La Résistance ne permet pas la guerre civile au Liban

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La Résistance ne permet pas la guerre civile au Liban
Cet aspect de la Résistance libanaise est totalement méconnu pour l'axe US/Israël : depuis 2006 où Israël a subi sa première défaite militaire face au Hezbollah jusqu'en cette année 2020, où Israël a totalement l'air d'une passoire avec une "barrière sécuritaire aisément franchissable", un "ciel totalement perméable aux missiles et aux drones de la Résistance " et puis une armée de terre qui à l'annonce d'une possible riposte, fait place nette et recule de 5 kilomètres à l'intérieur des territoires occupés", le Hezbollah n'a été pour le camp d'en face qu'une puissance militaire aguerrie, compétente, intelligente avec qui il fallait et il faut compter.
 
Mais que ce même Hezbollah s'engage soudain dans une zone aussi interdite que celle des banques, qu'il remette en cause les principes sacro-saints de l'essence même du système néolibéral, en réclamant que les couches moyennes et défavorisés, ces victimes premières des banques, soient indemnisées et que leur argent volé leur soit rendu, c'est là un affront pire que toutes les défaites militaires que le sionisme international pourrait subir. Le "blacklistage" de la Résistance par Londres et Berlin et qui sera suivi par d'autres capitale européennes renvoie à cette crainte.

    Dans son discours daté du lundi 4 mai, le secrétaire général du Hezbollah y est revenu en affirmant que : "La décision allemande était prévue et elle a été précédée par d’autres mesures pareilles de la part de certains pays européens. Nous nous attendons à des actions similaires d’autres pays européens. Cette décision politique est le signe de la soumission des pays européens à la volonté américaine. Les USA possèdent un projet de domination dans la région à travers le projet d’occupation israélien. Ainsi, quiconque ose se mettre en face de ce projet, à savoir les mouvements de Résistance, sera assiégé et combattu. Et à l’approche des élections en Allemagne, certaines parties tentent de plaire aux USA, d’où cette décision prise contre nous. Sachant que l’accusation contre le Hezbollah n’a été accompagnée d’aucune preuve, c’est donc une décision purement politique".

"L'Allemagne a lamentablement cédé "
Seyyed Hassan Nasrallah a réagi à la décision de l’Allemagne d’intégrer le nom du Hezbollah sur la liste des groupes terroristes, « une mesure décidée sous pressions américano-israéliennes ».

Ce constat ô combien véridique ne va pas sans rapport avec la demande d'aide que l'État libanais se voit dans l'obligation d'adresser au FMI, ce temple de pillage des richesses des nations. Que propose donc le Hezbollah?

    "Par rapport à la demande de l’aide du FMI, nous ne sommes pas opposés en principe à faire une demande pareille. Mais nous ne pouvons pas capituler au fonds monétaire. Le gouvernement est prêt à discuter de cette question et ce n’est pas une soumission totale au FMI. Nous devons être vigilants ; nous devons discuter point par point du plan de demande d’aide. Nous allons débattre de cette affaire, et nous allons voir les conditions qui seront imposées. C’est une question délicate qui nécessite un débat minutieux."

"Un débat minutieux", cela veut dire que la Résistance n'est guère prête à voir encore le Liban tomber comme cela a été le cas depuis des décennies, dans l'escarcelle de la dictature des finances et de ses émanations que sont les banques.

    "Ces dernières semaines on a longtemps parlé du secteur bancaire, on nous a accusés dans les médias de vouloir détruire ce secteur, alors que pour d’autres le Hezbollah cherche à dominer le secteur bancaire. Tous ces propos sont sans fondement, et c’est une façon de brouiller pour occulter la vérité. Le secteur bancaire a commis beaucoup d’erreurs et doit assumer ses responsabilités. Donc toute cette campagne vise à inciter la population et le monde entier à les secourir. Nous ne cherchons pas à dominer ni à détruire le secteur bancaire... Nous voulons tout simplement que les banques ne détournent plus les fonds public."

Avouons que c'est un projet qui tout comme l'anti-sionisme et l'anti-américanisme du Hezbollah ne peut être toléré. Ce mardi, le ministre libanais des Affaires étrangères, Nassif Hitti a convoqué l’ambassadeur d’Allemagne au Liban, George Berglin, pour lui exiger explication sur la décision qu’a prise Berlin de blacklister le Hezbollah. Peu de chance pour que le diplomate ait pu fournir une explication convaincante au ministère libanais, vu que l'Allemagne a cédé le premier rempart.
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