ciel israélien et aussi n’importe quel agissement militaire terrestre ».

Selon Debkafile, les quatre Beriev A-50 dispenseraient la Russie « de tout accord sur un quelconque échange d’informations avec les États-Unis et Israël » dans la mesure où ces appareils ont directement lié la DCA syrienne à la base de données du Centre de Commandement militaire en Russie : « N’importe quel raid effectué par Israël ou les États-Unis contre des cibles en Syrie serait automatiquement communiqué au CentCom russe et c’est là que la riposte serait gérée ». Debkafile s’inquiète ensuite de tout ce « mécanisme » qui réduit très sensiblement la « liberté d’action et de manœuvre d’Israël et des États-Unis » aussi bien au niveau aérien que maritime : « C’est un mécanisme qui contre l’action américaine et israélienne au-dessus de la Syrie et dans l’est de la Méditerranée et rend nos missions beaucoup plus périlleuses ». 

Debkafile relève aussi la « diversité des armements russes déployés en Syrie », armements qui vont des missiles anti-missiles aux avions de reconnaissance » : à vrai dire, Israël n’a plus cette liberté qui lui avait permis de frapper, le 17 mai dernier, un convoi d’armements destiné au Hezbollah dans la banlieue de Damas. Israël devra très rapidement adapter ses tactiques de guerre à la défense aérienne nettement renforcée de la Syrie et de la Russie ».

Debkafile se désole du fait que les Beriev A-50 permettent le CentCom russe de « surveiller sans accroc les zones de désescalade en Syrie » surtout celle que la Russie a créée sur les frontières du sud-ouest de la Syrie, soit près du « Golan » occupé syrien.

Comme chaque année, le Guide suprême de la Révolution islamique, l’Ayatollah Khamenei a adressé un message aux pèlerins de la Mecque, un message en faveur de l’unité et de la solidarité entre les musulmans , en ces temps difficiles où l’ennemi de l’Oumma cherche par tous les moyens à fissurer les rangs des musulmans, à provoquer d’interminables conflits confessionnels.

Le message du Guide suprême concerne tous les musulmans, chiites comme sunnite et il leur appelle à quel point l’ennemi à abattre qu’est Israël tire bénéfice des divisions, des guerres et conflits inter-musulmans.

Les États-Unis viennent de bombarder le convoi qui transportait les terroristes de Daech depuis le Qalamoun occidental dans le sud de la Syrie à Deir ez-Zor, ville occupée par les terroristes depuis 2014. Alors que le processus d’évacuation des terroristes en décembre 2016 à Alep avait reçu le feu vert plein et entier des Américains, nous sommes enclins à nous demander : pourquoi un tel blocage ? La trêve conclue entre l’armée syrienne et le Hezbollah d’une part et Daech de l’autre dans le Qalamoun, qui s’est soldée par le départ des terroristes dans l’est de la Syrie, embarrasse-t-elle à ce point les Américains ? Et si oui, pourquoi ? 

Dans un article publié dans le journal libanais Al-Bana, l’analyste des questions stratégiques de la région Nasser Kandil a fait allusion à la campagne d’intoxication d’envergure lancée par les courants liés à l’Occident contre le Hezbollah libanais.

« Cette campagne a pour objectif de minimiser les répercussions de la victoire de la guerre d’Ersal, qui a infligé un coup dur aux terroristes, mais surtout à leurs commanditaires américains et israéliens. En effet, la libération de Mossoul et de Raqqa, suivant le projet américain, devait se solder par un retrait des takfiristes, mais ce retrait aurait dû se faire par des trajets bien précis.  

Le retrait des terroristes de Mossoul aurait dû se faire de manière à ce que l’ouest et le sud de cette ville restent ouverts : ainsi les terroristes auraient pu circuler depuis l’ouest en direction de la Syrie et par la porte du sud vers la province d’al-Anbar, où les Américains détiennent de nombreuses bases militaires. Idem pour Raqqa. Il était prévu en effet d’ouvrir l’est de Raqqa vers Deir ez-Zor et le sud de cette ville vers le désert de Syrie. Suivant le plan US, les terroristes auraient pu de la sorte préserver la possibilité de circuler librement entre la Syrie et l’Irak et mener encore pour longtemps la vie dure aux forces syriennes et irakiennes. Or les Hachd al-Chaabi (Unités de mobilisation populaire), l’armée syrienne et le Hezbollah libanais, appuyés par l’Iran et la Russie, ont fait capoter ce plan. »

Mais pourquoi le Hezbollah a-t-il décidé de concert avec les armées syrienne et libanaise d’éloigner les terroristes de Daech, en les expulsant vers Deir ez-Zor ?

Et Kandil de répondre :

« La décision de transférer les terroristes de Daech et du Front Nosra dans une zone close est en réalité un plan pour en finir avec ces terroristes en les plaçant sous contrôle. Or, la question qui se pose c’est de savoir pourquoi les Américains sont si en colère et pourquoi les courants liés aux États-Unis critiquent si vivement le Hezbollah ? Si on se focalise sur leur discours, on y trouve un seul point de convergence : la région d’Abou Kamal. 

Les Américains ont été surpris de voir que la Résistance a l’intention de transférer les terroristes dans la ville syrienne d’Abou Kamal. Car le contenu des négociations et la zone où les terroristes devaient être évacués étaient censés rester confidentiels. Les Américains s’attendaient à ce que les daechistes soient transférés à Deir ez-Zor, mais finalement c’est vers Abou Kamal que les convois font route. 

Que Deir ez-Zor soit la dernière station des terroristes, les Américains n’y voient aucune objection. Après tout, ils ont tout fait pour que le prochain front de combat entre la Résistance et les terroristes soient cette ville. Mais que les terroristes de Daech parviennent à Abou Kamal, quitte à contrer la conquête de cette ville par les Kurdes et d’autres mercenaires des États-Unis, il y a là une perspective que ne tolèrent pas les Américains. Le Pentagone a tout fait pour que leurs "mercenaires" arrivent à s’emparer d’Abou Kamal avant que l’armée irakienne et les Hachd al-Chaabi n’atteignent la localité d’al-Qaïm en Irak. Une localité qui se trouve à quelques kilomètres d’Abou Kamal. Si cette perspective se réalise, l’un des vœux les plus chers des Américains sera exaucé, à savoir avoir une emprise totale sur les frontières syro-irakiennes. Le départ de centaines de Daechistes à destination d’Abou Kamal est un coup de théâtre qui pourrait changer littéralement la donne. Car la présence de Daech à Abou Kamal ralentirait l’avancée des Kurdes de Syrie et des forces tribales sur lesquels les Américains comptent pour conquérir la frontière. Cet état de fait va permettre à l’armée syrienne et au Hezbollah de s’emparer d’Abou Kamal et partant de la frontière syro-irakienne. »