تقي زاده

تقي زاده

L’homme qui avait qualifié à 25 reprises de « mauvaise idée » une action militaire contre la Syrie vient donc de faire ce que son prédécesseur Obama n’avait pas osé faire : prendre pour cible le territoire syrien en recourant à près de 60 missiles. Mis à part les commentaires qui se multiplient dans la presse occidentale ce samedi sur « l’inefficacité » d’un tir de missiles qui « n’a fait que viser une base à moitié vide » au lieu des « batteries de défense antimissile syriennes », une question persiste : pourquoi les S-400 russes n’ont-ils pas fonctionné ? 

Ces batteries de missiles ultra-puissantes sont déployées à travers le territoire syrien et elles auraient pu intercepter « au moins quelques-uns des Tomahawk américains ». Le journal russe Izvestia a interviewé Sergueï Soudakov, professeur à l’Académie des sciences militaires de la Fédération de Russie, pour percer cette énigme. « C’est une question que se pose le monde entier. Pourquoi les S-400 n’ont-ils pas détruit en vol les Tomahawk américains ? Les gens estiment qu’il aurait fallu que la riposte ait lieu et que les batteries passent à l’acte, mais ils ne savent pas une chose : une réponse russe aurait pu déclencher une guerre nucléaire ». En effet, la retenue dont la Russie a fait preuve a écarté les risques d’un conflit nucléaire, un conflit entre les deux pays sur le territoire d’un pays tiers. 

Sudakov a reconnu ensuite que la Syrie faisait de temps à autre l’objet de raids d’Israël et de la Turquie, mais que ces derniers savent très bien comment ne pas franchir la ligne rouge : « Pour les frappes balistiques du vendredi 7 avril, je crois que les autorités politiques russes ont délibérément opté pour la retenue pour la bonne et simple raison que toute riposte aurait pu signifier le début d’une guerre balistique entre la Russie et les États-Unis, avec en filigrane une dérive inévitable vers le nucléaire. » 

L’expert a dénoncé l’action militaire US contre la Syrie, qui a créé « une situation de guerre chaude », situation qui sans « la retenue de Moscou » aurait pu dégénérer très rapidement. Pour cet expert, « les batteries de missiles S-400 ont pour mission de protéger les sites et les intérêts russes en Syrie » : « La présence militaire russe est une simple assistance ; la Syrie est un État souverain qui possède ses propres systèmes de défense et elle est bien capable de se défendre. » 

Parallèlement à l’analyse de cet expert russe, des spécialistes, cette fois américains, reviennent sur les « dimensions limitées de l’action militaire de Trump », qui visait plus à « épater la galerie qu’autre chose ». « La Russie peut se réjouir, note la Brookings Institution, car l’unilatéralisme de Trump dans cette affaire a porté un nouveau coup aux liens transatlantiques, bien que certains pays européens aient manifesté leur soutien à l’action militaire américaine. Mais personne n’est dupe, et surtout pas les Russes. Le coup de théâtre est trop apprêté pour leurrer les différentes parties : c’est d’ailleurs pour cette même raison que Trump a opté pour le missile Tomahawk, un engin dont l’ogive pèse 453 kilos tout au plus. L’arsenal américain comprend des bombes infiniment plus dévastatrices qui pourraient, une fois larguées depuis des chasseurs, réduire en miettes une piste d’atterrissage. Certes, on évoque les S-200, les S-300 ou encore les S-400 russes, mais le Pentagone détient des chasseurs EA-18G Growler capables de franchir ce bouclier antimissile. Pour le showman qu’est Trump, les missiles de croisière Tomahawk suffisaient largement : Washington ne voulait vraiment pas mettre en colère les Russes. Il n’a même pas voulu mobiliser ses chasseurs à Incirlik, histoire de ne pas avoir affaire à la Turquie ou à ses alliés arabes. Dans ces conditions, était-il réellement nécessaire que la Russie active les S-400 ? » 

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a averti que les récentes frappes américaines contre la base aérienne de Shayrat en Syrie rendraient impossible tout accord sur la résolution du Conseil de sécurité concernant l’attaque chimique en Syrie.

Guennadi Gatilov vice-ministre russe des Affaires étrangères. (Archives)

Dans un entretien à l’agence de presse russe Interfax, Guennadi Gatilov a souligné : « La question de la résolution onusienne sur l’attaque chimique en Syrie ne se pose plus, car avec les frappes américaines en Syrie, la possibilité d’un accord sur un texte acceptable par toutes les parties concernées s’amenuise. »

Selon Sputnik, Moscou estime que les frappes américaines sur une base en Syrie, dont les Américains auront honte, traduisent la lutte entre des clans et structures militaires, politiques et financiers des États-Unis qui ne parviennent pas à accepter les résultats de la présidentielle.

« Je dirais que ce que nous voyons aujourd’hui, c’est le jeu de “trônes” américain. C’est une guerre entre les clans politiques et les structures militaro-financières et politico-financières qui refusent d’accepter les résultats de la présidentielle », a signalé Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, vendredi soir, en direct sur la chaîne de télévision NTV.

« Ce que nous avons vu aujourd’hui est vain, inepte et dangereux parce que les objectifs ne sont pas compréhensibles. Les États-Unis sont absolument dépourvus de toute stratégie à l’égard de la Syrie. La frappe est une mesure forcée résultant de cette lutte politique intérieure colossale », a-t-elle noté.

La diplomate a ajouté que « les Américains auront honte » pour la frappe sur la Syrie et que la Russie bâtirait ses relations avec les États-Unis en tenant compte du caractère imprévisible de leurs actions.

« Compte tenu de l’imprévisibilité absolue des États-Unis comme pays et partenaire, c’est à partir de telles positions que la Russie construira ses relations », a conclu Mme Zakharova.

Le commandant en chef des forces aérospatiales de Russie, Viktor Bondarev, a fait part de l’intégration prochaine de systèmes de défense antiaérienne S-500 dans l’armée russe.

Le S-500 est un système de nouvelle génération de missiles sol-air avec une portée de 400 à 600 km. Ce système est capable d’intercepter les missiles balistiques intercontinentaux, les avions et les drones, quelle que soit leur vitesse ou altitude, les missiles à moyenne portée et les missiles de croisière hypersoniques volant à plus de 5 fois la vitesse du son, a rapporté Sputnik.

« Chaque année, nous recevons cinq unités de systèmes de missiles sol-air S-400 et de nouveaux radars. C’est une cadence qui nous arrange. Mais l’évolution continue, l’industrie avance et le nouveau complexe S-500 est en élaboration. Dans un proche avenir, les forces de défense aérienne en seront dotées », a-t-il indiqué, selon Sputnik.

Ce samedi matin, deux Nigérianes ont activé leurs ceintures d’explosifs à Maiduguri, la capitale du nord-est du Nigéria, blessant 5 personnes, a rapporté Fars News.

Vers 5 h 30 (4 h 30 GMT), « deux femmes avec un engin explosif attaché au corps ont tenté d’entrer dans une mosquée » près de la Haute Cour fédérale de Maiduguri, a expliqué le porte-parole de la police de l’État de Borno, Victor Isuku, a écrit Jeune Afrique.

Elles ont été interceptées avant d’entrer dans la mosquée, mais l’une d’elles a pu déclencher son gilet. L’explosion a tué les deux femmes et a fait cinq blessés, qui ont été évacués dans un hôpital de la ville, a-t-il ajouté, selon cette source.

« Suite à une explosion près de la mosquée […], les équipes d’intervention d’urgence ont évacué les corps de deux femmes probablement tuées dans l’incident », a confirmé à l’AFP Ibrahim Abdulkadir, porte-parole de l’Agence nationale de gestion des urgences (Nema), faisant quant à lui état de quatre blessés, toujours selon la même source.

Capitale de l’État de Borno, Maiduguri est le berceau du mouvement terroriste Boko Haram, dont une faction est affiliée au groupe terroriste Daech. La rébellion et sa répression ont fait plus de 20 000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés depuis son début en 2009, a précisé Jeune Afrique

Les partisans du mouvement de la société civile « Y’en a marre » se sont regroupés ce vendredi 7 avril pour manifester contre le gouvernement du président sénégalais Macky Sall pour sa gestion des affaires courantes du pays.

« Bradage du foncier sénégalais », « arrestations tous azimuts des candidats potentiels », « promesses non tenues » … « Y’en a marre », Mouvement Citoyen, créé en janvier 2011, a toute une liste de griefs contre le président sénégalais Macky Sall et son gouvernement.

Après plusieurs avertissements, le groupe passe à l’offensive.

Ce vendredi, c’est près d’un million de Sénégalais qu’il a convoqués à la place de la Nation, ex-Obélisque pour une manifestation pacifique. Le rassemblement a été autorisé par le préfet de Dakar, mais l’objectif de réunir le million de personnes semble n’avoir pas été atteint selon la presse locale.

« La société de raffinage a laissé entendre qu’elle n’avait pas la possibilité de traiter tout le potentiel que l’on a au large du Sénégal, c’est pourquoi nous avons le droit d’alerter. Nous avons le droit d’alerter parce que sinon nous allons finir comme le Nigeria », s’est alarmé Fadel Barro, membre fondateur d' « Y'en a marre ».

Dans un contexte politique actuellement tendu au Sénégal, bon nombre des partis de l’opposition politique sénégalaise ont appelé leurs partisans à rejoindre la manifestation, profitant de l’occasion pour appeler à la libération du maire de Dakar, Khalifa Sall.

 

« Nous avons le droit d’alerter face à cette justice arbitraire. Nous avons le droit d’alerter lorsqu’on nous parle d’une croissance à 6% et que l’on ne nous parle pas du déficit, du surendettement ».

 

Le Mouvement Citoyen avait compté pour beaucoup dans le scrutin de 2012. Il avait en effet mobilisé plusieurs manifestations tout le long de l’année 2011. Le scrutin avait alors débouché sur la victoire de Macky Sall avec 65 % des suffrages.

Le président sud-africain Jacob Zuma a reçu mercredi 5 avril, le soutien implicite de son parti qui a appelé à l’unité pour calmer les divisions qui agitent le Congrès National Africain (ANC) depuis un remaniement ministériel controversé.

Si l’ANC a indiqué avoir « réfléchi » aux appels à la démission du président Zuma, le secrétaire général de la formation au pouvoir Gwede Mantashe a insisté mercredi sur « le besoin d’unité du parti et de ses alliés dans l’intérêt de l’Afrique du Sud ».

« Les différents points de vue doivent toujours être écoutés, quelle que soit leur provenance », a poursuivi M. Mantashe lors d’une conférence de presse à Johannesburg.

La personnalité de Jacob Zuma, visé par une série de scandales, divise depuis plusieurs mois son propre parti.

Et dans la nuit de jeudi à vendredi, la nomination de dix ministres et autant de vice-ministres réputés proches du président a mis le feu aux poudres. Le départ forcé de Pravin Gordhan, ministre des Finances respecté, champion de la lutte anticorruption et ennemi n° 1 de M. Zuma au gouvernement, est particulièrement mal passé au sein du parti.

La Cosatu, puissant syndicat allié historique de l’ANC a réclamé mardi la démission du président Zuma tandis que des cadres du parti au pouvoir comme le vice-président Cyril Ramaphosa se sont émus du limogeage « inacceptable » de Pravin Gordhan.

Les marchés ont également sanctionné ce remaniement, l’agence de notation Standard & Poor’s ayant dès lundi dégradé la note de l’Afrique du Sud, en catégorie spéculative (BB+).

Le magazine américain Foreign Affairs publie un article qui parle de l’infiltration militaire et économique « sournoise » de la Russie en Afrique du Nord, alors que le monde a "les yeux virés sur l’ingérence russe aux États-Unis et en Europe".

Cette analyse est publiée alors que l'intervention militaire de l'Otan en 2011 en Libye a provoqué l'effondrement de l'État libyen et par là, l'extension du terrorisme à travers le monde. L'article ajoute : 

"Moscou a déployé des forces spéciales et des drones dans la base militaire de Sidi Barrani située à l’ouest de l’Égypte afin de soutenir les forces du général renégat Khalifa Haftar en Libye. Il prévoit aussi d’installer en Égypte une centrale nucléaire et de lui octroyer 50 hélicoptères d’attaque Kamov Ka-52 Alligator d’ici la fin 2017 et plusieurs chasseurs-bombardiers Mig-29 en 2020."  

Plus loin Foreign Affairs qui semble avoir oublié des siècles d'ingérences occidentales dans cette région et ses retombées politiques, économiques et géostratégiques pour ses populations, s'inquiète de la présence du pétrolier russe en Libye et écrit : 

"Le président du géant énergétique russe Rosneft, proche de Vladimir Poutine, a rencontré en février le président de la compagnie de pétrole libyenne et conclu un accord dans le secteur de l’énergie. Par ailleurs, en 2016, après la suspension de la liaison aérienne de la Russie vers l’Égypte et la Turquie, le nombre des touristes russes en Tunisie a décuplé. Le Kremlin a fait état, en automne dernier, d’un accord pour la construction d’une centrale nucléaire en Tunisie. Les deux pays ont également convenu de régler leurs transactions commerciales en rouble et dinar, au lieu de l’euro et du dollar américain."

Et le texte d'ajouter : "En 2014, la Russie et l’Algérie signaient un accord sur la vente de la technologie russe pour la fabrication de 200 chars, estimé à un milliard de dollars. Cette année, les autorités des deux pays ont négocié la construction de deux sous-marins « Black Hole » par la Russie pour la Marine nationale tunisienne et l’achat de 14 Sukhoi russes Su-30 et deux navires équipés de missile Cruise. Le Maroc a aussi ouvert les bras à la Russie. Le roi Mohammed VI a signé, l’an passé à Moscou, un accord de coopération stratégique, énergétique et dans le domaine de la lutte antiterrorisme."

La revue s'inquiète ainsi des liens croissants entre la Russie d'une part et les pays de l'Afrique du nord de l'autre. Il s'agit d'une inquiétude qui s'ajoute à celle que ressentent les puissances impérialistes à l'idée d'avoir à compter désormais avec la Russie au Moyen-Orient. 

Les Gambiens se rendent aux urnes le 6 avril pour élire les membres du Parlement au cours de premières élections législatives organisées depuis qu’Adama Barrow est devenu président et que l’ancien dirigeant Yahya Jammeh a été contraint à l’exil.

C’est le vote le plus important du pays après les élections présidentielles qui ont abouti à la présidence d’Adama Barrow.

Yahya Jammeh avait pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État en 1994 et son gouvernement a été à maintes reprises accusé d’avoir torturé et tué des opposants présumés.

La Gambie est l’un des plus petits pays d’Afrique et elle n’a eu que deux présidents depuis l’indépendance obtenue en 1965.

Jeudi 6 avril, plus de 1.420 bureaux de vote seront ouverts de 8h à 17h, heure de Banjul, pour accueillir les électeurs.

Le pays est divisé en 48 circonscriptions élisant chacune un député. À ces 48 membres élus s’ajouteront 5 députés nommés par le président, ce qui porte donc à 53 le total de sièges au parlement.

239 candidats se présentent aux législatives dont 29 seulement représentent l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction, le parti de l’ancien président Yayha Jammeh, très largement majoritaire au parlement sortant.

Les partis d’opposition avaient formé une coalition pour battre Jammeh l’an dernier. Aux élections du 6 avril, ces partis se représenteront seuls et les analystes attendent de voir si cela affaiblit ou non la coalition pour obtenir la majorité au Parlement.

Dans les rues de la capitale, Banjul, les Gambiens racontent qu’ils sont heureux de s’exprimer librement pour choisir des candidats venant de neuf partis politiques.

Les fonctionnaires de la Commission électorale indépendante ont déclaré eux aussi qu’ils avaient invité une mission d’observation de l’Union européenne pour surveiller le processus électoral.

Aux dernières élections législatives en 2012, le parti de Jammeh avait obtenu 48 des 53 sièges au Parlement.

Le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza a exécuté jeudi par pendaison trois hommes accusés de collaboration avec Israël, grand ennemi du mouvement islamiste palestinien, a constaté un journaliste de l'AFP.
 
Ces exécutions interviennent dans un contexte d'appels à la vengeance de la part du Hamas après le mystérieux assassinat d'un de ses commandants le 24 mars à l'intérieur du territoire. Les hommes exécutés jeudi n'étaient cependant pas mis en cause dans la mort de Mazen Faqha, mais pour des faits antérieurs.
La diplomatie iranienne a réagi par la voix de son porte-parole, aux accusations iranophobes de la Première ministre britannique, Theresa May, tenues lors d’une visite en Arabie saoudite.
Fustigeant les accusations « répétitives » et « injustes » de Theresa May, Bahram Qassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a déclaré que « ses allégations se traduisent par le fait que les Britanniques ne souhaitent pas voir la région sûre et stable ».

« Madame May et ses alliés seraient éventuellement mécontents de voir que leur tractations pour la victoire des groupes terroristes en Irak et en Syrie sont au point mort », a déclaré mercredi, 5 avril, le diplomate iranien, démentant les accusations « sans fondement » et « répétitives » de la Première ministre britannique selon lesquelles « l’Iran joue un rôle déstabilisateur dans la région. »

Critique envers les approches régionales de Theresa May, M. Qassemi l’appelle au sens de la responsabilité et l’invite à ne pas fermer les yeux sur les évolutions de ces dernières décennies:

« Il revient à Madame May de ne pas oublier que les instabilités, les troubles et le développement tardif des pays de la région, sont le fruit amer des politiques colonialistes, expansionnistes et injustes de ses ancêtres agresseurs et de ses alliés qui ont attisé le feu de la guerre dans la région. »

Il a défendu à cette occasion la politique étrangère et régionale de l’Iran qui est « sage », « transparente » et agit pour la paix et la sécurité, contre la terreur et l’extrémisme dans la région si sensible et névralgique du Moyen-Orient.

Plus loin dans ses propos, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a évoqué les contrats de ventes d'armes de Londres avec « les agresseurs » qui en profitent pour massacrer les civils et les innocents dans la guerre injuste et inhumaine du Yémen pour dire que les gestes et les propos des autorités britanniques sont « contradictoires, basés sur un double standard. »