La Chine se range-t-elle du côté des antagonistes d’un accord nucléaire avec l’Iran ?

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La Chine se range-t-elle du côté des antagonistes d’un accord nucléaire avec l’Iran ?

Le dossier du programme nucléaire iranien est devenu un dossier très sensible, auquel s’intéresse chacun des acteurs de la politique régionale ou internationale, pour en tirer un avantage, dans le cadre de ses propres intérêts.
Selon le site d’information iranien, «Tabnak», tandis que les Républicains radicaux du Congrès des Etats-Unis redoublent, ces derniers jours, leurs efforts, pour perturber le processus de la normalisation des affaires liées au dossier du programme nucléaire de l’Iran, il y a des indices, qui laissent croire que la Chine y est, également, intervenue, en remettant aux autorités américaines, certaines informations, qui semblent donner un nouvel élan aux discussions, à Washington, autour le processus du dialogue avec l’Iran, autour du programme nucléaire civil de Téhéran.
Dans ce sens, le quotidien américain, "Wall Street Journal", a écrit, dans un article, qu’au mois de février 2015, une réunion a eu lieu entre les experts chinois et américains du renseignement et de la sécurité nucléaire. Au cours de cette rencontre, les experts chinois ont dit à leurs confrères américains, qu’ils s’étaient trompés, à Pékin, dans leurs estimations concernant la capacité du nucléaire militaire de la Corée du Nord. Les experts chinois ont dit qu’ils croyaient que le gouvernement de Pyongyang aurait disposé d’une vingtaine d’ogives nucléaires. Or, les agences de sécurité des Etats-Unis pensaient que l’arsenal nucléaire de la Corée du Nord ne disposerait que de 10 à 16 bombes atomiques. En outre, les experts chinois de la sûreté nucléaire ont dit à leurs confrères américains que la Corée du Nord aurait, aussi, la capacité de doubler le nombre de ses ogives nucléaires, en l’espace d’un mois, pour augmenter le nombre de ses bombes atomiques à quarante.
La remise de ces informations, par les responsables chinois, aux autorités du gouvernement des Etats-Unis, a eu un effet particulier, à Washington, tandis que la Maison Blanche s’est engagée, de manière très sérieuse, dans le processus du dialogue nucléaire entre l’Iran et les 5+1, (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne). Maintenant, des milieux politiques, à Washington, qui s’opposaient, fortement, au processus du dialogue nucléaire avec l’Iran, disent qu’au cas de la conclusion d’un accord nucléaire, et même si les inspections très sévères étaient imposées à la partie iranienne, Téhéran serait, probablement, en mesure de fabriquer des bombes atomiques, s’il le désire, comme l’a, déjà, fait la Corée du Nord, autrefois. Ils rappellent que la Corée du Nord a accepté, pendant une dizaines d’années, les inspections de l’Agence internationale de l’Energie atomique, (AIEA), mais que, plus tard, Pyongyang est sorti, unilatéralement, de l’AIEA, et a entamé, aussitôt, ses essais, pour fabriquer sa première bombe atomique.
Les nouvelles informations que les experts chinois ont révélées, à propos du programme nucléaire militaire de la Corée du Nord, ont attisé le feu des débats, aux Etats-Unis, et ailleurs, au sujet des négociations nucléaire avec l’Iran. Ceux qui s’opposent au processus de la conclusion d’un accord avec l’Iran, au sujet de son programme nucléaire civil, disent qu’il est, donc, possible que les Iraniens coopèrent, comme avant, avec les inspecteurs de l’Agence internationale de l’Energie atomique, (AIEA), mais qu’ils s’approchent, peu à peu, du seuil qui leur permettrait de se doter de l’arme atomique. Autrement dit, ils disent qu’il est possible qu’à une étape décisive, les Iraniens mettent fin à leur coopération avec l’AIEA, pour se débarrasser des inspections internationales et fabriquer, en très peu de temps, leur première bombe nucléaire. Les débats autour de cette inquiétude ont obligé les responsables officiels de l’administration américaine à prendre position, à ce sujet.
La porte-parole de Département d’Etat américain, Mme Marie Harf, a déclaré : «Dans le cadre de l’accord que les grandes puissances veulent conclure avec la République islamique d’Iran, les contraintes, les interdictions et les inspections, ainsi que d’autres mesures de vérification, qui seront imposées à la partie iranienne, vont au-delà de ce que la communauté internationale avait imposées au gouvernement de la Corée du Nord, dans les années 1990 et 2000. Par conséquent, nous essayons d’arriver au terme des négociations avec la partie iranienne, à la conclusion d’un accord global, qui sera très très différents de ce qui s’était passé avec la Corée du Nord, dans les années 1990 et 2000. En ce qui concerne l’Iran, il s’agit d’un processus, complètement, différent».
La porte-parole du Département d’Etat américain a ajouté : «En réalité, dans l’accord que nous voulons conclure avec l’Iran, il y a des détails techniques très très subtiles, qui sont le résultat des leçons que nous avons tirés de l’expérience des négociations, autrefois, avec les responsables du gouvernement de la Corée du Nord».
En tout état de cause, il paraît que, dans les jours et les mois à venir, les Républicains et les Démocrates radicaux useront de tous leurs leviers, pour faire pression sur l’administration de Barack Obama, afin de pousser la Maison Blanche à essayer d’obtenir un maximum de concessions possibles, au cours des négociations nucléaires entre l’Iran et les grandes puissances. Leur but est d’obtenir d’Obama, ce qu’il avait refusé au Premier ministre du régime sioniste, Benyamin Netanyahu, au sujet des négociations nucléaires avec la République islamique d’Iran.
Dans ce contexte très sensible, l’Iran s’attend à ce que les pays amis, comme la Chine, qui sont concernés, directement, par les négociations nucléaires, (la Chine est membre du groupe 5+1), n’offrent pas de nouveaux prétexte aux radicaux américains ou israéliens, pour perturber le processus des négociations nucléaires. Dans le même temps, les responsables du pays doivent veiller, avec beaucoup de vigilance, à ce que les informations sensibles du pays, tant au sujet du programme nucléaire que de la sécurité nationale, ne soient mis à la disposition des pseudo-amis, qui pourraient changer de position, d’un jour à l’autre, dans le cadre de leurs intérêts en tout genre.

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