Dangereuse "dérive" militariste de la France

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Dangereuse "dérive" militariste de la France

La dérive militariste du gouvernement Macron a franchi un nouveau palier mardi quand le président et le Premier ministre français ont évoqué tour à tour la possibilité des frappes aux missiles contre le "régime syrien" et accusé ses alliés de complicité. La France veut-elle un face-à-face avec l'Iran ou la Russie? 

Les tensions ont monté d'un cran en Méditerranée après l'alerte lancée hier, par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA). Les experts de l'AESA ont fait état d'une frappe balistique imminente franco-britannique contre la Syrie. Dans un communiqué publié mardi 10 avril au soir, les experts décrètent l'état d'urgence et mettent en garde contre tout vol au-dessus de la Méditerranée sur fond de frappes balistiques surprises qui "interviendraient sous 72 heures".

L'AESA confirme par ailleurs les préparatifs de guerre que la Grande-Bretagne est sur le point de mettre en oeuvre à Chypre. Les Rafales français pourraient eux aussi décoller de la base aérienne de Saint-Dizier pour bombarder des cibles en Syrie. "Les attaques aux missiles air-sol ou aux missiles de croisière pourraient se reproduire d'ici 72 heures provoquant des perturbations périodiques des équipements de radionavigation en Méditerranée orientale et au-dessus de Nicosie, ajoute l'agence. 

Une intense campagne de menaces est lancée depuis 48 heures par les médias occidentaux autour des attaques chimiques supposées à Douma que les États-Unis et les autres membres du camp atlantiste attribuent à l'armée syrienne, refusant toutefois d'accorder leur feu vert à une enquête indépendante qu'appellent de leurs voeux la Russie, l'Iran et la Chine. 

France, tête de pont de l'attaque contre Damas? 

Les États-Unis et la France accusent, de plus, l'Iran et la Russie de complicité. Le très peu médiatisé Premier ministre français Édouard Philippe a ainsi sorti des limbes mardi pour menacer l'Iran et la Russie qui selon lui " ont une responsabilité particulière " dans ce qu'il qualifie de " massacre de Douma ".

" Le recours à ces armes [chimiques] n'est pas neutre, il dit des choses sur le régime et notre réaction à l'usage de ces armes dira des choses de ce que nous sommes", a lancé le Premier ministre aux députés largement pris par des mouvements sociaux qui se succèdent en France. Tous les députés ne sont toutefois pas d'accord avec une confrontation directe qui impliquerait la France face à la Syrie ou ses alliés. 

Interrogé par RT, le député de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a affirmé : " Ce qui se passe réellement sur le terrain nous est à peu près inconnu. Et l'attaque chimique, si elle a eu lieu, est évidemment abominable et doit être condamnée. Cela ressemble beaucoup à un prétexte pour que les États-Unis d'Amérique et leurs alliés reviennent sur la scène et engagent un conflit armé que, jusqu'à présent, ils ont perdu en faveur des Russes et du gouvernement actuel de la Syrie."  

Macron veut-il en découdre avec la Russie et l'Iran? 

Le président français s'est voulu de son côté plus nuancé. Lors d’entretiens avec le prince héritier Ben Salmane en visite à Paris, il a affirmé : 

" En aucun cas les décisions que nous prendrions n'auraient vocation à toucher des alliés du régime ou s'attaquer à qui que ce soit, mais bien à s'attaquer aux capacités chimiques détenues par le régime", a-t-il noté cherchant visiblement à écarter une frappe à l'israélienne.

Huit missiles israéliens ont été tirés lundi contre l'aéroport T4 à Homs provoquant la mort de 14 personnes, dont 7 conseillers militaires iraniens. L'Iran a promis de venger cette attaque. 

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