Les présidents chinois et turc se sont rencontrés à Pékin non sans s'avertir mutuellement

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Les présidents chinois et turc se sont rencontrés à Pékin non sans s'avertir mutuellement

Une double déclaration de guerre? Le président chinois Xi Jinping et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan se sont rencontrés, mardi 2 juillet, à Pékin. Alors que la Turquie continue à trafiquer les terroristes qaïdistes d'origine chinoise à Idlib et que la Chine a exprimé à plus d'une reprise son inquiétude à ce sujet, les propos échangés entre les deux présidents étaient très attendus. La nécessité du respect de l'intégrité territoriale chinoise par la Turquie est sans cesse revenu dans le discours du président Xi Jinping tandis qu'Erdogan a plaidé le caractère indispensable que revêt à ses yeux le respect des droits de la minorité ouïghoure qui peuple la province de l'ouest de la Chine. 

Lors de cette rencontre, le président Xi a tenu à remercier le président Erdogan pour ses efforts censés couper court aux "activités anti-chinoises", disant que les deux parties devaient "respecter leur droit réciproque à la souveraineté" et "prendre en compte leurs intérêts communs", d’où "l’importance de la lutte contre le terrorisme". Les analystes y ont vu évidemment une allusion directe à ce qui se passe à Idlib où les terroristes qaïdistes venus de Xinjiang se battent contre l'armée syrienne et ses alliés aux côtés d'al-Nosra et d'autres formations terroristes soutenues par Ankara. 

Xi Jinping a plus loin loué les efforts d’Ankara qui faisait face aux "activités séparatistes anti-Chine", affirmant que Pékin était disposé à renforcer "sa coopération avec Ankara pour lutter contre le terrorisme au sein des institutions internationales". Cette offre bien significative qui vise à rappeler à la Turquie le danger qu'il y a si elle pousse les bouchées trop loin, a été suivie par une offre : le président Xi a qualifié la Turquie de "partenaire stratégique" dans le projet de "la Route de la soie", indiquant que la Chine et la Turquie accéléraient la création d’un corridor intermédiaire dans le cadre de la nouvelle Route de la soie.

Mais la réponse du président turc Recep Tayyip Erdogan, largement remonté ces temps-ci par un réchauffement des liens avec Washington, n'a pas tardé : « La Turquie est attachée au principe de "la Chine unie" où les peuples de différentes ethnies puissent vivre dans la paix et cela concerne également le territoire autonome du nord-ouest de la Chine, le Xinjiang. La Turquie souhaite renforcer la coopération en matière de sécurité avec la Chine et promouvoir un niveau de confiance politique mutuelle. »

 
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