تقي زاده

تقي زاده

vendredi, 01 février 2013 21:15

« Al-Baqî’ » (à Médine)

Al-Baqî`[1] souvent appelé Janna al-Baqî`[2], désigne le cimetière situé à Médine à l’angle sud-est de la mosquée du saint Prophète(s),

Ici c’est la Médine, ville des secrets et symboles cachés dans la lumière de clair de lune d’une couleur de l’espoir ; ville ensoleillée de cordialité.

Ici c’est la Médine, ville d’amour, de la générosité du Prophete p ses Ahl-ul-Bayt (les gens de la maison du Prophète), et ses compagnons,de la bonté des hommes et des femmes.

Ici c’est la Médine, la ville du Prophète p et de Fatouma Zahra, la mère de la générosité. Ville de la prospérité et de la bravoure.

Ici c’est la Médine, deuxième paradis après la Mecque. Ville remplie d’odeurs des fleurs et où on écoute une mélodie retentie de l’azâne du haut des minarets.

Ici c’est la Médine, à partir de la mosquée du Prophète p, nous prenons le chemin vers Baqî, l’un des plus saints mausolées du monde. Lieu saint dans lequel on a enterré quatre imams (de la progéniture du prophète, les femmes et les enfants du Prophète de l’islam, un grand nombre des compagnons, des martyrs et des savants.

Ici c’est Baqî, une place qui contenait une fois des arbres et plusieurs racines, et autre fois des sculptures étendus à terre, mais aujourd’hui.

Ici c’est Baqî, une place lumineuse et valeureuse située dans l’enceinte de la Médine (le paradis). Avec les visiteurs de la tombe du Prophète p, nous allons entrer maintenant à Baqî. Actuellement les visiteurs ont droit d’y entrer deux fois chaque jour à tour de rôle. Après la prière de l’aube (Soubh) et après la prière de l’après midi (Ansr).

La porte de Baqî s’orientait vers la mosquée du Prophète (pbsl). Nul doute, l’envoyé de Dieu entrait dans le cimetière par cette porte. La visite du cimetière Al baqi est recommandée

A l’entrée du cimetière, à droite, on trouve 4 tombeaux :le premier est celle de Imam Hassan le fils de Imam Ali et la dame Fatima-zahra,puis le tombeaux Imam Zainolabedine le fils de Imam Hussein,puis son fils Imam Mohamad Baqir puis son fils Imam Jafar sadiq.

Il y a juste 2 autre tombe .celle de Abbas ibn motaleb l`oncle du Prophete (psl),et Fatoumabint assad , la mere de Imam Ali.

Concernent l`endroit de la tombe de Fatouma –zahra la fille du Prophete p,il y a une grande divergence,vue que selon son desir dans son testament ,Imam Ali l`a entere la nuit , Certains supposent que la fille du Prophète (paix sur elle) fut enterrée soit dans le cimetière de Baqî, ou à l’intérieur de sa maison. Par contre, d’autres croient qu’elle fut inhumée dans la mosquée du Prophète ou entre celle-ci et sa maison.

En entrant au cimetiere ,sur la gauche est la tombe de Safiya ,la tante du Prophete p,et d`autre encore est la tombe de Malik bin Anas ,l`Imam mes Malekites.en face de lui est la tombe d`Ibrahim fils de Prophete p,en face ce sont les tombes de Aqeel bin Abitaleb et abudullah bin Jafar Tayayar.il y a enface des tombes des epouses du Prophete Psl.

Au fond de cimetiere est la tombe de Calife Uthman,j.puis la tombe de halima saadia.

Il y a aussi les tombeaux des filles de sayedana Khadija et prophete p. Zaynab, Rouqiya et Ummul Kulçum. les épouses de l’envoyé sont enterrées enface de la port d`entre.sauf oumolmomenin Khadija et Mariya.

Deriere se trouvait les tombeaux d’Abdullah ibn Mass’oud et de Hadad ibn Aswad,2 grands compagnons de Prophete p.pres de sept mille compagnons du saint Prophete p ont été enterres ici….

Ainsi, au cours des siècles, Al-Baqî resta un emplacement sacré, où des rénovations furent effectuées au fur et à mesure que cela semblait nécessaire, jusqu'à ce que les Wahhabis viennent au pouvoir au début du dix-neuvième siècle. Ces derniers profanèrent les tombeaux et témoignèrent de l’irrespect envers les martyrs et les Compagnons du Saint Prophète (saw) enterrés là. Les musulmans qui étaient en désaccord avec eux furent déclarés comme "infidèles", et furent, par la suite, tués………

Le mercredi, 8 Shawwal 1345 AH (21 Avril 1925), les Mausolées de Jannat Al Baqî (Madina) furent démolis par le roi Ibn Séoud.(les wahabitesau pouvoir).

La même année (1925), il fit, également, démolir les tombeaux sacrés des Saints Personnages situés à Jannat Al Mouallà (Makkah) où l`épouse Bien-aimée du saint Prophete p, son cher grand-père et d'autres ancêtres respectueux sont inhumés. La destruction des Lieux Sacrés situés au Hijaz (en Arabie) par les Wahhabites saoudiens continue encore de nos jours.

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La Première Destruction d'Al-Baqî

Les Wahhabis croyaient que la visite des tombes et mausolées des Prophètes, des Imams, ou des Saints était une forme d'idolâtrie et totalement anti islamique. Ceux qui ne se conformèrent pas, donc, à leurs croyances furent tués et leurs propriétés confisquées.

De 1205 AH à 1217 AH, les Wahhabis firent plusieurs tentatives pour s’imposer au Hijaz, mais ils échouèrent. Finalement, en 1217 AH, ils sortirent victorieux au Taïf où ils versèrent le sang des Musulmans innocents. En 1218 AH, ils firent leur entrée à Makkah et y détruisirent tous les endroits et dômes sacrés, y compris celui qui servait de coupole au-dessus de la source de Zamzam.

En 1221, les Wahhabis pénétrèrent à Madina pour profaner Al-Baqi, aussi bien que toutes les Mosquées qu'ils trouvèrent sur leur chemin. Al-Baqi fut rasé complètement, sans aucun signe d’une tombe ou d’un tombeau quelconques.le tresor du mausole de saint prophete p a été vole et piller. En 1818ajc, le Calife Ottoman, Abdoul Majid et ses successeurs, effectuèrent la reconstruction de tous les endroits sacrés.

On 8th Shawwal, Wednesday, in the year 1345 AH (April 21, 1925

En 1924, Les Wahhabis pénétrèrent, une seconde fois, au Hijaz et effectuèrent un pillage et un massacre impitoyables.

Madina se rendit à l'attaque des Wahhabis en 1925.(c`était 8 shawal1345 soit 21 avril1925). Tout l'Héritage Islamique fut détruit. La seule Tombe qui resta intacte fut celle du Saint Prophète (saw).

Les tombeaux de Hazrat Hamza et d'autres martyres furent aussi démolis à Ohod.

Une liste partielle de la demolition des tombes et des sanctuaires :

AlMuala,cimetiere a la Meque

La tombe de Hawa(Eve)p,a jeddah

La tombe du père du prophete p a Medina

La mosque de Salman a medine

La mosque de Rajat ash-shams a Medine

La maison du prophete p ;où il a vècu apres l’emigrationà Medine

Le quartier de Banu=Hachim à Medine

La maison de Hamza(p)et sa tombe a Ouhoud+celles des martyre

……recement la maison de Zayd ibn argham(la premier maison en secrets

L’appel nocturne  du Messager de Dieu(sawas) à BAQI

« Cette nuit, le Messager de Dieu(s) devait

la passer auprès de ‘Aïcha ra. Il(s) posa son

manteau et ses chaussures au pied du lit et se

coucha auprès d’elle. Il attendit qu’elle se fût

endormie pour se lever sans bruit, s’habiller,

se rechausser et sortir discrètement.

‘Aïcha avait l’habitude de voir le Prophète

Mohammed(s) se lever au milieu de la nuit

pour se consacrer à des pratiques religieuses

dans un coin de la pièce. C’était la première

fois qu’elle le voyait sortir dehors au cours

d’une nuit chez elle. Des soupçons lui vinrent

à l’esprit. Elle s’habilla en hâte et suivit le

Prophète(s) comme une ombre.

Elle le vit se diriger sans détour vers un

lieu planté d’arbres, situé à proximité de

Médine et dont on avait fait un cimetiere (qui deviendra al-Baqî‘).

Il s’arrêta en un endroit. . Elle le vit lever les

mains vers le ciel à trois reprises puis repartir

dans une autre direction.

Elle continua à le suivre. Le Prophète(S)

accéléra le pas. Il se mit à

courir, elle se mit à courir derrière lui.

Puis le Prophète (s) prit le chemin du retour.

Le devançant comme l’éclair, ‘Aïcha arriva

avant lui et se coucha comme si de rien

n’était. Lorsque le Prophète s entra dans la

pièce, il entendit sa respiration précipitée. Il

lui demanda :

« ‘Aïcha ! Pourquoi respires-tu avec effort ? »

« Ce n’est rien, ô Envoyé de Dieu ! »

« Dis-le moi, sans quoi Dieu ne me laissera pas

dans l’ignorance ! »

« Ô Envoyé de Dieu ! J’étais encore éveillée

lorsque tu es sorti. J’ai voulu savoir où tu allais à

cette heure de la nuit. Je suis sortie derrière toi et

je t’ai observé pendant tout ce temps. »

« Ainsi, cette silhouette que j’ai aperçue au retour,

c’était toi ?! »

« Oui ! Ô Messager de Dieu ! »

« Eh bien ! Si je suis allé au « Baqî‘ » cette nuit,

c’est parce que l’Ange Gabriel, l’Ange de Dieu,

m’a appelé et je lui ai

répondu. Te croyant endormie, je n’ai pas voulu

te réveiller et te dire qu’il me fallait être seul pour

écouter la Révélation divine. alors je suis sorti de la pièce

sans bruit. L’Ange de Dieu m’a ordonné de me

rendre à al-Baqî‘ et d’invoquer la Miséricorde

divine pour ceux qui y sont enterrés. »

« Ô Messager de Dieu, si je veux, moi, invoquer

la Miséricorde de Dieu pour les défunts que dois je

dire ? » lui demanda-t-elle alors.

« Dis ceci :

« Que la Paix soit sur vous, ô habitants

de ces lieux croyants et musulmans !

Que Dieu fasse miséricorde

à ceux qui nous ont précédés

et à ceux qui viendront après nous !

Nous vous rejoindrons, si Dieu le veut. »

Tiré de Qussas al-Abrâr

de Shahîd Motaharî, N°109 pp199-201


«Nous avons fait descendre le Rappel; Nous en sommes les Gardiens.» (Sourate al-Hijr, 15 : 9)

Le Saint Coran, ce Livre d'Allah et Sa Révélation descendue sur Son Noble Prophète, Muhammad ibn 'Abdullâh, et protégé par Lui contre toute altération et toute déformation, cette Révélation Divine et Sacrée restée toujours intacte, et dans laquelle «l'erreur n'a pu se glisser de nulle part», demeure encore aujourd'hui exactement comme il a été révélé au Messager d'Allah, sans ajout ni retranchement.

Le Saint Coran est la Source de la Législation, et sa Matière. Il est la Balance de la Sunnah, et le Critère de la compréhension et de la pensée. Il est l'Origine de la Civilisation et du Savoir islamiques, ainsi que la Mère du Bienfait et du Bonheur de l'humanité.

Les Musulmans ont transmis de génération en génération cette Révélation Divine, exactement comme elle avait été communiquée au Prophète par l'Ange Jibrîl (Gabriel), et avec une fidélité qui ne souffre aucune contestation. C'est du moins l'avis unanime de tous les Musulmans, toutes Ecoles confondues. Les Musulmans sont également tous d'accord pour rejeter et démentir les récits douteux et intrus qui s'écartent de cette unanimité.

Le grand mufassir (exégète), auteur de "Majma' al-Bayân fî Tafsîr al-Qur'ân", le Savant al-Chaykh Abû 'Alî al-Fadhl ibn al-Hassan al-Tabarsî, dont le tafsîr susmentionné est considéré comme une source et une référence pour les uléma et les exégètes, a écrit à ce propos:

«Quant à insinuer que le Coran comporte des rajouts et des suppressions, cela ne mérite même pas d'être pris en considération. Car pour ce qui concerne un rajout dans le Coran, c'est unanimement écarté. Quant aux choses qui y manqueraient, certains de nos adeptes, et d'autres parmi les "Hachwiyyah"ont dit qu'il y a dans le Coran une modification ou une omission. Or, en réalité, notre Ecole juridico-religieuses'oppose à cela [à cette allégation]. C'est ce qu'a soutenu al-Murtadhâ (Qu'Allah sanctifie son âme). Il a traité de ce sujet d'une façon complète et détaillée dans "Jawâb al-Masâ'il al-Tarabulsiyyât". Il a affirmé à ce propos que la certitude de l'exactitude de la transmission du Coran est comme la certitude quant à la connaissance des pays, des événements importants, des faits notables, des livres et des poèmes célèbres des Arabes... En effet, la transmission fidèle du Coran a été faite avec une motivation et avec un soin extrêmes, qui n'ont été atteints dans aucun des autres domaines que nous venons de citer, car le Coran était le Miracle de la Prophétie, la Source des sciences législatives et des statuts religieux. Les Savants Musulmans l'ont mémorisé et protégé à un tel degré qu'ils ont appris le moindre détail controversé concernant son analyse grammaticale et logique, sa lecture, ses lettres et ses Versets. Dès lors, comment serait-il possible qu'il y ait changement ou omission dans ce Coran malgré tous ces soins minutieux et tout ce souci méticuleux d'exactitude...

«Notre connaissance du tafsîr du Coran et de ses détails, et de l'exactitude de sa transmission, est pareille à notre connaissance de sa globalité.Ce qui s'est passé avec le Coran sur ce plan est identique à ce qu'on a appris nécessairement sur les livres classiques célèbres, comme les livres de Sibawayh et d'al-Moznî. En effet, les spécialistes de ces livres les connaissent si bien, globalement et aussi dans les détails, que si un élément étranger au livre de Sibawayh était introduit dans une section de la grammaire, cela se saurait, serait mis à l'écart, et on saurait que ce détail a été ajouté et ne fait pas partie du texte originel. Il en va de même pour le livre d'al-Moznî. Or, on sait que le soin avec lequel on a transmis dans l'exactitude le Coran est bien plus grand que le soin mis pour assurer l'exactitude du contenu du livre de Sibawayh et des recueils des poètes classiques... Le Coran a été compilé et transcrit à l'époque du Prophète sous la même forme que nous avons de nos jours entre nos mains. La preuve en est qu'à cette époque-là, on étudiait le Coran et on l'apprenait par coeur dans sa totalité. Il y avait même un groupe de Compagnons qui avaient la charge de le mémoriser, et le Prophète veillait lui-même au contrôle et à l'exactitude de la mémorisation. Des Compagnons tels qu''Abdullâh ibn Mas'ûd, Obay ibn Ka'b, et d'autres ont soumis au Prophète, à plusieurs reprises, leur mémorisation de l'intégralité du Livre Saint. Tout ceci donne la preuve irréfutable que le Saint Coran était déjà, du vivant du Prophète, compilé et mis en ordre, et qu'il n'a été ni amputé ni éparpillé.

«Et si quelques Imamites et rapporteurs de hadith parmi les Hachwiyyah ne sont pas d'accord sur ce point, leur opinion ne compte pas, car ils font reposer leur point de vue sur des "informations" peu fondées qu'ils ont prises pour des hadith sains. C'est pourquoi on ne saurait prendre en considération de telles "informations", au détriment de hadith bien connus comme tout à fait sains.»

Et al-Murtadhâ de conclure:

«Ce qui est connu, et même établi parmi les Savants et les vérificateurs Chi'ites, c'est qu'il n'y a pas d'altération dans le Coran.»

Chaykh al-Muhaddithîn, Muhammad ibn 'Alî ibn al-Hussayn ibn Bâbawayh al-Qummî, surnommé Chaykh al-Çadûq, (décédé en 381 H.), auteur de "Man lâ Yahdharoho-l-Faqîh", et de dizaines d'autres ouvrages de grande valeur, a écrit dans son célèbre traité "I'tiqâdât al-Çadûq":

«Notre croyance à propos du Coran qu'Allah -Il est Très Haut- a révélé à Son Prophète Muhammad est qu'il est tel qu'il se trouve entre les deux couvertures, et qu'il est ce qu'on voit entre les mains des gens, et rien de plus. Quiconque prétend que nous disons qu'il en comporte davantage [que le Coran courant] est un menteur.» Aç-Çadûq, après avoir énoncé ces affirmations, s'est appliqué à les démontrer.

Dans son tafsîr "al-Tibyân", Chaykh al-Tâ'ifah Abû Ja'far Muhammad ibn al-Hassan al-Tûsî (décédé en 460 h.), auteur de "Al-Khilâf wal-Mabsût", d'"At-Tahthîb", d'"Al-Istibçâr", et de bien d'autres livres, a écrit:

«Quant à dire que le Coran comporte des rajouts et des omissions, cela n'a pas de fondement. Car en ce qui concerne l'existence de rajouts, elle est démentie unanimement. Quant à l'existence d'omissions, il ressort de la doctrine des Musulmans, ou plutôt de notre doctrine, qu'elle est sans fondement. C'est ce qu'a soutenu al-Murtadhâ, et c'est ce qui ressort des récits (...). En effet, nos récits concordants incitent à le [le Saint Coran] lire, à s'attacher à ce qu'il contient, et à s'y référer pour trancher les différends qui surgissent dans les "Akhbâr". On attribue au Prophète ce hadith que personne ne conteste: "Je vous laisse en héritage les Thaqalayn ; tant que vous y resterez attachés, vous ne serez pas égarés. Ce sont le Livre d'Allah et ma Famille, les Gens de ma Maison. Ils ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils reviennent à moi auprès du Bassin ." Ceci montre que le Coran existe à toute époque, autrement le Prophète n'aurait pas pu nous ordonner de nous attacher à ce à quoi nous ne pourrions pas nous attacher... Et étant donné que les Ahl-ul-Bayt ou leurs Représentants [les mujtahid] sont toujours là, et que le Coran disponible est admis unanimement comme intact, nous devons donc nous occuper de son interprétation et de l'explication de ses significations, et négliger le reste.»

Dans son tafsîr "Âlâ' al-Rahmân fî Tafsîr al-Qur'ân", le Savant Chaykh Muhammad Jawâd al-Balâghî a commenté cette vérité de l'immortalité du Coran et de son intégrité à l'abri de toute altération, dans les termes suivants:

«Le Coran a continué à attirer le grand intérêt des Musulmans, de génération en génération. A toutes les époques, on trouve disponibles des milliers et des milliers de copies du Coran et de mémorisateurs du Coran. On voit encore et toujours de nouvelles éditions du Coran copiées sur les précédentes, et les Musulmans continuent à se lire le Coran les uns aux autres et à en entendre la récitation les uns chez les autres. Des milliers de copies du Coran constituent toujours les surveillants des mémorisateurs, et des milliers de mémorisateurs de meurent toujours les surveillants de l'intégrité des copies. Ainsi, il y a toujours des milliers de copies qui garantissent la bonne mémorisation des nouveaux mémorisateurs, et des milliers de ceux-ci qui s'assurent de l'intégrité des nouvelles copies. Nous disons des milliers, mais en fait il faudrait dire des centaines de milliers et des millions. Car aucun fait historique n'a pu être appuyé sur une aussi forte concordance de preuves, et jouir d'une aussi évidente pérennité que le Coran, et c'est conformément à la Promesse d'Allah - Que Ses Bienfaits se montrent évidents - exprimée dans la Sourate al-Hijr:

"Nous avons fait descendre le Rappel; Nous en sommes les Gardiens." (Sourate al-Hijr, 15 : 9)

et dans la Sourate al-Qiyâmah:

"Il Nous appartient de le rassembler et de le lire." (Sourate al-Qiyâmah, 75 : 17)

«Si vous lisez des "informations" étranges faisant état de l'altération du Coran, ou de la perte d'une partie de lui, n'y prêtez pas attention, mais faites valoir ce que la science dit sur leur incertitude, leur faiblesse, le manque de confiance en leurs rapporteurs, et enfin sur le désaccord avec l'unanimité de l'opinion des Musulmans, et ce sans parler de l'inconsistance de leur contenu imaginaire.»

Al-Chaykh al-Balâghî a écrit également dans son tafsîr, sous le titre : "Les Imamites disent qu'il n'y a pas d'omissions dans le Coran" :

«Personne n'ignore que Chaykh al-Muhaddithîn al-Çadûq (...), connu pour son souci de peser ses mots dans tout ce qu'il dit, a écrit dans "Kitâb al-I'tiqâdât" : "Nous croyons que le Coran qu'Allah a révélé à Son Prophète est ce qui est contenu entre les deux couvertures [du Coran disponible], et rien de plus. Quiconque dit que nous croyons qu'il en comporte plus est un menteur."»

A la fin du chapitre "Al-Khitâb", al-Chaykh al-Mufîd écrit -dans son livre "Kitâb al-Maqâlât"- qu'un groupe d'Imamites ont dit qu'il ne manque au Coran aucun mot, aucun Verset, aucune Sourate, et que seulement l'exégèse du Coran et l'interprétation de ses significations qu'Amîr al-Mu'minîn (l'Imam 'Alî) avait faites à la Lumière de la Révélation -et qu'il avait notées en marge de sa copie- ont été supprimées.

Dans "Kachf-ul-Ghatâ'" (Chapitre "Kitâb al-Qur'ân", Sect. VIII), il est écrit, concernant l'allégation selon laquelle il manquerait quelque chose dans le Coran actuel :

«Il ne fait pas de doute qu'il [le Coran] est à l'abri de toute omission grâce à la Protection d'Allah, et ce conformément à l'affirmation explicite du Coran et de l'unanimité des uléma.»

Selon al-Chaykh al-Bahâ'î :

«... des différends ont aussi surgi à propos d'omissions ou de rajouts [dont souffrirait le Coran actuel]. Mais la vérité est que le Coran...est à l'abri de tout cela. Il n'y a ni omission, ni rajout. La preuve en est cette Parole d'Allah : - "Nous en sommes les Gardiens."»

Selon al-Muqaddas al-Baghdâdî (dans "Chahr al-Wâfiyah") :

«On a discuté, dans nos rangs, de la question des omissions [dans le Coran actuel]. Mais on est parvenu unanimement à rejeter la possibilité de l'omission.»

Le Savant contemporain, feu le Mujtâhid Chaykh Muhammad Hussayn al-Kâchif al-Ghatâ' a écrit dans "Açl al-Chî'ah wa Uçûlahâ" :

«Le Livre qui se trouve entre les mains des Musulmans est Celui qu'Allah a révélé à Son Prophète pour servir de Miracle et de Défi. Il ne comporte ni omission, ni altération, ni rajout. Les Musulmans sont unanimes sur ce point.»

Al-Charîf al-Muçlih al-Sayyed 'Abdul Hussayn Charaf al-Dîn a écrit dans "Al-Fuçûl Muhîmah fî Ta'lif al-Ummah" :

«Le Coran... est tel que "l'erreur ne s'y glisse de nulle part". Il est ce qu'il y a entre les deux couvertures et ce qu'on trouve entre les mains des Musulmans, sans une lettre de plus ou de moins, sans aucun changement d'un mot par un autre, ou d'une lettre par une autre.

Chacune de ses lettres est admise avec une concordance absolue, comme intacte, par chaque génération, et ce jusqu'à l'époque de la Révélation et de la Prophétie. Il a été colligé à cette époque bénie, et ordonné exactement comme maintenant par Jibrîl [l'Archange Gabriel]. (...) Tout cela est de notoriété publique chez les Muhaqqiqîn parmi les uléma [Chi'ites] imamites. Il ne faut donc pas tenir compte de ce que disent les Hachwiyyah, lesquels ne savent pas...»

Le Savant Sayyed Muhsin al-Amînî al-Hussaynî al-'Amilî écrit, dans "A'yân al-Chî'ah" :

«Personne parmi les [Chi'ites] Imamites, anciens ou contemporains, n'a dit que le Coran comporte peu ou beaucoup de rajouts... Au contraire, tous sont d'accord pour refuser l'insinuation de rajouts. Leurs vérificateurs crédibles s'accordent aussi pour dire qu'il n'y manque rien non plus.»

Tel est donc l'avis de l'Ecole d'Ahl-ul-Bayt sur le Saint Coran : le Coran que l'on trouve aujourd'hui entre les mains des Musulmans est la copie exacte de celui que le Prophète a apporté. Il restera tel quel sur la terre tant que l'humanité y restera, et il éclairera toujours pour celle-ci la Voie de la vie et la guidera vers le Bon Chemin et la Sagesse.

Les uléma, les chercheurs et les vérificateurs pensent que les quelques "informations" - de sources Sunnites ou Chi'ites- alléguant que le Saint Coran tel qu'il est de nos jours serait incomplet, ne sont que des insinuations tendancieuses, glissées par des menteurs, et rejetées par les Savants et les connaisseurs.

Il y a également d'autres "informations" (akhbâr) qui pourraient laisser croire que le Coran actuel comporterait des omissions, ou qu'il y aurait un autre Coran, si l'on s'en tient à l'apparence de leur texte, sans examiner en profondeur leur contenu et leur signification réelle.

La mauvaise interprétation de ces "informations", faite involontairement par des Musulmans de bonne foi, a été parfois exploitée par des gens mal intentionnés et tendancieux pour porter atteinte à l'Islam et pêcher dans des eaux troubles. L'exemple suivant illustre ce cas de figure. En effet, selon certaines "informations" attribuées à l'Imam Ja'far al-Çâdiq, et abstraction faite de l'authenticité ou du caractère mensonger de ces "informations", celui-ci aurait dit :

«... Mais, par Allah ! -et posant sa main sur sa poitrine- nous avons les armes du Messager d'Allah, son épée et sa cuirasse. Par Allah ! Nous avons aussi le "Maç-haf" de Fâtimah, lequel ne contient aucun Verset du Livre d'Allah. Il a été dicté par le Messager d'Allah et écrit de la main de 'Alî...»

D'aucuns ont compris de ces propos que l'Imam al-Çâdiq aurait fait état -loin de lui une telle pensée - de l'existence d'un autre "Maç-haf" (Coran), différent du Coran disponible. Dès lors, les gens malveillants et les détracteurs de l'Islam se sont appuyés sur les termes de ces propos pour se livrer à toutes sortes de déformations et d'insinuations tendancieuses, sans se donner la peine de vérifier le sens réel des propos de l'Imam. Or, le sens réel du contenu de cette ''information'' est très clair pour quiconque maîtrise la linguistique. Il est contenu dans cet énoncé de ''l'information'': «Par Allah ! Nous avons le "Maç-haf" de Fâtimah, ou plus précisément dans le terme "Maç-haf".

Pour comprendre la véritable signification des propos de l'Imam al-Çâdiq, il suffit de se référer à la langue des Arabes, en vue de savoir ce que signifie exactement le mot "Maç-haf". En effet, selon al-Râghib al-Içfahânî :

«"al-Çahîfah" est ce qui est étendu, tel que la partie étendue du visage et la feuille sur laquelle on écrit, et dont le pluriel est "Çahâ'if" ou "Çuhûf". Ainsi, lorsqu'Allah -Il est exalté- dit :

"... les Çuhûf d'Ibrâhîm et de Mûsâ", "...qui récite des Çuhûf purifiés, contenant des Ecritures immuables", on a dit que "Çuhûf" dans ces Versets signifie "le Coran", et que si Allah en a fait des feuillets dans lesquels il y a des Livres, c'est parce qu'il contient plus que ce que renferment les Livres d'Allah...»

Le "Maç-haf" est donc ce qui rassemble les "Çuhûf" (feuillets) écrits ; son pluriel est "Maçâhif"»

Donc, le mot "Maç-haf" signifie dans la langue courante : "livre" ; ce n'est pas un nom spécial du Livre d'Allah. Il est donc le terme générique de tout livre colligeant des feuillets "Çuhûf" (en papier ou en peau). Ainsi, le Saint Coran est appelé "Maç-haf" parce qu'il est composé de "Çuhûf" (feuillets).

Car, comme on le sait, les noms du Livre d'Allah sont : al-Qur'ân, al-Furqân, al-Kitâb. La Révélation ne le désigne pas sous le nom de "Maç-haf". C'est seulement lorsque les Musulmans l'ont colligé qu'ils lui ont donné le nom de "Maç-haf", car il est devenu, après avoir été rassemblé, un recueil de "Çuhûf" (feuillets).

Ainsi, la source de la confusion ou du malentendu est une question linguistique propre à cette époque-là, quand cette nuance n'apparaissait pas encore dans l'esprit du commun des mortels.

Et, comme s'il voulait éviter toute méprise dans l'interprétation de ses propos, l'Imam al-Çâdiq a ajouté : «... il ne contient aucun Verset du Livre d'Allah.» Cela veut dire que ce dont il parle n'est pas le Saint Coran, ni une Révélation Divine, mais des propos «dictés par le Messager d'Allah et écrits de la main de 'Alî.»

Certains Savants ont rapporté que ce dont parlait l'Imam al-Çâdiq consistait en un recueil de Dû'â' (Implorations) et de conseils que le Messager d'Allah avait laissés à sa fille Fâtimah al-Zahrâ', en vue de l'éduquer et de l'instruire.

C'est donc de cette façon qu'il faut comprendre l'origine de l'erreur, de la confusion ou de la falsification qui ont conduit parfois certains Musulmans de toutes Ecoles et de toutes tendances à une méprise et parfois même à la malveillance en ce qui concerne l'intégrité et le contenu du Saint Coran que nous lisons aujourd'hui, et qui est la copie exacte de la Parole d'Allah révélée au Messager d'Allah.

LE SAINT CORAN DANS LES RECITS DES AHL-UL-BAYT

Lorsqu'on examine les récits et les hadith rapportés par les Ahl-ul-bayt, et qu'on étudie la biographie et les rapports de ces derniers avec le Livre d'Allah, on constate que rien ne les intéressait ni ne polarisait leur attention autant que le Saint Coran. Et cela est remarquable aussi bien dans leurs biographies que dans leurs récits, dans les recommandations qu'ils ont faites, dans leur façon d'éduquer et d'orienter leurs adeptes, leurs disciples et tous les Musulmans.

Selon Ja'far ibn Muhammad al-Çâdiq :

«Le Prophète a dit un jour : "O gens ! Vous êtes dans une demeure de trêve et à bord d'un bateau qui navigue vite. Vous avez la nuit et le jour, le soleil et la lune, pour rendre ancien tout ce qui est nouveau, faire approcher tout ce qui est au loin, et apporter tout ce qui est promis. Préparez donc les provisions pour ce qui est au-delà de ce qui est passager."

«Lorsqu'al-Muqdâd ibn al-Aswad lui a demandé :

"O Messager d'Allah ! Et qu'est-ce que la demeure de trêve ?" le Prophète a répondu : "C'est une demeure d'assignation et de rupture. Si les épreuves vous accablent comme la nuit noire, recourez au Coran, car il est un intercesseur dont l'intercession est admise. (...) Celui qui le place devant lui, il [le Saint Coran] le conduit au Paradis, et celui qui le laisse derrière lui, il [le Saint Coran] le pousse vers l'Enfer. Il est le Guide. Il guide vers la meilleure Voie. C'est le Livre dans lequel il y a détails, clarté et apprentissage. C'est une Parole décisive, et non une frivolité. Il a une apparence et un intérieur. Son apparence est Justesse, son intérieur est Science. Son apparence est élégante, son intérieur profond. Il a des étoiles, et dans ses étoiles il y a encore des étoiles. Ses prodiges sont innombrables, et ce qu'il contient d'incroyable ne tombe jamais en désuétude. Il contient les phares de la bonne conduite, et la Lumière de la Sagesse..."» (123)

Selon l'Imam al-Çâdiq aussi :

«Celui qui mémorise le Coran, qui se conforme à ses Préceptes, est placé aux côtés des scribes nobles et purs.» (124)

Selon l'Imam 'Alî ibn al-Hussayn, le Saint Prophète a dit :

«Celui à qui Allah donne le Coran et qui estime qu'un autre homme a obtenu mieux que ce qui lui a été donné, aura vu grand un petit, et petit un grand.»

Selon l'Imam Muhammad ibn 'Alî al-Bâqir, le Messager d'Allah a dit :

«O masses des lecteurs du Coran ! Craignez Allah -Il est Puissant et Glorifié- pour votre responsabilité de ce qu'Il vous a apporté dans Son Livre ; car je suis responsable et vous êtes responsables. Je suis responsable de la communication du Message, et vous on vous interrogera sur la responsabilité dont vous ont chargé le Livre d'Allah et ma Sunnah."»

Selon l'Imam al-Çâdiq :

«Un Croyant ne doit pas mourir avant d'avoir appris le Coran ou d'être en train de l'apprendre.»

Selon l'Imam al-Çâdiq :

«Le Coran est le Pacte d'Allah avec Sa Création. Le Musulman doit donc regarder Son Pacte et en lire chaque jour cinquante Versets.»

Selon l'Imam al-Çâdiq :

«Trois se plaignent auprès d'Allah -Il est Puissant et Glorifié- : une Mosquée en ruine dans laquelle ne prient pas ses propriétaires, un Savant qui se trouve parmi des ignorants, et un Livre d'Allah, juché, poussiéreux, et qu'on ne lit pas.»

Selon l'Imam al-Çâdiq :

«Le Coran est vivant, il n'est pas mort. Il s'écoule comme s'écoulent la nuit et le jour. Il s'écoulera devant le dernier d'entre nous comme il s'écoule devant le premier d'entre nous.»

Amîr al-Mu'minîn 'Alî ibn Abî Tâlib a dit :

«... Puis Allah a fait descendre sur lui le Livre ; c'est une Lumière dont les feux ne s'éteindront jamais, un flambeau dont la combustion ne s'arrête pas, une mer dont le fond est inaccessible, une Voie dont on ne perd pas la direction, un rayon dont la lumière ne s'assombrit pas, une Loi dont la preuve ne s'étouffe pas, un éclaircissement dont les piliers sont indestructibles, un remède dont on ne craint pas les effets, une force dont les adeptes sont invincibles, un bon droit dont les partisans ne seront pas laissés sans secours. Il est le métal [la substance même] et le centre de la Croyance, les sources et les mers de la Science, les étangs et les ruisseaux de la Justice, les points d'appui et la structure de l'Islam, les vallées et les plaines du bon droit, une mer que ne pourront épuiser les "puiseurs" des sources, que ne pourront réduire les arracheurs, des abreuvoirs que leurs solliciteurs ne dérangent pas, un phare dont les voies d'accès ne seront pas perdues par les voyageurs, des drapeaux que les marcheurs ne manqueront pas de voir, des hauteurs que ne peuvent dépasser ceux qui s'y rendent. Allah en a fait un assouvissement de la soif des Savants, un printemps pour les coeurs des jurisconsultes, le meilleur des Chemins des pieux, un Remède qui prime tout autre remède, une Lumière au-delà de laquelle il n'y a pas de ténèbres, une corde dont l'anse est bien solide, une forteresse dont la cime est imprenable. Il est une Force pour celui qui en fait son Tuteur, une Paix pour celui qui y entre, une Guidance pour celui qui fait appel à lui, une excuse valable pour celui qui l'invoque, une Preuve pour celui qui le cite, un Témoin pour celui qui en fait un arbitre, un Triomphe pour celui qui en tire argumentation, le porteur de celui qui le porte, une monture pour celui qui l'applique, un Signe pour celui qui le place devant lui, une Protection pour celui qui en fait sa cuirasse, une Science pour celui qui prend conscience, un hadith pour celui qui le relate, un Jugement pour celui qui juge.»

Telle est donc la valeur incomparable du Saint Coran selon l'Ecole des Ahl-ul-Bayt. Elle n'est autre que sa vraie valeur, telle que la décrit la Révélation :

«Oui, ce Coran conduit sur une Voie très droite...» (Sourate Banî Isrâ'il, 17 : 9)

Selon cette Ecole, il est la constitution de la Ummah, la source de la Science et de la Guidance, la référence du Savoir et de la Culture, la voie de l'Entendement et de la Pensée, le Critère de la civilisation et de la conduite, la Loi scientifique qui régit la vie de l'homme, le récipient qui renferme les Lois et les Règles de la vie de l'humanité.

LES BASES DE LA COMPREHENSION ET DU TAFSIR DU SAINT CORAN

Nous avons déjà expliqué comment l'Ecole des Ahl-ul-Bayt a démontré que le Livre d'Allah est éternel, qu'il est le Registre de la Loi Divine immuable, la Source de la Législation, le Critère et l'Arbitre de la véracité des "récits" et des hadith, et la Référence permettant de distinguer le faux du Vrai. En effet, selon le Prophète :

«Si on m'attribue devant vous un hadith, comparez-le au Livre d'Allah. Acceptez-en ce qui s'y conforme, et rejetez-en ce qui s'y oppose.»

Ceci étant établi, et les fausses allégations et assertions concernant son intégrité étant dénoncées comme telles, l'Ecole des Ahl-ul-Bayt a proposé une méthode originale qui détermine la manière dont on doit comprendre et traiter le Texte coranique. Ce problème de la compréhension du Saint Coran, de son explication et de son interprétation constitue un point essentiel dont dépend l'exactitude de la pensée et la justesse de la Croyance, de la Législation et du Savoir islamiques. La raison en est que toute déviation, toute erreur dans la compréhension du Coran, dans la découverte de son contenu législatif et doctrinal et dans la déduction de ses Jugements, de ses concepts et de ses Lois sociales, politiques, économiques, éducatives et juridiques, conduit à la déviation et à la division des Musulmans, à la perte de l'authenticité et de la pureté islamiques.

Commençons notre étude de ce sujet fondamental par l'indispensable distinction qu'il faut faire entre le "tafsîr" et le "ta'wîl".

Le "tafsîr" est, selon les linguistes, "le dévoilement et la mise en évidence du sens des termes", alors que le "ta'wîl" est défini comme "le renvoi de l'une des deux possibilités [du sens d'un terme] à ce qui se conforme à l'apparence."

Ahmad Redhâ, définissant le tafsîr, écrit :

«Le tafsîr vient du mot "fassar", lequel est dérivé, par la grande dérivation, du mot "fasr", lequel signifie "le dévoilement et apparition".

Ainsi, lorsque le matin apparaît, on dit : "asfara al-çubh", c'est-à-dire : "le matin se dévoile". Et on dit aussi : "asfarat al-mar'ah 'an wajhihâ", c'est-à-dire : "la femme dévoile son visage", lorsqu'elle le découvre. Ou bien, il vient du verbe "fassara, yofassiro" (cf.dharaba, yadhribo, ou naçara, yançoro), et "fasran" ; "al-fasr" étant le fait de montrer et de découvrir ce qui est couvert. Ainsi, vous dites : "fassarto al-chay'a" : "j'ai expliqué cette chose", si vous l'expliquez.» Le Chaykh al-Tabarsî a ainsi défini le mot "tafsîr" dans son "Majma' al-Bayân fî Tafsîr al-Qur'ân" :

«"Al-tafsîr" est le dévoilement de la signification du terme équivoque, tandis que "al-ta'wîl" c'est renvoyer l'un des deux sens possibles à ce qui correspond à l'apparence. Al-tafsîr, c'est l'explication.»

Selon Abû-l-'Abbâs al-Mobarrid :

«Le ta'wîl, le tafsîr et les "ma'nâ" [sens] sont une même chose. On dit que "fasr" est la découverte de ce qui est couvert, et que ta'wîl est la fin et l'aboutissement d'une chose, ce sur quoi elle débouche... Quant au "ma'nâ", il vient de cet énoncé : "'anayto fulânan" : "j'ai entendu par là Untel", qui signifie "qaçadtahu" : "mon intention visait Untel", comme ce que vise l'énoncé : "'aniya bihi kathâ" : "il a entendu par là telle chose..." ; "qaçada bil-kalâm kathâ" : "par sa parole, il entendait telle chose...".

Et on dit aussi que l'énoncé "'anayto bi-hathâ-l-amr" : "j'ai pris la charge de cette question", c'est-à-dire : "takallaftuhu": "j'en ai pris la charge"»

La Méthode du Tafsîr du Saint Coran

Si le tafsîr est l'explication des sens des mots et des phrases du Saint Coran et leur dévoilement, et étant donné que les mots et les phrases du Saint Coran supportent plus d'une intention visée (signification), le ta'wîl est une opération de dévoilement de la signification visée au moyen du renvoi du sens contenu dans le Verset -après hésitation entre deux possibilités, ou davantage- à ce sur quoi il débouche, et le résultat auquel nous parvenons est que le ta'wîl ne doit pas contredire le tafsîr apparent, et de ce fait les deux -tafsîr et ta'wîl-s'égalent dans le résultat final, à savoir : l'éclaircissement des sens du Saint Coran et l'explication de ce qu'Allah a voulu montrer à Ses serviteurs.

Or, lorsqu'on lit attentivement les livres de tafsîr et les méthodes des mufassir, on trouve des lacunes évidentes et des erreurs graves dans lesquelles sont tombés certains mufassir, qui ont dévié ainsi le but du tafsîr à cause des méthodes de tafsîr qu'ils ont suivies et de leur façon de traiter les Versets coraniques en adoptant tantôt des récits (hadith) faibles ou intrus, et tantôt les sentiments personnels, soumettant ainsi le Saint Coran à leurs préjugés et à leurs caprices propres, et appliquant le sens des Versets à des événements, des personnages et des faits que le Noble Coran ne visait pas, application qui avait pour but de corroborer leurs opinions et tendances personnelles.

L'un des exemples de cette déviation dans le ta'wîl est le sens que certains "philosophes" et "théologiens" ont attribué aux Versets coraniques en soumettant ceux-ci à des pensées et des doctrines philosophiques et théologiques auxquelles ils croyaient.

Un autre exemple en est la tendance de certains écrivains et mufassir à expliquer les Versets coraniques en se conformant aux théories scientifiques et aux idées économiques, sociales et politiques qu'ils trouvent chez les penseurs et les tenants des théories courantes de leur époque, et ce uniquement en se fiant à leur opinion personnelle, et sans qu'il y ait un vrai rapport et une application juste entre ces Versets et ces théories et idées. Ainsi, il n'est pas rare de voir de nombreux cas, dans le passé et à l'époque contemporaine, dans lesquels les mufassir plient les Versets au gré de leurs désirs ou, acceptant des vérités préconçues, tentent d'expliquer le Saint Coran à leur lumière.

Un grand nombre de mufassir de toutes les Ecoles juridiques musulmanes, Sunnites et Chi'ites, ont commis cette erreur et échafaudé des arguments et des justifications fallacieux pour tenter de montrer le bien-fondé de leurs méthodes.

Or, lorsqu'on se réfère à la méthode islamique originale de tafsîr, on remarque qu'elle récuse cette tendance et fixe les bases correctes du tafsîr.

En effet, le tafsîr, tel que l'a défini le Prophète et que l'a expliqué la méthode des Ahl-ul-Bayt qu'ont suivie les mufassir engagés, a des règles et des bases qui conduisent l'exégète et le chercheur en Sciences coraniques à tirer des conclusions correctes et des résultats fertiles.

Passons donc en revue ce que le Prophète, les Imams d'Ahl-ul-Bayt et les uléma ont dit à propos des règles justes du tafsîr et des moyens de dégager objectivement les Jugements coraniques.

Al-Tabarsî rapporte ce hadith du Prophète, transmis par la chaîne d'Ahl-ul-Bayt, et dont il dit qu'il est sain :

«Le tafsîr du Coran ne peut être fait que d'après le hadith sain et le Texte clair.»

Il affirme que les Ahl-ul-Bayt suivaient ces directives et refusaient le tafsîr du Coran autrement que sur les deux bases suivantes :

1- Le tafsîr du Coran par le Coran, c'est-à-dire que les Versets s'expliquent les uns par les autres.

2- Le tafsîr du Coran par les récits et les hadith sains.

Donc, il est clair que le tafsîr doit observer scrupuleusement ces deux règles.

Toutefois, il ne faut pas oublier que la raison a un rôle essentiel et d'avant-garde dans la compréhension du Saint Coran, dans l'explication de ses significations et dans la direction de ses phénomènes, mais à condition qu'elle s'en tienne aux limites du Livre et de la Sunnah, et qu'elle ne s'écarte pas des aspects de leur ligne générale. Rappelons à cet égard que c'est le Prophète qui a assigné à la raison un rôle crucial dans le tafsîr du Coran :

«Le Coran est accessible et comporte plusieurs facettes; apprenez-le donc selon ses meilleures facettes.»

Selon un autre hadith, le Prophète a dit :

«Analysez le Coran, et informez-vous sur ses équivoques.» Le Saint Coran lui-même a expliqué le rôle de la raison dans le tafsîr et a loué les esprits capables de raisonner :

«... l'auraient su ceux qui savent raisonner.» (Sourate al-Nisâ', 4 : 83)

Et il a blâmé ceux qui manquent de réfléchir et de méditer sur les Versets du Noble Coran en vue de découvrir ses significations et son contenu :

«Ne vont-ils pas méditer le Coran ? Ou bien les coeurs de certains d'entre eux sont-ils verrouillés?» (Sourate Muhammad, 47 : 24)

Donc, selon la méthode des Ahl-ul-Bayt, le tafsîr se fonde sur trois règles :

1- Le tafsîr du Coran par le Coran.

2- Le tafsîr du Coran par la Sunnah.

3- Le tafsîr du Coran par la raison respectueuse du Livre et de la Sunnah.

Ainsi, à part cette méthode précise de tafsîr, fondée sur des règles incontestables et immuables, tous autres tafâsîr (pluriel de tafsîr) imprégnés d'opinions personnelles, de traces de théories scientifiques contemporaines du mufassir, ou d'idées philosophiques et théologiques, ou bien encore fondés sur des récits peu accrédités ou sans chaîne de transmetteurs bien établie, ou fondés sur des hadith qui contredisent ce qui est évident dans le Saint Coran et incontestable dans la Sunnah, ou que le mufassir applique d'une façon inadéquate et subjective sur les Versets, tous ces genres de tafsîr sont rejetés par la méthode des Ahl-ul-Bayt et des Savants et des mufassir qui ont marché sur leurs traces. Il est donc nécessaire d'éviter de tels tafsîr, qui sont courants aussi bien chez les Sunnites que chez les Chi'ites, et qui s'écartent de la ligne islamique que nous venons de définir, et qui ne traduisent généralement pas l'esprit du Saint Coran. En tout cas, quelle que soit la crédibilité de ces mufassir, nous ne sommes pas tenus de suivre leur avis, car le mufassir ne constitue jamais un argument face au Coran, alors que le Saint Coran l'est face à lui. Donc, il ne pourrait constituer un argument pour les Musulmans que dans la mesure où il atteint la Vérité. Or, selon les Saints Imams des Ahl-ul-Bayt, il est interdit d'affirmer quelque chose sans connaissance de cause et sans preuve. Ainsi, l'Imam al-Bâqir a dit :

«Ce que vous savez, vous pouvez le dire. Mais lorsque vous ne savez pas avec certitude, dites : "Allah est Celui Qui sait le mieux"»Et l'Imam al-Çâdiq a dit :

«Toute chose doit être renvoyée au Coran et à la Sunnah.»

Raconté par Jabir ibn Samura : -J'ai entendu le Prophète (s) qui disait : « Il y aura Douze Commandeurs. » Il dit alors une phrase que je n'ai pas entendue. Mon père m'a dit : -Le Prophète a ajouté : « Ils seront tous de Quraysh. »

[Sahih al-Bukhari (traduct.), Hadith : 9.329, Kitabul Ahkam; Sahih al-Bukhari, (Arabe), 4 :165, Kitabul Ahkam]

Le Prophète (s) a dit : « La Religion (l'Islam) continuera jusqu'à l'Heure (du Jour de la Résurrection), vous aurez Douze Califes, tous seront de Quraysh. » [Sahih Muslim, (traduct.), Chapitre DCCLIV, v3, p1010, Tradition #4483; Sahih Muslim (arabe), Kitab al-Imaara, 1980 Edition Arabie Saoudite, v3, p1453, Hadith #10]

Ce qu'en disent les savants Sunnites :

Ibn al-’Arabi : Nous avons compté les douze Emirs qui succédèrent au

Saint Prophète (s.a.w.s.). Ceux-ci furent : Abu Bakr, 'Omar, 'Othman, Ali, Hasan, Mu'awiyah, Yazid, Mu'awiyah ibn Yazid, Marwan, 'Abd al-Malik ibn

Marwan, Yazid bin 'Abd al-Malik, Marwan bin Muhammad bin Marwan, As-Saffah... Après il y eut vingt-sept califes des Bani Abbas.

Maintenant si l'on considère douze d'entre eux cela ne nous amène que jusqu'à Sulayman. Seulement cinq d'entre eux correspondent au sens du texte et à ceux-là nous pouvons ajouter les quatre Califes Bien Dirigés et 'Omar bin Abd al-Aziz...

Je ne peux comprendre la signification de ce Hadith.

[Ibn al-'Arabi, Sharh Sunan Tirmidhi, 9:68-69]

Qadi 'Iyad al-Yahsubi :

Les Califes furent plus nombreux que cela. Limiter leur nombre à douze est incorrect. Le Saint Prophète (s.a.w.s.) n'a pas dit qu'ils seraient seulement douze et pas plus. Désormais il est possible qu'ils soient plus nombreux.

[Al-Nawawi, Sharh Sahih Muslim, 12 :201-202;

Ibn Hajar al-'Asqalani, Fath al-Bari, 16:339]

Jalal al-Din al-Suyuti :

Il y aura seulement douze Califes jusqu'au Jour du Jugement. Et ils agiront selon la Vérité, même s'ils ne sont pas suivis.

Nous constatons que sur les douze, quatre sont les Califes Bien Dirigés, puis Hasan, puis Mu'awiyah, puis Ibn Zubayr, et finalement 'Omar bin 'Abd al-'Aziz. Ce qui fait huit. Il en manque quatre. Peut-être Mahdi, des Abbassides, pourrait être inclus comme il était autant Abbasside qu’Omar bin 'Abd al-'Aziz était Omeyyade.

Et Tahir 'Abbasi pourrait aussi être inclus car il fut un dirigeant juste. Donc il en reste deux à venir. L'un d'entre eux sera Al Mahdi (a.s.) puisqu'il descend des Gens de la maison du Prophète : Ahlul Bayt (a.s.).

[Al-Suyuti, Tarikh al-Khulafa, Page 12; Ibn Hajar al-Haytami, Al-Sawa'iq al-Muhriqa Page 19]

Ibn Hajar al-’Asqalani :

Personne n'a beaucoup de science sur ce hadith particulier de Sahih Bukhari.

Il n'est pas correct de dire que ces Imams seront tous présents en même temps.

[Ibn Hajar al-'Asqalani, Fath al-Bari 16 :338-341]

Ibn al-Jawzi :

Le premier Calife des Bani Umayyade fut Yazid ibn Mu'awiyah et le dernier, Marwan Al-Himar. Leur total est treize. Sans compter Othman, Mu'awiyah et ibn Zubayr qui furent parmi les compagnons du Saint Prophète (s). Si nous excluons Marwan bin al-Hakam à cause du problème de savoir s'il était plus un compagnon ou un dirigeant, étant donné que c'est Abdullah ibn Zubair qui avait le soutien du peuple, Alors nous arrivons au nombre des Douze. … Quand le Califat fut ôté aux Bani Umayya, il se produisit de grands troubles. Jusqu'à la prise du pouvoir par les Bani Abbas. A partir de là, les conditions originales avaient complètement changé.

[Ibn al-Jawzi, Kashf al-Mushkil, cité par Ibn Hajar al-'Asqalani, Fath al-Bari16 :340 selon Sibt Ibn al-Jawzi]

Al-Nawawi :

Cela peut aussi vouloir dire que les douze Imams se maintiendront durant la suprématie de l'Islam. Tant que L'Islam sera une religion dominante. Ces Califes, durant leurs fonctions, glorifieront la religion.

[Al-Nawawi, Sharh Sahih Muslim, 12:202-203]

Al-Bayhaqi :

On ne peut trouver ce nombre (douze) que jusqu'à l'époque de Walid ibn Abd al-Malik. Après lui, ce ne fut que troubles et chaos. Puis la dynastie Abbasside. Ce qui augmenta encore le nombre des Imams. Si l'on laisse de coté ceux d'entre eux qui ont régné après les troubles, car leur nombre est trop élevé.

[Ibn Kathir, Ta'rikh, 6:249; Al-Suyuti, Tarikh al-Khulafa Page 11]

Ibn Kathir:

Quiconque suit l'avis de Baïhaqi et est d'accord quand il affirme que ces Califes sont ceux qui régnèrent jusqu'à l'époque de Walid ibn Yazid ibn 'Abd al-Malik le transgresseur s'oppose aux textes des hadiths que nous avons rapportés et qui critiquent et dénoncent ces dirigeants.

Et si nous considérons la Califat de Ibn Zubair précèdent 'Abd al-Malik le total sera de seize. Puisque leur total serait de douze juste avant 'Omar ibn 'Abd al-Azi, dans cette méthode Yazid ibn Mu'awiyah y serait inclus et pas Omar ibn Abd al-Aziz. Alors qu'il est établi que la majorité des oulémas reconnaissent que Omar ibn 'Abd al-Aziz fut un calife véridique et juste.

[Ibn Kathir, Ta'rikh, 6:249-250]

Troublés ?

Examinons d'autres hadiths Sunnites pour finalement clarifier qui ces Douze Successeurs, Califes, Emirs et Imams sont vraiment :

Le fameux Savant al-Dhahabi dit dans Tadhkirat al-Huffaz, vol. 4, p. 298, et Ibn Hajar al-'Asqalani dit dans al-Durar al-Kaminah, vol. 1, p. 67 que Sadruddin Ibrahim bin Muhammad bin al-Hamawayh al-Juwayni al-Shafi'i fut un rapporteur de Hadiths véridique. Le même Al-Juwayni cite Abdullah ibn Abbas (r) citant le Prophète (s) qui disait :

« Je suis le chef des Prophètes et Ali ibn Abi Talib est le chef des successeurs, et après moi mes successeurs seront douze, le premier d'entre eux est Ali ibn Abi Talib et le dernier d'entre eux sera Al Mahdi. »

Al-Juwayni raconte aussi citant Ibn 'Abbas (r) citant le Prophète (s) :

« En vérité mes Califes et mes héritiers et les Preuves d' Allah pour ses créatures après moi seront douze. Le premier d'entre eux est mon frère et le dernier d'entre eux est mon (petit) fils." On lui demanda : "O Messager d'Allah, qui est ton frère ?" Il répondit, "Ali ibn Abi Talib" Alors ils demandèrent, "Et qui est ton fils ?" Le Saint Prophète (s) répondit, "Al Mahdi, celui qui remplira la terre de justice et d'équité quand elle débordera d'injustice et de tyrannie. Et par celui qui m'a envoyé comme avertisseur et annonciateur de bonnes nouvelles, même s'il ne devait rester qu'un seul jour de la vie de ce monde, Allah le Tout-Puissant l'allongerait jusqu'à l'avènement de mon fils Mahdi, puis il fera redescendre Ruhullah 'Issa ibn Mariam (a) -Jésus- qui priera derrière lui (Mahdi). Alors la Terre sera illuminée par son éclat. Et son pouvoir s'étendra de l'est à l'ouest… »

Al-Juwayni rapporte aussi que le Messager d'Allah (s) a déclaré :

« Moi et Ali et Hasan et Husayn et neuf des descendants de Husayn sommes les purifiés et les bien guidés. »

[Al-Juwayni, Fara'id al-Simtayn, Mu'assassat al-Mahmudi li-Taba'ah, Beyrouth 1978, p. 160.]

Parmi toutes les écoles de pensées Islamiques, seulement les shi'ah

Imamiyyah Ithna 'Ashariyyah (Chi'ites Duodécimains) croient que ceux là sont les Douze vrais successeurs du Prophète (s) et puisent auprès d'Eux leur compréhension de l'Islam.

« Par conséquent, célèbre les louanges de ton Seigneur, et sois de ceux qui se prosternent dans l'adoration »

(Qur'an 15 :98)

Les Musulmans Chiites préfèrent se prosterner sur un petit bloc de terre, appelé Turbah, qui est habituellement constitué d'argile du sol de Kerbela en Irak.

Selon le fiqh Chiite Ja'farite - qui l'une des cinq principales écoles de loi en Islam - la prosternation doit être faite sur la terre ou ce qui pousse de la terre sauf ce qui est comestible ou peut servir à faire des vêtements. Sont licites : la poussière, la pierre, le sable et l'herbe pourvu qu'il ne contiennent pas de minéraux. Il est permis de se prosterner sur du papier parce qu'il provient des arbres qui ont poussé dans la terre, mais pas sur des vêtements ou des tapis.

Toutes les écoles de loi Sunnites reconnaissent la validité de la prosternation sur la terre et ce qui y pousse.

Etait-ce une pratique du Prophète (s) et de ses compagnons ?

Prier sur de la terre était avec certitude une pratique du Prophète (s) et de ceux qui l'entouraient.

- >D'après Abu Sa'id al-Khudri : j'ai vu l'Apôtre d'Allah se prosterner dans la boue et l'eau et j'ai vu la marque de boue sur son front.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 1, livre 12, no. 798; vol. 3, livre 33, no. 244]

- D'après Anas bin Malik: Nous avions l'habitude de prier avec le Prophète(s) en pleine chaleur et si l'un d'entre nous ne pouvait poser son front sur le sol (à cause de la chaleur) alors il enlevait son vêtement et se prosternait dessus.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 2, livre 22, no. 299]

Selon ce hadith seulement dans ces circonstances exceptionnelles le Prophète (s) et ses Compagnons se prosternaient sur un vêtement.

Le Prophète (s) utilisait aussi une Khumra sur laquelle il posait son front lors de la prosternation.

- D'après Maymuna : L'envoyé d' Allah priait sur une Khumra.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 1, livre 8, no. 378]

- Selon al-Shawkani, un fameux savant Sunnite, plus de dix Compagnons du Prophète (s) ont relaté dans leurs récits sa prosternation sur une Khumrah.

Et il rapporte la liste des sources Sunnites citant ces hadiths qui comprend Sahih Muslim , Sahih al-Tirmidhi , Sunan Abu Dawud , Sunan al-Nasa'i et beaucoup d'autres.

[Al-Shawkani, Nayl al-Awtar, Chapitre Prostration sur la Khumrah, vol. 2, p. 128]

Alors qu'est-ce qu'une khumrah ?

- une petite natte de paille juste assez grande pour la figure et les mains lors des prosternations de la prière.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 1, livre 8, no. 376 (selon la note du traducteur en anglais)]

Ibn al-'Athir, un autre éminent savant Sunnite, dans son Jamial-Usul a écrit :

- « La Khumra est [comme] ce qu'utilisent les Chiites de notre époque pour se prosterner. »

[Ibn al-'Athir, Jami'al-Usul, (Cairo, 1969), vol. 5, p. 467]

- « La Khumra est une petite natte faite de fibres de palmier ou autre...et c'est comme ce dont les Chiites se servent pour se prosterner. »

[Talkhis al-Sihah, p. 81]

Mais pourquoi la terre de Karbala ?

Les caractéristiques spéciales du terrain de Karbala (Irak) étaient connues et firent l'objet d'une attention particulière au temps du Prophète (s) ainsi qu'aux temps plus anciens :

- Umm Salama a dit : J'ai vu Husayn (a) assis sur les genoux de son grand-père, le Prophète (s), qui avait un bloc rouge de terre dans sa main. Le Prophète (s) l'embrassait et pleurait à chaudes larmes. Je lui ai demandé quelle était cette terre ? Le Prophète (s) a dit : « Gabriel m'a informé que mon fils, Husayn, sera assassiné en Irak. Il m'a rapporté cette terre de ce pays. Je pleure pour la souffrance qui va être infligée à mon Husayn. » Alors le Prophète (s) posa l'argile dans la main de Umm Salma et lui dit : « Quand tu verras cette terre se transformer en sang tu saura que mon Husayn aura été massacré. » Umm Salma la garda dans une bouteille et la surveilla jusqu'à ce qu'elle vit le jour d'Ashura, 10 Muharram 61 A.H., qu'elle s'était transformée en sang. Alors elle su que Husayn bin Ali était tombé martyr.

[Al-Hakim, al-Mustadrak, vol. 4, p. 398]

[Al-Dhahabi, Siyar a`lam al-nubala', vol. 3, p. 194]

[Ibn Kathir, al-Bidayah wa'l-nihayah, vol. 6, p. 230]

[Al-Suyuti, Khasa'is al-kubra, vol. 2, p. 450; Jam` al-Jawami, vol. 1, p. 26]

[Ibn Hajar al-Asqalani, Tahdhib al-tahdhib, vol. 2, p. 346]

- Ali ibn Abi Talib, passa par Karbala après la bataille de Siffin. Il prit une poignée de son sol et s’écria : 'Ah, ah, à cet endroit des hommes se feront massacrés, et entreront au paradis sans jugement !

[Ibn Hajar al-Asqalani, Tahdhib al-tahdhib, vol. 2, p. 348]

Pourquoi est-il obligatoire de se prosterner sur de l'argile de Karbala ?

Ce n'est pas une obligation ! Mais les Chiites préfèrent se prosterner sur l'argile de Karbala en raison de l'importance qui lui a été donnée par le Prophète (s) et les Imams de sa Famille (Ahl al-Bayt).Après le martyre de Imam Husayn (a), son fils Imam Zayn al-'Abidin (a) en recueillit, la déclara sacrée, et la garda dans un sac. Les Imams (a) prirent l'habitude de s'y prosterner, d'en faire un tasbih, et d'y réciter les louanges d'Allah.

[Ibn Shahrashub, al-Manaqib, vol. 2, p. 251]

Ils ont aussi encouragé les Chiites à se prosterner dessus, en précisant que ce n'était pas une obligation, mais un moyen d'obtenir une plus grande récompense.

Les Imams (a) ont insisté sur le fait que la prosternation pour Allah devait s'effectuer seulement sur de la terre propre et de préférence sur cette terre de Karbala.

[Al-Tusi, Misbah al-Mutahajjad, p. 511]

[Al-Saduq, Man la yahduruhu'l faqih, vol. 1, p. 174]

Pendant longtemps les Chiites ont gardé cette terre avec eux. Puis, craignant qu'elle puisse être souillée, ils la malaxèrent en petites plaques ou morceaux, que maintenant on appelle mohr ou Turbah. Pendant les prières nous nous y prosternons non pas par obligation mais en raison de son caractère particulier.

D'autre part, quand nous ne sommes pas en présence d'un sol pur, nous pouvons nous prosterner sur une terre propre, ou quelque chose qui en tire son origine.

Il est dommage que certaines personnes malveillantes soutiennent que les Chiites idolâtrent des pierres ou qu'ils idolâtrent Husayn (a). La vérité est que nous adorons seulement Allah en nous prosternant sur la Turbah, et non pas pour elle. Et nous n'avons jamais idolâtrés Imam Husayn, Imam Ali, ou le Prophète

Muhammad (s). Nous adorons seulement Allah, et c'est en accord avec la volonté d'Allah que nous nous prosternons seulement sur une terre pure.

Conclusion :

C'est la raison pour laquelle les Musulmans Chiites se servent de ces petites plaques, habituellement constituées de terre de Karbala, qui leurs permettent de se prosterner sur une matière hautement recommandée et de suivre la sunnah du Prophète (s).

« Par conséquent, célèbre les louanges de ton Seigneur, et sois de ceux qui se prosternent dans l'adoration »

(Qur'an 15 :98)

Les Musulmans Chiites préfèrent se prosterner sur un petit bloc de terre, appelé Turbah, qui est habituellement constitué d'argile du sol de Kerbela en Irak.

Selon le fiqh Chiite Ja'farite - qui l'une des cinq principales écoles de loi en Islam - la prosternation doit être faite sur la terre ou ce qui pousse de la terre sauf ce qui est comestible ou peut servir à faire des vêtements. Sont licites : la poussière, la pierre, le sable et l'herbe pourvu qu'il ne contiennent pas de minéraux. Il est permis de se prosterner sur du papier parce qu'il provient des arbres qui ont poussé dans la terre, mais pas sur des vêtements ou des tapis.

Toutes les écoles de loi Sunnites reconnaissent la validité de la prosternation sur la terre et ce qui y pousse.

Etait-ce une pratique du Prophète (s) et de ses compagnons ?

Prier sur de la terre était avec certitude une pratique du Prophète (s) et de ceux qui l'entouraient.

- >D'après Abu Sa'id al-Khudri : j'ai vu l'Apôtre d'Allah se prosterner dans la boue et l'eau et j'ai vu la marque de boue sur son front.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 1, livre 12, no. 798; vol. 3, livre 33, no. 244]

- D'après Anas bin Malik: Nous avions l'habitude de prier avec le Prophète(s) en pleine chaleur et si l'un d'entre nous ne pouvait poser son front sur le sol (à cause de la chaleur) alors il enlevait son vêtement et se prosternait dessus.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 2, livre 22, no. 299]

Selon ce hadith seulement dans ces circonstances exceptionnelles le Prophète (s) et ses Compagnons se prosternaient sur un vêtement.

Le Prophète (s) utilisait aussi une Khumra sur laquelle il posait son front lors de la prosternation.

- D'après Maymuna : L'envoyé d' Allah priait sur une Khumra.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 1, livre 8, no. 378]

- Selon al-Shawkani, un fameux savant Sunnite, plus de dix Compagnons du Prophète (s) ont relaté dans leurs récits sa prosternation sur une Khumrah.

Et il rapporte la liste des sources Sunnites citant ces hadiths qui comprend Sahih Muslim , Sahih al-Tirmidhi , Sunan Abu Dawud , Sunan al-Nasa'i et beaucoup d'autres.

[Al-Shawkani, Nayl al-Awtar, Chapitre Prostration sur la Khumrah, vol. 2, p. 128]

Alors qu'est-ce qu'une khumrah ?

- une petite natte de paille juste assez grande pour la figure et les mains lors des prosternations de la prière.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 1, livre 8, no. 376 (selon la note du traducteur en anglais)]

Ibn al-'Athir, un autre éminent savant Sunnite, dans son Jamial-Usul a écrit :

- « La Khumra est [comme] ce qu'utilisent les Chiites de notre époque pour se prosterner. »

[Ibn al-'Athir, Jami'al-Usul, (Cairo, 1969), vol. 5, p. 467]

- « La Khumra est une petite natte faite de fibres de palmier ou autre...et c'est comme ce dont les Chiites se servent pour se prosterner. »

[Talkhis al-Sihah, p. 81]

Mais pourquoi la terre de Karbala ?

Les caractéristiques spéciales du terrain de Karbala (Irak) étaient connues et firent l'objet d'une attention particulière au temps du Prophète (s) ainsi qu'aux temps plus anciens :

- Umm Salama a dit : J'ai vu Husayn (a) assis sur les genoux de son grand-père, le Prophète (s), qui avait un bloc rouge de terre dans sa main. Le Prophète (s) l'embrassait et pleurait à chaudes larmes. Je lui ai demandé quelle était cette terre ? Le Prophète (s) a dit : « Gabriel m'a informé que mon fils, Husayn, sera assassiné en Irak. Il m'a rapporté cette terre de ce pays. Je pleure pour la souffrance qui va être infligée à mon Husayn. » Alors le Prophète (s) posa l'argile dans la main de Umm Salma et lui dit : « Quand tu verras cette terre se transformer en sang tu saura que mon Husayn aura été massacré. » Umm Salma la garda dans une bouteille et la surveilla jusqu'à ce qu'elle vit le jour d'Ashura, 10 Muharram 61 A.H., qu'elle s'était transformée en sang. Alors elle su que Husayn bin Ali était tombé martyr.

[Al-Hakim, al-Mustadrak, vol. 4, p. 398]

[Al-Dhahabi, Siyar a`lam al-nubala', vol. 3, p. 194]

[Ibn Kathir, al-Bidayah wa'l-nihayah, vol. 6, p. 230]

[Al-Suyuti, Khasa'is al-kubra, vol. 2, p. 450; Jam` al-Jawami, vol. 1, p. 26]

[Ibn Hajar al-Asqalani, Tahdhib al-tahdhib, vol. 2, p. 346]

- Ali ibn Abi Talib, passa par Karbala après la bataille de Siffin. Il prit une poignée de son sol et s’écria : 'Ah, ah, à cet endroit des hommes se feront massacrés, et entreront au paradis sans jugement !

[Ibn Hajar al-Asqalani, Tahdhib al-tahdhib, vol. 2, p. 348]

Pourquoi est-il obligatoire de se prosterner sur de l'argile de Karbala ?

Ce n'est pas une obligation ! Mais les Chiites préfèrent se prosterner sur l'argile de Karbala en raison de l'importance qui lui a été donnée par le Prophète (s) et les Imams de sa Famille (Ahl al-Bayt).Après le martyre de Imam Husayn (a), son fils Imam Zayn al-'Abidin (a) en recueillit, la déclara sacrée, et la garda dans un sac. Les Imams (a) prirent l'habitude de s'y prosterner, d'en faire un tasbih, et d'y réciter les louanges d'Allah.

[Ibn Shahrashub, al-Manaqib, vol. 2, p. 251]

Ils ont aussi encouragé les Chiites à se prosterner dessus, en précisant que ce n'était pas une obligation, mais un moyen d'obtenir une plus grande récompense.

Les Imams (a) ont insisté sur le fait que la prosternation pour Allah devait s'effectuer seulement sur de la terre propre et de préférence sur cette terre de Karbala.

[Al-Tusi, Misbah al-Mutahajjad, p. 511]

[Al-Saduq, Man la yahduruhu'l faqih, vol. 1, p. 174]

Pendant longtemps les Chiites ont gardé cette terre avec eux. Puis, craignant qu'elle puisse être souillée, ils la malaxèrent en petites plaques ou morceaux, que maintenant on appelle mohr ou Turbah. Pendant les prières nous nous y prosternons non pas par obligation mais en raison de son caractère particulier.

D'autre part, quand nous ne sommes pas en présence d'un sol pur, nous pouvons nous prosterner sur une terre propre, ou quelque chose qui en tire son origine.

Il est dommage que certaines personnes malveillantes soutiennent que les Chiites idolâtrent des pierres ou qu'ils idolâtrent Husayn (a). La vérité est que nous adorons seulement Allah en nous prosternant sur la Turbah, et non pas pour elle. Et nous n'avons jamais idolâtrés Imam Husayn, Imam Ali, ou le Prophète

Muhammad (s). Nous adorons seulement Allah, et c'est en accord avec la volonté d'Allah que nous nous prosternons seulement sur une terre pure.

Conclusion :

C'est la raison pour laquelle les Musulmans Chiites se servent de ces petites plaques, habituellement constituées de terre de Karbala, qui leurs permettent de se prosterner sur une matière hautement recommandée et de suivre la sunnah du Prophète (s).

vendredi, 01 février 2013 20:05

L’ORIGINE DE L’ISLAM CHIITE

La signification du termeChiite.

En Arabe, le terme chiite désigne à l’origine un, deuxou un groupe de partisans. Dans le Glorieux Coran, ce terme est utiliséplusieurs fois dans ce sens. Par exemple, dans le verset (28:15) Allah parled’un des partisans de Moise comme un de ses chiites. Dans un autre endroit,Abraham est introduit comme un chiite de Noé (37:83). Au commencement del’histoire islamique, le terme «chiite» fut utilisé dans son sens originel oulittéral pour désigner des partisans de différente personne. Par exemple, des hadiths (traditions) parlent de chiites d’Ali b. Abi Talib et d’autres dechiites de Muawiya b. Abi Soufyan. Cependant, le terme a acquis graduellement lesens secondaire ou technique de partisans d’Ali, ceux qui croient en son Imamat (Direction par Désignation Divine).

Shahrestani (mort en 548 A.H.) dans son Al Milal waal Nihal, une source remarquable sur les différentes sectes en Islam, écrit:«Les chiites sont ceux qui suivent Ali en particulier et qui croient enson Imamat et Khalifat selon les directives explicites et les volontés duProphète Mohammad». [1] C’est une définition très précise, étant donné que les chiites eux-mêmescroient que la raison de suivre Ali est motivée par l’exigence du Prophète et cene fut par leur décision personnelle de choisir qui suivre, contrairement auxnon-chiites qui, après le décès du Prophète Mohammad, ont suivi celui qui étaitchoisi au Saqifah et ont cru que le Prophète avait laissé aux gens décider quisuivre. Bien sûr, Abou Bakr b. Abi Qouhafah, le premier Khalife, qui lui-mêmefut choisi de cette manière, a cru qu’il se devait de désigner son successeur.Et le deuxième Khalife, Oumar b. Khattab, lui à son tour a désigné, un conseilde six personnes pour choisir parmi eux selon une procédure très stricte, qu’ila mise au point. Il est intéressant de noter que ce fut Ali, le quatrièmeKhalife, qui était choisi et vraiment forcé par presque tous les musulmans aprèsle meurtre du troisième Khalife, Outhman b. Affan, pour occuper la position duKhalifat.

Dans son Firaq Al Shi’ah, Al Hassan b. Moussa alNawbakhti (mort en 313 A.H.) un célèbre chercheur chiite écrit: «Les chiitessont les partisans de Ali b. Abi Talib. Ils sont appelés ‘Les chiites d’Ali’durant et après la vie du Prophète et sont connus comme les partisans d’Ali etcroient en son Imamat» [2]. Sheikh Moufid (mort en 413 A.H.) un des premiers et très remarquable éruditchiite, définit les chiites comme étant ceux qui suivent Ali et croient en sasuccession immédiate après le Prophète. [3] En expliquant pourquoi les chiites sont aussi appelés «Imàmîyah», il dit:«C’est un titre pour ceux qui croient dans la nécessité de l’Imamat et de sacontinuité en tout âge, et que chaque Imam doit être explicitement désigné, etdoit aussi être infaillible et parfait». [4]

Ainsi, on peut dire que les musulmans chiites sont ceux qui ontles croyances suivantes sur la succession du Prophète Mohammad:

a-La succession au Prophète est unedésignation Divine

b-Comme le Prophète a été choisi par Dieu,son successeur ou Imam doit aussi être choisi par Dieu et puis inspiré auProphète.

c-Le successeur immédiat du ProphèteMohammad est Ali.

Quand le Chiisme a-t-ilcommencé?

Naturellement, la question de savoir quand lechiisme a commencé se pose. Il y a beaucoup de hadiths relatés par aussibien les chiites que les non-chiites concernant la question d’Imamat qui serontétudiés plus tard au moment de la discussion des doctrines chiites. Dans ce quisuit cependant, nous allons étudier quelques hadiths dans lesquels LeProphète Mohammad parle d’un groupe comme «Chiite» (partisans) d’Ali, et nousnous parlerons ensuite d’autres raisons à partir des hadiths etl’histoire de l’Islam. Tous les hadiths cités ci-dessous proviennent desources respectables Sunnites. Il n’y a que quelques unes des plus importantesnarrations, et il y a beaucoup d’autres à trouver dans les sources mentionnéesici, ainsi que d’autres sources.

1- Ibn ‘Asakir (mort en 571 A.H.) rapporte de Jabir b.‘Abdoullah al-Ansari qui a dit:

Un jour nous étions avec Le Prophète Mohammad, quand Ali estarrivé, dont Le Prophète a dit «Je jure par Celui qui a ma vie dans Ses Mainsque cet homme et ses «chiites» seront sûrement heureux le Jour de laRésurrection». Puis le verset «En réalité ceux qui croient et font œuvresbonnes sont les meilleures de création» (98:7) fut révélé. Par la suite chaquefois que les compagnons du Prophète voyaient Ali venir, ils disaient «Lameilleure de la création est venue» (Ibn ‘Asakir, Vol 2, p.442 & Al-Souyouti, Vol 6, p. 5890)

2- Ibn Hajar (mort en 974) rapporte d'Abbas que lorsque leverset (98:7) fut révélé, le Prophète dit à Ali:

«Ceci vous concerne vous et vos «chiites». Le Jour de laRésurrection vous serez heureux et plaisants (à Dieu), et vos ennemis viendronten colère et attachés par le cou» (Ibn Hajar, Section 11, Chapitre 1, verset11). [5]

3-Ibn al-Athir (mort en 606) rapporte qu’en s’adressant à Ali, LeProphète a dit:

«O, Ali, Toi et tes chiites atteindront Dieu étant satisfaitset Le satisfaisant, et tes ennemis L’atteindront en état de colère et attachéspar le cou». Puis Le Prophète a montré l’image en mettant sa main sur son cou –(Ibn Al-Athir, l’Entrée «qa-ma-ha»).

Il y a d’autres hadiths dans lesquels le Prophètes’adressant à Ali a utilisé «nos chiites». Cela est conforme à ce qui a étédit plus haut que les chiites sont ceux qui suivent Ali, en accord avec lesenseignements du Prophète et non par leur décision personnelle. Par exemple, Ibn‘Asakir rapporte que le Prophète a dit:

«En réalité, il y a une source au Paradis plus douce que lenectar, plus lisse que le beurre et plus fraîche que la glace, et plus parfuméeque le musc. De cette source provient l’argile (tinah) dont nous (moi et lesgens de ma maison) avons été crées et nos chiites ont été crées de la mêmeargile». (Ibn ‘Asakir, Vol A, p. 129, N° 180).

Il y a encore d’autres hadiths dans lesquels LeProphète, s’adressant à Ali, a utilisé l’expression «chiites de nosdescendants». Cela confirme ce qui a été suggéré plus haut, que les chiitessont ceux qui suivent Ali parce qu’ils croient dans l’institution d’Imamat.Comme nous le verrons en détail, les chiites croient que Ali était le premierImam et qu’après lui l’institution de l’Imamat a continué par ceux de ladescendance de Ali et Fatima qui étaient choisis par Dieu et annoncés etprésentés par le Prophète. Par exemple, Zamakhshari (mort en 528 A.H.) dans sonRabi ‘al-Abràr rapporte que le Prophète a dit: «O, Ali! Le Jour duJugement je dépendrai d’Allah (pour le Salut), tu dépendras de moi, tesdescendants dépendront de toi et leurs chiites dépendront d’eux. Puis tu verrasoù nous serons amenés ». [6]

Il faut noter que selon le Coran, la prophétie a aussiété héritée. Le Coran dit «En vérité nous avons envoyé Noé et Abraham, et nousavons attribué la prophétie et Le Livre dans leur descendance (57:26). Ce quiveut dire que ceux qui étaient qualifiés pour être choisis comme prophètes parDieu étaient inclus dans leur descendance.

En plus des hadiths mentionnés ci-dessus et ceuxqui s’y apparentent et ceux sur l’Imamat qui seront mentionnés plus tard, il y abeaucoup d’autres raisons qui font que l’émergence d’un groupe de gens tels queles chiites durant la vie même du Prophète est un phénomène très naturel et mêmenécessaire. Par exemple, au début de l’Islam, quand Dieu a demandé au Prophètede commencer l’invitation au public vers l’Islam en commençant par sa famille etparents les plus proches, il les appela à un repas. Après le repas, le Prophètedéclara sa mission et les invita à l’Islam et établit que quiconque parmi euxcroit en l’Islam et l’assiste dans cette mission sera son successeur. Tout lemonde est resté silencieux. Le seul qui a accepté l’invitation à l’assister futAli, adolescent à l’époque. Le Prophète lui dit de s’asseoir et répéta soninvitation une deuxième, puis une troisième fois. Mais à chaque fois, ce futAli, seul, qui a exprimé son empressement à supporter le Prophète. Celui-ciaccepta la soumission d'Ali par la volonté de Dieu et établit cette volontédivine en le désignant comme son successeur. Cet événement est relaté dansplusieurs sources. [7]

Dans une déclaration très importante, le Prophète aclairement affirmé que Ali était honnête et dénué de fausses croyances et demauvaises actions, que cela soit dans sa conduite personnelle ou dans sesparoles ou jugements et a signifié implicitement aux musulmans de le suivre. UmmSalamah a rapporté du Prophète ayant dit: «Ali est toujours avec la vérité (alHaqq) et la vérité est toujours avec lui, jusqu’au Jour du Jugement ils ne sesépareront pas». Ce hadith précisément est raconté par Ibn Abbas, AbouBakr, ‘Aishah, Abou Sa’id al Khuddari, Abou Layla, et Abou Ayyoub al Ansàri. [8]

On a aussi cité le Prophète comme ayant dit «Que Dieubénisse Ali. Mon Seigneur, fais que la vérité soit toujours avec lui». [9]

Le Prophète a aussi affirmé dans plusieurs occasions qu'Aliétait le plus savant parmi les gens en matière de sciences. Par exemple, leProphète a dit: «Le sagesse a été divisée en 10 parties: neuf parties ont étéattribuées à Ali et une partie a été distribuée au reste de gens» [10] Plus tard le deuxième Khalife a réaffirmé les paroles du Prophète quand il a dit: «Que Dieu ne m’accable pas d’une tâche difficile quand Ali n’est pasprésent». [11]

On doit aussi prendre en compte les services valeureux etvitaux et les sacrifices d’Ali pour être en mesure d’assumer sa responsabilitéparmi les musulmans. Par exemple, quand les infidèles de la Mecque on complotéde tuer le Prophète, et que Dieu l’a informé de ce complot, le Prophète ademandé à Ali s’il voudrait volontairement dormir à sa place pour que les païenspensent qu’il (le Prophète) était encore à la maison, et ainsi pour qu’il puissequitter la Mecque en toute sûreté. Ali a accepté cette tâche, et à cetteoccasion le verset suivant est révélé «Et parmi les gens, il y a ceux quivendent leurs âmes pour acquérir le plaisir divin». L’émigration du Prophète dela Mecque à Médina marque le début du calendrier musulman. Ali a servi la causede l’Islam en combattant dans les guerres de Badr, Ohod, Khaybar, Khandaq etHonayn, dans chacune d’elles, il a joué un rôle crucial. Ces faits sont tousenregistrés dans les nombreux travaux et collections de hadiths par leschercheurs non chiites. Comme déjà mentionné, les hadiths prophétiquessur la question de l’Imamat en général et en particulier sur Ali seront étudiésplus tard. Cependant, je voudrais conclure cette discussion en relatant le hadith bien connu du Ghadir Khoum. Au retour de son dernier pèlerinage de laMecque, le Prophète a demandé à des milliers de Musulmans qui l’accompagnaientde s’arrêter en route. Il se dressa sur une estrade ou chaire préparée pour luià l’aide de palanquins et dit «Celui qui me considère comme maître (mawlà),qu’il considère maintenant Ali comme maître». Puis ceux qui étaient présents, ycompris ceux qui sont ensuite devenus le premier et le deuxième Khalif, onttémoigné allégeance (accepté le leadership) à Ali et l’ont félicité. Ce hadith est transmis par plus de cent sources. Pour avoir la liste complètedes sources non chiites de ce hadith, voyez ‘Abaqat al Anwar parMir Hamid Housein al Hindi (mort en 1306 A.H.) et Al Ghadir par ‘Abd alHousein al Amini (mort en 1309 A.H.). Après avoir affirmé la véracité de ce hadith, certains écrivains Sounni ont interprété le terme mawlàutilisé dans ce hadith dans le sens de l’amitié. Que l’on accepte ou pascela, il n’y a aucun doute que cet événement et cette tradition a donné à Aliune position unique et centrale parmi les Compagnons du Prophète.

Ainsi, il semble que les différentes séries de hadithsaccompagnées de l’évidence historique ci-dessus mentionnée ne laissent aucundoute que durant la vie du Prophète beaucoup de musulmans ont eu un sentiment deprofond attachement à Ali et cherchaient sa compagnie et étaient déterminés à lesuivre après le Prophète. Ces gens ont été fréquemment et significativementappelés comme chiites d’Ali et graduellement le terme de chiite est devenusynonyme de chiites (partisans) d’Ali. Et le fait encore plus important est quel’idée d’Imamat d’Ali a certainement commencé durant la vie du ProphèteMohammad. La disparition du Prophète amena naturellement la question au devantde la scène et a distingué ceux qui croyaient dans la nécessité de suivre Ali aulieu d’autres Musulmans, qui plus tôt ou tard sont arrivés à croire àl’institution du Khalifat comme la succession du Prophète pour diriger lasociété Islamique, et non comme une position divinement désignée. Décrivant lesévénements après le décès du Prophète, Al Mas’oud (mort en 345 A.H.), un grandhistorien Sunnite, écrit: «En vérité Imam Ali et ses chiites qui étaient aveclui restèrent à sa maison au moment où l’allégeance à Abou Bakr a été faite». [12]

Plus tard, certains événements, tels que des guerresdurant le Khalifat de Ali et les événements de Karbalà où Houssein, letroisième Imam des chiites et soixante douze de sa famille et compagnons furenttués, définirent l’identité chiite de manière plus prononcée. Par exemple, noustrouvons dans l’un des tous premiers écrits que Ali, condamnant Talha etZoubayr, dit: «En vérité, les partisans de Talha et Zoubayr à Basra ont tuémes chiites et mes agents». [[ Waq’at Seffin par Nasr b. Muzahim (mort en 212A.H.) ]]. Abou Mikhnaf (mort en 158 A.H.) rapporte qu’après la mort deMou’awiyah, les chiites se rassemblèrent à la maison de Souleyman b. Sourad etil leur dit: «Mou’awiyah est mort et Houssein a refusé de faire allégeance auxOmeyyades et est parti vers la Mecque et vous êtes ses chiites et les chiites de son père». [13]

Les Premiers Chiites

L’islam chiite a commencénaturellement à Hijaz parmi les compagnons du Prophète. Les références auxtravaux historiques et biographiques de l’Islam montre que la liste des chiitesparmi les compagnons du Prophète inclut les célèbres bani Hashim (descendants deHashim, l’arrière grand père du Prophète Mohammad) suivants: ‘Abdullah b.al-‘Abbas, al-Fadl b. al-‘Abbas, ‘Ubaydillah b. al-‘Abbas, Qiththam b.al-‘Abbas, ‘Abd al-Rahman b. al-‘Abbas, Tamam b. al-‘Abbas, Aqil b. Abi Talib,Abu Sufyan b. al-Harth b. ‘Abd al-Mutallib, Naufil b. al-Harth, ‘Abdullah b.Ja‘far b. Abi Talib, ‘Awn b. Ja‘far, Muhammad b. Ja’far, Rabi‘at b. al-Harth b.‘Abd al-Mutallib, al-Tufayl b. al-Harth, al-Mughayrat b. Nawfil b. al-Harith,‘Abdullah b. al-Harth b. Nawfil, ‘Abdullah b. Abi Sufyan b. al-Harth, al-‘Abbasb. Rabi‘at b. al-Harth, al-‘Abbas b. ‘Utbah b. Abi Lahab, ‘Abd al-Mutallib b.Rabi‘at b. al-Harth, Ja‘far b. Abi Sufyan b. al-Harth. La liste des chiitesparmi les compagnons du Prophète qui n’étaient pas les bani Hashim inclut: Salman, Miqdad, Abu Dharr, ‘Ammar b. Yasir, Hudhayfah b. al-Yaman, Khuzaymahb. Thabit, Abu Ayyub al-Ansari, Abu al-Haytham Malik b. al-Tihan, Ubayy b. Ka‘b,Qays b. Sa‘d b. ‘Ubadah, ‘Adiy b. Hatam, ‘Ubadah b. al-Samit, Bilal al-Habashi,Abu Rafi‘, Hashim b. ‘Utbah, ‘Uthman b. Hunayf, Sahl b. Hunayf, Hakim b.Jibillah al-‘Abdi, Khalid b. Sa‘id b. al-‘Aas, Ibn Husayb al-Aslami, Hind b. AbiHalah al-Tamimi, Ju‘dah b. Hubayrah, Hujr b. ‘Adiy al-Kindi, ‘Amr b. al-Hamqal-Khuza‘i, Jabir b. ‘Abdullah al-Ansari, Muhammad b. Abi Bakr (le fils dupremier Khalif), Aban b. Sa‘id b. al-‘Asi, and Zayd b. Sauhan. [14]

Note:

[1]Shahrestani,Vol 1 p 146

[2]AlNawbakhti, p.17

[3]AlMoufid p. 36

[4]AlMoufid p. 36

[5]Dansle même livre, Ibn Hajar a aussi rapporté de Oumm Salamah qu’une nuitalors que le Prophète était chez lui, sa fille Fatimah est arrivée avecAli qui la suivait. Puis le Prophète dit: «O Ali, toi et tes compagnonssont au Paradis. Toi et tes chiites sont au Paradis»

[6]Citédans Subhani, Vol 6, p. 104

[7]Parmiles sources non chiites, on peut se référer au Tarikh al Umamwa al Mulk par Tabari (mort en 310 A.H.), Vol. 3, pp. 62-63; AlKamil fi al Tarikh par Ibn al Athir (mort en 630 A.H).Vol 2, pp. 40-41; et Musnad par Ahmad b. Hambal, Musnadal-‘Asharah al Mubashsharine bi al Jannah, Sakhr serie n° 840

[8]SelonGhafari, p.10, cette tradition a été transmise à travers 15 chaînes nonchiites, tel que Mustadark par al Hakim al Nishapouri, alSawa’iq par Hajan, Kanz al-‘Ummal et Yanabi’ alMawaddah

[9]Voiral Tirmidhi, Kitab al Manaqib, Shakhr série n° 3647

[10]AlBidayah wa al Nihayah par Ibn Kathir(mort en 774 A.H.) Vol. 7 p. 359

[11]Voirpar exemple Al Isabah fi Tamyiz Al Sahaba, par Ibn Hajar, Vol. 2,p. 509 et Al Bidayah wa al Nihayah par Ibn Kathir, Vol. 7, p.36.

[12]Ithbatal Wasiyah,p. 121

[13]Maqtalal Imam Al Husaynpar Abou Mikhnaf, p. 15

[14]Parexemple, voyez Buhuth fi al-Milal wa al-Nihal par J. Subhani,Vol. 6, pp. 109 & 110. Sayyid Ali al-Madani (mort en 1120) dans son Al-Darjat al-Rafi‘at fi Tabaqat al-Shi‘a al-Imamiyah mentionne lesnoms de soixante neuf compagnons du Prophète qui étaient des chiites.Ils sont listés dans l’ordre alphabétique commençant par Abou Raf’i etfinissant par Yazid b. Hauthara al Ansari. Yousuf b. ‘Abdullah (mort en456 A.H.) dans son Al-Isti‘ab, Ibn al-Athir dans son Usdal-Ghabah et Ibn Hajar (mort en 852 A.H.) dans son Al-Isabahsont des érudits non chiites qui ont mentionné certains pionnierschiites.

vendredi, 01 février 2013 19:41

SOURCES DE PENSEE CHIITE

Avant d’étudier les doctrines et pratiques chiites, il est nécessaire de savoir les sources sur lesquelles se basent les chiites pour comprendre l’Islam. Dans ce qui suit nous allons étudier les quatre sources (bases) de la pensée chiite, c’est à dire les quatre sources sur lesquelles, du point de vue chiite, toute investigation sur l’Islam doit se reposer: Le Glorieux Coran, La Sounna (tradition prophétique), le raison et le consensus.

Le Glorieux Coran.

Il n’est pas besoin de dire que le Coran est la plus importante source pour tous les Musulmans, y compris les chiites. Le Coran agit également comme un instrument d’unité parmi tous les Musulmans. Indépendamment de leurs contextes sectaires ou culturels, tous les Musulmans se réfèrent au même livre comme un guide divin pour gouverner leur vie. De nos jours, comme de tout temps, il n’existe qu’un seul Coran, sans aucun ajout ni altération à travers le monde Musulman. Un point important typiquement chiite sur le Coran se trouve dans le passage suivant:

Nous croyons que le Coran est une inspiration divine, et révélée par Allah dans la langue de Son Honorable Prophète, mettant au clair toute chose, un miracle éternel. L’homme est incapable d’écrire quelque chose de semblable à cause de son éloquence, sa clarté, sa véracité et son savoir et aucune altération ne peut lui être apportée. Le Coran que nous avons actuellement est exactement celui qui a été envoyé au Prophète, et quiconque affirme le contraire est soit un malfaiteur, un simple sophiste ou encore une personne dans l’erreur et ils se sont tous égarés car Allah dit: «Le faux ne peut l’atteindre ni par devant ni par derrière» (41:42).

…Nous croyons aussi que nous devons respecter et accorder la dignité au Saint Coran aussi bien en paroles qu’en actes. Par conséquent, il ne doit pas être souillé intentionnellement, même pas une de ses lettres, et il ne doit pas être touché par celui qui n’est pas «tahir» (rituellement pure). Il est dit dans le Coran «que seuls les purifiés touchent» (56:79). [Muzaffar, p. 26].

Les chiites nient toute altération dans Le Coran.

Comme souligné plus haut, Les chiites nient toute altération dans le Coran et croient que le Coran actuellement en vigueur est le même que celui qui a été révélé au Prophète Mohammad. Le Coran est complet. Personne n’a jamais vu une copie du Coran différent de celui en vigueur dans aucune partie du monde islamique. Il y a des manuscrits du Coran disponibles de nos jours qui datent du temps des Imams Chiites et ils sont exactement les mêmes que ceux qui sont courants

Le Glorieux Coran dit explicitement lui-même que Dieu Lui-même le préserve de toute altération ou distorsion:

En vérité c'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes gardien (15:9) [1]

Concernant ce verset, ‘Allamah Tabatabà’ï dans son célèbre commentaire Al Mizan fi Tafsir al Qour’àne, l’un des plus grands commentaires stipule:

… Le Coran est un Rappel vivant et éternel qui ne mourra ni ne tombera jamais dans l’oubli. Il est immunisé de toute addition ou perte. Il est immunisé et préservé contre toute altération de forme ou de style pouvant affecter son caractère ou rôle qui est «Le Rappel d’Allah qui manifeste la vérité et la connaissance divine». Pour cette raison, le verset précité indique que le livre divin a été et sera toujours gardé des distorsions ou altérations

La Sounna

Après le Glorieux Coran, la source la plus importante pour comprendre l’Islam, et donc la pensée chiite, est La Sounna du Prophète Mohammad, comprenant ses paroles et ses actions. Le Coran accorde lui-même cette haute position au Prophète, comme celui qui est responsable d’expliquer le Coran (16:44), d’enseigner le Coran et la sagesse (62:2). Le Prophète est l’exemple parfait pour les croyants (33:21). Il ne parle jamais de sa part (53:3). Les Musulmans sont tenus de respecter ce qu’il leur donne et ce qu’il leur interdit (59:7).

Sachant les versets précités et beaucoup d’autres versets concernant la qualité du Prophète et prenant en considération la signification d’être un messager divin directement choisi par Dieu et Qui lui a parlé, les Chiites ainsi que d’autres Musulmans, cultivent un esprit d’amour et de dévotion sincère pour le Prophète Mohammad.

Les gens de la maison du Prophète.

On ne trouve aucun désaccord parmi les Musulmans sur la validité de suivre les enseignements des gens de la maison du Prophète pour comprendre l’Islam, spécialement selon la vue Sunnite qui considère même que tous les compagnons du Prophète sont de sources valables pour comprendre l’Islam. [2] Ce fait devient encore plus clair si l’on se réfère aux traditions du Prophète sur les gens de sa maison et examinons les paroles des érudits Sunnites sur le savoir de Ali et les membres de la maison du Prophète. Par exemple, Imam Malik dit: «Aucun œil n’a vu, aucune oreille n’a entendu, et aucune inspiration n’a atteint le cœur d’un être humain mieux que Ja’far b. Mohammad, qui est distingué par son savoir, sa piété, son ascétisme, et sa servitude à Dieu». C’est ce qu'Ibn Taymiyah rapporte d’Imam Malik dans son livre. [3] Dans une étude sur ceux qui ont rapporté d’Imam Sadiq, Shaykh Al Moufid (mort en 413 AH) dans son Al-Irshad soutient que les rapporteurs dignes de confiance parmi les différentes écoles de pensées étaient au nombre de 4000. Ainsi, il n’y a ici aucune ambiguïté et c’est pourquoi beaucoup d’érudits Sunnis tels que feu Shaykh Shaltut ont clairement émis que chaque Musulman peut agir selon l’une des cinq écoles de pensée de fiqh: Ja’fari, Hanafi, Hanbali, Maliki et Shafi’i.

La raison en est claire, car si Imam Ja’far as Sadiq, par exemple, ne possédait pas plus de savoir ou un meilleur accès au savoir du Prophète que les autres, on devra admettre qu’il devait être au moins égal aux autres, spécialement si l’on a dans l’esprit ceux qu’il a enseigné tels que Abou Hanifah, l’Imam des Musulmans Hanafis qui a suivi les cours d’Imam Ja’far As Sadiq pendant deux ans.

Les gens qui sont instruits ou qui cherchent la vérité doivent par conséquent examiner toutes les sources islamiques disponibles, et atteignent ainsi une conclusion sur la voie qui mène les Musulmans à la vie exemplaire. L’une des sources riches est certainement les enseignements des gens de la maison du Prophète. Maintenant, voyons s’il est nécessaire de se référer aux gens de la maison du Prophète pour comprendre l’Islam. Pour répondre, je me concentrerai seulement sur des traditions du Prophète raconté par un grand narrateur Sunnite qui est accepté des érudits aussi bien Chiites que Sunnites. Mais préalablement, il faut noter que tous les enseignements des gens de la maison du Prophète étaient toujours basés sur le Glorieux Coran et la Sounna du Prophète. Il ne faut pas penser, par exemple, qu’Imam Sadiq disait quelque chose selon son opinion personnelle sur l’Islam. Ce qu’ils ont émis, est exactement ce qu’ils ont eux-mêmes reçu du Prophète. Il y a beaucoup de traditions sur ce sujet. Par exemple, dans Usul Al Kàfi, nous trouvons qu’Imam Sadiq a dit que ce qu’il émet est ce qu’il a reçu du Prophète à travers son père et ses ancêtres.

Une de ces traditions est la fameuse tradition de Thaqalayn. Cette tradition a été émise par le Prophète en différentes occasions, y compris le jour de ‘Arafat dans son dernier pèlerinage et le 18 Zilhajj à Ghadir Khoum. Malgré des différences mineures dans la formulation, l’essence reste la même dans toutes les versions. Par exemple, dans une version de la tradition, le Prophète a dit:

;«O les gens, je laisse parmi vous deux choses précieuses: le Livre de Dieu et les gens de ma maison. Aussi longtemps que vous vous y accrocheriez vous ne vous égarerez pas».

Ou dans une autre tradition le Prophète a dit:

«Je laisse parmi vous deux choses précieuses, auxquelles si vous vous accrochez vous ne vous égarerez pas après moi: le Livre de Dieu qui est comme une corde étendue entre le paradis et la terre, et les gens de ma maison. Ces deux choses ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’elles me retrouvent près de la fontaine, le Jour du Jugement. Prenez soin du traitement que vous leur réserverez après moi.»

Cela montre que le Prophète se souciait de la façon dont les Musulmans, ou au moins une partie d’eux, allaient traiter le Coran et les gens de sa maison. Dans une autre tradition il a dit:

«Je laisse deux successeurs: le premier, le Livre de Dieu qui est comme une corde étendue entre le paradis et la terre, et le deuxième, les gens de ma maison. Ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent à moi près de la fontaine de Kawthar.»

On trouve les traditions précitées dans les sources majeures Sunnites, telles que: Sahih de Muslim (Vol. 8, p. 25, n° 2408), Musnad d’Imam Ahmad (Vol. 3, p. 388, n° 10720), Sunan de Darimi (Vol. 2, p. 432), et Sahih de Tirmidhi (Vol. 5, p. 6432, n° 3788). Elles sont aussi mentionnées dans les livres tels que Usd al-Ghabah d’Ibn Athir (Vol. 2, p. 13), Al-Sunan al-Kubra de Bayhaqi (Vol. 2, p. 198) et Kanz al-‘Ummal (Vol. 1, p. 44).

Maintenant réfléchissons sur le contenu de ce hadith, c'est-à-dire le fait que le Prophète ait laissé deux choses importantes: le Coran et les gens de sa maison, et qu’aussi longtemps que les gens s’attacheront à ces deux choses, ils ne s’égareront pas. Cela montre que ces deux choses doivent toujours être en harmonie l’une et l’autre, et qu’elles ne se contrediront jamais. Sinon, le Prophète n’aurait pas donné l’instruction de les suivre toutes deux. D’ailleurs, les gens ne sauraient quoi faire si les gens de la maison du Prophète leur diraient d’aller dans une direction et le Livre de Dieu dans une autre direction. Bien que ce hadith soit implicitement incompréhensible à première vue, le Prophète l’explique lui-même explicitement en confirmant «… ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils me rejoignent près de la fontaine de Kawthar».

Ainsi, ce hadith dans toutes ces versions indique que:

- Depuis le temps du Prophète jusqu’à la fin du monde, le Livre de Dieu et les gens de sa maison seront toujours ensemble

- Personne ne peut dire que le Livre de Dieu est suffisant, et que nous n’avons pas besoin des gens de la maison du Prophète, et vice versa, car le Prophète a clairement dit: Je laisse deux choses importantes (lourdes de conséquence) auxquelles vous devez vous référer, et si vous vous y conformez, vous ne serez pas traduit en erreur.

- Les gens de la maison du Prophète sont exempts d’erreurs et ils sont toujours fidèles.

- Il est aussi intéressant de noter que selon ce hadith, les gens de la maison du Prophète, comme le Coran lui-même, resteront continuellement valables jusqu’au Jour du Jugement et le Paradis. Ainsi, les gens de la maison du Prophète ne disparaîtront jamais, même pour une courte durée.

L’autre hadith est celui de Safinah (bateau). Tous les Musulmans ont rapporté que le Prophète a dit:

«Sachez qu’en vérité l’exemple des gens de ma maison parmi vous est comme l’exemple du bateau du Prophète Noé. Ceux qui sont montés à bord du bateau de Noé ont été sauvés, et ceux qui ont refusé de le faire se sont noyés».

Le hadith de Safinah dans ces différentes versions insiste sur le même fait et peut être trouvé dans différents livres Sunnites. Par exemple, on le trouve dans Mustadrak de Hakim Nishaburi, Vol. 3, pp. 149&151, Arba‘in Hadith de Nabahani, al-Sawa‘iq al-Muhriqah de Ibn Hajar entre autres.

Par conséquent, selon cette série de hadith, l’appel au guidance par les gens de la maison du Prophète est une nécessité extrême.

Note: La tradition de Thaqalayn est mentionnée aussi bien dans les sources Chiites que Sunnites. Elle est donc agréée par tous les Musulmans. Cependant, il y a une version du hadith dans lequel on a cité le Prophète dire «ma sounnah» au lieu de «gens de ma maison». On ne trouve cette version que dans certains livres Sunnites. A condition qu’on puisse authentifier aussi cette version, il n’y a pas de difficulté à comprendre ce que dit cette tradition. Le Prophète, dans beaucoup de traditions racontées par tous les Musulmans, a dit: «Je vous laisse deux choses précieuses qui sont le Glorieux Coran et les gens de ma maison». Dans quelques traditions racontées seulement par un groupe particulier de Musulmans, il a dit:«… le glorieux Coran et ma Sounna…». Evidemment le résultat serait que, comme une part de la comparaison est la même, c'est-à-dire le Coran, l’autre part devrait aussi être identique. Par conséquent, ‘ma Sounna’ et ‘les gens de ma maison’ doivent aussi être identiques, autrement on pourra dire qu’il n’y a pas d’harmonie dans ce que dit le Prophète. Donc, le fait d’avoir recours aux enseignements et conseils des gens de la maison du Prophète est la même chose qu’avoir recours à la Sounna du Prophète. Ainsi la seule façon pour atteindre et comprendre la Sounna du Prophète était de se référer à ces gens qui avaient des relations très proches avec lui et qui savaient mieux que quiconque ce qu’il disait, faisait ou approuvait.

Qui fait parti de la maison du Prophète?

L’autre question concerne la signification exacte de “gens de la maison”. Selon de nombreuses traditions, on nous dit de se référer aux gens de la maison du Prophète: «Ahloul Bayt» ou «Itrah». A quoi se réfèrent ces termes? Il n’y a aucun doute sur la position des gens de la maison du Prophète en Islam, mais il serait nécessaire d’étudier l’étendue de ce terme pour voir s’il inclut tous les parents (famille) du Prophète ou non. Naturellement, il n’y a aucun doute parmi les Musulmans que certainement Fatimah, la fille du Prophète, Imam Ali, et leurs fils Imam Hassan et Imam Houssein étaient des membres de la maison du Prophète. Ce qui nous intéresse est de savoir si les autres parents (famille) du Prophète en font partie ou pas, et si oui, jusqu’à quelle limite.

Les Musulmans Sunnites croient que tous les parents du Prophète y sont compris. Bien sûr ils excluent ceux qui n’ont pas embrassé l’Islam, tels que Abou Lahab, l’un des oncles du Prophète et en même temps l’un de ses plus hostiles ennemis qui fut courroucé dans le Saint Coran. Les Musulmans Chiites croient que les ‘Ahloul Bayt’ sont ceux qui ont un niveau de foi et de connaissance approprié qui les rend dignes d’être mentionnés avec (en comparaison) le Coran dans la tradition du Thaqalayn et d’autres. Plus précisément, ils croient que le Prophète a lui-même clairement définit qui sont les ‘Ahloul Bayt’.

Dans ce qui suit, je vais mentionner quelques hadiths rapportés de source Sunnite:

1-Les Musulmans rapportent de ‘Ayishah’ Oummoul Mo’minine:

Le Prophète sortit portant un manteau noir en laine, quand Hassan le fils de Ali arriva vers lui, et le Prophète le laissa entrer sous le manteau. Puis Houssein arriva et y entra. Puis Fatima vint et y entra aussi, puis Ali de même. Ainsi le manteau couvrit le Prophète, Ali, Fatimah, Hassan et Houssein. Puis le Prophète récita: «Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ô gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement.» [4] (33:33)

2- Les Musulmans racontent de Sa’d b. Abi Waqqas que Mou’awiyah lui demanda pourquoi il refusait de courroucer verbalement Ali. Sa’d a répondu:

«Je me rappelle trois paroles du Prophète sur Ali qui m’interdisent de dire du mal de lui. Si je possédais ne serait-ce qu’une de ses qualités, ce serait mieux pour moi que des chameaux rouges. [5] Le premier est que lorsque le Prophète voulait aller en bataille de Tabuk, il laissa Ali à Madina. Ali fut très triste de n’avoir pas la chance de joindre l’armée et de se battre pour le plaisir de Dieu. Il est allé voir le Prophète en disant «Vous me laissez avec les enfants et les femmes?». Et au Prophète de répondre «N’êtes vous pas heureux d’être pour moi comme l’était Aaron pour Moise, sauf qu’il n’y aura plus de prophète après moi.» Le deuxième est que j’ai entendu du Prophète le jour de la conquête de Khaybar: «Certainement je donnerai l’étendard (de l’Islam) à un homme qui aime Dieu et Son Messager et il est aimé par Dieu et Son Messager». Nous espérions avoir l’étendard, mais le Prophète a dit: «Appelez Ali pour moi», Ali est arrivé souffrant de douleur dans les yeux. Le Prophète lui donna l’étendard et de ses mains Dieu nous accorda la victoire. Le troisième, quand le verset de Moubahalah fut révélé, le Prophète appela Ali, Fatimah, Hassan et Houssein et dit «Mon Seigneur, voici les gens de ma maison». [6]

3- Imam Ahmad b. Hanbal raconte de Anas b. Malik que quand le verset du Tathîr (33:33) fut révélé, pendant six mois le Prophète appelait à la maison de Ali et Fatima chaque matin sur son chemin vers la mosquée pour la Prière de l’Aube en disant «Prière, O gens de la maison! Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ô gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement» (33:33). [7]

;Il y a aussi les traditions sur la signification de Qourbà (proches) qui a été mentionnée plusieurs fois dans le Coran. Par exemple, selon le Coran, le Prophète n’a demandé aucun salaire en retour des enseignements aux gens. Il voulait seulement que les gens aiment ses Qourbà pour leurs propres bénéfices. Alors qui sont les Qourbà? Zamakhshari, un grand érudit Sunnite et exégète du Coran dit que lorsque ce verset fut révélé, on a demandé au Prophète qui étaient indiqués par ce verset et envers qui on devait être respectueux. Le prophète a répondu:«Ali, Fatimah et leurs deux fils». [8]

La Raison

Les Chiites croient que la raison est la source de connaissance digne de foi et en complète harmonie avec la révélation. Selon certains hadiths, Dieu a deux preuves (Houjjat) par lesquelles les humains peuvent comprendre Sa Volonté. Celle qui est interne est la raison (al ‘aql) et celle qui est externe ce sont les prophètes. Parfois la raison est appelée «le prophète interne» et les prophètes sont appelés «la raison externe». Il y a une règle établie parmi les juristes chiites, que quelque soit le jugement fait par la raison il est le même que celui fait par la religion (shar’) et vice versa. Il est unanimement accepté qu’une des conditions de la responsabilité morale ou légale est la pleine possession de sa raison. Si quelqu’un est aliéné, il n’est pas considéré comme étant responsable de ses actes. Ce qu’on attend des gens dans la religion varie aussi selon leur capacité mentale et rationnelle. Ceux qui sont très futés et intelligents sont sensés être plus préparés, pieux et obéissants que ceux qui sont maladroits ou ignorants.

Selon le Coran, Allah demande à tous les êtres humains de faire preuve de leur faculté rationnelle pour réfléchir à Ses signes et communication dans l’univers. Dans beaucoup d’occasions les mécréants sont condamnés à cause de leur échec à réfléchir ou à agir selon les exigences rationnelles. Par exemple, ils sont condamnés à cause de leurs imitations aveugles sur leurs ancêtres, et il y a beaucoup de versets avec des questions rhétoriques telles que «ne réfléchissent ils pas?»(36:68), «Ne méditent ils pas sur le Coran?» (4:82; 47:24) Et «En cela il y a des signes pour ceux qui réfléchissent» (13:4; 16:67; 30:28).

;En général, la raison contribue aux études religieuses dans trois domaines majeurs: Le premier est dans la compréhension des réalités du monde, telle que l’existence de Dieu, la vérité de la religion et des faits scientifiques. Le deuxième est dans l’introduction des principes des valeurs morales et des normes légales telles que le mal de l’oppression et le bien de la justice. Le troisième dans l’organisation des standards et les procédures logiques du raisonnement et déduction. Tous ces trois rôles de la raison sont reconnus, et en réalité, recommandés par l’Islam.

Par contre, le rôle de la révélation ou des Saintes Ecritures dans la religion peut être résumé comme suit:

Ø La confirmation des faits qui sont déjà connus par la raison

Ø L’introduction des sujets nouveaux qui ne sont pas connus de la raison, tels que les détails de la résurrection et des comptes détaillés des systèmes moraux et légaux

Ø L’Etablissement des sanctions par le biais du système religieux des récompenses et punitions.

Pour finir, je dois mentionner qu’il n’y a rien d’irrationnel en Islam. Bien sûr, on doit distinguer entre les jugements rationnels décisifs et certains, et ses suppositions ou opinions personnelles. S’il y a un cas où il semble que le jugement rationnel est en conflit avec des positions religieuses sûres, l’on doit admettre qu’il doit y avoir une erreur au moins de l’un des deux côtés: soit ce n’était pas un vrai jugement de raison, soit ce n’était pas une loi religieuse. Dieu ne trompe jamais les gens en leur disant de faire quelque chose par Ses prophètes, et le contraire de cette chose par la raison qu’Il nous a donnée. Il y a toujours eu des jugements attribués à la raison et pris comme contraires aux positions religieuses qui après mûres considérations ont prouvé être contraires aux prémisses rationnelles décisives.

Consensus

Par tradition, une des sources pour la compréhension de l’Islam est le Consensus (Ijma’). Selon la méthodologie chiite de pensée, le consensus des gens ou un groupe d’entre eux tels que les érudits par eux mêmes, n’est pas suffisant comme une preuve (loujja); car si une personne peut se tromper; deux, trois, ou mille, ou même tout un groupe peut se tromper. Cependant, quand il y a un accord parmi tous les Musulmans ou érudits Musulmans de manière que l’accord correspond à la Sounna, il peut servir comme preuve, comme un moyen pour découvrir la volonté de Dieu. Par exemple, quand nous trouvons que chaque Musulman du temps de Prophète récitait ses prières d’une certaine manière, nous nous rendons compte que le Prophète leur a instruit de le faire ainsi; autrement il n’y aurait aucun facteur pour unifier leur action. Il n’est pas possible d’imaginer qu’ils aient tous agi aveuglement et sans aucune instruction, ou qu’ils se soient tous trompés et que le Prophète ne leur ait pas corrigés.

Ainsi, pour les chiites le consensus n’est pas en lui même une preuve. Il peut être valable s’il conduit à découvrir la Sounna. En conséquence, si des Musulmans sont aujourd’hui d’accord sur un sujet donné, alors qu’un érudit a des doutes sur le jugement islamique concernant ce sujet, il ne peut dire méthodiquement que puisque tout le monde dit ainsi, je vais aussi dire la même chose. Il y a eu beaucoup de cas dans l’histoire où tous les êtres humains ont cru d’une même manière et puis plus tard ils ont découvert qu’ils s’étaient trompés, par exemple la terre étant plate. Il n’y a que Le Coran et la Sounna qui sont incontestablement vrais et exempts de toute erreur. Cette approche garantit une sorte de dynamisme à la pensée chiite, de telle sorte que chaque génération d’érudits et même un seul érudit est capable, et réellement exigé, de se référer directement au Coran et à la Sounna et de mener son propre ijtihàd original, qui est son investigation et jugement indépendant. Ijtihàd n’a jamais été interdit ni abandonné dans le monde chiite. Les chiites croient que le point de vue d’aucun juriste, même si sa position est élevée, n’est pas exempt d’interrogation ou de défit scientifique. Bien sûr, comme dans les autres disciplines, chaque chercheur religieux a besoin de consulter et examiner soigneusement les travaux de ses prédécesseurs.

Note:

[1]Il faut noter que l’accusation de la croyance en altération est limitée à la suppression de certains versets présumés; l’accusation d’addition dans le Coran n’a jamais été formulée ni par les Chiites ni par les Sunnites.

[2]Les Musulmans Sunnites disent que celui qui a vu le Prophète en croyant en lui est considéré comme un compagnon du Prophète et peut être suivi pour acquérir la connaissance sur l’Islam. Par conséquent, les membres de la maison de Prophète tels que Imam Ali et Fatimah qui ont toujours été avec le Prophète et qui avaient des relations très proches avec le Prophète peuvent être naturellement suivi.

[3]Al-Tawassul wa al-Wasilah, p. 52, première edition.

[4]Sahih de Muslim, Vol. 4, p. 1883, No. 2424. (Kitab Fada’il al-Sahabah, Bab Fada’il Ahlul Bayt, Sakhr série no. 4450

[5]Les chameaux rouges étaient considérés très valeureux en ces temps.

[6]Sahih de Muslim, Vol. 4, p. 1871, no. 2408. (Kitab Fada’il al-Sahabah, Sakhr série No. 4420).

[7]Musnad de Imam Ahmad b. Hanbal, serie internationale no. 13231. Voir aussi Sunan de al-Tirmidhi, série internationale no. 3130.

[8]Al-Kashshafpar Zamakhshari, Commentaire sur le verset 42:23, Vol. 4, p. 220.

Le chasseur bombardier de fabrication iranienne "Qaher 113" sera dévoilé au troisième jour des cérémonies visant à commémorer le 34 ème anniversaire de la victoire de la révolution islamique en présence du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

Le chasseur iranien Saegheh a précédé la fabrication de Qaher 113 et il a été testé qvec succès au cours des manœuvres militaires Velayat 4.

Le Saegheh est un avion de combat iranien conçu par les spécialistes de l'Université d'ingénierie aéronautique Shahid Sattari et la Iran Aircraft Manufacturing Industrial Company (en) (HESA), officiellement sans l'assistance de spécialistes étrangers.

Il s'agit d'un chasseur ayant repris la structure du chasseur Azarakhsh, version iranienne du F-5 biréacteur et possédant deux dérives similaires à celles du F/A-18. Les vidéos le concernant l'ont vue emportant des pods de roquettes. Trois exemplaires ont participé à un défilé aérien en 2007.

Et donc, Qaher 113 sera le second avion de chasse iranien, made in Iran mais jouissant « de capacités de combat et techniques inégalées dans l’industrie militaire aéronautique » ont rapporté des sources iraniennes.

Par ailleurs, le président Ahmadinejad a déclaré que «les ennemis ont été vaincus face à la volonté du peuple iranien», lors de l’inauguration du projet de production d’essence, dans la raffinerie de la ville d’Abadan, située dans le Sud-Ouest de l’Iran.

« Les ennemis de la nation iranienne rejoindront avec humiliation et honte les poubelles de l’histoire », a-t-il souligné.

«Les jeunes scientifiques iraniens déjoueront les complots de l’Arrogance et des ennemis» a-t-il précisé.

Et de conclure : «La Révolution islamique iranienne a été une explosion de lumière qui a ouvert de nouveaux horizons à l’humanité face aux Arrogants».

Cela dit, le vice-ministre iranien des affaires étrangères, Amir-Abdollahian a conseillé les Israéliens de ne point se fier aux missiles Patriot.

"Je conseille aux Israéliens de ne pas se laisser bernés par les missiles Patriot de la Turquie, car ces missiles ont bien montré leurs limites pendant la guerre de huit jours".

Votre question à quatre volets :

1 – Est-ce que chaque année lors des nuits de Kadr, les anges présentent t-ils toujours les registres de nos actes à l’imam pour qu’ils les signent ?

2 –La nuit de Kadr existait t-elle avant l’islam ?

3 – En cas de réponse affirmative, vers qui descendaient ses anges lors de la période d’intervalle ?

4 – Y a-t-il une incompatibilité entre la signature de la mesure des actes annuels des croyants lors de la nuit de Kadr avec l’unicité de Dieu ?

a- Conformément à ce qui ressort des hadiths authentiques, les affaires de tous les hommes sont présentées au prophète ainsi qu’à l’imam infaillible, la preuve de Dieu. Et étant donné que l’imam est la preuve de Dieu sur terre, c’est à lui que les choses sont présentées. L’imam Jawad (as) rapporte de l’imam Ali ibn Abou Talib (as) qu’il a dit à Ibn Abbas : « chaque année, il y a une nuit de Kadr et lors de cette nuit, Dieu fait descendre toutes les affaires qui se dérouleront dans l’année en cours et après le messager de Dieu, il y a des gens qui sont chargés de recevoir ce dossier des affaires des gens au cours de l’année. Ibn Abbas demande alors à l’imam, de qui s’agit t-il ? L’imam Ali (as) répondit : « moi et onze personne parmi les enfants qui seront des imams, nous parlons avec les anges. »[1]

b- la nuit de Kadr existait t-elle dans les communautés précédentes ?

Selon ce qui ressort clairement de beaucoup de hadiths et traditions au sujet des circonstances de la révélation du verset « mieux que mille mois »[2], il s’agit des providences divines qui descendent sur cette communauté. De même qu’on note dans un hadith du prophète dans lequel il est écris : «Dieu a donné comme cadeau à ma communauté la nuit de Kadr et cela n’a jamais été donné à ceux qui étaient avant »[3]

Certes par rapport à ce qui apparait dans la Sourate Kadr, on a l’impression que la nuit de Kadr n’a pas uniquement été réservée à l’époque de la descente du coran et à l’époque du prophète de l’islam. Tous les ans depuis l’époque du prophète (ç), cela se répète et continuera ainsi jusqu’à la fin du monde.

L’emploi du temps présent (تَنَزَّلُ) traduit une forme de continuité et lorsqu’on lit également le passage formé de la phrase nominale « سَلَامٌ هِیَ حَتَّى مَطْلَعِ الْفَجْرِ » (paix jusqu’à l’apparition de l’aube), traduit également la continuité.

En plus plusieurs hadiths au sujet desquels on affirme qu’ils atteignent une certaine fréquence confirment également cette idée.[4]

c- Et si nous n’admettons pas cela et disions que la nuit de Kadr existait dans les communautés d’avant, nous devons savoir que selon les arguments rationnels et textuels, la terre n’a jamais été vide sans un guide de Dieu (le prophète ou son successeur) et lorsqu’on parle de période d’intervalle, cela ne veut pas dire une période pendant laquelle il n’y a pas de guide de Dieu sur terre. Mais plutôt une période à laquelle Dieu n’a plus envoyé de prophète entre l’espace de 600 ans (en ce qui concerne le cas de Jésus (as) à Mohammad (ç)). Donc sans aucun doute, les successeurs de Jésus étaient les guides de Dieu sur terre. En guise d’explication, dans la Sourate Ma’ida, Dieu dit : «ö gens du livre, l’autre prophète vous est venu pour vous expliquer les réalités de l’intervalle de temps entre les prophètes. Prenez garde de dire que : «un annonciateur et un avertisseur ne nous est pas venu de la part de Dieu »[5]

Dans un espace de 600 ans environ entre le Messie et le prophète Mohammad (ç) on parle de période intermédiaire. De la même qu’on le remarque dans le verset évoqué, nous réalisons que dans cet intervalle, il n’y avait pas de prophète ni de messager. Il faut garder à l’esprit que le fait que les prophètes ne viennent pas ne signifient pas qu’il n’existe pas de guide de sur terre et qu’il y a une rupture de relations entre l’homme et Dieu.

La terre n’est jamais restée sans un guide de Dieu. L’imam Ali (as) dans ses propos à Koumeille dit : «Oui sur terre il n’a jamais manqué quelqu’un qui puisse tenir les flambeau de l’autorité divine que ce soit de manière évidente et solennelle que ce soit de manière discrète et cachée. Pour les dispositions, les préceptes et les signes de Dieu ne disparaissent pas… A travers eux, Dieu préserve ses preuves et ses signes afin qu’il les confie à des gens comme eux et que ces graines continuent à pousser dans le cœur des hommes semblables à lui… »[6]

Ainsi, nous pensons que le premier homme fût la première preuve divine sur terre et que le dernier homme sera également la preuve divine sur terre.

Il n’y a aucun doute qu’à la période intermédiaire (intervalle), c’est-à-dire le vide qu’il y eut entre la mission prophétique du Messie et le prophète Mohammad (ç), la terre avait un guide de Dieu. Dans un hadith de l’imam Reza (as), il est écrit : «la terre n’est jamais restée vide quelle que soit l’époque sans un guide de Dieu sur la création »[7]

Certes il est possible que nous n’ayons aucune idée de leur nom de la même manière que nous ne connaissons que n’avons mémorisé les noms d’un petit nombre parmi les 124000 prophètes.

D’autre part, il est possible que le guide de Dieu soit un messager, un prophète ou son successeur car chaque prophète avait un successeur. Les chiites et les sunnites ont un hadith dans lequel il est écris : «chaque prophète avait son successeur »[8] raison pour laquelle les chiites pensent que Dieu a un guide sur terre quelle que soit l’époque et qu’il est l’intermédiaire par lequel la providence descend et grâce auquel la religion est préservée. Il est également la référence intellectuelle pour les gens.

Ainsi, on peut dire : «la descente des anges la nuit de Kadr à l’époque d’intervalle d’adressait aux guides de Dieu c’est-à-dire le successeur de Jésus).

Certes l’irrégularité que présente cette analyse est la suivante : « bien qu’à chaque époque Dieu a un guide sur terre qui est son auxiliaire, qui préserve la religion et représente la référence intellectuelle pour les gens, on peut ne pas avoir des preuves que les dossiers des actes des gens sont présentés à tous les successeurs des prophètes. Même si nous présentons le guide de Dieu. Mais étant donné que nous croyons que dans les communautés précédentes il n’existait pas de nuit de Kadr, aucun problème sérieux ne se présente ici.

4 – Est-ce que la signature et la détermination de la mesure des actes au cours annuels des hommes la nuit de Kadr ne présente pas une contradiction avec l’unicité de Dieu ?

La preuve Dieu c’est son calife et son représentant sur terre. Et tout ce qu’il fait c’est avec l’autorisation et la volonté de Dieu. Et cela influence de manière verticale. Ainsi, cela ne présente aucune contradiction avec l’unicité de Dieu. L’imam Mahdi (as) dit : «nos cœurs sont les récipients de la volonté divine. Et s’il veut, nous le voulons »[9]

Et si nous croyons que chaque année, les anges descendent avec le dossier de nos actes durant les nuits de Kadr auprès de l’imam du temps, et qu’il les signe, nous affirmons que cela se fait avec la volonté de Dieu et ne présente aucune contradiction avec l’unicité. Nous notons par exemple dans les propos de Jésus (as) : « je crée quelque chose qui donne la forme d’oiseau à partir de la boue, ensuite j’insuffle dessus et avec la permission de Dieu cela devient réellement un oiseau. Avec la volonté de Dieu, je donne la vue à un aveugle né et avec sa volonté, je soigne les lépreux et je ressuscite les morts »[10]. Cela ne présente aucune contradiction avec l’unicité de Dieu[11]

 

[1] - Id, page 532.

[2] - Dans certains ouvrages de Tafsir, il st écrit que le messager de Dieu a dit : «l’un des prophètes de enfants d’Israël portait les vêtements de guerre et ne l’avait enlevé après mille mois. Et il était constamment en Djihad ou toujours prêt à faire le Djihad pour la cause de Dieu. Les compagnons du messager étaient étonnés et nourrirent l’espoir d’avoir un tel mérite et un tel honneur. C’est alors que le verset suivant fût révélé : « la nuit Kadr est mieux que mille mois ». Dans un autre hadith, il est écris que le messager de Dieu avait parlé de quatre personnes parmi les enfants d’Israël qui avaient vécu quatre vingt ans d’adoration sans commettre aucun péché. Les compagnons nourrirent l’espoir en se disant Hélas s’ils pouvaient avoir cette chance ». Le verset suivant fût alors révélé. Tafsir Nemouneh, vol 27, page 183.

[3] - Tafsir Nemouneh, vol 27, page 190, Darul Koutoub ul Islamiyya, impression Téhéran, 1374 hégire solaire, 1ère impression.

[4] - Pour en savoir plus, consultez la question 312 du site 371 sur le thème le nombre des nuits de Kadr.

[5] - Sourate Ma’ida, verset 19.

[6] - Nahjul Balagha, (Feyz ul Islam), sagesse numéro 139.

[7] - Oyoun ul Akhbar Al Reza, Mohammad ibn Ali Sadouq, vol 2, page 121, les éditions Jahan, 1378 hégire solaire.

[8] - Al Mouj’am ul Kabir, de Tabarani, vol 6, page 221, Darul Ihya Al Touras Al Arabi, 1405 hégire lunaire.

[9] - Behar ul Anouar, Mohammad Baqir Majelisi, vol 52, page 51, 1ère impression, Mo’assassa Al Wafa, Liban, 1404 hégire lunaire.

[10] - Sourate Aali Imrane, verset 39.

[11] - Pour en savoir plus, consultez la question 903, fr1370, thème : définition de l’idolâtrie et ses différentes parties, question 14225 du site fr14012, thème : unicité et demander l’assistance à quelqu’un d’autre que Dieu.