تقي زاده

تقي زاده

lundi, 10 décembre 2018 08:07

CONCEPTS DANS LA VISION DE L'UNICITÉ

Sincérité et dévouement

La connaissance de Dieu a un effet spontané sur la personnalité de l'humain, sur son moral et sa moralité. L'ampleur de cette influence dépend de la force et de la fermeté de la foi de l'individu.

L’influence de la connaissance de Dieu sur l'homme s'exerce à des niveaux et des degrés différents. La distinction des humains entre eux selon la perfection humaine et le degré de leur proximité à Dieu dépend de ces degrés. Ce sont les degrés de la sincérité et du dévouement.

Pour clarifier ce concept, nous disons : lorsque nous nous dirigeons vers Dieu et que nous L’adorons, nous décidons qu'Il est Dieu, le Seul à mériter l'obéissance, que nous Lui sommes totalement soumis et qu'il ne faut pas adopter une telle attitude envers un autre que Dieu.

Quelle est l'ampleur de notre sincérité, lorsque nous le disons?

Quelle est l'ampleur de notre soumission à Dieu dans nos actes, quelle est l'ampleur de notre libération vis-à-vis d'autres que Dieu? Cela dépend du degré de notre foi. Il est évident que les individus ne sont pas égaux dans leur sincérité et leur dévouement.

Certains individus parviennent au degré où rien ne régit leur existence que la question de Dieu, ils ne sont dirigés, à l'intérieur comme à l'extérieur d'eux-mêmes, que par Dieu. Ni les passions ne peuvent les attirer ni l'individu ne peut les asservir. Ils ne permettent aux penchants de leurs âmes d'assouvir leurs désirs que dans la mesure où ils correspondent à la satisfaction de Dieu. La satisfaction de Dieu est évidemment la route qui fait parvenir l'homme à sa perfection réaliste. Ceux-là exécutent les ordres des individus comme les père et mère, ou le maître, en recherchant la satisfaction de Dieu et dans les limites autorisées par Dieu.

D'autres individus vont encore plus loin, ils ne demandent et aiment que Dieu. Dieu devient leur Aimé, leur Amant originel. Quant aux créatures de Dieu, ils les aiment parce qu'elles sont les effets de l'Aimé, les créatures et les signes de Dieu, qui suscitent le rappel de Dieu le Très-Haut.

D'autres s'élèvent encore plus et ne voient que Dieu et Ses manifestations, le monde devient, à leur yeux, un miroir où ils aperçoivent Dieu et Ses manifestations ... et C'est ce qu'exprime  ‘Alî b. Abi Tâlib, disant:

« Je ai vu aucune chose sans voir Dieu, devant elle et avec elle », Le dévot véritable est celui qui applique dans sa vie ce qu'il a évoqué avec Dieu, lors de ses actes de dévotion.»

L'adoration est pour le dévot véritable une promesse et la vie une scène de dévouement à cette promesse. Cette promesse inclut deux conditions essentielles :

La première: se libérer de tout pouvoir et de toute obéissance à un autre que Dieu, que cet autre soit son propre penchant ou les existants, choses ou personnes.

La seconde: se soumettre totalement à la volonté de Dieu, à Sa satisfaction et à celui qu'Il a délégué.

L'adoration véritable du dévot est un important facteur d'éducation. C'est une leçon pour apprendre à se libérer, à se débarrasser des chaînes, à se sacrifier, à aimer Dieu et l'ordre de Dieu, mais aussi à se solidariser, à aimer les gens du Vrai et à secourir les gens.

Il est clair, par conséquent, que l'Unicité musulmane refuse toute finalité autre que Dieu et décide que la réalité de l'accomplissement de l'homme et la réalité de l'accomplissement du monde sont une réalité en direction de Dieu (Nous sommes à Lui et à Lui nous revenons). Toute autre direction est fausse et contraire à la marche de la création vers sa perfection.

 Extrait du livre du concevoir le monde, La vision de l’Islam (par Professeur Mortada Motahari)

La voie de Dieu passe par les gens:

L’action pour soi-même est de l'égoïsme,

L’action pour les gens est de l'idolâtrie

L’action pour Dieu et pour les gens du polythéisme

Et l'action pour soi et pour les gens, dans la voie de Dieu, est Unicité et servitude.

 

Dans le noble Coran, le terme «  mukhlis » qui signifie celui qui, dévoue son acte à Dieu est différent de « mukhlas Il qui est l'individu pur de tout défaut et qui est pur pour Dieu. Il y a une différence entre le dévouement dans l'acte et la pureté dans toute l'existence.

Extrait du livre du concevoir le monde, La vision de l’Islam (par Professeur Mortada Motahari)

 

dimanche, 09 décembre 2018 08:28

Comment l’Occident dévore ses enfants

Pour Thierry Meyssan, en se dressant contre leurs institutions, les Français sont le premier peuple occidental à prendre des risques personnels pour s’opposer à la globalisation financière. Bien qu’ils n’en aient pas conscience et imaginent encore que leurs problèmes sont exclusivement nationaux, leur ennemi est le même que celui qui a écrasé la région des Grands lacs africains et une partie du Moyen-Orient élargi. Seuls les peuples qui comprendront la logique qui les détruit et la rejetteront pourront survivre à la crise existentielle de l’Occident.

La cause de la récession occidentale

Les relations internationales ont profondément changé avec la paralysie de l’Union soviétique en 1986, lorsque l’État ne parvint pas à maitriser l’incident nucléaire civil de Tchernobyl [1], puis avec la rétractation du Pacte de Varsovie, en 1989, lorsque le Parti communiste est-allemand [2] détruisit le Mur de Berlin, et finalement avec la dissolution de l’URSS, en 1991.

À ce moment, le président des États-Unis, George Bush Sr., a décidé de démobiliser un million de soldats et de consacrer les efforts de son pays à sa prospérité. Il a souhaité transformer l’hégémonie US dans sa zone d’influence en un rôle de leader de l’ensemble du monde et de garant de sa stabilité. En cela, il a jeté les bases d’un « Nouvel Ordre Mondial » d’abord dans son discours aux côtés du Premier ministre britannique Margaret Thatcher à l’Aspen Institute (2 août 1990), puis lors de son discours au Congrès (11 septembre 1990) annonçant l’opération « Tempête du désert » [3].

Le monde d’après l’Union soviétique est celui de la libre circulation non seulement des marchandises, mais aussi des capitaux mondiaux, sous le seul contrôle des États-Unis. C’est-à-dire le passage du capitalisme à la financiarisation ; non pas l’aboutissement du libre-échange, mais une forme exacerbée de l’exploitation coloniale à la totalité du monde y compris à l’Occident. En un quart de siècle, les grandes fortunes US vont être plusieurs fois multipliées et la richesse globale du monde va considérablement augmenter.

En laissant libre court au capitalisme, le président Bush Sr. espérait étendre la prospérité au monde. Mais le capitalisme n’est pas un projet politique, c’est juste une logique pour faire du profit. Or, la logique des multinationales US était d’accroitre leur profit en délocalisant leur production en Chine où c’était désormais possible et où les travailleurs étaient les moins payés au monde.

Très rares sont ceux qui ont mesuré le coût de cette avancée pour l’Occident. Certes des classes moyennes vont apparaître dans le tiers-monde —quoi que bien moins riches que les classes moyennes occidentales— permettant à de nouveaux États, principalement asiatiques, de jouer un rôle sur la scène internationale. Mais simultanément, les classes moyennes occidentales vont commencer à disparaître [4], rendant impossible la survie des institutions démocratiques qu’elles avaient façonnées. Surtout, les populations de régions entières allaient être entièrement écrasées, à commencer par celles des Grands lacs. Cette première guerre régionale va faire 6 millions de morts en Angola, au Burundi, en Namibie, en Ouganda, en République démocratique du Congo, au Rwanda et au Zimbabwe dans l’incompréhension et l’indifférence générales. L’objectif était de continuer à s’emparer des ressources naturelles de ces pays, mais en les payant toujours moins cher, donc en traitant plutôt avec des gangs qu’avec des États qui doivent nourrir leur population.

La transformation sociologique du monde est très rapide et sans précédent. Nous ne disposons pas aujourd’hui des outils statistiques nécessaires pour l’évaluer correctement. Cependant chacun perçoit la montée en puissances de l’Eurasie (non pas au sens gaullien « de Brest à Vladivostok », mais à celui de la Russie et de l’Asie sans l’Europe occidentale et centrale) à la recherche de liberté et de prospérité, tandis que les puissances occidentales, États-Unis compris, s’éteignent progressivement en limitant les libertés individuelles et en rejetant la moitié de leur population dans des zones de pauvreté.

Aujourd’hui, le taux d’incarcération des Chinois est quatre fois inférieur à celui des États-uniens, tandis que leur pouvoir d’achat est légèrement supérieur à celui des États-uniens. Objectivement, avec tous ses défauts, la Chine est devenue un pays plus libre et plus prospère que les États-Unis.

Ce processus était prévisible dès le début. Sa mise en œuvre fut longuement discutée. Ainsi, le 1er septembre 1987, un quadragénaire états-unien publiait une page de publicité à contre-courant dans le New York Times, le Washington Post et le Boston Globe. Il mettait en garde ses compatriotes contre le rôle que le président Bush père allait allouer aux États-Unis d’être responsables à leurs seuls frais du « Nouvel ordre mondial » en construction. Il fit beaucoup rire. Cet auteur, c’était le promoteur immobilier Donald Trump.

L’application du modèle économique aux relations internationales

Un mois après les attentats du 11 septembre 2001, le secrétaire US à la Défense, Donald Rumsfeld, désigna son ami l’amiral Arthur Cebrowski comme directeur du nouveau Bureau de transformation de la Force (Office of Force Transformation). Il devait changer la culture de la totalité des militaires états-uniens afin de leur permettre de répondre à un changement complet de leur mission.

Il n’était plus question d’utiliser les armées US pour défendre des principes ou des intérêts, mais de les instrumenter pour réorganiser le monde en le divisant en deux : d’un côté les États intégrés dans l’économie globalisée, de l’autre les autres [5]. Le Pentagone n’allait plus livrer des guerres pour s’emparer de ressources naturelles, mais pour contrôler l’accès des régions globalisées à ces ressources. Une division directement inspirée du processus de globalisation financière qui avait déjà jeté à la marge la moitié de la population occidentale. Cette fois, c’est la moitié de la population mondiale qui allait être exclue [6].

La réorganisation du monde a débuté dans la zone politique définie comme le « Moyen-Orient élargi », c’est-à-dire allant de l’Afghanistan au Maroc à l’exception d’Israël, du Liban et de la Jordanie. Ce fut la prétendue épidémie de guerres civiles en Afghanistan, en Iraq, au Soudan, en Libye, en Syrie et au Yémen qui a déjà fait plusieurs millions de morts [7].

Comme un monstre dévorant ses enfants, le système financier global basé aux États-Unis a connu sa première crise en 2008, lors de l’éclatement de la bulle des subprimes. Contrairement à une idée répandue, il ne s’agissait absolument pas d’une crise globale, mais exclusivement occidentale. Pour la première fois, les États de l’Otan subissaient les premières conséquences de la politique qu’ils soutenaient. Pourtant les classes supérieures occidentales ne changèrent rien de leur comportement, assistant avec compassion au naufrage des classes moyennes. La seule modification notable fut l’adoption de la « règle Volcker » [8] interdisant aux banques de profiter des informations obtenues de leurs clients pour spéculer contre leurs intérêts. Or, si les conflits d’intérêts ont permis à des voyous de s’enrichir rapidement, ils ne sont pas le fond du problème qui est beaucoup plus vaste.

La révolte des Occidentaux

La révolte des classes moyennes et populaires occidentales contre la classe supérieure globalisée a commencé depuis deux ans.

Conscient de la récession de l’Occident par rapport à l’Asie, le peuple britannique fut le premier à tenter de sauver son niveau de vie en quittant l’Union européenne et en se tournant vers la Chine et le Commonwealth (référendum du 23 juin 2016) [9]. Malheureusement, les dirigeants du Royaume-Uni ne parvinrent pas à conclure l’accord envisagé avec la Chine et rencontrent de graves difficultés à réactiver les liens du Commonwealth.

Puis, voyant l’effondrement de leur industrie civile, une partie des États-uniens vota, le 8 novembre 2016, pour le seul candidat à la présidence qui s’était opposé au Nouvel ordre mondial, Donald Trump. Il s’agissait de revenir au « rêve américain ». Malheureusement pour eux, si Donald Trump commence à remettre en question les règles du commerce globalisé, il n’a pas d’équipe autour de lui, hormis sa famille. Il ne parvient qu’à modifier, pas à changer, la stratégie militaire de son pays dont la presque totalité des officiers généraux ont adopté la pensée de Rumfeld-Cebrowski et ne s’imaginent plus dans un autre rôle que dans celui de défenseurs de la globalisation financière.

Conscients de la fin de leur industrie nationale et certains d’être trahis par leur classe supérieure, les Italiens votèrent, le 4 mars 2018, pour les partis anti-Système : la Ligue et du Mouvement 5 étoiles. Ces partis constituèrent une alliance pour mettre en œuvre une politique sociale. Malheureusement pour eux, l’Union européenne s’y oppose [10].

Alors qu’en France, des dizaines de milliers de PME sous-traitantes de l’industrie ont fait faillite au cours des dix dernières années, les prélèvements obligatoires, déjà parmi les plus élevés au monde, ont augmenté de 30 % durant la même période. Plusieurs centaines de milliers de Français descendirent soudainement dans les rues d’abord pour s’opposer à une fiscalité abusive, mais aussi pour rendre à nouveau possible de fabriquer dans le pays. Malheureusement pour eux, la classe supérieure française a été contaminée par le discours que les États-uniens rejettent. Elle s’efforce donc d’adapter sa politique à la révolte populaire et non pas d’en changer les fondements.

Si l’on aborde chacun de ces quatre pays de manière distincte, on expliquera différemment ce qui s’y passe. Mais si on les analyse comme un phénomène unique à travers des cultures différentes, on trouvera les mêmes mécanismes : dans ces quatre pays, consécutivement à la fin du capitalisme, les classes moyennes disparaissent plus ou moins vite et avec elles le régime politique qu’elles ont incarné : la démocratie.

Soit les dirigeants occidentaux abandonnent le système financier qu’ils ont construit et reviennent au capitalisme productif de la Guerre froide, soit il leur faut inventer une organisation différente à laquelle personne n’a songé jusqu’ici, soit l’Occident qui a dirigé le monde depuis cinq siècles s’enfoncera dans des troubles internes à long terme.

Les Syriens furent le premier Peuple non-globalisé capable de survivre et de résister à la destruction de l’infra-monde de Rumsfeld-Cebrowski. Les Français sont le premier peuple globalisé à se révolter contre la destruction de l’Occident, même s’ils n’ont pas conscience qu’ils luttent contre l’unique ennemi de l’ensemble de l’humanité. Le président Emmanuel Macron n’est pas l’homme de la situation, non pas qu’il soit responsable d’un système qui l’a précédé, mais parce qu’il est le pur produit de ce système. Face aux émeutes dans son pays, il a répondu depuis le G20 de Buenos-Aires que cette réunion était à ses yeux un succès (ce qu’elle ne fut pas) et qu’il allait avancer plus efficacement que ses prédécesseurs dans la mauvaise direction.

Comment sauver ses privilèges

Il semble que la classe dirigeante britannique ait sa solution : si Londres en particulier et les Occidentaux en général ne sont plus capables de gouverner le monde, il convient de faire la part du feu et de diviser le monde en deux zones distinctes. C’est la politique mise en œuvre dans les derniers mois de la présidence Obama [11], puis par Theresa May, et désormais par Donald Trump, avec leur refus de coopérer et leurs accusations à l’emporte-pièce d’abord contre la Russie et maintenant contre la Chine.

Il semble également que la Russie et la Chine, malgré leur rivalité historique, soient conscientes qu’elles ne pourront jamais s’allier avec des Occidentaux qui n’ont pas cessé de vouloir les dépecer. D’où leur projet de « Partenariat de l’Eurasie élargie » : si le monde doit se fracturer en deux, chacun doit organiser le sien. Concrètement cela signifie pour Pékin l’abandon de la moitié du projet de la « route de la soie » et son redéploiement avec Moscou dans la seule Eurasie élargie.

Déterminer la ligne de partage

Pour l’Occident et pour l’Eurasie élargie, il convient de déterminer le plus tôt possible la ligne de fracture. Par exemple, de quel côté l’Ukraine basculera-t-elle ? La construction par la Russie du pont de Kertch visait à couper le pays, à absorber le Donbass et le bassin de la mer d’Azov, puis Odessa et la Transnistrie. Au contraire, l’incident de Kertch organisé par les Occidentaux vise à faire entrer toute l’Ukraine dans l’Otan avant que le pays ne se fracture.

Puisque le bateau de la globalisation financière coule, beaucoup commencent à sauver leurs intérêts personnels sans prendre garde aux autres. D’où par exemple la tension entre l’Union européenne et les États-Unis. À ce jeu, le mouvement sioniste a toujours une longueur d’avance, d’où la mutation accélérée de la stratégie israélienne qui abandonne la Syrie à la Russie et se tourne à la fois vers le Golfe et vers l’Afrique de l’Est.

Perspectives

Compte tenu de ce qui est en jeu, il est évident que l’insurrection en France n’est que le début d’un processus beaucoup plus vaste qui va s’étendre à d’autres pays occidentaux.

Il est absurde de croire qu’à l’heure de la globalisation financière, un gouvernement quel qu’il soit puisse résoudre les problèmes de son pays sans remettre en cause les relations internationales et retrouver simultanément ses capacités d’action. Or, précisément, la politique étrangère est tenue hors du champ démocratique depuis la dissolution de l’Union soviétique. Il convient pourtant, d’urgence, de se retirer de presque tous les traités et engagements de ces trente dernières années. Seuls les États qui retrouveront leur souveraineté pourront espérer se rétablir.

[1] Selon Michaïl Gorbatchev, c’est cet événement qui a rendu possible la dissolution du Pacte de Varsovie et de l’Union soviétique dans la mesure où il a délégitimé l’État.

[2] Contrairement à une idée reçue en Occident, ce sont les nationalistes du Parti communiste est-allemand (et les Églises luthériennes) et non pas les anti-communistes (et les pro-US) qui ont renversé le symbole de la domination soviétique, le Mur.

[3] Le but principal de l’invasion de l’Iraq n’est pas de libérer le Koweït, mais d’instrumenter cette affaire pour constituer la plus vaste coalition possible sous commandement US, incluant l’URSS.

[4Global Inequality. A New Approach for the Age of Globalization, Branko Milanovic, Harvard University Press, 2016.

[5] « Le projet militaire des États-Unis pour le monde », par Thierry Meyssan, Haïti Liberté (Haïti) , Réseau Voltaire, 22 août 2017.

[6] Il est évident que les guerres de Bush Jr. et d’Obama n’ont jamais eu pour finalité d’étendre la démocratie. D’abord parce que par définition la démocratie ne peut émaner que du Peuple et non pas être imposée par des bombes. Ensuite parce que les États-Unis étaient déjà une ploutocratie.

[7] Je compte ici non seulement le million de morts des guerres elles-mêmes, mais aussi les victimes des désordres suscités par ces guerres.

[8] L’ancien président de la Réserve fédérale US, Paul Volcker, est au contraire un des architectes de la financiarisation globale. C’est lui qui poursuivit au nom de l’Onu les personnes et entités qui avaient aidé l’Iraq à contourner l’embargo des Nations unies (affaire « pétrole contre nourriture »). Volcker est une des principales personnalités de la Pilgrim’s Society, le club transatlantique présidé par le reine Elizabeth II. À ce titre, il devint le principal conseiller économique du président Barack Obama et composa une partie de son cabinet.

[9] « La nouvelle politique étrangère britannique », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juillet 2016.

[10] Remplaçant le Marché commun européen qui était un système de coopération entre États, l’Union européenne définie par le Traité de Maastricht est un État supranational sous protection militaire de l’Otan. Il a donc la possibilité de faire échec aux décisions nationales.

[11] « Deux mondes distincts », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie) , Réseau Voltaire, 8 novembre 2016.

« L’Iran et la Russie sont résolus à contrer les sanctions unilatérales des États-Unis. Par contre, les Européens n’ont pris aucune mesure pratique face aux sanctions anti-iraniennes de Washington », a fait savoir l’ambassadeur de Russie en Iran.

L’ambassadeur russe à Téhéran Levan Jagarian a souligné que l’Iran et la Russie, partageant de nombreux intérêts communs, sont tous les deux dans un même bateau. S’attardant sur le mécanisme européen après le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, il a souligné que rien de bon ne s’était passé et que les promesses des Européens n’ont pas été tenues.

« Ils auraient dû dévoiler leur paquet de mesures avant la restauration du deuxième train de sanctions US contre l’Iran, mais sans résultat. Lors des consultations avec la partie russe, les Européens ont annoncé avoir tenté de présenter un véhicule financier « Special Purpose Vehicle » (SPV), mais ils n’ont pas encore précisé de date pour son entrée en vigueur », a-t-il indiqué.    

 

La Russie a déclaré que son avion de combat furtif Su-57 serait équipé de missiles hypersoniques qui avec une porté de 1 200 milles et similaires au missile hypersonique Kinzhal, était (serait) capable d’atteindre une vitesse de Mach 10.

Conformément au programme d'armement de la Russie pour 2018-2027, les chasseurs russes de cinquième génération « Su-57 » seront équipés de missiles hypersoniques, capables de vaincre toutes les systèmes de défense antiaérienne américaine, a déclaré à TASS News une source de l'industrie de la défense russe.

Les missiles en question devront être une version plus petite du Kinzhal pour s’adapter au Su-57.

Un avion-espion américain a été repéré, ce samedi 8 décembre, près des frontières syriennes, en train de voler près des bases aérienne et navale de la Russie en Syrie.

Al-Masdar News a signalé que ce vol de reconnaissance avait eu lieu après que le ministère russe de la Défense a déclaré fin octobre que l’avion américain Poséidon 8 contrôlait manuellement les drones qui ont mené une attaque massive contre la base aérienne russe de Hmeimim, en Syrie.

Un avion américain de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine Poseidon P-8A a effectué un vol de reconnaissance près de la côte syrienne où se trouvent la base aérienne Hmeimim des Forces aérospatiales russes et la base de la marine russe à Tartous, selon l’IntelSky.

L’avion portant le numéro 168848 a quitté vendredi la base aérienne de Sigonella en Sicile et a survolé pendant plus de trois heures les eaux internationales de la Méditerranée orientale, le long de la côte syrienne.

 

 

Israël est prêt à élargir son action contre les tunnels du Hezbollah, quitte à passer « de l’autre côté de la frontière » si cela s’avère nécessaire, a affirmé vendredi le ministre israélien des Renseignements, Yisraël Katz, alors que l’armée israélienne poursuivait son opération à la frontière avec le Liban, lancée mardi.

« Si nous pensons que pour contrecarrer les tunnels, nous avons besoin d’opérer de l’autre côté (au Liban, ndlr), alors nous opérerons de l’autre côté de la frontière », a estimé Katz à Radio Tel-Aviv.

Parallèlement et selon des informations rapportées par l’Agence nationale de l’information (ANI, officielle) du Liban, deux des excavatrices utilisées par l’armée israélienne dans le cadre de son opération « Bouclier du Nord » ont franchi la ligne de démarcation technique proche de la ligne bleue, accompagnées d’une patrouille et de deux véhicules militaires. L’ANI rapporte qu’une de ces deux excavatrices est allée jusqu’à dépasser la ligne bleue de 100 mètres. Vers 17h, les travaux d’excavation se sont terminés et tous les véhicules se sont repliés vers le territoire israélien.

Israël avait lancé mardi une opération baptisée « Bouclier du nord » pour démanteler des tunnels d’attaque attribués au Hezbollah.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a prétendu que le Hezbollah envisageait de faire passer par les tunnels des brigades entières pour « s’emparer d’une partie des territoires, procéder à des enlèvements et à l’assassinat des Israéliens ». Il a également tenté de faire croire que les tunnels du Hezbollah dans la bande de Gaza sont plus grands que ceux du Hamas, d’où peuvent circuler des voitures et des motos.

Par ailleurs, selon une autre dépêche, l’ambassadrice libanaise auprès des Nations unies, Amal Mudallali, a déposé une plainte auprès de cette institution, contre le piratage par Israël du réseau téléphonique de son pays dans le cadre de l’opération « Bouclier du Nord ».

Amal Mudallali au siège de l’ONU, le 25 janvier 2018. (Twitter)

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, Mudallali a déclaré que Beyrouth condamnait avec la plus grande fermeté la campagne politique et diplomatique menée par le régime sioniste.

Le Liban condamne en effet l’action de Benjamin Netanyahu qui a emmené jeudi dernier des diplomates basés en Israël à la frontière avec le Liban pour leur montrer les tunnels souterrains, les exhortant à condamner et à sanctionner le mouvement libanais pour ses « agissements agressifs ».

« Cette campagne est accompagnée par un certain nombre d’actes extrêmement graves, dont le plus récent est qu’Israël a violé le réseau de communication libanais en piratant le réseau téléphonique et en envoyant des messages enregistrés à des habitants du sud du village de Kafr Killa, les mettant en garde contre des explosions imminentes sur le territoire libanais susceptibles de mettre leur vie en danger », indique la lettre.

L’ambassadrice libanaise auprès des Nations unies a ensuite appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à « prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à cette campagne systématique menée par Israël et aux violations persistantes de la souveraineté libanaise qui constituent une menace pour la sécurité et la stabilité de la région tout entière ».

Le président du Conseil des relations étrangères aux États-Unis, Richard N. Haass a fait allusion aux évolutions rapides en cours en Europe et à l'effondrement de la situation dans certains pays importants du Continent vert, qualifiant ces événements de « répétition de l'histoire ».

Selon l’agence de presse iranienne Fars, alors que certains pays européens font face à des protestations sociales notamment en France où la capitale est depuis quelques semaines le théâtre d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, le président du Conseil des relations étrangères américaines a publié un tweet dans lequel il a reconnu que l’Europe était devenue la région la plus instable au monde.

Les États-Unis menacent Israël d’un gel de ses transactions s’il se mettait à vendre des F-16 « optimisés » à la Croatie. 

Israël et la Croatie ont convenu en effet d’un accord d’armement, d’un montant de 500 millions de dollars, pour la vente d’avions de combat F-16 fabriqués aux États-Unis, mais rénovés et modernisés par Israël.

L’affaire n’est pas allée sans provoquer la colère des États-Unis qui, eux aussi, « se battaient pour remporter “cet appel d’offres”. ».

Ankara demande à Washington de renoncer aux postes d’observation en Syrie alors que le représentant spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey, tente de persuader les autorités turques de l’utilité de leur mise en place. 

Jeffrey était à Ankara vendredi pour la troisième réunion du groupe de travail turco-américain sur la Syrie, au cours de laquelle les deux « alliés » sont convenus d’accélérer « d’ici la fin de l’année » la mise en œuvre de la feuille de route sur Manbij, une région du nord de la Syrie contrôlée par les YPG et où se trouvent des soldats américains. Jeffrey s’est entretenu avec le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar ainsi qu’avec les responsables du Renseignement turc.

Le représentant spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey.

Le ministre turc de la Défense avait déjà vivement critiqué le 24 novembre la mise en place de ces postes d’observation à l’Est de l’Euphrate, annoncée quelques jours auparavant par Washington, qui visent à rassurer la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Interrogé par les journalistes, James Jeffrey a souligné le renforcement des relations turco-américaines en vue de résoudre la crise en Syrie en affirmant que « le soutien des USA aux Kurdes syriens est tactique et provisoire ».

Il a assuré que le modèle suivi à Manbij avec la Turquie peut être un modèle qui pourrait apporter la paix dans l’ensemble de la Syrie.

Quant à l’instauration des postes d’observation à l’est de l’Euphrate, elle « a pour objectif de garantir la sécurité dans la région, y compris celle de la Turquie. Le but est d’empêcher les tirs de harcèlement en direction de la Turquie », a-t-il indiqué.

Les médias proches du Parti de la justice et du développement (AKP) ont vivement critiqué cette initiative des États-Unis et réaffirmé que le général Hulusi Akar avait exigé, lors d’un entretien houleux avec James Jeffrey, l’arrêt immédiat de ce projet qui est en cours de réalisation. 

En outre, un groupe d’étudiants nationalistes turcs se sont rassemblés devant le ministère des Affaires étrangères de leur pays en signe de protestation contre le soutien des USA aux milices kurdes qui opèrent dans le nord de la Syrie et pour dénoncer aussi la visite de James Jeffrey en Turquie.

Sous l'impulsion de l'ambassadrice américaine sortante, Nikki Haley, l'Assemblée générale de l'ONU est appelée jeudi à voter une résolution condamnant les tirs de roquettes vers Israël du mouvement islamiste palestinien Hamas, sans garantie toutefois qu'une majorité suffisante permettra son adoption.
Si le texte est approuvé, il s'agira de la première condamnation par l'ONU du Hamas, une organisation qui dirige la bande de Gaza depuis 2007. Pour son projet, la diplomate américaine a obtenu, après un léger ajout de langage, un rare soutien unanime de l'Union européenne.

Le vote est prévu à partir de 20H00 GMT. Des manoeuvres pourraient toutefois enrayer l'un des derniers faits d'armes à l'ONU de Nikki Haley qui a récemment annoncé quitter ses fonctions en fin d'année.

Ce serait alors "perdant-perdant" pour tout le monde, résume sous couvert d'anonymat un spécialiste du dossier.

Selon des diplomates, Nikki Haley, soutien inconditionnel d'Israël, semble avoir fait de cette condamnation du Hamas "une affaire très personnelle". "Elle veut partir (de l'ONU) avec quelque chose", estime l'un d'eux.

"Personne à Washington ne lui demandait d'adopter une résolution sur le sujet", ajoute un autre diplomate. "Le consensus actuel (là-bas) est plutôt de considérer que les Nations unies ne servent à rien et que ce n'est pas une condamnation de l'Assemblée générale qui va résoudre le problème".


- "Bazar" -

Lors des négociations, l'Union européenne qui réclamait le rappel des paramètres de paix ,solution à deux Etats, frontières de 1967, Al-Qods (Jérusalem)..., n'a pu obtenir que l'ajout dans le texte d'une vague mention espérant une solution s'appuyant sur "les résolutions pertinentes de l'ONU" mais sans préciser lesquelles.

Alors que les Palestiniens entendaient mardi amender le texte pour détailler ces résolutions - en incluant notamment celles sur la fin de l'occupation israélienne, le statut d'Al-Qods (Jérusalem-Est) ou la solution de deux Etats dans les frontières reconnues en 1967 -, les Européens ont réussi mercredi à les convaincre de prévoir une résolution séparée, selon des diplomates.
 
En échange, l'Union européenne s'est engagée à la soutenir comme elle a promis de le faire pour le texte américain, a-t-on précisé de mêmes sources.

Pour les Palestiniens, relève un diplomate, vouloir l'adoption d'un amendement à un texte pour ensuite tenter de faire échouer l'approbation de ce dernier était une stratégie "un peu tortueuse".

Car les Palestiniens pourraient réclamer une majorité des deux tiers pour que le texte de Nikki Haley soit considéré comme adopté. Cette règle des deux tiers supplante celle de la majorité simple dès lors que le sujet est jugé "important".

Pour les Américains, ce n'est "pas génial" non plus, poursuit la même source diplomatique. Avec la règle des deux tiers, ils risquent de ne pas avoir de majorité, même s'ils pourraient toujours "crier victoire" en soulignant avoir une majorité de pays en leur faveur.

"Sur le fond, tout cela est très peu lisible", déplore le spécialiste du dossier en parlant de "bazar".

Cerise sur le gâteau de la complexité, une lettre inédite du chef du Hamas, Ismail Haniya, à la présidence de l'Assemblée générale de l'ONU pour se plaindre de la démarche américaine, n'est jamais arrivée à destination.

Remise le 28 novembre au représentant de l'ONU à Gaza, la missive a été transmise comme le veut la procédure au seul pouvoir légitime reconnu par les Nations unies, à savoir l'Autorité palestinienne. Cette dernière l'a toujours en mains, selon une source onusienne.