Le procès de Moubarak: Les avocats des plaintes civiles ne seront pas présents

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La cour criminelle du Caire chargée de juger l'ancien président Hosni Moubarak, accusé de corruption et de complicité dans le meurtre de manifestants, a conclu samedi une brève séance en interdisant aux avocats chargés des plaintes civiles d'être présents à l'avenir.

Le juge Mahmoud al-Rachidi a également annoncé que le procès reprendrait lundi, à l'issue d'une audience expédiée en quelques minutes.

Le juge a invoqué le fait qu'il dirigeait une cour criminelle pour estimer que les avocats chargés des plaintes civiles n'y avaient pas leur place. Ces derniers représentent certaines des familles des quelque 850 personnes, selon les chiffres officiels, tuées lors de la révolte contre le régime de Hosni Moubarak début 2011.

Ces avocats s'étaient, lors de la précédente audience, manifestés bruyamment, en réclamant l'exécution du meurtrier à l'adresse de M. Moubarak.

Cette décision a provoqué la colère des avocats présents, qui ont scandé le peuple veut l'épuration de la justice.

L'un deux, Sameh Achour, a toutefois assuré à l'AFP que cela ne devrait pas avoir d'impact majeur sur la procédure criminelle, qui doit se poursuivre entre les juges, les procureurs et les avocats de la défense de M. Moubarak et des autres co-accusés.

L'avocat de M. Moubarak, Farid el-Dib, manifestement satisfait de la décision du juge de ne plus autoriser la présence de ces avocats des plaintes civiles, a dit à l'AFP qu'il avait lui-même déposé une demande en ce sens.

Le président déchu avait été condamné à la prison à vie en juin 2012 mais le jugement avait été annulé en janvier dernier suite à un appel.

M. Moubarak est jugé en même temps que son ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli et six anciens hauts responsables des services de sécurité. Ses deux fils, Alaa et Gamal, sont également jugés en même temps que leur père pour des charges de corruption.

Ce nouveau procès avait connu un faux départ à la mi-avril, le président du tribunal se récusant à l'ouverture de l'audience. Le procès avait pu démarrer le 11 mai, avec un nouveau juge pour présider les débats.

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