تقي زاده

تقي زاده

mardi, 21 août 2018 12:36

L’administration Trump et l’Iran

Comme le président Reagan, le président Trump paraît anti-iranien. Mais peut-être en apparences seulement. Si le premier avait noué une alliance secrète avec l’imam Khomeiny, le second pourrait agir de même avec le parti de l’ancien président Ahmadinejad. C’est la thèse hétérodoxe de Thierry Meyssan.

Mike Pompeo annonce la création du « Groupe d’action pour l’Iran »

Le secrétaire d’État Mike Pompeo a annoncé, le 16 août 2018, la création d’un « Groupe d’action pour l’Iran » (Iran Action Group) chargé de coordonner la politique des États-Unis après leur retrait de l’accord 5+1 sur le nucléaire (JCPoA) [1].

Cette annonce intervient alors que le président Trump a de son côté décidé de surseoir sine die la mise en œuvre de son plan pour le Moyen-Orient (the deal of the century). Or, rien ne pourra changer en Palestine sans le soutien de l’Iran.

En outre, les autorités iraniennes ont rejeté l’offre de rencontre au sommet du président Trump.

Rappelons par ailleurs que le Traité JCPoA de Barack Obama n’est pas uniquement conçu pour s’assurer que l’Iran ne fabrique pas de bombe atomique. Ceci n’est qu’un prétexte. Son véritable but est d’empêcher ce pays de disposer de scientifiques de haut niveau et de concevoir des techniques de pointe [2]. Il a d’ailleurs contraint l’Iran à fermer plusieurs facultés.

Pour l’opposition démocrate US, l’administration Trump reprendrait la politique de changement de régime des néo-conservateurs, ainsi que le prouverait le choix de la date d’annonce : le 65ème anniversaire du coup d’État anglo-US contre le Premier ministre iranien Mohammad Mosaddegh. Toutefois, si l’« opération Ajax » de 1953 a bien inspiré les néo-conservateurs, elle est antérieure à leur mouvement et n’a aucun rapport avec eux. En outre, les néo-conservateurs ont certes servi le Parti républicain, mais également le Parti démocrate.

Lors de sa campagne électorale et de ses premiers jours à la Maison-Blanche, Donald Trump n’avait pas cessé de stigmatiser la pensée globaliste des néo-conservateurs et de jurer que jamais plus les États-Unis ne chercheraient à changer par la force des régimes dans des pays étrangers. Le secrétariat d’État affirme quant à lui que la coïncidence des dates est purement fortuite.

On appelle « néo-conservateurs » un groupe d’intellectuels trotskistes (donc opposés au concept d’État-nation), militants de Social Democrats USA, qui se rapprocha de la CIA et du MI6 pour lutter contre l’Union soviétique. Ils furent associés au pouvoir par Ronald Reagan, puis suivirent toutes les alternances politiques états-uniennes, restant au pouvoir avec Bush père, Clinton, Bush fils et Obama. Ils conservent aujourd’hui le contrôle d’une agence de Renseignement commune des « Cinq yeux » (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, UK, USA), la National Endowment for Democracy (NED) [3]. Partisans de la « révolution mondiale », ils ont popularisé l’idée de « démocratiser » des régimes par des « révolutions colorées », voire directement par des guerres.

En 2006, ils créèrent un Groupe pour la Politique et les Opérations en Iran et en Syrie (Iran Syria Policy and Operations Group) au sein de l’administration Bush Jr. Il fut dirigé par Elizabeth Cheney, la fille du vice-président Dick Cheney. Au départ, il fut hébergé au secrétariat de la Défense, puis transféré dans les locaux du vice-président. Il comprenait cinq sections. 
- Le transfert d’armes vers l’Iran et la Syrie depuis Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman ; 
- Le soutien aux trotskistes et alliés, en Iran (les Moujahideens du Peuple) et en Syrie (Riad al-Türk, Georges Sabra et Michel Kilo) ; 
- La surveillance des réseaux bancaires iraniens et syriens ; 
- L’infiltration des groupes pro-iraniens et pro-syriens au « Moyen-Orient élargi » ; 
- La pénétration des médias de la région pour y distiller la propagande US.

En 2007, ce groupe fut officiellement dissous. En réalité, il fut absorbé par une structure encore plus secrète chargée de la stratégie pour la démocratie globale (Global Democracy Strategy). Celle-ci, sous l’autorité du néo-conservateur Elliott Abrams (celui de l’« affaire Iran-Contras ») et de James Jeffrey, étendit ce type de travail à d’autres régions du monde.

C’est ce Groupe qui supervisa la planification de la guerre contre la Syrie.

La presse US, qui est violemment anti-Trump, avait présenté Elliott Abrams comme le premier possible secrétaire d’État de l’administration Trump, lorsque le nouveau président le reçut longuement à la Maison-Blanche. Il n’en fut évidemment rien.

Ce qui rend pourtant crédible l’accusation portée contre l’administration Trump de vouloir ressusciter cette stratégie, c’est que l’ambassadeur James Jeffrey, vient d’être nommé représentant spécial pour la Syrie.

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Le représentant spécial pour la Syrie, James Jeffrey, prête serment devant Mike Pompeo

Jeffrey est un « diplomate » de carrière. Il mit en place l’application des accords de Dayton, en Bosnie-Herzégovine. Il était en poste au Koweït lors de l’invasion iraquienne. En 2004, il supervisa sous les ordres de John Negroponte la transition entre l’Autorité provisoire de la Coalition en Iraq (qui était une société privée [4]) et le gouvernement iraquien post-Saddam Hussein. Puis il rejoignit le cabinet de Condoleezza Rice à Washington et participa au Groupe pour la Politique et les Opérations en Iran et en Syrie. Il fut l’un des théoriciens du redéploiement militaire US en Iraq (the surge) mis en œuvre par le général Petraeus. Il fut aussi adjoint du conseiller national de sécurité, Stephen Hadley, lors de la guerre en Géorgie, puis ambassadeur de Bush Jr en Turquie et d’Obama en Iraq.

Si l’on y regarde de plus près, toute sa carrière depuis la dissolution de l’URSS tourne autour de l’Iran, mais pas nécessairement contre lui. Par exemple, lors de la guerre de Bosnie-Herzegovine, l’Iran se battit, sous les ordres du Pentagone, aux côtés de l’Arabie saoudite. Par contre, en Iraq, Jeffrey s’opposa à l’influence de Téhéran. Mais lorsque la Géorgie attaqua l’Ossétie du Sud et l’Abkhasie, il ne défendit pas le président Saakachvili sachant qu’il venait de louer à Israël deux aéroports pour attaquer l’Iran.

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Brian Hook

Mike Pompeo a nommé Brian Hook à la tête du Groupe d’action pour l’Iran. C’est un interventionniste qui fut assistant de Condoleezza Rice, chargé des organisations internationales. Il était jusqu’à présent chargé d’élaborer les stratégies du département d’État.

Selon Pompeo, l’objectif de ce nouveau groupe n’est pas de changer le régime, mais de contraindre l’Iran à changer de politique. Cette stratégie intervient alors que la République islamique traverse une crise économique et politique majeure. Tandis que le clergé (doublement représenté par le cheik président et par l’ayatollah Guide de la Révolution) s’accroche au pouvoir, des manifestations secouent le pays contre lui. Contrairement à la vision que l’on en a en Occident, la révolution de l’ayatollah Khomeiny n’était pas cléricale, mais anti-impérialiste. Les protestations peuvent donc soit déboucher sur un changement de régime, soit sur la continuation de la Révolution khomeiniste, mais sans le clergé. C’est cette seconde option qui est représentée par l’ancien président Ahmadinejad (placé aujourd’hui en résidence surveillée) et son ancien vice-président Baghaie (emprisonné pour 15 ans et tenu au secret).

Le 21 mai dernier, Mike Pompeo présentait devant la Fondation Héritage [5] ses 12 objectifs pour l’Iran [6]. Au premier abord, il s’agissait d’une longue liste d’exigences impossibles à satisfaire. Cependant, en y regardant de plus près, les points 1 à 3 relatifs au nucléaire vont moins loin que le JCPoA. Le point 4 sur les missiles balistiques est inacceptable. Les points 5 à 12 visent à convaincre l’Iran à renoncer à exporter sa révolution par les armes.

Le 15 août, c’est-à-dire la veille de l’annonce de Pompeo, le Guide de la Révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, a reconnu s’être trompé en autorisant l’équipe de cheik Hassan Rohani à négocier l’accord JCPoA avec l’administration Obama [7]. Il faut savoir que le Guide avait autorisé ces négociations avant l’élection de Rohani et que celle-ci —ainsi que l’éviction du mouvement d’Ahmadinejad— avait fait partie des pourparlers.

Mahmoud Ahmadinejad, qui établit une distinction entre les politiques des présidents Obama et Trump, avait écrit au nouveau président juste après son élection [8]. Il y montrait qu’il partageait l’analyse de Donald Trump face au système global d’Obama-Clinton et ses dures conséquences à la fois sur le reste du monde et sur les citoyens états-uniens.

Lorsque les manifestations débutèrent, en décembre 2017, le gouvernement Rohani accusa Ahmadinejad d’en être responsable. En mars 2018, l’ancien président consomma sa rupture avec le Guide de la Révolution en révélant que son bureau avait détourné 80 milliards de rials de fondations caritatives et religieuses [9]. Deux semaines avant l’annonce de Pompeo, bien qu’en résidence surveillée, il appela à la démission du président Rohani [10].

Tout laisse donc à penser que si l’administration Obama soutenait Rohani, celle de Trump soutient le parti d’Ahmadinejad. De même que jadis le président Carter et son conseiller Brzeziński lançaient l’« opération Eagle Claw » contre la Révolution, tandis que le président Reagan soutenait l’imam Khomeiny (October surprise).

En d’autres termes, la Maison-Blanche pourrait se contenter d’un retour au pouvoir du parti d’Ahmadinejad, à la condition qu’il puisse s’engager à ce que l’exportation de la Révolution se poursuive uniquement par le débat d’idées.

L’auteur a vécu six mois en Iran. Il a conseillé le président Ahmadinejad lors de son discours de 2010 à l’Onu.

 

[1] “Remarks on the Creation of the Iran Action Group”, by Michael R. Pompeo ; “Briefing on the Creation of the Iran Action Group”, by Brian Hooks, State Department, August 16, 2018.

[2] « Qui a peur du nucléaire civil iranien ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 30 juin 2010.

[3] « La NED, nébuleuse de l’ingérence "démocratique" », « La NED, vitrine légale de la CIA », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie) , Réseau Voltaire, 6 octobre 2010.

[4] « Qui gouverne l’Iraq ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 13 mai 2004.

[5] « Le prêt-à-penser de la Fondation Heritage », Réseau Voltaire, 8 juin 2004.

[6] “Mike Pompeo at The Heritage Foundation”, by Mike Pompeo, Voltaire Network, 21 May 2018.

[7] « Le Guide de la Révolution iranienne rectifie son point de vue », Réseau Voltaire, 17 août 2018.

[8] “Letter by Mahmoud Ahmadinejad to Donald Trump”, by Mahmoud Ahmadinejad, Voltaire Network, 26 February 2017.

[9] « Ahmadinejad accuse l’ayatollah Khamenei de détournements de fonds », Réseau Voltaire, 22 mars 2018.

[10] « Iran : Ahmadinejad appelle le président Rohani à démissionner », Réseau Voltaire, 9 août 2018.

Le ministère iranien de la Défense et des forces armées et de la logistique a dévoilé le premier avion de chasse supersonique de conception iranienne. 

Il s'agit d'un avion de la 4e génération équipé de systèmes avioniques embarqués et de contrôle moderne sophistiqués, entièrement de fabrication nationale.  

L'avion de combat Kowsar ©Mashregh News

Cet avion, conçu et construit par les spécialistes de l'industrie aéronautique iranienne présente des avantages tels qu’une architecture avionique homogène. Il contrôle le tir de coup de feu par un système de données numériques militaires adapté à la 4e génération. Le Kowsar est équipé d’écrans multifonctionnels, de dispositifs pour calculs balistiques, de système de tir de haute précision et de radars multifonctions permettant un meilleur repérage de cibles.

L'avion de combat Kowsar en vol ©Mashregh News

Le Kowsar est un chasseur conçu pour des missions de couverture rapprochées. Cet engin place l’Iran parmi les rares pays qui disposent de la technologie de conception et de fabrication d'avions et de chasseurs de combat. En 2017, l'Iran a dévoilé un avion d'entraînement du même nom. 

L'avion de chasse russe Su-57 de cinquième génération fait preuve d’une performance satisfaisante lors d’une mission de combat en Syrie, a déclaré dimanche 19 août un haut responsable russe.

« Le Su-57 a réussi la première étape d’essais en état de vol, démontrant toutes les caractéristiques envisagées », affirme un parlementaire russe, cité par le journal en ligne Al-Masdar News.

 
mardi, 21 août 2018 12:33

Russie: le Karakurt prêt à l'export

Le directeur général de la compagnie russe Almaz, spécialisée dans la défense et l’armement, a espéré que les corvettes du projet 22800, baptisé Karakurt, qui sont en cours de construction pour la marine russe, seront exportées vers d’autres pays dont l’Iran.

" Nous nous attendons à des demandes exceptionnelles de la part de nos anciens partenaires dans le secteur de l’industrie militaire", a déclaré Leonid Grabovets.

Les pays en question sont d’Asie-Océanie : le Vietnam, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, l’Algérie et l’Iran.

Une des sociétés associées à la construction des corvettes du projet Karakurt devrait en exposer trois exemplaires au Forum international de l'armée qui se déroulera du 21 au 26 août à Moscou.

Le système de défense antimissile Pantsyr-ME est installé sur la superstructure arrière d’un des navires déjà prêt à l’exposition.

La corvette du projet Karakurt a une vitesse de 30 nœuds et peut peser jusqu’à environ 800 tonnes.

Avec 44 000 cas enregistrés en 2017, les sources militaires israéliennes font état d’une augmentation drastique du nombre de soldats en besoin de consultations psychologiques.

La santé mentale des militaires israéliens va de plus en plus mal, d'après des données publiées par le journal israélien Haaretz et qui montrent une augmentation de 40%, depuis 2010, du nombre de consultations psychologiques parmi les soldats israéliens en service obligatoire. Il s'agit d'informations révélées dans un article paru dans le journal Maarachot sous la plume de Leah Shelef,  chef de la branche psychologique de l'armée de l'air israélienne.

Afin d’empêcher les prix de grimper en raison de la réduction potentielle de l’offre, les États-Unis ont offert lundi 11 millions de barils de brut de la réserve stratégique de pétrole (SPR) pour livraison du 1er octobre au 30 novembre selon l'annonce du département américain de l’Énergie.

Donald Trump, président américain a décrété de nouvelles sanctions contre les industries pétrolières de l’Iran, troisième pays exportateur du brut au monde, qui prendront effet en novembre.

 

Moscou organise conjointement en Sibérie avec Pékin et Oulan-Bator les plus grandes manœuvres depuis 40 ans.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a fait part du plus grand exercice militaire de ces 40 dernières années qui aura lieu dans un proche avenir avec la participation des forces terrestres, navales et aériennes russes.

Les forces militaires russes installées dans l’est de la Russie sont prêtes à prendre part aux vastes manœuvres Vostok 2018, prévues pour la fin août et début septembre en Sibérie, a précisé Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense.

Ces manœuvres se dérouleront sur 5 jours avec la participation des unités militaires chinoises et mongoles, ont annoncé des sources russes.

 

Le général Mark Milley, commandant en chef de l'armée de Terre américaine a rencontré, le dimanche 19 août, à Amman, le roi de Jordanie Abdallah II. Il a également rencontré Mahmoud Abdelhalim Farihat, le chef d'état-major de l'armée jordanienne. Trop de branle-bas de combat alors que de multiples informations faisaient état d'un accord secret Moscou/Washington au sommet de Helsinki, lequel aurait du sonner la fin de la présence US en Syrie, la fin du projet du démembrement syrien. Les Américains ne quitteront pas la Syrie où ils cherchent à en découdre avec l'axe de la Résistance. 

La semaine dernière, le commandant de la 5e flotte de la marine américaine avait rencontré, le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa.

 
Les différents états en Allemagne ont des positions différentes vis-à-vis des jours fériés accordés aux enfants et aux étudiants musulmans.

A l’approche de la fête de Ghorban (fête du hadj), les services culturels iraniens ont déclaré que les parents pouvaient obtenir une journée de congé aux différentes fêtes dans seulement 10 états.

À Hambourg et à Berlin, ces fêtes sont reconnues au même titre que les fêtes chrétiennes, et il suffit aux familles d’avertir l’école.

Dans certaines écoles, cette permission n’exige pas de demande spéciale pour les élèves de plus de 14 ans, et dans certains états, les directeurs sont libres d’accorder des congés comme ils l’entendent.

Étant donné que les élèves sont actuellement en vacances d’été, cette année, la participation des jeunes musulmans aux cérémonies de la fête de Ghorban ne pose pas de problème.

La cérémonie de la lecture du dua d'Arafa sera organisée ce mardi 21 août au centre islamique Imam Ali (as) à Stockholm, capitale suédoise.
Le centre islamique Imam Ali (as) à Stockholm a annoncé dans un communiqué que la cérémonie de la lecture du dua d'Arafa se tiendrait mardi 21 août à 17 heures locales.

Le centre Imam Ali (as) a félicité dans son communiqué l'arrivée de la Eid el Adha et annoncé que la prière de eid sera organisée mercredi à 10 heures locales dans ce centre.