Attentats de St-Pétersbourg/Idlib: quels en sont les messages au président russe ?

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Attentats de St-Pétersbourg/Idlib: quels en sont les messages au président russe ?

L'analyste de Sputnik revient sur la campagne de dénigrement lancée depuis mardi contre le gouvernement Assad et son rôle supposé dans le bombardement chimique d'Idlib pour commenter les prises de position de la France et de certains pays occidentaux dans cette affaire. 

L'analyste de Sputnik, Naowaf Ibrahim. ©Farsnews

Naowaf Ibrahim estime que la position française dans cette affaire et les propos particulièrement virulents du président Hollande qui en appelle désormais à "une action militaire" contre la Syrie, n'est qu'une "tentative destinée à faire chanter Damas aux pourparlers de Genève". 

Pour cet analyste politique, " l'attaque terroriste dans le métro de Saint-Pétersbourg n'est pas à interpréter séparément de ce qui vient de se produire à Idlib ". " L'explosion terroriste de Saint-Pétersbourg le jour où Poutine s'y trouvait, était en réalité porteur d'un message à l'adresse du président russe, l'un des rares dirigeants au monde à combattre réellement le terrorisme ", a-t-il affirmé. 

" Poutine s'entretenait avec son homologue biélorusse au moment où l'attentat a eu lieu. Il s'est produit à 6 kilomètres du lieu où Poutine évoquait avec le président Alexandre Loukachenko la lutte contre le terrorisme. Les commanditaires de l'attaque cherche à faire pression sur Moscou et faire reculer Poutine en Syrie", ajoute cet expert.

Pour M. Ibrahim, le bombardement chimique attribué à Damas contre la ville d'Idlib entre dans le cadre d'un matraquage médiatique comme en ont le secret les médias occidentaux " à chaque fois qu'un événement majeur est sur le point de se produire ". 

" Dans le cas particulier de la France, on le voit très clairement: la classe politique lâchée par l'opinion cherche à booster une campagne électorale molle et sans intérêt sur le dos d'Assad et de l'armée syrienne", estime Ibrahim. En accusant Assad d'avoir gazé son peuple, Paris veut convaincre les Français du rôle présumé qu'il joue sur la scène internationale ", rôle qui reste au stade des mots. 

Il relève que ce genre de campagne de calomnie n'est pas chose nouvelle et se produit, chaque fois que " l'armée syrienne et ses alliés réalisent une nette avancée et franchissent le point de non retour ". " Depuis 2011, les États-Unis, la France et la Grande Bretagne ont habitué le monde à ce genre d'excès de propagande et de menaces d'action militaire contre la Syrie ".  

La raison est bien claire: " En mal de succès stratégiques, le camp occidental s'efforce de défier la Chine et la Russie au Conseil de sécurité. Ce Conseil est à vrai dire un arène politique où la Syrie et ses alliés sont combattus sur le plan politique et diplomatique. Des résolutions anti-syrienne par quoi passent régulièrement la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, constituent une autre face de la guerre. " 

La France a tout intérêt à tirer leçon de la manière dont les États-Unis se comportent envers de leurs alliés:

" Regardez l'Arabie saoudite. Le ministre saoudien de la Défense s'est rendu à Washington quelques semaines après la visite du roi Salmane à Moscou. Le discours de Trump a tout pour séduire l'Arabie saoudite mais le problème est que Riyad n'a plus de confiance en la Maison Blanche d'où ses efforts pour ne pas rompre totalement avec Moscou." 

Naowaf Ibrahim relève " tout ce qui fait la différence entre la Russie et les États-Unis ": " Au contraire des Américains, la Russie a établi ses relations avec les autres pays sur le principe de respect mutuel et de fiabilité. La Russie n'a pas l'habitude de tourner le dos à ses alliés. Riyad devra le comprendre mieux que tout autre pays, lui qui fait les frais lourds des désengagements successifs de Washington à son égard. L'Arabie saoudite finira, elle aussi comme la Turquie, par se mettre à la table des négociations sur le dossier syrien et là, ce sera le début des grands changements. " 

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