Pourquoi Assad ne peut faire confiance qu’à l’Iran ?

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Pourquoi Assad ne peut faire confiance qu’à l’Iran ?

Selon Ali Omidi, professeur des relations internationales à l’Université d’Ispahan, l’Iran est l’unique partenaire régional de la Syrie auquel Damas pourra faire confiance.

Aux premiers mois de 2014, d’importants obstacles se sont dressés en Irak devant la possibilité pour Nouri al-Maliki de gagner un nouveau mandat au poste de Premier ministre. En juillet 2014, les ministres kurdes ont quitté son cabinet, tandis que les terroristes de Daech ont occupé une grande partie des réions du nord et de l’ouest de l’Irak. Les forces de l’armée irakiennes se sont abstenues de faire la guerre contre les terroristes. La région autonome du Kurdistan irakien a fixé même une date pour al tenue d’un referendum sur l’indépendance, … Bref, l’Irak se trouvait devant des dizaines de problèmes.

Dan ce contexte, plusieurs courants politiques en Irak, et certaines puissances régionales et internationales estimaient que pour sortir l’Irak de l’impasse politique, il fallait préparer le terrain au départ de Nouri al-Maliki et la formation d’un nouveau gouvernement à Bagdad. Finalement, Nouri al-Maliki a accepté de s’écarter du pouvoir et Haïdar al-Abadi l’a remplacé au poste de Premier ministre. Suite à cette évolution, les choses ont commencé à changer en Irak en faveur du gouvernement central. Le moral des forces militaires irakiennes a monté et les soldats de l’armée ont réussi à libérer des points stratégiques comme Amerli ou Jurf al-Sakhar en repoussant les terroristes de Daech. Les responsables de la région autonome du Kurdistan irakien ont abandonné pour le moment le projet de l’indépendance, et plusieurs pays de la région ont montré qu’ils préfèrent coopérer avec le nouveau gouvernement de Haïdar al-abadi. A titre d’exemple, l’Arabie saoudite à rouvert son ambassade à Bagdad, et s’est montré plus respectueuse de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Irak.

Dans le cadre de sa première visite officielle à l’étranger, le nouveau Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a voyagé en Iran et a rencontré les hautes autorités iraniennes. Les deux parties se sont déclarées satisfaites des résultats de la visite d’al-Abadi à Téhéran. Les évolutions survenues en Irak ont abouti aux résultats positifs avec la bénédiction de Téhéran. En effet, au cours de ces évolutions irakiennes, la République islamique d’Iran n’a subi aucun dégât. Par contre, le fait que la tension politique diminue en Irak est un élément positif pour l’Iran et garantit la sécurité et les intérêts nationaux iraniens à long terme. Quant au sort de Nouri al-Maliki, le poste de vice-président qu’on lui a offert, le met à l’abri des poursuites judiciaires, et empêchera la survenance des conflits de pouvoir au sein de la classe politique irakienne.

Quant à la Syrie, la crise qui s’est déclenchée dans ce pays en mars 2011 a sombré la Syrie dans un chaos total. Des centaines de milliers de Syriens ont été tués et des millions d’autres ont été mis en errance à l’intérieur du pays ou à l’étranger. Sur le plan intérieur, le gouvernement du président Bachar al-Assad, les forces de la coalition des opposants syriens et Daech sont les acteurs principaux de la crise syrienne. Sur le plan extérieur, l’Iran, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et les Etats-Unis semblent jouer des rôles importants dans cette crise. Plusieurs mécanismes ont été testé pour mettre fin à la crise en Syrie, mais tous les efforts ont échoué jusqu’à présent. Pendant ce temps, l’élection présidentielle a été organisée en Syrie sans qu’il y ait une supervision internationale, mais la tenue de cette élection n’a pas pu réduire le taux de la crise. Les opposants armés et les terroristes ont eu recours à des méthodes les plus violentes dans cette guerre, mais ils n’ont pas réussi à renverser le gouvernement de Damas.

Certains ont cru que le modèle irakien pourrait être utilisé pour mettre un terme à la crise en Syrie. En Irak, le parti de Nouri al-Maliki avait gagné les élections parlementaires, et il n’y avait aucun obstacle légal pour que le leader de ce parti, c’est-à-dire Nouri al-Maliki se mette à nouveau à la tête du gouvernement. Mais quand la crise s’est aggravée en Irak, Nouri al-Maliki et son parti ont eu le courage de renoncer à leur droit constitutionnel, et de se passer du pouvoir politique pour sauver le pays. Admettons qu’en Syrie, le président Bachar al-Assad ait pris en main le pouvoir politique par des élections démocratiques. Dans ce car, étant donné qu’il n’a pas réussi à la tête du gouvernement à mettre fin à la crise dans ce pays, peut-on imaginer qu’il renonce au pouvoir pour mettre fin à cette crise ?

Récemment, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian a déclaré que l’Iran n’insiste pas à ce que le président Bachar al-Assad reste éternellement au pouvoir à Damas. Est-il donc possible qu’une personnalité plus modérée qui soit plus où moins acceptée par les opposants syriens prenne la place de Bachar al-Assad à la tête du pouvoir en Syrie ? dans ce cas, on pourrait espérer que le président sortant et son parti soient respectés et qu’une période de transition commence en Syrie, à condition que les opposants syriens acceptent cette méthode pour mettre fin à la crise. Est-ce qu’une personnalité comme Farouk al-Chara pourra jour ce rôle ?

La République islamique d’Iran pourra prendre le contrôle des événements en main, comme elle l’avait fait en Irak, pour conduire la Syrie vers une fin de la crise. D’ailleurs comme en Irak, l’Iran pourra profiter de cet apaisement en Syrie aussi. D’ailleurs, on peut imaginer facilement que cette personnalité acceptés par tous sera proche également des buts stratégiques de l’Iran. Dans les plus mauvais cas, cette personnalité sera quelqu’un qui ne renoncera pas à la souveraineté syrienne des hauteurs du Golan occupés par le régime sioniste. Dans tous les cas, ce nouveau dirigeant syrien aura besoin du soutien de l’Iran, pays qui a prouvé qu’il peut être l’allié le plus fiable de Damas dans la région.
Dans un contexte où il est très difficile d’imaginer en Syrie la paix tant que Bachar al-Assad sera au pouvoir à Damas, il semble que c’est uniquement l’Iran qui peut prendre en main l’initiative diplomatique pour conduire la Syrie vers un avenir qui soit conforme aux intérêts à long terme de Téhéran. Le président Bachar al-Assad n’a plus confiance en aucun pays de la région. L’Iran est le seul pays auquel il peut encore faire confiance. Mais il y aurait un élément négatif qui pourrait empêcher l’Iran de répéter le scénario irakien en Syrie : si le président Assad insiste à garder le pouvoir, la tâche de l’Iran sera très difficile.

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