Le maître iranien de la miniature persane Mahmoud Farshchian s’éteint à 96 ans

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Le maître iranien de la miniature persane Mahmoud Farshchian s’éteint à 96 ans

Le maître inégalé de la miniature persane Mahmoud Farshchian est décédé d’une pneumonie à l’âge de 96 ans, a rapporté ce samedi 9 août l’Académie iranienne des arts.

Véritable rénovateur de cet art à l’époque contemporaine, maître Farshchian a su allier techniques traditionnelles et éléments modernes pour créer un style unique caractérisé par des compositions expressives, des couleurs vibrantes et un symbolisme mystique. Ses œuvres, exposées dans le monde entier, sont des icônes de l’art persan contemporain. 

Le chef de l’Académie des arts, Majid Shah-Hosseini, a présenté ses condoléances pour la disparition de ce peintre iranien de renom, survenue dans un hôpital aux États-Unis. Il a décrit M. Farshchian comme un artiste légendaire et une figure éternelle de l’art iranien, dont la mort a provoqué une profonde tristesse dans le cœur des artistes et des personnalités culturelles.

Membre de l’Académie iranienne des arts, Mahmoud Farshchian est né le 24 janvier 1930 à Ispahan dans une famille d’artistes et doit sa passion pour la peinture à son père Gholamreza qui était marchand de tapis. Ses œuvres sont largement reconnues pour avoir modernisé la miniature persane, profondément enracinée dans les thèmes culturels et religieux iraniens. Il a su combiner les formes classiques avec une esthétique contemporaine, créant un style distinct qui a propulsé la miniature iranienne sur la scène artistique mondiale.

Dès son plus jeune âge, Mahmoud Farshchian montra un vif intérêt pour les arts et étudia plusieurs années sous la direction des maîtres Haji Mirza-Agha Emami et Issa Bahadori. Après avoir obtenu son diplôme de l’École des beaux-arts d’Ispahan, il s’est rendu à Vienne, en Autriche, où il a étudié l’art occidental pendant sept ans. Ceci contribua à affiner une voix artistique unique, mêlant le mysticisme persan à des thèmes humains universels.

Au début des années 1980, il étudie en Italie et décroche plusieurs diplômes : le diplôme du mérite de l’Universita Delle Arti (1982), diplôme de Maestro di Pittura du Séminaire d’art moderne (1983), et le diplôme Accadenu'co D’Europa de L’Accademia D’Europa (1983).

Farshchian était titulaire d’un doctorat en peinture iranienne et en arts islamiques, délivré par le Haut Conseil de la culture et de l’art. À son retour en Iran, il travailla à l’Institut national des beaux-arts, avant d’être nommé directeur du Département des arts nationaux et professeur à l’École des beaux-arts de l’Université de Téhéran.

Ses œuvres ont été exposées dans plus de 160 expositions individuelles et collectives en Iran, en Europe, en Amérique et en Asie. Il a reçu plus de dix prix décernés par divers instituts artistiques et centres culturels.

En 2001, il ouvre son propre musée, le Musée Farshchian de Sa'dabad. En 2008, le musée compte plus de 70 œuvres en exhibition.

Ses tableaux font partie de collections prestigieuses, notamment à la British Library, à l’Université Harvard et au Metropolitan Museum of Art. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent Le soir d’Achoura, Le Garant de la Gazelle (Imam Reza), Le Cinquième Jour de la Création et Kawthar.

Dans son œuvre, Farshchian s’inspirait de la poésie classique persane, des textes sacrés, notamment le Coran ainsi que de la tradition mystique iranienne. L’un de ses tableaux les plus célèbres, Le Soir d’Achoura, illustre les événements survenus après la mort de L’Imam Hussein (béni soit-il), troisième imam des chiites et petit-fils du vénéré Prophète (que la paix divine soit sur lui et sa descendance).

En 1993, le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, avait déclaré : « Chaque fois que je regarde le tableau de M. Farshchian – qu’il m’a offert il y a quelques années – je pleure. Et pourtant, mon cœur est empli des élégies du matin et du soir de l’Achoura ».

Ses œuvres, qui constituent une part essentielle de l’identité et de la pensée de la culture et de l’art iraniens, sont une fenêtre sur la profondeur de la création, de l’histoire et de la littérature, à travers laquelle l’âme de l’art authentiquement iranien demeurera toujours vivante.

À la suite de la disparition de ce peintre légendaire, plusieurs responsables iraniens ont adressé leurs messages de condoléances.

Le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a souligné que M. Farshchian n’était pas seulement un maître d’un des arts traditionnels iraniens les plus raffinés, mais aussi un pont entre le passé et le présent, représentant l’héritage spirituel et la culture esthétique de l’Iran à travers le monde.

Le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni-Eje’ï, ainsi que la porte-parole du gouvernement, Fatemeh Mohajerani, ont adressé des messages séparés de condoléances.

Voici quelques-uns des chefs d’œuvre du maître de la miniature persane Mahmoud Farshchian. © Farshchian Art

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