تقي زاده

تقي زاده

mardi, 12 avril 2016 23:02

Le Guide suprême reçoit Matteo Renzi

Le Premier ministre italien Matteo Renzi et la délégation l’accompagnant ont été reçus, il y a quelques minutes, par le Guide suprême de la Révolution islamique, l’honorable Ayatollah Khamenei. 

Le président kazakh Nursultan Nazarbayev a rencontré lundi après-midi le Guide suprême de la Révolution islamique.
Au cours de cette rencontre, le Guide suprême de la Révolution islamique a insisté sur la nécessité de la promotion de la coopération entre Téhéran et Astana, dans divers domaines politiques, économiques et sécuritaires notamment dans la lutte contre le terrorisme.

"En dépit de leurs prétentions, de grandes puissances comme les Etats-Unis ne sont ni sincères ni sérieuses dans la lutte contre le terrorisme. Il incombe donc aux pays musulmans de coopérer avec sincérité et transparence pour éloigner la menace du terrorisme des peuples musulmans", a déclaré le Guide suprême de la Révolution islamique.

L'Ayatollah Khamenei a dénoncé les aides des Etats-Unis à Daech en Irak et les a qualifiées de signes du manque de sincérité des coalitions qui prétendent lutter contre le terrorisme. "Ces coalitions prétendent lutter contre le terrorisme, et pour justifier leur approche sélective vis-à-vis des groupes terroristes, elles les divisent en deux catégories de bons et de mauvais terroristes", a déclaré le Guide suprême de la Révolution islamique.

Son Eminence l'Ayatollah Khamenei a évoqué que les terroristes qui ont commis des attentats en Europe et de nombreux terroristes en Syrie et en Irak sont de nationalité européenne, ce qui indique le manque de sincérité et de sérieux des puissances occidentales pour lutter efficacement contre le terrorisme.

"Aujourd'hui, les pays musulmans sont menacés d'une part par des groupes terroristes qui massacrent les innocents au nom de l'islam, et de l'autre par des puissances occidentales qui œuvrent sans relâche contre l'unité des nations musulmanes", a déclaré le Guide suprême de la Révolution islamique.

Dans une autre partie de ses propos, l'Ayatollah Khamenei a évoqué les affinités religieuses, culturelles et historiques entre l'Iran et le Kazakhstan, et a affirmé qu'en dépit du grand potentiel des deux pays pour promouvoir leur coopération, le niveau actuel des relations économiques et commerciales entre Téhéran et Astana n'est pas satisfaisant.

"Nous soutenons le déploiement d'efforts de nos deux pays pour approfondir nos relations politiques, économiques et commerciale, ainsi que les coordinations nécessaires pour déterminer le régime juridique de la mer Caspienne", a déclaré le Guide suprême de la Révolution islamique.


Au cours de cette rencontre à laquelle a participé aussi le président iranien Hassan Rohani, le président kazakh Nursultan Nazarbayev a déclaré que pendant sa visite à Téhéran il a réussi à conclure d'importants accords bilatéraux.

"L'Iran est un voisin puissant et fiable du Kazakhstan, et nos deux pays ont un potentiel important qui nous permettra d'approfondir nos relations économiques et commerciales", a déclaré le président Nazarbayev.

« Téhéran ne voit aucun obstacle devant l’essor de ses relations tous azimuts avec l’Italie », a déclaré le président iranien, en faisant allusion aux relations amicales, historiques et profondes que l’Iran entretient avec Rome. 

Lors d’une réunion entre les hautes délégations iranienne et italienne ce mardi, le président iranien Hassan Rohani a déclaré que la visite en Iran du Premier ministre italien Matteo Renzi constituait un élément déterminant du développement de la coopération irano-italienne.

« Le terrain est propice à dynamiser des relations irano-italiennes, et aujourd’hui, nous devons exploiter nos capacités pour approfondir et consolider nos coopérations », a déclaré le président Hassan Rohani.

Et d’ajouter : « Cette année, j’ai choisi Rome comme première destination de ma tournée européenne, après l’entrée en vigueur du Plan global d’action commune, pour insister sur l’importance que nous accordons à nos relations avec l'Italie. De même, la visite du Premier ministre italien en Iran, moins de trois mois après ma visite [en Italie], prouve que cette volonté de promouvoir nos relations bilatérales est réciproque ».

Le président Rohani a plaidé pour plus de coopération entre les secteurs privés, les entreprises et les banques des deux pays pour garantir les intérêts communs des nations iranienne et italienne.

« L’Iran et l’Italie sont prêts à élargir leurs relations sur divers plans dont le transport, l'urbanisme, l'environnement, l'agriculture, la santé, le tourisme, les sciences et les technologies », a déclaré le président iranien. 

Pour le président iranien, la signature de l’accord nucléaire entre l’Iran et le groupe 5+1 a créé une opportunité pour tout le monde, surtout pour les parties qui voient dans le dialogue et la diplomatie la clé du règlement des problèmes régionaux et internationaux.

En ce qui concerne les armes de destruction massive, M. Rohani a souligné que la fabrication et l'usage de ces armes étaient contraires aux intérêts de l’humanité, et que ces armes devraient être entièrement démantelées partout dans le monde.

« L’Iran et l’Italie peuvent se mobiliser pour remplir leur part dans la solution des problèmes régionaux et internationaux », a-t-il ajouté.

le président Rohani a rappelé l’adoption d’une résolution, proposée par l’Iran, par les Nations unies pour un monde sans violence et extrémisme:

« Nous devons nous mobiliser pour une lutte acharnée contre l’extrémisme et le terrorisme. A ce propos, une coopération étroite entre l’Iran et l’Italie pourrait rendre le terrain propice à une mobilisation plus vaste au niveau européen. »

M. Rohani a ensuite exhorté les intellectuels et penseurs musulmans et chrétiens à s'unir pour trouver une solution à l’extension du phénomène néfaste qu'est le terrorisme.

Lors de cette même réunion, le Premier ministre italien Matteo Renzi a remercié l’accueil chaleureux que les Iraniens lui avaient réservé, rappelant les affinité historiques profondes entre les deux peuples. 

« L’Italie fait tous les efforts possibles pour développer sa coopération avec l’Iran et pour accélérer l'application les accords précédemment conclus entre Rome et Téhéran », a déclaré le Premier ministre italien. 

Le Premier ministre italien Matteo Renzi a affirmé que le rétablissement rapide des interactions bancaires et des couvertures d'assurance pourra accélérer l’essor des coopérations bilatérales irano-italiennes et entre l’Iran et l’Union européenne. 

« L’Iran est le pays le plus développé du Moyen-Orient sur les plans culturel, scientifique et universitaire, et il est le pays le plus stable de la région. Sans l'aide de l'Iran, ce sera impossible d'établir la paix et la stabilité au Moyen-Orient. Vu sa civilisation brillante et sa puissance, l'Iran devra être présent à toutes les discussions sur la paix dans la région », a déclaré Matteo Renzi. 

Concernant la lutte antiterroriste, Matteo Renzi a déclaré qu’il fallait faire cesser les campagnes d’intoxication contre l’islam et les autres religions. 

Après la cérémonie d’accueil officiel du président kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, par son homologue iranien Hassan Rohani, au palais de Saad Abad, à Téhéran, les délégations des deux pays ont signé 9 documents de coopération en présence de leurs présidents.

Ces neuf documents de coopération portent sur :1- transfert des prisonniers, 2-protection des plantes et la quarantaine des plantes, 3-coopérations technologiques, 4-développement des coopérations économiques dans les domaines industriel, commercial et d’investissement, 5- plan à long terme de coopération du transport et du transit de la Route de la soie, 6- coopération entre la Banque Centrale d’Iran et la banque nationale du Kazakhstan, 7- coopération entre les compagnies du chemin de fer des deux pays, 8- coopération entre la compagnie des lignes maritimes d’Iran et la compagnie nationale du chemin de fer GSC du Kazakhstan et en fin 9- coopération entre le Fonds du développement nationale d’Iran et la société mère spécialisée (Bayterek).

Le Premier ministre italien Matteo Renzi est arrivé mardi matin à Téhéran à la tête d’une haute délégation politique et économique composée de 250 personnes.
A son arrivée à Téhéran, Matteo Renzi a été accueilli par le ministre iranien de l’Industrie, des Mines et du Commerce Mohammad Reza Nematzadeh. 

Des rencontres avec le président Hassan Rohani et d’autres hauts responsables iraniens concernant l'essor des coopérations économiques et commerciales bilatérales dans la période post-sanctions ainsi que la présence active des sociétés et des investisseurs italiens en Iran figurent dans le programme de la visite du chef du gouvernement italien.

Matteo Renzi est accompagné du ministre de l’Education, de l’Université et de la Recherche, de certains vice-ministres, du directeur du SACE (organisme italien d'assurance crédit à l'exportation), du PDG d’Eni (société italienne privée d'hydrocarbure), du président de l’Institut Italien du Commerce Extérieur (ICE), des patrons de petites et moyennes entreprises, des industriels et des directeurs de grandes banques italiennes.

La visite de Renzi en Iran fait suite au déplacement en janvier du président iranien à Rome, dans le but de donner de l’essor aux relations entre les deux pays après l’entrée en vigueur du Plan d’action conjoint et la levée des sanctions internationales.

Pour rappel, lors de la visite du président Rohani en Italie en janvier dernier, des accords de coopération d’un montant de 7 milliards d’euros avaient été signés entre les deux pays. Or, étant donné la levée des sanctions contre l'Iran, l’Italie cherche à augmenter le volume actuel des échanges commerciaux pour atteindre les 7 milliards d’euros initiaux.

Selon un rapport de l'Office européen de statistiques (Eurostat), le volume des échanges commerciaux entre Rome et Téhéran a dépassé le seuil d’un milliard d’euros en 2014 et après l’Allemagne, l’Italie est le deuxième partenaire commercial européen de l’Iran.

« Cela m’est très important de m’entretenir avec les autorités iraniennes dont les propositions pour mettre fin à la crise en Syrie sont déterminantes. J’essaierai de les bien appliquer », a déclaré l’émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, à l’issue de sa rencontre avec le vice-ministre iranien des Affaires étrangères.

Interrogé par un journaliste sur le contenu de ses négociations avec M. Hossein Amirabdollahian, vice-ministre iranien des Affaires étrangères, chargé du département arabo-africain, Staffan de Mistura a déclaré que ses discussions avec la partie iranienne portaient plutôt sur l'application du plan de la cessation des hostilités en Syrie et l’envoi d'aides humanitaires à tous les Syriens, sans exception, notamment ceux vivant sous le siège.

« Je me suis rendu à Téhéran pour m’entretenir avec M. Amirabdollahian afin de préparer les négociations de Genève. Cela m’est très important de m’entretenir avec les autorités iraniennes dont les propositions pour mettre fin à la crise en Syrie sont déterminantes. J’essaierai de les bien appliquer », a déclaré Staffan de Mistura. 

Staffan de Mistura a affirmé être parvenu à un accord avec Téhéran sur les trois importants axes du dossier syrien.

Dmitri Ragouzin, vice-Premier ministre russe a confirmé mardi la livraison des missiles sol-air S-300 à l’Iran.

Il a ajouté que la livraison d'autres cargaisons se poursuivra jusqu'à la fin de 2016, dans une interview avec la radio "Echo de Moscou".

"Nous sommes dans le respect total des clauses du contrat avec l'Iran. la partie iranienne a payé le prix total du contrat de vente du système S-300, et la Russie a garantie la livraison des missiles S-300 à l'Iran", a-t-il déclaré. 

Dmitri Ragouzin a ajouté que la Russie a déjà commencé la livraison de la première cargaison des systèmes complets de missiles sol-air S-300, sans préciser toutefois le nombre des batteries livrées à l'Iran.

 

"Pour le moment, nous ne sommes pas en mesure de dire davantage sur les dispositifs du contrat avec l’Iran, mais ce qui est sur c'est que la première livraison s'est effectuée, et a été confirmée par des experts iraniens et russes", a dit le vice-Premier ministre russe. 

Il a ajouté, lors de cette interview, qu'après cette première cargaison, la partie iranienne retirera sa plainte portée contre la Russie auprès de la justice internationale.

Le ministère iranien des AE a confirmé l'arrivée des premiers éléments des batteries de missiles anti-missiles S300 en Iran.

Après 9 ans d'attente, ces engins "stratégiques" de conception russe viennent grossir l'arsenal défensif du pays. Mais pourquoi la RII tient-elle tant à ce que ces missiles fassent partie de sa défense anti aérienne? Interrogé par l'agence de presse Fars, Reza Saraj, analyste des questions militaire répond à cette question :

" S300 reste de loin l'un des systèmes de défense anti-aériens les plus performants au monde. Il s'agit d'un système doté d'un dispositif radar qui est capable d'identifier en même temps 100 cibles dans le ciel, tout en interceptant les missiles de croisière, des missiles balistiques, des avions sans ou avec pilote et ce dans un périmètre de 120 à 150 kilomètres. Les batteries de missiles S300 sont également classées parmi les dispositifs de défense anti-aériens sol-air, soit des systèmes qui posent énormément problème aux Etats Unis et à leurs alliés. Le lance-missile des S300 est opérationnel tous les 3 à 5 secondes, ce qui revient à dire que ce dispositif est à même d'intercepter tous les 3 à 5 secondes un avion ou un missile.

Les batteries de missiles S300 ne demandent que 5 minutes pour devenir opérationnelles. Ces missiles, facilement "stockables" disposent d'une portée de 150 kilomètres et ne demandent aucun "soin particulier" en phase de stockage. Les S300 russes ressemblent beaucoup aux batteries de missiles de conception américaine MIM-104 Patriot. Les seuls chasseurs au monde à pouvoir neutraliser les S300 sont les B2 furtifs ou encore les F22. " 

L'Iran réceptionne les S300 russes. 

Et l'analyste militaire d'ajouter : " Avec tout ce qui précède, les S300 sont bien conçus pour renforcer la défense aérienne iranienne contre toute éventuelle frappe aérienne d'Israël dans la mesure où ce pays ne possède pas d'avions furtifs. De surcroît, les S300 rendent extrêmement difficile et coûteuse toute action militaire des Etats Unis contre l'Iran surtout qu'il s'agit de batteries transportables et aptes à être déplacées et donc, difficiles à localiser " 

Dans un article daté de dimanche 10 avril, le site "Business Insider" revient sur les avantages que représentent les missiles S300 pour la défense aérienne de l'Iran allant jusqu'à dire que ce dispositif est capable de "changer les rapports de force au Moyen Orient". 

Jouant le rôle d’État souverain, le gouvernement de Matteo Renzi a « autorisé au cas par cas » le départ de drones armés US de Sigonella (Sicile) vers la Libye et au-delà. On sait qu’en 2011 déjà ce fut un drone Predator Reaper, ayant décollé de Sigonella et télécommandé depuis Las Vegas, qui attaqua en Libye le convoi dans lequel se trouvait Mouamar el-Kadhafi, en le poussant dans les mains des miliciens de Misrata.
L’Italie entre ainsi dans la liste officielle des bases des drones états-uniens d’attaque, sous contrôle exclusif du Pentagone, avec des pays comme l’Afghanistan, l’Éthiopie, le Niger, l’Arabie Saoudite et la Turquie. Le ministre des Affaires étrangères Paolo Gentiloni, précisant que « l’utilisation des bases ne requiert pas une communication spécifique au parlement », assure que cela « n’est pas un prélude à une intervention militaire » en Libye. Alors qu’en réalité l’intervention a déjà commencé : des forces spéciales états-uniennes, britanniques et françaises —confirment le Telegraph  et Le Monde — sont en train d’opérer secrètement en Libye.

Depuis le hub aéroportuaire de Pise, limitrophe à la base états-unienne de Camp Darby, décollent en continu des avions de transport C-130 (probablement aussi états-uniens), transportant des matériaux militaires dans les bases méridionales et peut-être aussi dans quelque base en Afrique du Nord.

Dans la base d’Istres, en France (Bouches-du-Rhône), sont arrivés des avions états-uniens KC-135 pour l’approvisionnement en vol des chasseurs-bombardiers français. L’opération n’est pas dirigée seulement vers la Libye. Istres est la base de l’ « opération Barkhane », que la France conduit avec 3 000 militaires en Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Fasso.

Dans cette même zone et au Nigeria opèrent les USA avec des forces spéciales et une base de drones au Cameroun. Toujours selon la motivation officielle de combattre Daesh et ses alliés. En même temps, l’Otan a déployé en mer Égée le Second groupe naval permanent, sous commandement allemand, et des avions radar Awacs (centres de commandement volants pour la gestion du champ de bataille), avec la motivation officielle de « soutenir la réponse à la crise des réfugiés » (provoquée par les guerres des USA et de l’Otan contre la Libye et la Syrie).

À cette opération s’est ajoutée la « Dynamic Manta 2016 », exercice Otan en mer Ionienne et dans le Canal de Sicile avec des forces aéronavales des USA, de France, de Grande-Bretagne, d’Espagne, de Grèce, de Turquie et d’Italie, qui a fourni les bases de Catane, Augusta et Sigonella.

Ainsi se prépare « l’opération de maintien de la paix sous conduite italienne » qui, sous prétexte de les libérer de Daesh, vise à occuper les zones côtières de la Libye économiquement et stratégiquement les plus importantes.

Il ne manque que « l’invitation », qui pourra être faite par un fantomatique gouvernement libyen. Pour l’intervention en Libye, c’est Hillary Clinton qui est en train de faire pression : candidate à la présidence, qui —écrit le New York Times dans une longue enquête  a « l’approche la plus agressive envers les crises internationales ». C’est elle qui, en 2011, persuada Barack Obama de rompre les atermoiements. « Le président signa un document secret, qui autorisait une opération secrète en Libye et la fourniture d’armes aux rebelles », tandis que le département d’État dirigé par Clinton les reconnaissait comme « gouvernement légitime de la Libye ». Les armes, y compris des missiles anti-char Tow et des radars anti-batteries, furent envoyés par les USA et d’autres pays occidentaux à Benghazi et dans certains aéroports. En même temps, l’Otan sous commandement états-unien effectuait l’attaque aéronavale, avec des dizaines de milliers de bombes et de missiles, en démantelant de l’extérieur et de l’intérieur l’État libyen.

Quand en octobre 2011 Mouamar el-Kadhafi fut tué, Hillary Clinton hurla de joie avec un « Wow ! », en s’exclamant « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort ». Nous ne savons pas quel condottiere elle citera pour la seconde guerre en Libye. Nous savons, cependant, qui nous télécommande.

 

Louange à Dieu, le Maître des Mondes et que les bénédictions et la paix soient sur notre maître Muhammad, sur les membres purs de sa Famille, sur ses compagnons élus et sur tous les prophètes et les messagers de Dieu. Que la Paix, la miséricorde de Dieu et Ses bénédictions soient sur vous, frères croyants et sœurs croyantes !

Parmi les Versets coraniques révélés au sujet de la justice, il y en a un qui concerne la manière d’échanger avec les mécréants pacifiques. En fait, il existe deux catégories de mécréants : Les mécréants belliqueux qui s’attaquent aux Musulmans, qui les chassent de leurs maisons et les agressent de tous les moyens, et les mécréants pacifiques qui ne s’accordent pas avec les Musulmans sur le plan religieux, du fait qu’ils ne croient pas à l’Islam, mais qui cohabitent avec les Musulmans comme c’est le cas dans toute société hétérogène où les groupes cohabitent au niveau des échanges et des relations.

Pour ce qui est de ceux qui appartiennent à cette dernière catégorie, le Noble Coran nous incite à les bien traiter, à être charitables envers eux, à leur fournir tous les moyens du bien et d’échanger avec eux sous les signes de la justice dans toutes nos relations avec eux. Quant à ceux qui appartiennent à l’autre catégorie, nous devons prendre à leur encontre une attitude différente, car ils affichent leur hostilité aux Musulmans alors que le Musulman n’affiche ni ne dissimule l’hostilité aux autres. Le Musulman n’a jamais recourt à l’agression, car Dieu nous a demandé d’agir à l’encontre des autres de la manière susceptible d’en faire des amis, au lieu d’agir d’une manière qui incite nos amis, ou les autres en général, à devenir des ennemis.

Dieu, le Très-Haut, dit à ce propos : ((&&Dieu ne vous a pas interdit, pour ceux qui ne vous ont pas combattus pour cause de religion, et ne vous ont pas expulsés de vos maisons, de vous montrer vertueux et charitables envers eux. Dieux aime les équitables&)) (Coran LX, 8). Il existe un désaccord sur le plan religieux avec ceux qui ne sont pas Musulmans et qui ne combattent pas les Musulmans parce qu’ils sont Musulmans. Ce désaccord doit être objectivement et pacifiquement accepté par les Musulmans, d’autant plus que ces non Musulmans n’utilisent pas leur force politique ou militaire pour vous expulser de vos maisons et de vos terres. Ceux-là sont pacifiques et cohabitent avec vous, les Musulmans, dans un seul et même pays ou dans deux pays voisins, d’une manière pacifique. ((&&Dieu ne vous a pas interdit, pour ceux qui ne vous ont pas combattus pour cause de religion, et ne vous ont pas expulsés de vos maisons, de vous montrer vertueux et charitables envers eux&)) (Coran LX, 8). Etre vertueux c’est être charitable, et la charité est une notion qui s’étend dans toutes les relations humaines fondées sur la coopération, sur la communication et sur la générosité.

&Etre équitable, comme nous l’avons maintes fois démontré, est en rapport avec le droit dont dispose chaque être humain. Etre juste et établir la justice c’est le fait de respecter le droit de chacun et de lui rendre sa part. Pour cette raison, vous devez échanger avec les non Musulmans pacifiques sur la base de l’équité. Il faut leur rendre ce qui est de leur droit car ((&&Dieux aime les équitables&)). D’où, nous apprenons que nous devons respecter leurs droits et leurs biens. Le Musulman n’a pas le droit d’attenter aux biens d’une personne non Musulmane en prétextant que cette personne est mécréante et que nous avons le droit de nous emparer des biens des personnes mécréantes, comme le disent certaines fatwa adoptées par beaucoup de personnes qui voyagent en Occident ou en Orient, ou qui vivent même au Liban lorsque, pendant la guerre et l’anarchie, certains pillaient des banques ou des magasins en prétextant qu’ils appartiennent à des personnes mécréantes. Du moment où les mécréants sont pacifiques, nous n’avons pas le droit de toucher à leurs biens ou d’attenter à leur honneur. Nous avons prononcé et nous continuons de prononcer des fatwa qui qualifient comme illicites les agissements de ce genre d’agissements commis par certains jeunes hommes qui émigrent en Amérique, en Europe, en Australie, au Canada et ailleurs.

Il y a des gens qui font un contrat d’assurance pour leurs boutiques ou leurs entreprises puis ils les brûlent pour toucher des indemnisations. Il y a aussi beaucoup de gens qui exploitent certaines lois qui facilitent le fait de détourner de l’argent, comme lorsqu’ils empruntent de l’argent dans une banque avant de s’enfuir dans un autre pays, ou comme lorsqu’ils volent des marchandises dans un supermarché. Tout cela n’est pas loisible du moment où les propriétaires de ces entreprises sont pacifiques et non pas belliqueux. Dieu, le Très-Haut, nous dit : ((Dieu ne vous a pas interdit, pour ceux qui ne vous ont pas combattus)) (Coran LX, 8), mais ((Dieu vous interdit seulement, pour ceux qui vous combattent à cause de votre religion, ceux qui vous expulsent de vos maisons et ceux qui participent à votre expulsion&)) (LX, 9). Ceux-là sont ceux qui vous combattent rien que parce que vous êtes des Musulmans, ceux qui vous ont expulsés de vos maisons comme l’ont fait les Juifs à l’encontre des Palestiniens et ceux qui, comme l’ont fait certains Etats, ont aidés les Juifs.

Il y a une différence entre l’Etat et le peuple. L’administration américaine soutient Israël et occupe l’Iraq et l’Afghanistan. Mais le peuple américain n’est pas, dans sa totalité, d’accord avec la politique de son Etat, même si un grand nombre d’américains approuvent cette politique. ((&&Dieu vous interdit seulement, pour ceux qui vous combattent à cause de votre religion, ceux qui vous expulsent de vos maisons et ceux qui participent à votre expulsion, de les prendre pour des patrons ou pour des alliés. Ceux qui les prennent pour des patrons ou pour des alliés, voilà ceux qui sont injustes&)) (LX, 9). Ceux-là sont injustes envers eux-mêmes, envers leurs peuples et envers les leurs. Ces deux Versets nous apprennent donc qu’il ne nous est pas loisible de nous attaquer aux mécréants pacifiques, abstraction faite de la religion à laquelle ils appartiennent.

Dieu, le Très-Haut, a blâmé les Juifs qui trouvent bon de s’emparer des biens des autres. Il dit à ce propos : ((&&Certains, parmi les Gens du Livre, te rendent le qintard que tu leur as confié. D’autres ne te rendent le dinar que tu leur as confié que si tu les harcèles. Il en est ainsi, parce qu’ils disent : « Les illettrés n’ont aucun moyen de nous contraindre &»&)) (Coran III, 75). Selon la conception des Juifs, les illettrés sont les non Juifs, surtout les Arabes, car ils étaient analphabètes en général, et comme la lecture et la culture manquaient à cette époque, les Juifs se considéraient comme irresponsables à leur égard et que, par conséquent, ils avaient le droit de s’emparer de leurs biens.

La personne qui, parmi nos frères qui vivent en Occident, porte une telle mentalité, donne aux autres l’impression que les Musulmans trouvent licite de s’emparer des biens des autres. Ainsi, le Musulman perd la confiance des autres en lui, et personne n’est alors prêt à nouer avec lui un partenariat, un prêt ou à coopérer avec lui. Ils prennent ainsi la même attitude que nous aurions prise, nous-mêmes, à l’encontre d’une personne que nous savons prête à nous frustrer de nos biens et que, de ce faite, nous refusons d’échanger avec elle.

De telles choses sont nuisibles pour nous. Elles déforment l’image de l’Islam et des Musulmans. Nous devons traiter les autres de la manière avec laquelle nous aimons qu’ils nous traitent. Si nous aimons que les autres nous traitent avec fidélité et sincérité, nous devons nous-mêmes les traiter avec fidélité et sincérité pour pouvoir cohabiter avec eux.

&Les autres ont besoin de nous et nous avons besoin d’eux, surtout parce que nous vivons avec eux dans un même pays. Si la confiance manquait à l’intérieure d’une telle société et si la cohabitation devenait impossible, cela signifie l’impossibilité de construire une patrie, l’impossibilité de réaliser aucun progrès ni aucune évolution, que ce soit sur le plan économique ou sur le plan sécuritaire.

Nous devons être conscients de cette question pour pouvoir donner une image rayonnante de l’Islam, car l’islam est la religion de la justice. Il est juste à l’égard du mécréant et du croyant, avec l’ennemi et l’ami et avec le proche et le lointain. Nous avons toujours dit que la justice n’a pas de religion. La justice est une condition humaine et cela impose à l’homme d’être juste à l’égard de tous les hommes. L’injustice, quant à elle, n’a pas de religion et l’homme ne doit pas être injuste à l’égard de personne. Une Tradition prophétique dit à ce propos : « Dieu a dépêché l’un de Ses prophètes vivant dans le royaume d’un tyran en lui disant : ‘Va retrouver ce tyran et dis-lui que Je lui ai donné le pouvoir non pas pour répandre le sang et amasser des fortunes, mais pour empêcher les voix des opprimés de me parvenir. Je ne négligerai pas l’injustice commise à leur encontre même s’ils sont des mécréants’ ».

Tout cela nous conduit à conclure qu’il n’est pas loisible de traiter injustement les mécréants, et cela donne à l’Islam son image rayonnante. Il y a une autre chose que nous devons comprendre, nous, les Chiites duodécimains : Nous attendons l’Imâm al-Mahdî (h) dont le message et le programme sont l’établissement de la justice. «&&Il fera remplir la terre de justice et d’équité après avoir été remplie d’injustice et d’iniquité &». Son massage est donc celui de la justice universelle, c’est-à-dire la justice qui englobe tout l’univers. Pourrions-nous ainsi être des partisans de l’Imâm al-Mahdî (h) si, nous-mêmes, ne sommes pas justes ? Il y a des hommes qui traitent injustement leurs femmes, leurs pères, leurs mères et leurs voisins et prétendent qu’ils seront demain parmi les partisans de l’imâm al-Mahdî (h). Ils ne savent pas qu’en étant injustes, ils ne font que prendre place dans le camp adverse.

Pour toutes ces raisons, nous devons être la Nation de la justice car notre religion est la religion de la justice. Notre religion ordonne la justice et la charité dont les répercussions touchent la vie dans ce monde-ci et dans l’Autre monde. Nous devons vivre cela dans nos âmes et nous ouvrir, à travers cela, vis-à-vis de la réalité toute entière, que ce soit au niveau de la question politique, sociale, économique, sécuritaire ou familiale. La tradition nous apprend : « Sois une balance entre toi et les autres : Aime pour les autres ce que tu aimes pour toi-même, et déteste pour les autres ce que tu détestes pour toi-même ».

Cours de commentaire du Coran donné par son Eminence,L’Autorité religieuse, Muhammad Hussein Fadlallah, le 17-8-2004