Dans un contexte de tensions accrues liées aux troubles ayant suivi les élections municipales, le Premier ministre géorgien a qualifié la situation de « coup d’État », accusant l’opposition d’avoir voulu déclencher un nouveau EuroMaïdan dans le pays.
Les remarques d’Irakli Kobakhidzé ont été tenues un jour après les violences associées au scrutin municipal du samedi 4 octobre qui ont agité le pays.
Le chef du gouvernement a décrit l’action conduite par l’un des partis affiliés à Mikhaïl Saakachvili — figure principale de l’opposition et ancien président géorgien ayant occupé autrefois le poste de président du Comité exécutif du Conseil national des réformes en Ukraine — comme essentiellement politique.
Comparant cette agitation à Euromaïdan, le mouvement pro-européen qui a secoué l’Ukraine entre 2013 et 2014, Kobakhidzé a souligné une dynamique similaire entre ces événements et les ambitions pro-européennes actuelles.
Le Premier ministre a également imputé les troubles à l’ambassadeur de l’Union européenne, l’accusant de soutenir une tentative de renversement de l’ordre constitutionnel.
« Certaines personnes ont ouvertement exprimé leur soutien depuis l’étranger à la tentative déclarée de renverser l’ordre constitutionnel géorgien. Parmi eux, le représentant de l’UE a publiquement exprimé son soutien à ce rassemblement, présenté comme une tentative de saper l’ordre constitutionnel », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Kobakhidzé a appelé l’ambassadeur de l’Union européenne en Géorgie à se prononcer contre la violence survenue lors des émeutes, ajoutant que l’ambassadeur de l’UE en Géorgie a la responsabilité particulière de prendre ses distances et de condamner fermement ce qui se passe dans les rues de Tbilissi.
Pour sa part, Kakhaber Kaladze, secrétaire général du parti au pouvoir « Rêve géorgien » et maire de la capitale, a précisé que les émeutiers sur les lieux du rassemblement à Tbilissi étaient membres d’un réseau d’agents « contrôlé de l’extérieur ».
Selon le dernier bilan, le ministère géorgien de la Santé a fait état de 27 blessés, dont six émeutiers et 21 policiers, l’un d’eux se trouvant dans un état grave, lors des troubles survenus le 4 octobre.
Les élections municipales du 4 octobre ont eu lieu dans 64 municipalités, dont les cinq grandes villes : Tbilissi, Koutaïssi, Batoumi, Poti et Roustavi. La formation au pouvoir, le parti Rêve géorgien, a revendiqué plus de 70 % des voix.