En matière de relations internationales, beaucoup de choses sont évidentes et n’ont pas besoin d’être dites. Cependant, elles vont mieux en étant explicitées. Dans ce premier volet, l’auteur traite du sentiment de supériorité que nous avons tous et de nos préjugés inconscients sur la méchanceté de nos interlocuteurs. Dans l’épisode suivant, il traitera des spécificités du Moyen-Orient.

تقي زاده
Réflexion sur le verset 61 du Sourate al-Imran
CORAN sourate 3 LA FAMILLE D'IMRAN / AL-IMRAN V59. Pour Allah, 'Isa (Jésus) est comme Adam qu'Il créa de poussière, puis Il lui dit: « Sois »: et il fut.
V60. La vérité vient de ton Seigneur. Ne sois donc pas du nombre des sceptiques.
V61. "À ceux qui te contredisent à son propos, maintenant que tu en es bien informé, tu n'as qu'à dire: « Venez, appelons nos fils et les vôtres, nos femmes et les vôtres, nos propres personnes et les vôtres, puis proférons exécration réciproque en appelant la malédiction d'Allah sur les menteurs.
فَمَنْ حَآجَّكَ فِيهِ مِنۢ بَعْدِ مَا جَآءَكَ مِنَ ٱلْعِلْمِ فَقُلْ تَعَالَوْا۟ نَدْعُ أَبْنَآءَنَا وَأَبْنَآءَكُمْ وَنِسَآءَنَا وَنِسَآءَكُمْ وَأَنفُسَنَا وَأَنفُسَكُمْ ثُمَّ نَبْتَهِلْ فَنَجْعَل لَّعْنَتَ ٱللَّهِ عَلَى ٱلْكَٰذِبِينَ " (verset 61 dans la sourate 3 LA FAMILLE D'IMRAN / AL-IMRAN)
Ce Verset 61 est nommé verset de Mubâhala (en arabe : مباهلة) signifie que deux parties se maudissent réciproquement. C'est un des versets les plus importants que dans l’histoire du Prophète saws. Aujourd’hui est le 25 du mois de dhul Hijja qui correspond à l’étalement de la terre et le jour de Mubâhala.
Quand le Prophète saws a quitté la Mecque pour Médine, de nombreuses délégations et tribus envoyèrent leurs dirigeants pour se renseigner sur cette nouvelle religion.
Les mécréants arabes n’avaient pas de gros soucis pour se convertir et être convaincus, n'ayant pas d’historique pour passer de l’adoration des statues à ALLAH. Ils adoraient Dieu et disaient que les statues étaient juste une intercession vers Allah.
Le problème de conversion concernait surtout les religions qui avaient déjà reçu des révélations et des Prophètes. Le changement de religion est une chose difficile et pas intuitive.
Ces gens devaient vraiment se persuader que Mohamad saws était un Prophète saws.
Il y’a avait 3 grandes régions dans là péninsule arabique : le Yémen, le hijaz et la région de nachd.
Les chrétiens étaient présents au Yémen dans la région de najran. Une délégation de 170 de ulémas chrétiens vinrent de najran voir le Prophète saws. 3 d’entre eux étaient les plus savants. Ils vinrent voir le Prophète saws qui les accueillit de la meilleure des manière. C'est un exemple pour nous. Nous devons accueillir toutes les personnes de la meilleure manière.
Il saws les accueilli dans le mosquée de Médine. Certains compagnons reprochèrent au Prophète saws de les avoir accueillis dans la mosquée. Ils se croyaient plus religieux que le Prophète saws.
Le Prophète saws commença a donner des explications à ces savants. C’est différent de parler à un savant qui va écouter attentivement et dire oui si c’est les paroles sont justes et non si ce n’est pas juste. C’est plus facile de leur parler qu’à un ignorant. L’imam Ali as disait cela : je sors vainqueur d'un débat avec les savants et je sors perdant d'un débat avec un ignorant.
La discussion dura 3 jours. Chaque soir après la discussion, la délégation se réunissait et reparlait des arguments et ils se disaient entre eux que c’est clair que Mohamad saws est un Prophète et il est clair que Le Coran est un livre divin.
Le lendemain ils ouvraient un autre sujet pour voir si une erreur allait se glisser dans le discours du Prophète saws. Le dernier jour ils lui disent on a encore un problème si tu le résous c’est bon sinon c’est ok. Ils lui demandèrent : Issa as est il un dieu ou Prophète as ? Certains chrétiens comme les orthodoxes disent qu’il est Prophète as et d’autres disaient qu’il est dieu. Les gens de najran étaient de ceux qui pensaient qu'il était dieu. Ils lui dirent si il était un homme qui était son père? Il est né d’un adultère? Le Prophète saws leur dit si vous pensez que c’est difficile que Issa as naisse sans père que dites vous du Prophète Adam as qui n’avait ni père ni mère? C’est une création encore plus difficile.
La gestation de Mariam as dura 2 ou 3 heures donc environ une matinée. Si elle devait rester 9 mois enceinte dans le temple les juifs l’auraient tué et accusée de relation hors mariage. Ils étaient déjà contre sa présence dans temple, c’est Zaccaria as qui l’a imposée.
Le Prophète saws raconta l’histoire du Prophète Issa telle que racontée dans le Coran. Les grands dirigeants des chrétiens crurent mais ne le dirent pas. Ils ont attendu la soirée entre eux pour discuter et dirent on va lui demander un miracle et si il se produit ça sera la preuve et on va se convertir. C’était quoi le miracle ? C’est à ce moment que le verset est descendu.
Faire un dua envers Dieu et demander sincèrement à Dieu de faire descendre la malédiction de Dieu sur le menteur. A travers la malédiction, c’est l’éloignement de la miséricorde de Dieu. Ça veut dire que Dieu fasse descendre une punition et une souffrance sur les menteurs. Ça peut être des pierres qui tombent du ciel ou l’éclair...
Ils demandèrent de pouvoir se concerter. Pendant la nuit ils ont dit si Mohamad saws amène avec lui des femmes de Médine ou des femmes de ses compagnons et des enfants de ses compagnons alors il sera un menteur car il apportera la famille des autres. Par contre si il amène avec lui les personnes les plus proches de lui c’est qu’il saws est véridique. Quand ils vinrent le lendemain matin ils virent le Prophète saws avec 4 personnes.
Le tafsir de ce verset est présent dans les livres de tous les musulmans qui sont tous d’accord sur le tafsir suivant : au milieu des 5 personnes il y avait le Prophète saws. A sa droite l’imam Ali as et a sa gauche Fatima as et devant eux Al Hassan et Al hussein as.
Abna2ana : le Coran dit que Le Prophète saws apporte ses enfants d’après le verset. Qui sont ils ? Al Hassan et Al hussein as. Qu’a fait la communauté de ses enfants ?
Le Coran parle de nissa2ana : les Prophète saws avait 9 femmes et il saws amena Fatima as qui représentait ses femmes. Qu'a fait la communauté de Fatima as?
Puis anfussana : sa propre personne. C’est L’imam Ali as Tous les ulémas de tafsir sont d’accord sur cette interprétation.
Quand les chrétiens rentrèrent ils demandèrent qui étaient ces gens? On leur dit qu'il s'agissait de la famille proche du Prophète saws. Ils demandèrent au Prophète saws d’arrêter l'exécration. Les 3 grands savants chrétiens se convertirent à l'islam.
Tout Médine parlait de ces 3 jours de débat. Les gens s’étaient réunis autour de la mosquée. Certains musulmans ont attrapé la délégation chrétienne qui sortait de la mosquée. Beaucoup de musulmans attendaient ce jour là pour être sûrs qu’ils étaient sur la voie droite et il y avait beaucoup d’hypocrites et ils pensaient que les chrétiens allaient gagner. Donc quand ils sont sortis de la mosquée, les gens leur ont demandé pourquoi ils ont abandonné. ils jurèrent : je voie des visages plein de lumière qui, s’ils font des invocations, les plus grandes montagnes se déplacent immédiatement.
Lisons le Coran en faisant une étude poussée sur le sens des versets, en oubliant toutes les différences entre les différents mazhab et en cherchant à ce qu'Allah nous fasse Miséricorde.
Le jour de l’exécration réciproque – Mubahala- le 24 thul hijja ?Voici une belle histoire d'islam
Le jour de l’exécration réciproque – Mubahala- le 24 thul hijja ?
La province de Najran comporte 70 villages à la frontière entre le Hijaz et le Yémen. Il s’agit avant l’avènement de l’islam, de la seule province du Hijaz qui s’était libéré du polythéisme en adoptant la religion chrétienne.
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Le Noble Prophète d'Allah, Mohammed Ibn Abdollah (Pslf), invita par lettre les chrétiens de Najran à l’islam en ces termes :
« Au nom du dieu d’Abraham, d'Isaac et de Jacob, de Mohammed envoyé de Dieu, à l’évêque de Najran : je loue le Dieu d’Abraham, d'Isaac et de Jacob et je vous invite à adorer Dieu plutôt que ses créatures. Je vous invite à vous libérer de l’autorité des esclaves de Dieu au profit de l’autorité de Dieu et si vous n’acceptez pas cette invitation, il faut au moins que vous acquittiez un impôt à l’état islamique (jizia) en vertu de quoi il protégera vos vies et biens, sinon vous êtes averti du danger (que vous encourrez en ne vous soumettant pas à ma requête) ».
Les ambassadeurs du saint Prophète(pslf) soumirent la lettre à l’évêque qui la lut avec assiduité et convoqua un conseil composé de personnalités religieuses et commerçantes pour prendre une décision. Le conseil décida d’envoyer une délégation à Médine pour rencontrer le saint Prophète et s’enquérir des arguments en faveur de sa prophétie.
Soixante personnalités de Najran constituaient cette délégation parmi lesquelles trois religieux de haut rang dont Abu Hareth Ibn Alqama qui était le nonce apostolique de l’église romaine au Hijaz.
La teneur des négociations fut la suivante :
Le saint Prophète (Pslf): « Je vous invite à l’unicité de Dieu, à adorer l’unique et à vous soumettre à ses commandements ». (il récita alors quelques versets du Sourate al-Imran).
La délégation répond : « si l’islam signifie la foi en Dieu l’unique, nous avons déjà eu la foi et nous nous sommes soumis à ses lois »
Le saint Prophète (Pslf): « L’islam a des signes et vos actes montrent que vous ne respectez pas l’islam véritable. Comment prétendez-vous croire en Dieu l’unique, alors que vous adorez la croix, que vous mangez la viande de porc et que vous attribuez un fils à Dieu ? »
La délégation répond : « Nous considérons que Jésus est Dieu car il a ressuscité les morts, a guéri les malades, a créé un oiseau à partir de l’argile qui s’est envolé , tout cela signifie qu’il est Dieu »
Le saint Prophète (Pslf) : « Non ! Il est l’esclave et la créature de Dieu, qu’il plaça dans le ventre de Marie (paix sur elle) et ce pouvoir (de faire des miracles) ne lui venait que de Dieu ».
Un représentant de Najran : « oui, il est le fils de Dieu car sa mère Marie, le mit au monde sans qu’elle se maria (sans conception biologique), donc son père est le Dieu de l’Univers »
A ce moment-là, Gabriel, l’ange de la Révélation apparut au saint Prophète et lui dit de leur dire: «Oui, au regard de Dieu, il en est de Jésus comme d’Adam qu’il créa de poussière, puis à qui il dit : sois ! et il fut. » (sourate la Famille de Imran, verset 59)
La délégation dit : « notre discussion avec vous ne nous a pas convaincu. La solution est que nous exercions une exécration réciproque afin que ne s’abatte la malédiction sur les menteurs et que nous demandions de Dieu qu’il anéantisse les menteurs »
A ce moment, l’ange Gabriel descendit et apporta le verset de l’exécration réciproque et ordonna au saint Prophète d’exercer l’exécration réciproque vis-à-vis de ceux qui polémiquent avec lui sans accepter la vérité.
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« A ceux qui te contredisent à son propos, maintenant que tu en es bien informé, tu n’as qu’à dire: «Venez, appelons nos fils et les vôtres, nos femmes et les vôtres, nos propres personnes et les vôtres, puis proférons une exécration réciproque en appelant la malédiction d’Allah sur les menteurs » (sourate la Famille de Imran, verset 61)
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Ce verset est le résultat des deux versets précédents concernant l’enseignement divin sur l’histoire de Jésus paix sur lui, à savoir le verset 59 et 60 de la même sourate :
« La vérité vient de ton Seigneur. Ne sois donc pas du nombre des sceptique ». (sourate la Famille de Imran, verset 60)
Le verset 61 concerne d’un côté le Saint Prophète et sa famille, de l’autre côté les notables de Najran qui étaient chrétiens.
Le fait d’impliquer la famille Prophétique donne un poids supplémentaire à l’action d’exécration réciproque. En effet, tout à chacun nourrit une sensibilité et un amour particuliers vis-à-vis de sa famille car tout homme est prêt à se sacrifier pour protéger ses enfants et sa femme alors qu’il rechigne à mettre sa famille en danger pour se protéger lui-même.
C’est pourquoi le verset mentionne d’abord les enfants, puis les femmes, enfin soi-même. L’implication de la famille Prophétique dans l’exécration réciproque démontre que le Saint Prophète (Pslf) a la certitude complète du bien-fondé de sa prise de position.
Certains ont avancé le fait que le pluriel utilisé dans le verset ne peut se référer à Hasan et Husayn dans le cas de « nos enfants », à Fatima dans le cas de « nos femmes » et à Ali dans le cas de « nous-mêmes » car le pluriel en arabe renvoie à au moins trois personnes.
Toutefois, les faits historiques, les procès-verbaux confirment que le saint Prophète n’était accompagné que des quatre personnes citées le jour de l’exécration réciproque le 24 Thul-Hijja...
Cette utilisation du pluriel pour ne désigner qu’une seule personne dans les faits est courante dans la révélation coranique...
Il fut convenu que les deux parties se rencontrent le lendemain afin que la vérité se fasse jour. Le lieu de rencontre se trouvait dans le désert en dehors de la ville.
Le saint Prophète choisit quatre personnes pour représenter les musulmans Hassan, Husayn, Fatima et Ali Ibn Abi Talib (P).
Al-Husayn se trouvait sur les épaules du Saint Prophète, lequel avait pris Al-Hassan par la main alors que Fatima et Ali le suivaient derrière. Le Saint Prophète leur demanda alors de dire : « Amen » après chaque invocation qu’il récite.
De leur côté, les chefs de la délégation de Najran s’entretenaient entre eux en disant que si « Mohammed » vient accompagné de son armé, alors il n’est pas sincère, mais s’il vient seul avec sa famille, alors il devient évident qu’il croit sincèrement en son message.
Quand ils virent arriver le saint Prophète accompagné des quatre membres de sa chère famille, ils en furent étonnés. L’évêque dit alors : « je voie des visages qui, s’ils font des invocations, les plus grandes montagnes se déplacent immédiatement. Il n’est pas raisonnable d’exercer l’exécration réciproque avec ces nobles personnes car il est possible que nous périssions et que le châtiment nous atteigne et que l’ensemble des chrétiens du monde ne périssent du même coup ».
La délégation se mit d’accord pour ne pas exercer l’exécration réciproque et de payer l’impôt annuel en contrepartie de la sécurité pour leur vie et leurs biens.
Le Saint Prophète donna son accord et dit : « l’ombre menaçante du châtiment s’était répandue sur le visage des délégués de Najran et s’ils s’étaient exécuté pour l’exécration réciproque, ils auraient perdu leur apparence humaine et auraient brûlé dans le feu du désert et ce châtiment aurait également atteint le territoire de Najran ».
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Sobhani, Ja’far. Le rayonnement de l’éternité, tome 2
Tabatabai, Tafsir al mizan
Hadith Ghadir Khom (4)
Suite du Hadith de Ghadir, (Un hadith mutawatir rapporté par 110 Compagnons, cité dans les livres célèbres)
...Puis Prophète (sawas) continua:
«Dieu est mon Gardien et je suis le gardien de tous les croyants».
« Alors, le Prophète (pslf) prit la main de Ali, la leva bien haut au point où les présents de l'assemblée virent la blancheur de la peau de l'aisselle du Prophète (pslf) et de celle de Ali (s). Tous les présents virent très bien la scène. Puis, le Messager de Dieu (pslf) dit:
Ô vous, les gens! Quel est celui dont l'autorité est la plus excellente sur les Croyants que celle envers eux-mêmes? (Se référant au 6e verset du Sourate al-Ahzab: Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu'ils n'en ont sur eux-mêmes.33:6)
- Ils répondirent: Dieu et Son Messager en sont les plus informés.
Dieu est mon Maître; je suis le maître des Croyants. Je suis Awla bihim min anfousihim-celui dont l'autorité envers vous est supérieure à l'autorité dont vous faites preuve envers vous-mêmes.
Pour celui dont je suis le maître, Ali, est son maître-Faman kountou mawlah fa Hadha Ali mawlah ! - Pour celui dont je suis le maître, Ali, est son maître-Faman kountou mawlah fa Hadha Ali mawlah! - Pour celui dont je suis le maître, Ali, est son maître-Faman kountou mawlah fa Ali mawlah !
«أَلَسْتُ أَوْلى بِكُمْ مِنْ أَنْفُسِكُمْ؟ قالُوا: بَلى. قالَ ـ صلّى اللّه عليه وآله وسلّم ـ:
مَنْ كُنْتُ مَوْلاهُ، فَهذا عَلِىٌّ مَوْلاهُ. أَللّهُمَّ والِ مَنْ والاهُ، وَ عادِ مَنْ عاداهُ...»
« Le Messager de Dieu (pslf) dit: Ô mon Dieu ! Sois l'Ami de celui qui le prend pour ami; considère comme Ton ennemi celui qui est son ennemi; accorde la victoire à celui qui l'assiste; renie celui qui l'abandonne; aime celui qui l'aime; hais celui qui le hait; accompagne-le de la vérité partout où il va »….
Après les hommes, toutes les femmes du Prophète(p) ainsi que les autres dames vinrent féliciter 'Alî. A la fin de cette cérémonie d'installation, le célèbre verset suivant du Coran fut révélé au Prophète(p):
«Aujourd'hui, j'ai perfectionné votre religion et j'ai parachevé Ma Grâce sur vous; j'agrée l'Islam comme étant votre Religion». (Sourate al-Mâ'idah, 5: 3). Le prophète se prosterna en signe de gratitude.
Hadith Ghadir Khom (3)
Suite du Hadith du Ghadir Khom :
Je laisse parmi vous Al-Thaqalaïn-Les Deux Charges pesantes afin de vous préserver de l'égarement tant que vous y demeurerez fidèlement attachés. Un homme demanda à voix haute: Par mon père, par ma mère! Ô Messager de Dieu (pslf) ! Que sont Al-Thaqalaïn-Les Deux Charges pesantes? Le Messager de Dieu (pslf) répondit:
Le Livre de Dieu,کتاب الله le Lien dont une extrémité est entre les mains de Dieu et l'autre extrémité entre les vôtres. Demeurez-y attachés fermement. Quant à l'autre: c'est 'ltrati Ahlu Bayti وعترتی اهل بیتی :Ma Descendance. Al-Latif Al-Khabir-Le Doux et Le Connaisseur m'a informé qu'ils ne se sépareront pas l'un de l'autre jusqu'à ce qu'ils reviennent auprès de moi, au Ciel, à la Fontaine de Kawthar" Hawd-Bassin.
Ne les devancez pas car, vous disparaîtrez; ne demeurez pas en arrière car, vous disparaîtrez. Prenez garde dans votre conduite envers eux après ma disparition. Et d'ajouter : "Dieu est mon Gardien et je suis le gardien de tous les croyants
Et d'ajouter:
«Dieu est mon Gardien et je suis le gardien de tous les croyants».
Hadith Ghadir Khom(2)
La suite du Hadith Ghadir(18Dhil-Hajja, l'an9 après Hijir):
...Et une fois les gens rassemblés autour de la chaire, le Prophète(p) se leva prenant à sa droite Ali, dont le turban noir à deux bouts suspendus sur ses épaules avait été arrangé par le Prophète(P) lui-même. Le Prophète loua tout d'abord Dieu, puis s'adressant à la foule:
Louange à Dieu! À Lui nous demandons le secours; en Lui nous croyons; sur Lui nous prenons appui; en Lui nous trouvons le refuge contre les maux de nos âmes et contre nos actes coupables. Celui en dehors de Qui il n'y a pas de Guidance pour celui qui s'égare, ni égarement pour celui qu'Il guide; celui qui est guidé, Dieu ne l'égare pas. Je témoigne qu'il n'y a de Dieu que Dieu et que Mohammed est Son Serviteur et Son Messager.
Puis s'adressant à la foule, il dit :
"Vous croyez qu'il n'y a de dieu que Dieu, que Mohammad est Son Messager et Son Prophète, que le Paradis et l'Enfer sont des vérités, que la mort et la Résurrection sont certaines, n'est-ce pas ?"
Ils répondirent tous "Oui, nous le croyons".
Il a dit : ma durée de vie arrive à son terme, je vais être appelé par mon Seigneur et je répondrai. Je suis responsable et vous êtes responsables également. Que direz-vous? - Ils répondirent: Nous attestons que tu as transmis, exhorté, appelé à la Religion et que Dieu t'a honoré du Bien.
Hadith Ghadir Khom(1)
Tafsir du Coran: Sourate al-Mâ'idah, 5: 67
«Ô Prophète! Fais connaître ce qui t'a été révélé par ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître Son Message. Dieu te protégera contre les hommes; Dieu ne dirige pas le peuple incrédule».
Circonstance de Révélation :
Après la clôture du Pèlerinage d’adieu, faisant ses adieux à sa ville natale, le Prophète(p) quitta la Mecque pour Médine le 14 Thil-hajja. Sur la route, le 18 Thilhaj, il ordonna qu'on fasse halte à un endroit qui s'appelle ''Ghadîr Khum'', une région aride aux abords de la vallée de Johfa, à trois étapes de Médine, après avoir reçu la révélation de cette verset.
Aussi fit-il halte sur le lieu même où il reçut le rappel. Le terrain étant déblayé, une chaire fut formée de selles de chevaux, et Bilâl, le Muezzin, s’écria à haute voix: «Hayya 'Alâ Khayr-il-'Amal» (Ô gens, accourez à la meilleure des actions).
Puis Le Messager de Dieu saws à prononcé un sermon connue sous le nom de Hadith Ghadir.
Sources :
1- Tafsir Ad-Dor ûl-Manthour de Jalâl Eddin As-Soyutî, tome 5, page 383,
2- Ruh ûl-Ma’ânî de Aloucî al-Baghdadî, tome 6, page 193.
Verset du jour
VERSET DU BALAGH, sourate Mâida, verset67
« Ô Prophète ! Communique ce que ton Seigneur t’a révélé ! Si tu ne le fais pas, tu n’auras pas fait connaître Son Message. Dieu te protégera contre les hommes; mais Dieu ne guidera pas les négateurs » (Sourate 4, verset 67).
Au retour du pèlerinage d'Adieux, Dès réception de ce verset, le Prophète s’est arrêté sur le lieu (l’étang de Khum) qui était extrêmement chaud entre La Mecque et Médine. Puis il ordonna à toutes les personnes qui étaient en avance sur le chemin, de revenir et attendit que tous les pèlerins qui prenaient du retard soient arrivés et réunis. Il ordonna à Salman (RA) d’utiliser des roches et outillages de chameau pour faire une chaire (minbar) pour qu’il puisse faire son annonce. Il était environ midi, heure dans le premier de l’automne, et en raison de la chaleur extrême dans cette vallée, les gens étaient enveloppés dans leurs robes autour de leurs pieds et les jambes, et s’étaient assis autour de la chaire, sur les pierres brûlantes.
En ce jour, le Messager d’Allah passa environ cinq heures dans ce lieu, trois heures dont il était sur la chaire. Il récitait près d’une centaine de versets du Coran glorieux, et rappela soixante-trois fois les gens et les mis en garde contre leurs actes et à venir. Puis, il leur donna un long discours. Ce qui suit est une partie de son discours qui a été largement rapporté par les traditionalistes sunnites:
Le Messager d’Allah déclara: « Il semble que le moment approche où je serai rappelé (par Allah) et je vais répondre à cet appel. Je vous laisse deux choses précieuses et si vous les respectez toutes les deux, vous ne pourrez jamais vous égarer après moi. Ils sont le Livre d’Allah et ma descendance, c’est mes Ahlul-Bayt. Les deux ne seront jamais séparés les uns des autres jusqu’à ce qu’ils viennent à moi au Bassin. »
Puis, le Messager d’Allah continua : N’ai-je pas plus de droits sur les croyants qu’ils en ont sur eux-mêmes ? »
Les gens ont pleuré et répondu : « Oui, O Messager de Allah. »
Puis, le Prophète a tenu la main de Ali et lui dit: « De qui je suis son maître (Mawla), Ali est son maître (Mawla). O Allah ! Aime ceux qui l’aiment, et sois hostile à ceux qui lui sont hostiles. »
Quelques références sunnites :
(1) Sahih Tirmidhi, v2, p298, v5, p63
(2) Sunan Ibn Maja, v1, pp 12,43
(3) Khasa’is, by al-Nisa’i, pp 4,21
(4) al-Mustadrak, by al-Hakim, v2, p129, v3, pp 109-110,116,371
(5) Musnad Ahmad Ibn Hanbal, v1, pp 84,118,119,152,330, v4, pp 281,368,370,372,378, v5, pp 35,347,358,361,366,419 (from 40 chains of narrators)
(6) Fada’il al-Sahaba, by Ahmad Hanbal, v2, pp 563,572
(7) Majma’ al-Zawa’id, by al-Haythami, v9, p103 (from several transmitters)
(8) Tafsir al-Kabir, by Fakhr al-Razi, v12, pp 49-50
(9) Tafsir al-Durr al-Manthur, by al-Hafiz Jalaluddin al-Suyuti, v3, p19
(10) Tarikh al-Khulafa, by al-Suyuti, pp 169,173
(11) al-Bidayah wal-Nihayah, by Ibn Kathir, v3, p213, v5, p208
(12) Usdul Ghabah, by Ibn Athir, v4, p114
(13) Mushkil al-Athar, by al-Tahawi, v2, pp 307-308
(14) Habib al-Siyar, by Mir Khand, v1, part 3, p144
(15) Sawaiq al-Muhriqah, by Ibn Hajar al-Haythami, p26
(16) al-Isabah, by Ibn Hajar al-Asqalani, v2, p509; v1, part1, p319, v2, part1, p57, v3, part1, p29, v4, part 1, pp 14,16,143
(17) Tabarani, who narrated from companions such as Ibn Umar, Malik Ibn al-Hawirath, Habashi Ibn Junadah, Jari, Sa’d Ibn Abi Waqqas, Anas Ibn Malik, Ibn Abbas, Amarah,Buraydah,…
(18) Tarikh, by al-Khatib Baghdadi, v8, p290
(19) Hilyatul Awliya’, by al-Hafiz Abu Nu’aym, v4, p23, v5, pp26-27
(20) al-Istiab, by Ibn Abd al-Barr, Chapter of word “ayn” (Ali), v2, p462
(21) Kanzul Ummal, by al-Muttaqi al-Hindi, v6, pp 154,397
(22) al-Mirqat, v5, p568
(23) al-Riyad al-Nadirah, by al-Muhib al-Tabari, v2, p172
(24) Dhaka’ir al-Uqba, by al-Muhib al-Tabari, p68
(25) Faydh al-Qadir, by al-Manawi, v6, p217
(26) Yanabi’ al-Mawaddah, by al-Qudoozi al-Hanafi, p297
… Et des dizaines d’autres
Qui était Imam ‘Alî Al-Naqî ?
Qui était Imam ‘Alî Al-Naqî ?
Le dixième Imâm des AhlulBayt (psl) est Imam ‘Alî Naqî, Al-Hâdi, fils de Muhamamad. Sa mère était une femme magrébine du nom de Dame Samana.
L’Imâm est né à Médine, le 5 Rajab, 214 A.H.
Il fut le meilleur homme de son temps, un grand érudit et la quintessence de la grandeur, de la générosité et de la douceur.
Il vivait dans une chambre très simple et passait la majeure partie de son temps à la lecture du saint Coran.
Il est le dixième successeur du Prophète d'Allah et avait pour charge la protection de l’Islâm de toute déviation et falsification.
C’est pour cela que le calife injuste de l’époque le garda toute sa vie en résidence surveillée dans un camp militaire (‘askar). Ainsi les contacts entre lui et ses adeptes étaient très réduits.
A Médine l’imam Al-Hâdi était une référence incontestable pour les musulmans et c’est pour cela que le calife Al-Moutawwakil le fit venir en Irak à Samarra.
Mais la lumière de la guidance de l’imam était si forte que le calife ne pouvait l’éteindre.
A l’époque de l’imâm Al-Hâdi la chirurgie n’était pas bien connue. Un des musulmans avait un fils qui était malade et le médecin lui conseilla la chirurgie. Ce qui fut fait mais l’enfant succomba à la maladie et la famille blâma le père d’avoir accepté l’opération.
L’homme alla voir l’imâm et lui raconta ce qui était arrivé.
L’imam le rassura en lui disant qu’il n’avait fait que son devoir. Cet incident eu pour effet la réhabilitation de la chirurgie qui à l’époque
ne se pratiquait que dans le monde musulman.
Les faux dévots sévissaient beaucoup à l’époque de l’imâm. Et sous prétexte d’ascétisme, ils prétendaient que la beauté de la nature peut dévier les musulmans de la voie de l’adoration de Dieu. Quant l’imam recevant un jour une fleur d’un jeune garçon, il la baisa
puis la posa sur ses yeux et dit : « Quiconque reçoit une fleur , puis la pose sur ses lèvres et sur ses yeux et dit ‘’allahoumma salli ‘ala Muhammad wa ali Muhammad (mon Dieu salue et béni Muhammad et la famille de Muhammad)’’ , alors Dieu lui écrit autant de bonnes
actions qu’il y a de graines de sable dans le désert de Alej et efface pour lui autant de mauvaises œuvres »
L'imam Ali Naqî mourut empoisonné à Samarra, le lundi 3
Rajab, 245 A.H à l’âge de 42 ans. Il fut inhumé à Samarra où se trouve son mausolée.
©Cherif Mohamed Aly Aïdara: Les Vérités sur la Succession du Prophète (partie biographie des AhlulBayt)
15 Dhil-Hijja, Naissance béni d'Imam Alu-al-Hadi: Face à la déviance des deux dogmes du déterminisme et du libre arbitre
L’Imam al-Hadi : Une vie saturée de science et de Jihad face à la déviance |
Imam Ali al-Hadi (p) le 10e Imam du descendance du Prophète sawas, Né au milieu du mois de Thul Hijja 212 de l’hégire, à Sirrya, un village à trois miles de Médine, fondée par l’Imam al-Qazim (p), il est mort en martyre â l'âge de 41ans à Samarra’ en Iraq. Il a mené sa vie dans une activité intense centrée sur la culture islamique. Il enseignait et même les savants étaient parmi ses élèves. On dit que ceux qui transmettaient ses connaissances étaient au nombre de cent quatre-vingt transmetteurs environ. L’Imam était actif dans la vie des gens ; il observait et faisait face à toutes les déviations qui surgissaient dans la réalité islamique, car la charge des prophètes, des waliyy et des savants de tous les temps est d’étudier de près toutes les lignes qui apparaissent dans la culture et dans la réalité islamique afin de corriger les erreurs et de redresser les déviations avec les moyens fixés par Dieu, le Très-Haut, dans Son Livre, c’est-à-dire par la sagesse et la meilleure exhortation, par la discussion la plus courtoise. Il les a appelés à être droits en suivant la ligne de Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire. Il a fait face également aux extrémistes qui avaient tenté de faire circuler leurs mythes à travers la mentalité publique, surtout que beaucoup de mentalités en présence dans la société sont du genre simple et naïf qui, partout et de tout temps, acceptent tout. Beaucoup d’autres Versets vont dans le même sens. Celui qui prétend qu’il est obligé de commettre des péchés ne fait que faire porter à Dieu la responsabilité de ses fautes et, le faisant, il devient injuste envers Dieu ; celui qui est injuste envers Dieu est injuste envers Son Livre, et celui qui est injuste envers le Livre de Dieu est mécréant du commun accord de la Nation. Quant au libre arbitre que rejette l’Imam as-Sâdiq (p) et dont les tenants sont considérés par lui comme étant dans l’erreur, il est celui qui s’exprime dans la thèse qui dit que Dieu aurait donné aux serviteurs la liberté de choisir Ses directives mais qu’Il les abandonnés par la suite. Cette thèse est riche de notions si l’on cherche à bien la discuter, et les Imams de la Famille dirigée (p) ont dit autre chose. Ils ont dit que si Dieu avait donné aux serviteurs la liberté dans le sens de l’abandon, il Lui incombe d’accepter ce qu’ils auraient choisi et de les en récompenser, mais aussi de ne pas les châtier pour leurs méfaits. Celui donc qui prétend que Dieu, le Très-Haut, donne aux serviteurs le mandat de Ses directives, affirme qu’Il est impuissant et l’accule à accepter tout ce qu’ils font en matière de bien ou de mal annulant, du même coup, Ses directives et Ses promesses du fait qu’ils prétendent qu’ils sont mandatés par Lui, car celui qui est mandaté agit selon sa propre volonté : Il ne lui est pas interdit de choisir la foi ou la mécréance. |
Comprendre les relations internationales (1/2)
- Dans cette représentation de la bataille de Poitiers (VIIIème siècle), peinte au XIXème siècle par Charles de Steuben, les musulmans sont des barbares, à la fois violents et lascifs.
Au cours des nombreux échanges par mail, il est apparu que de nombreuses choses que je tiens pour acquises ne le sont pas pour tous mes lecteurs. Aussi voudrais-je revenir sur certaines idées dont certaines vous paraîtront n’être que des généralités, mais dont d’autres vous surprendront.
Nous sommes tous humains, mais différents
Il est possible de se rendre dans un pays lointain et n’en fréquenter que les hôtels et les plages ensoleillées. C’est bon pour le bronzage, mais c’est humainement une occasion manquée. Ce pays est habité par des gens comme nous, peut-être différents d’aspect, peut-être pas, avec lesquels nous aurions pu échanger. Sûrement nous nous serions liés d’amitié avec certains d’entre eux.
D’une manière générale, le voyageur veillera toujours à disposer de moyens plus importants que ceux des gens du pays qu’il visite de manière à pouvoir faire face à tout problème. Peut-être, dans cette situation confortable, se lancera-t-il alors dans l’inconnu et abordera-t-il quelques personnes. Mais qui va parler librement et confier ses bonheurs et ses angoisses à un riche voyageur ?
Il en est de même dans les relations internationales : il est toujours très difficile de savoir vraiment ce qui se passe à l’étranger et de le comprendre.
Les relations internationales mettent en jeu plusieurs acteurs qui nous sont étrangers. C’est-à-dire des hommes qui ont des traumatismes et des ambitions que nous ne connaissons pas et que devons partager avant de pouvoir les comprendre. Ce qui est important pour eux n’est pas forcément ce qui nous préoccupe. Il y a de bonnes raisons à cela que nous devons découvrir si nous voulons avancer avec eux.
Chacun d’entre nous considère ses valeurs comme qualitativement supérieures à celles des autres jusqu’à ce qu’il ait compris pourquoi ils pensent différemment. Les Grecs disaient des étrangers qu’ils étaient des « barbares ». Tous les peuples, aussi éduqués soient-ils, pensent de même. Cela n’a rien à voir avec du racisme, mais avec de l’ignorance.
Cela ne veut pas dire que toutes les cultures et civilisations sont égales et que vous voudriez vivre n’importe où. Il y a des endroits où les gens ont un regard terne et d’autres où ils sont lumineux.
Le développement des moyens de transports a rendu possible de se rendre n’importe où en quelques heures. Nous sommes projetés d’un instant à l’autre dans un autre monde et nous continuons à penser et à agir comme si nous étions chez nous. Au mieux, nous avons un peu lu sur ces étrangers avant de nous rendre chez eux. Mais avant de les rencontrer, nous ne pouvons pas savoir quels auteurs les ont compris et quels autres sont passés à côté du sujet.
À vrai dire, il n’est pas nécessaire de se rendre dans un pays pour comprendre ses habitants. Eux aussi peuvent voyager. Mais il ne faut pas se tromper d’interlocuteurs : ceux qui prétendent avoir fui leur parents et disent du mal d’eux sont bien plus souvent des menteurs que des héros. Ce ne sont pas forcément de mauvaises gens, ils peuvent aussi nous dire ce qu’ils imaginent nous plaire et, lorsque nous les connaissons mieux, changer leur version. Il faut cependant être très méfiant vis-à-vis des expatriés politiques : ne pas confondre Ahmed Chalabi à Londres avec Charles De Gaulle. Le premier avait fui l’Iraq après une escroquerie et a menti en toutes choses ; le second avait un authentique soutien populaire en France. Le premier a ouvert la porte de son pays aux envahisseurs, le second a délivré son pays des envahisseurs.
Les gens changent avec l’âge. Les peuples aussi, mais ils sont beaucoup plus lents. Ce qui les caractérise s’inscrit dans les siècles. Aussi faut-il longuement étudier leur histoire pour les comprendre, même s’ils ignorent leur passé, comme les musulmans qui considèrent à tort les époques antérieures à la révélation de leur religion comme obscures. Dans tous les cas, il est impossible de comprendre un peuple sans connaître son histoire, non pas sur la dernière décennie, mais sur les millénaires. Il faut être très infatué de soi-même pour croire comprendre une guerre en se rendant sur place sans étudier longuement l’histoire et les motivations des protagonistes.
Ce qui est bon pour connaître les gens est aussi efficace pour les dominer. C’est pourquoi les Britanniques ont formé leurs plus célèbres espions et diplomates au British Museum.
Les « méchants »
Ce que nous ne comprenons pas nous fait souvent peur.
Lorsque, dans un groupe humain, une élite, voire une personne seule, exerce une oppression sur les autres, ses pairs, il ne peut le faire qu’avec leur propre assentiment. C’est ce que l’on observe dans les sectes. Si l’on veut venir en aide à ces opprimés, la solution n’est pas de prendre des sanctions contre leur groupe où d’éliminer leur chef, mais de leur donner de l’air frais, de les aider à prendre conscience qu’ils peuvent vivre autrement.
Les groupes sectaires ne représentent qu’un danger relatif pour le reste du monde parce qu’ils refusent de communiquer avec lui. Ils sont surtout un danger pour eux-mêmes qui peut les conduire à s’autodétruire.
Il n’y a pas de dictature contre une volonté majoritaire. C’est simplement impossible. C’est d’ailleurs l’origine du système démocratique : l’approbation des dirigeants par une majorité prévient toute forme de dictature. Le seul régime qui opprimait la majorité de sa population et que j’ai vécu est l’Union soviétique de Gorbatchev. Celui-ci n’y était pour rien et c’est lui-même qui l’a dissout.
C’est ce principe qu’ont utilisé les États-Unis pour organiser les « révolutions colorées » : aucun régime ne peut survivre si on refuse de lui obéir. Il s’effondre instantanément. Il suffit donc de manipuler les foules un court instant pour changer n’importe quel régime. La suite est évidemment imprévisible lorsque la foule reprend ses esprits. Ces prétendues révolutions ne durent que quelques jours. Elles n’ont aucun rapport avec un changement de société qui, lui, demande des années, voire une génération.
Quoi qu’il en soit, il est toujours facile de décrire un pays lointain comme une abominable dictature et de justifier ainsi que l’on vienne y sauver la population opprimée.
Tous les hommes sont raisonnables. Pourtant, ils peuvent basculer dans la folie lorsqu’ils négligent leur Raison au nom d’une Idéologie ou d’une Religion. Cela n’a aucun rapport ni avec le projet de cette idéologie, ni avec la foi de cette religion. Les nazis espéraient édifier un monde meilleur que celui du Traité de Versailles, mais ils n’avaient pas conscience de leurs crimes. Ils ont disparus et l’on a oublié leurs réalisations (sauf la VolksWagen et la conquête de l’espace par Wernher von Braun). Les islamistes (je parle ici du mouvement politique, pas de la religion musulmane) pensent servir la volonté divine, mais ils n’ont pas conscience de leurs crimes. Ils disparaîtront sans avoir rien réalisé. Ces deux groupes ont en commun leur aveuglement. Ils ont pu être facilement manipulés, les premiers contre les Soviétiques, les seconds par le Royaume-Uni.
Aucune religion n’est à l’abri quelque soit son message. En Inde, Yogi Adityanath (un proche du Premier ministre Narendra Modi) a appelé la foule à détruire la mosquée d’Ayodhya, en1992, et dix ans plus tard ses fidèles ont massacré les musulmans du Gujarat qu’ils accusaient à tort d’avoir voulu prendre leur revanche. Ou au Myanmar, le moine bouddhiste Ashin Wirathu (qui n’a aucun rapport avec l’armée birmane et encore moins avec Aung San Suu Kyi) prêche de tuer les musulmans.
Il n’y a pas de limite à la violence humaine lorsque nous faisons abstraction de notre Raison. Ceux qui la pratiquent sont des artistes : ils ont un style et imaginent des modalités spectaculaires. La cruauté de groupe n’est pas un plaisir sadique solitaire, mais un rituel collectif. Elle glace d’effroi et contraint à se soumettre.
Daesh a mis en scène ses crimes et les a filmées, n’hésitant pas à recourir à des effets spéciaux pour effrayer plus encore.
Il est peu probable que les nazis aient eu l’intention de tuer leurs prisonniers par millions, mais plutôt qu’ils entendaient exploiter leur force de travail sans égard pour leurs vies, car ils ont commis leurs crimes en secret, faisant disparaître leurs victimes dans « la nuit et le brouillard ».
Au contraire, durant la guerre contre les armées blanches, les Bolcheviks décidèrent de faire disparaître les classes sociales favorables au tsarisme. Cela n’avait probablement rien à voir avec leur idéologie, mais avec la guerre civile. Ils se contentèrent donc de les fusiller.
(À suivre…)