
تقي زاده
Le pouvoir de Téhéran ne laisse pas les Américains prendre une décision irrationnelle (Petraeus)
Une montée des tensions entre l'Iran et les États-Unis fait craindre depuis quelques semaines un nouveau conflit dans la région tandis que Washington a déployé un porte-avions et des bombardiers B-52 dans le golfe, sous prétexte de « menace iranienne ». Au cours de sa visite à Pékin, le ministre iranien des Affaires étrangères s’est dit certain qu’il n’y aurait pas de guerre puisque « nous ne souhaitons pas de conflit et puisque personne ne se fait d’illusion quant à sa capacité à affronter l’Iran dans la région ». Les déclarations de l’ex-chef de la CIA, le général David Petraeus selon lesquelles les capacités de l’Iran ne permettraient pas aux Américains de réfléchir à un conflit avec ce pays confirment les propos de Mohammad Javad Zarif.
L’ex-directeur de la CIA, David Petraeus, a déclaré lors d’une interview accordée à la BBC que les capacités de Téhéran ne permettaient pas aux États-Unis de prendre une décision emotionnelle.
Le général retraité américain a souligné que les dirigeants politiques US prêteraient attention aux avertissements des militaires du pays au sujet des défis qu’ils devraient relever en cas d’action militaire contre l’Iran.
« Vu la population et l’étendue de l’Iran, l’occupation de ce pays devient un grand défi », a avoué le général Petraeus.
La Russie renoncera-t-elle à son partenariat avec l'Iran pour se réconcilier avec les Etats-Unis?
Après son entretien avec le secrétaire d’État US à Sotchi et à la suite de différentes interprétations de sa récente déclaration tenue au cours d’une conférence de presse avec son homologue autrichien sur le retrait iranien de certains de ses engagements nucléaires, le président russe aurait décidé de donner des éclaircissements pour "dissiper tout malentendu" à ce propos. Le président russe a souligné : " L'effondrement de l'accord nucléaire a été provoqué par les Etats-Unis mais l'Europe non plus, n'a pas pu avoir une réaction appropriée". ces propos ont fait écho à ceux toujours tenus par le président russe qui disent : " Bien que Moscou estime que l'accord nucléaire devrait être préservé mais en même temps, il croit que ce respect devrait être partagé par tous les signataires. La Russie n'est pas un pompier. Elle ne peut s'impliquer dans tous les dossiers, mêmes ceux qui ne la regarde pas". Poutine laisse-t-il entendre que la Russie rejoindrait les sanctions anti-iranienne, si l'Iran se retirait de l'accord de 2015? Al-Monitor y revient dans un récent article signé par le journaliste Max Suchkov qui écrit :
"Après que Téhéran a décidé de suspendre certains de ses engagements en réaction aux sanctions américaines et aux menaces visant à réduire à zéro ses exportations pétrolières, le président russe semble faire feu de tout bois pour maintenir l’Iran dans l’accord. Pour lui, un retrait iranien revient à donner aux Etats-Unis le prétexte nécessaire pour accuser l'Iran tandis que l'Europe s'est montrée à plus d'un égard incapable de s'opposer aux Etats-Unis".
Lors d’une conférence de presse à l’issue de sa rencontre avec le président autrichien, Alexander Van der Bellen à Sotchi, Poutine a déclaré à l’adresse des journalistes que la Russie n’était pas « une équipe de pompiers pour sauver tout ». Cette déclaration de Poutine a donné lieu à différentes interprétations. A-t-il parlé pour ou contre l'Iran? en effet, Moscou a voulu faire passer un triple message à la fois à l'adresse des USA, de l'Union européenne et de l'Iran. Or ce message n'est pas tant pro-américain qu'on le laisse croire. Il est surtout destiné jouer l'apaisement et à détendre le climat entre l'Iran et les États-Unis. En soulignant la responsabilité US de provoquer l'effondrement de l'accord, le président russe a donné cette certitude qu'il n'est pas question pour la Russie de lâcher l'Iran contre des promesses illusoires de réconciliation faites par l'administration Trump. Le ton tacite de Poutine contre l'Occident a été particulièrement révélateur :
«Dès que l'Iran prendra des contre-mesures et déclarera qu'il va abandonner certaines parties de l'accord, le lendemain, tout le monde oubliera que les États-Unis ont été les premiers à provoquer l'effondrement de l'accord et ce sera l'Iran qui devra en assumer le fardeau. »
Les ambassadeurs d’Iran et de France se rencontrent à Bagdad
Un responsable de l’État français a déclaré que la campagne de pression maximale des États-Unis était loin de faire plier l’échine aux responsables iraniens.
Sous le couvert de l’anonymat, un responsable français a confié le dimanche 19 mai à Bloomberg que Donald Trump et ses conseillers en chef, dont John Bolton, se leurraient s’ils pensaient que l’intensification des pressions économiques contre l’Iran allait faire plier les responsables iraniens.
D’autre part, les ambassadeurs d’Iran et de France à Bagdad se sont entretenus à propos des évolutions régionales.
Iraj Masjedi et Bruno Aubert se sont retrouvés, le dimanche 19 mai, dans l’ambassade de la République islamique d’Iran à Bagdad où ils ont discuté d’un éventail de sujets, dont les relations bilatérales et les évolutions de la région.
Cette rencontre a eu lieu au moment où les agissements provocateurs et les menaces des États-Unis se multiplient contre l’Iran et l’Irak.
Depuis quelque temps, Washington et ses alliés arabes prétendent que l’insécurité gagne du terrain en Irak.
Washington réactualise le projet du démembrement des États arabes
Le site Al-Binaa vient de publier un article de Wafiq Ibrahim au sujet du nouveau projet des États-Unis au Moyen-Orient.
L’auteur rappelle que le projet de Washington pour dominer la sphère politique du Moyen-Orient, notamment en faisant éclater les États indépendants de la région, avait commencé dès la chute de l’ex-bloc communiste en 1991. Mais en 2018, le projet américain a subi une défaite importante face à la Syrie et l’Irak, qui bénéficiaient du soutien de la Russie et de la République islamique d’Iran.
Wafiq Ibrahim estime que les États-Unis sont actuellement en train de mettre en application la dernière partie de leur plan global en agitant la carte d’une guerre directe contre l’Iran, en utilisant surtout leurs moyens médiatiques, sans que Washington ait réellement la volonté d’entamer un conflit frontal avec les Iraniens sur le terrain.
D’après Wafiq Ibrahim, ce projet américain aurait quatre objectifs principaux :
1. Affaiblir les États arabes de la région, en empêchant que l’Irak et la Syrie jouent de nouveau un rôle dans les équations politiques du monde arabe ;
2. Faire avancer le projet du « Deal du siècle » ;
3. Réduire l’influence de la République islamique d’Iran dans toute la région, de l’Afghanistan au Liban ;
4. Empêcher la Chine et la Russie de rivaliser l’hégémonie américaine au niveau mondial.
Depuis près de vingt ans, les États-Unis cherchent à faire éclater les États de la région : la guerre d’Afghanistan en 2001, la guerre d’Irak en 2003, la guerre civile en Syrie en 2011 et la guerre contre le Yémen en 2015. Dans tous ces pays, l’objectif de Washington consistait à affaiblir le pouvoir central et à préparer le terrain au démembrement de ces pays.
Selon Wafiq Ibrahim, les Américains souhaitent que les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées essentiellement de groupes kurdes syriens, adhèrent complètement à ce projet.
D’après les stratèges américains, la prise de contrôle définitive de l’est de la Syrie par les FDS pourrait briser le contact entre l’Irak et l’État syrien. Aux yeux de la Maison-Blanche, la création d’un « canton kurde » dans l’est de la Syrie affaiblira à la fois l’Irak et la Syrie et aura des conséquences négatives sur le pouvoir de l’Iran et du Hezbollah libanais.
Cependant, les États-Unis ont réalisé que la formation d’un « canton kurde » dans l’est de la Syrie ne serait pas suffisante pour changer la donne au niveau régional entre les États-Unis et l’Iran.
Dans ce sens, Wafiq Ibrahim estime que les Américains cherchent maintenant à créer un bloc sunnite à l’intérieur de l’Irak qui soit soutenu à la fois par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Turquie. Selon l’auteur, l’objectif final des États-Unis serait de réaliser complètement le projet du « Deal du siècle » en profitant de l’affaiblissement du monde arabe.
À quoi riment les frappes israéliennes contre le Sud syrien ?
Les 17 et 18 avril, des projectiles ont été tirés depuis Israël contre la banlieue sud et sud-ouest de Damas. Ces frappes, violemment repoussées par la DCA syrienne, auraient impliqué des drones pour la première et quelques missiles pour la seconde. Mais à quoi joue Israël ?
Ancien diplomate et expert des questions politiques, Ahmad Dastmaltchiyan estime que les attaques israéliennes sont loin d’avoir des objectifs militaires précis. Il s’agit surtout d’une manœuvre de diversion destinée à reléguer au second plan les événements qui ont secoué en début de semaine les Émirats et l’Arabie saoudite, deux alliés arabes de Tel-Aviv. L’explosion des pétroliers dans le port émirati de Fujaïrah ainsi que les attaques au drone visant des sites d’Aramco en Arabie saoudite ont littéralement éliminé Israël de la scène, le réduisant au rang de simple supplétif des USA. Des agences font état de la teneur des contacts téléphoniques entre Pompeo et Netanyahu, laquelle est loin d’être rassurante pour les Israéliens. L’Americain aurait vivement conseillé à l’Israélien de rester en dehors de la mêlée irano-américaine et d’éviter tout commentaire.
France : les Gilets jaunes se sont toujours mobilisés
Les manifestations d’aujourd’hui s’avèrent importantes, car elles se tiennent une semaine avant les élections européennes.
Des appels nationaux ont été lancés pour les rassemblements à Reims et à Nancy. À Paris, plusieurs rassemblements ont eu lieu dont un à la Défense (devant le siège de Total).
Une semaine après un acte 25 plutôt calme et marqué par une faible mobilisation, les Gilets jaunes sont de retour dans la rue pour un nouveau samedi de manifestations
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes à Nancy. Des tensions persistent également à Reims où la police a procédé à des interpellations. Des affrontements ont eu lieu entre les Gilets jaunes et les forces de l’ordre. Les pompiers ont été obligés d’intervenir pour éteindre des objets en feu sur les rails du tramway.
Les Gilets jaunes ont manifesté également à Besançon. À Lyon, les Gilets jaunes se sont rassemblés à proximité de la place Bellecour.
À une semaine des élections européennes, le président Macron a aussi appelé « au calme » ceux qui continuent à manifester, les invitant à voter, voire à se présenter aux élections.
Dans de nombreuses villes, la préfecture a pris un arrêté interdisant les manifestations non déclarées.
Les Allemands critiquent la politique de Trump envers l'Iran
Dans 14 rapports, l’AIEA a déjà confirmé le respect par l’Iran de ses engagements.
Mettant en garde contre un embrasement des conflits au Moyen-Orient, il a indiqué : « À l’heure actuelle, des combats ont lieu en Syrie et en Irak. Un autre conflit pourrait très vite embraser la situation. »
Lors d’une rencontre vendredi avec son homologue russe à Helsinki, M. Maas a demandé au gouvernement russe de poursuivre ses efforts pour préserver le PGAC.
Par ailleurs, un membre d’origine iranienne du parti des Verts d’Allemagne, Omid Nouri-Pour, a déclaré au Die Welt que « l’Allemagne et les Européens peuvent prendre différentes mesures, mais certains ministres des Affaires étrangères ont un comportement semblable au lapin devant le serpent ».
Il a critiqué le retard dans la mise en vigueur du système financier européen Instex, qui doit permettre aux sociétés européennes de commercer avec l’Iran en contournant les sanctions américaines.
Omid Nouri-Pour, du parti des Verts allemands.
« [Après l’annonce de Heiko Maas], nous n’avons rien constaté. Si on lui en demande la cause, il répondra que le lancement d’Instex prend du temps », a expliqué M. Nouri-Pour.
Quatre mois après les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont officiellement annoncé la création d’un mécanisme permettant de commercer avec l’Iran. Le système créé s’appelle Instex pour « Instrument in Support of Trade Exchanges ». Implanté à Paris, il sera dirigé par Per Fischer, un ancien haut responsable allemand de la Commerzbank.
Cet activiste politique a appelé l’UE et le gouvernement allemand à faire la médiation entre Washington et Téhéran pour qu’un dialogue direct s’instaure.
La base russe de Hmeimim attaquée par Hayat Tahrir al-Cham
L’organe médiatique du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham, Iba’a, a annoncé, le jeudi 16 mai, que le groupe terroriste avait pilonné une cellule d’opérations russe avec des roquettes Grad et des obus d’artillerie.
Iba’a a indiqué que la cellule d’opérations russe se trouvait au nord de Hama, sans fournir de détails supplémentaires.
Les sources gouvernementales n'ont signalé aucune attaque contre aucune position militaire au nord de Hama. Alors que des sources locales ont rapporté que plusieurs roquettes avaient touché des bâtiments civils dans le petit village d'al-Jarniyah, situé à proximité de la ville d’al-Suqaylabiyah.
Le docteur Issam Hawsha, directeur de l'hôpital public d'al-Suqaylabiyah, a déclaré que deux enfants avaient été tués lors de l’attaque à la roquette.
Aucun groupe n'a encore revendiqué l'attaque contre al-Jarniyah. Cependant, il se peut que les roquettes tirées par Hayat Tahrir al-Cham aient visé les bâtiments civils au lieu d’une cellule d’opérations russe.
La semaine dernière, quatre enfants ont été tués et six autres grièvement blessés lors d’une attaque similaire contre al-Suqaylabiyah.
C'est pour les intérêts d’Israël que Trump joue la carte de la guerre
Dans un article, publié par le quotidien égyptien à grand tirage Al-Shorouk, Emad al-Din Hussein, le rédacteur en chef, se penche sur l’escalade des tensions entre l’Iran et les États-Unis, en tentant de savoir si une guerre éclatera entre les deux pays.
« Si les États-Unis ne veulent pas entrer en guerre contre l’Iran, pourquoi ont-ils mobilisé leurs forces et leurs équipements militaires dans la région ? Depuis le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire, en 2018, et le rétablissement des sanctions contre l’Iran, les tensions restent vives entre les deux pays. Lorsque la Maison Blanche a décidé de réduire à zéro les exportations du pétrole iranien, Téhéran n’est pas resté les bras croisés et l’a menacé de fermer le détroit d’Hormuz. Soudain, on a rapporté une "opération de sabotage" visant quatre pétroliers (deux pétroliers saoudiens, un pétrolier émirati et un pétrolier norvégien) près du port d’al-Fujaïrah. Le lendemain, Ansarallah du Yémen a revendiqué les attaques de drone contre deux stations de pompage de pétrole en plein sol de l’Arabie saoudite.
Suite à ces deux événements, Patrick Shanahan, sous-secrétaire à la Défense des États-Unis, a annoncé que la Maison Blanche examinait l’acheminement de 120 000 militaires au Moyen-Orient pour contrer "de possibles attaques de l’Iran" visant les troupes américaines déployées dans la région.
L’idée d’envoyer 120 000 militaires au Moyen-Orient a été certes évoquée par le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, John Bolton, connu pour ses positions anti-iraniennes. C’est ce que Bolton avait déjà demandé à George W. Bush, ancien président américain, qui a rejeté l’idée. Peu après l’annonce d’une telle possibilité et quand Washington s’est assurée que la nouvelle a été entendue par ceux qui devaient l’entendre, tout a été démenti.
Ensuite, Washington a pointé du doigt l’Iran comme étant responsable des événements d’al-Fujaïrah. En réaction, l’Iran a accusé Israël d’être derrière cette opération de sabotage.
Dhale: les forces yéménites resserrent l’étau
Les effectifs de l’armée et les combattants d’Ansarallah du Yémen ont fait jeudi une avancée importante et sans précédent sur le front de Dhale dans le sud. Ils ont repris le contrôle des positions stratégiques et des centres appartenant aux forces pro-Hadi à Qataba et à Senah.
Selon la chaîne arabophone iranienne Al-Alam, les forces du Comité populaire (Ansarallah) ont réalisé une avancée importante et sans précédent sur le front de Dhale, dans le sud du pays. Ils ont repris le contrôle des positions stratégiques et des centres appartenant aux pro-Hadi à Qataba et à Senah. Ainsi, les deux provinces de Dhale et al-Bayda sont sur le point d’être nettoyées de la présence des mercenaires affilés au régime de Riyad.
L’étau se resserre autour des agresseurs depuis le nord et l’ouest des régions libérées et l’est d’al-Bayda. L’armée et Ansarallah mènent une lutte sans relâche pour nettoyer la montagne d’al-Ar qui surplombe la région d’al-Yafa située dans la province de Dhale. Une fois que cette localité sera sécurisée, les opérations de nettoyage pourront débuter.