Le raisonnement du Prophète Ibrahim (as) en raison du déclin du soleil et de la lune pour réfuter la seigneurie (divine)

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Le raisonnement du Prophète Ibrahim (as) en raison du déclin du soleil et de la lune pour réfuter la seigneurie (divine)

Au nom d’Allah le Très Miséricordieux le Plus Miséricordieux

*Le raisonnement du Prophète Ibrahim (as) en raison du déclin du soleil et de la lune pour réfuter la seigneurie (divine)*

_Allah Très-Haut dit : {Quand la nuit l’enveloppa, il observa une étoile, et dit : «Voilà mon Seigneur!» Puis, lorsqu’elle disparut, il dit : « je n’aime pas les choses qui disparaissent …»._
_Comment Abraham a-t-il pu déduire, à partir du coucher du soleil, de la lune et des étoiles, qu’ils ne pouvaient être des seigneurs (divinités) ?_

Le prophète de Dieu Abraham (paix sur lui) a déduit que les astres, la lune et le soleil ne pouvaient être des seigneurs dignes d’adoration en raison de leur changement et de leur déclin c’est-à-dire leur coucher et leur disparition. Cela montre qu’ils sont des créatures dépendantes et faibles, et qu’ils ne peuvent donc pas être des divinités dignes d’être adorées.

Ce raisonnement se trouve dans la parole du Très-Haut : {Quand la nuit l’enveloppa, il observa une étoile, et dit : «Voilà mon Seigneur!» Puis, lorsqu’elle disparut, il dit : « je n’aime pas les choses qui disparaissent ».}
{Lorsqu’ensuite il observa la lune se levant, il dit : «Voilà mon Seigneur!» Puis, lorsqu’elle disparut, il dit : «Si mon Seigneur ne me guide pas, je serai certes du nombre des gens égarés».}
{Puis il observa le soleil levant, il dit : Voilà mon Seigneur! Voilà (Allah) est le plus grand“. Mais lorsque le soleil disparut, il dit : « Ô mon peuple, je désavoue tout ce que vous associez à Allah. » [Sourate Al-An âm, versets 76 à 78].

Dieu a mentionné son histoire avec son peuple, qui adorait les corps célestes, en s’appuyant sur ce qui suit :

*1. *L’absence est incompatible avec la divinité :*

Le véritable Dieu est l’Ordonnateur toujours présent. Il ne s’absente jamais de Sa création et ne cesse de gérer leurs affaires.
● Le soleil, lui, disparaît durant la moitié de la journée et est parfois voilé par les nuages ou les tempêtes.
● Comment l’homme pourrait-il adorer un dieu qui n’est pas éternellement à ses côtés ?
● Comment pourrait-il se soumettre à un être qui apparaît et disparaît ?
Le Seigneur véritable ne se cache pas de Ses serviteurs, ne serait-ce qu’un instant.


*2. *La* soumission aux lois est une preuve d’impuissance :*

Le soleil se déplace selon un système rigide qu’il ne peut modifier. Il est assujetti à la loi de la gravité, tourne sur son axe et suit une orbite déterminée. Or, tout être soumis à des lois ne saurait être un Créateur, mais seulement une créature limitée ; il n’est pas un souverain, mais un asservi. Le vrai Dieu, quant à Lui, est Celui qui établit les lois – Il n’en est jamais l’esclave.
Un vrai Dieu pourrait-Il être enchaîné à un mouvement immuable, incapable de s’en affranchir ? Si le soleil était divin, il n’aurait nul besoin d’une loi pour le guider.

*3. Le mouvement implique la contingence, et la contingence implique la création :*

Tout être en mouvement est nécessairement créé, car le mouvement suppose le changement, et le changement indique qu'une chose n'était pas, puis est devenue. Or, le soleil ne cesse de se mouvoir - preuve qu'il n'est pas éternel mais contingent.
L'Éternel n'a nul besoin d'une force extérieure pour Le mettre en mouvement, alors que le soleil ne se meut pas par lui-même : il est poussé par d'autres forces.
Si le soleil était un créateur, il serait immuable dans son existence, sans changement ni mouvement. Or, la réalité prouve qu’il se déplace comme toute chose limitée. Il ne peut donc pas être une divinité.

Si tu vois une machine tourner, penses-tu qu’elle fonctionne par elle-même ou qu’il y a quelqu’un qui l’a fabriquée ? Le soleil n’est rien d’autre qu’un engrenage dans la grande mécanique de l’univers : il est dirigé, non libre ; dépendant, non autonome. Est-il convenable qu’une divinité soit soumise aux lois d’un autre ? La raison peut-elle accepter que ce qui est gouverné soit en réalité le gouvernant ?

Le véritable Dieu n’est dirigé par aucune force, c’est Lui qui dirige toute chose. Il n’est soumis à aucune loi, c’est Lui qui établit les lois. Il n’a pas besoin d’un système, c’est Lui qui organise l’univers. Le soleil est certes grandiose, mais il n’en demeure pas moins une créature — et une créature ne peut jamais être un créateur.

C’est ainsi que le prophète de Dieu, Abraham (paix sur lui), voulait enseigner à son peuple à faire usage de leur raison afin qu’ils parviennent à reconnaître l’unicité de Dieu, exalté soit-Il, et rejettent toute association à Lui.

Le cheikh Makarem Shirazi a dit : « Ce raisonnement peut être envisagé de trois manières :

1 — Dieu, en tant qu’éducateur et protecteur (ce que signifie le mot "Rabb"), doit être constamment proche de Ses créatures et ne jamais se séparer d’elles, ne serait-ce qu’un instant. Par conséquent, un être qui se couche et disparaît pendant de longues heures, dont la lumière et la bénédiction cessent totalement, et dont la relation avec les autres créatures est complètement rompue durant ce temps, ne peut être ni Seigneur ni divinité.

2 — Un être qui se couche, se lève et est soumis aux lois de la nature ne peut en aucun cas dominer ces lois ni en être le maître. Il est lui-même une créature faible, soumise à ces lois, incapable de s’en écarter ne serait-ce que légèrement…

3 — Un être en mouvement ne peut être qu’un être créé (non éternel), car la philosophie a démontré que le mouvement est une preuve de contingence (de création dans le temps), puisque le mouvement lui-même est une forme d’existence passagère. Or, ce qui est soumis aux changements — c’est-à-dire ce qui est en mouvement — ne peut en aucun cas être éternel et absolu. [Tafsîr al-Amthal, vol. 4, p. 353]

Ce sens est mentionné dans le récit rapporté par Ibn al-Jahm, qui a dit : « J’étais présent dans l’assemblée du calife al-Ma’moun, en présence de l’Imam ar-Ridâ (paix sur lui).
Al-Ma’moun lui dit : “Ô fils du Messager de Dieu, n’affirmes-tu pas que les prophètes sont infaillibles ?”
Il répondit : “Oui, en effet.”
Alors al-Ma’moun l’interrogea à propos de certains versets du Coran. Parmi les questions qu’il lui posa, il lui dit : “Informe-moi à propos de la parole de Dieu, le Très-Haut, concernant Abraham : {Lorsque la nuit l’enveloppa, il observa une étoile et dit : ‘Voilà mon Seigneur’}.”
L’Imam ar-Ridâ (paix sur lui) répondit : « Abraham s’adressa à trois groupes de son peuple : un groupe qui adorait Vénus, un autre qui adorait la lune, et un troisième qui adorait le soleil. Cela eut lieu lorsqu’il sortit de la grotte où il avait été caché. Lorsque la nuit tomba, il vit Vénus et dit : {“Voilà mon Seigneur”} — non pas en tant qu’affirmation, mais sur le ton de la négation et de l’interrogation. Puis, lorsque l’étoile disparut, il dit : {“Je n’aime pas ceux qui disparaissent”}. Car le déclin (l’occultation) est une caractéristique des êtres créés, et non de l’Être éternel (non créé). Lorsqu’il vit la lune se lever, il dit : {“Voilà mon Seigneur”} — toujours sur le ton de l’interrogation et du rejet, et non de l’affirmation. Puis, lorsqu’elle disparut, il dit : {Si mon Seigneur ne me guide pas, je serai certes du nombre des gens égarés.}
Au matin, lorsqu’il vit le soleil se lever, il dit : {“Voilà mon Seigneur, celui-ci est plus grand”} que Vénus et la lune toujours sur le mode de l’interrogation et de la réfutation, non pas de l’affirmation ou de l’adhésion. Puis, lorsqu’il vit le soleil disparaître, il s’adressa aux trois groupes — les adorateurs de Vénus, de la lune et du soleil — et leur dit : {Ô mon peuple, je désavoue tout ce que vous associez (à Dieu). Je tourne mon visage vers Celui qui a créé les cieux et la terre, en pur monothéiste, et je ne suis point du nombre des associateurs.}
Par ses paroles, Abraham (as) cherchait uniquement à leur démontrer la fausseté de leur religion et à établir qu’aucun être – fût-il aussi brillant que Vénus, la Lune ou le Soleil – ne mérite l’adoration. La véritable adoration revient exclusivement à Celui qui les a créés, ainsi que les cieux et la terre. Ces arguments qu’il opposa à son peuple lui furent inspirés par Dieu – comme le Tout-Puissant l’affirme : {Telle est Notre preuve que Nous avons donnée à Abraham contre son peuple} [Sourate 6 verset 83].

Al-Ma’mūn s’exclama alors : « Que Dieu te récompense avec excellence, ô fils du Messager de Dieu ! » ([Uyūn Akhbār al-Riḍā, vol. 2, p. 175].

Et toute louange revient à Dieu, Seigneur des mondes.

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