Accord Iran/Occident: ce que la Russie craint le plus?

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Accord Iran/Occident: ce que la Russie craint le plus?

L'Iran et les 5+1 auraient décidé de tomber d'accord sur un accord nucléaire, avant le 24 novembre, affirme le journal "Vesnik Kafkaza". le journal se penche, ensuite, sur les risques qu'un tel accord pourrait comporter, pour la Russie. "Les pourparlers Iran/5+1 semblent avoir enregistré quelques progrès, mais les divergences persistent, toujours, autour du taux d'enrichissement de l'uranium iranien et de la levée des sanctions. Alexandre Kouzentsov, expert en questions internationales, estime que la conclusion de l'accord Iran/Obama est nécessaire. Il dit : "Hassan Rohani joue, en ce moment, sa dernière carte gagnante. Il a gagné l'élection présidentielle, en promettant de faire classer le dossier nucléaire. Si les pourparlers nucléaires échouent, le gouvernement Rohani sera, politiquement, mort. La société iranienne en a mare des sanctions, et, en ce sens, la victoire de Rohani n'a pas été le fruit d'un hasard. Du côté américain, les choses se déroulent, dans des circonstances similaires : un accord avec les Iraniens est le seul point d'honneur qu'Obama pourrait brandir, sous le nez des Américains, en huit ans de présidence, émaillés par de terribles défaites. "En effet, le nucléaire iranien est loin d'être l'ultime objectif des Etats Unis. Quand bien même, les Iraniens parviendraient à acquérir des armes nucléaires, cela ne pourrait avoir que très peu d'impacts, sur la sécurité des Etats Unis, ainsi que sur leurs intérêts. . L'Iran ne pourrait utiliser sa bombe atomique contre l'Arabie saoudite, car Téhéran est bien conscient des impacts probables d'une telle démarche. Ce sera une véritable catastrophe environnementale, pour tous les pays de la région, si les choses débouchaient sur une guerre atomique"! L'expert russe estime que le principal objectif des Etats Unis, à travers les pourparlers nucléaires, consiste à priver l'Iran de la possibilité de devenir une puissance régionale. Et, encore, la plus grande de toutes : "A l'heure qu'il est, l'Iran est le seul Etat du Proche et Moyen-Orient à ne pas être sous la férule des puissances occidentales; c'est-à-dire, que ce pays a une politique indépendante. Même la Turquie et l'Arabie saoudite, pays, qui disposent de larges moyens financiers et politiques, n'agissent que sous la supervision directe des Etats Unis, et ne jouissent pas d'une liberté d'action totale. Pour les Etats Unis, la réduction de l'influence de l'Iran, au Proche-Orient, dans l'Orient arabe, le règlement de la crise syrienne, sans Assad, le fait de mettre fin au soutien de l'Iran au Hezbollah, constituent, tous, des objectifs, qui, en cas de réalisation, vont priver l'Iran de la possibilité de devenir une grande puissance régionale". Le journal évoque, ensuite, les propos du directeur du centre d'études de l'Iran contemporain, qui dit : "En cas d'accord, le marché iranien sera conquis par les firmes occidentales, les sociétés russes ne participeront, ni dans des projets techniques, en Iran, ni dans des investissements. La Russie ne saura tenir la concurrence avec l'Occident. En six mois, l'Iran arrivera à une telle position, en termes technologiques, d'investissement de contrats de longue durée, que son climat politique s'en trouvera changer. Et ce serra une catastrophe, pour les intérêts de la Russie, en Asie centrale, car l'Iran pourrait devenir la première base, pour les Etats Unis et les gouvernements occidentaux, dans la région, quitte à déstabiliser la Russie, économiquement"! et l'expert d'ajouter : " si l'accord nucléaire est signé entre l'Iran et l'Occident et que l'Iran rallie le système des valeurs occidentales , alors il se peut que dans un proche avenir l'Iran devienne un serieux adversaire pour la Russie surtout en termes énergétiques. via l'Iran de larges investissements s'effectueront dans l'économie des pays de la communauté des états indépendants. ceci élargira l'influence politique de l'Iran en Asie centrale. " les observateurs politiques écartent toutefois une telle perspective : l'Iran ne ralliera jamais le camp occidental ni ne vendra jamais son âme au diable. pourtant la Russie se devra peut-être de revoir ses lignes de priorité stratégiques et jeter les bases d'un réel partenariat stratégique

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