Un rassemblement pro-palestinien organisé mercredi 30 juillet à la place de la Bourse de Bruxelles, capitale belge, s’est fini dans de vives tensions entre les manifestants et la police. Les témoins sur place rapportent un affrontement injuste, mais surtout une utilisation illégale de gaz lacrymogène par la police sur eux.
Comme chaque soir depuis des mois, des manifestants pro-palestiniens se sont retrouvés sur les marches de la place de la Bourse. Le rassemblement était calme, rapporte Selma Benkhelifa, avocate bruxelloise engagée dans la défense des droits humains.
La manifestation a néanmoins été dérangée par des hooligans assis à la terrasse d’un des cafés de la place. « Ils ont lancé des canettes et un verre sur les manifestants. Je ne sais pas s’ils avaient des revendications. Ils étaient manifestement ivres », a indiqué Mme Benkhelifa.
La police à vélo a alors réagi face aux manifestants, les rassemblant et en faisant recours à de gaz lacrymogène, une utilisation illégale dans ce contexte, selon cette avocate. Les jets étaient uniquement dirigés vers les manifestants « alors que la violence venait de l’autre côté », ajoute-t-elle. Sur des images partagées sur les réseaux sociaux, deux policiers semblent arrêter un manifestant et le conduire dans un véhicule.
Pour Mme Benkhelifa, l’usage des gaz lacrymogènes était abusif et illégal. « Hier, la police a fait usage de spray lacrymogène collectif : c’est un dispositif qui permet de gazer un grand nombre de personnes à la fois de manière indistincte. Ils ont lancé une sorte de grenade lacrymogène au sol et utilisaient de grands sprays qu’ils aspergeaient indistinctement sur tout le monde, moi compris, alors que j’ai obtempéré à toutes les injonctions », explique-t-elle. Ce spray collectif est considéré dans une circulaire ministérielle comme « d’un moyen non létal purement défensif dont l’utilisation doit rester limitée aux situations de violence collective grave commise contre la police ou contre des personnes », notamment. « Ce n’était pas du tout le cas », commente Selma Benkhelifa.