Biographie et vie de Khadija Kubra Les origines familiales

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Biographie et vie de Khadija Kubra  Les origines familiales

Khadîdja bint Khuwaylid est née à la Mecque, 15 ans avant l’année d’Om-ol-Fil et 68 ans avant l’émigration. Hazrat Khadija était la fille de Khuwaylid bin Assad bin Abdul Uza bin Qussay.

Assad bin Abdul Uza, grand père de Khadija, était un des membres importants du traité de Ḥilf al-Fuḍūl, traité entre certaines tribus qurayshites avant l’islam, pour venir en aide aux opprimés.

L’arrière grand père de Khuwaylid, Qusay ben Kaleb, faisait aussi partie des ancêtres du prophète (as)

Abdul Uza, grand père de Khuwaylid, et Abd Manaf, grand père du prophète (as), étaient des frères, fils de Qusay ibn Kaleb, ce qui fait que le prophète et Khadija étaient tous deux de la tribu de Quraych et les membres d’une même famille.

Khuwaylid était réputé pour son intelligence et sa générosité, et considéré comme un haut dignitaire de la tribu des Bani Assad.

La mère d’Hazrat Khadija était Fatemeh bint Zaeda ben Al Assam, fille de Fatemeh bint Abd Manaf ben Qusay dont l’aïeul était aussi celui du prophète Mohammad (as)

Ce qui fait que du coté de son père et de sa mère, Hazrat Khadija avait

des aïeux communs avec ceux du prophète (as).

 

Khadija avait 5 frères :

1- ‘Avam ben Khuwaylid marié à Safiyeh bent Abdol Muttalib qui était la tante du prophète Mohammad (as), et père de Zobeir, Sa’eb et Abdul al Kaaba.

Moshab et Abdoullah ben Zobeir sont les fils de Zobeir devenus célèbres dans l’Histoire de l’islam 2- Hizām bin Khuwaylid, tué avant l’islam, dans la guerre de Fijar (guerre du sacrilège), avait deux fils Hakim et Khaled

3- Nawfal ibn Khuwaylid avait trois fils nommés Al-Aswad, Safawn et Waraqa ibn Nawfal

4- Adi ben Khuwaylid

5- Amr ben Khuwaylid chez qui s’est déroulée la cérémonie de demande en mariage de Khadija (as)

 

et 4 sœurs :

 

1- Haleh bint Khuwaylid qui suivit le prophète à Médine

2- Khaleda bint Khuwaylid 3- Rukayya bint Khuwaylid

4- Hind bint Khuwaylid qui pourrait être un autre prénom de Haleh bint Khuwaylid

 

Dans certains livres historiques, une cinquième sœur nommé Tahere est évoquée mais il est plus probable qu’il s’agisse du prénom de Khadija (as) avant l’islam.

Le cousin de Khadija (as), Waraqa ibn Nawfal, était un mystique monothéiste avant l’islam, opposé à l’idolâtrie, qui critiquait les Arabes en ces termes : « Je jure par Dieu, que vous avez abandonné la religion d’Abraham (as) et avez dévié du droit chemin. Ces idoles que vous adorez ne voient ni n’entendent, et ne vous sont ni profitables ni néfastes. Peuple de Quraych, allez de ville en ville et cherchez à connaitre la religion d’Abraham (as) et suivez-la. Suivez la religion droite

et sachez que ces idoles sont un mensonge ».

 

Khadija avant l’islam

Bien que nous ayons peu de renseignements sur la vie de Khadija avant l’islam, les textes montrent cependant que Khadija était réputée dans la société mecquoise pour son intelligence, sa générosité, sa grande morale, sa patience et sa résistance.

Khadija était une femme belle et riche, aux grandes qualités humaines et sans intérêt pour les richesses de ce monde, qui à l’époque où l’idolâtrie régnait en Arabie, n’a jamais négligé les valeurs morales et humaines. Elle

croyait aux livres révélés et au Dieu unique, et priait pour la réussite de ses affaires commerciales en implorant le Dieu d’Abraham (as) auprès de la Kaaba

Réputée pour sa grande morale et sa grande personnalité, elle fut nommée Tahere et on écrivit à ce sujet :

«و كانت تُدعي في الجاهلّية بالطّاهره لشدّة عفافها و صيانتها «

De plus le surnom de «Dame de Quraych » qui lui avait été donné, montre bien la place élevée qu’elle avait dans la société.

Bien qu’elle soit une commerçante qui avait très bien réussi, elle passait une partie de son temps à la prière et spécialement à la visite de

la Kaaba, et sa porte était toujours ouverte aux pauvres qui ne partaient jamais sans avoir été aidés.

Alors que les gens de cette époque pratiquaient l’idolâtrie et que toutes sortes de superstitions régnaient dans la société, elle pratiquait le monothéisme qu’elle avait appris de son cousin, Waraqa ibn Nawfal, un des quatre mystiques monothéiste réputés de cette époque, et organisait chez elle, des réunions religieuses auxquelles participaient des religieux des gens du livre, sûre que le prophète annoncé apparaitrait bientôt en Hedjaz.

Ses qualités morales, sa richesse et sa position sociale avaient fait que

Khadija (as) avait été demandée en mariage par de grandes personnalités et chefs de tribus comme Uqba ibn Abu Mu'ayt, Salt ben Abi Ahab, Abû Jahl de son vrai nom Amr ibn Hishām, et Abû Sufyân ibn Harb

 

Le mariage et les enfants de Khadija (as) avant l’islam

 

Tous les historiens pensent qu’avant son mariage avec le prophète (as), Khadija avait eu deux époux et des enfants.

Son premier mari était Abi Haleh al Nabash ben Zarare al Tamimi dont elle eut deux enfants, Hind et Haleh,

Abi Haleh décéda dans les premières années de leur mariage laissant une grande fortune à son épouse et ses enfants.

Après le mariage de Khadija avec le prophète (as), ses enfants vinrent vivre chez le prophète (as) qui leur manifestait une grande affection.

Hind ben Abi Haleh a connu l’époque de la révélation et a eu foi au prophète (as). Hind faisait partie des musulmans qui émigrèrent à Médine et participa aux deux batailles de Badr et de Uhud.

A son sujet, il disait :

 

« انا اكرم الناس ابا و اما و اخا و اختا، ابى رسول الله صلى الله عليه و آله و

اخى القاسم، و اختى فاطمه سلام الله علیها، و امى خدیجه سلام الله علیها...»

« J’ai le meilleur père, la meilleure mère, le meilleur frère et la meilleure sœur. Mon père est le prophète, mon frère Qasim, ma sœur Fatemeh (as), et ma mère Khadija »

Hind ben Abi Haleh était éloquent et très habile en matière de langage.

L’Imam Hassan (as) a rapporté des hadiths de son oncle Hind qui après le décès du prophète (as), resta auprès de l’Imam Ali (as) et le suivit dans la guerre de Jamal. Il finit sa vie près de Bassora où il périt lors d’une épidémie de peste.

Haleh ben Abi Haleh, après le décès de sa mère, se maria et rendait régulièrement visite au prophète (as) qui était très heureux de le voir, le prenait dans les bras et l’embrassait avec affection.

Le deuxième époux de Khadija était un notable de Quraych nommé Atigh ben Ayed ben Abdoullah Omar ben Makhzum, dont elle eut une fille nommée Hind. Leur vie commune ne dura pas très longtemps car Atigh ben Ayed décéda et certains historiens pensent que le premier mari de Khadija était Atigh ben Ayed.

Dans les livres d’histoire, on lit que Hind se maria avec son cousin paternel, Safi ben Umayya ben Ayed

al Makhzum. Les musulmans en respect pour la grande personnalité de Khadija, nommèrent les enfants de Hind les « membres de la famille de Tahere ».

Après le décès de Atigh, de nombreux notables de Quraych, demandèrent Khadija en mariage mais Khadija déclara qu’elle ne voulait plus se marier et voulait se consacrer à l’éducation de ses enfants.

Il existe des avis différents chez les historiens sunnites et chiites, comme Abu Al Qasim Ismail ben Mohammad Isfahani, religieux sunnite, Abu Al Qasim Koufi, Aḥmad Balâdhurî, Seyed Morteza Alam ol Hoda dans le « Shâfi », et

cheikh Tussi dans le Talkhis Al-Chafi, qui pensent que Khadija ne s’était jamais mariée avant d’épouser le prophète (as).

Leurs arguments sont :

1- Le hadith d’Ibn Abbas qui déclaré que Khadija (as) avait 28 ans lors de son mariage avec le prophète (as)

2- Les divergences entre les récits des historiens sur les époux précédents de Khadija

3- Les divergences entre les récits des historiens sur le nombre et le nom de ses enfants avant son mariage avec le prophète (as)

4- La situation financière de Khadija qui ne lui permettait

pas d’épouser des hommes inconnus ou de profession très basse comme cela été cité dans certains récits.

5- Les divergences des historiens sur l’âge de Khadija au moment de son mariage.

 

Le rêve de Khadija

Khadija se rendaient généralement auprès de la Kaaba pendant la nuit. Un soir après les prières et les circumbulations autour de la Kaaba, elle fit un rêve dans lequel elle vit le soleil sous une forme humaine, se lever à l’horizon et se diriger vers sa maison d’où il illumina le monde entier et où les gens venaient de toutes parts pour admirer ce soleil.

Hazrat Khadija savait que ce n’était pas un simple rêve et elle se rendit chez son cousin Waraqa ibn Nawfal pour en comprendre le sens. Waraqa ibn Nawfal lui annonça que ce rêve signifiait que la lumière de la prophétie viendrait dans sa maison et illuminerait le monde entier. Khadija à chaque demande en mariage, pensait à ce rêve et sentait qu’il ne s’agissait pas de la personne qui mériterait d’accomplir une telle mission.

 

Présentation du prophète (as) de la fin des temps à Khadija (as)

Selon une coutume d’avant l’islam, les femmes se rassemblaient un soir du mois de Rajab, pour une fête où

un religieux des gens du livre venait faire un discours. Ce religieux ayant aperçu de loin le prophète (as), déclara aux femmes : «

«ليوشک ان يبعث فيکن نبي فايکن استطاعت ان تکون له ارضايطأها فلتفعل»

Femmes de Quraych, le jeune homme qui est passé près de la Kaaba sera le prophète de la fin des temps, que celle qui peut devenir son épouse ne perde pas de temps »

يَعْرِفُونَهُ كَمَا يَعْرِفُونَ أَبْنَاءَهُمْ وَإِنَّ فَرِيقًا مِنْهُمْ لَيَكْتُمُونَ الْحَقَّ وَهُمْ يَعْلَمُونَ

Sourate « la vache » verset 146

Certaines se mirent à rire et quittèrent la fête.

Khadija sentit qu’il y avait une relation entre les paroles du rabbin et le rêve qu’elle avait fait. Elle invita le rabbin chez elle et lui demanda comment il avait compris cela.

Le rabbin lui dit qu’il avait lu dans la bible, que le prophète de la fin des temps serait très vite orphelin, que sa tante s’occuperait de lui et qu’il se marierait avec une femme notable de Quraych.

Il demanda ensuite à Hazrat Khadija de se souvenir de ses paroles et lui dit de ne pas perdre cette occasion car le mariage avec Mohammad était la garantie du bonheur dans ce monde et dans l’au-delà.

 

Début d’une coopération professionnelle entre Khadija et le prophète (as)

 

Hazrat Khadija avait 25 ans quand une sécheresse s’abattit sur toute l’Arabie, mettant les familles de paysans et d’éleveurs dans l’embarras. Abu Taleb, dignitaire de Quraych, avait encore plus de problèmes que les autres, à cause de sa grande famille, du manque de revenus et des pèlerins qui venaient souvent chez lui.

Cette année-là, les commerçants de Quraych décidèrent de constituer un groupe qui se rendrait à Sham (Syrie actuelle). Chacun pouvait participer à cette expédition

commerciale dans la mesure de ses moyens ou après avoir fait un emprunt.

Abu Taleb dit à Mohammad (as) : « Mon neveu ! Je vis mes derniers jours et mon plus grand désir est de trouver pour toi, une épouse, et de mourir en paix, mais mes problèmes financiers m’en empêchent et je suis inquiet pour ton avenir. Mohammad ! La caravane de Quraych va bientôt partir pour Sham, Khadija, la fille de Khuwaylid, fait partie de notre famille et est très riche. Beaucoup de gens à la Mecque lui ont emprunté de l’argent et des marchandises pour faire du commerce. Si tu le lui demandes, elle t’accordera certainement beaucoup d’argent avec lequel tu 

pourras acheter des marchandises, partir pour Sham et faire des bénéfices qui nous aideront à régler nos problèmes».

Dieu voulut qu’à cette époque, la réputation d’honnêteté de Mohammad (as) se répandit à la Mecque et Khadija qui cherchait des gens de confiance, en fut aussi informée. Elle fut aussi informée des problèmes financiers d’Abu Taleb et envoya un message à Mohammad l’informant que s’il voulait faire du commerce, elle était prête à lui prêter deux fois plus que ce qu’elle prêtait aux autres, et à l’engager dans sa caravane.

Le prophète (as) informa Abu Taleb qui lui conseilla d’aller chez Khadija

et de profiter de ce bienfait que Dieu lui avait accordé.

Abu Taleb accompagné d’Abbas et de quelques membres de la tribu de Bani Hashem, se rendit chez Khadija qui accueillit chaleureusement les grands de Quraych et de la sainte mosquée, et leur proposa son aide.

Abu Taleb déclara qu’ils étaient venus pour une affaire qui lui serait aussi profitable financièrement et pour lui emprunter une somme d’argent pour Mohammad. Khadija très heureuse de voir Abu Taleb et de savoir que Mohammad avait accepté sa proposition, dit : « Mohammad ! Plus de la moitié de l’argent et des marchandises de la caravane de Quraych

m’appartiennent. J’ai besoin d’une personne de confiance comme vous pour gérer cela et décider ce qui est le meilleur ».

Mohammad (as) répondit qu’il aimait les voyages et qu’il était prêt à partir pour Sham avec la caravane.

Khadija appela ses deux serviteurs, Meysareh et Naseh, leur dit que Mohammad était son homme de confiance, que c’était lui qui déciderait, qu’il fallait l’aider et lui obéir, et que personne n’avait le droit de le contrarier.

 

Le voyage commercial d’Hazrat Mohammad (as) pour Khadija

 

Mohammad (as) avec l’aide de Meysareh et Naseh, chargea les chameaux et après avoir dis au revoir à ses oncles et à Khadija, partit pour Ebtah où ils rejoignirent la caravane de Quraych en route pour Sham. Après avoir parcouru une certaine distance, ils arrivèrent à un endroit désertique nommé « Wadi al Amwah » couvert de nuages noirs. Mohammad dit à ses compagnons : « Dans cette région il y a parfois de fortes pluies, il vaut mieux installer notre campement en haut de la montagne et attendre que la pluie cesse sinon notre chargement et même nos vies seront en danger ».

Les caravaniers acceptèrent cette proposition et installèrent leur campement au haut de la montagne, une forte pluie commença et la région fut inondée, après la pluie, la caravane reprit sa route et arriva à un endroit nommé « Ileh » ou « Basri » où se trouvait un monastère où vivaient de nombreux moines dont un nommé Faylaq ben Yunan ben Abdul al Salib qui avait lu dans les textes religieux, les particularités du prophète de la fin des temps. Il savait que ce prophète viendrait d’Hedjaz et à Cham pour faire du commerce. Au loin, il vit aussi un nuage qui jetait une ombre sur la caravane et avançait avec elle. À Ileh, Mohammad se rendit à un puits

desséché et en tira de l’eau, il s’assit ensuite près d’un arbre desséché qui se mit à verdir et à l’ombre duquel, il se mit à prier. Faylaq demanda aux responsables de la caravane qui était cet homme à l’ombre de l’arbre, ils répondirent que c’était un Quraychite de la Mecque. Faylaq dit : « En vérité, celui qui vient sous cet arbre est un prophète, faites attention à lui et sachez qu’il sera un prophète dans l’avenir ».

En quelques heures, la caravane des Quraychites vendit ses produits mais Mohammad dit à ses compagnons de ne rien vendre. Le lendemain, des gens des régions avoisinantes qui avaient été informés de la venue de la caravane des Quraychites, se

précipitèrent pour acheter des marchandises mais seule la caravane de Mohammad avait encore des marchandises que Mohammad vendit à bon prix avec un plus grand bénéfice, avant de repartir pour la Mecque.

Quand il arriva à la Mecque, il fit tout d’abord le pèlerinage à la Kaaba et Khadija le vit de son balcon, à l’ombre des anges que les autres femmes voyaient aussi.

Après le pèlerinage à la Kaaba, il vint chez Khadija qui l’attendait pour faire le rapport des ventes et des bénéfices qui avaient été exceptionnels. Khadija après avoir entendu ce rapport, ordonna qu’on

paye Mohammad deux fois plus et Mohammad retourna chez lui.

 

Le récit de Meysareh à Khadija

 

Après la visite de Mohammad, Meysareh vint chez Khadija pour lui raconter le récit du nuage qui accompagnait la caravane, de l’arbre mort qui avait reverdi et les prédictions du moine Faylaq sur la prophétie de Mohammad (as).

Khadija à cause de ce rapport qui l’avait bouleversée, libéra cet esclave et alla parler à son cousin Waraqa ibn Nawfal qui déclara que si tout cela était vrai, assurément Mohammad était le prophète

annoncé dont il avait lu les particularités dans les livres.

Khadija était sûre que Mohammad n’était pas un homme comme les autres, elle se rappela son rêve et ce qu’avait dit le rabbin aux femmes de la Mecque.

De plus en plus, elle ressentait une profonde affection pour Mohammad (as). Cependant, dans la société de cette époque, c’était les hommes qui faisaient la demande en mariage, et cela n’était pas recommandé pour une femme. Elle chercha donc une voie pour montrer son affection à Mohammad. Elle invita Nafisseh, fille de Manieh, sa meilleure amie, pour lui demander d’aller voir Mohammad et lui

demander son avis sur Khadija. Nafisseh rencontra le prophète qui revenait de la Kaaba, et après l’avoir salué, lui demanda pourquoi il ne se mariait pas.

Il répondit qu’on ne pouvait pas se marier les mains vides. Nafisseh dit alors : « Si je te présente une personne égale à toi au niveau du statut social, de la beauté et de la réputation, et qui soit aussi très riche, serais-tu prêt à l’épouser ? »

Mohammad dit que cela dépendait de qui il s’agissait. Elle dit alors : « Je parle de Khadija ». Mohammad demanda : « Mais est-ce qu’elle veut se marier, j’ai entendu que beaucoup l’ont demandée en mariage et qu’elle a toujours refusé. 

Si elle est d’accord, je suis prêt à me marier avec elle ».

Nafisseh se rendit vite chez Khadija pour lui annoncer que Mohammad était d’accord.

Khadija quelques jours plus tard, rencontra Mohammad et expliqua la raison pour laquelle elle voulait se marier avec lui.

» يا بنعم، انّي قد رغبت فيك لقرابتك و سطوتك في قومك و امانتك و حسن خلقك و صدق حديثك»

« Mon cousin ! J’ai ce sentiment à cause de nos liens familiaux, de la réputation de notre famille, de votre honnêteté, de votre bon caractère et de votre sincérité ».

Voyant que Khadija souhaitait ce mariage qu’il souhaitait aussi, Mohammad en parla à son oncle, Abu Lahab, qui tenta de le décourager en lui disant qu’il ne méritait pas d’épouser Khadija et que cela ferait parler les gens.

Abbas qui était présent, en colère, dit à Abu Lahab : «Tu es une mauvaise personne, quel défaut Khadija peut-elle trouver chez notre neveu qui est si attirant et si parfait du point de vue moral. Comment Khadija pourrait-elle se sentir supérieure ? Je jure devant le Dieu de la Kaaba que je ferai tout ce qui est possible, pour lui donner ce qu’elle exige pour ce mariage.

Abu Taleb après avoir consulté ses frères pensa qu’il fallait d’abord demander à Khadija ses conditions avant de prendre une décision.

Safieh, la tante du prophète (as) fut donc envoyée auprès de Khadija pour discuter directement et demander son avis. Khadija l’accueillit chaleureusement et Safieh demanda si ce qu’elle avait entendu était vrai.

Khadija répondit que la femme qui épousera Mohammad sera une femme heureuse et qu’elle serait très fière de devenir l’épouse de Mohammad :

« سَعِدَتْ مَنْ تُكونُ لِمحمّدٍ قرينةً، فانّه يُزيِّنُ صاحِبَه»

ajoutant qu’elle paierait elle-même les frais du mariage.

Safieh lui répondit qu’elle avait raison d’aimer Mohammad à ce point, et qu’elle n’avait vu personne qui l’égalait en beauté et en paroles, puis elle retourna chez les dignitaires de Bani Hashem qui l’attendaient pour leur annoncer le grand amour de Khadija pour Mohammad. Tous furent très heureux de cette nouvelle excepté Abu Lahab qui était toujours jaloux du prophète (as) et son ennemi. Les grands de Bani Hashem décidèrent donc d’aller demander la main de Khadija.

Le 28ème jour du mois de Chawal de l’année des éléphants (15 ans avant

la mission prophétique), Abu Taleb se rendit chez Omar ben Assad, l’oncle de Khadija, chez qui devait être organisé le mariage. Avant de parler du mariage, Abu Taleb fit les louanges du Dieu unique et de la grandeur de la Mecque et de Mohammad (as).

D’après les revayats du cheikh Sadugh et de Koleiny, il déclara :

» الحمد لله الذي جعلنا من زرع ا براهيم و ذرية اسماعيل، و جعل لنا بيتا محجوجا و حرما آمنا يجبي اليه ثمرات کل شي ء، و جعلنا الحکام علي الناس في بلدنا الذي نحن فيه، ثم ان ابن اخي محمد بن عبد الله بن عبد المطلب لا يوزن برجل من قريش الا رجح، و لا يقاس باحد منهم الا اعظم عنه، و ان کان في المال قل، فان المال رزق حایل و ظل

زایل، و له في خديجه رغبة و لها فيه رغبة، و الصداق ما سألتم عاجله و آجله، و له خطر عظيم و شأن رفيع و لسان شافع جسيم »

 

« Je remercie Dieu de nous avoir fait descendre d’Abraham et de son fils Ismail, et de nous avoir confié la maison qui est un centre de pèlerinage et un lieu sûr où viennent tous les fruits, et de nous avoir fait naitre dans une ville dont nous sommes les dirigeants.

Mon neveu, Mohammad, fils d’Abdoullah fils d’Abdul Muttalib, est un homme qui n’a aucun égal chez les hommes de Quraych. S’il ne possède pas beaucoup de richesses, il faut dire que les richesses sont

instables et une ombre portée à disparaitre.

Il aime Khadija et Khadija l’aime, et tout ce qu’exigera Khadija, en argent ou biens, est prêt, et Mohammad aura une grande réputation et un haut statut.

Après ce discours, on parla de la dot. Les récits divergent sur ce sujet. Ibn Abbas déclara que la dot de Khadija était de 12 ouguiyas (chaque ouguiya faisant 40 dirhams) alors qu’Ibn Hasham évoqua une autre somme

Amr ben Assad, l’oncle de Khadija, voulut dire quelque chose mais il se mit à bégayer sans pouvoir donner son avis. Abu Taleb lui dit :

« و له في الخديجة رغبة ولها فيه رغبة»

 

« Khadija et Mohammad sont tous deux favorables à ce mariage, et nous sommes venus pour une union et demander la main de Khadija »

Khadija dit à son oncle :

» يا عمّاه، انّك و ان كنت اولي بنفسي منّي في الشهود، فلست اولي بي من نفسي، قد زوجّتك يا محمد نفسي و المطّهر عليّ في مالي »

 

« Mon cher oncle, Vous pouvez peut-être décider dans certaines de mes affaires mais ici, c’est moi qui décide. Mohammad ! J’ai décidé de

vous épouser et la dot est à ma charge »

Abu Taleb dit aux gens présents : « Vous êtes témoins que Khadija est d’accord avec ce mariage et prend en charge la dot »

Abu Lahab en colère, répondit que c’était une chose étonnante que les femmes prennent en charge le paiement de la dot.

Abu Taleb se leva et répondit que dans le cas de son neveu, les femmes les plus riches désiraient l’épouser mais qu’elles n’étaient prêtes à se marier avec quelqu’un comme Abu Lahab, qu’en échange d’une lourde dot.

Après l’annonce de la dot, la formule de mariage fut récitée et

Khadija devint officiellement l’épouse de Mohammad (as).

Après la cérémonie, Mohammad se leva pour partir avec son oncle. Khadija qui savait que Mohammad n’avait pas de maison, lui dit :

«...الى بيتك، فبيتى بيتك و انا جاريتك...يا محمد مر عمك ابا طالب ينحر بكرة من بكراتك و اطعم الناس »

« Ma maison est ta maison et je suis ta servante. Dis à ton oncle Abu Taleb qu’il tue 10 jeunes chameaux et invite les gens à manger, et après cela, va te reposer chez les tiens »

Abu Taleb invita les gens de la Mecque et avec ce repas, les fêtes de mariage se terminèrent. 

Khadija, la première femme musulmane

 

Le prophète (as) se rendait chaque année dans la grotte de Hira pour se recueillir. À l’âge de 40 ans, il partit pendant le mois de Rajab et revint quelques jours plus tard, le visage pâle et couvert de sueur. Son corps tremblait et il ressentait une grande fatigue, il demanda à Khadija de le couvrir. Après être resté couché une heure, il se leva soudain. Khadija lui demanda ce qui s’était passé.

يَاأَيُّهَا الْمُزَّمِّل * قُمْ اللَّيْلَ إِلاَّ قَلِيلاً * نِصْفَهُ أَوْ انْقُصْ مِنْهُ قَلِيلاً * أَوْ زِدْ عَلَيْهِ وَرَتِّلْ الْقُرْآنَ تَرْتِيلاً *سوره مزمل آیات 1-4

Le prophète raconta : « Quand je descendais de la montagne, j’ai entendu une voix qui disait : « Mohammad tu es le prophète et je suis Gabriel ». J’ai regardé à droite et à gauche mais je n’ai vu personne, j’ai alors levé les yeux et j’ai vu Gabriel sous la forme d’un homme, qui répétait cette phrase ».

En entendant cela, Khadija fut comblée de joie, comme si elle attendait cela depuis des années. Elle dit alors :

» یابنعم! انت رسول الله، بابی انت و امی، انت یا رسول الله انی اصدقک اؤمن بالله و بک رسولا «

« Oui, tu es le prophète de Dieu, que mon père et ma mère te soient

sacrifiés, je crois en Dieu et en toi, et j’ai foi en ta prophétie »

Khadija crut au prophète (as) à une époque où la magie et les superstitions étaient courantes dans la société. Elle crut sans poser aucune question et sans douter une seconde, à Dieu et au prophète (as), et fut la première femme musulmane et la première « mère des croyants ».

Bint al Shameli, écrivain arabe, a écrit : « Connaissez-vous une autre femme qui ait sans douter une seconde, répondu à l’invitation de la prophétie qui démarra dans la grotte de Hira ».

Après quelques instants, Ali entra dans la maison, dès son entrée, le

prophète (as) l’invita à croire au Dieu unique, invitation qu’Ali accepta tout de suite devenant ainsi le premier homme musulman de l’Histoire de l’islam et faisant la joie du prophète (as) comme l’ont écrit certains historiens.

Après cela, ce fut Zeyd ben Harith qui devint le troisième musulman.

Khadija invita ensuite ses quatre filles à se convertir et ainsi la maison du prophète (as) devint la première maison dont tous les habitants étaient musulmans et avaient foi en Dieu et au prophète (as).

 

Quelques détails sur le mariage du prophète (as) avec Hazrat Khadija

 

Ce mariage avait certaines particularités qui sont toutes des leçons pour les musulmans et des modèles à suivre dans la famille et le mode de vie.

Premièrement, la nécessité d’une connaissance mutuelle avant le mariage. Le mariage du prophète et de Khadija n’était pas le résultat d’une décision subite mais l’aboutissement d’une profonde connaissance des valeurs humaines et morales de l’autre partie.

Khadija avait entendu parler, comme les gens de la Mecque, du prophète et de son honnêteté, mais elle ne se contenta pas de ce que disaient les gens et chercha à

obtenir plus de renseignements. Ses serviteurs au sein de la caravane dirigée par Mohammad, surveillaient le comportement du prophète (as) envers les subalternes et les autres associés, sa foi et ses paroles.

Du point de vue économique, il y avait beaucoup de différences entre Khadija et le prophète (as) qui ne possédait aucune richesse et vivait avec son oncle, Abu Taleb, et son grand père, Abdul Muttalib, qui n’étaient pas non plus très riches, alors que Khadija était une des femmes riches de la Mecque et une commerçante réputée. Cependant, leur unité, leur amour, leur respect de l’autre, leur altruisme et leur foi ont empêché que cet écart social entraine des différends comme on le

voit généralement dans les couples. Dès le début, Khadija offrit toutes ses richesses au prophète (as) pour qu’il s’en serve pour la propagation de l’islam et la protection des musulmans.

Leur différence d’âge aussi, car au moment de leur mariage, le prophète avait 25 ans et Khadija 40 ans, n’a occasionné aucun problème dans leur vie commune, et ils restèrent jusqu’à la fin, le soutien l’un de l’autre, grâce à leur affection, leur confiance en l’autre et leur fidélité, malgré toutes les difficultés.

Tous deux étaient bien supérieurs aux autres femmes et hommes de cette époque, mais ils n’ont jamais

négligé les coutumes et l’avis des anciens de la famille, comme nous l’avons vu lors de leur mariage.

Khadija que beaucoup de gens et de jeunes réputés de la Mecque avaient demandé en mariage, n’a pas épousé le prophète (as) pour des raisons matérielles ou pour combler des lacunes, mais elle l’a épousé à cause de valeurs et de critères précis qu’elle a présentés ainsi au prophète : « Je désire me marier avec vous à cause de nos liens familiaux, de votre honnêteté, de votre bon caractère et de votre sincérité ».

Quand les femmes de la Mecque se moquaient d’elle et la critiquaient pour ce choix de « l’orphelin

d’Abdoullah », elle leur répondait : «Connaissez-vous quelqu’un qui soit égal à Mohammad en bonté et en honnêteté, dans tout le territoire arabe ? »

Jamais dans leur vie commune, Khadija n’a parlé de sa haute position sociale et des richesses qu’elle avait offertes au prophète (as) , et le prophète (as) ne l’a jamais blessée par ses paroles, au contraire, il parlait toujours des sacrifices de son épouse sans jamais évoquer sa propre supériorité. Cependant après leur mariage, les femmes et les hommes de la Mecque les attaquèrent, poussés par la jalousie ou par leur hostilité, évoquant leur différence d’âge, la richesse de Khadija et la pauvreté

du prophète (as). Malgré ces mauvaises langues, leur couple resta solide et la confiance qu’ils avaient l’un en l’autre, ne fit qu’augmenter.

Hazrat Khadija après sa foi en Dieu, vouait une confiance absolue à son mari et respectait tous ses conseils et ses recommandations. Le prophète (as) n’a jamais pris une autre épouse tant que Khadija était en vie, et il ne l’a jamais oubliée après sa mort, rappelant souvent ensuite ses qualités à ses autres épouses.

Durant ses longues retraites dans la grotte, le prophète (as) envoyait Ammar auprès de Khadija pour l’assurer que ces retraites n’étaient 

pas un signe d’indifférence envers elle mais un ordre de Dieu, et qu’elle devait fermer sa porte le soir et se reposer en toute tranquillité.

Khadija malgré sa haute position sociale et ses richesses, à cause de sa grande foi, se considérait comme la servante du prophète (as) à laquelle Dieu avait octroyé ce bienfait. Après la cérémonie de mariage, quand le prophète (as) voulut rentrer chez son oncle, Khadija lui dit :

«الى بيتك فبيتى بيتك و انا جاريتك«

« Viens chez toi, ma maison est ta maison et je suis ta servante »

Lors d’une retraite du prophète (as) qui dura 40 jours, Khadija resta seule sans prononcer une parole, et

continua à l’aider dans l’exécution de ses devoirs. Au dernier moment de sa vie, elle avait dit : « Pardonne-moi les manquements que j’ai eus », en réponse le prophète (as) avait dit : « Je n’ai jamais vu cela de ta part, tu as fait tous les efforts possibles et la vie avec moi, t’a beaucoup fatiguée».

Ces deux époux se comprenaient et cette compréhension les aidait à supporter les difficultés et l’opposition, ouverte et cachée, des Quraychites, et à ne pas négliger leurs efforts pour la réalisation de leurs devoirs divins et sociaux.

 

 

La richesse de Khadija au service de l’islam

 

Quelques jours après son mariage, Khadija mit sa fortune au service du prophète (as) pour qu’il l’utilise comme il l’entendait.

L’Allameh Majlessi a raconté que quelques jours après son mariage, Khadija se rendit chez Waraqa ibn Nawfal pour lui demander de remettre sa fortune, ses biens, tous ses serviteurs et ses esclaves, au prophète (as). Waraqa ibn Nawfal se rendit près de la Kaaba entre la source de Zamzam et la station d’Abraham (as), et prenant les gens à témoin, annonça que Khadija avait remis tous ses biens à Mohammad,

à cause de la profonde affection qu’elle avait pour lui, et qu’il avait accepté.

Le prophète (as) consacra la fortune de Khadija à l’expansion de l’islam et à la protection des musulmans, et ne fit aucun commerce avec cette fortune. Tous les historiens et les islamologues estiment que la fortune de Khadija a joué un grand rôle dans le développement de l’islam et pendant les trois années de boycott économique des musulmans dans un endroit montagneux nommé Shib Abi Talib où Khadija avec sa petite fille, Fatemeh, était présente et aidée par sa famille qui leur faisait parvenir les produits nécessaires, sans que les

athées de la Mecque ne soient informés.

Hakim ben Hezam, neveu de Khadija, achetait du pain et des dattes, et venait pendant la nuit avec des chameaux, ravitailler les musulmans.

L’Allameh Majlessi a dit à ce sujet :

«وَ أَنْفَقَ اَبُوطالِب وَ خَدیجَةٌ جَمیع مالِهما «

« Abu Taleb et Khadija ont consacré tous leurs biens à la défense de l’islam »

La fortune de Khadija n’a pas été moins efficace dans la défense de l’islam que l’épée d’Ali (as) et on a toujours dit que l’islam s’était renforcé et développé grâce au

caractère du prophète, la fortune de Khadija et le combat d’Ali.

Le prophète (as) l’a souvent rappelé en ces termes :

« ما نفعنی مال قط مثل ما نفعنی مال خدیجه(س) «

« Aucune richesse ne m’a été aussi profitable que la richesse de Khadija »

Avec cet argent, il remboursa les dettes de nombreux musulmans, aida les pauvres et les orphelins, déclarant :

« ايدتنى على دين الله و اعانتنى عليه بمالها «

« Khadija m’a aidé dans la voie de Dieu et est venue à mon secours avec sa richesse »

Soliman Ketani, écrivain arabe, a écrit : « Khadija a offert sa fortune à Mohammad pensant obtenir de lui, une guidée supérieure à tous les trésors du monde »

 

Ali (as) dans la maison de Khadija

 

L’affection qui existait entre le prophète (as) et Ali (as) était exceptionnelle. Le prophète (as) a aimé Ali (as) dès sa naissance. Quand sa mère l’apporta au prophète (as) après sa naissance, il le prit dans ses bras et l’embrassa. Le prophète (as) lui donnait à manger et le pressait contre sa poitrine.

Ibn Abi al-Hadid a rapporté de Zeyd ben Ali ben al-Hussein (as), que le prophète (as) mâchait des dattes et de la viande et mettait ces bouchées dans la bouche d’Ali (as).

Quand Ali (as) grandit, son affection pour le prophète (as) se renforça, et le prophète (as) l’emmenait partout avec lui comme l’Imam Ali (as) le dit :

و قد علمتم موضعي من رسول الله صلى الله عليه و آله و سلم بالقرابة القريبة والمنزلة الخصيصة، وضعني في حجره و انا ولد ي ضمني الى صدره و يكنفني في فراشه و يمسني جسده و يشمني عرفه و كان يمضغ الشيء ثم يلقمنيه

 

« Compagnons du prophète (as), vous êtes tout à fait au courant de la proximité des liens de parenté entre moi et le prophète (as) et du respect particulier qu’il me vouait, et vous savez que j’ai grandi dans ses bras et que quand j’étais petit, il me serrait contre sa poitrine, me caressait et me donnait à manger, si près que sentais son parfum ».

Après le mariage du prophète (as) et de Khadija, une sécheresse sévit à la Mecque, Abu Taleb, l’oncle du prophète (as), avait du mal à subvenir aux besoins de sa famille. Le prophète (as) parla à son oncle Abbas, qui était plus à l’aise au niveau financier, et ils décidèrent de prendre chacun chez eux, un des enfants d’Abu Taleb. Abbas prit la

responsabilité de Jaafar, et le prophète (as) d’Ali (as).

Ali (as) à cette époque avait 7 ou 10 ans, quand il fut accueilli dans la maison de Khadija qui dès le départ, lui voua une grande affection et s’occupait de lui comme une mère et veillait à son éducation.

Ali (as) dès sont enfance, reçut l’éducation du prophète (as) qui lui enseignait les règles morales et Ali passait la majeure partie de son temps auprès du prophète (as)

A ce sujet, Ali (as) a dit :

» ولقد كنت اتبعه اتباع الفصيل اثر امه يرفع لي كل يوم من اخلاقه علما ويأمرني بالاقتداء به، ولقد کان یجاور فی کل سنه بحراء، فأراه ولایراه غیری، و لم یجتمع بیت واحد یومئذ فی الاسلام غیر

رسول الله- صلی الله علیه و آله وسلم- و خدیجه و انا ثالثهما ارى نور الوحى و الرسالة و اشم ریح النبوة «

 

« J’étais comme une ombre qui suivait le prophète (as) qui m’enseignait chaque jour, une des règles de la morale et m’ordonnait de le suivre. Une partie de l’année, il se rendait dans la montagne de Hira et j’étais le seul à l’observer et à le voir. A cette époque, aucune famille à part la famille de Mohammad, ne connaissait l’islam. Nous étions avec Khadija, les seuls musulmans et je voyais de mes propres yeux, la lumière de la révélation et sentais le parfum de la prophétie ».

 

Au sujet de sa présence auprès du prophète (as) l’Imam Ali (as) a aussi déclaré : «

« لقد صلیت مع رسول الله قبل الناس بسبع سنین و انا اول من صلى معه

« J’ai fait la prière avec le prophète (as) sept ans avant les gens et je fus le premier à faire la prière avec lui »

Avec l’annonce officielle de la prophétie, le prophète (as) et sa famille connurent les jours les plus difficiles et les plus douloureux. À cette époque et en particulier aux premières années de la prophétie, Khadija et Ali (as) subissaient de fortes pressions et le danger d’un attentat contre le prophète (as) était permanent. C’est pour cette

raison qu’ils l’accompagnaient partout. Tabari dit à ce sujet :

« Pendant le Hadj, le prophète (as) monta sur la colline de Safâ et dit à haute voix : «Je suis le prophète de Dieu », puis il se rendit sur la colline de Marvaw et répéta cette phrase trois fois. Les athées de la Mecque le poursuivirent avec des pierres. Abu Jahal prit une pierre et la lança à la tête du prophète (as) qui se mit à saigner. Le prophète (as) se rendit ensuite à la montagne d’Abu Kubais poursuivi par les polythéistes. Quelqu’un vint prévenir Ali (as) et lui dit que le prophète (as) avait été tué. Ali (as) en pleurant se rendit auprès de Khadija pour lui annoncer cette triste nouvelle. Khadija se mit à pleurer et ils partirent tous les

deux à la recherche du prophète (as). A ce moment, Gabriel avertit le prophète (as) que les anges pleuraient à cause des pleurs de Khadija ajoutant : « Présente-lui le salut de Dieu qui lui a promis une demeure de lumière au paradis ».

Khadija et Ali (as) trouvèrent finalement le prophète (as) le visage en sang, et le ramenèrent à la maison. Les athées ayant appris que Khadija et Ali (as) avaient trouvé le prophète (as) se rendirent à la maison de Khadija qu’ils attaquèrent avec des pierres. Khadija sortit de chez elle et leur dit : « Vous n’avez pas honte de jeter des pierres sur la maison d’une femme qui fait partie de vos meilleures familles ? Vous n’avez pas peur de Dieu ? »

Les assaillant honteux, se dispersèrent et le prophète (as) annonça le message de l’Ange Gabriel à Khadija qui répondit : «« اللهُ السَّلامُ وَ مِنْهُ السَّلامُ وَ عَلي جَبْریيلَ السَّلامُ

« Que le salut de Dieu soit sur Gabriel et sur toi, prophète de Dieu, ainsi que Sa grâce et Sa miséricorde »

 

Les enfants du prophète (as) et de Khadija

 

Les historiens ont des avis différents sur le nombre des enfants de Mohammad (as) et de Khadija. Les textes parlent en général, de six

enfants dont quatre filles, Zeinab, Rukayya, Umm Kulsum et Fatemeh (as), et de deux garçons, Qasim et Abdullah qui fut aussi nommé Tayyeb et Taher.

S’il existe des différends entre les historiens, tous sont d’accord pour dire que seul Ibrahim était le fils de Māriyyah al-Qībtīyyāh et que les autres enfants étaient des enfants de Khadija.

 

1- Qasim fut le premier enfant du prophète (as) né avant la révélation à la Mecque, et à l’origine du surnom du prophète « Abul Qasim », qui décéda à 17 mois et fut

enterré dans le cimetière d’Al-Hajun.

On raconte que lors du décès de Qasim, le prophète (as) se tourna vers la montagne près de la Mecque et dit :

» یا جبل لو أن ما بی بک لهدک «

« Si tu avais à supporter la mort de Qasim, tu éclaterais en morceaux »

 

Khadija aussi, avait été très affligée par la mort de Qasim, mais le prophète (as) lui dit que Qasim terminerait sa période d’allaitement au paradis ce qui calma un peu Khadija.

2- Abdoullah naquit avant le début de la mission

prophétique à la Mecque et avait pour surnom « Tayyeb » et « Taher » que certains historiens considèrent comme les prénoms d’autres fils du prophète (as), et décéda 30 jours après Qasim. Après le décès d’Abdoullah, Al-'As bin Wael Al Sahmy qualifia le prophète d’« Abtar » qui signifie « un homme sans descendance », auquel Dieu répondit par la sourate « Kossar »

3- Zeinab fut la première fille du Prophète et épousa le fils de sa tante maternelle, Abu al-Aas ibn al-Rabee. ils eurent un fils nommé Ali qui décéda dans l’enfance et une fille

nommée Imameh qui épousa Maghirah ben Nofel dont elle se sépara, et épousa ensuite l’Émir des croyants (as) après la disparition de Fatemeh (as).

Zeinab se rendirent à Médine après l’émigration du prophète (as) avec son mari Abu al-Aas qui fut fait prisonnier avec 70 ennemis de l’islam dans la guerre de Badr, la seconde année de l’hégire. Zeinab pour libérer son mari, offrit un collier que sa mère Khadija lui avait offert lors de son mariage. Voyant le collier, le prophète (as) se souvenant de Khadija et des sacrifices qu’elle avait faits, se mit à pleurer, déclarant :

. «رحم الله خدیجه (س)، هذه قلاید هي جهزتها بها «

« Que Dieu bénisse Khadija, c’est le collier qu’elle avait donné à Zeinab »

Puis il accepta de libérer Abu al-Aas à condition qu’il ne s’oppose pas à la venue de Zeinab à Médine. Abu al-Aas accepta et lors de son retour à la Mecque, envoya Zeinab avec Zeyd ibn Harith à Médine. Abu al-Aas se convertit à l’islam avant la conquête de la Mecque et vint à Médine où il épousa de nouveau Zeinab. La 8ème année de l’hégire, Zeinab qui était enceinte, sur la route de Médine, fut tuée dans une chute accidentelle. Son corps fut transporté à Médine où des femmes se mirent pleurer. Omar voulut 

frapper les femmes avec son fouet mais le prophète (as) l’en empêcha.

4- Rukayya est la seconde fille du prophète (as) et de Khadija dont nous n’avons pas beaucoup de renseignements sur sa biographie

5- Umm Kulthum, la troisième fille d’Hazrat Khadija, sur la demande d’Abi Lahab et de sa femme Umm Jamil, et Rukayya devinrent les épouses de leurs fils, Oteiba Ibn Abi Lahab et Otba Ibn Abi Lahab. Ces mariages furent conclus avec la médiation d’Abu Taleb. Bien que Khadija connaisse le

mauvais caractère d’Umm Jamil et de ses fils, elle ne s’opposa pas à ces mariages par respect pour l’oncle du prophète (as). Quand Hazrat Mohammad (as) commença son invitation officielle à l’islam, Oteiba et Otba sur l’ordre de leur mère, et pour nuire à la réputation du prophète (as) et de Khadija, répudièrent leurs épouses qui revinrent vivre chez leur père. Après un certain temps, Othmân ibn ‘Affan demanda Rukayya en mariage et devint gendre du prophète (as).

 

6- Hazrat Fatemeh (as) était le dernier enfant du prophète (as) et de Khadija, et naquit à la Mecque la 5ème année de la révélation ou 5 ans après la révélation, selon les historiens. Il existe aussi dans les textes historiques des allusions à d’autres enfants que nous ne présentons pas ici.

L’Archange Gabriel dit au prophète (as) que Dieu lui ordonnait de s’éloigner de Khadija pendant 40 jours. Le prophète (as) ne vint donc pas chez Khadija pendant 40 jours et 40 nuits, passant ses journées à jeûner et ses nuits à prier. Il appela Ammar et lui dit de se rendre auprès de

Khadija et de lui dire que cette séparation n’était pas le signe d’un désintérêt de sa part mais un ordre de Dieu, et qu’il resterait chez Fatemeh bint Assad jusqu’à ce que l’ordre de Dieu s’accomplisse.

Après 40 jours, Gabriel apporta au prophète (as) un plat et lui dit : « Mohammad ! Dieu te salue et te dit d’aller ce soir auprès de Khadija après avoir mangé cela ».

Le prophète (as) découvrit dans ce plateau, une grappe de raisin, une grappe de dattes et de l’eau du paradis. Il mangea et se rendit chez

Khadija, et cette nuit-là, Fatemeh fut conçue.

Khadija sentait que l’enfant qu’elle portait, était différent des autres.

Quand l’accouchement approcha, elle était seule dans sa maison et profondément attristée. Personne n’était venu pour l’aider. Tout à coup, quatre femmes entrèrent dans la maison sans que Khadija ne ressente aucune peur. Elles dirent : « Khadija ! Ne t’inquiète pas, nous somme envoyées par Dieu pour t’aider. Puis elles se présentèrent en disant : «Je suis Sarah, l’épouse

d’Abraham, je suis Assieh la femme du Pharaon, je suis Marie et je suis Safura, la sœur d’Abraham ».

Quand Fatemeh (as) vint au monde, le prophète (as) offrit un repas aux pauvres et l’appela Fatemeh. Le prophète (as) aimait beaucoup Fatemeh dont les hadiths ont rapporté les grandes qualités et la haute personnalité.

 

La première prière en commun

 

Deux jours après la première révélation au prophète (as), Gabriel lui annonça la nécessité de la prière.

Ibn Athir dans son livre « الکامل فی التاریخ » (Al Kamel fi al tariq) a écrit :

« Les premières choses que Dieu a imposées en islam, sont le monothéisme, le rejet des idoles et la prière. Quand l’ordre de la prière fut donné, le prophète (as) se trouvait sur les hauteurs près de la Mecque. Une source jaillit, Gabriel fit les ablutions et le prophète (as) l’observait. Le prophète (as) fit aussi les ablutions et Gabriel commença la prière avec le prophète (as) qui l’imitait. Quand la prière fut terminée, le prophète (as) revint chez lui et enseigna les ablutions et la prière à Khadija qui fit la prière avec le prophète (as)».

Puis Ali (as) entra dans la maison et apprit aussi les ablutions et la prière, et à partir de ce jour, Khadija et Ali (as) faisaient la prière avec le prophète (as) parfois devant la porte de la Kaaba aux regards étonnés des polythéistes »

Abdullah ben Mas’ oud a raconté cet évènement alors que personne n’avait encore foi au prophète (as), en ces termes :

« Le premier souvenir que j’ai de l’islam est quand nous sommes allés, avec mes oncles et des membres de notre tribu, à la Mecque. Nous voulions acheter du parfum et on nous avait présenté Abbas ben Abdul Muttalib que nous avons trouvé assis près de la Kaaba

et de la source de Zamzam. Je suis allé m’asseoir près de lui et nous étions en train de parler quand un homme vêtu de blanc, aux beaux cheveux et à la belle barbe, aux dents très blanches, et au visage rayonnant, entra dans la mosquée par la porte de Safa, un jeune à sa droite et suivi par une femme voilée. Ils se placèrent près de la « pierre noire » qu’il toucha tout d’abord, ainsi que le jeune homme et la femme, puis firent les tours autour de la Kaaba. Quand ils eurent fait les sept tours autour de la Kaaba, ils vinrent près du Hijr-Ismail et firent la prière en commun. L’homme leva les mains jusqu’aux oreilles suivi dans ses stations, ses inclinaisons et ses prosternations,

par ces deux personnes. J’ai fait part de mon étonnement à Abdul Muttalib qui m’a demandé si je connaissais cet homme. J’ai répondu que non et il m’a dit que c’était son neveu, Mohammad ben Abdullah ben Abdul Muttalib. Il m’a ensuite dit que le jeune homme était son neveu, Ali ben Abi Taleb, et que la femme était Khadija bint Khuwaylid, épouse de Mohammad, ajoutant que Mohammad (as) lui avait dit que le Dieu des cieux et de la terre l’avait désigné pour la prophétie et qu’ils étaient actuellement sur la terre, les trois seules personnes à avoir cette religion.

Le comportement de Khadija avec son mari

Ce comportement est un des meilleurs qu’on puisse imaginer pour donner un modèle à la société et aux familles contemporaines. Khadija croyait de tout son cœur à son mari et l’aimait de plus en plus chaque jour. Elle avait fait de sa maison, un lieu d’accueil et de sérénité pour son mari, et profitait de tous les moyens pour renforcer chez lui, ce sentiment de quiétude. Elle avait tout voué au prophète (as), ses biens, ses richesses, sa vie et son esprit sans rien attendre en retour. Khadija aimait ce que son mari aimait et voulait ce qu’il voulait, et le considérait comme le meilleur être humain qu’on puisse trouver sur terre que Dieu lui avait donné l’honneur d’épouser. Elle

n’avait aucune de ces mauvaises pensées qui gâchent parfois la vie d’un couple et faisait totalement confiance au prophète (as). Quelques temps après son mariage, quand le prophète (as) se retira dans la grotte de Hira, à 20 km de la Mecque, elle ne fit aucune remarque et, elle ou Ali (as), lui apportait de l’eau et de la nourriture. Après l’annonce de la prophétie, les hostilités et l’opposition des polythéistes commencèrent. Khadija toujours présente auprès du prophète (as), le protégeait et l’encourageait.

Un jour, le prophète (as) entra en couvrant le visage de sa main, Khadija inquiète s’approcha et découvrit la trace d’une gifle sur le

visage du prophète (as) dont les yeux étaient remplis de larmes. Elle demanda au prophète la raison de ses pleurs, il lui répondit que c’était l’égarement des gens qui le tourmentait.

Khadija très inquiète, aperçut Hamzah qui revenait de la chasse. Elle l’interpella en disant : « Hamzah ! Tu vas chasser le lion alors que les gens frappent ton neveu et que personne ne soit là pour le défendre ! »

Hamzah fut très troublé par cette nouvelle et promit qu’il se vengerait. Puis il alla face à la Kaaba et cria : « Gens de la Mecque ! Sachez que je suis devenu musulman et que je suis la religion de mon

neveu. Celui qui s’attaque à lui, recevra une réponse de ma part ! »

Le prophète (as) a déclaré :

«ما اوذى نبى بمثل ما اوذيت»,

« Aucun prophète n’a subi autant de tourments que moi »

Pendant toute cette époque, Khadija était auprès du prophète (as), le soutenait et l’apaisait. Dans un poème pour déclarer son amour au prophète (as), elle déclara :

 

فلو اننى امشیت فى كل نعمة و دامت لى الدنیا و ملك الاكاسرة

فما سویت عندى جناح بعوضة اذا لم یكن عینى لعینك ناظرة

« Les richesses du monde et les pouvoirs ont moins de valeur que l’aile d’un moustique, à mes yeux, quand je croise ton regard »

Le célèbre écrivain arabe, Soliman Ketani, a écrit : « Khadija a offert tout son amour au prophète (as) mais a reçu en échange, tous les bienfaits imaginables »

 

Les qualités morales de Khadija

 

Étant donné sa foi profonde, son haut niveau familial et social, Khadija était une femme très polie dans ses paroles et très distinguée dans ses comportements. Elle manifestait toujours un grand

respect aux autres. Avant l’islam, Khadija se conduisait toujours de façon très polie envers les commerçants, ses voisins et ses employés. Tous les historiens reconnaissent qu’il n’y a jamais eu dans son comportement, aucun signe d’un quelconque manque de respect vis-à-vis des autres. Dans sa vie avec le prophète (as), dont elle avait bien compris l’importance de la mission, elle faisait aussi preuve d’un immense respect. Après avoir conclu l’accord de travail avec le prophète (as), elle avait dit à ses deux serviteurs :

» اعلما قد ارسلت اليكما امينا علي اموالي و انه امير قريش و سيّدها، فلا يدٌ علي يده، فان باع لايمنع، و ان ترك لا

يؤمر، فليكن كلامكما بلطف و أدب و لا يعلوا كلامكما علي كلامه «

J’ai choisi un représentant pour la gestion de mes biens, celui qu’on appelle « l’homme honnête de Quraych », personne ne doit lui donner des ordres, s’il décide de vendre, personne ne doit l’en empêcher, s’il décide de ne pas vendre, personne ne doit s’opposer à lui. Vous avez le devoir d’être polis avec lui et de lui obéir »

Quand Khadija vit que celui qu’elle voulait épouser était pauvre, elle lui dit :

» واللّه يا محمد ان كان مالك قليلاً فمالي كثير، و من يسمح لك بنفسه كيف لا يسمح لك بماله، و أنا و مالي و

جواري و جميع ما املك بين يديك و في حكمك لا امنعك منه شيیا «

« Mohammad ! Si tu n’es pas riche, j’ai moi beaucoup de richesses, et comment celle qui s’est donnée à toi ne te donnerait-elle pas ce qu’elle possède. Ma personne, mes biens, mes esclaves et tout ce que je possède sont à ta disposition, c’est à toi de décider et je ne m’opposerai pas à ce que tu as décidé »

Quand les invités eurent quitté la maison de Khadija après la cérémonie de mariage, et que le prophète (as) voulut rentrer chez son oncle, elle lui dit : ««الی بیتک، فبیتی بیتک و انا جاریتک, «Entre chez toi, ma maison est ta maison et je suis ta servante »

Quand Khadija était en train de quitter ce monde, le prophète était à ses cotés, elle lui dit : « Pardonne-moi mes négligences». Le prophète (as) lui répondit : «Je n’ai jamais vu aucune négligence de ta part, tu as fait tout ce que tu pouvais et la vie avec moi, t’a beaucoup fatiguée »

Khadija se comportait même avec respect envers des ennemis qui les avaient tourmentés et opprimés comme Umm Jamil, la femme d’Abu Lahab, voisine de Khadija, qui n’a reculé devant rien pour faire souffrir Khadija et le prophète (as), mais Khadija a toujours été polie envers elle.

 

La générosité d’Hazrat Khadija

 

Hazrat Khadija était réputée pour sa générosité et sa maison avant l’islam, était le refuge des pauvres et des gens en difficultés.

Elle faisait attention à ses proches et les aidait aux diverses occasions, et mettait son argent au service des commerçants qui manquaient de moyens. Au début de son mariage avec le prophète (as), elle mit à la disposition de celui-ci, tous ses biens et ses richesses, pour qu’il s’en serve comme il le désire, pour défendre les musulmans et étendre l’islam.

Les personnes que Khadija avait aidées étaient par exemple :

1- Zeyd un jeune homme de la tribu de Kaleb, dépouillé par des voleurs que Hakim ben Hezam, neveu d’Hazrat Khadija, avait acheté au marché des esclaves et offert à Khadija. Le prophète (as) aimait beaucoup Zeyd et Khadija voyant cette sympathie, le confia au prophète (as) qui en fit son fils adoptif.

2- Le prophète (as) était en compagnie de Khadija dans leur maison quand on leur annonça qu’Halimeh bint Abdoullah Saadieh, la nourrice du prophète (as), était arrivée. Le prophète (as) fut rempli de joie à l’annonce de

cette nouvelle et accueillit Halimeh très chaleureusement, en l’appelant ma mère ! ma mère ! ma mère ! Il s’agenouilla près d’elle et demanda des nouvelles de sa tribu. Halimeh lui expliqua que la vie était devenue très dure et que la sécheresse sévissait dans leur région. Le prophète (as) en parla à Khadija qui offrit 40 chameaux et moutons à Halimeh qui retourna très contente, puis se convertit à l’islam et vint à la Mecque avec son mari.

3- Thabiah, la servante d’Abu Lahab, était une autre nourrice de Mohammad (as),

voyant l’amour du prophète pour cette femme, Khadija demanda à Abu Lahab de la lui vendre pour la libérer, mais Abu Lahab n’accepta pas. Pour compenser cela, Khadija faisait très attention à Thabiah et lui faisait souvent des dons.

 

La patience de Khadija

Les 25 années de vie commune avec le prophète (as) furent très difficiles. Les premières années de la prophétie où les musulmans étaient obligés de se cacher et les années de propagation de l’islam où les musulmans connurent les tortures et l’hostilité des athées et des polythéistes de la Mecque,

furent suivies par trois ans d’exil et de boycott dans la région du Shib Abi Talib. Pendant toutes ces années, Khadija fit preuve de patience et aida le prophète (as).

Après son mariage, les femmes de la Mecque avaient rompu leurs relations avec elle et ne la saluaient même plus. Sa voisine, Umm Jamil, la femme d’Abu Lahab, ne recula devant rien pour faire du tort au prophète et à Khadija, et jetait des épines et des saletés dans sa maison, pour gêner les allers et venues. Cependant, Khadija ne s’est jamais plainte et a toujours fait preuve de patience.

Après plusieurs années, elle perdit deux fils et ne prononça jamais une

parole qui puisse faire de la peine au prophète (as). Quand les fils d’Abu Lahab répudièrent leurs épouses qui étaient les filles de Khadija, elles revinrent chez leur père et Khadija les consola en disant que Dieu avait certainement voulu leur bien. Quand sa fille, Rukayya, se remaria, elle fut obligée de s’exiler avec son mari et d’autres musulmans, à Abasha (Éthiopie), ce qui fit beaucoup souffrir Khadija qui resta patiente malgré cet éloignement.

Lors de son accouchement, elle se trouvait seule et abandonnée par les femmes de la Mecque qui lui avaient dit qu’elles ne viendraient pas aider celle qui avait épousé « l’orphelin de la famille d’Abi Taleb ». Hazrat

Khadija ne s’est jamais plainte de ces difficultés et a toujours fait preuve de patience, Dieu l’a récompensée le soir de la naissance de Fatemeh (as), en envoyant quatre femmes du paradis, et en lui confiant l’éducation de la meilleure femme du monde dont les descendants sont les preuves de Dieu sur terre.

 

L’intelligence de Khadija

 

Khadija était une femme intelligente et perspicace qui avait réussi dans une société qui n’accordait aucun rang personnel, humain et social aux femmes, à atteindre un rang social exceptionnel et important.

Elle était une commerçante réputée, possédait de nombreux esclaves et 8000 chameaux, faisait du commerce en Arabie et en dehors de l’Arabie, et possédait des biens en Égypte et en Éthiopie. La gestion de ces biens exigeait d’elle une profonde intelligence qui la distinguait des autres femmes et même des autres hommes de la société.

Elle était spécialisée dans l’emploi d’hommes honnêtes formés au commerce, qui pouvaient concurrencer les autres commerçants de cette époque et gérer convenablement ses capitaux.

Elle fut la seule à comprendre la grande valeur morale du prophète

(as) et l’avenir brillant qui l’attendait.

A l’époque de l’ignorance et de l’idolâtrie, elle connut les particularités du prophète de la fin des temps et les signes de son apparition, le choisit pour époux et fut la première personne à lui prêter foi.

Son comportement envers le prophète (as), l’éducation de ses enfants, ses relations avec les voisins et les nouveaux convertis et même les polythéistes, montrent le caractère exceptionnel de cette personnalité dont la perte fut très lourde pour le prophète (as) qui en louait toujours les qualités.

Elle avait pu grâce à cette perspicacité faire vivre chez elle, Ali (as), Zeyd ben Harith, un ancien esclave devenu fils adoptif du prophète (as), les enfants de ses anciens maris et les enfants du prophète (as), sans aucune dispute ou jalousie, qui profitaient tous du prophète (as) dans les limites de leurs possibilités.

 

La maison de Khadija

La maison de Khadija fait partie des sites islamiques importants qui ont connu de nombreuses péripéties amères et agréables. Les musulmans durant l’Histoire de l’islam, lui accordaient une grande

importance et en avaient fait un lieu de pèlerinage.

Khadija avait offert cette maison au prophète (as) au début de leur mariage, une maison que fréquentaient régulièrement les compagnons du prophète (as) qui s’étaient convertis à l’islam comme Hazrat Ali (as), Zayd ibn Harithah, les filles du prophète (as), Abou Bakr, Zubayr ibn al-Awwam, Abu Dhar Al-Ghifari et Uthman bin Madh'oon .

Uthman bin Madh'oon avait été invité par le prophète (as) à entrer dans sa maison, quand l’ange Gabriel se présenta au prophète (as) qui oublia la présence d’Uthman bin Madh'oon. La sueur 

couvrait son front et il semblait très fatigué. Quand la révélation fut terminée et que le prophète (as) se fut remis, Uthman bin Madh'oon lui demanda ce qui s’était passé. Le prophète (as) répondit : Quand tu t’es assis près de moi, Gabriel m’est apparu et m’a révélé ce verset :

« إِنَّ اللَّهَ يَأْمُرُ بِالْعَدْلِ وَالإِحْسَانِ وَإِيتَاءِ ذِي الْقُرْبَى وَيَنْهَى عَنِ الْفَحْشَاءِ وَالْمُنكَرِ وَالْبَغْيِ يَعِظُكُمْ لَعَلَّكُمْ تَذَكَّرُونَ «

90 Certes, Allah commande l'équité, la bienfaisance et l'assistance aux proches. Et Il interdit la turpitude, l'acte répréhensible et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez. Nahl 90

Quand Uthman entendit ce verset, il fit la profession de foi à Dieu et au

prophète (as) dont il devint un des proches compagnons.

Asbagh bin Nubatah a déclaré : « Un vendredi après midi, j’étais avec l’Imam Ali (as) dans la mosquée quand un homme de grande taille s’approcha de l’Imam (as) et lui dit qu’il était venu à la Mecque du Yémen en chameau, et que la première personne qu’il avait vue était Abou Sofiane, qu’il avait salué et à qui il avait demandé des nouvelles de la tribu de Quraysh. Abou Sofiane a répondu que tout allait bien excepté que l’orphelin de Quraysh avait terni leur religion. J’ai demandé son nom, il m’a dit qu’il s’agissait de Mohammad (as). Je lui ai demandé où je pouvais le voir, il m’a dit qu’il

avait épousé Khadija, fille de Khuwaylid et qu’il vivait chez elle. Je me suis rendu chez Khadija, j’ai vu le visage lumineux du prophète (as) et j’ai cru en sa prophétie, puis je suis retourné au Yémen ».

La maison de Khadija fut aussi le lieu de naissance de Fatemeh (as), la meilleure femme du monde, et fut lors de sa naissance, le lieu de présence de quatre élues de Dieu venues aider Khadija.

Après la première révélation, le prophète de l’islam (as) entra dans la maison de Khadija à qui il demanda de le couvrir. Après un court repos, le prophète (as) reçut la révélation de la sourate Muzammil et du verset 214 de la sourate Al Shuara :

«وَأَنذِرْ عَشِيرَتَكَ الأَقْرَبِينَ»

« Et avertis les gens qui te sont les plus proches»

qui lui demandait d’inviter les membres de Bani Hashem chargeant Ali (as) de cette invitation.

Environ 40 membres de la famille de Bani Hashem se rassemblèrent dans la maison de Khadija qui avait préparé un repas. C’est dans cette maison que le prophète annonça officiellement sa mission et invita les notables de sa famille à accepter l’islam, invitation interrompue par les manœuvres et les interventions d’Abou Lahab, suivies par le départ des invités. Le prophète (as) qui n’avait pas atteint son objectif, organisa une autre réunion et après un long discours, présenta Ali comme son successeur et son ministre.

Certains historiens ont déclaré que l’ascension du prophète (as) s’est faite de la maison de Khadija où le prophète (as) est aussi revenu, après cet évènement.

La nuit de Laylat al-Mabit est la nuit où la maison de Khadija fut encerclée par les athées de la Mecque qui voulait assassiner le prophète (as) qui quitta la maison et mit Ali (as) à sa place. Après l’émigration du prophète (as) à Médine, Aghil qui était un des plus proches compagnons du prophète (as) s’installa dans cette maison pour éviter qu’elle ne devienne la proie des athées.

Les musulmans au cours des siècles, ont protégé et restauré cette maison et Muhaqiqi Naraqi a écrit à ce sujet « qu’il existe à la Mecque d’autres sites en dehors d’Arafat et du Hajr Ismail, comme la maison de Khadija, maison de la révélation et de la naissance de Fatemeh (as), située à droite du parcours entre Safa et Marwa, juste à coté de la mosquée Al Hiram et couverte d’une coupole, et qu’il est conseillé d’y faire deux rakats de prière ».

Taghi-o-din Fasi Hassani, historien mecquois, a cité de Mo’eb-al-din Tabari, auteur du livre « Al Jame’ al Teyf », que cette maison était le centre le plus important de la Mecque après la mosquée sacrée.

Ibn Battûta, explorateur et voyageur marocain, dans ses souvenirs de voyages a écrit : « Parmi les lieux à visiter près de la mosquée Al Hiram, la maison de Khadija est un des lieux importants de la Mecque.

Le cheikh Morteza Ansari dans son livre sur les cérémonies du hadj, a écrit qu’il était conseillé aux pèlerins, de se rendre à la maison de Khadija ».

Cependant après l’arrivée des wahhabites au pouvoir en Hedjaz, cette maison et des centaines de sites historiques islamiques ont été détruits. Suite aux condamnations successives des musulmans, le maire de la Mecque fut obligé de construire à son emplacement, une école coranique qui peu après, a aussi été détruite et transformée en toilettes publiques !! 

Khadija dans le Coran

 

Le Coran à plusieurs endroits, précise les particularités et le rang de certaines femmes ou épouses du prophète (as)

 

Ibn Shahrāshūb a déclaré à ce sujet : « Dieu dans le Coran, fait allusion à 12 femmes :

 

1- Au sujet d’Ève, il dit :

« وَقُلْنَا يَا آدَمُ اسْكُنْ أَنْتَ وَزَوْجُكَ الْجَنَّةَ »

Et Nous dîmes: « Ô Adam, habite le Paradis toi et ton épouse,…. »

 

2- Au sujet des épouses de Loth (as) et de Noé (as), il dit ;

» ضَرَبَ اللَّهُ مَثَلاً لِلَّذِينَ كَفَرُوا اِمْرَأَةَ نُوحٍ وَاِمْرَأَةَ لُوطٍ «

« Allah a cité en parabole pour ceux qui ont mécru la femme de Nuh (Noé) et la femme de Lut (Loth) »

 

3- Au sujet de l’épouse du Pharaon, il dit ;

« إِذْ قَالَتْ رَبِّ ابْنِ لِي عِنْدَكَ بَيْتًا فِي الْجَنَّةِ »

« et Allah a cité en parabole pour ceux qui croient, la femme de Fir'awn (Pharaon), quand elle dit: « Seigneur, construis-moi auprès de Toi une maison dans le Paradis »

 

4- Au sujet de la femme d’Abraham (as), il dit ;

 

«وَامْرَأَتُهُ قَائِمَةٌ »

« Sa femme était debout, »

5- Au sujet de la femme de Zacharie (as), il dit :

«وَأَصْلَحْنَا لَهُ زَوْجَهُ »

« et nous guérîmes son épouse »

6- Au sujet de Zouleïkha, la femme du gouverneur d’Égypte, il dit :

«الآنَ حَصْحَصَ الْحَقُّ »

« Et la femme d’Al-'Aziz dit: « Maintenant la vérité s'est manifestée »

 

7- Au sujet de l’épouse d’Ayoub (as), il dit :

«وَآتَيْنَاهُ أَهْلَهُ»

« Nous lui rendîmes les siens »

8- Au sujet de Bilkis (reine de Saba), le Coran dit :

«إِنِّي وَجَدتُّ امْرَأَةً تَمْلِكُهُمْ»

« J’ai trouvé qu'une femme est leur reine, que de toute chose elle a été comblée et qu'elle a un trône magnifique »

9- Au sujet des filles de Chou‘ayb, le Coran dit :

«قَالَ إِنِّي أُرِيدُ أَنْ أُنكِحَكَ إِحْدَى ابْنَتَيَّ هَاتَيْنِ»

« Il dit: « Je voudrais te marier à l'une de mes deux filles que voici »

10- Au sujet de Hafsa bint Omar et d’Aïcha bint Abu Bakr, le Coran dit :

« وَإِذْ أَسَرَّ النَّبِيُّ إِلَى بَعْضِ أَزْوَاجِهِ حَدِيثًا»

« Lorsque le Prophète confia un secret à l'une de ses épouses. »

11- Au sujet de Khadija, le Coran dit :

« وَوَجَدَكَ عَائِلاً فَأَغْنَى»

« Ne t'a-t-Il pas trouvé pauvre ? Alors Il t'a enrichi. »

12- Au sujet d’Hazrat Fatemeh (as), le Coran dit :

« مَرَجَ الْبَحْرَيْنِ يَلْتَقِيَانِ»

« Il a donné libre cours aux deux mers pour se rencontrer »

 

D’autres situations de femmes dans le Coran, ont aussi été citées :

 

1- Le repentir d’Adam et Ève : ««قَالاَ رَبَّنَا ظَلَمْنَا أَنفُسَنَا

« Tous deux dirent: « Ô notre Seigneur, nous avons fait du tort à nous-mêmes. »

2- L’espoir d’Asiya, épouse du Pharaon :

«اِذْ قَالَتْ رَبِّ ابْنِ لِي عِنْدَكَ بَيْتًا فِي الْجَنَّةِ»

« Quand elle dit: « Seigneur, construis-moi auprès de Toi une maison dans le Paradis, »

 

3- La joie de Sara, l’épouse d’Abraham (as) :

««وَامْرَأَتُهُ قَائِمَةٌ فَضَحِكَتْ فَبَشَّرْنَاهَا بِإِسْحَاقَ وَمِنْ وَرَاءِ إِسْحَاقَ يَعْقُوبَ ِ

« Sa femme était debout, et elle rit alors ; Nous lui annonçâmes donc (la naissance d’) Ishaq (Isaac), et après Ishaq (Isaac), Ya’qub (Jacob). »

4- Le raisonnement de Bilkis (reine de Saba) :

««قَالَتْ إِنَّ الْمُلُوكَ إِذَا دَخَلُوا قَرْيَةً أَفْسَدُوهَا

« Elle dit: « En vérité, quand les rois entrent dans une cité ils la corrompent, et font de ses honorables citoyens des humiliés. Et c'est ainsi qu'ils agissent. »

5- La pudeur de la fille de Chou‘ayb :

««فَجَاءَتْهُ إِحْدَاهُمَا تَمْشِي عَلَى اسْتِحْيَاءٍ

« Puis l'une des deux femmes vint à lui, d'une démarche timide »

6- La générosité de Khadija :

« «وَوَجَدَكَ عَائِلاً فَأَغْنَى

« Ne t'a-t-Il pas trouvé pauvre ? Alors Il t'a enrichi. »

7- Les conseils à Hafsa bint Omar et Aïcha bint Abu Bakr :

َیانِسَاءَ النَّبِيِّ لَسْتُنَّ كَأَحَدٍ مِنْ النِّسَاءِ إِنْ اتَّقَيْتُنَّ فَلاَ تَخْضَعْنَ بِالْقَوْلِ فَيَطْمَعَ

الَّذِي فِي قَلْبِهِ مَرَضٌ وَقُلْنَ قَوْلاً مَعْرُوفًا* وَقَرْنَ فِي بُيُوتِكُنَّ وَلاَ تَبَرَّجْنَ تَبَرُّجَ الْجَاهِلِيَّةِ الأُولَى وَأَقِمْنَ الصَّلاَةَ وَآتِينَ الزَّكَاةَ وَأَطِعْنَ اللَّهَ وَرَسُولَهُ»

 

Ô femmes du Prophète ! Vous n'êtes comparables à aucune autre femme. Si vous êtes pieuses, ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage, afin que celui dont le cœur est malade [l'hypocrite] ne vous convoite pas. Et tenez un langage décent.

Restez dans vos foyers; et ne vous exhibez pas à la manière des femmes d'avant l'Islam (Jâhiliyah). Accomplissez la Salat, acquittez la Zakat et obéissez à Allah et à Son messager.

8- L’infaillibilité d’Hazrat Zahra (as) :

«وَنِسَاءَنَا وَنِسَاءَكُمْ»

« nos femmes et les vôtres »

 

En plus de ces versets, il existe beaucoup d’autres versets qui font allusion à la grandeur de Khadija (as) comme le verset qui fait allusion à la première place de Khadija dans la foi au prophète (as) :

» وَالسَّابِقُونَ السَّابِقُونَ*أُوْلَئِكَ الْمُقَرَّبُونَ «

« Les premiers (à suivre les ordres d'Allah sur la terre) ce sont eux qui seront les premiers (dans l'au-delà)

11 Ce sont ceux-là les plus rapprochés d'Allah »

Le prophète (as) a eu de nombreuses épouses mais seule Khadija a été par lui, présentée comme la meilleure des femmes et une des quatre meilleures femmes du monde, rang qu’il n’a donné à aucune de ses autres épouses. Le prophète (as) a évoqué la supériorité de Khadija sur ses autres épouses dans plusieurs hadiths. Ses insistances sur la supériorité de Khadija étaient peut-être dues aux évènements qui allaient toucher les musulmans dans l’avenir et c’est pour cette raison qu’il présentait

toujours Khadija et Fatemeh (as) comme deux modèles à suivre et parmi les quatre meilleures femmes du monde, deux étaient musulmanes et deux, adeptes des religions antérieures à l’islam.

 

 

Hadith n°1 : Bokhari a rapporté du prophète (as) :

«خير نسایها مریم ابنه عمران و خير نسایها خدیجه»

« Les meilleures femmes du monde sont Khadija et Marie, fille de Imran »

Sahih Bokhari vol 4 p 138

C'est-à-dire Khadija chez les musulmans, et Marie chez les chrétiens.

 

Hadith n°2 : Ibn Hajar al-Asqalani dans un hadith de Ammar Yasser, raconte que le prophète (as) a déclaré :

»لقد فضلت خدیجه علی نساء امتی کما فضلت مریم علی نساء العالمین «

« Khadija est la meilleure femme de ma communauté comme Marie est la meilleure des femmes du monde »

 

Hadith n°3 : Ahmad ben Hanbal dans son Mosnad (vol 1 p 293), a écrit que le prophète (as) avait tracé

quatre lignes sur le sol et déclaré : « ces quatre lignes sont les meilleures femmes du paradis, Khadija bint Khuwaylid et Fatemeh bint Mohammad, Asiya bint Muzahim, femme du Pharaon, et Marie bint Imran ».

Ce hadith montre que ces quatre femmes sont les meilleures femmes que Dieu ait créées.

 

Hadith n°4 : Le prophète (as) a déclaré :

»خيرنساء العالمين مريم ابنه عمران، و آسيه بنت مزاحم، و خديجة بنت خويلد و فاطمة بنت محمد(ص) «

« Les meilleures femmes de la création sont Marie fille de

Imran, Asiya bint Muzahim, femme du Pharaon, Khadija, bint Khuwaylid, et Fatemeh, bint Mohammad »

 

Hadith n°5 : Le prophète (as) au sujet des femmes supérieures aux femmes du monde, a déclaré :

»اربع نسوة سيدات عالمهن مريم بنت عمران، و آسية بنت مزاحم، و خديجة بنت خويلد، و فاطمة بنت محمد، و افضلهن عالما فاطمة «

Les meilleures femmes de la création sont Marie fille de Imran, Asiya bint Muzahim, femme du Pharaon, Khadija, bint Khuwaylid, et Fatemeh bint Mohammad, et Fatemeh (as) est la meilleure »

 

Hadith n°6 : Le prophète (as) dans un hadith a déclaré :

»حسبك من نساء العالمين مريم بنت عمران، و خديجة بنت خويلد، و فاطمة بنت محمد (ص) و آسية بنت مزاحم «

Parmi les femmes des deux mondes, Marie, Khadija, Fatemeh et Asiya sont les meilleures »

Hadith n°7 : Le prophète (as) dans la mosquée, a évoqué le rang d’Hassan et d’Hossein, et déclaré :

»ایها الناس الا اخبركم بخیر الناس جدا و جده «

« Voulez-vous que je vous informe sur les gens les meilleurs du point de vue de la filiation ? », les gens présents répondirent : « Oui,

prophète de Dieu », le prophète (as) dit alors : « Ce sont Hassan et Hossein dont je suis le grand père et dont Khadija est la grand-mère »

Khadija a rapporté des paroles du prophète (as) qui recevait les compagnons en public ou en privé, dans sa maison, et ce qu’elle avait parfois entendu de leurs discussions. Khadija est parmi les épouses du prophète (as), celle qui a vécu le plus longtemps avec lui, et celle à qui, le prophète (as) faisait le plus confiance, mais malheureusement, elle est celle qui a le moins rapporté les paroles du prophète (as).

Certains historiens sunnites pensent qu’elle n’a rapporté aucun hadith et

ne la considèrent pas comme un « rapporteur de hadith », contrairement à d’autres historiens qui pensent le contraire malgré le petit nombre de hadiths qui lui sont attribués.

Certains hadiths rapportés par Khadija ont malheureusement été supprimés des livres de Hadiths à cause de l’hostilité envers les Ahl-ul-bayt (as), comme dans le cas du chapitre 1417 sur les rapporteurs de hadiths du Sahih de Bokhari, qui rapporte un hadith de Khadija qui a été supprimé par les ennemis des Ahl-ul-Bayt (as) alors que si ce hadith n’existait pas, il n’aurait pas été cité par le grand spécialiste de hadiths, Muhammad al-Kalābādhī..

Les hadiths rapportés par Khadija sont :

1- Le hadith sur la prière des tawafs, (tours de la Kaaba)

روی السیوطی عن ابن ابی الدنیا، والبیهقی عن عبدالاعلی التیمی قال: (قالت خدیجه (س) : « ما اقول و انا اطوف باالبیت؟ قال: قولی :اللهم اغفر ذنوبی و خطئی وعمدی واسرافی فی امری انک ان لا تغفر لی تهلکنی «

« Le prophète (as) a dit lors des tawafs, faites cette prière : «Mon Dieu, pardonne moi les péchés volontaires et involontaires, et les excès, si tu ne me pardonnes pas, je serai perdu »

2- Hadith sur la vision de l’archange Gabriel

 

قال ابن إسحاق و قد حدث بهذا الحديث عبد الله بن الحسن قال قد سمعت أمي فاطمة بنت حسين تحدث بهذا الحديث عن خديجة إلا أني سمعتها تقول أدخلت رسول الله ص بينها و بين درعها فذهب عند ذلك جبرئيل ع فقالت خديجة لرسول الله ص إن هذا لملك و ما هو بشيطان

Ibn Eshar a déclaré qu’Abdoullah ben Hassan avait rapporté qu’il avait entendu de sa mère, Fatemeh bint Hossein, qu’elle disait que Khadija (as) pendant la révélation, avait couvert le prophète (as) de ses vêtements et que quand l’ange

partit, elle dit : « vraiment, c’était un ange et non le démon »

 

3- Hadith sur l’entrée du prophète (as) dans la maison

Le cheikh Ali ben al Hassan al Motahhar dans son livre « العدد القویه» , a rapporté que Khadija avait dit :

کان النبی (ص) اذا دخل المنزل دعا باالاناء فتطهر للصلاه، ثم یقوم فیصلی رکعتین یوجز فیهما ، ثم یُأوی الی فراشه

« Quand le prophète (as) entrait dans la maison, il demandait de l’eau, faisait les ablutions et deux rakats de prière, puis se couchait ».

 

La position de Khadija auprès de Dieu

 

Le prophète (as) a dit à ce sujet, à Khadija :

«يا خديجة انّ اللّه عزّ و جلّ ليباهي بكِ كرام ملائكته كلَّ يومٍ مرارا «

« Khadija ! Dieu parle de ta grandeur plusieurs fois par jour avec ses anges »

Citant Gabriel, le prophète (as) a aussi déclaré :

«قال جبرئيل: هذه خديجة فاقرء عليهاالسلام من ربّها و منّي و بشّرها بيتا في الجّنة «

« Salue Khadija de ma part et de la part de Dieu, et promets-lui une demeure au paradis »

Abu Sa’id Khadri a raconté que lors du retour du prophète (as) de son ascension, il a demandé à Gabriel ce qu’il devait faire, et l’ange a répondu : «Salue Khadija de ma part et de la part de Dieu ».

Le prophète (as) dit à Khadija que Dieu et les anges la saluaient et Khadija dit : « Dieu est salutations, origine et but des salutations, et salutations à Gabriel, l’ange de la vérité »

A plusieurs reprises, le prophète (as) a promis à Khadija une maison au paradis où elle ne connaitra plus aucune souffrance.

L’Imam Sadegh (as) a déclaré que lors du décès de Khadija, Fatemeh qui était une enfant, demandait sans cesse au prophète (as) où était sa mère. Cela peinait beaucoup le prophète (as) qui ne savait comment la consoler, c’est alors que Gabriel lui apparut et lui dit : « Salue Fatemeh et dis-lui que Khadija, sa mère, est dans une maison près d’Asiya, épouse du Pharaon, et de Marie, fille d’Imran ».

Quand le prophète (as) lui annonça cette nouvelle, Fatemeh (as) se calma.

Fatemeh (as) a aussi raconté que lors du décès de sa mère, elle demandait à son père où était sa

mère, et que le prophète (as) lui avait dit de la part de Gabriel : «Dieu te salue ! Ta mère est dans une maison au sol en or, aux colonnes de rubis, entre la maison d’Asiya et de Marie, fille d’Imran », ajoutant que quand elle avait entendu le message divin, elle avait dit « que les salutations venaient de Dieu et retournaient à Lui ».

Dans le commentaire du verset

تفسير «عينا يشرب بها المقربون »

« Source dont les rapprochés boivent » Al muttaffifin 28

Le prophète (as) a dit : « Les rapprochés qui boivent à cette source du paradis, sont le prophète (as), Ali Ibn Abi Taleb (as), les Saints Imams, Fatemeh et Khadija »

 

Ce que disait le prophète (as) de Khadija

 

Le prophète (as) n’a mis aucune de ses femmes sur un pied d’égalité avec Khadija dont il faisait toujours les louanges.

Cela ne venait pas du fait que Khadija était une épouse du prophète car le prophète (as) eut par la suite, d’autres épouses. Il lui demandait toujours son avis et n’a jamais agi contre sa volonté.

Quand Aboul Ass, neveu de Khadija, demanda la main de Zeinab, la fille du prophète (as), Khadija demanda au prophète (as) d’accepter, ce qu’il

fit car il n’avait pas l’habitude d’agir contrairement aux vœux de Khadija.

Le prophète (as) aimait tant Khadija que de son vivant, il n’eut aucune autre épouse et après son décès, il en faisait continuellement les louanges auprès de ses autres femmes, de sorte qu’un jour, Aicha lui dit : « Prophète de Dieu ! Pourquoi louer ainsi Khadija qui était une vieille femme que vous avez perdue, alors que Dieu vous a donné de meilleures épouses ! ». Ces paroles mirent le prophète (as) en colère, il dit :

»صدّقتني اذ كذبتم و آمنت بي اذ كفرتم و ولدت لي اذ عقمتم «

Elle a cru en moi alors que vous me rejetiez, elle a eu la foi alors que

vous étiez athées, elle est la mère de mes enfants, ce qui n’est pas votre cas »

Le prophète (as) aimait tant Khadija qu’il aimait aussi ceux que Khadija aimait.

Aicha a raconté qu’une vieille femme vint chez le prophète (as) à qui il fit preuve d’un grand respect et de beaucoup de gentillesse. Quand la vieille femme fut partie, Aicha demanda au prophète (as) la raison de cet accueil, il répondit :

« انها كانت تأتینا فی زمن خدیجة، و ان حسن العهد من الایمان «

« Cette vieille femme, à l’époque où Khadija était vivante, venait lui demander de l’aide. Respecter les promesses fait partie de la foi »

Aicha a aussi raconté que le prophète (as) tuait des moutons et envoyait la viande aux amis de Khadija.

« Un jour, je lui ai demandé la raison, il a répondu qu’il aimait les amis de Khadija», a-t-elle dit.

Lors des anniversaires de son décès, le prophète (as) pleurait et disait à ses épouses : « Ne croyez pas que vous lui êtes supérieures, elle avait la foi quand vous étiez mécréantes, et elle est la mère de mes enfants » 

Quand on vint de la part de l’Imam Ali (as), lui demander la main de Fatemeh (as), il se mit à pleurer et dit à Umm Salameh : «

خديجه و اين مثل خديجة صدقتنى حين يكذبنى الناس و ايدتنى على د

اعانتنى عليه بمالها ان الله عز و جل امرنى ان ابشر خديجة ببيت فى الجنة من قصر الزمرد لا صعب فيه و لا نصب

 

« Qui ressemble à Khadija ? Quand les gens ont mécru, elle a eu foi en moi, elle m’a aidé dans la religion de Dieu avec ses biens, et Dieu m’a dit de lui promettre un palais d’émeraudes dans le paradis où elle ne connaitra ni peines ni obligations ».

Le prophète (as) a aussi déclaré :

 

»اشتاقت الجنة إلی أربع من النساء : مریم بنت عمران و آسیة بنت مزاحم زوجة فرعون وهی زوجة النبی ،فی

الجنة و خدیجه بنت خویلد زوجة النبی فی الدنیا وآلاخرة وفاطمه بنت محمد «

Le paradis a été promis à quatre femmes, Marie, fille d’Imran, Asiya, fille de Muzahim et épouse du Pharaon, Khadija, fille de Khuwaylid et épouse de Mohammad (as) dans ce monde et dans l’au-delà, et Fatemeh, fille de Mohammad (as).

 

Ce que les Saints Imams (as) ont dit de Khadija

L’Imam Hossein (as) le jour d’Ashura, dans son discours pour se présenter aux ennemis, a déclaré : «Savez-vous que mon ancêtre était Khadija fille de Khuwaylid ? »

L’Imam Hassan Mojtaba (as) lors d’une discussion avec Mu‘âwîya sur les défauts de Mu‘âwîya et les raisons de sa propre réussite, faisant allusion au rôle éducatif de la mère, a déclaré : « Mu‘âwîya, tu es mauvais car ta mère était Hind et ta grand-mère Nathileh, la réussite de ma famille par contre, vient de l’éducation que nous avons reçue de femmes honnêtes et pures, comme Khadija et Fatemeh (as) ».

S’adressant aux ennemis, l’Imam Hossein (as) a aussi déclaré : « Savez-vous que je suis le petit fils de Khadija, l’épouse de votre prophète ? »

L’Imam Sadjad (as) à la cour de Yazid à Damas, dans son célèbre

discours aux dirigeants et aux hautes personnalités de Sham, déclara : « Je suis le petit fils de Khadija, la grande femme de l’islam »

Hazrat Zeinab (as) à Karbala, le 11ème jour du mois de Muharram de l’année 61 de l’Hégire, sur les tombes des martyrs de Karbala, après avoir fait les louanges du prophète (as), de Ali (as) et de Khadija, déclara : « Que mon père soit sacrifié pour la grande femme qu’était Khadija ».

Zeyd ibn Ali (as) qui lança une grande révolution contre le régime de Hosham ben Abdoul Malik, et finit en martyr, dans un discours aux ennemis, déclara :

«و نحن احق بالمودة، ابونا رسول الله وجدتنا خديجة... «

« Nous méritons plus que tous, le respect et l’amitié, car le prophète (as) et Khadija sont nos aïeux »

Abdoullah ben Zeyd dans un entretien avec Ibn Abbas, a rappelé ses liens de filiation avec Khadija, sa tante, dont il était très fier et déclaré :

«الست تعلم ان عمتي خديجة سيدة نساء العالمين «

« Ne savez-vous pas que ma tante, Khadija, est la plus heureuse des femmes du monde ? »

 

À l’époque de l’Imam Hassan (as), après avoir pris le pouvoir, Mu‘âwîya

vint à Médine pour quelques jours, et demanda aux gens de lui faire serment d’allégeance. Après cela, il monta en chaire et fit un discours où il insulta tant qu’il put, l’Imam Ali (as), en présence de l’Imam Hossein (as) et de l’Imam Hassan (as).

Quand l’Imam Hossein (as) se leva pour lui répondre, l’Imam Hassan (as) lui prit la main et l’invita à faire preuve de patience, mais il se leva et dit : « A toi qui dit du mal de Ali (as), sache que je suis Hassan et que mon père est Ali, et toi Mu‘âwîya, ton père est Abu Sofiane. Ma mère est Fatemeh et ta mère Hind, celle qui dévora le foie de Hamzah. Mon grand père est le prophète (as) et ton grand père, Harb. Ma grand-mère est Khadija et

ta grand-mère Nathileh, une prostituée de l’époque de l’ignorance. Que Dieu maudisse les gens de mauvaise renommée, aux ancêtres malfaisants et au sombre passé, les athées et les hypocrites ».

 

Le testament d’Hazrat Khadija

Après la fin du boycott des musulmans dans le Shib Abi Talib, Hazrat Khadija tomba malade et sa santé se détériora chaque jour davantage. Khadija sentait que sa mort était proche et dit au prophète (as) : « Prophète de Dieu ! J’ai plusieurs choses à recommander en testament, la première est que tu me pardonnes si je n’ai pas respecté

tes droits comme il le fallait. Le prophète (as) dit : « Je n’ai vu aucune négligence de ta part et tu as fait tout ce que tu pouvais, tu as dépensé ta fortune dans la voie de Dieu et tu as eu une vie difficile avec moi qui t’a beaucoup fatiguée ».

Khadija ensuite demanda au prophète (as) de faire attention à leur fille, Fatemeh Zahra (as) qui sera orpheline et isolée.

« Il ne faut pas que les femmes de Quraysh lui fassent de la peine, qu’on la frappe au visage, qu’on crie sur elle ou qu’on se comporte mal envers elle », avait-elle déclaré.

La troisième recommandation de Khadija était destinée à Fatemeh

(as) qui la transmettrait à son père. Elle fit venir Fatemeh (as) et lui dit : « J’ai peur de la tombe, dis à ton père de m’ensevelir dans le bisht (cape arabe) qu’il portait lors de la révélation.

Fatemeh sortit de la chambre et annonça au prophète (as) la dernière volonté de Khadija, le prophète (as) lui donna ce bisht et elle fut apaisée.

 

Le décès de Khadija

 

Hazrat Khadija après 25 ans de vie commune, une vie d’efforts, d’obéissance et de soutien au prophète (as), décéda 35 jours

après Abou Taleb, l’oncle du prophète (as) qui était aussi son principal soutien.

Les historiens ont cité des dates différentes pour son décès, mais la date la plus probable est celle du 10ème jour du mois de ramadan de la 10ème année de la mission prophétique, à l’âge de 65 ans, après la prière du matin. L’ange Gabriel portant un linceul céleste, apparut au prophète (as) qui pleurait cette fidèle épouse, et lui dit : «Prophète de Dieu ! Dieu en échange des richesses que Khadija a donné pour Lui, a pris en charge son linceul ». Le prophète (as) effectua le lavage mortuaire et enveloppa Khadija dans ce linceul, puis suivi par une foule de 

musulmans, l’enterra au cimetière de Hajun. Le prophète (as) se coucha dans la tombe de Khadija et pria pour elle, puis il se leva et la mit lui-même dans la tombe. A son retour, Fatemeh lui demandait sans cesse où était sa mère, le prophète (as) entendit alors l’Ange Gabriel dire : «Dis-lui que sa mère en toute quiétude, vit maintenant dans un palais d’émeraudes ». Après cela, comme l’a dit Majlessi, le prophète (as) sortait peu de chez lui.

 

L’année de la peine et ses conséquences

 

La mort en un mois, d’Abou Taleb et de Khadija, les deux grands soutiens

du prophète (as), a rendu la vie du prophète (as) très difficile. La réputation et l’influence d’Abou Taleb sur les gens de la Mecque, empêchaient toute attaque contre le prophète (as). Tout le monde savait qu’Abou Taleb était un notable qui soutenait le prophète (as), et la tribu de Bani Hashem avait pour lui, un grand respect. Abou Taleb était le grand défenseur du prophète (as) et pouvait s’opposer aux complots ourdis contre sa personne.

Les ennemis du prophète (as) savaient que s’ils attaquaient le prophète (as), Abou Taleb le défendrait et que personne ne pourrait lui résister car toute résistance signifierait des années de

guerres tribales et de nombreuses pertes.

A la maison, Khadija consolait le prophète (as) accablé par la méchanceté des gens de Quraysh, qui oubliait auprès de Khadija, ses souffrances et ses peines. La mort de Khadija mit un terme à cette tranquillité et la mort d’Abou Taleb fit perdre au prophète (as) son plus grand soutien social. Cette année fut appelée « l’année des peines », à cause du grand chagrin qui marqua les musulmans, et fut une année de deuil pour les musulmans.

Le prophète (as) a dit à ce sujet : « Tant que Khadija et Abou Taleb étaient vivants, mon cœur n’a

jamais été submergé par le chagrin ».

Après le décès d’Abou Taleb, les athées et les polythéistes s’attaquèrent davantage et sans aucune peur au prophète (as) et aux musulmans.

Un idolâtre sur l’ordre d’Abou Jahl, versa des détritus sur la tête et le visage du prophète (as) qui rentra chez lui et se lava le visage, seul dans la maison, se rappelant que de son vivant, quand cela arrivait, Khadija lui lavait le visage avec gentillesse et lui redonnait courage.

Les agressions prenaient chaque jour plus d’ampleur et la vie à la Mecque devint très difficile. Le prophète (as) décida de quitter la

ville au plus vite, et d’aller dans un endroit où les gens accepteraient l’islam et le soutiendraient, et où il pourrait propager la religion.

Un mois après le décès de Khadija, à la fin du mois de Chawwâl, le prophète (as) se rendit avec Zayd ibn Harithah à Taëf, pour inviter les gens à l’islam. Le prophète et Zayd restèrent dix jours dans cette ville dont ils rencontrèrent les dignitaires et les habitants, mais personne n’accepta l’islam et pire encore, sur l’ordre des nobles de Taëf, les enfants, les esclaves et les fous, lançaient des pierres sur le prophète (as) pour le mettre dehors alors que Zayd tentait de le protéger. Le prophète (as) a toujours décrit cette période comme la pire période de sa

vie. Le prophète (as) et Zayd furent obligés de quitter Taëf et de retourner à la Mecque. Quand le prophète (as) arriva près de la grotte de Hira, à cause de sa crainte d’entrer à la Mecque, il demanda l’aide de quelques jeunes pour la propagation de l’islam. Seul Mot’ham ben Adi accepta d’aider le prophète (as), il rassembla les membres de sa famille, les arma et escorta le prophète (as) à son entrée à la Mecque, et après le pèlerinage à la Kaaba et la prière, rentra chez lui. La situation à la Mecque avait empiré et les incroyants sans peur et sans honte, tourmentaient le prophète (as). Abou Lahab qui après le décès d’Abou Taleb, se considérait comme

le chef de Bani Hashem, et sa femme Umm Jalil, ne cessaient de tourmenter le prophète (as). 

Le prophète (as) se rendit chez les chefs des tribus autour de la Mecque, les tribus de Bani Kalab, de Bani Hudhayfah, de Amer ben Sahsaheh, de Muharib ben Khafseh, de Banu de Ghatafan, de Ghassan, de Mareh, d’Hanifeh, de Salim, de Banu Nadir, de Bani Al Baka’ et d’ Ḥārith ben Kaab, pour leur demander leur soutien mais aucun n’accepta. Lors du pèlerinage, des chefs de Banû al-Khazraj, venus de Médine, rencontrèrent le prophète (as) et l’invitèrent à venir à Médine.

Les documents montrent que le prophète (as) ne souhaitait pas quitter la Mecque mais après le décès d’Abou Taleb et de Khadija, sa vie était en danger et rester à la Mecque était devenu impossible. Il fut donc contraint de partir pour Médine.

La tombe d’Hazrat Khadija se trouve au cimetière d’al-Hajun au nord de la Mosquée al Haram de la Mecque. Ce cimetière existait avant l’islam et beaucoup de compagnons du prophète (as), de religieux et de grandes personnalités de l’islam y sont enterrés, comme Abdol Mutallib, Abu Talib ibn Abdul-Muttalib, Ibrahim, fils du prophète (as), Abd Manaf et Sumayyah bint Khayyat, la mère d'Ammar ibn Yassir.

En 750 de l’hégire, sur l’ordre de Mohammad Soliman Mesri, le dôme en bois au dessus de la tombe de Khadija, fut remplacé par un dôme orné de pierres précieuses et 

recouvert de riches tissus. Le mausolée était entretenu par un serviteur payé sur les dons ottomans. Ce mausolée et le dôme ont été restaurés en 1242 de l’hégire, mais en 1342, avec beaucoup d’autres sites historiques, a été détruit par les wahhabites.

Christiaan Snouck Hurgronje, orientaliste spécialisé dans les recherches sur la Mecque, a écrit à ce sujet :

« Le mausolée d’Hazrat Khadija, épouse du prophète (as), se trouvait dans le cimetière d’al-Hajun nommé aussi Al-Ma'lât, où les gens se rendaient le 11ème jour de chaque mois, pour une cérémonie qui se terminait tard dans la nuit, où un

Seyed chantait des chants de deuil, puis les gens mangeaient le repas qu’ils avaient emmené, assis sur des tapis de valeur, autour de la grille en fer qui surplombe le tombeau ».

Hazrat Khadija avait une relation très profonde avec Dieu. Seyed ben Tawus dans son livre «Muhaj al-daʿawāt wa manhaj al-ʿibādāt » « مُهَجُ الدّعَوات وَ مَنهَجُ العِبادات», a cité deux prières rapportées d’Hazrat Khadija :

بسم الله الرحمن الرحيم، يا حي يا قيوم، برحمتك استغيث فاغثني ، ولا تلكنی الي نفسي طرفة عين ابدا، و اصلح ليشایب كله

Au nom de Dieu, clément et miséricordieux

Mon Dieu, le vivant, je me réfugie auprès de toi, abrite moi et ne m’abandonne jamais à moi-même, et dans tous les instants de ma vie, sois celui qui m’aide et me conduit

 

بسم الله الرحمن الرحيم، يا الله يا حافظ يا حفيظ يا رقيب

 

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