
تقي زاده
Comment le Hezbollah a-t-il déjoué un scénario US/Israël dans la foulée des explosions de 4 août?
Le discours du vendredi dernier du secrétaire général du Hezbollah aura été celui d'un commandant, un commandant qui a su déjouer bien des complots et qui se tient parfaitement prêt à en déjouer d'autres. C'est sans doute cette même fermeté dont il a fait preuve qui a poussé la France à éviter tout suivisme envers les USA dans le dossier libanais, à aller à la rencontre du Hezbollah, et à affirmer qu'on ne peut rien faire au Liban sans que le Hezbollah, à titre d'un acteur politique, y soit consulté.
Rai al-Youm revient sur le discours du secrétaire général du Hezbollah vendredi soir, en y distinguant trois nouveaux axes majeurs cadrant parfaitement avec l'actualité. Puisque ce discours dédié au 14ème anniversaire de la victoire de 2006 du Hezbollah a mis l'accent sur de pseudo-carte que le camp US/Israël croit s'être doté dans la foulée des explosions de Beyrouth mais qui n'en sont plus vraiment : Une tentative de coup d'Etat échoué, une tentative ratée de déclencher une guerre civile, une implication israélienne dans les explosions qui risque, si elle est avérée, de coûter bien trop chère à Israël.
Comment l'Iran a-t-il réussi à briser l'omnipotence US à domicile soit au Conseil de sécurité ?
L'échec du projet de résolution sur la prolongation de l'embargo sur le commerce des armes contre l'Iran est un tournant : pour la première fois Amis et Ennemis ont dit non à l'Amérique..et c'est l'Iran qui en a brisé le tabou.., dit le rédacteur en chef du journal en ligne Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan dans un article où il évoque l’échec humiliant des USA face à l'Iran qui a réussi à diviser le Conseil de sécurité, à neutraliser le trio GB/France/Allemagne, à attirer les faveurs de la NLA, et enfin à obtenir ce qu'il cherchait. Mais comment?
« Le danger de cette douloureuse gifle vient de révéler l'ampleur des différences entre les États-Unis et leurs partenaires européens, notamment la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, qui font partie des pays qui se sont abstenus de voter dans un message clair confirmant que l'époque où Washington contrôlait les Nations unies et parlait au nom du monde occidental est révolue.
Débarquement militaire US/OTAN contre le Hezbollah, possible?
Un débarquement des troupes de l'OTAN au Liban pour fouiller le Sud à la recherche des silos à missiles du Hezbollah? Pour s'emparer militairement de l'Afghanistan puis de l'Irak, avant de provoquer la grande guerre en Syrie puis que le Hezbollah a vaillamment barré la route au grand Moyen Orient, comme l'a souligné vendredi 14 août, le secrétaire général du Hezbollah, à l'occasion du 14 anniversaire de la guerre de 33 jours, il a fallu aux stratège de Bush un 11 septembre. La double explosion de Beyrouth le 4 août semble avoir été planifié dans ce même objectif. Sauf que le Hezbollah n'est pas cette pilule facile que Pompeo croit pouvoir faire avaler.
Une action militaire USA/OTAN possible
Lors d’un entretien téléphonique avec son homologue biélorusse Alexander Loukachenko, le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu’il serait prêt à apporter son aide militaire si la Biélorussie en avait besoin.
« En vertu de l’accord militaire global entre les deux pays, Moscou est prêt, en cas de besoin, à expédier des forces militaires en Biélorussie », a déclaré à Loukachenko, le président russe.
Le président biélorusse a averti ce dimanche 16 août que les chars et les avions de combat de l’OTAN sont à 15 minutes de la frontière russo-polonaise.
« J’ai convenu avec Poutine que la Russie aiderait à préserver la sécurité en Biélorussie si nécessaire », a déclaré Loukachenko après l’appel téléphonique de samedi.
Les relations entre Minsk et Moscou sont récemment devenues plus compliquées après les élections en Biélorussie. Les gazoducs russes traversent la Biélorussie pour atteindre les pays européens, tandis que Moscou considère ce pays comme un médiateur entre lui-même et ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Nous ne supportons aucune atteinte à notre sécurité nationale (G. Baqeri)
« Dans un temps où le monde exprime sa haine envers Israël, un des voisins de la République islamique d’Iran vient d’annoncer publiquement l’établissement de ses relations avec ce régime infanticide », a déclaré le général Mohammad Baqeri, chef d’état-major des forces armées iraniennes. « Tel-Aviv cherche désespérément à maintenir son régime et il n’hésite pas au mépris des principes islamiques et juifs à opprimer les musulmans, ses voisins et même son propre peuple », a ajouté le général Baqeri.
« Il n’est pas acceptable de la part d’un pays arabe et musulman comme les Émirats arabes unis d’établir des relations politiques et économiques avec un régime qui profane la première Qibla des musulmans et qui a déplacé, tué et emprisonné des milliers de Palestiniens », a-t-il précisé.
Et le général Baqeri d’ajouter :
« Certes, l’attitude du peuple iranien et des forces armées de la République islamique d’Iran à l’égard de ce pays voisin changera fondamentalement et nous tiendrons les Émirats arabes unis pour responsable de tout incident dans le golfe Persique, qui porterait atteinte à la sécurité nationale de l’Iran, quel qu’en soit l’ampleur. »
« Je conseille les Émiratis de revenir sur leur décision tant qu’il est encore temps et de ne pas suivre le chemin qui porterait atteinte à la sécurité de la région et de leur pays », a martelé le général Baqeri.
Israël-EAU: le silence de MBS!
Alors que Bahreïn et l’Égypte ont soutenu officiellement la décision des Émirats arabes unis de normaliser ses relations avec Israël, Riyad garde son silence comme d’autres États arabes du golfe Persique, bien que l’Arabie saoudite entretienne des relations très proches avec Abou Dhabi. Le blogueur saoudien, Mujtahid, estime pourtant que Riyad aussi souhaite annoncer une mesure pareille, « mais le prince héritier aurait posé un préalable à une normalisation avec Israël ».
Le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane discute en ce moment avec les États-Unis, afin de les persuader d’une « condition en préalable à la normalisation avec Tel-Aviv ». « Washington va devoir pousser les princes détracteurs à accepter MBS en tant que futur souverain », en échange d’une normalisation entre Riyad et Tel-Aviv, a précisé Mujtahid sur Twitter.
Jusqu’à présent, l’Arabie saoudite n’a pris aucune position officielle envers la normalisation des relations entre les Émirats arabes unis et le régime israélien.
« À ce stade, il est exclu que l’Arabie saoudite rejoigne la normalisation entre Abou Dhabi et Tel-Aviv », a pour sa part écrit le Washington Post.
« L’une des raisons en est que l’Arabie saoudite soutient l’initiative de compromis arabe, un plan qui prévoit le retrait d’Israël des territoires de la Palestine occupés en 1967 », a ajouté le Washington Post.
« Mohamed Ben Salmane, prince héritier saoudien, apportera éventuellement son soutien à cette normalisation, mais une série de raisons l’ont amené à ne pas accepter pour annoncer pour l’instant son accord », a indiqué The Washington Post citant Jon Alterman, Directeur du programme Moyen-Orient au Center for Strategic and International Studies (CSIS).
Sanction anti-Iran: l'Europe s'opposera aux USA?
L’Union européenne réaffirme que les États-Unis ne sont pas autorisés à avoir recours au mécanisme de Snapback.
L’Union européenne a annoncé, dimanche 16 août, que les États-Unis n’avaient pas le droit de forcer le rétablissement des sanctions internationales contre l’Iran via le mécanisme de Snapback (rétablissement des sanctions), prévu dans l’accord nucléaire de 2015.
Le président américain Donald Trump a déclaré aux journalistes que Washington essayait de déclencher le Snapback pendant la semaine à venir, après que les États-Unis eurent perdu au Conseil de sécurité de l’ONU en ne pas réussissant à prolonger l’embargo sur les armes contre l’Iran.
Téhéran, lui aussi, réitère que l’échéance, fixée en 2015, doit être respectée et que les États-Unis n’ont pas le droit d’intervenir depuis qu’ils se sont retirés de l’accord nucléaire. La Chine et la Russie soutiennent l’Iran, d’autant plus que l’Union européenne a refusé de soutenir la prolongation de l’embargo sur les armes.
Le Conseil de sécurité de l'ONU rejette la prolongation de l'embargo sur les armes contre l'Iran
Le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) a rejeté un projet de résolution proposé par les États-Unis pour prolonger l'embargo sur les armes contre l'Iran.
Le document, mis aux voix pendant 24 heures, avait pour objectif de prolonger l'embargo sur les armes contre la République islamique, restriction qui, en vertu de l'accord nucléaire signé en 2015, doit expirer le 18 octobre.
La Russie et la Chine se sont opposées à la décision américaine, tandis que la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et huit autres pays se sont abstenus.
Les États-Unis et la République dominicaine ont été les seuls pays de l'organe de 15 membres à avoir voté en faveur du projet anti-iranienne susmentionné, selon des sources proches du CSNU, citées par le média américain CBS.
Cette décision a cependant indigné les autorités américaines, dont le secrétaire d'État Mike Pompeo, qui a qualifié l'échec d ‘ « inexcusable ».
"Le fait que le Conseil de sécurité n'agisse pas de manière décisive pour la défense de la paix et de la sécurité internationales est impardonnable", a déclaré Pompeo dans un communiqué, pour souligner plus tard que cette mesure va à l'encontre des souhaits de nombreux pays arabes et en particulier le régime israélien.
Cette mesure intervient, malgré le fait que Washington ait proposé mardi un nouveau projet limité à quatre paragraphes - très différent de la version précédente qui s'étalait sur 13 pages - pour proposer l'extension de la mesure coercitive indéfiniment, « jusqu’à ce que Le Conseil de sécurité décide « d’y mettre un terme.
Pendant ce temps, les autorités américaines ont averti qu'en cas d'échec de leur projet de résolution, elles recourraient au mécanisme de règlement des différends du pacte nucléaire afin de rétablir toutes les sanctions du CSNU contre l'Iran, y compris l'embargo sur les armes.
Les alliés européens des États-Unis, comme la Chine et la Russie, se demandent si Washington a le droit d'utiliser ce mécanisme, étant donné qu'il a abandonné le pacte nucléaire il y a deux ans, officiellement appelé Plan d'action conjoint global (JCPOA ou PIAC, pour son acronyme en anglais) et n’a pas respecté ses engagements.
Comme plusieurs pays l'ont mis en garde, cette voie signifierait la fin du pacte nucléaire qui, pour le moment, l'Iran et les puissances signataires, à l'exception des États-Unis, continuent d'essayer de le maintenir en vie.
Les autorités iraniennes ont dénoncé la "tentative désespérée" des Etats-Unis de prolonger l'embargo sur les armes sur le pays persan. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohamad Javad Zarif, a à son tour recommandé à Washington "d'arrêter de rêver" et d'accepter l'échec de sa politique contre la République islamique.
La Ligue arabe applaudit la traitrise des Emirats
L’Organisation de la Coopération des pays islamiques et la Ligue arabe gardent un silence honteux face à la mesure émiratie dans la signature d’un accord avec le régime sioniste, a-t-il posté sur Twitter selon le rapport.
Avec leur silence face à cet accord entre les Emirats et le régime sioniste, l’Organisation de la Coopération des pays islamiques et la Ligue arabe accueillent en fait la normalisation des relations avec ce régime, indique le message.
Ces deux organisations arabes et islamiques applaudissent la trahison des Emirats avec leur silence, a-t-il insisté dans son message.
La normalisation des relations avec le régime sioniste est une trahison du saint Coran
Avec toute sa force militaire, politique, culturelle et économique, le régime israélien fait face au monde islamique. Le régime israélien commet toute sorte de crime et déclare publiquement être contre l’islam. Ce régime a occupé des terres islamiques au cours de l’histoire et a fait des injustices aux peuples de ces régions. Sans faire attention aux droits humains des gens qui vivent dans les régions occupées, le régime israélien viole les droits des gens dans leur vie, leur mouvement et leur indépendance. Ce régime est l’exemple réel des infidèles bellicistes, a précisé cheikh Shahriari.
L’évolution qui s’est passée la semaine dernière a suscité le grand regret des musulmans du monde. La normalisation des relations avec le régime israélien est une trahison du saint Coran et tourner le dos au noble prophète Mohammad (SAWA), a-t-il martelé.
Le noble coran indique à tous les musulmans, surtout aux responsables, s’ils veulent suivre la voie du noble prophète de l’islam, ils doivent être sévères face aux infidèles. Ces infidèles (israéliens) ont pris leur arme et utilisent tous leurs moyens contre les régions islamiques. Les responsables des pays islamiques doivent considérer que la normalisation des relations avec ce régime est contre les recommandations claires du Coran, a-t-il suivi.