تقي زاده

تقي زاده

Marche contre l'islamophobie à Paris le 10 novembre. Photo Albert Facelly pour Libération Plus de 10 000 personnes ont défilé dimanche à Paris. Une marche qui a rassemblé au-delà des cercles militants.
 
Quelques femmes voilées tiennent fermement une longue banderole. «L’islamophobie tue», y lit-on. Elles sont venues en car du Havre pour rejoindre la manifestation contre l’islamophobie qui a eu lieu, ce dimanche après-midi à Paris et qui déchaîne les polémiques depuis une semaine, déchirant la gauche. «C’est l’islam qui est attaqué en France», plaide Nacira, 40 ans, l’une d’entre elles.

 Les slogans se succèdent, mettant en cause expressément, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer. La chaîne d’information en continue LCI est huée. «On est là, on est là même si Blanquer ne veut pas», clament les manifestants. Au même moment, d’autres défilés ont lieu, ailleurs en France comme à Toulouse ou à Marseille.

L’initiative, soutenue entre autres par la France insoumise et le NPA a été lancée après l’attaque de la mosquée de Bayonne, à travers une pétition publiée dans Libération, le 1er novembre. Parmi les organisateurs, le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) dont la présence a suscité les débats, la plate-forme L.E.S Musulmans de Marwan Muhammad, le comité Adama…

La marche rassemble au-delà des cercles strictement militants,  rejointe par un nombre conséquent de non musulmans. Il y a  beaucoup de familles musulmanes. Fonctionnaire territoriale dans le Val-de-Marne, Saïda, est venue avec ses enfants : «Quand j’arrive le matin au travail je retire mon voile, parce que c’est la laïcité.» «On sent les regards pesants quand on fait ses courses, quand on attend le bus, ajoute-t-elle. Ces derniers mois, ça a empiré avec les discours médiatiques, j’ai dû modifier ma façon de porter le foulard. On se sent cataloguées, réduites au foulard. Mais on sait que ce n’est pas ça la France.»
«On n’en est plus à la pensée et aux paroles, mais aux actes»

Pour Mina, le climat s’est aggravé : «On n’en est plus aux stéréotypes et aux préjugés, mais aux amalgames. On n’en est plus à la pensée et aux paroles, mais aux actes.» Elle manifeste avec son mari et leurs enfants, venus spécialement de Metz. «L’effet du foulard, on le ressent vraiment sur le marché du travail, ajoute Mina. Quand on envoie un CV avec une photo où l’on porte un voile, on a moins de chances de trouver.»


Marwan Muhammad est, lui, satisfait. «Nous sommes sans doute au-delà des dix mille manifestants», estime l’ancien porte-parole du CCIF - 13500 selon le cabinet de comptage Occurence, mandaté par plusieurs médias. A un moment de la manifestation, il fait scander «Allahu Akbar» par la foule. «On dit "Allahu Akbar" car on en a marre que des médias fassent passer cette expression religieuse pour une expression de guerre», explique-t-il.

Marwan Muhammad  balaie de la main le débat qui se focalise autour du terme islamophobie. La polémique qui a lieu, ces derniers jours, a été menée, selon lui, pour «saborder la manifestation» et éviter d’aborder les vraies questions, celle de la discrimination grandissante des musulmans en France. «C’est le mot que les personnes qui manifestent aujourd'hui emploient, plaide-t-il. Pourquoi pas alors remettre en cause d’autres mots de la langue française !» Pour les manifestants, il ne s’agit d’interdire la critique d’une religion. Ce n’est pas l’avis d'une activiste se revendiquant Femen (sans l'accord du mouvement) qui a jeté le trouble en début de manifestation. «Le blasphème est un droit républicain», clame sa pancarte. Elle sera rapidement maîtrisée par le service d’ordre.

A quelques mètres de là, les manifestants s’agglutinent autour de l’humoriste Yassine Belattar pour faire des selfies. «Je n’ai pas foot», dit-il pour expliquer sa présence dans la manifestation parisienne, faisant allusion à François Ruffin qui a avancé ce prétexte pour ne pas se joindre aux manifestants. «Nous nous souviendrons de ceux qui nous ont fait faux-bond», ajoute-t-il.
«Jamais une manifestation antiraciste n’a été à ce point calomniée»

Des personnalités politiques défilent, elles aussi aux côtés des manifestants, comme la sénatrice EE-LV Esther Benbassa, le leader d’extrême gauche Olivier Besancenot, le communiste Ian Brossat, les Insoumis Jean-Luc Mélenchon, Clémentine Autain, Danièle Obono et Eric Coquerel.

«Jamais une manifestation antiraciste n’a été à ce point calomniée», lance ce dernier, place de la Nation, à l’arrivée de la manifestation. «Le front commun sera toujours plus fort que le Front national», clame, pour sa part, Yassine Belattar. Il enclenche une Marseillaise, reprise par la foule.
Deux attaques conjuguée pour décapiter la Résistance palestinienne: quelques minutes après avoir visé la maison de Baha Abou Attah, l'un des hauts commandants des brigades Qods, branche militaire du Jihad islamique de la Palestine, le régime israélien a pris pour cible une maison à Mezzah à l'ouest de la capitale syrienne. A al-Shojaiya, le commandant Abou Atta et son épouse ont été tués tandis que leurs deux enfants ont été grièvement blessés.
 
riposte de la Résistance palestinienne n'a pas tardé, Gaza ayant tiré dans les minutes suivant la frappe des missiles en direction des colonies du sud d’Israël. Selon la presse israélienne, les colonies d'Ashdod, Gedera, le kibboutz Givat Brenner, toutes voisines de Gaza, ont été ciblés par des missiles et la population de Beersheva dans le nord de la région de Tel-Aviv se trouvent dans les abris souterrains jusqu'au nouvel ordre. Par crainte des opérations commandos de la Résistance, des renforts sionistes se sont déployés sur les frontières avec Gaza. Dans un communiqué émis il y a quelques minutes, le Jihad islamique promet une "terrible riposte" à Israël.

Mais le régime israélien ne manque pas d'air: selon SANA, l'armée syrienne a activé à 4 heures (heure locale) ses batteries de défenses anti-aériennes après que plusieurs missiles "ennemis" eurent visé un bâtiment non loin de l'ambassade du Liban à Dariya, à l'ouest de la capitale Damas.

Selon une source militaire à Damas, plusieurs missiles "ennemi", visiblement israéliens, ont visé la banlieue de l'aéroport militaire de Mezzeh, provoquant de nombreuses explosions dans l'ouest de la capitale. L'armée syrienne affirme avoir intercepté "plusieurs des missiles ennemis" dont "certains ont réussi à toucher les objectifs". SANA affirme pour le reste que la frappe a laissé deux morts et six blessés.

Source des photos: Fars News

Le site palestinien Arab48 citant les activistes des réseaux sociaux affirme de son côté qu'Israël visait à éliminer Akram al-Ajouri; haut membre du Jihad islamique de la Palestine. La source n'est pas en mesure de confirmer la mort du commandant mais son fils, membre du bureau politique du Jihad islamique a été tué en martyr.

Cette frappe contre Damas est une première, depuis fin août quand le régime israélien a visé un complexe du Hezbollah au sud de la capitale. Les batteries S-300 et S-400 russes assuraient jusqu'à une date fort récente la protection aérienne de la capitale. Certaines informations divulguées par les sources israéliennes faisaient état ces derniers jours de la désactivation des batteries S-400 à travers tout le territoire syrien. Cette information n'a pas été confirmée par les sources russes.

Pour les analystes politiques, cette frappe conjuguée d'Israël contre le Jihad islamique à Gaza et à Damas serait suivie de vastes ripostes anti-israélienne. Pour booster ses chances de succès, Netanyahu, englué dans une crise interne, ouvre ainsi les portes de l'enfer.
 
Le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, a fait allusion ce lundi 11 novembre aux déclarations du leader du mouvement populaire yéménite Ansarallah, Abdel Malek al-Houthi, où il disait que toute éventuelle agression israélienne contre le Yémen entraînera la riposte cinglante de Sanaa. « Ce qui est important est que ces propos viennent d’un leader qui, fort de toute une armée puissante, est depuis cinq ans engagé dans une guerre en bonne et due forme », a affirmé Hassan Nasrallah.
 
« Nous parlons ici d’un leader connu pour sa grande honnêteté, capable de mener à terme ses menaces. Des menaces que les Israéliens aussi prennent au sérieux », a-t-il souligné.

« Le Yémen dispose aujourd’hui d’armes les plus sophistiquées, que ce soit des missiles ou des drones. Et les Yéménites ont aussi le courage de les utiliser », a-t-il ajouté.

D’après le secrétaire général du Hezbollah, à travers cette prise de position d’Abdel Malek al-Houthi, c’est « une puissance nouvelle » qui proclame son existence au sein de l’axe de la Résistance et cette puissance est le Yémen.

« Cette prise de position du leader d’Ansarallah marque une hyper-importante évolution ; non seulement l’axe de la Résistance, mais aussi et surtout l’ennemi, réalisent aujourd’hui l’importance de cette réalité », a souligné Nasrallah.

Netanyahu a décidé d'ajouter le Yémen dans la liste des États qui représentent une nouvelle menace pour le régime de Tel-Aviv.

Autre thème axial abordé par Nasrallah : l'Iran. Pour Hassan Nasrallah, le fantôme de la guerre qui planait ces derniers mois sur l’Iran aurait totalement disparu.

« L’Iran a su résister face aux sanctions et se trouve aujourd’hui dans une position de force. L’approche de Trump contre l’Iran a échoué. »

Sans mentionner le nom d’un pays en particulier, le secrétaire général du Hezbollah ajouté :

    « Nous assistons aujourd’hui au changement de ton de certains pays de la région et du golfe Persique. (...) Certains s’étaient mis en position de confrontation face à l’Iran. Or, les sanctions et pressions pour faire revenir les Iraniens à la table des négociations ont toutes échoué. Trump attend depuis longtemps un appel de Téhéran. »

« Les calculs de Washington reposent seulement sur deux questions : argent et pétrole », a ajouté Hassan Nasrallah en allusion à la décision de Trump de maintenir [comme ils le prétendent] une partie des troupes américaines à l’est de l’Euphrate en Syrie, « en raison uniquement des puits de pétrole ».

Le secrétaire général du Hezbollah a également fait allusion à la situation au Liban où « les concertations sont en cours afin de trouver la meilleure solution pour le pays ». Seyyed Hassan Nasrallah a d’ailleurs précisé que le Hezbollah insistait sur la lutte contre la corruption, indépendamment des partis ou courants impliqués.

Dans la foulée, Nasrallah a affirmé que pour résoudre les problèmes du Liban il fallait redonner un nouveau souffle à la production.

Par la même occasion, Nasrallah a dénoncé « la politique américaine d’empêcher les entreprises chinoises d’investir au Liban ». Les États-Unis ne souhaitent pas, non plus, que les secteurs publics ou privés iraniens s’activent sur le marché libanais.

    « En outre, les États-Unis ont mis en garde les entreprises libanaises, leur annonçant qu’elles n’auraient pas le droit de participer au processus de reconstruction en Syrie. Des hommes d’affaires et des représentants des entreprises en provenance de pays arabes se sont rendus en Syrie où ils ont découvert un grand potentiel d’activités économiques. De retour, ils ont reçu des messages menaçants, venant de l’ambassade américaine dans leurs pays respectifs. »

Nasrallah a affirmé que les sanctions imposées par la Maison-Blanche au Hezbollah ont eu des impacts sur la situation économique et le secteur bancaire au Liban. D’après Nasrallah, les menaces perpétuelles de Trump découragent les investisseurs. « Or, le Hezbollah a toujours réitéré que les intérêts nationaux du Liban doivent passer avant tout », a-t-il aussi rappelé.

« En Irak aussi, l’une des raisons qui a provoqué l’ire des États-Unis contre le Premier ministre Adel Abdel Mahdi est sa visite en Chine pour signer des contrats économiques et commerciaux avec Pékin », a rappelé Nasrallah.

    « Les Américains ne vont pas abandonner la politique de pressions. Ils l’ont utilisée contre les Irakiens, pour empêcher la réouverture du passage d’Abou Kamal [Qaëm-Abou Kamal]. Ils savent bien que grâce à la réouverture de ce passage frontalier, le secteur économique aussi bien en Syrie qu’au Liban prendra un nouvel élan », a conclu le secrétaire général du Hezbollah.

Nous ne connaissons ce qui se passe au Levant qu’au travers de la propagande de guerre du pays dans lequel nous vivons. Nous ignorons les autres points de vue et, plus encore, comment nos armées se sont comportées. Pour démêler le vrai du faux, les historiens devront examiner les documents disponibles. Or, ce que nous dit la documentation militaire occidentale contredit les déclarations des politiciens et la narration des journaux. Ce n’est qu’en prenant conscience de l’existence de la stratégie du Pentagone depuis 2001 que l’on pourra comprendre ce qui s’est vraiment passé et pourquoi on en arrive aujourd’hui à de telles contradictions.

Le remodelage du Levant selon l’état-major du Pentagone au Levant. Cette carte a été décrite par le colonel Ralph Peters dans un article, le 13 septembre 2001, mais il ne l’a publié qu’en 2006.

Nous ne comprenons pas ce qui se passe au Nord de la Syrie parce que nous croyons a priori qu’un combat y opposait les méchants jihadistes de Daesh aux gentils Kurdes du PKK/YPG. Or, c’est absolument faux. Cette lutte n’existait que pour limiter leurs territoires respectifs ou par solidarité ethnique, jamais pour des raisons idéologiques ou religieuses.

Par ailleurs, nous ne voyons pas le rôle qu’a joué Donald Trump. La presse passant son temps à insulter le président élu des États-Unis, on ne peut compter sur elle pour analyser et comprendre sa politique au Moyen-Orient élargi. Il a pourtant une ligne directrice claire : la fin de la doctrine Rumsfeld/Cebrowski, héritage du 11-Septembre. Il s’oppose en cela à ses généraux —tous formés sous les mandats Bush Jr et Obama à régenter le monde— et à la classe politique ouest-européenne.

Pour comprendre ce qui se passe, il faut prendre les faits en amont et non pas en aval. Revenons au plan élaboré par le Pentagone au début de l’administration Bush, en 2001 et révélé, deux jours après les attentats du 11-Septembre, par le colonel Ralph Peters dans Parameters [1], la revue de l’Armée de Terre US : le « remodelage » du monde, à commencer par le Moyen-Orient élargi. Ce plan fut confirmé un mois plus tard, par le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, qui nomma son principal concepteur, l’Amiral Arthur Cebrowski, directeur du Bureau de Transformation de la Force. Il fut explicité par l’assistant de ce dernier, Thomas Barnett, en 2005, dans The Pentagon’s New Map [2]. Et illustré par le même Ralph Peters lorsqu’il en publia, en 2006, la carte dans l’Armed Forces Journal du premier épisode : ce que devait devenir le Moyen-Orient élargi [3]. Compte tenu des difficultés rencontrées sur le terrain, elle fit l’objet d’un amendement publié par une chercheuse du Pentagone, Robin Wright, dans le supplément dominical du New York Times [4], en 2013.

Selon ces documents cinq États devaient être démembrés en quatorze entités : la Syrie et l’Iraq, le Yémen, la Libye et l’Arabie saoudite.

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Carte publiée par Robin Wright en 2013, c’est-à-dire un an avant la transformation de Daesh et avant celle du PKK/YPG.

Concernant la Syrie et l’Iraq, ces deux États devaient être divisés en quatre. La carte publiée en 2013 dessine les contours d’un « Sunnistan » et d’un « Kurdistan », tous deux à cheval sur les deux États actuels. L’année suivante, le premier a été créé par Daesh, le second par le YPG. Au moment où cette carte a été publiée, Daesh n’était qu’une minuscule organisation terroriste anti-syrienne parmi des centaines d’autres ; tandis que le YPG était une milice pro-gouvernementale dont les salaires des combattants étaient payés par la République arabe syrienne. Rien sur le terrain ne permettait de prévoir la création du Califat et du Rojava voulue par le Pentagone.

Le quotidien kurde turc Özgür Gündem [5] a publié le relevé de décision de la réunion au cours de laquelle la CIA a préparé la manière dont Daesh envahirait l’Iraq depuis Raqqa. Ce document indique que Masrour « Jomaa » Barzani, alors chef du Renseignement du gouvernement régional du Kurdistan iraquien, participait à cette réunion de planification, le 1er juin 2014, à Amman (Jordanie). Il est devenu le Premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan iraquien en juillet dernier.

Il importe de retenir que, selon la carte de Robin Wright, le « Kurdistan » US devait inclure le Nord-Est de la Syrie (comme le « Kurdistan » français de 1936) et la région kurde d’Iraq (ce que les Français n’avaient pas envisagé).

Le soutien du gouvernement régional du Kurdistan iraquien à l’invasion de l’Iraq par Daesh est incontestable : il a laissé les jihadistes massacrer les Kurdes de religion yazidie au Sinjar et réduire leurs femmes en esclavage. Ceux qui ont été sauvés l’ont été par des Kurdes turcs et syriens venus spécialement sur place leur prêter main-forte sous l’œil goguenard des peshmergas, les soldats Kurdes iraquiens.

Daesh a commis quantité d’atrocités, imposant son règne par la terreur. Il a pratiqué un nettoyage religieux contre les Kurdes yazidis, les Chrétiens assyriens, les Arabes chiites etc. Ces « rebelles » ont bénéficié de l’aide financière et militaire de la CIA, du Pentagone et d’au moins 17 États, ainsi que l’ont rapporté, documents à l’appui, les quotidiens bulgare Trud [6] et croate Jutarnji list [7]. Avec un personnel dûment formé à Fort Benning (USA), Daesh a prélevé des impôts et ouvert des services publics jusqu’à se constituer en « État » bien que nul ne l’ait reconnu comme tel.

Nous ne savons pas comment le PKK s’est transformé en 2005 d’un parti politique marxiste-léniniste pro-soviétique en une milice libertaire et écologiste pro-atlantiste. Et encore moins comment le YPG syrien a opéré sa mue, en 2014. Il est passé sous le commandement opérationnel d’officiers turcs du PKK et de l’Otan. Selon le côté de la frontière turco-syrienne, le PKK-YPG est internationalement qualifié différemment. S’il est positionné en Turquie, c’est « une organisation terroriste », mais s’il se trouve en Syrie, il devient « un parti politique d’opposition à la dictature ». Pourtant jusqu’en 2014, il ne voyait pas de dictature en Syrie. Il se battait pour la défense de la République arabe syrienne et le maintien du président Bachar el-Assad au pouvoir.

Le YPG a respecté les lois de la guerre et n’a pas commis d’atrocités comparables à celles de Daesh, mais il n’a pas hésité à nettoyer ethniquement le Nord-Est syrien pour créer le « Rojava », ce qui constitue un crime contre l’humanité. Il a spolié et expulsé des centaines de milliers d’Assyriens et d’Arabes. Il croyait se battre pour son peuple, mais il ne faisait que réaliser les rêves du Pentagone. Pour cela, il a publiquement bénéficié de l’armement du Pentagone ainsi que l’hebdomadaire britannique des marchés militaires Jane’s [8] et le quotidien italien Il Manifesto [9] l’ont montré, et de la France, ainsi que François Hollande l’a révélé. Le Rojava n’a pas eu le temps de fusionner avec la région kurde d’Iraq.

Après la chute du Califat, entre autres sous les coups du PKK/PYG, celui-ci a demandé l’autorisation du gouvernement de Damas de traverser les lignes de l’armée arabe syrienne pour voler au secours des Kurdes du Nord-Est menacés par l’armée turque. Ce qu’il a obtenu. Mais lorsque le PKK/YPG s’est déplacé, il faisait transiter des officiers de Daesh en fuite qui ont été arrêtés par la République arabe syrienne.

Ces documents et ces faits ne nous disent pas quels protagonistes ont raison ou tort, c’est une autre question. Nous voulons juste relater comment des hommes ont été manipulés et conduits à faire ce qu’ils n’auraient pas dû.

Sur le terrain, il est impossible d’être à la fois contre Daesh et pour le PKK/YPG sans tomber dans d’irréconciliables contradictions.

Les actes de Donald Trump ont consisté à détruire les pseudos-États fabriqués par le Pentagone : le Califat et le Rojava ; ce qui ne signifie ni la fin de Daesh, ni celle du PKK/YPG.

[1] “Stability, America’s Ennemy”, Ralph Peters, Parameters, Winter 2001-02, pp. 5-20. Également in Beyond Terror : Strategy in a Changing World, Stackpole Books.

[2The Pentagon’s New Map, Thomas P. M. Barnett, Putnam Publishing Group, 2004.

[3] “Blood borders - How a better Middle East would look”, Colonel Ralph Peters, Armed Forces Journal, June 2006

[4] “Imagining a Remapped Middle East”, Robin Wright, The New York Times Sunday Review, 28 septembre 2013.

[5] « Yer : Amman, Tarih : 1, Konu : Musul », Akif Serhat, Özgür Gündem, 6 juillet 2014.

[6] “350 diplomatic flights carry weapons for terrorists”, Dilyana Gaytandzhieva, Trud, July 2, 2017.

[7] “TAJNA LETOVA JORDANSKIH AVIONA S PLESA Sirijski pobunjenici dobivaju oružje preko Zagreba !”, Krešimir Žabec, Jutarnji list, 23 veljača 2013. « TRANSFER HRVATSKOG ORUŽJA POBUNJENICIMA U SIRIJI Sve je dogovoreno prošlog ljeta u Washingtonu ! », Krešimir Žabec, Jutarnji list, 26 veljača 2013. “VIDEO : JUTARNJI OTKRIVA U 4 mjeseca za Siriju sa zagrebačkog aerodroma Pleso otišlo 75 aviona sa 3000 tona oružja !”, Krešimir Žabec, Jutarnji list, 7 ožujak 2013. “PUT KROZ ASADOVU SIRIJU Nevjerojatna priča o državi sravnjenoj sa zemljom i njezinim uništenim ljudima : ’Živote su nam ukrali, snove ubili...’”, Antonija Handabaka, Jutarnji list, 9 ožujak 2013.

[8] “US arms shipment to Syrian rebels detailed”, Jeremy Binnie & Neil Gibson, Jane’s, April 7th, 2016.

[9] “Da Camp Darby armi Usa per la guerra in Siria e Yemen”, Manlio Dinucci, Il Manifesto, 18 aprile 2017. Version française : « De Camp Darby, des armes US pour la guerre contre la Syrie et le Yémen », Traduction Marie-Ange Patrizio, Réseau Voltaire.

Après avoir lamentablement échoué au Venezuela, les Etats-Unis se défoulent en Bolivie: Dans la nuit de dimanche à lundi, le commandant en chef de l'armée bolivienne, le général Williams Kaliman, a exigé au président Evo Morales de démissionner «pour le bien de la Bolivie», une Bolivie qui quelques jours plutôt avait réélu  Morales avec 47.07% des voix contre 36.51% allant à son adversaire centriste, soit 10 points d'écart.

 «Après avoir analysé la situation conflictuelle interne, nous demandons au président de renoncer à son mandat présidentiel afin de permettre la pacification et le maintien de la stabilité, pour le bien de notre Bolivie», a déclaré le général que cite ce matin et largement la presse mainstream. Dans un tweet le président Morales que certaines sources affirment être ne route pour demander de l'asile en Argentine ou en Mexique dit: " La police avait l'intention de m'arrêter illégalement. Les groupes de pression se sont attaqués à mon domicile. C'est un coup d'État qui foule au pied la loi". Ce matin, les fauteurs de trouble se trouvaient toujours dans les rues de La Paz et les sources bien informées évoquent des arrestations de masse des pro-Morales. 

Il n'y a pas si longtemps un bombardier B-52 américain escorté par des chasseurs F-16 grecs s'est rapproché de la base aérienne russe à Lattaquié, sur fond d'informations selon lesquelles les batteries de missiles S-300 et S-400 déployées sur la base auraient été désactivées. Depuis l'invasion turque du nord de la Syrie, en partie capotée par le plan russo-syrien, il est claire que les Américains cherchent non seulement à planter des bases militaires permanentes dans le nord et l'est de la Syrie mais encore à en chasser celles que possède la Russie. Mais ce n'est pas tout.

 

En Irak, une explosion a fait cinq blessés parmi les soldats italiens, dont trois sérieusement, a annoncé l'armée italienne dimanche 10 novembre .

L'armée italienne a déclaré qu'un engin explosif improvisé avait explosé sur le passage d'une équipe de forces spéciales italiennes. Les hommes blessés ont été évacués par des hélicoptères américains et aucun d'entre eux n'aurait subi de blessures mettant sa vie en danger.

L'équipe de forces spéciales se trouvait en Irak dans le cadre d'une mission internationale de formation qui aide les forces locales à combattre le groupe terroriste Daech, a annoncé l'armée.

L'armée italienne n'a pas précisé le lieu de l'incident, mais l'agence de presse AdnKronos a déclaré que l'attaque avait eu lieu près de la ville de Kirkouk, dans le nord de l'Irak.

Aucun groupe n’a encore revendiqué l’explosion.

 
lundi, 11 novembre 2019 09:24

Israël: la triple cible d'Ansarallah ?

Il y a une dizaine de jours le PM israélien a dit avoir peur des missiles de haute précision et à longue portée que posséderait Ansarallah laissant entendre qu'Israël irait frapper la Résistance yéménite. Au fait, cela fait 5 ans qu'Israël, participe activement aux côtés de Riyad dans sa guerre désormais perdue contre le Yémen. Et si Israël décidait de la jouer carte sur table ? Depuis la frappe au drone d'Ansarallah le 14 septembre contre Aramco, Israël s'attend à subir le choc de l'un des missiles de croisière d'Ansarallah, ce qui, dit-il, lui permet d'envisager des attaques préventives. 

Le leader d'Ansarallah a d'ailleurs mis en garde samedi contre tout faux pas commis par Tel-Aviv. "Si Israël commet une bêtise Ansarallah n'hésitera pas à riposter.

Abdel Bari Atwan, l'éditorialiste de Rai al-Youm, a affirmé ce dimanche sur Al-Mayadeen que la riposte d'Ansarallah ne fait pas de doute. "Israël a déjà mis à l'épreuve le Hezbollah ou le Hamas mais pas Ansarallah. Or si Tel-Aviv venait à commettre cette erreur, Ansarallah n'hésiterait pas à ouvrir un front en mer Rouge à prendre pour cible les navires israéliens, le port d'Eliat et le réacteur de Dimona."

Et que fera Israël ? Alon Ben David, le chroniqueur militaire israélien, reconnaît que la tâche est loin d'être facile: "Israël n'a pas la possibilité de mener des opérations de renseignement au nord du Yémen et ne connaît pas vraiment l'étendu de l'arsenal balistique des Houthis. Ce qui rend la riposte encore plus difficile à engager. Et sur le terrain du combat ? Rien de nouveau si ce n'est le cumul des revers militaires saoudiens." 

Selon une autre dépêche, l’armée et les Comités populaires ont fait capoter une nouvelle offensive des mercenaires pro-Riyad contre les positions yéménites à Taëz.

Les médias arabes ont annoncé que les mercenaires avaient l’intention de s’emparer des bases appartenant aux forces yéménites. Mais leur tentative a échoué et un nombre d’entre eux ont été tués. À ceci s'ajoute la poursuite de l'avancée des forces yéménites à Najran au sud saoudien. Décidément, les dès sont jetés.

Les analystes des questions libanaises s'y attendaient depuis longtemps: le début des travaux d'exploitation des champs gaziers offshore libanais ne serait pas de tout de repos. Alors que les spéculations vont bon train sur la composition du futur gouvernement que les États-Unis veulent totalement « amputé » de sa composante Résistance, le gouvernement libanais vient de lancer les travaux d'exploration en présence de Total et d'Eni et surtout du russe Novatek. Certains disent que sans le poids de la Résistance, ce projet stratégique tombera dans l'escarcelle des Américains qui l'aurait détourné dans le sens des intérêts d'Israël. Le fait que les Russes y soient présents, gêne largement les USA et Israël qui a rudement l'intention de concurrencer la Russie sur le marché gazier européen. Alors un Liban sans gouvernement et surtout sans la présence de la Résistance au gouvernement, arrange qui ?

Les équipements d’exploration de pétrole et de gaz offshore, appartenant à la société française Total, sont arrivés à Beyrouth.

Samedi 9 novembre, la ministre libanaise par intérim de l'Énergie, Nada al-Boustani, s’est rendue sur place pour inspecter les équipements au port de Beyrouth et elle a annoncé que la deuxième partie des équipements arriveraient dimanche dans le même port.

Le géant pétrolier français Total entamera ses travaux d’exploration dans la zone économique exclusive du Liban une fois ses opérations terminées en Égypte.

Sur son compte Twitter, Nada al-Boustani a écrit que l’investissement dans le secteur pétrolier du Liban serait assumé par Total et que ce serait une preuve de confiance de cette compagnie française dans le Liban et son secteur pétrolier.

En février 2018, le Liban a signé ses premiers accords d’exploration et de production de pétrole et de gaz en mer avec le consortium Total-Eni-Novatek pour les blocs 4 et 9 en mer.

Les réserves gazières du Liban qui ont été découvertes en Méditerranée en 2009, ont une valeur estimée à 25 trillions de pieds cubes, ce qui s’annonce prometteur pour un Liban dépourvu de revenus pétroliers et gaziers.

 

Il y a des drones et drones : il y a des drones très bon marchés qui parviennent à parcourir des distances de 1 000 kilomètres et échapper aux radars les plus "sophistiqués" du monde, et à atteindre presque à 100% les cibles fixées (des 18 cibles définies sur le site d'Aramco, 17 ont été atteintes par les 20 drones d'Ansarallah lancés le 14 septembre, NDLR) et il y a des drones très sophistiqués genre Global Hawk qui se font aisément chassés par des batteries de missiles non occidentales, comme "Khordad 3" ou encore "Mersad".

Le drone abattu le vendredi 8 novembre dans le ciel de Mahshahr vient ainsi allonger déjà très longue des tentatives ratées des États-Unis et de leurs alliés de porter atteinte à la sécurité iranienne. Ce nouveau revers est propre à provoquer encore bien de nuits blanches dans le camp israélie, car ses stratèges militaires en sont toujours à se demander que faire si un scénario à l'Aramco se produisait en Israël.

Cité par Raï al Youm, Alon Ben David, chroniqueur militaire de la chaîne 13 d'Israël affirme déjà que le concept de la "guerre dans la guerre " que menait depuis 2013 Israël face à l'Iran et à ses alliés a fait son temps et que le régime de Tel-Aviv devra s'apprêter à un choc frontal. "Netanyahu a laissé entendre que l’Iran avait également installé au Yémen des missiles balistiques relativement précis, capables de frapper l’entité même à une distance de 1 800 kilomètres.Tel-Aviv aurait du mal à étendre ses activités de renseignement au Yémen. Ce qui est loin de rassurer Israël. Que peut on faire? continuer à entraîner l'Armée de l'air pour des attaques à longue portée ou fournir des armes aux alliés d'Israël. Or dans les deux cas la préparation coûtera des milliards de dollars, déclare Ben-David.