Le 24 du mois sacré de Dhû al-hijja est le jour du Mubâhala (Exécration réciproque). Ainsi, à la neuvième année de l’hégire, le Prophète (P) avait remporté beaucoup de victoires militaires et des délégations arabes affluaient à Médine pour se convertir à la nouvelle religion. Parmi ces délégations on comptait celle des Chrétiens de Najrân qui voulaient polémiquer sur des questions comme la véracité de l’Islam et la personne de Jésus (p). plusieurs versets a été révélé mais les discussions ont abouti à l’impasse, alors le Prophète (P) (sous l`ordre d`Allah swt, Sourate, Âle 'Imrân, 3: 61) , a proposé l’exécration réciproque.
Voici le verset 61, sourate Al-Imran :
Si l’on t’oppose là-dessus des arguments, après ce que t’est venu de science, dis : ‘Venez, confrontons nos fils et les vôtres, nos femmes et les vôtres, nos propres personnes et les vôtres. Puis, livrons-nous à l’exécration réciproque, appelons la malédiction de Dieu sur qui aura menti.
Pour ce faire il (sawas), mit son manteau sous lequel il plaça Ali, Fâtimah, al-Hassan et al-Hussain et dit : « Ö mon Dieu! Chaque Prophète parmi les Prophètes avait une famille, dont les membres étaient de tous les gens les plus proches de lui. Or ceux-ci sont les membres de ma famille; éloigne d’eux donc toute souillure et purifie-les totalement. » Sur ce, l’Archange Gabriel descendit et lui révéla le Äyat al-Tat-hîr, le verset de la Purification (sourate al-ahzab 33), les concernant. (Tafsir al-Tabari). Dans son commentaire du verset de l’Exécration réciproque, Fakhruddin ar-Râzî affirme que lorsque le Prophète (P) avait couvert al-Hassan, al-Hussayn, Fâtima et ‘Alî (p) de son manteau, il a récité le verset qui dit :
((Ô vous les Gens de la Maison ! Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement)) (Coran XXXIII, 33). Cela prouve la place privilégiée qu’ils ont auprès de Dieu.
Le Prophète (P) s’est présenté couvert d’un manteau noir avec al-Hassan (p) et al-Husayn (p) dans ses bras, ‘Ali (p) et Fatima (p) marchant derrière lui. Il leur a dit : « Dites : ‘Amen’ lorsque je finirai d’invoquer Dieu ».
Lorsque les Chrétiens le virent et remarquèrent qu’ils inspirent la véracité, tout en ressentant en eux-mêmes les signes des tourments, ils n’osèrent pas accepter l’ordalie de l’exécration. Aussi réclamèrent-ils l’entente à l’amiable et acceptèrent de payer le tribut qu’ils devraient acquitter.
Cet évènement a été considéré comme une grande considération pour les Gens de la Famille (p). Ce verset nous apprend que Ali est comme le propre personne du noble Prophète (P), que son âme est la sienne et sa spiritualité est la sienne, puisqu’il dit : ((nos propres personnes et les vôtres)).
Il nous apprend aussi que le Prophète (P) était ouvert au dialogue avec les Chrétiens dans la mesure où il a accepté de polémiquer avec eux et qu’il les a traités avec beaucoup d’égard leur permettant de faire leur prière dans sa mosquée, preuve supplémentaire de la générosité de l’Islam et de son ouverture vis-à-vis des autres religions.
Le Coran a affirmé tout cela en disant : ((Ne controversez avec les Gens du Livre que de la plus belle sorte, sauf avec ceux d’entre eux qui auraient fait preuve d’iniquité. Dites : ‘Nous croyons à ce qui a été révélé à nous, à ce qui a été révélé à vous. Notre Dieu ne fait qu’un avec le Vôtre. A Lui nous nous soumettons’)) (Coran XXIX, 46).