Le regain de confiance dans l'économie libabaise

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Le regain de confiance dans l'économie libabaise
La résilience du Liban face à la crise née de la démission de son Premier ministre, revenu depuis sur sa décision, a permis une hausse de confiance dans son économie, a affirmé vendredi le gouverneur de la Banque centrale. 
 
La démission inattendue de M. Hariri le 4 novembre et son séjour prolongé et mystérieux à Ryad avaient provoqué de fortes craintes concernant une possible dévaluation de la livre libanaise, une baisse des transferts des expatriés libanais dans le golfe Persique et la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays aux équilibres fragiles et à l'économie bancale.
 
"Les liquidités pour financer l'économie sont toujours disponibles car nous avons maintenu la stabilité monétaire (...) et je pense même qu'après cette crise, il y aura plus de confiance", a affirmé Riad Salamé, dans un entretien à l'AFP.

"Le coût de la crise a été la hausse des taux d'intérêt sur la livre libanaise mais la récompense a été que le pays a montré une fois de plus une résilience et que nos politiques monétaires étaient correctes", a ajouté M. Salamé, au siège de la Banque du Liban (BDL).

Les taux d'intérêt, qui étaient de l'ordre de 6 à 7% sur les dépôts, sont passés à entre 8 à 9% selon lui.

- Situation inédite -

"La livre libanaise (indexée sur le dollars, ndlr) est restée stable car la Banque centrale a anticipé en constituant d'importantes réserves en dollars américains", a expliqué M. Salamé, 67 ans, qui est à la tête de la BDL depuis 24 ans et a été classé deux fois meilleur gouverneur de banque centrale au monde par le magazine Euromoney.

Grâce aux liquidités des banques libanaises, parmi les plus performantes de la région, "le pays est toujours capable de s'autofinancer", précise-t-il.

La confiance dans le système bancaire au Liban a donné lieu à une situation inédite où le poids des banques est supérieur à celui de l'économie nationale: leurs actifs (plus de 200 milliards de dollars) représentent plus de quatre fois le PIB (environ 47,5 milliards).

M. Hariri avait démissionné en accusant le puissant mouvement chiite du Hezbollah, qui fait partie de son gouvernement, et l'Iran de "mainmise" sur le Liban, avant de revenir sur sa décision un mois plus tard.

Une source proche de M. Hariri avait affirmé à l'AFP que les Saoudiens avaient forcé le Premier ministre à démissionner en menaçant de chasser 160.000 Libanais du golfe Persique ou d'obliger les hommes d'affaires à retirer leurs investissements du Liban.
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