تقي زاده

تقي زاده

Alors que l’armée syrienne évacue les terroristes de Jaïch al-Islam, affiliés à l’Arabie saoudite, de la ville de Douma dans la Ghouta orientale, des nouvelles font état de la mobilisation des forces de la Résistance pour lancer une nouvelle opération dans le Sud de la capitale.

Le quotidien syrien, Al Watan a annoncé que l’armée avait dépêché d’importante quantité d’armes et d’équipements militaires à destination du Sud de Damas.

Ces équipements militaires ont été envoyés vers le Nord du camp d’al-Yarmouk et la localité d’al-Qadam. Il semble que l’armée syrienne envisage d’en finir avec les terroristes de Daech et d’autres groupes armés sur cette zone.

Des avions de la prétendue coalition anti-terrorisme érigée par les États-Unis ont survolé à basse altitude la ville d’al-Tanf, située à la frontière Syrie-Irak.

La chaîne arabophone Sky News basée à Londres a annoncé, très tôt mercredi matin 11 avril, le survol des dits chasseurs sur cette région frontalière où l’armée américaine a construit, illégalement, en 2016 l’une de ses bases militaires et dans laquelle elle forme les membres des groupes opposés à Bachar al-Assad.

 

On sait déjà que l'armée américaine a installé dans la zone, sept bases militaires, aéroports et sites militaires dans sept régions sous contrôle des Forces démocratiques syriennes à l’est de l’Euphrate tout comme l'avait souligné en juillet dernier l’un des commandants des Unités de protection du peuple (YPG), Saban Hamou.

Après l'attaque du 9 avril contre l'aéroport T4, les responsables iraniens, dont le haut conseiller du Guide suprême, Ali Akbar Velayati, ont averti Tel-Aviv que ces frappes ne resteraient pas sans réponse. Une annonce qui a fait relever à son niveau maximal le niveau d'alerte de l'armée israélienne. 

L'attaque menée par le régime d’Israël contre l’aéroport militaire T4 près de Homs s’est soldée par la mort de 14 conseillers militaires, dont 7 Iraniens. Une attaque que les autorités iraniennes ont promis de ne pas laisser sans réponse.

En visite à Damas, pour participer à la conférence internationale baptisée « Qods, notre approche et notre destination », Ali Akbar Velayati, haut conseiller du Guide suprême et secrétaire général de l’Assemblée mondiale de l’éveil islamique, a annoncé hier 10 avril que la frappe israélienne ne resterait pas sans riposte.

Peu après son décollage, un avion militaire algérien s’est écrasé, ce mercredi matin 11 avril, non loin de l’aéroport de Boufarik a annoncé la chaîne d’information algérienne, Ennahar.

Il s'agit d'un Iliouchine, qui transportait des troupes de l’armée algérienne et qui s’est écrasé dans un vaste champ agricole près du centre de la ville de Boufarik, non loin de l'aéroport.

Un premier bilan fait état de la mort de 105 personnes dont 26 membres du Front Polisario. 

 

D'autres sources d’information annoncent quant à elles, un bilan de 200 morts mais Alger n'a pas confirmé ces chiffres. 

Le crash de cet avion militaire intervient alors que le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel se trouve à Paris. De passage sur France 24, il a évoqué des sujet de divergence entre Paris et Alger dont celui du refus algérien d'engager l'armée dans le projet français dit "G5 Sahel".    

L’artillerie du régime israélien a pris pour cible plusieurs postes d’observation et de zones de culture dans le quartier d’al-Zeitoun dans bande de Gaza, a rapporté la chaîne d’information Al Mayadeen. 

Israël avait accusé peu avant le Mouvement de résistance islamique (Hamas) d'être responsable de l'explosion d'un engin au passage d'un convoi militaire. 

La Marche du grand retour, quant à elle, ne s'essouffle pas et les snipers sionistes continuent à abattre de sang froid les Palestiniens. Deux jeunes palestiniens ont ainsi été blessés à l’est de la ville de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.

Les attaques au mortier suivent les tirs des militaires israéliens qui, vendredi 6 avril, ont fait 10 morts et 1 300 blessés parmi les manifestants palestiniens.

Depuis le 30 mars 2018 qui marque le 42ème anniversaire du « Jour de la Terre », les agressions du régime de Tel Aviv contre les Palestiniens s’intensifient. La marche organisée pour l’occasion par les Palestiniens de la bande de Gaza a été, depuis, réprimée dans le sang par les militaires sionistes qui ont tué plus de 30 personnes et en ont blessé 2 850 autres. 

Israël qui vient de s'impliquer directement dans la guerre en Syrie, craint une extension du mouvement à la Cisjordanie et de là vers les colonies israéliennes. 

La dérive militariste du gouvernement Macron a franchi un nouveau palier mardi quand le président et le Premier ministre français ont évoqué tour à tour la possibilité des frappes aux missiles contre le "régime syrien" et accusé ses alliés de complicité. La France veut-elle un face-à-face avec l'Iran ou la Russie? 

Les tensions ont monté d'un cran en Méditerranée après l'alerte lancée hier, par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA). Les experts de l'AESA ont fait état d'une frappe balistique imminente franco-britannique contre la Syrie. Dans un communiqué publié mardi 10 avril au soir, les experts décrètent l'état d'urgence et mettent en garde contre tout vol au-dessus de la Méditerranée sur fond de frappes balistiques surprises qui "interviendraient sous 72 heures".

L'AESA confirme par ailleurs les préparatifs de guerre que la Grande-Bretagne est sur le point de mettre en oeuvre à Chypre. Les Rafales français pourraient eux aussi décoller de la base aérienne de Saint-Dizier pour bombarder des cibles en Syrie. "Les attaques aux missiles air-sol ou aux missiles de croisière pourraient se reproduire d'ici 72 heures provoquant des perturbations périodiques des équipements de radionavigation en Méditerranée orientale et au-dessus de Nicosie, ajoute l'agence. 

Une intense campagne de menaces est lancée depuis 48 heures par les médias occidentaux autour des attaques chimiques supposées à Douma que les États-Unis et les autres membres du camp atlantiste attribuent à l'armée syrienne, refusant toutefois d'accorder leur feu vert à une enquête indépendante qu'appellent de leurs voeux la Russie, l'Iran et la Chine. 

France, tête de pont de l'attaque contre Damas? 

Les États-Unis et la France accusent, de plus, l'Iran et la Russie de complicité. Le très peu médiatisé Premier ministre français Édouard Philippe a ainsi sorti des limbes mardi pour menacer l'Iran et la Russie qui selon lui " ont une responsabilité particulière " dans ce qu'il qualifie de " massacre de Douma ".

" Le recours à ces armes [chimiques] n'est pas neutre, il dit des choses sur le régime et notre réaction à l'usage de ces armes dira des choses de ce que nous sommes", a lancé le Premier ministre aux députés largement pris par des mouvements sociaux qui se succèdent en France. Tous les députés ne sont toutefois pas d'accord avec une confrontation directe qui impliquerait la France face à la Syrie ou ses alliés. 

Interrogé par RT, le député de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a affirmé : " Ce qui se passe réellement sur le terrain nous est à peu près inconnu. Et l'attaque chimique, si elle a eu lieu, est évidemment abominable et doit être condamnée. Cela ressemble beaucoup à un prétexte pour que les États-Unis d'Amérique et leurs alliés reviennent sur la scène et engagent un conflit armé que, jusqu'à présent, ils ont perdu en faveur des Russes et du gouvernement actuel de la Syrie."  

Macron veut-il en découdre avec la Russie et l'Iran? 

Le président français s'est voulu de son côté plus nuancé. Lors d’entretiens avec le prince héritier Ben Salmane en visite à Paris, il a affirmé : 

" En aucun cas les décisions que nous prendrions n'auraient vocation à toucher des alliés du régime ou s'attaquer à qui que ce soit, mais bien à s'attaquer aux capacités chimiques détenues par le régime", a-t-il noté cherchant visiblement à écarter une frappe à l'israélienne.

Huit missiles israéliens ont été tirés lundi contre l'aéroport T4 à Homs provoquant la mort de 14 personnes, dont 7 conseillers militaires iraniens. L'Iran a promis de venger cette attaque. 

Lors d’un voyage inopiné mardi à Téhéran, Alexandre Lavrentiev envoyé spécial du président russe pour la Syrie et Ali Chamkhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité national de la République islamique d’Iran, se sont entretenus de la Syrie et de l'escalade des tensions avec l'Occident.

Mardi 10 avril, lors d’une rencontre qui a duré 3 heures, Chamkhani et Lavrentiev se sont entretenus à huis clos, contrairement à la pratique, et ce, loin des médias. 

Mais la frappe israélienne du 9 avril contre l’aéroport de T4 de Homs ainsi que la riposte iranienne à cette frappe qui a fait 14 victimes dont 7 conseillers militaires iraniens auraient été évoqués. Certaines sources soulignent la mise en alerte maximal des unités balistiques iraniennes mais les sources officielles n'ont pas confirmé cette information. 

Suite aux menaces de guerre de Washington et de ses alliés français et britanniques, les forces de l’armée syrienne se sont mises en état d’alerte, ont fait savoir les sources informées, citées par la chaîne d’information Al Mayadeen  qui ont également fait état de la mobilisation des troupes et des équipements militaires de la Russie en Syrie.

Mardi, Vladimir Chizhov, ambassadeur et représentant permanent de la Russie auprès de l’Union européenne et Alexandre Zasypkin, ambassadeur russe à Beyrouth, ont, chacun de leur côté, affirmé que Moscou avait mis en garde contre toute opération militaire des USA et de ses alliés contre la Syrie. Vladimir Chizhov, cité par TASS News, a déclaré avoir averti, en personne, les représentants américains sur les répercussions irréversibles et sans précédent que pourraient avoir une attaque éventuelle contre la Syrie.

 
Sept militaires ont été condamnés mardi en Birmanie à dix ans de prison pour un massacre de musulmans rohingyas, a annoncé l'armée, une décision sans précédent depuis le début de la crise ayant causé l'exil de 700.000 Rohingyas. 
 
"Quatre officiers ont été limogés et condamnés à dix ans de prison. Trois autres soldats ont été limogés et condamnés à dix ans", a annoncé le chef de l'armée, le général Min Aung Hlaing, sur sa page Facebook, son moyen de communication habituel.

Ces condamnations se rapportent au meurtre dans le village de Inn Dinn, documenté par l'agence Reuters.

Cette annonce intervient à la veille d'un décision judiciaire très attendue par la communauté internationale concernant le sort de deux journalistes, arrêtés pour avoir enquêté sur le massacre de Inn Dinn de dix Rohingyas par l'armée et des villageois bouddhistes.

Wa Lone, 31 ans, et Kyaw Soe Oo, 27 ans, risquent jusqu'à 14 ans de prison pour possession de documents classifiés.

Dans leur enquête, les deux journalistes citent notamment des villageois bouddhistes qui auraient participé avec des soldats au massacre des dix captifs dans le village le 2 septembre 2017.

L'armée a reconnu mardi que des militaires avaient commis des exécutions "extrajudiciaires" dans cette affaire, sans pour autant concéder que cela faisait partie d'un plan plus vaste de nettoyage ethnique comme l'en accuse l'ONU.
mardi, 10 avril 2018 22:31

La fin du Droit international ?

La guerre contre le Moyen-Orient élargi devrait se terminer avec le retrait des troupes US dans les six mois à venir. Rien ne prouve cependant que la paix s’installera dans chacun des pays agressés. On assiste aujourd’hui à ce qui paraît être une tentative d’en finir avec le droit international. Cela consolidera-t-il une division du monde en deux ou ouvrira-t-il un conflit généralisé ?

Les Occidentaux souhaitent-ils en finir avec les contraintes du Droit international ? C’est la question qu’a posée le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à la conférence sur le Sécurité internationale de Moscou [1].

Au cours des dernières années, Washington a promu le concept d’« unilatéralisme ». Le Droit international et les Nations unies devaient s’effacer devant la force des États-Unis.

Cette conception de la vie politique est issue de l’histoire US : les colons qui venaient aux Amériques entendaient y vivre comme ils l’entendaient et y faire fortune. Chaque communauté élaborait ses propres lois et refusait l’intervention du gouvernement central dans ses affaires locales. Le président et le Congrès fédéral sont en charge de la Défense et des Affaires étrangères, mais, pas plus que les citoyens, ils n’acceptent une autorité au-dessus de la leur.

Bill Clinton a attaqué la Yougoslavie en violant allégrement le Droit international. George Bush Jr. a fait de même contre l’Iraq et Barack Obama contre la Libye et la Syrie. Donald Trump, quant à lui, n’a jamais caché sa méfiance vis-à-vis de règles supra-nationales.

Faisant allusion à la doctrine Cebrowski-Barnett [2], Sergueï Lavrov a déclaré : « On a clairement l’impression que les États-uniens cherchent à maintenir un état de chaos contrôlé dans cet immense espace géopolitique [le Proche-Orient], espérant l’utiliser pour justifier la présence militaire des USA dans la région sans limite de temps pour promouvoir leur propre ordre du jour ».

Le Royaume-Uni a pris, lui aussi, ses aises avec le Droit. Le mois dernier, il a accusé Moscou dans l’« affaire Skripal », sans la moindre preuve, et a tenté de réunir une majorité à l’Assemblée générale de l’Onu pour exclure la Russie du Conseil de Sécurité. Il serait évidemment plus facile pour les Anglo-Saxons d’écrire unilatéralement le Droit sans avoir à tenir compte de l’avis de leurs contradicteurs.

Moscou ne croit pas que Londres ait pris une telle initiative. Il considère que c’est toujours Washington qui mène la danse.

La « globalisation », c’est-à-dire la « mondialisation des valeurs anglo-saxonnes », a créé une société de classe entre États. Mais il ne faut pas confondre ce nouveau problème avec l’existence du droit de veto. Certes, l’Onu, tout en affirmant l’égalité entre États quelle que soit leur taille, distingue au sein du Conseil de sécurité, cinq membres permanents qui disposent du veto. Ce directoire des principaux vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale est une nécessité pour qu’ils acceptent le principe d’un Droit supra-national. Cependant lorsque ce directoire échoue à dire le Droit, l’Assemblée générale peut s’y substituer. Du moins en théorie, car les petits États qui votent contre un grand doivent endurer des mesures de rétorsion.

La « mondialisation des valeurs anglo-saxonnes » oublie l’honneur et valorise le profit, de sorte que le poids des propositions d’un État se mesure désormais au seul niveau de développement économique de son pays. Toutefois, trois États sont parvenus au cours des dernières années à être entendus sur le fonds de leur propositions et non pas en fonction de leur économie : l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad (aujourd’hui assigné à résidence dans son propre pays), le Venezuela d’Hugo Chávez et le Saint-Siège.

La confusion engendrée par les valeurs anglo-saxonnes a conduit à financer des organisations intergouvernementales avec de l’argent privé. Une chose en entrainant une autre, les États membres de l’Union internationale des télécommunications (UIT) par exemple ont progressivement abandonné leur pouvoir de proposition au profit des opérateurs privés de télécoms, réunis au sein d’un Comité « consultatif ».

La « communication », nouveau nom de la « propagande », s’impose dans les relations internationales. Du secrétaire d’État US brandissant une fiole de pseudo-antrax au ministre britannique des Affaires étrangères mentant sur l’origine du Novitchok de Salisbury, le mensonge a été substitué au respect, laissant place à la méfiance.

Lors des premières années de sa création, l’Onu tentait d’interdire la « propagande de guerre », mais aujourd’hui ce sont des membres permanents du Conseil de sécurité qui s’y livrent.

Le pire est advenu en 2012, lorsque Washington est parvenu à faire nommer un de ses pires faucons, Jeffrey Feltman, numéro 2 de l’Onu [3]. Depuis cette date, les guerres sont orchestrées à New York dans l’institution censée les prévenir.

La Russie s’interroge aujourd’hui sur la possible volonté des Occidentaux de bloquer les Nations unies. Dans ce cas, elle créerait une institution alternative, mais il n’y aurait plus de forum pour permettre aux deux blocs de discuter.

De même qu’une société se transforme en un chaos où l’homme redevient un loup pour l’homme lorsqu’elle est privée de Droit, de même le monde redeviendra un champ de bataille s’il abandonne le Droit international.

[1] « Allocution de Sergueï Lavrov lors de la 7e Conférence de Moscou sur la sécurité internationale », par Sergueï Lavrov, Réseau Voltaire, 5 avril 2018.

[2] « Le projet militaire des États-Unis pour le monde », par Thierry Meyssan, Haïti Liberté (Haïti) , Réseau Voltaire, 22 août 2017.

[3] « L’Allemagne et l’Onu contre la Syrie », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie) ; « Feltman prorogé à l’Onu », Réseau Voltaire, 28 janvier 2016 et 16 février 2017.

Depuis l'aéroport de Damas où il vient d’atterrir, le conseiller du Leader de la Révolution islamique pour les affaires internationales, Ali Akbar Velayati a déclaré que l'Iran soutenait fermement l'intégrité territoriale et la souveraineté du gouvernement syrien. Et que la frappe israélienne contre l'aéroport militaire de T4 qui a coûté la vie à plusieurs conseillers militaires iraniens ne resterait pas sans réponse. 

Ali Akbar Velayati accueilli à l'aéroport de Damas, le 10 avril 2018 © IRNA

Ali Akbar Velayati a affirmé ce mardi 10 avril dans la matinée lors d’un entretien accordé à la presse à l'aéroport de Damas, que la riposte iranienne à la frappe lancée par Israël contre les forces syriennes et les conseillers iraniens à l'aéroport T4 à Homs sera cinglante.