Plan US pour éloigner la Turquie de l'Iran et de la Russie

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Plan US pour éloigner la Turquie de l'Iran et de la Russie

Dans un récent numéro, le journal américain The Wall Street Journal s’attarde sur le plan américain visant à empêcher la Turquie de se tourner vers l’Iran et la Russie.

« Il y a cinq mois, le président américain Donald Trump saluait son homologue turc Recep Tayyip Erdogan comme étant un ami et déclarait que les deux alliés de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) n'avaient jamais été aussi proches.

Mais la vision optimiste de Trump dissimulait une réalité bien plus compliquée: la Turquie est rapidement devenue l’une des relations diplomatiques les plus embarrassantes pour les États-Unis de Trump. Le secrétaire d'État Rex Tillerson a récemment reconnu que les relations entre les deux pays étaient à un "point de crise". Et il semble qu'il n'y ait pas de feuille de route claire pour que les deux pays puissent surmonter leurs divergences. »

Selon le journal, l’administration Trump a lancé une nouvelle campagne pour essayer de rétablir les liens avec la Turquie et l’éloigner de la Russie et de l'Iran.

« Dans ce contexte, de hauts responsables américains, notamment le secrétaire d’État, Rex Tillerson, le conseiller à la sécurité nationale, le général  H. R. McMaster et le secrétaire à la Défense, James Mattis, ont tenu des pourparlers intensifs avec les autorités turques pour tenter de dissuader Erdogan de ses relations chaleureuses avec Moscou et Téhéran.

À ce sujet, un haut responsable de l'administration Trump a même prétendu que le rapprochement de la Turquie avec l’Iran et la Russie allait à l'encontre des intérêts turcs. »

Selon le journal, les États-Unis craignent que la Russie, à travers la vente de batteries de missile à la Turquie, ne réussisse à diviser les membres de l’OTAN.

Bien que les officiels turcs aient refusé de commenter ces évolutions, les États-Unis et la Turquie se sont mis d'accord le week-end dernier pour former de nouveaux groupes de travail sur des questions clés afin d’examiner s'ils peuvent régler leurs différends, précise le journal.

« Nous préférons parler directement de ces questions avec les responsables américains », a laissé entendre un responsable turc.

Lire aussi : Syrie/Afrin: huit militaires turcs tués, l'armée confie la mission aux terroristes

Le président turc s'est entretenu, il y a quelques jours, avec ses homologues russe et iranien, pour préparer le terrain à une réunion prévue au printemps en Turquie pour discuter du conflit en Syrie ; or, les Américains rejettent tout plan russe pour travailler avec Téhéran et Ankara, sans les États-Unis, en ce qui concerne la crise syrienne, précise le journal, ajoutant :

« Dans l’optique de l'administration Trump, la principale question qui divise les États-Unis et la Turquie est le soutien américain aux combattants kurdes en Syrie. (…) Les responsables américains tentent de trouver un moyen de répondre aux préoccupations de la Turquie, mais n'ont pas encore trouvé les moyens de réinstaurer l’équilibre sur une donne de différences qui leur semblent irréconciliables.

Les États-Unis ont proposé d'établir des postes d'observation militaires conjoints en Syrie avec la Turquie, pour s'assurer que les combattants kurdes dans le nord de la Syrie n'attaquent pas la Turquie voisine. Et ils cherchent des moyens de réduire le pouvoir des combattants kurdes auxquels les États-Unis avaient eux-mêmes fourni des aides en argent, en armement et en entraînement militaire. »

Selon l’article du Wall Street Journal, en tout état de cause, l'administration Trump n'est pas disposée à satisfaire la revendication turque de cesser de travailler avec les YPG, les Unités de protection du peuple qu’Ankara considère comme terroristes.

Pour les autorités turques, le soutien américain aux YPG est une trahison. Les YPG constituent l'épine dorsale de la coalition militante arabo-kurde anti-Assad connue sous le nom de Forces démocratiques syriennes (FDS) ; or, Washington a demandé à la Turquie une liste des leaders kurdes qu’elle pourrait accepter de soutenir, ajoute le journal.

 
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