Skripal: l'OIAC sape un projet irano-russo-chinois

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Skripal: l'OIAC sape un projet irano-russo-chinois

La Russie a présenté mardi à la réunion de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), un projet qui a fortement déplu au clan britannique. Le texte a été rejeté par l'OIAC tout en laissant un avant-goût de la tournure que risque de prendre cette affaire si la Grande-Bretagne continue à s'obstiner dans son acharnement anti-russe : à l'élaboration du texte ont pris part, outre la Russie, l'Iran et la Chine.

Ce qui signifie que la Russie n'est pas seule et que l'Iran et la Chine se tiennent à ses côtés. D'ailleurs en matière chimique, l'Iran, lui-même victime des substances chimiques vendues par les pays européens et utilisées par le régime de Saddam pendant sa guerre contre l'Iran (1980-1988), possède des documents qui en cas de révélation, pourraient s'avérer gênants pour plus d'un pays engagé dans le bras de fer avec Moscou. 

Selon Alexandre Choulguine, représentant permanent de la Russie à l'OIAC, le but du texte consistait à «lancer le processus d'une enquête commune pour éclaircir toutes les questions liées aux accusations de la Grande-Bretagne à l'encontre de la Russie», rapporte Sputnik citant cette autorité russe. 

Tout ceci s'est heurté à l'opposition du Royaume-Uni et de ses alliés occidentaux qui « ont tué cette initiative dans l'œuf », a-t-il déploré. 

«L'impression est qu'ils craignent qu'au cours de l'enquête nous mettions les points sur les i et comprenions ce qui s'est passé en vérité. Ils craignent en fait de répondre de leur diffamation. Or, nous considérons qu'ils ne pourront pas y échapper», a estimé M.Choulguine.

L'axe Russie-Iran-Chine, est-il reconnu? 

Londres et Washington ont rejeté la proposition et des pays de l'Union européenne et l'OTAN ont suivi leur exemple. « Or, faites attention, 23 pays [sur 41] ont refusé de s'associer à ce point de vue et ont voté soit en faveur du projet, soit se sont abstenus», a insisté le diplomate russe. 

Au sein même des institutions créées par les soins des Occidentaux, de plus en plus de voix s'élèvent contre l'ordre unipolaire. L'affaire Skripal semble d'ailleurs bien illustrer ce dont craignaient depuis longtemps les pays occidentaux : l'émergence d'une voix alternative. Un premier signe de la marche arrière occidentale se pointe d'ailleurs à l'horizon : le département d’État a proposé à la Russie d’envoyer de nouveaux diplomates en remplacement des 60 diplomates expulsés, comptant sur la réciprocité de la part de Moscou eu égard aux diplomates américains.

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