تقي زاده
La justice iranienne engage des poursuites contre les États-Unis pour leur agression illégale
Lundi 17 novembre, le chef du pouvoir judiciaire de la République islamique d’Iran, Gholamhossein Mohseni-Ejeï, a ordonné des poursuites contre Washington après le récent aveu du président américain Donald Trump quant à son rôle direct dans l’attaque illégale israélienne contre l’Iran.
Lors d’une réunion du Conseil suprême du pouvoir judiciaire, M. Mohseni-Ejeï a détaillé les dimensions juridiques et les conséquences de l’aveu de Donald Trump concernant son implication dans l’agression non provoquée du mois de juin.
« Le président américain a une nouvelle fois explicitement reconnu avoir commis des crimes contre l’Iran et son peuple, en affirmant être personnellement et directement intervenu dans cette guerre. Un aveu aussi clair entraîne des conséquences importantes au regard des règles juridiques et pénales ainsi que des dispositions du droit international », a souligné le chef du pouvoir judiciaire de la RII.
Dans la foulée, il a appelé le procureur général ainsi que le directeur adjoint du pouvoir judiciaire chargé des affaires internationales à prendre les mesures nécessaires pour préparer les poursuites relatives à ce crime, tant devant les tribunaux internationaux que nationaux.
En outre, M. Mohseni-Ejeï a souligné que cet aveu constitue l’une des formes de preuve les plus solides pour établir la responsabilité pénale.
Royaume-Uni : des responsables caribéens vont engager des discussions sur les réparations pour l’esclavage
Les membres d’une commission caribéenne s’apprêtent à entamer une série de discussions destinées à sensibiliser l’opinion publique britannique, encore largement méconnaissante du rôle joué par le Royaume-Uni dans la traite négrière, alors même que plusieurs dirigeants européens refusent d’aborder la question.
Selon la presse britannique, une délégation de la Commission des réparations de la Communauté caribéenne (CARICOM) se rend le 17 novembre au Royaume-Uni pour une visite officielle qualifiée d’« historique ». L’objectif : engager le dialogue avec des responsables et parlementaires britanniques, des diplomates caribéens, des universitaires et des organisations de la société civile. D’ici jusqu’au 20 novembre, la délégation présentera les demandes visant à réparer les injustices héritées de l’esclavage et du colonialisme, ainsi que leurs conséquences toujours perceptibles dans les anciennes colonies britanniques.
Les appels en faveur des réparations pour la traite négrière se sont multipliés à l’échelle internationale, notamment au sein de la CARICOM, qui regroupe 15 États membres, dont la Barbade et la Jamaïque, ainsi qu’au sein de l’Union africaine (UA).
« Les États-Unis et Israël sont entrés dans une nouvelle phase dangereuse » (OIEA)
Le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, a condamné les États-Unis et leurs alliés pour l’escalade des tensions dans leur campagne en cours contre les progrès scientifiques de la République islamique.
Dans une interview accordée dimanche soir à la chaîne de télévision yéménite Al-Masirah, il est revenu sur les attaques menées à la mi-juin contre les installations nucléaires pacifiques de l’Iran et souligné qu’il s’agit d’une atteinte sans précédent aux capacités scientifiques du pays.
Le chef de l’OIEA a de même souligné que le moment et la nature de ces attaques indiquent une nouvelle phase dangereuse des tensions. Il a qualifié le ciblage des installations nucléaires iraniennes de crime flagrant contre une nation déterminée à poursuivre la recherche nucléaire pacifique malgré les pressions extérieures.
L’Iran est en possession de preuves substantielles démontrant la nature de l’agression, les parties impliquées et leurs motivations. M. Eslami a souligné la ferme détermination du pays à ne pas transiger sur ses droits et ne permettre en aucun cas, à qui que ce soit, de lui imposer sa volonté.
Le 13 juin, Israël a lancé une guerre contre l’Iran qui a duré 12 jours et qui s’est soldée par la mort de nombreux commandants militaires de haut rang, des scientifiques nucléaires et des civils iraniens.
Après plus d’une semaine, les États-Unis sont entrés en guerre en bombardant trois sites nucléaires iraniens, en violation flagrante de la Charte des Nations Unies, du droit international et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Le drone Spy X de l'Israélien BlueBird en passe d'être produit au Maroc
BlueBird Aero Systems, filiale des Industries aérospatiales israéliennes (IAI), a inauguré à Benslimane, près de Casablanca, au Maroc, une usine destinée à produire les drones d’attaque unidirectionnels SpyX. Il s’agit d’une étape de l’influence croissante de l’entité israélienne dans le secteur militaro-industriel marocain et de l’approfondissement des liens entre Rabat et Tel-Aviv, malgré de vives protestations du peuple marocain.
La nouvelle installation, présentée comme la première du genre en Asie de l’Ouest et en Afrique du Nord en dehors des territoires occupés par Israël, produira localement les drones SpyX, une munition rôdeuse conçue pour frapper du personnel ou des véhicules blindés, y compris des chars. Le système transporte une ogive de 2,5 kg et peut atteindre des vitesses allant jusqu’à 250 km/h.
Dans le cadre de ce projet, le personnel marocain sera formé à l’assemblage et à la maintenance, ce qui marque un transfert de connaissance en plus du transfert de matériel.
Le Maroc avait testé le système SpyX en mars 2024, et les responsables ont considéré l’inauguration de l’usine comme une étape vers le renforcement de la base industrielle de défense du pays et la réduction de sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers.
Violences sexistes et sexuelles dans les forces de l’ordre, #Noustoutes alerte sur un phénomène systémique
Le collectif féministe #Noustoutes publie une enquête révélant des violences sexuelles commises par des membres des forces de l’ordre. Parmi les 207 témoignages recueillis, près de 80 % émanent de victimes directes. Harcèlement, agressions et viols y sont fréquemment dénoncés, souvent survenant alors que les victimes cherchaient de l’aide.
Le collectif féministe #Noustoutes, en partenariat avec le média d’investigation Disclose, a publié le 15 novembre les résultats d’une enquête sur les violences sexuelles et sexistes attribuées à des policiers et gendarmes. Réalisée entre le 24 juin et le 8 octobre, cette étude s’appuie sur 207 témoignages recueillis via un court questionnaire de cinq questions.
Parmi les répondants, 78,6 % se déclarent victimes directes, 9,7 % proches de victimes et 11,7 % témoins. Dans près de neuf cas sur dix, l’agresseur présumé est un homme. La majorité des faits dénoncés concernent des agents de la police nationale (48,9 %), suivis par la gendarmerie (18 %) et la police municipale (15 %). Dans un cinquième des cas, l’appartenance au corps n’a pas été précisée.
Si le collectif rappelle que cette enquête est militante et non représentative, son but est clair : « mieux comprendre et combattre le phénomène systémique des violences policières. »
Au-delà du nombre de témoignages, la nature des circonstances rapportées est profondément troublante. Selon les données recueillies, 42 % des violences ont eu lieu alors que les victimes sollicitaient l’aide de la police ou de la gendarmerie. Plus précisément, 35 % des agressions se sont produites lors du dépôt d’une plainte ou d’une main courante, souvent liées à des violences conjugales ou familiales, tandis que 11 % ont eu lieu dans d’autres contextes administratifs.
Parmi l’ensemble des témoignages, 60 % concernent des violences sexuelles : 25 % relèvent de harcèlement sexuel, 20 % d’agressions sexuelles, 11 % de viols et 4 % d’exhibitions sexuelles. Ces actes ciblent fréquemment des personnes déjà vulnérables. Plus d’un tiers des victimes appartiennent à des groupes racisés, précaires, transgenres, sans-papiers, handicapés ou issus d’autres minorités marginalisées.
Certains récits dénoncent également des pressions exercées par les agents pour dissuader les dépôts de plainte, voire des stratégies d’intimidation. Des accusations de complicité avec des agresseurs connus, de manipulation ou de harcèlement moral ont par ailleurs été formulées dans plusieurs cas.
Des milliers de Belges manifestent pour dénoncer une « illusion d’un cessez-le-feu à Gaza »
Des milliers de Belges se sont rassemblés dimanche dans le centre de Bruxelles pour dénoncer une « illusion d’un cessez-le-feu à Gaza », alors qu’Israël continue de violer quasi quotidiennement la trêve conclue le 10 octobre.
Environ 15.000 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées, ce dimanche après-midi, à la gare de Bruxelles-Nord pour une manifestation suivie d’une marche en solidarité avec la Palestine.
Parmi les organisations initiatrices figurent l’Association belgo-palestinienne (ABP), le collectif Beitna, le CNCD-11.11.11 ainsi que les syndicats FGTB et CSC.
La manifestation a débuté par un rassemblement à la gare du Nord, où plusieurs discours ont été prononcés. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la place Jean Rey peu après 15h00. Le cortège est arrivé vers 16h30 sur la place, se disloquant petit à petit jusqu’à 17h00.
« Nous sommes encore ici parce que nous ne sommes pas dupes. Il n'y a pas de cessez-le-feu, c'est une illusion », ont déclaré les organisateurs, faisant référence à l'accord de cessez-le-feu signé en octobre entre Israël et le mouvement de résistance palestinien Hamas.
Au moins 245 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début de la trêve selon le ministère de la santé de Gaza.
Allemagne : le gouvernement du chancelier Merz risque de s’effondrer, prévient Bloomberg
Fragilisé par ses promesses non tenues, un climat économique morose, des tensions internes croissantes et une défiance généralisée de l’opinion publique, le chancelier allemand Friedrich Merz traverse une crise politique majeure. Selon Bloomberg, son gouvernement pourrait s’effondrer avant la fin de son mandat.
Lors de son arrivée au pouvoir au printemps 2025, Friedrich Merz avait promis un renouveau : relancer l’économie, moderniser les infrastructures, freiner l’immigration et renforcer la puissance militaire allemande. Mais six mois plus tard, l’Allemagne attend toujours les résultats. La déception est forte, y compris dans ses propres rangs. « Il y a des gens dans son groupe parlementaire qui remettent en cause tous les discours du chancelier et se demandent : où sont les résultats ? », constate un analyste du German Marshall Fund, cité par Bloomberg.
Cette attente se reflète dans les sondages. Le 10 novembre, RTL/n-tv a publié un chiffre glaçant : seuls 16 % des Allemands souhaitent que Merz se représente en 2029. Même au sein du bloc CDU/CSU, 44 % soutiennent sa reconduction contre 43 % qui préfèrent un autre candidat. Plus largement, une enquête INSA pour Bild indique que 67 % des citoyens sont insatisfaits du gouvernement, et 64 % ont une opinion défavorable du chancelier.
Les fortes pluies ont détérioré les conditions de vie déjà tragiques des déplacés palestiniens à Gaza
Une tempête s’abat sur la bande de Gaza, inondant tentes et abris de centaines de Palestiniens déjà déplacés et vivant dans des conditions précaires. Selon la Défense civile, « certaines eaux ont atteint plus de 10 centimètres, détruisant couvertures, matelas et vêtements », et aggravant une crise humanitaire déjà qualifiée de « catastrophique » par l’ONU.
Face à des ressources limitées et à un accès humanitaire restreint, la population se retrouve sans refuge sûr exposée au froid, à la pluie et à une insécurité qui n’a jamais cessé depuis le début de la guerre génocidaire israélienne.
Selon un communiqué de presse du porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Basal, la tempête détériore les conditions de vie déjà désastreuses des personnes déplacées.
Des tentes et des abris abritant des personnes déplacées dans différentes parties de la bande de Gaza ont été inondés pendant la nuit par les pluies, aggravant leurs conditions de vie déjà précaires, a annoncé ce vendredi 14 novembre la Défense civile de Gaza.
L’agence de presse palestinienne officielle WAFA, citant le Département météorologique palestinien, a indiqué que « les territoires palestiniens, y compris la bande de Gaza, sont touchés par un système dépressionnaire accompagné d’une masse d’air relativement froid à très froid et de fortes pluies, parfois accompagnées d’orages. »
Le nouveau rapport de l’AIEA se concentre sur les stocks d’uranium iraniens et évite d’aborder l’agression israélo-américaine
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a publié un nouveau rapport sur le programme nucléaire iranien avant la réunion du Conseil des gouverneurs à Vienne. Le rapport est axé sur les évaluations des stocks d’uranium, tout en évitant de commenter les récentes attaques illégales contre les installations nucléaires iraniennes.
Press TV a obtenu le rapport non publié, daté du 12 novembre, qui sera présenté lors de la réunion trimestrielle du Conseil des gouverneurs qui débutera la semaine prochaine à Vienne.
Il s’agira de la première session de ce type après l’expiration du PGAC (Plan global d’action commun ou l’accord dur le nucléaire iranien signé en 2015), ce qui signifie que le dossier nucléaire iranien sera désormais traité uniquement dans le cadre de l’Accord de garanties du TNP plutôt que dans le cadre de cet accord désormais caduc.
Le rapport couvre la période écoulée depuis la dernière évaluation du directeur général début septembre et revient sur les conséquences de l’agression menée en juin par Israël et les États-Unis contre les installations nucléaires iraniennes.
Cette agression a conduit Téhéran à suspendre toute coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, invoquant des résolutions « à motivation politique » et le refus de l’AIEA de condamner les attaques terroristes contre l’infrastructure nucléaire iranienne et son personnel.
La Chine, la Russie et les pays arabes rejettent le plan américain pour Gaza au Conseil de sécurité de l’ONU
Après l’échec d’une proposition américaine à obtenir le soutien de Moscou, de la Chine et des pays arabes, cette fois c’est la Russie qui a déposé sa propre résolution sur Gaza au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Dans une note adressée jeudi 13 novembre aux membres du Conseil de sécurité, la mission russe auprès de l’ONU a indiqué que sa « contre-proposition s’inspire du projet américain ».
« L’objectif de notre projet est de permettre au Conseil de sécurité d’élaborer une approche équilibrée, acceptable et unifiée en vue d’un cessez-le-feu durable », est mentionné dans la note consultée par l’agence de presse britannique Reuters.
Cette action fait suite à la transmission par Washington du projet de résolution aux 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU la semaine dernière. Le texte autoriserait un mandat de deux ans pour un organe de gouvernance transitoire et une force internationale de stabilisation.
Toutefois, la Russie, la Chine et certains États arabes s’opposent à cette proposition, car ils disent s’inquiéter de la création d’un conseil, encore à définir, qui gouvernerait temporairement le territoire et de l’absence de rôle transitoire pour l’Autorité palestinienne.
Selon quatre diplomates onusiens informés du dossier, qui se sont confiés à l’Associated Press sous couvert d’anonymat, la Chine et la Russie, deux membres disposant du droit de veto, ont demandé la suppression pure et simple du « Conseil de la paix », inclus dans le plan de cessez-le-feu à Gaza imaginé par le président américain Donald Trump.
Cependant, les États-Unis maintiennent la formulation relative à ce conseil, qu’ils proposent comme administration de transition pour Gaza, dans la dernière version du projet de résolution publiée mercredi soir.



















