
تقي زاده
72 ans de projet de « changement de régime » en Iran : du coup d'État de 1953 aux complots ratés d'après 1979
Par le bureau politique de Press TV
Il y a 72 ans, le 19 août 1953, l’Iran fut le théâtre d’un coup d’État anglo-américain qui renversa le Premier ministre démocratiquement élu, Mohammad Mossadegh, et rétablit le régime monarchique de Mohammad Reza Pahlavi.
L’opération clandestine, menée conjointement par la CIA et le MI6, s’appuya sur des politiciens corrompus, des officiers de l’armée, des médias soudoyés et des manifestations organisées dans les rues. Pendant quatre jours, le pays sombra dans la violence, marquée par assassinats, attentats et sabotages, jusqu’à la chute de Mossadegh.
Le coup d’État fit des centaines de victimes et se solda par le procès-spectacle du Premier ministre, ouvrant la voie à 26 années de régime autoritaire, qui n'ont pris fin qu'avec la Révolution islamique de 1979 menée par l'imam Khomeini.
Ce fut la première opération de ce type soutenue par Washington et Londres en Iran, qui a servi plus tard de modèle à des interventions similaires et à des « révolutions de couleur » dans le monde entier.
Pourquoi Mossadegh a-t-il été renversé ?
Au cœur du coup d'État se trouvait l'inquiétude occidentale face à la décision de l'Iran de nationaliser ses ressources naturelles. Depuis le début des années 1900, le Royaume-Uni détenait le monopole de l'industrie pétrolière iranienne par l'intermédiaire de l'Anglo-Iranian Oil Company (AIOC), n'offrant à Téhéran qu'une part minime des bénéfices.
Le gouvernement de Mossadegh a cherché des conditions plus équitables mais s'est heurté à une forte résistance britannique.
L'AIOC, connue pour ses promesses non tenues en matière d'infrastructures et pour le traitement déplorable réservé aux travailleurs iraniens, a refusé de négocier. En réponse, le Parlement iranien a voté la nationalisation de l'industrie pétrolière et l'expulsion des dirigeants et manipulateurs étrangers.
Londres a riposté par des sanctions économiques, saisi des pétroliers transportant du pétrole iranien et même envisagé une intervention militaire dans le sud-ouest de l'Iran.
Finalement, les agences de renseignement britanniques et américaines ont décidé de procéder à un « changement de régime », en utilisant des réseaux secrets initialement créés pour contrer l’influence soviétique.
La justification officielle avancée par Washington et Londres — selon laquelle Mossadegh se rapprochait de Moscou — reprenait en réalité un argument déjà utilisé lors de l’occupation de l’Iran, pourtant neutre, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Plutôt que de traiter Téhéran comme un partenaire bénéficiant de droits commerciaux équitables, Washington et Londres considéraient l'Iran comme une colonie économique. Ils craignaient également que la nationalisation en Iran n'incite d'autres nations à rompre avec des traités d'exploitation, menaçant ainsi la domination occidentale.
Manipulation des médias
Le coup d’État ne s’est pas limité aux manœuvres militaires : il s’est également joué sur le terrain de la guerre de l’information.
Le service persan de la BBC, en étroite collaboration avec l'ambassade britannique, a diffusé une propagande visant à dresser les Iraniens contre leur gouvernement et les nationalisations. La correspondance diplomatique révèle une vision condescendante envers des Iraniens, les qualifiant d'« illettrés » et de facilement manipulables.
Les autorités britanniques ont demandé à la BBC de présenter la nationalisation comme un suicide économique, insistant sur le fait que l'AIOC était un employeur bienveillant. Or, des ouvriers iraniens contredirent ces affirmations en direct, dénonçant l’exploitation britannique. Beaucoup soulignèrent l’hypocrisie de Londres, qui nationalisait son charbon et son acier tout en qualifiant d’« illégale » la nationalisation du pétrole iranien.
Pour attiser les divisions, la BBC fit intervenir de prétendues « voix iraniennes » opposées à Mossadegh, qui se révélèrent être des Britanniques. De leur côté, les médias américains ont vilipendé Mossadegh, le qualifiant de dictateur « à la Hitler ou à Staline » et ont salué le retour du Shah comme une victoire pour la stabilité.
Conséquences du coup d'État
En renversant Mossadegh, les États-Unis et le Royaume-Uni ont révélé la vacuité de leurs valeurs proclamées de démocratie et d'autodétermination. La dictature imposée à Téhéran a semé un ressentiment durable parmi les Iraniens, qui a trouvé son point culminant avec la Révolution islamique de 1979 menée par l’imam Khomeini.
Lorsque des étudiants iraniens ont pris le contrôle de l’ambassade américaine — qu’ils qualifiaient de « repaire d’espionnage » — plus tard cette année-là, ils ont justifié leur action par la crainte d’un nouveau coup d’État soutenu de l’étranger, soupçon confirmé par des documents classifiés retrouvés à l’intérieur de l’ambassade.
La crise de 1979 a porté un coup fatal à la réélection du président américain Jimmy Carter, perçue en Iran comme une vengeance historique pour 1953.
Depuis, la politique américaine envers Téhéran est restée marquée par l’hostilité : refus de reconnaître les gouvernements élus, soutien à des groupes hostiles, opérations clandestines, sanctions économiques et gel de milliards d’actifs iraniens.
Déni et révisionnisme
Malgré la publication de documents déclassifiés de la CIA confirmant l’implication américano-britannique dans le renversement de Mossadegh, les récits révisionnistes persistent.
Des exilés monarchistes, des cercles néoconservateurs et certains auteurs ont tenté de présenter le coup d’État comme un « conflit interne iranien » ou de dépeindre Mossadegh comme un dictateur.
D’autres ont cherché à minimiser le rôle étranger ou à exagérer l’implication interne, pour servir des agendas politiques sinistres contre l’Iran souverain.
Parmi les révisionnistes les plus en vue figurent l'ancien diplomate pahlavi Darioush Bayandor et les écrivains Abbas Milani, Amir Taheri et Ray Takeyh, affiliés à des think tanks comme le WINEP ou le Gatestone Institute
Certains responsables américains, comme l’ex-envoyé Brian Hook, ont même nié tout rôle de Washington dans le coup d'État.
Les médias de propagande soutenus par l’Occident, tels que Radio Farda, BBC Persian, Iran International et DW Persian, continuent de diffuser ces récits, faisant écho au même mépris pour l’opinion publique iranienne exprimé par les responsables dans les années 1950.
Même aujourd'hui, de nombreux responsables britanniques restent réticents à reconnaître le rôle du MI6, même si des voix comme celle de l'ancien ministre des Affaires étrangères David Owen ont exhorté Londres à enfin faire la lumière sur les faits.
Le projet de changement de « régime » se poursuit
Les faucons aux États-Unis et dans plusieurs capitales occidentales persistent à promouvoir l’idée du soi-disant « changement de régime » en République islamique d’Iran, tout en rejetant les preuves documentées d’espionnage et de sabotage .
« La récente guerre de 12 jours contre l’Iran, menée par le régime israélien avec l’appui des États-Unis, constitue la dernière tentative de déstabilisation du pays par une agression militaire pour provoquer l’idée du soi-disant « changement de régime ».
Depuis son retour au pouvoir en 2022, Netanyahu a activement prôné un « changement de régime » en Iran. Dans une interview accordée à Fox News en juin 2025, il a suggéré que les actions militaires d'Israël pourraient entraîner l'effondrement de la République islamique, qu'il a qualifiée de « très faible ».
L’administration Trump, qui était alors engagée dans les négociations nucléaires indirectes avec l’Iran, a fourni un soutien à la fois implicite et explicite au régime israélien dans son agression contre l’Iran.
Quelques jours après le début de la guerre de 12 jours, les États-Unis ont mené des frappes non provoquées sur les installations nucléaires pacifiques de l'Iran, ne cachant ainsi pas qu'il s'agissait d'un projet aidé et encouragé par les faucons de guerre à Washington.
Les menaces de Trump d’assassiner les plus hauts dirigeants iraniens sont une autre indication claire que la guerre des 12 jours était un projet planifié à Washington pour déclencher l’effondrement du gouvernement iranien.
Les Européens ont également été profondément impliqués dans ce projet, comme en témoignent les propos tenus par le chancelier allemande, qui a défendu l’agression illégale et a admis qu’il s’agissait d’« un sale boulot qu’Israël fait pour nous tous ».
L’objectif sous-jacent, depuis 1953, est évident : imposer un gouvernement complaisant qui priverait l’Iran de son indépendance militaire, technologique et économique, et le réintégrerait dans le cadre de la domination occidentale rappelant l’ère d’avant 1979.
Réaliser ce changement donnerait aux États-Unis et à Israël une influence incontestée sur les routes énergétiques, la dynamique militaire et les passages stratégiques critiques à travers la région, ne laissant aucun concurrent significatif.
La région du Caucase ne doit pas devenir le théâtre d'une rivalité géopolitique (Pezeshkian)
Le président Massoud Pezeshkian a décrit la paix et la stabilité dans le Caucase du Sud comme une priorité stratégique pour l’Iran, soulignant que la région ne doit pas devenir le théâtre d’une rivalité géopolitique.
« La position de l’Iran a toujours été claire, nous n’acceptons aucun changement aux frontières internationalement reconnues dans le Caucase », a déclaré le président lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan à Erevan, mardi.
« Cette région ne doit pas être transformée en une arène de compétition mondiale pour le pouvoir », a-t-il affirmé.
Pezeshkian a réitéré le soutien constant de l’Iran à l’intégrité territoriale de l’Arménie, la qualifiant de politique immuable. « Le Caucase doit rester gouverné par les nations caucasiennes », a-t-il déclaré, avertissant que confier la résolution des conflits à des puissances extrarégionales ne ferait que compliquer davantage la situation.
L'UNRWA affirme que 360 membres de son personnel ont été tués pendant le génocide de Gaza
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a rendu hommage aux travailleurs de première ligne de l’agence dans la bande de Gaza, révélant que près de 360 membres du personnel de l’UNRWA ont été tués pendant le génocide commis par le régime israélien dans le territoire assiégé.
À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a félicité le personnel de première ligne à Gaza dans un message publié ce mardi 19 août sur son compte X.
« Depuis le début de la guerre, le personnel de l’UNRWA a payé un lourd tribut : près de 360 membres du personnel ont été tués, dont plusieurs dans l’exercice de leurs fonctions ; des centaines ont été blessés », a-t-il noté.
Il a également déclaré que près de 50 membres du personnel ont été enlevés et que certains ont été torturés avant leur libération.
Lazzarini a souligné que « le personnel n’abandonne cependant pas malgré l’enfer qu’il vit au quotidien », ajoutant que même si l’agence est confrontée à des menaces existentielles, ses équipes « agissent pour l’humanité ».
Le gouvernement d’unité nationale libyen a démenti les allégations de normalisation avec Tel-Aviv
Le chef du gouvernement d’unité nationale libyen (GNU), Abdul Hamid al-Dbeibeh, a rejeté les allégations selon lesquelles son gouvernement poursuivrait la normalisation avec Israël ou se préparerait à accueillir les Palestiniens déplacés de Gaza.
Lors d’un entretien avec Asharq Al-Awsat, le chef du gouvernement d’unité nationale libyen (GNU), Abdul Hamid al-Dbeibeh, a répondu à des questions traitant divers sujets.
À une question sur des spéculations sur une normalisation avec Israël, Dbeibeh a affirmé qu’« il n’y a aucune volonté ni aucun effort de normalisation avec Israël. C’est une question réglée pour les Libyens ».
À une autre question sur des informations selon lesquelles des Palestiniens de Gaza seraient accueillis en Libye, il a répondu en ces termes : « C’est complètement faux. Même l’ambassade des États-Unis à Tripoli a démenti ces allégations. Ce qui se passe à Gaza est une catastrophe humanitaire qui exige une action internationale pour protéger les Palestiniens sur leur propre territoire, et non pour les déplacer. »
France : la BITD face à une guerre économique menée par l'allié américain
Dans un contexte de guerre économique accrue, les entreprises de la Base industrielle et technologique de défense (BITD) française sont sous pression, avec 500 à 550 atteintes annuelles et plus de 750 alertes de sécurité économique en 2024, soit le double de 2020. Les États-Unis se trouvent au cœur de ce problème de défense.
Selon RT, le rapport parlementaire, présenté en juillet 2025 par le député Horizons Christophe Plassard à la Commission des finances, dresse un constat alarmant : « La France fait face à une intensification sans précédent de la guerre économique ».
Les petites et moyennes entreprises (PME) qui représentent des cibles vulnérables, subissant 80 % des cyberattaques, souvent orchestrées par des puissances stratégiques telles que la Russie et la Chine, mais également par d’autres pays comme les États-Unis.
Les menaces, qualifiées de « protéiformes », incluent espionnage, cyberattaques (en hausse de 15 % en 2024 avec 4 000 incidents recensés par l’ANSSI), sabotages, et « lawfare » américain, où des réglementations comme le Patriot Act ou le Cloud Act permettent l’accès à des données sensibles.
Le fonds souverain norvégien se retire de six entreprises israéliennes présentant des liens avec les colonies illégales et le génocide à Gaza
Le fonds souverain norvégien a annoncé qu’après des examens éthiques, il avait décidé de retirer de son portefeuille d’investissement six autres sociétés liées au développement de colonies illégales en Cisjordanie occupée et au massacre en cours à Gaza.
Le fonds, d’une valeur de 2 000 milliards de dollars, n’a pas dévoilé l’identité des entreprises concernées, mais a précisé que leurs noms, ainsi que les raisons précises de ces exclusions, seraient rendus publics une fois les désengagements finalisés.
Il est possible que ces entreprises incluent les cinq plus grandes banques israéliennes, actuellement passées en revue par l’organe de surveillance éthique du fonds.
Les exclusions les plus récentes ont porté le nombre total d’entreprises israéliennes dont le fonds a désinvesti à 23 depuis le 30 juin. Ce chiffre pourrait continuer à augmenter.
À l’heure actuelle, le fonds possède des participations dans 38 entreprises israéliennes, pour un montant de 19 milliards de couronnes (1,9 milliard de dollars) d’investissements, contre 61 entreprises avec un total de 23 milliards de couronnes au 30 juin, selon une lettre de l’opérateur du fonds, Norges Bank Investment Management, datée de lundi.
L'Iran et l'Arménie signent 10 protocoles d'accord lors de la visite de Pezeshkian à Erevan
L’Iran et l’Arménie ont signé 10 protocoles d’accord sur la coopération mutuelle lors d’une visite d’État du président Pezeshkian à Erevan pour renforcer les relations entre les deux pays.
Les documents ont été signés mardi 19 août par de hauts responsables des deux pays à la suite d’une réunion privée entre le président iranien, Massoud Pezeshkian, et le Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, à Erevan, capitale de l’Arménie.
Les protocoles d’accord, signés le deuxième jour de la visite de Pezehskian, couvrent un large éventail de domaines essentiels. Parmi eux figurent la diplomatie, l’économie, ainsi que les secteurs des mines et des industries. De plus, les accords portent sur des initiatives de développement routier et urbain, de santé, d’environnement, d’éducation, de culture, d’interaction sociale et de tourisme.
De plus, Pezeshkian et Pashinyan ont élaboré et signé une déclaration conjointe. Plus tôt dans la journée, une cérémonie d’accueil officiel a été organisée en l’honneur du président iranien au Palais présidentiel d’Erevan.
Belgique: les manifestants exigent l’arrêt des exportations d'armes vers Israël et la reconnaissance de l'État palestinien
Environ 300 personnes, selon les organisateurs, ont manifesté en faveur de la Palestine lundi en fin de journée devant le Parlement wallon, à Namur, capitale de la région de la Wallonie, en Belgique. Elles demandaient un réel embargo sur les transits et exportations d'armes vers Israël via et depuis la Wallonie, de même que la reconnaissance de l'État palestinien.
L'action était organisée par le Collectif Solidarité Palestine Namur et la section locale de l'Association belgo-palestinienne (ABP). La date et le lieu n'avaient pas été choisis par hasard, puisque la commission parlementaire wallonne des Relations internationales se réunira mardi en urgence pour évoquer la guerre à Gaza, sur demande de l'opposition.
Durant environ une heure, les centaines de manifestants ont scandé des chants et slogans en faveur de la Palestine, en interpellant passants et automobilistes. Des représentants du CSPN et l'ABP ont ensuite pris la parole, de même que des Palestiniens vivant en Belgique et d'autres personnes sensibles à la situation à Gaza.
Gaza : la guerre génocidaire a coûté la vie à plus de 62 000 civils et blessé 156 230 autres
Le bilan des morts à Gaza s'élève à 62 004 alors qu'Israël poursuit son offensive militaire brutale, ciblant les civils à travers le territoire assiégé.
Les demandeurs d'aide affamés continuent d'être les principales cibles de récentes frappes du régime israélien. Depuis l’aube de lundi, au moins 30 Palestiniens ont été tués dans des attaques menées dans la bande de Gaza, dont 14 personnes qui cherchaient de l’aide.
Paris accusé d’avoir utilisé l’Institut français d’Algérie comme un « relais d’espionnage »
Des médias algériens accusent Paris d’utiliser l’Institut français d’Algérie comme un « relais d’espionnage » et de se constituer une juteuse rentabilité en donnant des cours de français et en faisant passer des examens scolaires.
Accusée d’utiliser l’Institut français d’Algérie comme couverture à des activités de renseignement, la France fait l’objet d’une vague de dénonciations médiatiques en Algérie. Plusieurs journaux algériens pointent du doigt un système d’influence politique, économique et diplomatique masqué sous des initiatives culturelles.
L’Institut français d’Algérie, censé promouvoir la langue et la culture françaises, est aujourd’hui au centre d’une controverse majeure. Plusieurs grands journaux algériens, notamment L’Expression et El Khabar, ont affirmé que cette structure sert de « repaire d’espions », accusant Paris d’y mener des opérations de renseignement dissimulées sous des activités culturelles.
Selon L’Expression, un restaurant situé dans l’enceinte même de l’Institut français d’Alger est utilisé pour organiser des rencontres secrètes entre des agents de la chancellerie française et de jeunes Algériens. Ces derniers seraient souvent choisis pour leur « naïveté ou leur vulnérabilité ».