تقي زاده

تقي زاده

Le Hamas a déclaré avoir accepté la proposition transmise par l’envoyé régional américain, qui comprendrait le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza.

« Nous avons accepté la proposition de Steve Witkoff, envoyé américain, de parvenir à un cessez-le-feu et au retrait des forces ennemis », a déclaré ce mardi 27 mai Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement de résistance Hamas basé à Gaza.

« Nous attendons la réponse d’Israël », a ajouté le responsable palestinien. Naïm n’a cependant pas commenté les détails de la proposition.

Plus tôt ce mois-ci, Naïm avait noté que Witkoff a personnellement assuré que les États-Unis feraient pression sur le régime israélien pour qu’il mette fin au siège quasi total de la bande de Gaza et qu’il autorise l’accès humanitaire.

L’envoyé, selon Naïm, avait déclaré que les États-Unis commenceraient à exercer des pressions dans les deux jours suivant la libération par le Hamas du soldat américano-israélien Edan Alexander, le 12 mai.

 

Dans un message publié ce lundi 26 mai sur X, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, a fustigé Israël pour avoir brûlé vifs « tant de personnes, dont tant d'enfants » dans la bande de Gaza, où le régime sioniste mène une guerre génocidaire contre les Palestiniens.

Cette condamnation fait suite à une frappe aérienne israélienne qui a tué au moins 36 personnes, dont 18 enfants, à l'école Fahmi al-Jarjawi dans la ville de Gaza. Des familles déplacées y cherchaient refuge contre les bombardements incessants de l'armée israélienne.

De nombreuses victimes ont été brûlées vives alors qu'elles dormaient dans l'abri de l'école.

Une vidéo prise sur les lieux de l'attaque montrait la silhouette d'une jeune fille qui s'avançait péniblement à travers les décombres pour échapper aux flammes. Elle a survécu au carnage, mais a perdu des membres de sa famille.

Albanese a joint la vidéo à son message, déclarant qu'elle « ne peut plus regarder le feu sans avoir mal au cœur ».

« Nous devons mettre fin à ce massacre. Que les Palestiniens nous pardonnent », a-t-elle fait remarquer.

Mahmoud Basal, porte-parole de la Défense civile de Gaza, a pour sa part déclaré que l'école était censée être un « lieu sûr », mais qu'elle s'était transformée en un véritable brasier.

« Nous avons entendu des appels à l'aide désespérés de personnes piégées dans l'incendie, mais le feu était trop intense. Nous n'avons pas pu les secourir », a-t-il déploré.

Sans fournir la moindre preuve, l'armée israélienne a prétendu que l'école Fahmi al-Jarjawi était un « centre de commandement et de contrôle » du Hamas et du Jihad islamique palestinien.

 

Les forces d'occupation israéliennes ont de nouveau bombardé lundi soir diverses zones de la bande de Gaza, faisant de nouvelles victimes civiles ; 81 Palestiniens ont été tués depuis l’aube du lundi 26 mai.

Deux citoyens ont été tués et d'autres blessés lundi soir, lors des frappes aériennes menées par les forces d'occupation israéliennes contre diverses zones de la bande de Gaza.

Selon le correspondant de l'agence d'information palestinienne WAFA, un homme a été tué et plusieurs autres blessés lorsque des avions de guerre israéliens ont bombardé une zone à l'est de la ville d'Al-Zawayda, dans le centre de la bande de Gaza. Une femme a également été tuée lors d'une frappe israélienne visant une maison dans le quartier d'Al-Zaytoun, au sud de la ville de Gaza.

 

Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a souligné le rôle central de l'Iran dans le monde musulman, exprimant l'engagement d'Islamabad à promouvoir la paix, le développement et la stabilité régionale.

Le Premier ministre a fait ces remarques, mardi sur son compte officiel X, au lendemain de sa rencontre à Téhéran avec le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, et le président Massoud Pezeshkian.

« Le Pakistan apprécie le rôle de l'Iran au sein de l’Oumma musulmane et se réjouit de promouvoir des objectifs communs de paix, de développement et d'harmonie », a-t-il écrit.

Dans le même message, le responsable pakistanais a exprimé sa satisfaction concernant sa rencontre avec l'Ayatollah Khamenei, précisant qu'il avait sollicité son avis « notamment concernant les défis actuels auxquels l’Oumma islamique est confrontée ».

« Nous avons également échangé nos points de vue sur des questions bilatérales et régionales d'intérêt commun. »

 

Un missile tiré depuis le Yémen a déclenché les sirènes en Cisjordanie occupée, près de la frontière avec la Jordanie.

Des sirènes ont retenti dans plusieurs colonies de Cisjordanie occupée après une attaque de missiles lancée depuis le Yémen.

Les colons israéliens installés à l'est de Naplouse, notamment à Gilgal, Shomron, Amichai, Achita, Itamar, Shvut Rachel, Adei Ad, Kida, Masua, Argaman, Yafit, Roee, Ma'aleh Ephraim, Hamra, Tomer, Gitit, Beka'ot, Petza'el et Mekhora, ont tous été alertés et dirigés vers des abris à l'aube mardi.

Les forces d'occupation israéliennes ont prétendu que le missile en provenance du Yémen avait été abattu.

Deux jours plus tôt, un missile lancé depuis le Yémen avait également déclenché les sirènes dans le sud de la Cisjordanie et dans la région de Beit Shemesh, à l'ouest de la ville de Qods.

Les attaques de missiles yéménites déclenchent généralement des sirènes d'alarme dans les zones plus centrales comme Tel-Aviv, en raison de la campagne de soutien militaire yéménite visant à interrompre le trafic aérien vers l'aéroport Ben Gourion.

 

Un haut responsable de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a indiqué que les camions de l'organisation transportant de l'aide médicale devaient être autorisés à entrer à Gaza, où la situation est désastreuse en raison du blocus israélien qui dure depuis douze semaines.

Lundi, à Genève, la directrice régionale de l'OMS pour la Méditerranée orientale, Hanan Balkhy, a déclaré aux journalistes qu'aucun camion de cette organisation n'était entré à Gaza pour apporter une aide médicale depuis douze semaines.

« La situation est désastreuse […] Nous sommes extrêmement préoccupés par les retombées [du blocus] », a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, la porte-parole de l'OMS, le Dr Margaret Harris, a averti lundi que les enfants blessés de Gaza souffrent également de la faim à cause du blocus israélien.

« Les enfants sont si maigres, si mal nourris. Une greffe de peau sur leurs brûlures ne prend pas. Leur système immunitaire défaillant ne leur permet pas de guérir. On assiste donc à une situation d'une gravité sans précédent ; la seule solution est un cessez-le-feu », a-t-elle noté.

 

Au nom de Dieu le Très Miséricordieux le Plus Miséricordieux

*Est-il possible de nous donner un aperçu de la vie de l'imam al-Jawad (as) ? Comment est-il devenu imam malgré son jeune âge?!!*

L'imam al-Jawad est : l'imam Muhammad ibn Ali ibn Musa ibn Ja'far ibn Muhammad ibn Ali ibn al-Husayn ibn Ali ibn Abi Talib (que la paix soit sur eux tous).
Il est né le 10 Rajab de l'an 195 de l'hégire à Médine.

Sa mère était une Oumu walad nommée Sabika. Elle était également appelée Durra, puis l'imam al-Rida (paix sur lui) la nomma Khayzuran. Elle était nubienne et faisait partie des meilleures femmes de son époque. Son éloge est mentionné dans les récits concernant l'imam al-Jawad (paix sur lui). Dans le livre "Kashf al-Ghumma", elle est décrite : « la meilleure des femmes nubiennes, la pure. » Dans un récit de "Al-Kafi", elle est décrite comme : « La pure de bouche, la vertueuse de l'utérus. »

*La naissance de l'imam al-Jawad* :

Ibn Shahr Ashub a rapporté, d'après Hakima, fille d'Abu al-Hasan Musa ibn Ja'far (paix sur eux), qui a dit : "Quand l'heure de l'accouchement de Khayzuran, la mère d'Abu Ja'far (paix sur lui) arriva, l'imam al-Rida (paix sur lui) m' appela et me dit : “Ô Hakima, assiste à son accouchement.”
Il me fit entrer dans une pièce avec elle et la sage-femme. Il alluma une lampe pour nous et ferma la porte. Lorsque l’accouchement commença, la lampe s’éteignit. Devant elle, il y avait une bassine. J'étais préoccupée par l'extinction de la lampe et, alors que nous étions dans cet état, Abu Ja'far (paix sur lui) apparut dans la bassine, enveloppé d'un tissu fin qui émettait une lumière illuminant la pièce. Nous l'avons vu, je l'ai pris et mis sur mes genoux, puis j'ai enlevé ce tissu. L'imam al-Rida (paix sur lui) ouvrit la porte alors que nous avions terminé. Il le prit, le mit dans un berceau et me dit : “Ô Hakima, veille sur son berceau.”
Le troisième jour, il leva les yeux vers le ciel, regarda à droite et à gauche, puis dit : “Je témoigne qu'il n'y a de dieu qu'Allah, et je témoigne que Muhammad est le messager d'Allah.” Je me levai, effrayée et alarmée, et suis allée voir Abu al-Hasan (paix sur lui) pour lui dire ce que j'avais entendu de cet enfant. Je lui racontai ce qui s'était passé, et il me dit : “Ô Hakima, ce que vous verrez de ses merveilles sera encore plus grand.” [Manakib Al Abi Talib, vol. 3, p. 499].

*La désignation de son imamat : *

Al-Kulayni a rapporté dans "Al-Kafi", d'après Muhammad ibn Yahya, d'Ahmad ibn Muhammad, de Safwan ibn Yahya, qui a dit : “J'ai dit à l'imam ar-Rida (paix sur lui) : Nous te demandions, avant que Dieu ne te donne Abu Ja'far (paix sur lui), et tu disais : “Dieu me donnera un garçon.” Maintenant que Dieu te l'a donné, il a réjoui nos yeux. Que Dieu ne nous montre pas ta mort. Si cela devait arriver, vers qui devrions-nous nous tourner ? Il désigna alors de la main, Abu Ja'far (paix sur lui), qui se tenait devant lui.
Je dis : “Que je sois sacrifié pour toi, il n'a que trois ans !”
Il répondit : “Cela ne lui nuit en rien, car Jésus (paix sur lui) fut désigné comme preuve alors qu'il n'avait que trois ans.” [Al-Kafi, vol. 1, p. 321].

*La durée de son imamat : *

Il assuma l'imamat à l'âge de sept ans. Après le martyre de son père ar-Rida (paix sur lui) à Khorasan, tous les regards se tournèrent vers lui, et les chiites de partout affluèrent à sa maison, à Médine, afin de connaître la vérité sur la question de l'imamat après son père. Ils lui posèrent trente mille questions, auxquelles il répondit entièrement, rassurant ainsi leurs cœurs quant à son imamat.
Al-Kulayni a rapporté, d'après Ali ibn Ibrahim, de son père, qui a dit : “Un groupe de chiites des régions environnantes a demandé à voir Abu Ja'far (paix sur lui), qui leur donna la permission d'entrer ; ils lui posèrent trente mille questions en une seule séance, auxquelles il répondit alors qu'il avait dix ans.” [Al-Kafi, vol. 1, p. 469].

Son imamat a duré dix-sept ans, la majeure partie sous le règne d'Al-Ma'mun al-Abbasi, et une partie sous le règne d'Al-Mu'tasim, jusqu'à ce qu'il soit empoisonné par sa femme Umm al-Fadl, fille d'Al-Ma'mun, sur l'instigation de son oncle Al-Mu'tasim, alors qu'il avait vingt-quatre ans. [Uyoun al-Mu'jizat, p. 118].

*Les miracles et les honneurs de l'Imam al-Jawad  (paix sur lui) *

Son accession à l'imamat à l’âge de sept ans est en soi un miracle.
Cette accession émanant de son Seigneur avait pour but de guider les chiites dans les années à venir. Ainsi, en les habituant à cette accession, ils accepteraient l'imamat de l'Imam al-Mahdi (paix sur lui) dans sa jeunesse.

Parmi ses miracles, le cheikh al-Mufid a rapporté dans "l'Irshad" que Dawud ibn al-Qasim al-Ja'fari a déclaré : "Je suis entré chez Abu Ja'far (paix sur lui) avec trois parchemins non identifiés. J'étais perplexe, alors il en prit un et dit : “Ceci est le parchemin de Rayyan ibn Shabib.” Ensuite, il prit le deuxième et dit : “Ceci est le parchemin de tel individu”. Je fus étonné de le voir, alors il sourit et prit  le troisième en disant : “Ceci est le parchemin de tel individu.” Je dis : “Oui, je me sacrifie pour toi.” (Al-Irshad, vol. 2, p. 293).”

La vaste connaissance de l'Imam al-Jawad (paix sur lui) fut mise en évidence lorsque Mamoun envisageait de lui marier sa fille, Umm al-Fadl, alors qu’il avait neuf ans. Ses proches ont objecté, disant qu'il était inapproprié de marier sa fille à un enfant qui ne comprendrait rien, et qu'il devrait attendre qu'il grandisse et apprenne. Mamoun leur répondit : "Il est plus savant que vous. Venez, mettez-le à l'épreuve."
Ils choisirent Yahya ibn Aktham pour lui poser des questions, car il était le juge en chef de l'époque. Yahya ibn Aktham posa cette question à l'Imam al-Jawad : "Ô Abu Ja'far" (c'est-à-dire le surnom de l'Imam al-Jawad depuis son enfance), "que dis-tu de quelqu'un qui tue une proie en état de sacralité (Muhrim) à la Mecque ?" Abu Ja'far (paix sur lui) répondit : "L'a-t-il tuée intentionnellement ou par erreur, en sachant ou en ignorant que c'était interdit ? Était-il esclave ou libre, jeune ou vieux, novice ou expérimenté, qu'il s'agisse d'un oiseau grand ou petit ou d'une autre créature, et était-il repentant ou persistait-il dans son acte ? L'a-t-il tuée de nuit dans son repaire ou en plein jour devant tout le monde ? Était-il en état de sacralité pour le pèlerinage ou pour la 'Umra ?"
Yahya fut stupéfait par cette réponse, et les gens furent étonnés de la sagesse de l'Imam al-Jawad (paix sur lui).

Lorsque Mamoun observa la perplexité de Yahya ibn Aktham, il demanda à l'Imam al-Jawad (paix sur lui) de se lever et de prononcer un discours devant les gens après la conclusion des formalités de fiançailles. Après cela, Mamoun demanda à l'Imam de répondre aux questions soulevées par Yahya ibn Aktham.

L'Imam (paix sur lui) répondit : "Si un pèlerin tue un animal pendant le mois sacré, et que l'animal appartient à la catégorie des grands oiseaux, il doit sacrifier une brebis.
S'il le tue dans le sanctuaire, il doit payer une amende double.
S'il tue un petit animal, il doit supporter le fardeau d'un animal mâle mature qui a déjà été sevré, car l'animal tué n'est pas dans le sanctuaire.
S'il le tue dans le sanctuaire, il doit supporter le fardeau et la valeur de l'animal tué.
Si l'animal est sauvage, il doit sacrifier un chameau.
S'il s'agit d'une autruche, il doit sacrifier un chameau adulte.
S'il ne peut pas, il doit nourrir soixante pauvres.
S'il ne peut pas, il doit jeûner dix-huit jours.
S'il s'agit d'une vache, il doit sacrifier une vache.
S'il ne peut pas, il doit nourrir trente pauvres.
S'il ne peut pas, il doit jeûner neuf jours.
S'il s'agit d'une gazelle, il doit sacrifier une brebis.
S'il ne peut pas, il doit nourrir dix pauvres.
Si le pèlerin ne peut pas, il doit jeûner trois jours.
Si le délit a lieu dans le sanctuaire, la sanction est doublée, et il est obligatoire de sacrifier un animal (Hadīyah) devant la Ka'ba.
Si c'est pendant le Hajj, cela doit être fait à Mina, où les autres pèlerins sacrifient leurs animaux, et s'il s'agit d'une 'Umrah, cela doit être fait à La Mecque, dans l'enceinte de la Ka'ba, et il doit donner en aumône une somme équivalente au prix de l'animal sacrifié, afin que cela soit doublé. De même, si quelqu'un tue un lapin ou un renard, il doit sacrifier un mouton et donner en aumône une somme équivalente au prix d'un mouton.
S'il tue un pigeon du sanctuaire, il doit donner une pièce de monnaie en aumône, et une autre pour acheter de la nourriture pour les pigeons du sanctuaire. Pour un poussin, la moitié d'une pièce de monnaie, et pour un œuf, un quart de pièce de monnaie. Tout ce que le pèlerin fait par ignorance ou par erreur, sauf la chasse, il n'est responsable que de la chasse.
Si c'est par ignorance, il doit payer l'amende, qu'il le fasse consciemment ou non, et tout ce qu'un esclave fait, son maître est responsable de la même manière, et tout ce qu'un enfant fait qui n'est pas encore pubère, il n'est pas responsable.
S'il revient à l'âge de la puberté, il est puni par Dieu.
Si quelqu'un indique la chasse et qu'elle est interdite et que la personne tue l'animal, il doit payer une amende. Celui qui persiste dans l'acte après l'amende subira également un châtiment dans l'au-delà, mais celui qui se repent après l'amende n'encourra aucune responsabilité dans l'au-delà.
S'il le tue de nuit ou de jour, il doit payer une amende. Le pèlerin pour le Hajj doit sacrifier son amende à La Mecque." (Tuḥaf al-ʿUqūl, p. 453).

Par Fateme Torkashvand

Andreas Landeck est un cinéaste français de renom dont la carrière de deux décennies a été marquée par une série de films captivants, lui valant de nombreux prix dans des festivals nationaux et internationaux.

Son dernier documentaire, Un père, un fils et Sankara, un manifeste intergénérationnel évocateur explorant l'anticapitalisme et l'essence de l'humanité, a récemment remporté le prix du « Meilleur film documentaire » lors de la troisième édition du Festival international des médias Sobh à Téhéran.

Tourné sur une période de dix ans en Algérie, au Niger, en France et en Allemagne, le film reconstitue les parcours personnels et politiques de trois hommes confrontés aux oppressions systémiques du capitalisme, du colonialisme et du racisme, et montre comment les structures de pouvoir s’infiltrent dans les vies intimes et les rongent de l’intérieur.

Nous avons rencontré Landeck en marge du Festival international des médias Sobh à Téhéran pour une conversation franche sur son film, son message puissant, son art narratif et son opinion sur la République islamique d'Iran.

Vous avez visité Téhéran pour le Festival international des médias Sobh. Quels lieux avez-vous eu l'occasion d'explorer dans la capitale iranienne ?

Nous sommes allés à la prison de Ghasr (Musée de la prison de Ghasr). Dans mon film, j'imaginais que Bouzid, journaliste et moudjahid (guerrier saint), avait été emprisonné et torturé.

Il m'a emmené à l'endroit même où cela s'était produit. Cependant, ce site d'Alger n'a pas été transformé en musée – il est resté inchangé – et nous avons donc été simplement expulsés par les gardes.

Pour moi, en tant qu'étranger, il est important de visiter un tel musée et d'échanger sur son histoire. Il est important de se souvenir de ce qui s'y est passé et d'honorer la mémoire de ceux qui y sont morts.

Quand j'ai vu la prison, j'ai été vraiment frappé – « Waouh, j'ai eu cette idée ! » – bien que ce soit à l'opposé de ce qui se passe ici à Téhéran. Le musée a une vocation historique bien plus claire et plus forte, comme Madame Tussauds, mais cent fois plus puissante et dotée d'une réelle signification.

C'est similaire à Auschwitz (Musée d'État d'Auschwitz-Birkenau). N'est-ce pas ?

Oui, il est essentiel de préserver la mémoire et de tirer les leçons de l’histoire afin de ne pas répéter les mêmes erreurs encore et encore.

Le thème principal de votre film – Un père, un fils et Sankara – est la résistance. La relation père-fils que vous dépeignez transcende les frontières géographiques et raciales. Elle dépasse l'identité nationale telle que nous la concevons traditionnellement et construit une nouvelle identité, ancrée dans la résistance. Vous en soulignez également des exemples en France, en Allemagne, en Algérie et dans d'autres parties du monde. Croyez-vous qu'il s'agisse d'une véritable forme d'identité capable d'unir les peuples du monde entier autour de ce concept ?

Je pense que la résistance est en nous. Chacun a le potentiel de résister s'il trouve son chemin dans cette énergie. Je ne voulais pas parler au nom des populations du Sud ou des communautés colonisées, car je ne suis pas colonisé. 

Parler comme si j'en étais un reviendrait à assumer une expérience qui n'est pas la mienne – je suis toujours un colonisateur, vous savez. Il me fallait donc trouver un autre angle pour raconter cette histoire.

Cet angle était la relation père-fils, fruit de l'amitié que nous avons nouée pendant dix ans. Il est devenu pour moi comme un père spirituel, et grâce à son combat, j'ai énormément appris, non seulement sur son combat, mais aussi sur les combats plus larges des peuples et des nations opprimés.

Je crois que la résistance est en nous. Chacun possède un potentiel de résistance s'il parvient à traverser cette énergie.

Comment avez-vous appris à comprendre ces gens, comme vous le montrez dans votre film ? Vous êtes du Nord, tandis qu'ils sont du Sud – nous sommes du Sud. N'a-t-il pas été difficile pour vous, en tant que Français ou Allemand, de saisir notre perception d'eux, en particulier de ceux qui ont façonné les lois et les systèmes coloniaux ? Comment avez-vous compris leurs sentiments et leurs pensées ? Cela semble être un élément crucial de votre relation avec Bouzid. Était-ce difficile pour vous ?

Ce n'était pas difficile, dans le sens où j'ai dû apprendre quelque chose de nouveau. J'étais déjà sensible à l'injustice. Il y a 34 ans, lors de mon premier voyage aux États-Unis, par exemple, je suis allé dans les réserves amérindiennes et j'ai été profondément marqué par leurs conditions de vie.

Même à cette époque, il y a 30 ans, ils étaient encore traités comme des citoyens de seconde zone dans leur propre pays. Il m'a semblé naturel de reconnaître leur combat, car j'ai toujours été profondément sensible à ces questions. Je voulais être avec eux, créer des liens et leur dire : nous sommes tous des êtres humains.

Cela peut paraître simple, mais au fond, il s'agit d'amour – pas d'amour romantique, mais d'un amour plus large et plus détaché. Cela fait partie de moi, donc pour moi, ce n'était pas un défi.

Mais je constate aussi que beaucoup de gens dans les pays occidentaux peinent encore à atteindre ce niveau de compréhension. C'est en partie pour cela que j'ai réalisé ce film : pour ouvrir les esprits, raconter l'histoire à travers la relation père-fils et réfléchir à ma propre relation avec mon père biologique.

Au cinéma, j'ai constaté à quel point ce film a touché profondément les gens. Beaucoup d'hommes ont pleuré, car entre hommes, on parle rarement de ces choses-là. Les femmes sont peut-être plus naturellement réceptives à ces émotions, mais ce film a permis aux hommes de les ressentir aussi.

Lors de l'avant-première dans ma ville, le cinéma, bien que petit, pouvait accueillir 500 personnes. Lorsque les lumières se sont rallumées, le silence s'est installé. Puis j'ai réalisé que beaucoup de gens avaient pleuré. J'espérais un impact, mais j'ai été vraiment surpris de voir à quel point cela les avait touchés.

Les gens ont été touchés par l'idée centrale : comprendre l'injustice. S'ils parvenaient à saisir l'injustice vécue par les personnages du film, alors peut-être pourraient-ils aussi reconnaître les difficultés des populations du Sud. C'était l'idée : lancer le dialogue.

En fin de compte, le message est simple : lorsque l’injustice s’invite dans votre vie, la résistance est inévitable. Vous ne l’accepterez pas ; vous vous battrez si vous souhaitez vraiment changer les choses.

Alors, y avait-il des opinions opposées à ce sujet ?

Une situation était particulièrement claire. Pendant le film, un homme est sorti en disant : « Qu'est-ce que c'est ? » Il faisait partie des Harkis (Algériens qui ont combattu aux côtés des Français pendant la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962) – ceux qui ont collaboré avec les Français).

Je pense qu'ils ont aussi leur propre histoire. Il devait être enfant à cette époque, il a grandi là-bas – c'était sa maison. Mais il ne comprenait pas que c'était vraiment sa maison.

Il n'avait pas les antécédents.

Il lui manquait le contexte historique pour comprendre ce qui se passait et, à la fin, il a tout perdu. Il a passé sa vie entière incapable de reconstruire quelque chose de nouveau ou de comprendre pleinement ce qui s'était passé.

On observe une situation similaire en Allemagne, où de nombreuses personnes ont été déplacées vers l'est de la Pologne après la Seconde Guerre mondiale. Ceux qui étaient enfants à l'époque souffrent encore de ce qu'ils ont perdu. C'est compliqué, car ces émotions sont réelles et méritent d'être entendues.

Il ne s'agit pas de savoir si c'est bien ou mal, mais d'écouter. Je crois que la première étape pour construire quelque chose collectivement est d'écouter les autres et de comprendre leurs émotions.

S'ils pouvaient comprendre l'injustice subie par les personnes du film, alors peut-être pourraient-ils aussi reconnaître les difficultés des populations du Sud.

Je pense que c'est l'idée clé de votre film lorsque vous dépeignez le village des Martyrs (Oradour-sur-Glane) en France, détruit par l'Allemagne. Je crois que l'objectif principal est de susciter la sympathie, d'aider les spectateurs français à s'identifier au peuple algérien. N'est-ce pas ?

Il s'est passé quelque chose il y a deux ou trois semaines en France – c'était la première fois qu'un journaliste français disait ouvertement ce que je raconte dans le film. Il a reconnu ce qui s'était passé là-bas, dans le village martyr de la Résistance française, et a déclaré : « Nous avons fait la même chose, cent fois. » En réalité, ils l'ont fait mille fois.

Mais mon film n'a jamais été sélectionné dans aucun festival français. Pendant le montage, j'ai consulté mon ami réalisateur, Hubert Sauper, qui a réalisé Le Cauchemar de Darwin, un film nominé aux Oscars et qui a connu un immense succès.

Il m'a dit : « Andreas, sache que tu es un Allemand qui raconte aux Français ce qui s'est passé. Ça ne passera jamais. » Et il avait raison. Le film n'a jamais été sélectionné dans aucun festival français.

Pourtant, je voulais parler allemand, parce que je suis allemand. Je parle assez bien français. Mais je voulais rester dans ma langue maternelle. En même temps, avec Bouzid, le français est notre langue commune, et c'est ce qui fait le lien.

Avez-vous montré votre film en Allemagne ?

Non, je ne l'ai pas fait.

N'est-il pas difficile pour les Allemands de sympathiser, puisque vous décrivez les Allemands ou les nazis comme ceux qui ont attaqué ce village ? Cela complique peut-être les choses.

Non, ce n'était pas si difficile. Dans le film, je parle d'un survivant d'Auschwitz qui a visité ma classe, et ma génération a grandi avec ce type d'éducation – une confrontation directe avec l'histoire de notre pays.

Pour nous, il était tout à fait normal d'être antifasciste et antinazi. Seule une infime minorité – peut-être 0,1 % – partageait encore des opinions différentes, mais la grande majorité reconnaissait pleinement que ce qui s'était passé était totalement injuste et contre l'humanité.

Vous aviez une vingtaine d'années, je crois, lorsque le mur de Berlin est tombé. Est-ce exact ?

Non, j’avais 15 ans.

Qu'est-ce qui vous a le plus intéressé au début : le sentiment que Bouzid a créé en vous ou son parcours ?

La première étape a été son parcours, car il parlait de tous ces héros quand j'avais environ 15, 16 ou 17 ans. À l'école, quand j'ai étudié la politique et obtenu ma licence dans cette matière, j'étais vraiment de gauche, et pour moi, Che Guevara était un héros.

Puis Bouzid disait des choses comme : « Oh, je l'ai rencontré », et je me demandais : « Qui est ce type ? » alors j'ai juste voulu filmer et archiver sa vie.

À ce moment-là, j'ignorais qu'un jour nous partagerions un foyer avec mes enfants. Je n'ai jamais souhaité construire un foyer véritablement féministe, créé par des hommes. Aujourd'hui, je constate que nous avons construit exactement cela : un foyer fondé sur l'amitié et un amour plus large.

Puis, dix ans plus tard, mon fils a eu 18 ans et a commencé à quitter la maison plus souvent, réfléchissant à son avenir. Il est devenu évident que je retrouverais plus de liberté.

J'ai dit à Bouzid : « Il est temps pour moi de commencer à faire des films et à vivre ma vie. » Je n'ai plus l'énergie de m'occuper entièrement de toi, et tu as besoin de plus en plus de soutien. Il faut que quelqu'un reste avec toi tout le temps ; tu ne peux plus aller au marché, acheter des choses ou les ramener à la maison. Tu n'es plus assez fort pour ça maintenant.

Pendant ce temps, sa famille en Algérie se demandait depuis dix ans : « Qui est cet Allemand dans le sud de la France ? Quelle est ton histoire ? »

Dans le film, je mentionne un survivant d’Auschwitz qui a visité ma classe, et ma génération a grandi avec ce genre d’éducation.

Comment l'avez-vous expliqué ?

Nous nous sommes dit simplement : nous nous soutenions mutuellement. Une profonde amitié s'est nouée, comme une relation père-fils. Il m'a appris quelque chose, et je l'ai aidé, lui apportant de la joie : en le présentant à mes amis, en sortant, en accomplissant des tâches quotidiennes, comme on le ferait avec son propre père.

Mon vrai père n'était pas là, il est donc devenu évident que je n'étais pas censée prendre soin de lui éternellement. Il l'a accepté aussi. Comme je le dis dans le film, le moment était venu : peut-être devrait-il retourner auprès de sa famille, qui prendrait soin de lui. Nous étions tous les deux d'accord là-dessus.

C'est à ce moment-là que j'ai commencé à me demander : de quoi parle vraiment ce film ? Dix ans de tournage, au départ comme un portrait, pour finalement devenir plus : l'histoire d'un père et de son fils, un lien qui transcende les cultures, les religions et les nationalités.

Mais, malgré tout, il est un père pour vous.

Et il est devenu un véritable grand-père pour mon fils. La semaine dernière, mon fils lui a rendu visite à Alger et est resté une semaine pour s'occuper de lui.

Et votre fils étudie l'arabe. Est-ce grâce à lui ?

Il ne l'a jamais dit explicitement, mais je le pense. Il s'intéressait à lui et son influence a certainement eu un impact certain.

Mais comment l'avez-vous su ? Aviez-vous dès le départ l'intention de le présenter comme le sujet de votre documentaire, ou avez-vous décidé, dix ans plus tard, d'en faire un film ?

Les frères Meisel, documentaristes américains, ont dit un jour que si un film est exactement conforme au scénario, c'est que le réalisateur n'a jamais vraiment écouté ses sujets. Dans le cinéma documentaire, les idées évoluent tout au long du processus.

Au départ, je voulais faire un portrait de Bouzid, mais en filmant, j'ai réalisé que l'histoire était bien plus que cela : j'en faisais partie. Une rencontre avec un réalisateur belge décédé m'a permis de définir l'essence du film.

Lorsqu'on m'a demandé de choisir une seule image qui capturait le cœur du film, j'ai répondu : « La scène du couscous, le moment où quatre mains plongent la main dans le plat fumant, se brûlant les doigts à l'unisson, comme une danse. »

Puis, une révélation m'a frappé : Bouzid avait le même âge que mon père. Quand j'ai interrogé mon fils à son sujet, il l'a qualifié de « grand-père ». Cette seule réponse a transformé tout le concept du film.

En seulement trois jours, j'ai tourné les scènes manquantes pour concrétiser cette idée. Presque tout était déjà là ; il ne me manquait que quelques éléments pour compléter le tableau, comme le plan final où je parle et la séquence où je peins le mur.

Les frères Meisel, réalisateurs de documentaires américains, ont dit un jour que si un film se termine exactement comme prévu, cela signifie que le réalisateur n'a jamais vraiment écouté ses sujets.

Quelle était l’idée principale derrière la séquence de peinture finale ?

Je voulais renouer avec le début du film, non seulement parce que Bouzid parle de la perte de sa mère, mais aussi parce que je parle de la perte de mon père. J'avais besoin d'une conclusion.

Étrangement, mon père n'a jamais vu le film et n'a jamais su que je le réalisais. Pourtant, avec le temps, ma relation avec lui s'est transformée. Aujourd'hui, nous nous parlons chaque semaine, nous nous demandons des nouvelles et nous nous proposons de l'aide. J'ai l'impression qu'une énergie invisible nous a réunis.

Sans même qu'il ait regardé le film ?

C'est comme de la magie : ces énergies invisibles, ces connexions invisibles de la vie. Mais si vous faites ce qu'il faut, vous êtes guidé par Dieu et ces énergies viennent à vous.

À la fin du film, vous mentionnez l'expression « la révolution dévore ses propres enfants ». Cela paraît sombre et pessimiste, mais vous insistez aussi sur le fait que se battre, aller de l'avant et résister sont inévitables. Ces idées ne sont-elles pas contradictoires ?

Tout d'abord, je pense que toute lutte pour le pouvoir, une fois qu'on l'a et qu'on ne le partage pas, mène à la corruption. C'est comme la Révolution française : on a commencé par couper la tête du roi, mais à la fin, il y a eu un empereur, Napoléon. C'est un cycle.

Les Français s'indignent souvent lorsqu'on évoque ce sujet, car pour eux, la révolution est une réussite. Mais ils se concentrent uniquement sur une période donnée, ignorant la situation dans son ensemble.

Au début, libérer le peuple pouvait sembler une bonne idée, mais avec Napoléon et tout ce qui a suivi, y compris le chaos après Robespierre, le cycle se répète. Puis, l'homme fort revient et remet la couronne sur sa tête. Alors, est-ce vraiment une réussite ? Je ne sais pas.

Nous devons lutter pour les révolutions. Mais l'issue n'est pas toujours idéale. Je crois que la véritable révolution est intérieure. C'est comme dans l'islam : il y a le djihad , souvent compris en Occident comme une guerre extérieure. Mais le véritable sens du Coran fait référence à une lutte intérieure.

Sans cette révolution intérieure, une révolution extérieure peut apporter une victoire temporaire, mais sans la force mentale pour la soutenir, elle conduit finalement à un autre système oppressif pour la génération suivante.

C'est impressionnant que vous compreniez le vrai sens de cela.

Oui, j'ai vécu avec un Algérien pendant plus de dix ans. J'ai beaucoup appris.

Mais Bouzid n'a pas d'origine musulmane. Il est aussi de gauche. N'est-ce pas ?

Il est très à gauche, il connaît le Coran par cœur, il l’a appris à fond.

Il y a aussi cette Américaine dont le livre s'intitule All About Love et qui s'appelle Bellhooks. C'était une militante féministe noire, décédée il y a trois ans.

J'ai entendu parler d'elle pour la première fois lors d'une table ronde autour de mon film, où quelqu'un m'a dit : « Vous exprimez la théorie de Bell Hooks dans votre travail. » Je ne savais pas qui elle était, alors j'ai acheté son livre et je l'ai lu.

Elle était féministe, noire et complètement différente de moi à bien des égards, mais nous étions arrivées à la même idée : l’importance d’aimer les autres et de les reconnaître comme faisant partie de nous-mêmes. Nous sommes tous liés en tant que communauté. Si tu souffres, je le ressentirai.

Nous devons lutter pour les révolutions. Mais le résultat n'est pas toujours idéal. Je crois que la véritable révolution est intérieure. C'est comme dans l'islam : il y a le djihad.

Comme le dit le poète iranien Saadi Shirazi.

À première vue, cela peut paraître contradictoire, mais en réalité, ce n'est pas le cas. Bien sûr, il faut se battre pour ses droits. Mais la vraie force vient de l'intérieur, et il faut reconnaître que les autres font partie de soi.

Il y avait un Autrichien survivant d'Auschwitz qui refusait de pardonner, le déclarant haut et fort. Il a fini par se suicider.

Le pardon s'apprend – il est nécessaire à la construction d'un avenir commun. Nul n'est parfait, et s'il existe des degrés de malveillance – tout le monde n'est pas un meurtrier de masse – la vraie question est : comment nous unir ?

Le film ne comporte qu’une seule séquence qui aborde directement le féminisme, mais pourquoi la considérez-vous comme plus fondamentale ?

J'ai une théorie particulière sur le féminisme. Je pense que lorsqu'une femme est féministe, cela signifie qu'elle accepte la domination des hommes. Ainsi, les véritables féministes ne peuvent être que des hommes.

Les femmes ne devraient pas se dire pires que les hommes, et donc ne devraient pas se prétendre féministes, car ce faisant, elles reconnaissent en quelque sorte que l'autre est psychologiquement plus fort. Au contraire, les hommes devraient clamer haut et fort qu'ils sont féministes.

Donc, vous critiquez en quelque sorte le féminisme.

Non, pas dans le sens de lutter pour l'égalité des femmes. J'encourage tous mes frères à être plus féministes, mais pas les femmes. Elles sont comme elles sont, et elles doivent s'accepter telles qu'elles sont. C'est à nous d'exiger un véritable changement en nous-mêmes.

Devons-nous faire abstraction de notre nationalité comme partie intégrante de notre identité pour comprendre les autres nations ? En tant qu'Allemand, avez-vous déjà ressenti le besoin de mettre de côté votre nationalité pour transcender les frontières raciales et nationales dans votre film ?

J'entends toujours cette petite voix qui me dit : « Je suis Allemand », mais une autre me dit : « Je suis aussi un peu Français. » Et une autre encore me dit : « Tu viens de cette planète Terre. »

Lors de mon voyage au Niger, je m'attendais à un choc culturel majeur ; je le recherchais, peut-être pour m'épanouir. Mais à mon arrivée, je me suis sentie comme chez moi. C'était comme si j'avais passé toute ma vie assise sous un arbre dans le Sahara avec mon chameau, à boire du thé, comme si je n'avais jamais rien fait d'autre.

Bien sûr, la nation existe, mais peut-être qu'une nation existe quand on ne parle pas de frontières. Peut-être y a-t-il une légère différence entre une nation en tant qu'entité politique et une nation en tant qu'identité culturelle.

Et je pense – surtout à notre époque – qu'il est très important de préserver sa culture. Quand je voyage, je veux découvrir d'autres cultures, les vivre, les manger, les porter. Sans nation culturelle, nous perdrons une grande partie de notre identité, pour tous.

Je n'aime pas l'idée des frontières. Je pense que nous devrions tous être libres d'aller où bon nous semble. Mais aujourd'hui, les gens partent à l'étranger sans savoir où, simplement parce que c'est bon marché. C'est une idée capitaliste.

Autrefois, ceux qui voyageaient loin le faisaient pour des raisons commerciales, comme la Route de la Soie ou les caravanes. Ou bien ils voyageaient en quête de savoir. C'est ainsi que cela devrait être. Lorsque vous voyagez, vous devez être conscient que vous rencontrez une autre culture.

La première chose à apprendre, c'est de la respecter. Pour moi, une nation, culturellement parlant, est importante. Mais une nation avec des frontières ? Je n'aime pas les frontières. On dirait des murs qui vous frappent la tête.

Que direz-vous à votre peuple à propos de l’Iran après votre retour ?

Je leur dirai : « Arrêtez de regarder la télé » !

Fateme Torkashvand est une journaliste basée à Téhéran, spécialisée dans les affaires culturelles.

Dans une déclaration récente, le ministre des Affaires étrangères d’Oman, Badr al-Busaidi, a annoncé la tenue prochaine de l’événement diplomatique de grande importance à savoir un cinquième round de négociations indirectes entre la République islamique d’Iran et les États-Unis, qui se déroulera le 23 mai à Rome, la capitale italienne.

Cette nouvelle série de pourparlers s’inscrit dans la continuité des discussions entamées entre les deux parties, dont trois cycles ont eu lieu à Mascate, la capitale omanaise, et le deuxième à Rome.

Pour l’heure, les autorités iraniennes et américaines ne se sont pas encore prononcées sur cette annonce.

Les pourparlers en cours ont pour objectif de jeter les bases d’un accord alternatif à celui conclu en 2015, que Washington a unilatéralement saboté en 2018 sous l’administration Trump, en se retirant brutalement du Plan global d’action conjoint (PGAC) — une décision largement critiquée sur la scène internationale.

Téhéran avait préalablement indiqué qu’il conditionnerait sa participation à ce nouveau cycle à la lumière des déclarations récentes des représentants américains, qui prétendent qu’un éventuel accord n’inclurait pas de droit à l’enrichissement de l’uranium pour l’Iran.

L’Iran, pour sa part, demeure ferme : le droit à l’enrichissement nucléaire est inaliénable, tel que garanti par le Traité de non-prolifération (TNP). Toute tentative visant à priver la nation iranienne de ce droit fondamental est perçue non seulement comme illégitime, mais aussi comme une provocation directe à l’égard de la souveraineté de la République islamique.

 

La Direction de l’éducation de la wilaya d’Oran a ouvert une enquête urgente à la suite d’une question polémique figurant dans un examen blanc d’histoire-géographie destiné aux élèves de terminale.

La question en cause contenait la mention de la « création de l’État d’Israël », ce qui a immédiatement suscité une réaction des autorités éducatives. Une commission d’enquête a été dépêchée en urgence au lycée Ahmed Medghari, où l’épreuve a été distribuée.

Dans l’attente des résultats de l’enquête, la direction de l’éducation a ordonné la suspension préventive de l’enseignant responsable de la rédaction du sujet. Des mesures disciplinaires définitives seront prises à l’issue de l’examen du dossier par le conseil de discipline.

Le directeur de l’éducation de la wilaya, Abdelkader Oubelaïd, a qualifié cette erreur de « grave » et affirmé qu’elle nécessitait automatiquement la saisine du conseil disciplinaire pour les personnes impliquées. Il a précisé que les membres de la commission d’enquête ont entendu l’enseignant concerné, ainsi que le proviseur de l’établissement et ses collègues enseignant la même matière.

Selon des sources algériennes, l’enseignant qui a conçu la question a affirmé lors de l’enquête que son objectif en posant cette question était d’aborder les aspects négatifs de l’existence du régime sioniste et les conséquences de l’occupation des terres palestiniennes.

La polémique porte sur la formulation du sujet, qui évoque la création de « l’État d’Israël », une expression jugée incompatible avec la position officielle de l’Algérie, résolument solidaire de la cause palestinienne. Le directeur a rappelé que même dans les programmes éducatifs officiels, l’enseignement fait référence à Israël en tant qu’« entité occupante » et non comme un État reconnu.        

Non seulement l’Algérie n’entretient aucune relation diplomatique avec le régime sioniste, mais son président, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré à plusieurs reprises l’opposition totale de son pays à toute forme de normalisation des relations avec Israël et a considéré la solidarité inconditionnelle avec le peuple palestinien comme la politique de principe de l’Algérie.