La guerre d’Ukraine n’a lieu qu’en raison d’abord de l’ignorance des Occidentaux de ce qui se passait en Ukraine et d’autre part d’une série de quiproquos et de méprises. Les Occidentaux, centrés sur eux-mêmes, incapables de penser comme leurs interlocuteurs, n’ont cessé de se tromper. Finalement, lorsque les opérations militaires prendront fin et que les Russes auront atteint leurs objectifs publiquement énoncés dès le premier jour, ils pourront même se persuader d’avoir gagné. En définitive, la seule chose qui compte pour les Occidentaux, ce n’est pas d’épargner des vies humaines, mais d’avoir la conviction de se tenir du bon côté de l’Histoire.

تقي زاده
Ukraine : quiproquos, méprises et incompréhensions
La guerre en Ukraine est interprétée très différemment selon que l’on est Occidental ou Russe. L’expérience précédente de chacun conditionne son interprétation des mots et des événements. De fait, nul ne réagit aux mêmes choses et recherche pas les mêmes informations que les autres. En définitive, les deux camps n’ont plus du tout la même perception de la réalité. Cette succession de quiproquos et de méprises enclenche une incompréhension qui peut favoriser involontairement un conflit majeur.

LES BANDÉRISTES
Les deux camps, qui ont combattu côte à côte face au nazisme, n’ont pas du tout vécu la même chose durant cette période et par conséquent n’en ont pas le même souvenir.
La presse russe ne distingue pas les bandéristes des nazis. Il s’agit pour elle de réveiller le souvenir de la « Grande Guerre patriotique » (dite en Occident : « Seconde Guerre mondiale »). Lorsque l’Allemagne attaqua la Russie, en juin 1941, celle-ci n’était pas du tout prête. Le choc fut désastreux. Staline ne parvint à unir son peuple qu’en s’alliant avec l’Église orthodoxe qu’il avait jusque-là combattue et en libérant ses opposants politiques condamnés au Goulag. Évoquer aujourd’hui cette période, c’est prendre l’engagement de reconnaître à chacun sa place pourvu qu’il défende la Nation.
Les Russes perçoivent les bandéristes/nazis contemporains comme des dangers existentiels contre leur peuple. Ce faisant, ils ont raison car les nationalistes ukrainiens considèrent qu’ils sont « nés pour éradiquer les Moscovites ».
Par conséquent, toutes les attaques occidentales contre la personne de Vladimir Poutine sont décalées et inopérantes. Pour les opposants russes, ce n’est plus le sujet. Qu’ils l’apprécient ou le combattent, Poutine est leur chef comme Staline l’avait été à partir de juin 1941.
La presse occidentale, quant à elle, assimile aussi les bandéristes aux nazis, mais c’est pour en relativiser plus facilement l’importance. Dans le souvenir des populations d’Europe de l’Ouest, le nazisme ne menaçait que des minorités. Les malades mentaux et les vieillards malades incurables d’abord, puis les juifs et les tsiganes ont été séparés du lot pour disparaître « dans la nuit et le brouillard ». Au contraire, les Slaves se souviennent d’armées qui avançaient en rasant un à un tous les villages qu’elles prenaient. Nul ne pouvait survivre. Non seulement le nazisme fait moins peur aux Européens de l’Ouest, mais les Anglo-Saxons suppriment discrètement les symboles qui pourraient raviver cette mémoire. Par exemple, les conseillers en communication britanniques ont modifié fin mai l’écusson du régiment Azov. Ils ont substitué au crochet du loup (Wolfsangel) associé à la division SS Das Reich, trois épées en trident évoquant la République nationale ukrainienne (1917-20). Ce faisant, ils ont fait disparaître un insigne nazi pour le remplacer par un insigne anti-bolchévique. Or, dans l’imaginaire ouest-européen, on assimile l’Union soviétique à la Russie, ignorant que la majorité des dirigeants soviétiques n’étaient pas russes.
Les conseillers en communication britanniques assurent que les bandéristes/nazis ukrainiens sont comparables aux nazis occidentaux actuels : des groupuscules marginaux d’enragés. Ils ne nient pas leur existence, mais laissent à penser qu’ils n’ont aucune importance. Aussi font-ils disparaître à la fois les traces de leur activité parlementaire et gouvernementale depuis l’indépendance de 1991 et les images des monuments qui leur ont été élevés depuis un peu partout dans le pays.
De 1991 à 2014, les journaux du monde entier ont ignoré la lente reformation des bandéristes en Ukraine. Cependant en février 2014, lors du renversement du président élu Viktor Ianoukovytch tous les journalistes qui couvraient la « Révolution de la dignité » ont été frappés par le rôle central de milices d’extrême-droite dans les manifestations. Les médias du monde entier ont produit des reportages sur ces étranges « nationalistes » arborant des croix gammées. Mais la presse occidentale a brusquement cessé ses investigations, un mois plus tard, lorsque la Crimée, refusant l’arrivée au pouvoir de ces extrémistes, proclama son indépendance. Continuer à rendre compte de la dérive de l’Ukraine aurait été donner raison à la Fédération de Russie qui avait accepté son rattachement. À partir de là et durant 8 ans, aucun média occidental n’a enquêté par exemple sur les accusations d’enlèvement et de torture à grande échelle qui ont parcouru le pays. Parce qu’ils ont délibérément ignoré les bandéristes durant cette période, ils ne sont plus capables d’estimer leur rôle politique et militaire aujourd’hui.
Cet aveuglement se poursuit avec l’évolution du pouvoir ukrainien durant la guerre. La presse occidentale ignore tout de la dictature mise en place : confiscation par l’État de tous les médias, arrestation des personnalités d’opposition, confiscation des biens des personnes évoquant les crimes historiques des bandéristes et des nazis, etc. Au contraire, la presse russe ne manque rien de cette soudaine évolution et se morfond d’avoir fermé les yeux durant des années.
Pour notre part, nous avons écrit —avec retard— l’histoire des bandéristes ; un sujet auquel aucun livre n’a été consacré, signe que l’Ukraine sous cet angle ne passionnait personne. Notre travail, traduit en une dizaine de langues, a fini par toucher de nombreux responsables militaires et diplomates occidentaux. Ces derniers font désormais pression sur leurs gouvernements pour qu’ils ne soutiennent plus ces ennemis de l’humanité.

LA CRÉDIBILITÉ DES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX ET RUSSES
Il y a deux manières d’évaluer la crédibilité d’un dirigeant : on examine soit ses bonnes intentions, soit son bilan. Les Européens de l’Ouest, qui se sont placés sous la protection des États-Unis, ont la conviction de ne plus faire l’Histoire, mais de la subir. Ils n’ont donc plus besoin de dirigeants politiques comme au siècle dernier. De fait, ils n’élisent plus que des gestionnaires se présentant comme pétris de bonnes intentions. Au contraire, les Russes, après l’effondrement de leur pays durant les années Eltsine, ont voulu restaurer leur indépendance et finalement couper avec le libéralisme US auquel ils avaient cru une décennie. Pour cela, ils ont élu et réélu Vladimir Poutine, dont ils vérifient l’efficacité. Leur pays s’est ouvert à l’étranger tout en devenant auto-suffisant en de nombreux domaines, y compris alimentaire. Ils interprètent les sanctions de l’Otan non pas comme des punitions, mais, sachant que l’Alliance atlantique ne représente que 12 % de la population mondiale, comme une fermeture de l’Occident au reste du monde.
Indépendamment des régimes politiques, les dirigeants civils qui cherchent à rassembler leur peuple le plus largement possible s’interdisent de mentir pour conserver la confiance de leurs concitoyens, au contraire ceux qui sont au service d’une minorité pour exploiter la majorité sont tenus de mentir pour ne pas être renversés. Par ailleurs, les dirigeants militaires s’ils ont tendance à prendre leurs rêves pour des réalités, donc à mentir, en temps de paix, sont tenus de coller au plus près des réalités en temps de guerre pour vaincre.
Les Occidentaux sont marqués par un très fort traumatisme vécu lors des attentats du 11 septembre 2001 et de la prestation du secrétaire d’État états-unien, le général Colin Powell, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le 5 février 2003. Ils ont d’abord tremblé durant les attentats de New York, en voyant les gens qui se jetaient par les fenêtres, puis les tours qui s’effondraient avant de réaliser que les explications qu’on leur donnait ne tenaient pas la route. Une défiance s’est installée entre eux et les dirigeants qui faisaient mine de croire à ces fariboles [1]. Puis ils ont cru ce que leur disait un général parce qu’un militaire ne pouvait pas mentir à propos d’une très grave menace sécuritaire. Enfin, ils sont devenus dépressifs lorsqu’ils ont constaté que toute cette mise en scène n’était qu’une excuse pour renverser un gouvernement qui résistait aux USA et s’emparer des richesses pétrolières et financières de son pays. C’est que le discours du général Powell [2] avait été écrit par des politiciens civils, les Straussiens de l’Office of Strategic Influence (OSI) comme, honteux, il l’avoua plus tard. Cette confiance mal placée à coûté la vie à plus d’un million de personnes [3]. Depuis 2003, les Occidentaux n’ont plus confiance dans la parole donnée par leurs dirigeants ; un phénomène un peu moins marqué en France dans la mesure où ce pays fut le seul à contredire publiquement le général Powell.
Au contraire, les Russes font la distinction entre ceux de leurs dirigeants qui tiennent le même discours que les autres et ceux qui défendent l’intérêt collectif. Ils ont d’abord cru, dans les années 2000, au discours occidental et espéré connaître eux aussi la liberté et la prospérité. Mais ils ont vécu un effroyable effondrement tout en observant quelques voyous s’approprier leur richesse collective. Ils se sont alors tournés vers des valeurs sûres : des concitoyens soucieux de l’intérêt général et formés par le KGB. Ils vivent aujourd’hui en espérant être délivrés de ce qui reste de cette période d’égarement : des oligarques installés à l’étranger et une certaine bourgeoisie mondialiste à Moscou et à Saint-Petersbourg. Ils perçoivent les premiers comme des voleurs et se félicitent que leur biens, déjà perdus pour le pays, soient saisis par les Occidentaux. Quant aux seconds, ils savent qu’il n’en existe pas seulement chez eux, mais partout dans le monde globalisé. Ils voient sans regret partir certains d’entre eux. Pour les Russes, le président Poutine et son équipe sont parvenus à résoudre le problème alimentaire et à leur redonner du travail. Ils ont restauré leur armée et les protègent de la résurgence du nazisme. Bien sûr, tout n’est pas rose, mais c’est beaucoup mieux depuis qu’ils sont aux manettes.

L’OTAN EST-ELLE LA PLUS GRANDE ALLIANCE MILITAIRE DU MONDE OU UNE MENACE CONTRE LA RUSSIE ?
Pour les Européens de l’Ouest, qui sont nés et ont été élevés dans une région sous protectorat US, l’organisation unipolaire du monde semblait couler de source. N’ayant jamais connu la guerre chez eux depuis une soixantaine d’années (les Français ont oublié les attentats à Paris durant la guerre d’Algérie), ils ne comprennent pas pourquoi le reste du monde ne veut plus de la Pax Americana.
Au contraire, les Russes ont éprouvé une brutale baisse de leur espérance de vie de 20 ans lorsqu’ils ont élu Boris Eltsine et ses conseillers US. En outre, ils ont vécu deux guerres dans leur province de Tchétchénie avec les attentats islamistes qui les accompagnèrent de Beslan à Moscou. Les bandéristes ukrainiens étaient venus prêter main forte aux jihadistes de l’Émirat islamique d’Itchkérie.
Pour les Européens de l’Ouest peu importe que l’Otan ait tenté d’éliminer Charles De Gaulle en France, fait assassiner Aldo Moro en Italie ou organisé le coup d’État des colonels en Grèce [4]. Ces événements ne sont connus que des spécialistes et ne sont pas enseignés dans les manuels scolaires. L’Otan est la plus grande alliance militaire de l’Histoire et sa taille lui garantit théoriquement la victoire.
Or, l’Otan a refusé l’adhésion de la Russie dans les années 1990. Elle s’est redéfinie non pas comme une force stabilisant le continent, mais comme une organisation anti-Russe, au risque de provoquer la guerre en Europe. Les Occidentaux récrivent l’Histoire en affirmant n’avoir jamais pris la décision de ne pas étendre leur alliance à l’Est. Or, lors de la réunification allemande, le président français François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Köhl firent inscrire dans le Traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne (13 octobre 1990) que les quatre puissances vainqueurs du nazisme établiraient des mesures de confiance en matière d’armement et de désarmement pour garantir la paix sur le continent conformément aux principes de l’Acte final d’Helsinki (1er août 1975). Ces principes furent réaffirmés dans les Déclarations d’Istanbul (Charte de sécurité européenne, 19 novembre 1990) et d’Astana (2 décembre 2010). Ils posent :
le droit de chaque État à conclure les alliances militaires de son choix
et, comme corolaire, le devoir de chaque État de ne pas prendre de disposition de sécurité menaçant ses voisins.
C’est pourquoi la Russie n’a jamais contesté l’adhésion des États d’Europe centrale et orientale au Traité de l’Atlantique-Nord, mais a toujours dénoncé l’installation de forces états-uniennes sur leur sol. En d’autres termes, elle ne conteste pas l’existence de l’Otan, mais son fonctionnement au sein du Commandement intégré. Soyons précis : aujourd’hui, elle n’a aucune objection à ce que l’Ukraine, la Finlande ou la Suède fassent alliance avec les États-Unis et soient protégées par l’article 5 du Traité de l’Atlantique-Nord, mais refuse que cela implique l’installation de troupes US et d’armes US sur son sol.
Il ne s’agit pas de prévenir des tirs de missiles depuis sa frontière terrestre, car des sous-marins pourraient toujours s’approcher de sa frontière maritime. La préoccupation de Moscou est ailleurs. À la différence de la plupart des États, la Fédération de Russie a une faible population par rapport à l’étendue de son territoire. Elle ne peut donc pas défendre ses frontières. Depuis son invasion par Napoléon en 1812, elle a appris à se protéger en misant sur son immensité : couper l’envahisseur de ses lignes d’approvisionnement et le laisser mourir de froid l’hiver venu. C’est la « stratégie de la terre brûlée » qui conduisit à l’abandon de Moscou et au déplacement de toute sa population vers l’Est. Or, cette stratégie suppose que l’envahisseur ne puisse pas bénéficier de bases arrières dans un pays proche.
Cette stratégie est aussi source de quiproquos. La Russie ne cherche pas à disposer d’une zone d’influence en Europe comme l’avait fait Union soviétique de l’Ukrainien Léonid Brejnev. Elle n’a pas non plus de visée impérialistes comme la Russie tsariste. Elle cherche uniquement à ce qu’aucune grande armée ne s’approche pas d’elle. Une attitude que les Kremlinologues les mieux informés qualifient à tort de « paranoïaque », alors qu’elle est mûrement réfléchie.

L’ART OPÉRATIF
Alors que les films de guerre hollywoodiens mettent en scène des initiatives héroïques de quelques hommes faisant basculer le sort d’une bataille, les films de guerre russe ne parlent que de héros qui se sacrifient pour retarder l’avancée ennemie et permettre à la population de se replier. Les Russes n’éprouvent aucune honte à fuir si cela peut éviter un bain de sang.
Cette différence a conduit les militaires slaves à imaginer l’« art opératif », à mi-chemin entre la stratégie et la tactique. Il ne s’agit ni de penser le déploiement des armées, ni la conduite d’une bataille, mais ce qui pourrait être fait pour retarder l’armée ennemie et prévenir la bataille. Les armées occidentales ont elles aussi tenté d’imaginer un « art opératif », mais elles n’y sont pas parvenues parce qu’elles n’en ont aucun besoin.
Au plan militaire, la guerre en Ukraine peut être résumée ainsi : l’objectif, fixé publiquement par le président Vladimir Poutine, était « de désarmer et de dénazifier » l’Ukraine. Sa mise en œuvre par son état-major a d’abord consisté à semer la confusion chez les adversaires, puis à réaliser l’objectif une fois l’armée ukrainienne désorganisée.
L’état-major russe a attaqué par toutes les frontières possibles ; depuis la Crimée, depuis Rostov, depuis Belgorod, depuis Koursk et depuis la Biélorussie. De la sorte, les armées ukrainiennes ne savaient où elles devaient se concentrer. Dans cet apparent désordre, les armées russes ont détruit les défenses aériennes ukrainiennes et foncé sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, dont elles ont récupéré les réserves illégales d’uranium et de plutonium, et sur plusieurs laboratoires militaires où elles ont détruit des containers de virus et autres armes biologiques [5]. Elles ont détruit les chemins de fer lorsque les Occidentaux se sont proposé d’envoyer des armes sur le front. Puis elles ont combattu le régiment bandériste Azov dans son fief de Marioupol. Enfin, elles nettoient les parties des oblasts de Donetsk et Lougansk qui étaient occupées par les Ukrainiens.
Pendant ce temps, les Occidentaux ont cru que les Russes voulaient prendre Kiev et arrêter le président Volodymyr Zelensky, qui n’ont jamais fait partie de leurs cibles, puis qu’ils allaient occuper l’ensemble du pays, ce qu’ils ne veulent surtout pas. Il y a donc eu méprise sur la Blitzkieg. Les États-Unis croyaient qu’ils devaient prévenir une chute rapide du régime, tandis qu’ils auraient dû défendre les réserves de Zaporijjia. Puis ils ont cru qu’ils devaient protéger Odessa et Lviv, tandis que Marioupol tombait. L’« art opératif » des Russes s’est exercé en atteignant les objectifs annoncés en un temps record tandis que les Occidentaux se félicitaient d’empêcher la prise d’objectifs imaginaires.
Les Occidentaux en général sont tellement nombrilistes qu’ils n’ont pas été capables de penser comme leurs adversaires. Le Pentagone s’est d’autant plus facilement trompé que la plupart des officiers ignoraient le travail des Straussiens : la structuration des bandéristes, leurs liens avec les éléments d’extrême droite de nombreuses armées occidentales (l’ordre secret Centuria [6]), et leurs programmes secrets d’armement [7].
[1] L’auteur de cet article, Thierry Meyssan, est l’auteur de L’Effroyable imposture, le livre qui révéla les mensonges du 11-Septembre. [NdlR].
[2] “Colin Powell Speech at the UN Security Council”, by Colin L. Powell, Voltaire Network.
[3] « Plus d’un million d’Irakiens tués sous l’occupation US », par Dahr Jamail, Michael Schwartz, Joshua Holland, Luke Baker, Maki al-Nazzal, Réseau Voltaire, 9 février 2010.
[4] Les Armées Secrètes de l’OTAN, Danielle Ganser, Demi-Lune (2007).
[5] « Les programmes militaires secrets ukrainiens », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 31 mai 2022.
[6] « L’alliance du MI6, de la CIA et des bandéristes », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 avril 2022.
[7] Ibid. « Les programmes militaires secrets ukrainiens ».
Comment remettre définitivement la Turquie à sa place
Il y a quelques heures le ministre iranien des Affaires étrangères a reporté une visite prévue à Ankara. D'aucuns diraient que la principale raison serait, outre l'intervention turque en Irak, l'offensive de la Turquie en Syrie où la zone tampon annoncée de 30 km de profondeur n'est qu'un paravent pour le projet si vieux d'un démembrement de la Syrie avec, 11 ans après le début de la guerre, un avant-goût très ukrainien de la chose. En effet et alors même que la Turquie a pour mission d'occuper l'armée syrienne et ses alliés de par ses gesticulations anti kurde, les agences font état du déploiement après plus de 2 ans d'absence des Yankee dans l'aéroport de Tabqa à Raqqa. Puis le nord de la Syrie est un endroit idéal pour faire recycler tous ces Javelin Spike et Nlaw qui échappent aux débâcles de l'OTAN en Ukraine alors même que la guerre US/Russie tend à se balistiser.
Selon des rapports, des dizaines de missiles antichar FGM-148 Javelin de fabrication US sont désormais en vente libre à des prix défiant toute concurrence sur la toile.
Dans le nord de la Syrie, des négociants en armes ont commencé à proposer ce système d’arme au marché noir pour l’équivalent de 15000 $ US (13956 €) l’unité. Un système antichar FGM-148 Javelin neuf coûte en moyenne 174 000 $ US (161 900 €). Il est probable que les modèles proposés à la vente en Syrie ne soient pas fonctionnels.
Tout ceci à fait donc que ce 5 juin, au moins huit obus tirés par l'armée turque et les terroristes ont atterri à proximité d'un poste de contrôle russe dans la périphérie nord d'Alep en Syrie, rapporte South Front.
Le poste en question est situé entre les villes de Wahshiyah et Umm al-Qura, où opèrent les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes.
La police militaire russe a établi des postes dans la banlieue nord d'Alep tenue par les FDS afin de surveiller un accord de désescalade. L'armée syrienne est également présente dans la région.
La DCA iranienne capable d’abattre 500 cibles simultanées
Le haut conseiller du Leader de la Révolution islamique pour les affaires militaires a déclaré que la DCA iranienne est aujourd'hui capable d'intercepter simultanément 500 cibles aériennes ennemies.
La haut conseiller militaire de l'Ayatollah Khamenei a rappelé combien les forces armées sont au courant des moindres agissements de l'ennemi, précisant que notre DCA est aujourd'hui capable d’intercepter plus de 500 cibles aériennes et ce simultanément.
Israël change-t-il de terrain de guerre du ciel vers la mer? ..... Pourquoi?
Cette affaire de violation de la souveraineté libanaise au champ gazier offshore de Karich situé dans les eaux territoriales libanaise, n'est-ce pas se demandent certains observateur l'envers d'un " décor aérien" où Israël vient de subir une méga défaite? En effet, c'est à l'issu d'un mois d'exercice aérien en Méditerranée orientale réparti quelque part entre Israël et Chypre et puis la Grèce, un mois marqué par plusieurs raids aériens ratés contre la Syrie que l'entité a procédé à cette violation. Mais revenons d'abord à ces raids aériens du mois de mai qui n'en ont pas été vraiment une dans la mesure où des missiles air-sol si largement usités par Israël ont fini par disparaître du circuit pour céder place à des missiles sol-sol ou ce qui revient aux même à des roquettes anti chars manipulés pour le besoin de la cause par un Israël dont l'armée de l'air se voit désormais litteralement menacé par une DCA integrée Syrie-Résistance qui ayant dépassé le stade de Khordad 3 et 15 en est désormais à employer de puissantes batteries Bavar 373 qui et c'et l'armée israélienne qui l'a reconnu dans un récent rapport, "ont tiré pour la première fois lors du raid mené par Israël contre le site militaire de Masyaf le 13 mars".
L'Iran ripostera à toute résolution hostile de l'AIEA
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a commencé la réunion de son Conseil des gouverneurs à Vienne, où le nucléaire iranien devrait se classer au centre des négociations.
L'événement pourrait aboutir à l'adoption d'une résolution anti-iranienne rédigée par la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et les États-Unis, pour accuser l’Iran d’avoir refusé de coopérer pleinement avec l'agence.
L'adoption attendue d’une telle résolution intervient à la suite d'un voyage du directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, dans les territoires occupés.
L'entité sioniste sur la défensive, l'Algérie cumule les coups
L'Algérie dessine son modèle défensif dans les relations extérieures d'une manière qui terrorise Israël et entrave net la normalisation. Un parallélisme entre ce qu'en fait l'Iran au Moyen Orient? Près de deux semaines après l'assassinat d'un conseiller militaire iranien à Téhéran force est de constater que la simple menace d'une riposte brandi par les Iraniens ont fait fuir des milliers de touristes sioniste de la Turquie dont le président ne cesse de faire des yeux doux aux Sionistes rien que pour qu'ils lui sauvent son livre dont la valeur continue à chuter mais aussi des Emirats qui d'accord en accord en sont désormais à créer leur première zone franche qu'un pays "arabe" ait jamais créée avec l'entité. Au fait si comme cela apparaît à toutes les échelles, la politique de Bilderberg consiste pour cette année 2022 de créer des "Israël" aux portes de tous les pays mettant en cause le diktat US et l’Algérie, l'Iran et la Russie en font évidemment partie, ce genre de parallélisme ne pourrait que se multiplier à l'avenir. il y a quelques jours la presse occidentale a fait état d'un "important accord" sécuritaire signé entre Rabat d'une part et Tel-Aviv de l'autre au terme duquel le Mossad s'empare du renseignement marocain.
La Chine peut faire stopper la machine de guerre US
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin rencontrera son homologue chinois, le ministre de la Défense Wei Fenghe, en face-à-face pour la première fois lors d’une tournée en Asie la semaine prochaine. Le gouvernement chinois a officiellement contacté le Pentagone vendredi pour organiser la réunion. L’accent sera mis sur la « gestion de la concurrence », selon un responsable américain.
Selon la chaîne de télévision américaine Fox News, l’un des aspects de la concurrence qui s’intensifie entre la Chine et les États-Unis est la course aux minéraux de terres rares.
« Ces 17 minéraux métalliques constituent presque tout ce qui est électronique, y compris les armes les plus importantes de l’armée américaine comme les avions de combat F-35, les chars M1Abrams, les missiles sol-air, les radios portatives et tout le reste.
La Chine contrôle actuellement près de 90% de l’approvisionnement mondial en minéraux de terres rares, une chaîne d’approvisionnement si cruciale pour la sécurité nationale [des États-Unis] que le ministère de la Défense a soumis une proposition à la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis, demandant 253,5 millions de dollars pour créer une plus grande réserve de minerai.
À l'occasion du décès d'Imam Khomeini le 3 Juin 1989,
Imam Khomeini était un philosophe divin, un mystique religieux, un docteur de la loi, la source d’imitation et en même temps le guide de la République Islamique d’Iran.
*"Le dessin préparé par les grandes puissances et leurs agents pour les pays islamiques, c'est qu'on sépare les uns des autres ces masses musulmanes que Dieu le Tout-Miséricordieux a unies en frères et qu'il a qualifié de frères ; et qu'on les divise en ennemies au nom du peuple turc, kurde, arabe, persan, etc...*
Ayatollah Khomeiny, l’Homme d’Etat
Louange à Dieu Seigneur des mondes, et que la paix soit sur Mohammad ainsi qu’à sa famille et aux imams bénis.
La personnalité, le savoir faire, le charisme et la détermination du saint imam Khomeiny n’est pas à démontrer compte tenu de son influence dans l’histoire politique du moyen orient et de son rôle déterminant dans la révolution islamique en Iran et de sa conviction à l’établissement d’un gouvernement islamique dans le monde arabo-musulman. Dans le cadre de cette analyse, nous allons nous evertueux de présenter à nos lecteurs, outre les questions morales et intellectuelles de L’imam al-Khomeiny, aussi sa personnalité politique en tant qu’homme d’Etat et son rôle de leader pour l’équilibre et la stabilité du moyen et dans le monde arabo-musulman. Pour ce faire, outre cette introduction, notre analyse comprend trois points dont la première porte sur la biographie de L’imam al-Khomeiny, la seconde analyse l’impact de la révolution islamique en Iran, dans le monde arabo-musulman. Enfin, une brève conclusion va clore cette analyse.
I. Biographie
L’ayatollah Khomeiny est une grande personnalité religieuse et politique en Iran. Il fut à l’origine de la révolution islamique de 1979 qui renverse le Chah Mohammad Reza Pahlavi. Rohollah Al Moussawi Al Khomeiny naît le 24 septembre 1902 dans une famille d’intellectuels chiites à Khomein, un village situé près de Téhéran. Son père, seyyed Mostaha Al-Moussawi, qui est compté parmi les grands oulémas de son époque meurt six mois après la naissance de Ruhullah Khomeiny). L’enfant est ainsi élevé par sa mère et sa tante, mais celles-ci décédèrent alors que Rouhullah n’est âgé que de 15 ans. Le saint Imam Khomeiny naquit dans une période très controversée de l’histoire d’Iran. La révolution constitutionnelle menée en complicité avec les agents favorables au gouvernement de l’Angleterre à la cour Qâdjâr, renforcer par les divergences domestiques et la trahison de certains intellectuels iraniens occidentalisés. (1) Bien que pionnier de la lutte, le clergé islamique avait été détourné par une suite de subterfuge qui de nouveau ramena au pouvoir le despotisme.
L’accession au pouvoir des autorités déchues, précipita l’Iran dans une crise économico sociale sans précédent, et laisse la voie libre aux féodaux et bandits de semer la désolation et l’insécurité dans le chef de la population (2) C’est dans cet environnement sociopolitique qu’ a grandi le saint Imam Khomeiny, où tout petit, fut témoin de la mort en martyr de son bien aimé père pour avoir défendu ses droits les plus légitimes et ceux de ses concitoyen, devant les féodaux et les agents du gouvernement (3)
II. Khomeiny Et La Révolution Islamique
L’ayatollah Khomeiny est une grande personnalité religieuse et politique en Iran. Il conduit la révolution islamique de 1979 qui renversa le chah Mohammad Reza Pahlavi en établissant en Iran une République Islamique qu’il gouverna jusqu’à son décès.
Les étincelles de la Révolution Islamique ne jaillirent qu’après la parution dans le quotidien ‘’Eheliat’’, article dans lequel le régime, se servant du pseudonyme Rashidi Motlegh, qui insulta ouvertement l’imam. La population et les religieux manifestèrent leur indignation lors d’une manifestation qui eu lieu le 09 janvier à Qom. La police attaqua et tira dans la foule faisant des morts et des blessés. (4) Le djihad dans le sentier d’Allah à incruster la pensée et la vie de l’Imam. Ses luttes ont commencé depuis son jeune âge et lui ont conduit à la perfection de sa foi, à l’élévation de la science et à la sublimation de sa personnalité pour être la réponse et la solution aux différentes questions et problèmes qui ont marqués l’histoire de l’Iran et de la communauté islamique dans le monde. Ainsi le clergé islamique associé au peuple iranien sous la conduite de L’imam al-Khomeiny inaugura ce que le monde appellera plus tard ‘’la Révolution Islamique’’.
1. L’exil De L’imam Al-Khomeiny
La rectification du projet de loi concernant la capitulation par les deux chambres, le sénat et l’assemblée nationale étaient perçu par les révolutionnaires comme un coup de grâce à la semi indépendance de l’Iran. (5) La violente répression des combattants, leur incarcération et les exils qui s’ensuivirent était des preuves probant qui était orientée dans le sens de museler la population. Convaincu à l’idée que l’aboutissement de la révolution est salvateur pour l’avenir de l’Iran ayant des effets d’entraînement ou de contagion dans le monde arabo-musulman. L’imam, profita du jour anniversaire du Chah (4 aban), dénonça l’attitude occidentaliste du Chah en envoyant des missives et des messages aux oulémas de diverses villes sollicitant leur ralliement en vu de sauver l’Iran de la haute trahison du chah.
En 1964, l’ayatollah Khomeiny, expulsé d’Iran part d’abord en Turquie, puis en Irak à Nadjaf et à Karbala, la ville sainte du chiisme, où son discours se radicalise d’avantage. Son activisme indispose le pouvoir irakien et en 1978, il part pour la France et s’installe à Neauphle-le-château. En exile, il systématise sa pensée autour d’une conviction selon laquelle la démocratie n’est pas un model adéquat pour l’Iran. Selon lui, c’est aux oulémas, héritiers du prophète que revient l’autorité religieuse et politique.
2. Khomeiny Et Le Monde Arabo- Musulman.
La révolution de l’imam et ses messages ne concernait pas seulement la société iranienne et le monde arabo-musulman, son animosité à l’endroit du gouvernement israélien suite à leur attitude vis-à-vis de la Palestine a fait de lui le libérateur des peuples opprimés. Aussi était-il convaincu que tous les hommes sont astreints au monothéisme, le bon et la quête de vérité et de justice. Dans beaucoup de ce discours, l’imam soulignait que la révolution islamique est l’ennemi des hégémonistes américains, occidentaux et ex-soviétique et non pas de leur peuple, qui sont eux-mêmes victimes du néo-colonialisme. (6) Il considérait que la mission dont étaient chargés les prophètes, consistait à conduire les hommes vers la connaissance de Dieu.
3. Le Triomphe De La Révolution
Le 1er février 1979, le saint imam regagne le pays après 14 ans d’exil. Le 11 février (22 bahman de l’hégire solaire) le régime Pahlavi s’effondra, fut balayé en même temps la monarchie, et l’Iran, en annonçant un nouveau chapitre de son histoire, faisait son entrée dans l’ère de la révolution islamique. La concrétisation des promesses de L’imam al-Khomeiny et la victoire de la révolution islamique en Iran a consacré une nouvelle ère dans l’histoire politique et économique et stratégique en Iran en particulier, au moyen orient et dans le monde en général. La victoire de la révolution signifiait l’exportation des germes libérateurs dans les pays islamiques et ceux du tiers monde. En même temps, le régime inféodé à l’Amérique (Nicaragua) fut renversé. Les peuples libanais et palestiniens fêtèrent la victoire de la révolution islamique en Iran et commencèrent leur djihad dans une nouvelle forme, s’inspirant de la révolution islamique. Les mouvements islamiques en Egypte, en Tunisie, en Algérie, au Soudan, en Arabie et en Turquie furent vivifiés. (6)
La révolution islamique, dans la vision de L’imam al-Khomeiny était perçue comme une libération totale et parfaite de l’homme et des Etats du joug capitalo-impérialiste de l’occident.
4. Quelques Faits Marquant La Vie De L’Imam
a) La crise des otages
Le 4 novembre 1979, les étudiants islamistes assiègent l’Ambassade américaine à Téhéran pour protester contre l’accueil du Chah par les Etats-Unis en raison de problème de santé. Ils prennent 53 personnes en otage parmi le personnel de l’Ambassade. Washington refuse et répond en cessant ses importations de pétrole iranien. Le 24 avril 1980 les Etats-Unis font une tentative de libération d’otages par un commando héliporté qui se révéla sans succès. Les otages ne sont libérés qu’après 444 jours de détention, grâce à la médiation du ministère des affaires étrangères algérien, Mohammad Seddik Benyania(7).
b) La guerre Iran-Irak
Peu de temps après son accession au pouvoir, L’imam al-Khomeiny fut au prise à une confrontation armée avec l’Irak, suite à une lutte hégémonique pour le contrôle géostratégique du moyen orient selon certaine source. La guerre va durer huit ans.
c) La Fatwa contre Salman Rushdie
Le 14 février 1989, Khomeiny lance une Fatwa (avis juridique) contre Salman Rushdie pour les propos tenus dans le ‘’versets sataniques’’ entre autre fait, le roman de Rushdie contient en effet des pages qui laissent suggérer que certains versets du Coran n’auraient pas été dictés par Dieu mais bien par Satan. L’imam déclare l’auteur coupable d’avoir offensé ‘’l’Islam’’, le prophète et le Coran. Et appel pour ce faire tous les musulmans à exécuter Rushdie et ses éditeurs, où qu’ils puissent se trouver(8).
II. Le Gouvernement Islamique.
Le concept gouvernement revêt plusieurs acceptions selon qu’on est libéral ou conservateur. Pour ce qui nous concerne, nous définissons le gouvernement comme aspiration ou émanation d’un peuple à se doter des dirigeants ou des institutions qui traduisent leurs aspirations profondes à l’autodétermination et, qui se reconnaissent autour d’un leadership à qui ont confie la conduite ou la gestion des affaires de l’Etat. C’est ce qui explique les violentes protestations de Mars 1963, de L’imam al-Khomeiny, chef spirituel de la Nation contre le complot américain de la soi-disant ‘’Révolution blanche’’, qui ont constitué les premiers signaux vers la réalisation de la volonté du peuple iranien. Depuis lors, le pays tout entier a confirmé l’imam guide de la révolution. Après plus d’un an de lutte sans merci et acharnée, le jeune arbre de la révolution a porté ses fruits au milieu de la clameur de souveraineté, de liberté et de gouvernement islamique.
Le 21 et 22 Bahman 1357 (10 et 11 février 1979) ont marqué l’effondrement de la royauté et la fin de cette domination étrangère édifiée sur le despotisme intérieur. Cette conquête qui a été le prélude au gouvernement islamique, si ardemment souhaité par le peuple d’Iran a proclamé sa décision irrévocable d’instaurer l’ordre nouveau de la République Islamique. Se prononçant à la majorité de 98, 2% en sa faveur. (8) Le gouvernement islamique ne peut être ni despotique mais constitutionnel et démocratique. Dans cette démocratie pourtant, les lois ne dépendent pas de la volonté du peuple, mais uniquement du Coran et de la sunna du prophète et elles seules doivent être appliquées scrupuleusement. Le gouvernement islamique est le gouvernement de droit divin, et ses lois ne peuvent être ni changées, ni contestées.
C’est là que réside la différence radicale entre un gouvernement monarchique ou républicain où se sont les élus, les représentants du peuple ou de l’Etat qui proposent et votent les lois, alors qu’en islam la seule autorité compétente est le Tout-Puissant et sa volonté divine. (9) la volonté législative est exclusivement détenue par le saint Prophète de l’Islam et personne hormis lui ne peut promouvoir une loi, toute loi qui n’émane pas de lui est à rejeter. Dans un gouvernement islamique qui se respecte, le pouvoir législatif (parlement), qui est une des trois composantes de tout système constitutionnel avec l’exécutif et la jurisprudence (10), est remplacé par un conseil religieux de planification qui transmet à chaque ministère les lois islamiques le concernant lui indique son programme conformément à la religion et établit à base de l’ensemble de la politique générale du pays. (11)
Le gouvernement islamique est soumis à la loi de l’islam qui n’émane ni du peuple ni des ses représentants, mais directement de Dieu. La loi coranique, qui n’est autre que la loi divine, constitue l’entité de tout gouvernement islamique et règne immanquablement sur tous individus qui en font partie(12).
Conclusion
Le saint imam considérait que la mission dont était chargé les prophètes as, résidait dans la conduite des hommes vers la connaissance de Dieu.
L’honoré imam était un philosophe divin, un mystique religieux, un docteur de la loi, la source d’imitation et en même temps le guide de la République Islamique d’Iran. Il était initié aux bases de la philosophie. L’idéologie philosophique de L’imam al-Khomeiny tendait plutôt vers la philosophie ésotérique selon Hamid Ansari dans son livre intitulé ‘’le récit de l’éveil’’.
Avant de clore définitivement cet exposé, nous voulions très sincèrement remercié les autorités académiques et scientifiques de l’université islamique du Congo qui nous ont offert un cadre idéal de débat, d’échange, de discussion et d’exercice à la lettre (publication) pour l’éclosion d’un élite intellectuel musulman capable de discuter la marge de manœuvre de la grande communauté musulmane de R.D. Congo.
N’avons pas la prétention d’avoir vidé le sujet de son contenu du fait de la presque inexistence des ouvrages sur l’illustre imam Khomeiny en français. Ainsi nous lançons un appel aux autorités tant académique que scientifique de doter la bibliothèque des ouvrages en français pour une université islamique dans un pays francophone.
Nous implorons l’indulgence de tous ceux qui vont nous lire au cas où ils remarquaient quelques insuffisances partant de l’imperfection liée à la nature humaine.
Par ABDOULLAHI EBUMBU MOFONDO
1. Hamid Ansari, le récit de l’éveil, éd. IRPOIKAI.
2. Hamid Ansari, Idem
3. Hamid Ansari, ibidem
4. Iran, document publié par l’ambassade d’Iran en R.D.Congo
5. Quelques paroles de L’imam al-Khomeiny, éd. Comité pour la Célébration du 6*anniversaire de la Victoire de la Révolution Islamique de l’Iran.
6. Hamid Ansari, op.cit.
7. Internet, www.
8. Internet, www.
9. Coran, Sourate
10. D.Epenge, Droit constitutionnel, cours inédit, 1996-1997, UNIKIN.
11. IRAN, op.cit.
12. Coran, Sourate.
L’Imam Khomeyni: l’icône des révolutionnaires
L’Imam Khomeyni est né le 24 septembre 1902 au sein d’une famille religieuse, dans la ville de Khomeyn, notamment dans le département Markazi de l’Iran. Son père, le défunt Ayatollah Seyed Mostapha Moussavi fut l’un des contemporains de l’Ayatollah Mirzaï Chirazi. Rouhollah, n’avait pas plus de cinq ans lorsque son père fut assassiné par le régime féodal. Sa mère et sa tante paternelle assuraient alors son éducation jusqu’à l’âge de 15 ans, où il se retrouva à nouveau seul suite aux décès de ces deux êtres chers.
Le coup d’état de Reza Pahlavi en mars 1920, appuyé et comploté par les anglais, mis fin au règne des Qâdjârs. Le nouveau régime remplaça, ironie du sort, le système féodal sanguinaire par une autre dictature, conduite cette fois par la dynastie Pahlavi, pareillement corrompue.
Dans ces conditions, les religieux se mirent en quête d’une solution en vue de la préservation des valeurs nationales, et également pour assurer la pérennité de la nation iranienne. C’est à cette époque que l’Ayatollah Haéri qui jusqu’alors dispensait un enseignement dans la ville d’Arak, se rendit à Qom en réponse à l’invitation du clergé de cette ville. Il fut peu après rejoint par l’Ayatollah Khomeyni qui dès son arrivée, pris activement part au succès du centre d’études théologiques récemment fondé. Ce dernier avait auparavant bouclé son stade préparatoire d’étude, et acquis une base de connaissances religieuses dans les centres d’études de Khomeyn et d’Arak. Il ne tarda pas à devenir l’un des érudits les plus éminents de ce centre théologique, tant en matière de gnose, et de philosophie, que dans le domaine de la loi islamique (fiqh) et des principes fondamentaux de la religion (ouçoul).
A la suite du décès de l’Ayatollah Haéri, le centre théologique de Qom se retrouva en difficulté et faillit même cesser ses activités. Les religieux se concertèrent donc dans l’espoir de parvenir à une solution stable et durable. De plus, la chute de Réza Khan survint favorisant l’émergence d’une autorité religieuse unique et reconnue par tout le monde. L’Ayatollah Bouroudjerdi, offrait le profil idéal pour succéder au défunt Ayatollah Haéri; grâce à lui, le centre d’études théologiques de Qom put prospérer et élargir le champ de ses activités. Cette candidature avait en fait été proposée par les élèves de l’Ayatollah Haéri et tout particulièrement par l’Ayatollah Khomeyni en personne. Il fit tout son possible pour convaincre l’Ayatollah Bouroudjerdi de s’installer à Qom, et de prendre la direction de ce centre d’études.
A la mort de ce dernier, un projet de loi fut présenté sous l’égide des Etats-Unis concernant les assemblées régionales et nationales qui négligeait l’intérêt national. Celui-ci fut approuvé par le gouvernement de l’époque en octobre 1962.
Dès la publication de cette information, l’Ayatollah Khomeyni, devenu guide religieux du peuple, ainsi qu’un certain nombre de personnalités, se concertèrent pour élaborer une stratégie de contestations auxquelles participèrent toutes les catégories de la société. L’Imam Khomeyni devint le guide et l’ordonnateur du courant contestataire. Ces événements marquèrent également le début d’une nouvelle étape dans les luttes du peuple iranien.
Jusqu’en 1963, l’Ayatollah Rouhollah Khomeyni fut reconnu comme l’un des principaux opposants au régime du Shah. Au centre théologique de Qom, ses cours, critiques à l’égard du pouvoir en place, réunissaient de nombreux étudiants. Le 22 mars 1963, l’Ecole des Sciences islamiques de Feyzié à Qom, fut envahie par la Savak (Service d’information et de sécurité nationale) le jour de la commémoration du martyre de l’Imam Dja’far Sadeq (a.s). Ce jour-là, un certain nombre d’étudiants périrent ou furent blessés et l’Ayatollah Khomeyni fut arrêté sur le champ. Après sa libération, il persista dans sa volonté de critiquer, surtout l’influence américaine grandissante en Iran.
Il fut emprisonné une nouvelle fois le jour d’Achoura. Lorsque la nouvelle parvint aux participants des cérémonies de deuil - qui se déroulent généralement dans les rues - elle provoqua des attroupements et des manifestations appelant à la libération de ce dernier, dans les villes de Téhéran, Ispahan, Machhad, Chiraz et Kachan. Les forces de sécurité se ruèrent alors sur les manifestants. L’Imam resta incarcéré jusqu’au mois d’août; mais dès sa libération, il conseilla à ses sympathisants de boycotter les élections du mois d’octobre et fut de nouveau arrêté. L’Ayatollah Khomeyni fut une fois de plus relâché, au mois de mai. En réaction à la ratification par l’assemblée d’un décret accordant l’immunité juridique aux conseillers militaires américains, et le vote d’un prêt de 200 millions de dollars américains pour l’achat de matériel militaire, l’Imam Khomeyni émit au mois d’octobre un communiqué condamnant les mesures prises par le régime. Cette fois, il fut envoyé en exil vers la Turquie, et en 1965, vers l’Irak (à Nadjaf).
Il vécut ainsi treize années consécutives dans la ville sainte de Nadjaf où il se distingua en sa qualité de personnalité religieuse. Durant cette période, ses critiques vis-à-vis du régime Pahlavi continuaient d’être secrètement diffusées en Iran, et ses messages parvenaient même aux musulmans des différents pays par le biais du pèlerinage de la Mecque. Ses reproches à l’égard des choix politiques du pouvoir de l’époque visaient entre autre les réformes agraires qu’il estimait désastreuses. En Iran, seuls 9% des cultivateurs étaient alors propriétaires et l’Etat ne leur procurait aucune aide pour augmenter leurs productions.
Le blé et les autres denrées alimentaires étaient tous importés et l’agriculture nationale était très peu encouragée. Durant toute cette période, on assista à un large mouvement d’émigration de paysans vers les villes (8% par an) en raison du chômage qui sévissait dans les villages. La production nationale déclina et le pays devint de plus en plus dépendant de l’étranger. Les revenus pétroliers favorisaient les achats de matériel militaire américain, alors que la grande majorité de la population se démenait pour sa subsistance; ce qui ne fit qu’augmenter l’insatisfaction au sein de la société iranienne.
Durant les années 1970, avec l’augmentation du prix du pétrole, le Shah annonça que l’Iran rejoindrait bientôt le groupe des cinq premières puissances mondiales ! Il fit preuve d’un véritable manque de lucidité quant à la quantité de denrées alimentaires indispensables pour répondre aux besoins de la population, à la démographie florissante du pays; les occidentaux de leur côté, transformaient les pétro-dollars du Shah en armements de toutes sortes. C’est ainsi que l’Iran se retrouva en possession d’un nombre important de tanks Chieftains anglais. Les Américains vendaient leurs avions militaires au Shah bien avant leur sortie des chaînes de production. Les hommes d’affaires américains ont en fait joué un rôle essentiel dans l’économie du pays. Le ciment et les matériaux de construction furent principalement employés pour bâtir des bases militaires alors que ces mêmes matériaux venaient à manquer pour la construction des maisons d'habitations. Le pétrole, les banques et l’armement iranien étaient contrôlés de très près par les Etats-Unis. Et de conclure, les cérémonies fastueuses du couronnement en 1971 et celles, célébrant les soi-disant 2500 ans de règne de l’Empire perse, ne firent en fait qu’augmenter et rendre encore plus évident l’écart trop important entre les classes pauvres et riches de la société iranienne de l’époque. Toutes ces décisions et démarches ne cessèrent d’être critiquées, tour à tour et très sévèrement par l’Ayatollah Khomeyni.
La répression de la liberté de parole, de la presse en somme, et de toute opposition vis à vis du pouvoir, aboutirent à cimenter les oppositions à l’étranger. La distribution des messages émis par l’Ayatollah Khomeyni, se faisait sous forme de cassettes et encourageait d’autant plus la résistance. Dans ces enregistrements, l’Imam Khomeyni demandait aux religieux présents sur le terrain en Iran, de condamner la répression politique et le gaspillage des ressources nationales. Lorsque le Shah se rendit en 1977 à Washington pour y rencontrer Jimmy Carter, il dut faire face à des manifestations hostiles à son égard. D’un autre côté à l’intérieur même de l’Iran, certaines étudiantes décidèrent de porter le voile islamique dans les universités, en guise de contestation.En 1977, des agents de la Savak assassinèrent Mostapha, le fils aîné de l’Imam Khomeyni. Suite à son martyr de nombreuses cérémonies de deuil furent organisées par les opposants au régime pour célébrer sa mémoire.
Au mois de janvier 1978, un article outrageant, à propos de l’Ayatollah Khomeyni, fut publié dans le journal Etela’at. Le lendemain, les étudiants de Qom organisèrent une manifestation pacifique et prirent l’initiative de se rassembler en signe de protestation; mais les forces de sécurité réagirent très violemment et un certain nombre de personnes tombèrent en martyr. Ce mouvement se propagea dans le reste du pays, et l’Ayatollah Khomeyni demanda au peuple de poursuivre la lutte pour renverser le régime du Shah et instaurer un gouvernement islamique. Lors de chaque cérémonie souvenir, quarante jours après le martyre des étudiants en théologie de la ville sainte de Qom, qui se déroulait dans les différentes villes du pays, des étudiants tombèrent sous les assauts des forces de sécurité. Les manifestants réclamaient en tout premier lieu le retour de l’Ayatollah Khomeyni.
Au mois de septembre de la même année, le Shah demanda l’extradition de l’Imam de l’Irak, espérant ainsi ébranler son autorité religieuse en séparant ce dernier de ses sympathisants. L’Imam Khomeyni accepta alors de se rendre dans un pays, en dehors du domaine d’influence du régime des Pahlavis. En octobre, l’Imam part vers la France avec un visa de touriste, et s’installa à Neauphle-le-Château, proche de Paris, sans demander l'asile politique.
L’année suivante, toujours au mois de septembre (mois de Ramadhan) une manifestation importante eut lieu qui aboutit à la déclaration et à l’installation d’un état de siège dans tout le pays. Le lendemain, des citoyens de Téhéran, non avertis, se rendirent à la tristement célèbre place Jaleh pour y proclamer une nouvelle fois leurs revendications; les forces de l’ordre firent alors feu, tuant un grand nombre de protestants. La nation horrifiée, se souleva alors toute entière. L’étendue des grèves provoqua la fermeture des marchés, des écoles et des universités. Des arrêts de travail eurent également lieu dans les administrations, les usines et l’industrie pétrolière. Pendant ce temps les proches et les amis de la famille régnante quittèrent le pays en toute hâte.
L’Ayatollah Khomeyni continuait pour sa part d’envoyer régulièrement des missives depuis Paris. Au cours du mois de Moharram, les 10 et 11 décembre de la même année, environ 4 millions de citoyens sortirent dans les rues pour réclamer un gouvernement islamique dirigé par l’Imam Khomeyni. Durant ces journées des milliers de manifestants pacifiques étaient tués.Ceux qui étaient arrêtés, étaient systématiquement torturés. Les fortes pressions de l’opinion publique obligèrent les Etats-unis à encourager le Shah à nommer un nouveau premier ministre, Chapour Bakhtiar, espérant ainsi neutraliser l’influence de l’Imam Khomeyni dans le pays.
Mais la population considérait le Shah comme principal responsable. Le 16 janvier 1979, le Shah quitta enfin l’Iran à destination de l’Egypte, abandonnant ainsi le pays à un gouvernement impuissant face au soulèvement populaire.
Début février, l’Imam embarqua dans le jumbo-jet Air France, et se rendit immédiatement à l’étage supérieur. Là, il se livra à ses prières, mangea un peu de yoghourt, puis s’endormit.
Le vol qui le ramenait en Iran avait les moyens de le faire retourner à Paris en cas d'impossibilité d'atterir. Par crainte de sabotage, aucune femme iranienne n'avait été acceptée à bord, où par contre se trouvait plus d'une centaine de représentants de la presse mondiale.
Tout le monde, ses compagnons et les journalistes, étaient extrêmement nerveux et inquiets, seul au premier étage, l’Ayatollah s'en dormit tranquillement jusqu’à cinq heures. Alors que l’avion approchait de Téhéran, un des anciens exilés, qui comme les autres n’avait pu fermer l’œil toute la nuit, se rendit auprès l’Imam. Il attira son attention sur le spectacle de la ville qu’il n’avait pas vue depuis presque quatorze ans.
L’avion atterit à l'aéroport de Mehrabad, Rouhollah descendit de l'avion, aidé du pilote, sous le tir des photographes.
Une foule immense était venue l'accueillir et courrait derrière sa voiture: une véritable marée humaine convergeait en vérité vers le cimetière des martyrs Behecht-e Zahra, premier lieu visité par l'Ayatollah en Iran.
L’Imam ordonna sans plus attendre la formation d’un gouvernement islamique provisoire. Peu après des centaines de membres de l’armée de l’air se rendirent auprès de l’Imam pour lui apporter leur soutien. Ensuite, la majorité des forces de sécurité adoptèrent l’Imam Khomeyni en tant que guide: les postes de police, les prisons, les bases militaires et les administrations gouvernementales tombèrent aux mains des révolutionnaires.
Le 11 février le régime du Shah s’écroula et la population assista à la victoire de la révolution islamique. Au début du mois de mars, l’Imam Khomeyni déclara la formation d’un gouvernement révolutionnaire, posant ainsi la première pierre de la République Islamique d’Iran.
* Source : http://www.lemessage.ir/?_action=articleInfo&article=829