La conférence de presse de cette semaine du porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a porté sur divers sujets, dont et surtout l’évolution de la sécurité régionale.
Il ne fait aucun doute pour les pays de la région que la principale menace provient du régime sioniste, a déclaré Esmaïl Baghaï dans son intervention devant les journalistes, ce lundi 3 novembre à Téhéran. « La situation dans notre région évolue rapidement et de façon imprévisible, et nous assistons toujours à la poursuite du génocide et de l’occupation dans la région. »
La région est actuellement en proie à « une véritable guerre ». Il est allé plus loin, en déclarant : « L’utilisation du mot “menace” n’est pas tout à fait exacte, car nous sommes engagés dans une véritable guerre régionale contre le régime sioniste. »
Une menace implique une action future potentielle, alors que depuis plus de deux ans, on assiste à un « massacre impitoyable » de la population palestinienne, à des attaques contre plusieurs pays de la région et à une occupation en cours, a-t-il fait remarquer.
Un consensus régional clair s’est formé sur deux points : le régime israélien constitue la principale menace, et les pays de la région ont besoin d’une compréhension et d’un accord mutuels pour assurer leur sécurité.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a aussi évoqué le récent cessez-le-feu négocié par les États-Unis à Gaza : « Si on utilise désormais le terme de “violation du cessez-le-feu”, en réalité on assiste à la poursuite du génocide des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie. »
Depuis le début des négociations, les garants de la trêve sont responsables de la mort de plus de 200 Palestiniens et de plus de 600 blessés, a-t-il estimé.
Le bilan sans précédent de journalistes tués à Gaza - environ 270 - indique à lui seul que ce qui se passe n’est pas une guerre, mais un « génocide à grande échelle ».
« L’inertie accablante du Conseil de sécurité de l’ONU et des principaux soutiens du régime a enhardi Israël, ce régime agit en toute impunité et transgresse constamment les droits de l’homme. »
« Aucun message officiel des États-Unis »
Concernant les négociations avec les États-Unis, M. Baghaï a précisé qu’aucun message officiel n’avait été reçu de la partie américaine via Oman. Même si les intermédiaires poursuivent leurs efforts pour échanger des messages, cela « ne signifie absolument pas le début d’un processus de négociation entre l’Iran et les États-Unis ».
« L’Iran a été agressé alors qu’il menait des négociations diplomatiques. Le peuple iranien ne l’oubliera jamais », a-t-il souligné, faisant allusion aux frappes américano-israéliennes de juin 2025 qui a coûté la vie à de nombreux hauts gradés militaires, scientifiques nucléaires et civils.
« Les États-Unis ont prouvé qu’ils ne respectent pas les principes d’une négociation raisonnable ; or des pourparlers ne pourront être envisagés que lorsque les parties seront capables de respecter les intérêts de la partie adversaire. »
Le diplomate iranien a qualifié les positions des États-Unis et d’autres puissances occidentales de « regrettables » et d’« hypocrites » sur les questions nucléaires, les accusant de violer leurs propres engagements au titre du Traité de non-prolifération (TNP) tout en faisant pression sur le programme pacifique de l’Iran.
Par la suite, il a fait référence à une déclaration du président américain Donald Trump qui, en février, a proposé un sommet tripartite avec ses homologues chinois, Xi Jinping, et russe, Vladimir Poutine. « Il n’y a aucune raison pour que nous construisions de nouvelles armes nucléaires. Nous en avons déjà tellement que nous pourrions détruire le monde 50 fois, voire 100 fois », avait-il alors déclaré aux journalistes.
Concernant l’hostilité des États-Unis envers l’Iran, il a fait allusion à une récente réunion régionale au cours de laquelle la directrice du renseignement national américain, Tulsi Gabbard, a admis que Washington menait depuis des décennies une politique d’intervention dans les affaires intérieures d’autres pays, ayant « finalement intensifié l’hostilité, la division et le terrorisme dans le monde entier ».
				
		  


















