Est-ce que enterrer les morts près des tombes des imams est utile pour eux (les morts) et si les recommandations testamentaires pour un tel enterrement cause des tourments aux autres, que faut t-il faire ?

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cette question mérite d’être analysée sous différentes formes

a- L’effet positif de l’inhumation à côté des tombes des saints.

b- Cela n’est utile que si la personne avait de bonnes intentions et qui a mené une vie convenable.

c- Le devoir de ceux qui pour des raisons de manque de moyen ou d’autres raisons ne réussissent pa à avoir cette opportunité.

d- Les mérites de la visite des tombes et le devoir des proches à ce sujet.

e- L’importance du testament et la nécessité de l’exécuter au cas où les conditions sont réunies.

Nous procédons dans l’ordre à la réponse à votre question

a- En ce qui concerne le premier volet, nous dirons : «Les enseignements islamiques ont confirmé la différence au sujet des lieux d’enterrement et la prééminence de certains lieux sur les autres. Voici quelques exemples :

1 – L’inhumation des gens y compris les pécheurs près e la Mecque peut leur apporter une certaine sécurité le jour du jugement. [1]

2 – L’imam Sadiq (as) dit : «Dieu révéla à Moïse (as) d’extraire les eaux de Youssouf (as) des eaux du Nil. Après avoir exécuté cet ordre de Dieu, Moïse (as) déplaça sa dépouille vers la Sham en Syrie et l’y enterra. C’est pour cette raison que les gens du livre «Juifs et chrétiens déplaçaient leurs morts et els enterraient à Sham »[2]

3 – L’imam Hassan Mojtaba (as) recommanda à son frère l’imam Hossein (as) de l’enterrer près de la tombe du prophète (ç) dans la mesure du possible.

b- En ce qui concerne le deuxième volet, il faut dire : « ce genre d’enterrement ne peut avoir vraiment d’effet que si le défunt était un croyant (malgré le fait qu’il commettait des petits péchés). Mais les infidèles et ceux qui ont commis des péchés abominables ne doivent pas espérer une quelconque absolution totale des péchés juste parce que les inhumé près des lieux des saints privilégiés de Dieu ».

Ici, ce récit nous permettra de mieux saisir le sujet : «le prophète était présent lors de la cérémonie funèbre de l’un de ses compagnons et il s’était personnellement chargé de son enterrement. Il prit la responsabilité d’aménager sa tombe. Ayant constaté cette situation, la mère de Sa’ad s’adressa à son fils ainsi : «que le paradis te soit agréable ô fils ! » Le prophète (ç) se tourna vers elle et dit : « ne fait pas de déclaration absolue sur ce qui concerne Dieu. Présentement, Sa’ad est en train de vivre les pressions de la tombe. »[3] Lorsque les gens revinrent du cimetière, un groupe demanda au prophète (ç) : « ô messager de Dieu ! Tu as accordé beaucoup de respect à la dépouille de Sa’ad. Et durant ses funérailles tu as adopté des attitudes exceptionnelles sans précédent. Mais, après tu as dis qu’il était en train de subir la pression de la tombe ? » Le messager répondit : « oui ! Sa’ad a subi les pressions de la tombe, car certains de ses comportements avec sa famille n’était pas convenable »[4]

Si toutes ces attitudes du prophète (ç) durant sa vie n’a pas contribué à levé totalement le châtiment sur un croyant, nous concluons que le fait d’être enterré près d son fils même malgré le fait que c’est important ne suffit pas pour être immunisé du châtiment.

c- En ce concerne le troisième volet de la question, il faut dire : « En ce qui concerne le statut spirituel que certains ne peuvent point atteindre, Dieu prévoit pour eux un statut convenable. Voici quelques exemples :

1 – Il est rapporté qu’un groupe de femmes « étaient venues voir le messager de Dieu et dirent : « Ô messager de Dieu ! Les récompenses du Djihad pour la cause ne sont réservées qu’aux hommes. Que pouvons-nous faire pour avoir de telles récompenses, » Le messager leur répondit : «les efforts que vous fournissez dans la maison ont les récompenses équivalentes à celles que les combattants pour la cause de Dieu fournissent au front »[5]

2 – Un groupe de démunis était venu voir le prophète (ç) et dit : « Nous n’avons pas les moyens financiers pour faire la charité et nous n’avons également pas suffisamment d’argent pour faire le Hajj et la Oumra. Dans ce cas, le paradis ne revient qu’aux riches ! » Le messager de Dieu leur répondit : «le fait que pour Dieu vous supportez une situation irrégulière, vous permettra d’atteindre un rang que les riches n’atteindront pas »[6]

d- L’islam insiste beaucoup sur la visite des tombes et les morts. Cela contribue à l’absolution du péché des morts, la réduction dans le châtiment, et également des leçons pour ceux qui sont encore en vie.

Mohammad ibn Mouslim dit : « j’ai demande à l’imam Sadiq (as) si nous pouvons les morts. Il dit : « oui » je dis : « lorsque nous partons leur rendre visite, est ce qu’ils entendent nos voix ? Il dit : « oui, je jure par Dieu que c’est comme cela ». En effet, ils savent que vous venez et ils se réjouissent. Ils s’attachent à vous »[7]

Il faut surtout retenir que la visite des tombes des personnes ordinaires dépend des lieux où ils vivent. Et en ce qui concerne la Ziarat des tombes des proches, on n’a pas besoin que quelqu’un se déplace. C’est juste au sujet de la visite des tombes des imams qu’il est recommandé de voyager »

Yassir Kadim rapporte que l’imam Ridha (as) a dit : «en dehors des visites pour nos tombes, il n’est pas convenable d’effectuer des voyages spéciaux pour visiter d’autres tombes »[8]

Donc si quelqu’un a fait un testament et qu’il est enterré dans une autre ville, ses proches n’auraient pas commis de péché s’ils ne se rendent pas sur sa tombe.

e- En ce qui concerne le dernier volet de la question, il faut dire que le testament est l’un des préceptes islamiques importants.

Dans le saint coran et les propos des imams, on explique clairement la question du testament. Dieu dit dans le verset 176 de la Sourate Baqarah : « il vous a été prescrit qu’au moment de la mort rédigez un testament si vous avez les biens pour vos pères, vos mères et vos proches c’est un droit pour ceux qui craignent Dieu »

Le messager de Dieu dit : « quiconque meurt sans laisser de testament serait mort comme s’il était à l’époque de l’ignorance »[9]

A propos du testament, ce qui est important est qu’il ne faut pas faire un testament complexe ou préjudiciable pour les autres. Dans un hadith de l’imam Sadiq (as), il est rapporté qu’un Ansar décédé, et avait des enfants et six esclaves. Et au moment de sa mort, il libéra tous les esclaves et il n’avait laissé aucun bien en dehors de cela pour ses enfants. Ses proches se rendirent auprès du messager de Dieu et l’informa de la situation. Ayant entendu cela, le prophète (ç) déclara : «qu’avez-vous fait de ce mort »

Ils dirent : « nous l’avons enterré »

Le messager de Dieu dit : « si j’avais été informé plus tôt, j’aurai empêché que vous l’enterriez dans le cimetière des musulmans, il a abandonné ses enfants pour qu’ils restent mendier auprès des gens »[10]

Le prince des croyants dit à propos du testament : «la meilleure quantité pour les testaments qui naturellement prive les héritiers d’une partie des biens laissés est le cinquième des avoirs et Dieu a prévu un tel montant pour lui-même. Et si quelqu’un fait le testament sur le quart de ses biens, il aurait accompli les derniers efforts nécessaires. Mais, le testament sur les un tiers des biens peut être considéré comme une forme d’injustice au sujet des membres de la famille du défunt. »[11]

Un autre hadith de l’imam à ce sujet insiste que chaque fois que les actes surérogatoires portent préjudice aux actes obligatoires dont le respect du droit des gens fait partie, il faut y renoncer. En d’autres termes, si un acte surérogatoire interfère sur un acte obligatoire tel que respecter le droit des gens, il faut renoncer à cet acte surérogatoire.[12]

Par rapport à ce qui a été dit, si quelqu’un fait le testament et demande qu’on l’enterre dans un lieu saint et qu’il prévoit les dépenses de ce transfert dans les normes islamiques, il faut exécuter son testament. Et il ne faut pas juste se fonder sur certaines précautions que l’islam n’approuve pas trop pour refuser d’exécuter le testament de la personne, dans le cas contraire, son testament ne pourra être exécuté c’est-à-dire s’il n’a pas laissé les moyens nécessaires pour que ce testament soit concrétisa, on ne saurait l’exécuter.

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[1] - Al Mahasin d’Abou Ja’far Ahmad ibn Mohammad ibn Khalid Barki, vol 1, page 73, Darul Koutoub ul Islamiyya, Qom, 1371 hégire lunaire.

[2] - Ilal ul Charahi, Mohammad ibn Ali ibn Hossein ibn Babouwé Al Qomi plus connu sous le nom de Sheikh Sadouq, vol 1, page 296, les éditions Maktabat ul Dawari.

[3] - Kafi, Mohammad ibn Yakoub Koleiny, vol 1, page 300, hadith 1, Darul Koutoub ul Islamiyya, Téhéran, 1365 hégire solaire.

[4] - Al Amali d’Abou Ja’far Mohammad ibn Hassan Tousi, vol 1, page 427, Darul Sekafat, Qom, 1414 hégire lunaire.

[5] - Rawdhat ul Wahizine, Fatal Neyshabouri, vol 2, page 376, Qom.

[6] - Behar ul Anouar, Mohammad Baqir Majelisi, vol 69, page 48, Mo’asassa AL Wafa, Beyrouth, 1404 hégire lunaire.

[7] - Fala’ul Sa’il wouo Nejah ul Masa’il de Sayyed Razidine Ali ibn Moussa ibn Taous, Page 85, Boustan ul Kitab, Qom.

[8] - Wasa’il ul Shia, Mohammad ibn Horr Amili, vol 14, page 562, hadith 19828, Mo’assassa Ahl-ul-bayt, Qom, 1409 hégire lunaire.

[9] - Le même livre, vol 19, page 259, hadith 24546.

[10] - Man lah Yadourouhou Faqih, Sheikh Sadouq, vol 4, page 184, Bureau des éditions islamiques, Qom, 1413 hégire lunaire.

[11] - Id, vol 4, page 185.

[12] - Behar ul Anouar, Mohammad Baqir Majelisi, vol 68, page 218.

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