Guerres par procuration : la pandémie pourrait-elle modifier les priorités ?

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Guerres par procuration : la pandémie pourrait-elle modifier les priorités ?

« La pandémie de coronavirus apportera un calme relatif à certaines des guerres par procuration en cours dans la région ; cependant, les conséquences politiques, militaires et économiques du coronavirus pourraient s’avérer à moyen et long terme aussi ambiguës que le virus même », estime David Pollock, chercheur et analyste à The Washington Institute, observatoire d’idées américain sur la politique moyen-orientale des États-Unis.

D’après le chercheur américain, les impacts de la pandémie sur les guerres par procuration du monde d’aujourd’hui se manifestent notamment par « plus de retenue » auprès des « soutiens » clés de ces guerres envers leurs « éléments supplétifs interposés ».

« En Syrie, les États-Unis ont déjà réduit leur présence, tout comme leur appui aux insurgés et aux Forces démocratiques syriennes (FDS), tandis que la Russie, la Turquie et l’Iran, ont procédé à des accords [quoique fragiles selon l’auteur], afin de démarquer leurs zones d’influence, sans affrontement militaire.

Au Yémen, l’Arabie cherchait une sortie de la crise avant même l’apparition de la pandémie, tandis qu’en Irak, un modèle de combat se faisant par courses-poursuites s’était déjà affirmé avant que le coronavirus ne se propage dans le monde. »

En ce qui concerne la situation aux frontières du Liban, l’auteur prétend que le Hezbollah a su empêcher l’escalade du conflit, « par une série d’actes de provocation et de représailles habituelles », sans que le coronavirus puisse exacerber ou apaiser les affrontements.

« Dans la plupart des cas, les commanditaires des guerres par procuration préfèrent, d’une manière assez compréhensible, s’occuper de gérer la crise du coronavirus dans leur propre pays, non sans se préoccuper de l’insuffisance de leurs moyens économiques pour financer à moyen terme des confrontations militaires en bonne et due forme. Le contrôle entier de leurs forces de procuration pourrait même leur échapper ; ils pourraient même se borner à des actes de nuisance limités. Mais toujours est-il que les commanditaires des guerres par procuration préfèrent très probablement éviter une autre “grande guerre”, alors qu’ils sont déjà impliqués dans une lutte contre le coronavirus. »

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