En matière de relations internationales, beaucoup de choses sont évidentes et n’ont pas besoin d’être dites. Cependant, elles vont mieux en étant explicitées. Dans ce premier volet, l’auteur traite du sentiment de supériorité que nous avons tous et de nos préjugés inconscients sur la méchanceté de nos interlocuteurs. Dans l’épisode suivant, il traitera des spécificités du Moyen-Orient.

تقي زاده
Hadith Ghadir Khom (3)
Suite du Hadith du Ghadir Khom :
Je laisse parmi vous Al-Thaqalaïn-Les Deux Charges pesantes afin de vous préserver de l'égarement tant que vous y demeurerez fidèlement attachés. Un homme demanda à voix haute: Par mon père, par ma mère! Ô Messager de Dieu (pslf) ! Que sont Al-Thaqalaïn-Les Deux Charges pesantes? Le Messager de Dieu (pslf) répondit:
Le Livre de Dieu,کتاب الله le Lien dont une extrémité est entre les mains de Dieu et l'autre extrémité entre les vôtres. Demeurez-y attachés fermement. Quant à l'autre: c'est 'ltrati Ahlu Bayti وعترتی اهل بیتی :Ma Descendance. Al-Latif Al-Khabir-Le Doux et Le Connaisseur m'a informé qu'ils ne se sépareront pas l'un de l'autre jusqu'à ce qu'ils reviennent auprès de moi, au Ciel, à la Fontaine de Kawthar" Hawd-Bassin.
Ne les devancez pas car, vous disparaîtrez; ne demeurez pas en arrière car, vous disparaîtrez. Prenez garde dans votre conduite envers eux après ma disparition. Et d'ajouter : "Dieu est mon Gardien et je suis le gardien de tous les croyants
Et d'ajouter:
«Dieu est mon Gardien et je suis le gardien de tous les croyants».
Hadith Ghadir Khom(2)
La suite du Hadith Ghadir(18Dhil-Hajja, l'an9 après Hijir):
...Et une fois les gens rassemblés autour de la chaire, le Prophète(p) se leva prenant à sa droite Ali, dont le turban noir à deux bouts suspendus sur ses épaules avait été arrangé par le Prophète(P) lui-même. Le Prophète loua tout d'abord Dieu, puis s'adressant à la foule:
Louange à Dieu! À Lui nous demandons le secours; en Lui nous croyons; sur Lui nous prenons appui; en Lui nous trouvons le refuge contre les maux de nos âmes et contre nos actes coupables. Celui en dehors de Qui il n'y a pas de Guidance pour celui qui s'égare, ni égarement pour celui qu'Il guide; celui qui est guidé, Dieu ne l'égare pas. Je témoigne qu'il n'y a de Dieu que Dieu et que Mohammed est Son Serviteur et Son Messager.
Puis s'adressant à la foule, il dit :
"Vous croyez qu'il n'y a de dieu que Dieu, que Mohammad est Son Messager et Son Prophète, que le Paradis et l'Enfer sont des vérités, que la mort et la Résurrection sont certaines, n'est-ce pas ?"
Ils répondirent tous "Oui, nous le croyons".
Il a dit : ma durée de vie arrive à son terme, je vais être appelé par mon Seigneur et je répondrai. Je suis responsable et vous êtes responsables également. Que direz-vous? - Ils répondirent: Nous attestons que tu as transmis, exhorté, appelé à la Religion et que Dieu t'a honoré du Bien.
Hadith Ghadir Khom(1)
Tafsir du Coran: Sourate al-Mâ'idah, 5: 67
«Ô Prophète! Fais connaître ce qui t'a été révélé par ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître Son Message. Dieu te protégera contre les hommes; Dieu ne dirige pas le peuple incrédule».
Circonstance de Révélation :
Après la clôture du Pèlerinage d’adieu, faisant ses adieux à sa ville natale, le Prophète(p) quitta la Mecque pour Médine le 14 Thil-hajja. Sur la route, le 18 Thilhaj, il ordonna qu'on fasse halte à un endroit qui s'appelle ''Ghadîr Khum'', une région aride aux abords de la vallée de Johfa, à trois étapes de Médine, après avoir reçu la révélation de cette verset.
Aussi fit-il halte sur le lieu même où il reçut le rappel. Le terrain étant déblayé, une chaire fut formée de selles de chevaux, et Bilâl, le Muezzin, s’écria à haute voix: «Hayya 'Alâ Khayr-il-'Amal» (Ô gens, accourez à la meilleure des actions).
Puis Le Messager de Dieu saws à prononcé un sermon connue sous le nom de Hadith Ghadir.
Sources :
1- Tafsir Ad-Dor ûl-Manthour de Jalâl Eddin As-Soyutî, tome 5, page 383,
2- Ruh ûl-Ma’ânî de Aloucî al-Baghdadî, tome 6, page 193.
Verset du jour
VERSET DU BALAGH, sourate Mâida, verset67
« Ô Prophète ! Communique ce que ton Seigneur t’a révélé ! Si tu ne le fais pas, tu n’auras pas fait connaître Son Message. Dieu te protégera contre les hommes; mais Dieu ne guidera pas les négateurs » (Sourate 4, verset 67).
Au retour du pèlerinage d'Adieux, Dès réception de ce verset, le Prophète s’est arrêté sur le lieu (l’étang de Khum) qui était extrêmement chaud entre La Mecque et Médine. Puis il ordonna à toutes les personnes qui étaient en avance sur le chemin, de revenir et attendit que tous les pèlerins qui prenaient du retard soient arrivés et réunis. Il ordonna à Salman (RA) d’utiliser des roches et outillages de chameau pour faire une chaire (minbar) pour qu’il puisse faire son annonce. Il était environ midi, heure dans le premier de l’automne, et en raison de la chaleur extrême dans cette vallée, les gens étaient enveloppés dans leurs robes autour de leurs pieds et les jambes, et s’étaient assis autour de la chaire, sur les pierres brûlantes.
En ce jour, le Messager d’Allah passa environ cinq heures dans ce lieu, trois heures dont il était sur la chaire. Il récitait près d’une centaine de versets du Coran glorieux, et rappela soixante-trois fois les gens et les mis en garde contre leurs actes et à venir. Puis, il leur donna un long discours. Ce qui suit est une partie de son discours qui a été largement rapporté par les traditionalistes sunnites:
Le Messager d’Allah déclara: « Il semble que le moment approche où je serai rappelé (par Allah) et je vais répondre à cet appel. Je vous laisse deux choses précieuses et si vous les respectez toutes les deux, vous ne pourrez jamais vous égarer après moi. Ils sont le Livre d’Allah et ma descendance, c’est mes Ahlul-Bayt. Les deux ne seront jamais séparés les uns des autres jusqu’à ce qu’ils viennent à moi au Bassin. »
Puis, le Messager d’Allah continua : N’ai-je pas plus de droits sur les croyants qu’ils en ont sur eux-mêmes ? »
Les gens ont pleuré et répondu : « Oui, O Messager de Allah. »
Puis, le Prophète a tenu la main de Ali et lui dit: « De qui je suis son maître (Mawla), Ali est son maître (Mawla). O Allah ! Aime ceux qui l’aiment, et sois hostile à ceux qui lui sont hostiles. »
Quelques références sunnites :
(1) Sahih Tirmidhi, v2, p298, v5, p63
(2) Sunan Ibn Maja, v1, pp 12,43
(3) Khasa’is, by al-Nisa’i, pp 4,21
(4) al-Mustadrak, by al-Hakim, v2, p129, v3, pp 109-110,116,371
(5) Musnad Ahmad Ibn Hanbal, v1, pp 84,118,119,152,330, v4, pp 281,368,370,372,378, v5, pp 35,347,358,361,366,419 (from 40 chains of narrators)
(6) Fada’il al-Sahaba, by Ahmad Hanbal, v2, pp 563,572
(7) Majma’ al-Zawa’id, by al-Haythami, v9, p103 (from several transmitters)
(8) Tafsir al-Kabir, by Fakhr al-Razi, v12, pp 49-50
(9) Tafsir al-Durr al-Manthur, by al-Hafiz Jalaluddin al-Suyuti, v3, p19
(10) Tarikh al-Khulafa, by al-Suyuti, pp 169,173
(11) al-Bidayah wal-Nihayah, by Ibn Kathir, v3, p213, v5, p208
(12) Usdul Ghabah, by Ibn Athir, v4, p114
(13) Mushkil al-Athar, by al-Tahawi, v2, pp 307-308
(14) Habib al-Siyar, by Mir Khand, v1, part 3, p144
(15) Sawaiq al-Muhriqah, by Ibn Hajar al-Haythami, p26
(16) al-Isabah, by Ibn Hajar al-Asqalani, v2, p509; v1, part1, p319, v2, part1, p57, v3, part1, p29, v4, part 1, pp 14,16,143
(17) Tabarani, who narrated from companions such as Ibn Umar, Malik Ibn al-Hawirath, Habashi Ibn Junadah, Jari, Sa’d Ibn Abi Waqqas, Anas Ibn Malik, Ibn Abbas, Amarah,Buraydah,…
(18) Tarikh, by al-Khatib Baghdadi, v8, p290
(19) Hilyatul Awliya’, by al-Hafiz Abu Nu’aym, v4, p23, v5, pp26-27
(20) al-Istiab, by Ibn Abd al-Barr, Chapter of word “ayn” (Ali), v2, p462
(21) Kanzul Ummal, by al-Muttaqi al-Hindi, v6, pp 154,397
(22) al-Mirqat, v5, p568
(23) al-Riyad al-Nadirah, by al-Muhib al-Tabari, v2, p172
(24) Dhaka’ir al-Uqba, by al-Muhib al-Tabari, p68
(25) Faydh al-Qadir, by al-Manawi, v6, p217
(26) Yanabi’ al-Mawaddah, by al-Qudoozi al-Hanafi, p297
… Et des dizaines d’autres
Qui était Imam ‘Alî Al-Naqî ?
Qui était Imam ‘Alî Al-Naqî ?
Le dixième Imâm des AhlulBayt (psl) est Imam ‘Alî Naqî, Al-Hâdi, fils de Muhamamad. Sa mère était une femme magrébine du nom de Dame Samana.
L’Imâm est né à Médine, le 5 Rajab, 214 A.H.
Il fut le meilleur homme de son temps, un grand érudit et la quintessence de la grandeur, de la générosité et de la douceur.
Il vivait dans une chambre très simple et passait la majeure partie de son temps à la lecture du saint Coran.
Il est le dixième successeur du Prophète d'Allah et avait pour charge la protection de l’Islâm de toute déviation et falsification.
C’est pour cela que le calife injuste de l’époque le garda toute sa vie en résidence surveillée dans un camp militaire (‘askar). Ainsi les contacts entre lui et ses adeptes étaient très réduits.
A Médine l’imam Al-Hâdi était une référence incontestable pour les musulmans et c’est pour cela que le calife Al-Moutawwakil le fit venir en Irak à Samarra.
Mais la lumière de la guidance de l’imam était si forte que le calife ne pouvait l’éteindre.
A l’époque de l’imâm Al-Hâdi la chirurgie n’était pas bien connue. Un des musulmans avait un fils qui était malade et le médecin lui conseilla la chirurgie. Ce qui fut fait mais l’enfant succomba à la maladie et la famille blâma le père d’avoir accepté l’opération.
L’homme alla voir l’imâm et lui raconta ce qui était arrivé.
L’imam le rassura en lui disant qu’il n’avait fait que son devoir. Cet incident eu pour effet la réhabilitation de la chirurgie qui à l’époque
ne se pratiquait que dans le monde musulman.
Les faux dévots sévissaient beaucoup à l’époque de l’imâm. Et sous prétexte d’ascétisme, ils prétendaient que la beauté de la nature peut dévier les musulmans de la voie de l’adoration de Dieu. Quant l’imam recevant un jour une fleur d’un jeune garçon, il la baisa
puis la posa sur ses yeux et dit : « Quiconque reçoit une fleur , puis la pose sur ses lèvres et sur ses yeux et dit ‘’allahoumma salli ‘ala Muhammad wa ali Muhammad (mon Dieu salue et béni Muhammad et la famille de Muhammad)’’ , alors Dieu lui écrit autant de bonnes
actions qu’il y a de graines de sable dans le désert de Alej et efface pour lui autant de mauvaises œuvres »
L'imam Ali Naqî mourut empoisonné à Samarra, le lundi 3
Rajab, 245 A.H à l’âge de 42 ans. Il fut inhumé à Samarra où se trouve son mausolée.
©Cherif Mohamed Aly Aïdara: Les Vérités sur la Succession du Prophète (partie biographie des AhlulBayt)
15 Dhil-Hijja, Naissance béni d'Imam Alu-al-Hadi: Face à la déviance des deux dogmes du déterminisme et du libre arbitre
L’Imam al-Hadi : Une vie saturée de science et de Jihad face à la déviance |
Imam Ali al-Hadi (p) le 10e Imam du descendance du Prophète sawas, Né au milieu du mois de Thul Hijja 212 de l’hégire, à Sirrya, un village à trois miles de Médine, fondée par l’Imam al-Qazim (p), il est mort en martyre â l'âge de 41ans à Samarra’ en Iraq. Il a mené sa vie dans une activité intense centrée sur la culture islamique. Il enseignait et même les savants étaient parmi ses élèves. On dit que ceux qui transmettaient ses connaissances étaient au nombre de cent quatre-vingt transmetteurs environ. L’Imam était actif dans la vie des gens ; il observait et faisait face à toutes les déviations qui surgissaient dans la réalité islamique, car la charge des prophètes, des waliyy et des savants de tous les temps est d’étudier de près toutes les lignes qui apparaissent dans la culture et dans la réalité islamique afin de corriger les erreurs et de redresser les déviations avec les moyens fixés par Dieu, le Très-Haut, dans Son Livre, c’est-à-dire par la sagesse et la meilleure exhortation, par la discussion la plus courtoise. Il les a appelés à être droits en suivant la ligne de Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire. Il a fait face également aux extrémistes qui avaient tenté de faire circuler leurs mythes à travers la mentalité publique, surtout que beaucoup de mentalités en présence dans la société sont du genre simple et naïf qui, partout et de tout temps, acceptent tout. Beaucoup d’autres Versets vont dans le même sens. Celui qui prétend qu’il est obligé de commettre des péchés ne fait que faire porter à Dieu la responsabilité de ses fautes et, le faisant, il devient injuste envers Dieu ; celui qui est injuste envers Dieu est injuste envers Son Livre, et celui qui est injuste envers le Livre de Dieu est mécréant du commun accord de la Nation. Quant au libre arbitre que rejette l’Imam as-Sâdiq (p) et dont les tenants sont considérés par lui comme étant dans l’erreur, il est celui qui s’exprime dans la thèse qui dit que Dieu aurait donné aux serviteurs la liberté de choisir Ses directives mais qu’Il les abandonnés par la suite. Cette thèse est riche de notions si l’on cherche à bien la discuter, et les Imams de la Famille dirigée (p) ont dit autre chose. Ils ont dit que si Dieu avait donné aux serviteurs la liberté dans le sens de l’abandon, il Lui incombe d’accepter ce qu’ils auraient choisi et de les en récompenser, mais aussi de ne pas les châtier pour leurs méfaits. Celui donc qui prétend que Dieu, le Très-Haut, donne aux serviteurs le mandat de Ses directives, affirme qu’Il est impuissant et l’accule à accepter tout ce qu’ils font en matière de bien ou de mal annulant, du même coup, Ses directives et Ses promesses du fait qu’ils prétendent qu’ils sont mandatés par Lui, car celui qui est mandaté agit selon sa propre volonté : Il ne lui est pas interdit de choisir la foi ou la mécréance. |
Comprendre les relations internationales (1/2)
- Dans cette représentation de la bataille de Poitiers (VIIIème siècle), peinte au XIXème siècle par Charles de Steuben, les musulmans sont des barbares, à la fois violents et lascifs.
Au cours des nombreux échanges par mail, il est apparu que de nombreuses choses que je tiens pour acquises ne le sont pas pour tous mes lecteurs. Aussi voudrais-je revenir sur certaines idées dont certaines vous paraîtront n’être que des généralités, mais dont d’autres vous surprendront.
Nous sommes tous humains, mais différents
Il est possible de se rendre dans un pays lointain et n’en fréquenter que les hôtels et les plages ensoleillées. C’est bon pour le bronzage, mais c’est humainement une occasion manquée. Ce pays est habité par des gens comme nous, peut-être différents d’aspect, peut-être pas, avec lesquels nous aurions pu échanger. Sûrement nous nous serions liés d’amitié avec certains d’entre eux.
D’une manière générale, le voyageur veillera toujours à disposer de moyens plus importants que ceux des gens du pays qu’il visite de manière à pouvoir faire face à tout problème. Peut-être, dans cette situation confortable, se lancera-t-il alors dans l’inconnu et abordera-t-il quelques personnes. Mais qui va parler librement et confier ses bonheurs et ses angoisses à un riche voyageur ?
Il en est de même dans les relations internationales : il est toujours très difficile de savoir vraiment ce qui se passe à l’étranger et de le comprendre.
Les relations internationales mettent en jeu plusieurs acteurs qui nous sont étrangers. C’est-à-dire des hommes qui ont des traumatismes et des ambitions que nous ne connaissons pas et que devons partager avant de pouvoir les comprendre. Ce qui est important pour eux n’est pas forcément ce qui nous préoccupe. Il y a de bonnes raisons à cela que nous devons découvrir si nous voulons avancer avec eux.
Chacun d’entre nous considère ses valeurs comme qualitativement supérieures à celles des autres jusqu’à ce qu’il ait compris pourquoi ils pensent différemment. Les Grecs disaient des étrangers qu’ils étaient des « barbares ». Tous les peuples, aussi éduqués soient-ils, pensent de même. Cela n’a rien à voir avec du racisme, mais avec de l’ignorance.
Cela ne veut pas dire que toutes les cultures et civilisations sont égales et que vous voudriez vivre n’importe où. Il y a des endroits où les gens ont un regard terne et d’autres où ils sont lumineux.
Le développement des moyens de transports a rendu possible de se rendre n’importe où en quelques heures. Nous sommes projetés d’un instant à l’autre dans un autre monde et nous continuons à penser et à agir comme si nous étions chez nous. Au mieux, nous avons un peu lu sur ces étrangers avant de nous rendre chez eux. Mais avant de les rencontrer, nous ne pouvons pas savoir quels auteurs les ont compris et quels autres sont passés à côté du sujet.
À vrai dire, il n’est pas nécessaire de se rendre dans un pays pour comprendre ses habitants. Eux aussi peuvent voyager. Mais il ne faut pas se tromper d’interlocuteurs : ceux qui prétendent avoir fui leur parents et disent du mal d’eux sont bien plus souvent des menteurs que des héros. Ce ne sont pas forcément de mauvaises gens, ils peuvent aussi nous dire ce qu’ils imaginent nous plaire et, lorsque nous les connaissons mieux, changer leur version. Il faut cependant être très méfiant vis-à-vis des expatriés politiques : ne pas confondre Ahmed Chalabi à Londres avec Charles De Gaulle. Le premier avait fui l’Iraq après une escroquerie et a menti en toutes choses ; le second avait un authentique soutien populaire en France. Le premier a ouvert la porte de son pays aux envahisseurs, le second a délivré son pays des envahisseurs.
Les gens changent avec l’âge. Les peuples aussi, mais ils sont beaucoup plus lents. Ce qui les caractérise s’inscrit dans les siècles. Aussi faut-il longuement étudier leur histoire pour les comprendre, même s’ils ignorent leur passé, comme les musulmans qui considèrent à tort les époques antérieures à la révélation de leur religion comme obscures. Dans tous les cas, il est impossible de comprendre un peuple sans connaître son histoire, non pas sur la dernière décennie, mais sur les millénaires. Il faut être très infatué de soi-même pour croire comprendre une guerre en se rendant sur place sans étudier longuement l’histoire et les motivations des protagonistes.
Ce qui est bon pour connaître les gens est aussi efficace pour les dominer. C’est pourquoi les Britanniques ont formé leurs plus célèbres espions et diplomates au British Museum.
Les « méchants »
Ce que nous ne comprenons pas nous fait souvent peur.
Lorsque, dans un groupe humain, une élite, voire une personne seule, exerce une oppression sur les autres, ses pairs, il ne peut le faire qu’avec leur propre assentiment. C’est ce que l’on observe dans les sectes. Si l’on veut venir en aide à ces opprimés, la solution n’est pas de prendre des sanctions contre leur groupe où d’éliminer leur chef, mais de leur donner de l’air frais, de les aider à prendre conscience qu’ils peuvent vivre autrement.
Les groupes sectaires ne représentent qu’un danger relatif pour le reste du monde parce qu’ils refusent de communiquer avec lui. Ils sont surtout un danger pour eux-mêmes qui peut les conduire à s’autodétruire.
Il n’y a pas de dictature contre une volonté majoritaire. C’est simplement impossible. C’est d’ailleurs l’origine du système démocratique : l’approbation des dirigeants par une majorité prévient toute forme de dictature. Le seul régime qui opprimait la majorité de sa population et que j’ai vécu est l’Union soviétique de Gorbatchev. Celui-ci n’y était pour rien et c’est lui-même qui l’a dissout.
C’est ce principe qu’ont utilisé les États-Unis pour organiser les « révolutions colorées » : aucun régime ne peut survivre si on refuse de lui obéir. Il s’effondre instantanément. Il suffit donc de manipuler les foules un court instant pour changer n’importe quel régime. La suite est évidemment imprévisible lorsque la foule reprend ses esprits. Ces prétendues révolutions ne durent que quelques jours. Elles n’ont aucun rapport avec un changement de société qui, lui, demande des années, voire une génération.
Quoi qu’il en soit, il est toujours facile de décrire un pays lointain comme une abominable dictature et de justifier ainsi que l’on vienne y sauver la population opprimée.
Tous les hommes sont raisonnables. Pourtant, ils peuvent basculer dans la folie lorsqu’ils négligent leur Raison au nom d’une Idéologie ou d’une Religion. Cela n’a aucun rapport ni avec le projet de cette idéologie, ni avec la foi de cette religion. Les nazis espéraient édifier un monde meilleur que celui du Traité de Versailles, mais ils n’avaient pas conscience de leurs crimes. Ils ont disparus et l’on a oublié leurs réalisations (sauf la VolksWagen et la conquête de l’espace par Wernher von Braun). Les islamistes (je parle ici du mouvement politique, pas de la religion musulmane) pensent servir la volonté divine, mais ils n’ont pas conscience de leurs crimes. Ils disparaîtront sans avoir rien réalisé. Ces deux groupes ont en commun leur aveuglement. Ils ont pu être facilement manipulés, les premiers contre les Soviétiques, les seconds par le Royaume-Uni.
Aucune religion n’est à l’abri quelque soit son message. En Inde, Yogi Adityanath (un proche du Premier ministre Narendra Modi) a appelé la foule à détruire la mosquée d’Ayodhya, en1992, et dix ans plus tard ses fidèles ont massacré les musulmans du Gujarat qu’ils accusaient à tort d’avoir voulu prendre leur revanche. Ou au Myanmar, le moine bouddhiste Ashin Wirathu (qui n’a aucun rapport avec l’armée birmane et encore moins avec Aung San Suu Kyi) prêche de tuer les musulmans.
Il n’y a pas de limite à la violence humaine lorsque nous faisons abstraction de notre Raison. Ceux qui la pratiquent sont des artistes : ils ont un style et imaginent des modalités spectaculaires. La cruauté de groupe n’est pas un plaisir sadique solitaire, mais un rituel collectif. Elle glace d’effroi et contraint à se soumettre.
Daesh a mis en scène ses crimes et les a filmées, n’hésitant pas à recourir à des effets spéciaux pour effrayer plus encore.
Il est peu probable que les nazis aient eu l’intention de tuer leurs prisonniers par millions, mais plutôt qu’ils entendaient exploiter leur force de travail sans égard pour leurs vies, car ils ont commis leurs crimes en secret, faisant disparaître leurs victimes dans « la nuit et le brouillard ».
Au contraire, durant la guerre contre les armées blanches, les Bolcheviks décidèrent de faire disparaître les classes sociales favorables au tsarisme. Cela n’avait probablement rien à voir avec leur idéologie, mais avec la guerre civile. Ils se contentèrent donc de les fusiller.
(À suivre…)
Recherche du régime sioniste d’une coopération militaire avec les EAU en mer Rouge
Le triangle Iran-Chine-Russie compte-t-il briser la "suprématie USA/Israël" au Moyen-Orient ?
La crainte de voir une DCA Iran-Chine-Russie émerger au Moyen-Orient pour y contrer la suprématie aérienne USA/Cie aurait-elle motivé entre autres l'accord EAU-Israël ? Possible, rien qu'à voir la tournure que prennent les événements côté alliance Résistance-camp Est. En effet, ces frappes que la Résistance irakienne lance désormais quotidiennement et même à raison de 2 ou 3 fois par jour et qui visent à travers tout l'Irak soit l'ambassade US, soit ses bases aériennes ou encore ses principales voies de transit logistiques et va même désormais au-delà des frontières irakiennes au Koweït voisin, sont bien plus que de simples avertissements: Il y a certes, le PM Kazemi qui s’apprête à se rendre à Washington avec quatre de ses ministres régaliens mais de là, à voir dans ce boom de tirs de missiles anti-US, seulement un frein anti-concession contre le PM irakien, c'est un pas que des commentateurs aguerris ne franchiraient pas.
Comment le Hezbollah a-t-il déjoué un scénario US/Israël dans la foulée des explosions de 4 août?
Le discours du vendredi dernier du secrétaire général du Hezbollah aura été celui d'un commandant, un commandant qui a su déjouer bien des complots et qui se tient parfaitement prêt à en déjouer d'autres. C'est sans doute cette même fermeté dont il a fait preuve qui a poussé la France à éviter tout suivisme envers les USA dans le dossier libanais, à aller à la rencontre du Hezbollah, et à affirmer qu'on ne peut rien faire au Liban sans que le Hezbollah, à titre d'un acteur politique, y soit consulté.
Rai al-Youm revient sur le discours du secrétaire général du Hezbollah vendredi soir, en y distinguant trois nouveaux axes majeurs cadrant parfaitement avec l'actualité. Puisque ce discours dédié au 14ème anniversaire de la victoire de 2006 du Hezbollah a mis l'accent sur de pseudo-carte que le camp US/Israël croit s'être doté dans la foulée des explosions de Beyrouth mais qui n'en sont plus vraiment : Une tentative de coup d'Etat échoué, une tentative ratée de déclencher une guerre civile, une implication israélienne dans les explosions qui risque, si elle est avérée, de coûter bien trop chère à Israël.