L’indépendance, le credo de la diplomatie russe

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L’indépendance, le credo de la diplomatie russe

La diplomatie russe est indépendante et elle le restera. C’est Sergueï Lavrov, son patron qui le réaffirme. Dans cette perspective, il souhaite que les négociations avec l’Occident se concentrent surtout sur l’instauration de la trêve en Ukraine tout en prenant en compte les points de vue de tous les groupes politiques ukrainiens. C’est justement une telle attitude qui met en exergue la diplomatie indépendante russe, explique Lavrov balayant d’un revers de main toute idée de recul de la part de Moscou sur la scène internationale. « Ce qui ne signifie nullement pas l’isolationnisme ; par contre cela équivaut une diplomatie indépendante sur la base de la charte de l’ONU et d’autres lois et conventions internationales, réitère Lavrov. Une telle insistance sur la perduration des principes de la diplomatie russe et leurs caractères immuables, est effectivement une réaction vis-à-vis des derniers développements européens notamment la crise ukrainienne et la nouvelle architecture de l’Union européenne où de nouveaux visages se profilent à la tête de l’instance. Une Union européenne qui vient justement faire monter d’un cran son offensive verbale contre la Russie, la menaçant de durcir les sanctions. Avec la nomination, dimanche 31 août, du Premier ministre polonais Donald Tusk à la présidence du Conseil européen, le nouveau visage de l’Union européenne prend forme, trois mois après les élections européennes de mai qui ont reconduit une majorité conservatrice au Parlement. Il ne succédera officiellement au Belge Hermann Van Rompuy que le 1er décembre à la présidence de ce groupe des chefs d’Etat ou de gouvernement chargé de définir les orientations de l’UE. Sur le terrain symbolique, Tusk incarne à la fois l’accession au-devant de la scène des pays de l’Est et le libéralisme économique ; il est aussi connu pour son penchant antirusse et son enclin atlantiste, prônant ouvertement le déploiement militaire de l’Otan en Pologne. Avec Jean-Claude Juncker à la tête de l’exécutif européen, un homme de droite, la gauche ne récupère qu’un poste, celui de chef de la diplomatie. Il échoit à l’Italienne Federica Mogherini, aussi peu connue du public que ne l’était Catherine Ashton, à qui elle succède, à 41 ans. Ministre des Affaires étrangères depuis seulement quelques mois dans le gouvernement Renzi, elle sait qu’elle est attendue au tournant sur son manque d’expérience et va devoir faire ses preuves. Pourtant Mogherini a eu une attitude critique contre la Russie, estimant que Vladimir Poutine n’avait pas rempli ses engagements, agissant contre les intérêts du peuple russe. Une telle attitude fait réagir vivement Moscou. Dans une telle perspective, alors que la Russie reste implacable et que l’UE intensifie sa politique antirusse aussi bien dans le verbe que l’acte, il faut s’attendre à une baisse du niveau des relations de part et d’autre.

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