Crise des migrants : Merkel sous pression

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Crise des migrants : Merkel sous pression

Alors que de plus en plus de dirigeants européens prônent le durcissement de la politique migratoire, Mme Merkel se retrouve de plus en plus isolée, dans ses efforts, visant à résoudre la crise des migrants, et manque, cruellement, de temps.

Lorsque la chancelière allemande a décidé, au mois d’août, de ne pas fermer les frontières, face à l’afflux des migrants, elle a surpris tout le monde, y compris, son propre camp. Depuis l’année dernière, l’Allemagne en a accueilli 1,1 million.

Rien ne va plus, pour la Chancelière allemande, Angela Merkel, qui est attaquée sur tous les fronts, pour sa politique d’ouverture, à l’égard des réfugiés, alors que, tout récemment, encore, le "Times" la déclarait personnalité de l'année, et voilà qu'aujourd'hui, Bloomberg constate que ses alliés se font de plus en plus rares.

Les critiques visant la chancelière se font plus fortes, depuis cette nuit de la Saint-Sylvestre, pendant laquelle des femmes ont été victimes de harcèlements sexuels, perpétrés par des migrants, à Cologne, et dans d'autres villes allemandes.

En l'absence de la chancelière, au Forum de Davos, c'est le Président de la République fédérale, Joachim Gauck, qui y tient le haut du pavé, en réclamant, de vive voix, une "limitation" du nombre de réfugiés, en Europe. "Nous voulons, certes, protéger un maximum de personnes, mais nous ne pouvons accueillir tout le monde", a-t-il déclaré.

Angela Merkel n'a qu'un mois, pour régler, diplomatiquement, la situation, car avec l'arrivée du printemps, l'afflux de migrants pourrait, selon certaines évaluations, quadrupler.

La chancelière a déclaré, récemment, que le fait que l'Europe, dont la population s’élève à près de 500 millions d'habitants, s'avouait incapable d'accueillir un million de réfugiés, alors que les pays limitrophes de la Syrie en avaient, déjà, accueilli beaucoup plus, se trouvait en contradiction flagrante avec les valeurs européennes.

Si l'Union chrétienne sociale, (CSU), s'oppose, fermement, à la politique migratoire de la chancelière, cette dernière est, également, désavouée par une partie de sa propre formation — l'Union chrétienne démocrate (CDU) – au sein de laquelle ses soutiens se font de plus en plus rares. 44 députés CDU ont signé une lettre, envoyée au gouvernement, exigeant de durcir la politique migratoire allemande.

"Ce n'est pas une démarche dirigée contre Mme la Chancelière, mais plutôt, l'exposé d'une autre vision de la résolution du problème", a déclaré le "député rebelle" CDU, Christian von Stetten.

Quoi qu'il en soit, le principal économiste de Berenberg Bank de Londres, Holger Schmieding, fait remarquer que même les opposants de Mme Merkel, au sein de son propre parti, se rendent bien compte que sa destitution s’avérerait bien plus dommageable à l'aile de centre droit, dans la perspective des élections prochaines, que la crise des migrants, à laquelle l’Allemagne est, aujourd’hui, confrontée.

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