Que cherche le chef de l’armée pakistanaise aux Etats-Unis ?

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Que cherche le chef de l’armée pakistanaise aux Etats-Unis ?

Le chef de l’armée pakistanaise, général Raheel Sharif, et le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, se sont entretenus lundi à Washington. Les deux hommes ont discuté de la sécurité au Moyen-Orient et du retrait des troupes étrangères d’Afghanistan. A l’heure actuelle, le torchon brûle entre les Etats-Unis et le Pakistan sur fond de la publication par le Département américain à la Défense d’un rapport faisant état du soutien d’Islamabad aux groupes terroristes. Le Pentagone vient de remettre un rapport au Congrès des Etats-Unis dans lequel il a accusé le Pakistan d’avoir soutenu les groupes terroristes. « Pour pouvoir faire face à la suprématie militaire de l’Inde, Islamabad exploite les groupes terroristes et extrémistes en faveur d’une guerre par procuration», a-t-on appris du rapport du Pentagone qui a provoqué la vive réaction du gouvernement pakistanais.

En outre la vive réaction du ministère pakistanais des Affaires étrangères aux accusations du Pentagone, le ministre de la Défense, Khawaja Asif, a récemment jugé la Maison Blanche, un ami à qui Islamabad ne peut pas faire confiance. Il ne s’agit pas de la première fois que Washington accuse Islamabad de soutenir les groupes terroristes et l’extrémisme au Moyen-Orient. Pendant les dernières années, la Maison Blanche a, à maintes reprises, accusé Islamabad d’avoir opté pour les politiques de deux poids deux mesures face au terrorisme et de manquer de l’honnêteté dans la lutte contre ce phénomène néfaste. Le Pakistan se croit la plus grande victime de la lutte contre le terrorisme et les responsables pakistanais exigent de la communauté mondiale le paiement des coûts qu’a payés Islamabad dans sa lutte contre l’extrémisme transféré de l’Afghanistan au Pakistan. Les aides financières et militaires de Washington à Islamabad ont accusé une baisse considérable depuis 2011 sur fond des relations tendues qu’entretiennent ces deux capitales. Il y a quelque temps, Daniel Feldman, émissaire spécial des Etats-Unis en Afghanistan et au Pakistan, a fait part du changement de la nature des relations Islamabad-Washington. Selon M. Feldman, les relations entre le Pakistan et les Etats-Unis seront désormais basées sur les commerces au lieu des aides financières. Par cette phrase, Feldman veut dire que le Pakistan ne doit pas s’attendre à ce que ses besoins militaires soient satisfaits d’une manière autre que le paiement de leurs coûts. Auparavant, le Pakistan s’est placé au troisième rang sur la liste des pays recevant des aides financières de la Maison Blanche. Une partie des discussions du chef de l’armée pakistanaise avec le secrétaire d’Etat américain s’est concentrée sur le réchauffement des relations bilatérales car le parti au pouvoir, bien qu’il ait réagi aux accusations de la Maison Blanche, cherche toujours à recevoir des aides financières de Washington en échange de lutter contre le terrorisme ou de favoriser le transfert des troupes étrangères depuis l’Afghanistan. Le Pakistan et les Etats-Unis s’efforcent depuis des années de parvenir à un cadre pour une coopération stratégique mais la méfiance mutuelle qui règne dans leurs relations a jusqu’ici empêché l’aboutissement des discussions.

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