Imam Hussein et le jour de Achoura (29)

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Imam Hussein et le jour de Achoura (29)

Imam Hussein et le jour de Achoura (29),

 La famille du Prophète saws retourne à Médine 

Al-Sajjâd et les autres survivants du massacre restèrent quelque temps à Damas avant de la quitter pour Médine au moment où l'on expédiait les têtes des martyrs à Karbalâ'. 

À  Médine la nouvelle de l'assassinat d'al-Hussayn et ses compagnons, et de l'arrivée de leurs veuves et enfants plongea la population dans une tristesse et un deuil profonds, doublés d'une colère à peine retenue et en pleine gestation. La ville ne tarda pas à se soulever sous le commandement de 'Abdullah Ibn Handhalah pour manifester son refus du régime omayyade. Elle paiera cher cette révolte et son amour pour al-Hussayn ainsi que son allégeance à Ahl-ul-Bayt.

Il convient de se référer à ce propos à son Eminence Aboul-A'lâ al-Mawdoudi(165), l'une des plus grandes figures de l'Islam contemporain, lequel écrit:

«La primauté de la politique sur la religion et la transgression des lois de la Chari'a pour des considérations politiques - pratiques que Mu'âwîyah avait instituées pendant son Califat - ont porté leurs fruits les plus pourris à l'époque de son successeur (Yazid) qu'il avait choisi lui-même. En effet trois événements majeurs qui ont secoué le monde islamique tout entier se sont produits pendant le califat de Yazid:

1- Le premier était l'assassinat d'al-Hussayn.

2- Le second, la guerre d'al-Harra qui a eu lieu en l'an 63 H., vers le fin du Califat de Yazid. Les péripéties de cette guerre peuvent être résumées comme suit: les habitants de Médine ont ni par constater que Yazid était un scélérat, un libertin et un injuste. Aussi se sont-ils révoltés contre son autorité, ont démis son gouverneur à Médine, et l'ont remplacé par 'Abdullah Ibn Handhalah. Lorsque Yazid fut mis au courant de cet événement, il dépêcha à cette ville une armée de douze mille hommes, commandée par Muslim Ibn 'Oqbah (...). Cette armée a marché sur Médine et l'a reconquise. Yazid a donné ordre à ses soldats de sévir à leur guise dans cette ville, dont tous les quartiers ont été pillés pendant trois jours et dans laquelle l'armée omayyade s'est livrée à un véritable génocide. Ainsi sept mille personnes parmi la noblesse et dix mille autres parmi la population de Médine ont été massacrées. Ce qui est encore plus révoltante, c'est que cette armée barbare a transgressé impudiquement et sans hésitation l'immunité des foyers la ville et violé ses femmes. Et c'est à tel point que (selon Ibn Kathir): "MILLE FEMMES SONT TOMBÉES ENCEINTES PENDANT CES JOURS-LÀ SANS S'ÊTRE MARIÉES"».

Commentant avec indignation ces actes de barbarie, al-Mawdoudi, ajoute:

«Pis, ils (ces soldats de Yazid) se sont livrés à ces agissements, non pas dans une ville ordinaire, mais ms la cité du Messager, à propos de laquelle celui-ci a dit(166):

"Quiconque veut du mal à Médine, Dieu le fondra au Feu comme on fond le plomb", et "Quiconque terrifie les Médinois injustement, Dieu le terrifiera, et l'anathème de Dieu, des Anges et de tout le monde sera jeté sur lui...".

»C'est pour cette raison qu'Ibn Kathir justifie qu'une partie des Mujtahids musulmans ait autorisé que l'on maudisse Yazid et que l'imam Ahmad Ibn Hanbal(167) ait approuvé que l'on profère cette damnation».

3. Quant à la troisième grande mauvaise action commise sous le Califat de Yazid, c'était la destruction et l'incendie de la Ka'ba: «Cette même armée qui avait sévi dans la cité du Messager, attaqua après Médine, la sainte Mecque pour combattre notre Maître Abdullah Ibn al-Zubayr. Elle lança tellement de pierres sur la Sainte Ka'ba que l'un de ses murs s'est écroulé; après quoi les soldats y mirent le feu».

Al-Mawdoudi conclut le récit des agissements néfastes et étrangers à l'Islam de Yazid et de ses hommes par le commentaire suivant:

«Ces événements ont montré clairement que ces gouvernants ne se préoccupaient que de leur pouvoir et sa continuation. Pour eux, protéger et préserver ce pouvoir, passait avant tout. Aussi n'ont-ils pas hésité pour cela à transgresser toute peine prescrite, à assassiner toute loi, à violer tout tabou, fût-il le plus sacré et le plus inviolable».

 

Notes :

165. . Aboul A'lâ al-Mawdoudi, "Al-Khilafa wal-Mulk" (Le Califat et le royaume) Kuwait, Dar al-Qalam, pp. 117-121

Source:

Livre ''Imam Hussein et le jour de Achoura, www.Bostani.com

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