Iran/Turquie, réconciliation?

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La République islamique d’Iran et la Turquie ont affiché leur détermination à développer leur coopération, tant au niveau bilatéral, qu’à l’échelle internationale. «Au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad-Jawad Zarif, a fait état de la tentative des deux pays de rapprocher leurs positions et d’accroître leur coopération. Considérés comme deux pays importants et influents, dans la région, l’Iran et la Turquie, qui entretiennent des relations, anciennes et enracinées, ont mené de vastes programmes, pour développer leurs coopérations, sur les plans culturels, économiques et politiques. La crise syrienne a affecté les relations entre Téhéran et Ankara, car les deux pays se trouvent dans deux fronts opposés : la Turquie soutient les groupes d’opposition, avec pour objectif de renverser le gouvernement Assad, tandis que l’Iran plaide pour une solution pacifique à la crise syrienne, solution devant reposer sur le suffrage et la volonté du peuple syrien. La présence des Salafistes et d’éléments armés liés au réseau terroriste d’Al-Qaïda, venus de tous les pays de la région, en Syrie, pour massacrer les Alaouites, les Chrétiens et autres citoyens syriens, a transformé la Syrie en un champ d’affrontements interethniques, interconfessionnels, une tragédie qui a ébranlé, non seulement, la sécurité et la stabilité de la Syrie, mais qui représente une menace à la sécurité de toute la région. En l’état actuel des choses, le rapport des forces a changé en faveur du gouvernement syrien, le danger d’une attaque militaire contre la Syrie est écarté, l’ONU insiste sur une solution politique à la crise syrienne, et tout cela a prouvé la véracité de la position de la République islamique d’Iran. A cela s’ajoute l’échec de la stratégie du triangle, composé de la Turquie, du Qatar et de l’Arabie saoudite, en Syrie, un échec qui a poussé Ankara à restaurer son prestige politique et diplomatique, dans la région. Pour l’heure, la Syrie est devenue une inquiétude commune, pour l’Iran et la Turquie, et comme l’a dit le ministre iranien des Affaires étrangères, cette inquiétude commune émane d’une sédition qui vise à attiser les différends interethniques et intercommunautaires, dans la région. Le rapprochement avec l’Iran peut être une opportunité qui s’offre à la Turquie, pour continuer de jouer un rôle efficace, dans la région, et réviser son approche extrémiste envers la Syrie. Le gouvernement d’Erdogan peut, également, sortir de l’embarras politique, dû aux pressions qu’exercent contre lui les partis et les groupes d’opposition, en raison de sa politique anti-syrienne. Le ministre iranien des Affaires étrangères s’est rendu, à Ankara, où il a rencontré les hautes autorités turques, dont le président de la République. Le président turc a invité le Président Rohani à se rendre en Turquie. Et le Premier ministre turc se rendra, en janvier, à Téhéran. Tout cela montre que les deux pays sont résolus à accroître leurs relations, dans un cadre stratégique.

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