
تقي زاده
On ne peut céder ni un pouce ni une partie de la Palestine
Le chef en exil du mouvement islamiste Hamas, Khaled Mechaal, a appelé samedi à Gaza à "libérer toute la Palestine", excluant toute reconnaissance de l'Etat d'Israël et prônant l'unité palestinienne sur ce programme.
"La Palestine, de la mer (Méditerranée) au fleuve (Jourdain), du nord au sud, est notre terre et notre nation, dont on ne peut céder ni un pouce ni une partie", a-t-il dit la voix cassée, lors d'un discours à l'occasion du 25e anniversaire de la création du mouvement palestinien Hamas.
"Nous ne pouvons pas reconnaître de légitimité à l'occupation de la Palestine ni à Israël", a-t-il argué devant une foule de plus de 100,000 personnes --plus de 200,000 selon des sources de sécurité. "Libérer la Palestine, toute la Palestine, est un droit, un devoir et un but".
M. Mechaal, qui effectue sa première visite dans la bande de Gaza, s'exprimait sur la tribune officielle, aux côtés du chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et d'autres responsables du mouvement à Gaza et en exil.
Il était entouré de portraits géants du fondateur du Hamas, cheikh Ahmad Yassine, assassiné par l'armée israélienne en 2004, et du chef militaire du Hamas Ahmad Jaabari, tué par la première frappe de l'opération israélienne du 14 au 21 novembre.
Sur l'estrade, devant une maquette de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, était posée une réplique de roquette M75 du Hamas, utilisée pendant les hostilités, avec l'inscription en anglais "Made in Gaza".
"La résistance est un moyen et non une fin", a-t-il néanmoins lancé devant une marée humaine dont beaucoup de femmes et d'enfants, arborant les emblèmes verts du Hamas, avec par endroits les bannières jaunes du Fatah du président Mahmoud Abbas et des drapeaux de pays comme l'Egypte ou le Qatar.
"Toutes les formes de lutte, politique, diplomatique, juridique et de mobilisation sont légitimes pour recouvrer ses droits mais aucune n'a de sens sans la résistance", a ajouté M. Mechaal, dont le mouvement est considéré par Israël et les Etats-Unis comme une "organisation terroriste".
"La démarche du frère Abou Mazen (Mahmoud Abbas) aux Nations unies est un petit pas mais un progrès. Nous voulons que ce soit un soutien à la réconciliation nationale et serve le projet national", a plaidé le chef du Hamas, qui avait cautionné l'accession de la Palestine le 29 novembre au statut d'Etat observateur.
"Il est temps de tourner la page de la division", a-t-il répété. "La division a été imposée au moment où certains ont refusé les élections de 2006, mais c'est du passé", a-t-il dit en allusion au conflit avec le Fatah et au boycottage international qui ont suivi la victoire du Hamas aux législatives.
"Nous sommes une seule Autorité et notre référence est l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont nous voulons l'unité", a-t-il en outre dit, en référence à l'organisation dirigée par M. Abbas, signataire en 1993 des accords d'Oslo avec Israël.
"De Gaza, à mes frères du Fatah en Cisjordanie, au frère Abou Mazen, nous disons: 'Venez à la réconciliation et à l'unité nationale, construire notre patrie et reconsidérez la résistance, qui est honorable et un choix stratégique", a-t-il exhorté.
"Nous avons expérimenté la politique de négociations pendant plus de 20 ans", a-t-il rappelé, en pressant de "réviser une approche politique qu'Israël et la pusillanimité internationale ont fait échouer".
Selon AFP, un porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam avait auparavant averti que la branche armée du Hamas n'avait utilisé que "10% de ses capacités" contre Israël lors des hostilités en novembre.
Les forces de sécurité ont été placées en état d'alerte pour assurer le bon déroulement des festivités.
Le Hamas célèbre cette année, avec quelques jours d'avance, son 25e anniversaire, pour coïncider avec celui de la première Intifada palestinienne qui avait éclaté le 8 décembre 1987 à Gaza.
Damas met en garde contre l'usage d'armes chimiques par les rebelles
Le pouvoir en Syrie a mis en garde contre l'utilisation par les rebelles d'armes chimiques dans le conflit et répété que ses troupes ne recouraient jamais à ces armes, dans des lettres adressées à l'ONU et citées samedi par les médias officiels.
Le ministère des Affaires étrangères met en garde contre l'utilisation par les groupes terroristes d'armes chimiques contre le peuple syrien. Il déplore l'inaction de la communauté internationale après la récente prise de contrôle par un groupe terroriste d'une usine privée fabriquant du chlore toxique à l'est d'Alep (nord), indiquent notamment les missives.
Le ministère fait allusion à l'usine syro-saoudienne SYSACCO qui fabrique de la soude caustique et du gaz chlorhydrique, prise cette semaine selon des habitants et une vidéo de rebelles par les militants du Front al-Nosra. Elle se trouve près de la localité de Sfire, dans une zone agricole. Il y a eu dans le passé de nombreuses plaintes d'agriculteurs car l'usine polluait l'eau.
Mercredi, un groupe de rebelles avait posté une vidéo où l'on voyait des hommes masqués montrant des bouteilles de chlorure de potassium et puis versant ce produit dans un bocal où se trouvent deux lapins qui meurent peu après.
Selon AFP, dans les mêmes lettres adressées au Conseil de sécurité de l'ONU et au secrétaire général Ban Ki-moon, Damas réaffirme qu'il n'utilisera jamais les armes chimiques, si elles existent, car il défend son peuple contre le terrorisme soutenu par des pays connus, Etats-Unis en tête.
Ban Ki-moon avait estimé que le recours à ces armes serait un crime scandaleux.
L'Iran condamne le nouvel essai nucléaire mené par les Etats-Unis
L'Iran a condamné samedi un test nucléaire sous-critique mené par les Etats-Unis dans un site souterrain au Nevada (ouest), selon la télévision d'Etat.
L'Iran condamne le récent test nucléaire mené par les Etats-Unis, a déclaré Ramin Mehmanparast, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, cité par le site de la télévision.
Selon lui, ce test démontre le refus de Washington d'accepter un désarmement total nucléaire.
M. Mehmanparast a ajouté que l'Iran, victime des armes de destruction massive (durant la guerre Iran-Irak) cherche à faire appliquer sur la scène internationale la fatwa (du guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei) selon laquelle l'islam interdit la production, la possession et l'utilisation de telles armes.
Selon AFP, les Etats-Unis ont annoncé jeudi avoir mené un test des matériaux nucléaires sans recourir à la fission, destiné à maintenir la sécurité et l'efficacité des armes nucléaires nationales.
Un meeting pro-palestinien interdit à l’université"Toulouse-Le Mirail"
Le meeting intitulé « Palestine vaincra », organisé par le collectif toulousain Coup pour Coup 31 devait se tenir samedi 8 décembre à l'université Toulouse-Le Mirail. Il n’en sera pas ainsi.
Le président de l’université, Jean-Michel Minovez, a en effet décidé d'annuler ce meeting, dans lequel devait intervenir Abu Sami, un journaliste palestinien membre du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP).
Une annulation faite sous la pression du recteur de l’académie de Toulouse, Olivier Dugrip, qui estime que le « risque de trouble à l’ordre public » serait trop grand pour les ignorer, argument fourni par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) qui a alarmé le rectorat.
Selon saphirnews, l'organisation a salué la décision du recteur, approuvée par le maire (PS) de Toulouse Pierre Cohen. « Nous n'avons pas été les seuls à nous émouvoir de la présence d'un terroriste dans une université française. Ce n'est pas digne d'une université française », a fait savoir Nicole Yardeni, présidente régionale du CRIF.
Les pressions des organisations pro-israéliennes ont eu à nouveau raison de la liberté d’expression dans les universités.
Cette nouvelle censure n’est pas sans rappeler celle qu’ont subi des collectifs universitaires pro-palestiniens ces derniers mois. En février dernier, un colloque universitaire sur l’apartheid en Palestine, un temps autorisé à l’université Paris 8 de Saint-Denis, avait été interdit par le président de l’université pour des supposés « risques de troubles à l’ordre public » à la demande du CRIF.
La faculté avait même été fermée durant deux jours pour empêcher la tenue des conférences, qui s’étaient finalement tenues, à quelques pas de l’université sans aucun trouble.
Le collectif Coup pour coup 31, qui dénonce les pressions du CRIF et ses « méthodes qui visent à empêcher toutes formes de débats en soutien au peuple palestinien », va toutefois maintenir son meeting de samedi en le déplaçant au local du Nouveau Parti anti-capitaliste (NPA). Celui-ci soutient l'initiative comme la Ligue des droits de l'Homme, Europe Ecologie-Les verts et le Parti communiste français.
L'appel au « dialogue national » de Morsi ne calme pas les tensions
Les Egyptiens n'en ont pas fini avec le Printemps arabe. Depuis quinze jours, les manifestations anti-Morsi se multiplient dans le pays. Le président Mohamed Morsi, élu au mois de juin dernier, affronte la colère de la rue.
Pour calmer le jeu, il a appelé, jeudi ۶ décembre, les différents partis politiques à un « dialogue national » le ۸ décembre. Mais les tensions sont loin de s’apaiser. En effet, le Front du salut national (FSN), la principale coalition de l'opposition égyptienne, a annoncé qu'elle ne participera pas à ce « dialogue national » et a prévu de nouvelles manifestations.
A l’origine de la vague de protestation de l’opposition et d’une partie de la population, un décret pris par Mohamed Morsi le 22 novembre qui s'est octroyé les pleins pouvoirs, le met à l’abri de tout recours en justice et fait en sorte qu’aucune instance ne puisse dissoudre la chambre haute du Parlement et l'Assemblée constituante. Au lendemain de ces décisions, les opposants de Morsi s'étaient aussitôt rassemblés place Tahrir au Caire pour dénoncer une « dérive autoritaire ».
Pas de quoi faire flancher le président égyptien puisque le projet de Constitution, très contesté, a été adopté le 30 novembre malgré le boycott de l'opposition libérale et laïque ainsi que celles de partis coptes qui dénoncent un texte laissant trop de place à la loi islamique.
La protestation a pris de l’ampleur quand des dizaines de milliers de manifestants ont encerclé le palais présidentiel le 4 décembre. Ils demandent au président d’annuler le décret qui lui accorde des pouvoirs exceptionnels mais aussi l’abandon du référendum sur le projet de Constitution, fixée au 15 décembre.
Selon saphirnews, les pro-Morsi, de leur côté, sont également descendus dans les rues pour soutenir le chef de l’Etat. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, des heurts ont éclaté entre les deux camps. Cinq manifestants ont été tués. Des opposants au président ont même mis le feu au siège des Frères musulmans, au Caire, le soir du 6 décembre.
Mohamed Morsi, qui avait dû quitter le palais présidentiel quand il était encerclé par des manifestants, reste toutefois ferme sur ses prérogatives et le projet de Constitution. Un référendum sur ce projet de Loi fondamentale se tiendra comme prévu le 15 décembre et après le scrutin, le peuple devra « suivre sa volonté », a-t-il déclaré.
Le soulèvement d’Ashourã
Par Saeed Sobhãni
Ashourã est la manifestation de la lutte du bien contre le mal et de la rencontre de l’armée de la foi avec l’armée de l’infidélité. Il ne s’agit pas d’un épiphénomène qui s’évanouirait avec le passage du temps et serait promis à l’oubli.
Mais il s’agit d’un soulèvement divin dont l’éclat augmente avec le temps et les enseignements s’éclaircissent de même.
Le soulèvement d’Hussayn Ibn ’Ali paix sur lui est le soulèvement d’une personnalité éminente qui fut abreuvée par la Révélation divine dans la demeure du maitre des prophètes – Mohammad Mustafã (pslf) – et du maître des successeurs – ’Ali Murtazã (psl) – comme il fut élevé dans le giron de Fatima (pse).
Par son sacrifice, il a suscité un renouveau immense grâce auquel le palais des oppresseurs s’est effondré et les générations futures éduquées. On peut parler du soulèvement Hussaynite sous divers aspects.
Ashourã est le message de liberté
Par Saeed Sobhãni
Il ne s’agit pas ici de se libérer des contraintes morales car ce type de liberté n’est autre qu’une sorte d’aliénation de l’âme et de soumission à son orgueil. Il est plutôt question pour l’être humain de ne pas s’assujettir à l’oppression, ne pas se soumettre au langage de la force utilisé par les despotes pour pouvoir vivre une vie libre et digne.
L’Imam Hussayn paix sur lui a vécu toute sa vie durant de manière digne et noble de sorte qu’il était connu pour cela depuis son enfance. Les gens le comptaient parmi les hommes indépendants d’esprit et affranchis.1
Ainsi, parmi ses propos mémorables sur la dignité et la liberté, on trouve ceci: «une mort digne vaut mieux qu’une vie dans le déshonneur».2
Cette vision des choses est perceptible dans l’Ashourã hussaynite si bien que l’ennemi lui disait: «soit tu t’abaisses à prêter serment de manière déshonorable, soit tu peux t’attendre à mourir». Ce à quoi l’Imam répondit: «Par Dieu! Je ne m’abaisserai pas à consentir à ce déshonneur, ni ne me soumettrai à leur gouvernement comme un esclave!».3
De même, dans un troisième propos, il qualifie sa liberté de la manière suivante: «Ce bâtard fils de bâtard (Ibn Zyad) m’a laissé le choix entre deux chemins: me présenter sans défense face aux épées ou l’infamie. Or loin de nous l’infamie!».4
Quelle plus grande infamie que d’imaginer l’Imam Hussayn Ibn ’Ali - paix sur lui - serrer la main de Yazid et cautionner ses méfaits au prétexte de rester en vie quelques jours de plus. Il est bien meilleur d’abandonner toute vie humiliante afin d’adopter une vie de vérité. C’est là le vrai sens de la liberté.
Notes:
1. Ibn Abi Al-Hadid, Commentaire de la Voie de l’Eloquence, t.3, p.249
2. Ibn Shahr Ashoub, Manãqib, t.4, p.68
3. Issu des discours de l’Imam Hossayn, p.44 ( ?)
4. Seyyed Ibn Tawwous, Luhuf, p.57
Mali: AQMI utilise ses otages comme moyen de pression
Souhaitant à tout prix éviter une action militaire, les terroristes présents au Mali menacent maintenant d'exécuter leurs otages algériens et européens.
Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'unité et le djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) tentent d'utiliser leurs otages algériens et européens pour empêcher une intervention dans le nord du Mali.
"Nous nous opposerons à la menace internationale qui est brandie contre nous en engageant le combat et le djihad", a déclaré Ahmed Ould Amer, l'émir de la brigade Oussama ben Laden du MUJAO et membre du Conseil de la sharia du groupe, le lundi 3 décembre.
Les terroristes basés au Mali "tentent de faire pression sur le gouvernement algérien en exploitant les souffrances des familles des diplomates enlevés", a expliqué l'analyste Abderrehman Ould Dah, "notamment dans la mesure où l'exécution du vice-consul d'Algérie Taher Touati n'a pas eu l'influence escomptée sur la position du gouvernement algérien, et ne l'a pas poussé à accepter leurs conditions".
"Le MUJAO craint que l'Algérie ne réponde pas aux appels à la négociation, ce qui pourrait pousser d'autres gouvernements de la région à adopter la même approche ; cela entraînerait indubitablement l'échec du commerce de prise d'otages", a-t-il conclu.
Le MUJAO n'est pas le seul groupe terroriste présent au Mali à tenter d'utiliser les otages pour empêcher une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
AQMI s'efforce également de jouer la même carte, comme le montrent les propos tenus par son leader Abdelmalek Droukdel (alias Abou Moussaab Abdelouadoud) à Sahara Media, samedi dernier.
S'adressant aux familles des otages français, Droukdel a en effet déclaré : "Le Président Hollande met en danger les vies des otages français en adoptant la politique de la fuite en avant." Il a ajouté que le chef de l'Etat français "prépare une intervention militaire, et creuse ainsi la tombe des otages français qui sont détenus par notre groupe."
"Si l'un de ses proches se trouvait parmi ces otages, il ne mettrait pas leur vie en danger en s'aventurant dans une guerre dans le désert brûlant", a ajouté le leader terroriste.
Selon Magharebia, le journaliste Ibrahim Ould Nafie a expliqué que les déclarations de Droukdel étaient juste "de la propagande et l'exploitation des sentiments des familles des otages", ajoutant qu'il s'agissait d'une tentative pour opposer les familles des victimes au gouvernement français.
Selon Jidou Ould Sidi, journaliste spécialisé dans les questions de sécurité, la situation sécuritaire au Sahel s'est détériorée ces derniers mois, et les habitants de la région en paient le prix.
"Même les travailleurs humanitaires sont contraints de quitter la région, qui est devenue très dangereuse", a-t-il ajouté.
Un sentiment partagé par le professeur de politique Ba Mamadou, qui explique que "depuis plusieurs mois maintenant, un certain nombre d'organisations humanitaires internationales ont mis fin à tous les déplacements de leurs personnels occidentaux dans la région de Gao, dans le nord-est du Mali."
"Certaines ONG internationales agissent dans la plus grande discrétion, utilisant des véhicules sans plaque d'immatriculation pour poursuivre leurs opérations avec plus de sécurité dans la région", a-t-il ajouté. "C'est à Gao que la situation est actuellement la plus préoccupante, mais des alertes ont également été lancées dans d'autres régions du Mali."
Morsi invite l'opposition à un dialogue samedi
Le président égyptien Mohamed Morsi, confronté à une vague de mécontentement grandissant, a invité l'opposition à une réunion de dialogue national samedi au palais présidentiel après deux jours de violents affrontements entre ses partisans et ses adversaires.
Le Front de salut national, qui regroupe les différentes forces d'opposition et qui a lancé un nouvel appel à manifester vendredi, jour de la grande prière, a fait savoir jeudi soir qu'il examinait la proposition du chef de l'Etat.
Selon Reuters, le "Mouvement du 6 avril", qui rassemble de jeunes révolutionnaires à l'origine du soulèvement de 2011 contre Hosni Moubarak, a d'ores et déjà rejeté sur Facebook l'offre de dialogue et fait savoir qu'il manifesterait vendredi contre le président.
"J'appelle à un dialogue large et productif avec l'ensemble des personnalités et responsables politiques, avec la jeunesse révolutionnaire et les plus hautes personnalités judiciaires", avait pourtant déclaré Mohamed Morsi dans une allocution à la nation retransmise en direct à la télévision.
Le chef de l'Etat, issu des Frères musulmans, a par ailleurs assuré que le référendum sur le projet de nouvelle Constitution tant décrié par l'opposition aurait lieu comme prévu le 15 décembre.
Mohamed Morsi, à qui l'opposition reproche de vouloir s'octroyer des pouvoirs exorbitants, s'est engagé à former une nouvelle instance chargée de rédiger un nouvelle Loi fondamentale en cas de rejet du projet actuel jugé trop conservateur par nombre d'Égyptiens.
Les tensions entre le chef de l'Etat et la population sont montées d'un cran après la publication le 22 novembre d'un décret qui lui accorde des pouvoirs étendus et le met à l'abri de poursuites judiciaires.
Les affrontements qui ont éclaté ces derniers jours entre partisans et opposants réclamant le retrait du décret et l'abandon du référendum ont fait sept morts et 350 blessés.
"Ces événements douloureux se sont produits en raison de différends politiques qui devraient être résolus par le dialogue", a déclaré Mohamed Morsi lors de son allocution.
"Si cette disposition (sur l'immunité judiciaire) inquiète, je n'insiste pas pour son maintien", a-t-il ajouté, précisant une nouvelle fois que seules les décisions "souveraines" étaient concernées par cette immunité et insistant sur le caractère temporaire du décret.
Un peu plus tôt jeudi, la Garde républicaine avait rétabli l'ordre aux abords du palais présidentiel au Caire, assiégé par l'opposition depuis deux jours et théâtre de heurts entre partisans et opposants dans la nuit de mercredi à jeudi.
Au moins cinq chars et neuf véhicules blindés de transport de troupes ainsi que des éléments de la Garde ont pris position aux abords du palais d'Héliopolis pour séparer sans violence les protagonistes, a dit le chef de cette unité d'élite, le général Mohamed Zaki.
"Les forces armées, au premier rang desquelles la Garde républicaine, ne seront pas un instrument de répression des manifestants", a-t-il assuré.
Selon l'agence de presse officielle Mena, des membres des Frères musulmans ont arrêté 49 manifestants blessés et ont refusé de les remettre aux autorités, une information aussitôt démentie par le porte-parole de la confrérie, Mahmoud Gozlan.
L'opposition a appelé à une nouvelle manifestation vendredi pour réclamer "la fin du régime des milices", faisant allusion au service d'ordre des Frères musulmans.
Dans un communiqué, Mohamed Badie, le Guide suprême des Frères musulmans, la première force politique en Egypte, a appelé à l'union, estimant que les divisions "ne servent que les ennemis de la nation."
Les troubles se sont étendus à d'autres villes, notamment Ismaïlia et Suez, où les locaux du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans, ont été incendiés.
Le siège principal des Frères musulmans au Caire a été incendié jeudi de même qu'une permanence de la confrérie dans une banlieue du sud de la capitale égyptienne, a annoncé l'agence Mena.
Le PLJ rapporte aussi sur sa page Facebook que le QG des Frères, situé dans le quartier de Mokattam, a été victime d'"une agression terroriste" menée par des voyous.
Selon Mena, les bureaux utilisés par le PLJ qui ont été incendiés se trouvaient dans la banlieue cairote de Maadi.
Une troisième permanence a été attaquée non loin du centre-ville, toujours d'après l'agence officielle.
A Genève, la Haut-commissaire de l'Onu pour les droits de l'homme, Navi Pillay, a appelé le gouvernement égyptien à assurer la protection des manifestants pacifiques et à poursuivre tout auteur d'incitation à la violence, y compris parmi la classe politique.
Londres : une méga-mosquée interdite de construction
La mairie du quartier de Newham, à Londres, a rejeté, mercredi 5 décembre, le projet de construction de la plus grande mosquée de Grande-Bretagne et l'une des plus grandes mosquées d'Europe occidentale, initiée par le groupe Tablighi Jamaat.
L’organisation avait déposé un permis de construire une mosquée qui pourrait accueillir quelque 10,000 personnes, dont 7,440 hommes et 2,000 femmes.
« La création d'habitations et d'emplois est une priorité du conseil de Newham. Nous ne considérons pas que ce projet soit en accord avec ces politiques », s’est expliqué Conor McAuley, à la sortie du conseil municipal. Et d’ajouter que la mosquée proposée est trop grande et qu'elle aurait des conséquences non négligeables sur d'importants bâtiments historiques à proximité et sur le trafic routier dans le quartier.
Pourtant, la décision fait suite à une vaste consultation publique qui a abouti à 29,888 réponses : 26,139 ont appuyé le projet, 3,749 s'y sont opposés. De plus, un quart des résidents de Newham sont musulmans quand ils sont 8,5% dans tout Londres, selon des sources statistiques locales. Près de3,000 personnes se sont même rassemblées sur place à cet effet, rapporte la presse britannique.
Selon saphirnews, à l’annonce de la décision, les musulmans n’ont pas caché leur déception. « Nous sommes extrêmement déçus. Nous pensons que la décision est injuste en raison de la demande de la population locale et la communauté musulmane », a fait savoir Ala Uddin Ahmed, un des leaders de la communauté.
Le groupe Tablighi Jamaat exploite pour le moment une partie du site de 6,6 hectares, où un lieu de culte peut accueillir environ 2,000 fidèles. Mais la mairie est en conflit avec l'organisation, estimant que celle-ci n'a plus la permission de le faire.