Question sur la construction de tombeaux pour les personnalités religieuses

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Question sur la construction de tombeaux pour les personnalités religieuses

Question : Si la construction de tombeau pour les « Amis » de Dieu est permise, pourquoi l’Imam Hossein (as) et l’Imam Hassan (as) ne l’ont-ils pas fait pour leur mère, Hazrate Zahra (as) ?

Réponse de l’Ayatollah Sobhani : « Celui qui a posé cette question n’est pas au courant de l’histoire de la mère de l’Imam Hossein (as) et de l’Imam Hassan (as) qui avait fait à l’Imam Ali (as) son époux, une recommandation et lui avait expressément demandé de lui faire les ablutions et de l’enterrer pendant la nuit,

sans que personne ne soit au courant de l’endroit de sa sépulture.

Zahra Marzieh (as) avait fait cette recommandation pour manifester sa désapprobation au calife et fut enterrée sans que personne ne connaisse l’endroit de sa tombe. Comment ses fils auraient-ils pu lui construire un mausolée alors que l’endroit de sa tombe devait rester secret ?

La tombe qui se trouve auprès des tombes des quatre Imams (as) au cimetière de Baqi, est celle de Fatemeh bint Assad, la mère de l’Imam Ali (as), et n’a rien à voir avec la tombe de Fatemeh (as), fille du prophète (as).

Les personnes qui posent ces questions sont en général des gens opposés à la

construction de tombeau et d’abri qu’ils considèrent comme une forme de polythéisme et un acte interdit. Ce qui explique cette sorte de question.

Il est donc nécessaire d’ajouter des explications sur la protection des tombeaux des « Amis » de Dieu et des religieux en général.

Premièrement, le prophète (as) fut enterré dans sa propre maison. Si l’existence d’un abri posait problème, pourquoi les partisans du prophète (as) ont-ils accepté qu’il soit enterré à l’intérieur de sa maison ? Quelle différence entre un toit qui existe au moment de l’enterrement et celui qui est construit par la suite ?

Deuxièmement, le Coran ordonne le respect de certaines maisons aux versets 36 et 37 de la sourate Noor :

« 36. Dans des maisons qu'Allah a permis que l'on élève, et où Son Nom est invoqué Le glorifient en elles, matin et après-midi, 37 des hommes que ni le négoce, ni le troc ne distraient de l'invocation d'Allah, de l'accomplissement de la Salat et de l'acquittement de la Zakat, et qui redoutent un Jour où les cœurs seront bouleversés ainsi que les regards ».

Le sens de « maison » dans ce verset, est la demeure des prophètes et des « Amis » de Dieu, et non les mosquées.

Al-Suyuti dans son commentaire coranique, Al-Durr Al-Manthur Fi Tafsir

Bil-Ma'thur, explique que lors de la révélation de ce verset, quelqu’un demanda au prophète (as) de quelle maison il s’agissait et que le prophète (as) avait répondu qu’il s’agissait des maisons des prophètes.

« Abou Bakr se leva et dit en montrant du doigt la maison d’Ali (as) : « Est-ce que c’est aussi le cas de cette maison ? » et le prophète (as) répondit : « Oui, et c’est une des meilleures et des plus hautes maisons » (Durr Al-Manthur, vol 6 p 203, Rūh al-Ma'ānī de Mahmud al-Alusi vol 18 p 174)

Ce verset peut signifier les murs ou évoquer le respect qu’on leur doit, mais dans les deux cas, le respect de cette maison est nécessaire et en dehors du

prophète (as), de nombreuses personnalités religieuses furent enterrées dans leur demeure, comme l’Imam Hadi (as) et l’Imam Hassan Askari (as) qui avaient tous deux, les particularités précisées dans le verset.

Pour propager la religion et développer les valeurs islamiques, il est nécessaire de préserver ces sites pour éviter que les générations futures doutent de l’existence et de la mission du prophète (as).

Aujourd’hui, le christianisme est confronté à ce problème car il n’existe aucun vestige visible, aucune tombe de Jésus (as) et de sa mère (as), aucune tombe des apôtres ni aucun vestige de ce genre qui empêcheraient à un jeune

Occidental de penser qu’il s’agit de récits issus de l’imagination.

Mais les musulmans eux, ont préservé leur héritage islamique pour ne pas connaitre le destin des chrétiens, et annoncent au monde qu’un homme de Bani Hashem est venu il y a quatorze siècle sur l’ordre de Dieu, pour inviter les gens à l’islam qui est la dernière religion. Son lieu de naissance, son lieu de sépulture, le lieu où ses partisans ont combattu les polythéistes et les autres sites islamiques sont actuellement visibles.

Si nous détruisons tous les vestiges islamiques et ne gardons que le Coran, notre situation ne sera pas meilleure que celle des chrétiens.

Les wahhabites ne considèrent-ils pas que le consensus est une des méthodes de jurisprudence ? Tous sont d’avis qu’une règle est juste si les érudits musulmans tombent d’accord sur sa justesse et son origine divine. Or pendant 14 siècles, les musulmans ont protégé ces sites et ces monuments, pourquoi cette tradition n’est-elle pas la raison de l’existence et de la justesse de cette règle religieuse ? Malheureusement, à cause de l’ignorance des religieux au service du pouvoir, en 80 ans, une grande partie des vestiges islamiques ont été détruits et actuellement, les villes de Médine et de la Mecque sont devenues des villes européennes et ont perdu leurs aspects islamiques.

Les tombes des quatre fondateurs des grandes écoles juridiques de l'Islam sunnite, hanafite, malikite, shaféite et hanbalite, pendant des siècles, avaient des mausolées ornés de dômes. Actuellement, les tombes d’Abou Hanifa à Bagdad, et d’Ash-Shâfi'î au Caire, se trouvent dans un mausolée, et la tombe de Malik Ibn Anas au cimetière de Baqi à Médine, avait un bâtiment qui a été détruit par les wahhabites. C’était aussi le cas d’Ahmad Ibn Hanbal jusqu’à ce que des inondations détruisent son mausolée et sa tombe.

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