Pourquoi doit-on pleurer le jour de d’Achoura’’Tamkharit’’ jour de deuil?

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Pourquoi doit-on pleurer  le jour de d’Achoura’’Tamkharit’’ jour de deuil?

Que s’est-il donc passé à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles, pour que cet évènement soit encore vécu à l’heure actuelle avec tant de passion ? Pourquoi L’Imam Hossein (as) s’était-il soulevé contre Yazîd fils de Mo’awiyya malgré le petit nombre des gens qui étaient avec lui? Quels étaient ses objectifs ? L’issue fatale étant prévisible, Pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les enfants ? En quoi cet évènement est-il fondamental dans l’Histoire de l’Islam? Cet évènement qu’on tient a célébrer avec , tant de désir, d’amour et de douleur pour L’Imam Hossein (as) qui se trouve vivant dans les cœurs ?

 

L’Histoire de  Karbala s’est développé et a pris des formes diverses, dépassant les frontières et unifiant tous les peuples : mises en scène, cérémonies de lamentation, remémoration des scènes de l’événement dans le but  d’attendrir les cœurs, à raviver la nature profonde, à développer l’amour pour L’Imam Hossein (as) , à exalter les grandes valeurs humaines telles que la justice, l’amour, la dignité, la piété, la crainte et l’amour de Dieu, à purifier les cœurs, à y faire exploser les trésors cachés, tout en éduquant les âmes, en élevant les consciences, en raffermissant les raisons, en développant les principes fondamentaux de l’Islam.

 

Comme en témoigne l’histoire, l’Imam Hossein (as) ne s’adressait pas uniquement à ses partisans, croyants fidèles indéfectibles, mais à toute personne monothéisme imbue de vérité et de piété quels que soient l’âge, le sexe la nationalité, la race ou encore la couleur de la peau.

 

Le soulèvement de L’Imam Hossein (as), faisant écho à l’amour profond, inné des gens pour la liberté, la vérité et la dignité, a laissé des traces indélébiles dans l’histoire de l’humanité entière jusqu’en Inde où Gândhî déclara un jour : « j’ai appris de Hussein comment être opprimé et remporter la victoire ».

L’événement tragique du martyr de l’Imam Hossein (as) à Karbala a profondément influencé le cours du temps de plusieurs manières, dans les domaines de la philosophie, de la philologie, de la Pensée politique, de la réforme sociale et de la résurgence culturelle dans le monde en générale.

 

Aujourd’hui, l’on peut trouver l’influence du mouvement de « achoura » dans notre contrée ouest africaine aussi bien dans la littérature non musulmane (tajabone) que musulmane.

L’impact du mouvement de « Achoura ou Tamkharit» sur la politique et la culture musulmanes et son rôle à changer et modeler l’histoire de l’Islam et du monde peuvent être discutés sous différents angles : impact sur la Théologie musulmane, sur le Mysticisme, la Philosophie, son impact sur les réformes socio-économiques du monde musulman, son impact sur les révoltes dans le monde musulman ainsi que sur la Culture, la Littérature, les Arts et autres expressions créatives. 

 

Tamkharit ou Achoura est le mois où la justice se souleva contre l’injustice et le vrai contre le faux. C’est le mois, par la ferveur des millions de musulmans qui commémorent le martyr du petit-fils du Prophète de l’islam et le quasi totalité de sa famille à Karbala. C’est le  sang du prince des martyrs qui réchauffe davantage le sang de toutes les nations musulmanes  éprises de paix et de justice. Le Tamkharit ou Achoura doit être toujours maintenu vivant.

L’Imam Hossein cet homme qui a brandi dans les ténèbres de l’injustice et de l’iniquité, le rayonnant flambeau du martyr, a soulevé la bannière de la révolte et enseigné à nouveau aux déshérités et aux va-nu-pieds les mots d’ordre de la victoire du sang sur la glaive au moment ou régnait le fer et  l’acier. Ce qui a abouti finalement au renversement de  la dynastie inique des Omeyyades.

 

Grâce aux gens qui ont le cœur fendu et brisé et qui continuent toujours de porter pendant des siècles durant le deuil à cause de  l’amour qu’ils vouent   à la famille du Prophète Mohammad (PSLF) et de l’achoura ou (Tamxarit) cet événement  sanglant qui sera  toujours perpétué de génération en génération. Sans le soulèvement de Achoura ou  Tamxarit, il serait difficile et même impossible de faire le distinguo entre Islam Originel de Mohammad (PSLF) et celui de la dynastie Omeyyade qui a dirigé le monde musulman pendant  mille mois (93 ans) et a eu toute la latitude de modifier et de changer tout ce qui était  à la portée de leurs mains tachetées du sang des membres de la sainte famille du Prophète (PSLF).

 

Les Omeyyades ont voulu détruire les bases soutenant les principes de l’Islam en créant un Etat basé sur l’ethnie, la race et la langue pour mieux souiller la religion islamique au nom du Khalifat de ce même Islam. On tenta aussi de  ternir son image en pratiquant de l’injustice et menant de  mauvaises actions.

 

L’Imam Hossein (as) s’aperçut que l’on ne pouvait pas rester bras croisés devant de tels faits. En effet, comme nous l’apprend  l’Islam si ses enseignements sont menacés, il est du devoir des responsables musulmans de prendre toute leur responsabilité pour les défendre. Ils doivent dénoncer et faire comprendre aux gens que cela est contraire au vrai  Islam tel qu’enseigné par le Noble Prophète Mohammad (PSLF).Sinon  aucune excuse ne saurait être acceptée de leur part. «Accepter l’injustice et la commettre, sont un. Tous les deux ont une même et seule source, qui est l’impiété ». Selon le Prophète Mohammed (PSLF).

 

Le combat de l’Imam Hossein (as) avait pour but d’établir la justice divine, ainsi que la préservation et la sauvegarde des principes sacro-saints divins. Ce qui a abouti à son assassinat. L’Imam a sacrifié tout son honneur, toute sa vie, celle de ses enfants et tout ce qu’il possédait pour la survie des principes islamiques. Il s’est soulevé contre Yazid ibn Moawiya pour que le pouvoir  ne se repose dans des mains de quelqu’un comme lui ou de gens suivant son exemple. L’Imam Hossein (as) ne pensait qu’à l’avenir de l’Islam et des Musulmans, car l’Islam se propageait grâce à sa souplesse  et l’ordre politique et social qu’il créé  dans les sociétés humaines. L’Imam Hossein (as) se sentait dans l’obligation  de résister à ce pouvoir despotique  quitte à se faire tuer afin de modifier, par son martyre, la situation catastrophique que vivait le monde islamique.

 

Ils ont commis un génocide envers la quasi-totalité des membres de l’illustre famille du Prophète (pslf) dont le seul tort est d’avoir agi pour Dieu et son Prophète Mohammad (plsf) et pour l’Islam.

S’il n y a n'avait pas de « Achoura ou Tamkharit » et le dévouement de la famille du Noble Prophète (pslf), la Révélation de la Mission prophétique et les grandes peines qu’à supportées le Saint Prophète (pslf) pour anéantir les partisans du « Taghoût » l’Islam serait à la portée des Omeyyades. En effet, lui Yazid  répétait toujours: « Point de nouvelle Révélation, plus de Message».

 

Cependant,  il convient de préciser que de nombreux événements ont eu lieu durant ce mois béni contrairement à ce qui est  rapporté de Abu Hurayra  des propos du Prophète (PSLF) : « Allah le Très Haut a prescrit aux enfants d’Israël (Juifs) le jeûne d’un jour dans l’année : le Jour de l’Achoura (10éme jour de Mouharram). Jeûnez-le et montrez-vous généreux envers votre famille ; quiconque se montrera généreux à l’endroit de sa progéniture, Allah se montrera généreux à son endroit toute l’année. C’est en effet le jour où Allah a accordé le pardon à Adam, élevé Idriss à une haute dignité, sauvé Noé en le sortant de sa pirogue, sauvé Abraham du feu, révélé la Thora à Moïse, fait sortir Joseph de la prison, redonné à Jacob la vue, sauvé Job, fait sortir Jonas des entrailles du poisson, fait traverser la mer aux enfants d’Israël, pardonné à David ses péchés, donné la royauté à Salomon, pardonné à Mouhammad ses péchés passés et à venir. C’est également le premier jour de la création ; la première fois où la pluie est tombée était un jour d’Achoura, de même la première fois où la miséricorde divine est descendue sur terre. … C’est le Jour où Allah a créé le Trône, la Tablette et le Calame. C’est le Jour où l’Archange Gabriel a été créé, le Jour de l’Ascension de Jésus et ce sera le Jour de la fin du monde ».

 

En effet, il est rapporté des Imams de la demeure du Noble Prophète Mohammad (PSLF),Gardiens de la tradition prophètique que le premier jour,correspond à la libération du Prophète  Yousouf de la prison où il était détenu  par Pharaon; le cinquième jour est celui où Moussa traversa la Mer Rouge d’après le livre intitule « Tawdhihul Maghâsside »(L’éclairessissement des objectifs) ; toujours par rapport aux événements qui ont eu lieu durant ce mois, il est dit que le septième jour correspond au jour où Dieu s’adressa au Prophète Moussa au sommet du Mont Sinaï ; Le neuvième jour celle où Le Prophète Yunous(Jonas) est rejeté par la baleine, c’est aussi le jour de la naissance du Prophète Yahiya (Jean Baptiste) et de Mariam (la Vierge Marie). Contrairement à la tradition répandue qui veut que tous ces évènements soient intervenus le même jour d’Achoura ou Tamkharit. Alors que dans un hadith rendu célèbre, le Prophète avait ordonné dès la 8 ème année de l’hégire expulsion de tous les Juifs sans exception de la presqu’île arabique.

 

Le jeûne du 10ème jour est aussi le fruit de l’imagination et le récit fort controversé. En effet, il

est dit que le Prophète Mohammad (pslf) D’après Abdallah Ibn Abbas (qu’Allah l’agrée), le Prophète (PSL) est venu à Médine et a trouvé les Juifs entrains de jeûner Achoura et il leur dit : « c’est quoi donc ce jour de jeûne ? ». Ils lui dirent : « c’est un grand jour : Allah y a sauvé Moïse et son peuple. Moïse l’a jeûné en reconnaissance au Seigneur et voilà pourquoi nous le jeûnons ». Et le Prophète (PSL) de leur dire : « nous méritons Moïse plus que vous ». Et il jeûna et ordonna que le jeûne soit observé le 9ème jour ‘’Tachou’a’’. (Boukhari et Mouslim).

Or, pour avoir vécu des années durant avec les juifs, Le Sceau des Prophètes (pslf) ne pouvait ignorer toutes les traditions des juifs et être ainsi mieux informé qui que ce soit. D’ailleurs, dans son discours d’adieu à ARAFAT , il avait annoncé qu’il ne serait pas de ce monde l’année prochaine .Si la fête d’Achoura n’est célébrer  qu’à cause de ces évènements comme il est dit que c’est le jour où Adam fut créé, c’est le jour où le Prophète Ibrahim fut sauvé du bûcher de Nemrod, et ce qui est déjà précité  on arrivera à se demander pourquoi les Musulmans de fêtent t-ils pas NOEL et PACQUES (chrétiennes) et YAWM KIPPOUR (juive)  qui sont aussi des fêtes de gloire pour les  Prophètes (Salut de Dieu sur eux ) de ces deux grandes religions monothéistes ?

Les Omeyyades ont pris les devants pour masquer les crimes odieux perpétrés à l’encontre  de la famille du Prophète. Le Jour de l’An musulman se fête aussi  au premier jour et non au dixième. Ils ont tout fait  pour masquer ce génocide de Karbala. En demandant  aux musulmans de jeûner, de faire l’aumône d’aller rendre visite à un savant, de frotter la tête d’un orphelin, de se raser, de se laver, de… Tout cela représente de bonnes actions certes mais il est absurde de les restreindre ces faits et gestes au seul  jour de Achoura ou Tamkharit.

 

Qui est L’Imam Hossein (as) ? Et que représente-t-il ? L’imam Hussein (as) est le fils de la fille du prophète Mohammed (PSLF), Fatima Zahra, la plus prestigieuse Dame  du monde (as) et de l’Imam Ali (as), fils d’Abi Tâleb. Né à Médine le 3 du mois de Cha’ban en l’an 4 de l’hégire, il était considéré par le Prophète de Dieu (s) comme son fils, (tout comme Hassan (as), son frère). On rapporte du Prophète (PSLF) de nombreuses paroles à leur sujet qui montre le rang élevé qu’ils ont auprès Dieu.

« O mon Dieu ! Je les aime et j’aime ceux qui les aiment ! » « Hussein fait partie de moi et je fais partie de Hossein. Dieu aime celui qui aime Hossein. » « Celui qui aime Hassan et Hossein m’aura aimé et celui qui les déteste m’aura détesté. » « Hassan et Hossein sont les deux maîtres du paradis. »

 Et d’autres encore que le Prophète (s) ne cessait de répéter pour le faire savoir à tout le monde. L’Imam fut nourri de la morale prophétique, fut élevé selon les principes du message Islamique de vérité, de justice, de dignité. Aussi, n’était-il pas comme n’importe quelle personne qui aurait été victime d’une quelconque injustice et qui se serait révoltée.

Non ! Il était L’Imam désigné par Dieu pour diriger les affaires des musulmans selon les directives divines et amener la paix, la justice, la plénitude et l’harmonie avec Dieu, qu’une poignée de gens avides de pouvoir et de richesses ont tué, en manipulant d’autres.

L’Imam (as) a donné sa vie pour ordonner le bien et interdire le mal, il s’est sacrifié pour que reste vivante la flamme de l’amour pour la justice et la vérité et que coulent dans nos cœurs les effusions d’espoir, d’amour, de spiritualité et d’éternité. Le soulèvement de L’Imam Hossein (as), c’est la victoire du sang (Le sang pur de l’Imam Hussein (as) et ses compagnons) sur les armes ; c’est l’appel au soulèvement contre l’injustice, c’est l’appel aux grandes valeurs humaines de sacrifice, d’héroïsme, d’amour, de foie, de patience de dignité ; c’est l’appel à la vérité, à la liberté, à l’humanité, au bien, au retour à Dieu !

De nombreux hadiths évoquent les bienfaits qu’apportent les commémorations du martyre de L’Imam Hossein (as) : le pardon de Dieu, Sa Miséricorde, Ses Bienfaits, l’intercession du Prophète (PSLF) et d’Ahul Beit (as), l’obtention du paradis …

Nous demandons à Dieu, en ce mois de Moharram durant lequel la miséricorde divine est descendue, qu’Il nous fasse réussir la commémoration d’Achoura, source de bénédiction divines, et que nous soyons prêts à accueillir L’Imam Hussein (as), corps et âmes, pour pouvoir bénéficier de ses effusions .

En ces jours de commémoration du martyre de L’Imam Hossein (as) et ses compagnons, il est sans doute nécessaire de s’arrêter un peu sur ce que signifie de pleurer un martyre, tant cette question a suscité des controverses.

Certains se sont opposé ouvertement à ces manifestations sous le prétexte qu’elles proviennent d’une conception erronée du martyre et qu’elles suscitent des réactions sociales négatives. Selon eux, une nation pleurs ses martyrs parce qu’ils pensent que le martyre est un signe d’échec, de perte et une source de tristesse et de regret au lieu de s’en réjouir parce que signe de fierté et d’orgueil. Une nation qui pleure son martyr depuis plus de mille ans et qui brûle encore de douleur et de remord ne peut qu’être une nation, encore sous pleure sous un martyr le coup des émotions, donc faible, vaincue. Les pleurs seraient synonymes de faiblesse et de dégénérescence de la nation. Pourtant, le messager de Dieu, le Prophète Mouhammad(PSLF) nous recommandait de pleurer les martyrs.

Hamza, fils d’Abdoul Moutalleb, oncle du noble Prophète (PSLF), était tombé martyr lors de la bataille d’Ouhoud et son nom avait brillé parmi les martyrs des premiers temps de l’Islam. Il avait acquis le surnom de « maître  des martyrs ». Sa tombe située parmi celles des martyrs de Houhou, est à l’heure actuelle un lieu de visite pour tous ceux qui se rendent à la ville illuminée de Médinatoul Mounawara. Hamza avait émigré de la Mecque pour  Médine où il était demeuré seul jusqu’au moment de son martyre. Aussi, quand le prophète, revenant à Médine après la bataille d’Ouhaoud, entendit des pleurs dans toutes les maisons des martyrs sauf dans celle de Hamza, dit-il : « personne ne pleure Hamza ? ». Cette parole se rependit rapidement dans toute la ville de Médine. Les femmes qui avaient perdu leurs fils ou leurs maris se précipitèrent vers la maison de Hamza pour le pleurer par respect pour le Prophète et Hamza son oncle.

Depuis lors, c’était devenu une habitude pour quiconque désirait pleurer un martyr, de se rendre d’abord à la maison de Hamza pour le pleurer.

 L’Islam  est favorable à ce que les gens pleurs leurs martyrs, parce que pleurer le martyr c’est participer à son épopée, c’est sympathiser avec son esprit (sa cause) et concorder avec ses activités, ses mouvements et son courant.

Après la tragédie d’Achoura, le martyr de l’Imam Hossein (as) a occupé une place centrale sur la philosophie  du martyr et en représente le point culminant.

De nombreux hadiths nous confirment les biens des pleurs sur le martyre de L’Imam Hossein (as). En voici quelques uns :

L’Imam Hossein disait de lui-même : « Je suis le tué qu’on pleure de larmes intarissables. Aucun croyant ne m’évoque qui ne se met à pleurer ». C’est-à-dire : « Je suis celui sera  abattu apparenté aux larmes et aux pleurs de leur cause ». Le sixième Imam, l’Imam Jafar Sâdiq (as) rapporte de son père, l’Imam Bâqer (as) : « Celui qui verse une larme, même de la taille d’une aile de mouche, sur ce qui est arrivé à l’Imam Hossein (as), Dieu lui pardonnera ses péchés même si ils étaient beaucoup plus  abondants que l’écume de la mer ».

Il déclara par ailleurs : « celui qui parle de la (tragédie) de l’Imam Hossein (as) et fait pleurer, gagne le paradis ». Et il ajouta : « celui qui l’évoque seul et pleure, gagne le paradis ».

Le noble coran évoque en plusieurs circonstances les mots « pleurs », ‘’pleurer’’ (bakâ ou bukâ) :

(« Le ciel et la terre n’ont pas pleuré sur eux »)(v 29, S La Fumée XLIV ‘eux’ c’est-à-dire Pharaon et ses soldats).

(« Il tombait prosterner en pleurant quand les versets du Miséricordieux leur étaient communiqués »)(v58, S Mariam XIX).

 

- ‘Ils’ c’est-à-dire les prophètes élus).

(« Ils tombent sur leurs faces en pleurant, leur humilité augmente ») (v109 ; S le voyage nocturne, XVII) – ‘ils’ : ceux qui ont déjà reçu la science, et le Coran leur étant lu).

 

 

« Ils revinrent le soir chez leur père en pleurant »)(v16, S Yousouf, XII) ‘ils’ c’est-à-dire les frères de Yousouf après l’avoir jeter dans un puits, à la différence du père de Yousouf (as) qui pleura de tristesse, après la disparition de Yousouf (as) à en perdre la vue)(« Ils ont ri un peu – et vont beaucoup pleurer »)(v82, S Le repentir, XI) ‘ils’ ; ceux qui n’ont pas voulu aller au combat)

 

(« Vous riez et vous ne pleurez pas ? Vous êtes complètement insensibles ») (v60-61, s L’étoile, LIII) ‘vous’ : les mécréants qui ne croyaient pas à l’avertissement du Prophète Mouhammad (ç))

 

Enfin le noble coran rappelle que tout vient de Dieu et que revient à Dieu, même les pleurs :

(« C’est lui qui fait rire et fait pleurer »)(v.43, s L’étoile LIII

En relisant ces versets, on peut constater que les pleurs peuvent exprimer des sentiments bien différents :

- Il y a des pleurs par crainte de la Majesté de Dieu (de Ses châtiments) et de Sa Beauté, crainte mêlée à l’humanité, au respect et à une sorte de pudeur. Selon les propos de l’Imam Ali (as), ces pleurs sont une des clefs de la miséricorde divine, ils illuminent le cœur et le protègent de la récidive dans le péché.

 

L’Imam Sadiq (as) disait que les choses de ce monde étaient limitées ‘ sauf les larmes car une goutte d’elles peut éteindre une mer de feu.’ C’est-à-dire, une mer de la colère divine s’éteint avec une larme de crainte de Dieu. Les larmes nettoient de la poussière de l’avilissement. Dieu protège du feu tout visage sur lequel ont coulé de telles larmes et Il fait miséricorde à tout un peuple s’il s’y trouve une seule personne qui pleure de crainte de Lui.

La plupart des larmes de nos grands hommes saints étaient de cette sorte, de crainte de faillir à leur devoir devant Dieu Tout-Puissant et de ne pas assez le servir. - Il y a les pleurs de désir, désir de rencontrer Dieu, son Messager et les gens purs de sa maison, et notamment L’Imam du Temps (que nos âmes soient en rançon pour eux), le désir de tomber martyre, de se rendre à la maison sacrée, sur les tombes des infaillibles (as), notamment celle de L’Imam Hossein (as), le désir d’atteindre le Paradis la satisfaction de Dieu .Tous ces pleurs laissent des traces profondes dans l’âme humaine.

 

-Il y a des pleurs de honte, de regret d’avoir désobéir à Dieu, d’avoir commis des pêchés, d’avoir laissé passé des occasions de se perfectionner ou de se rapprocher de Dieu ; des pleurs de repentir. Ce sont des pleurs qui attirent la miséricorde divine et préparent la voie pour l’acceptation du repentir.

 

« De la noblesse de l’homme, ses pleurs sur le temps passé. », dit L’Imam Ali (as). L’Imam Sadiq (as) rapporta ce que Dieu avait inspiré au Prophète Daoud (as) : si un croyant a commis un pêché qu’il a ensuite rejette, et qu’il en a honte et s’en repent, Dieu lui fait miséricorde. Les anges font oublier ce pêché, et le remplacent par la suite, par une rétribution et une récompense.

 

Donc, en résumé, les pleurs peuvent avoir des aspects positifs et des aspects négatifs, selon les causes, les motivations et les objectifs. Aussi est dans l’erreur celui qui pense que les pleurs ne sont qu’une manifestation néfaste, qu’une expression négative de sentiment, de tristesse et de souffrance. En effet, les pleurs sont spécifiques aux hommes (tout comme les rires) et laissent des traces profondes dans les sentiments humains. Ils accompagnent habituellement une sorte de sensibilité et d’émotion. Dans de telles situations, l’homme ressent la proximité de la personne bien-aimée qu’il pleure et s’associe à elle, à ces idées et à ses actes. Les pleurs expriment de l’amour, impliquant une sortie du cadre du « moi ».

Aussi, si les savants religieux qui sont les fidèles dépositaires de la sauvegarde de cet attachement à L’Imam Hossein (as), pouvaient exploiter ses sentiments humains en les poussant sur la voie de L’Imam Hossein (as), ils pourraient réformer le monde entier. Le secret de la pérennité de Hossein (as) réside d’une part dans sa dimension émotionnelle.

Les pleurs sur L’Imam Hossein (as) assurent la permanence de ces racines émotives dans les âmes et empêchent d’affaiblir et de disparaître. De là, nous comprenons la sagesse des recommandations des Imams (as) de pleurer sur L’imam Hossein (as).

 

Les pleurs sur le martyre renferment une dimension sociale par l’esprit de l’Islam qu’ils impliquent. Serigne Touba Khadimou Rassoul(ra) a dit dans uns de ses recueil de poèmes Ghassida Houqal Bouka-ou:’’ Il est un droit de pleurer pour les Maîtres  morts que les cieux et la terre pleurent en longueur’’ Cheikh Sidi Hajji Malick Sy a dit également dans son recueil de poèmes ‘’La Qad Haja Qalbii’’ dans lequel était évoqué le drame de Karbala et l’obligation de verser pour le Musulman: ‘Est t-il un péché sur celui qui pleure le jour ou le Petit-fils de l’Envoyé est tue ?.

 

« Ne croyez pas que l’objectif est le but de ces cérémonies funèbres et ses cortèges, s’arrêtent au niveau des pleurs sur le Maître des martyres (as). Le maître des martyres n’a pas besoin de ces pleurs, et ces pleurs en soi n’ont aucune utilité. Le plus important est que ses assemblées réunissent les gens et les orientent dans une seule direction… Ce n’est pas sans raison que certains de nos Imams (as) ont demandé du haut de la tribune que soient tenues des oraisons funèbres sur eux (as) après leur mort.

Ce n’est pas sans raison n’ont plus que nos Imams (as) on dit que celui qui pleure ou qui fait pleurer quelqu’un gagne le paradis, et que celui qui s’efforce de pleurer (fait semblant) obtient également le paradis. La question n’est pas de pleurer ni de faire semblant, mais c’est une question politique. Nos Imams désirent- grâce à leur clairvoyance et leur profonde vision divine- que les rangs du peuple s’unifient et se mobilisent par différentes voies pour se protéger des malfaisances »

Il ajoute par ailleurs, que l’objectif est le « rassemblement sous une bannière unique, derrière une idée unique et rien ne peut le réaliser autant que les condoléances au Maître des Martyres (as).

« Ils ne comprennent pas que ces condoléances et ces oraisons funèbres formes l’homme et construisent sa personnalité(…) et qu’elles aident à la propagande contre les oppresseurs et les tyrans. Ce qui doit se passer, c’est de mettre en évidence celui qui se joint à l’opprimé. Et cela doit rester ainsi jusqu’à la fin des temps ».

Lorsque le Prophète (PSLF) parlait de ce qui fondamentalement sauvegardait toute chose de « l’Islam » jusqu’à maintenant, il disait : et moi je suis de Hussein (as), c’est-à-dire que c’est lui « L’Imam Hossein (as) » qui protège la religion, que c’est son sacrifice et son offrande qui ont sauvegardé l’Islam et qui continuent de le sauvegarder, et nous devons à notre tour le protéger (…)

« Quand les gens voient que le Maître des Martyres a offert ses fils sur le champ de bataille et qu’ils ont été coupés en morceaux, il leur devient facile d’offrir leurs fils. Cela est un symbole du don (de soi) que nous avons hérité de Karbala et qui à des conséquences sur l’ensemble des aspects de la vie.  Ainsi, il s’agit d’éduquer notre cœur et de le vivifier à travers notre Amour pour L’Imam Hossein (as), pour ce quoi il s’est battu et par quoi il s’est battu. Il s’agit également de l’attendrir devant l’intolérable évocation du massacre de L’Imam Hossein (as) et ses compagnons, et de le raffermir devant ses ennemis et les ennemis de Dieu.

Et ! Comment ne pas pleurer quand le ciel et la terre pleurèrent L’Imam Hossein (as), au moment de la tragédie de Karbala ! Nos cœurs seraient-ils plus durs que la pierre ?

« Toute chose pleura sur L’Imam Hossein (as), même les bêtes sauvages dans les déserts, les poissons dans la mer, les oiseaux dans le ciel. Pleurèrent aussi sur lui, le soleil, la lune et les étoiles. Le ciel et la terre, les croyants des hommes et des djinns, l’ensemble des anges des cieux et des terres. ».

 

 

Association Ali Yacine (as)

pour le Développement Humain Durable

 Dakar, le 17octobre 2015

 

 

 

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