15 Rajab, l'anniversaire du décès de Dame Zaynab , La petite fille du Prophète sawas

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15 Rajab, l'anniversaire du décès de Dame Zaynab , La petite fille du Prophète sawas

Zaynab al-Kubrâ (as) ; loyauté, patience et sens du sacrifice incarnés

BIOGRAPHIE 

Gloire à Allah Seigneur de l’univers, prières et salutations sur le sceau des Messagers d’Allah, le prophète de la miséricorde, Mohammad ibn Abdullah, ainsi que sur sa sainte famille, et particulièrement sur l’Imam de notre temps, qu’Allah hâte sa venue.

  Il nous sera difficile en si peu de mots, de retracer l’histoire de cette héroïne de la bataille de Karbala, celle qui, par sa piété, sa patience, sa loyauté notamment envers l’Imam Hussein (as), et son lien de sang qui la relie directement avec le Maître des envoyés d’Allah.

 

Sa naissance, son enfance et son décès

  Zaynab bint ‘Ali ibn Abi Tâlib (as) [en arabe : زينب بنت علي بن أبي طالب], appelée aussi Zaynab al-Kubrâ, est la fille de l’Imam ‘Ali(as) et de Fâtima al-Zahra(as), fille du Prophète(s).

Dame Zaynab (as) naquit à Médine le 5 Jumâdâ al-Ûlâ à la cinquième ou sixième année de l’Hégire[1]. Elle passa son enfance auprès de son père, ‘Ali ibn Abi Tâlib (as), de sa mère Fâtima al-Zahra (as) et de ses deux frères al-Hassan (as) et al-Hussein (as).

  Elle montra des aptitudes d’intelligence et d’ingéniosité depuis son plus jeune âge. Il est dit qu’une fois, elle demanda à son père l’Imam ‘Ali (as) :

« “Est-ce que tu nous aimes ?” Il répondit : “bien sûr !” Elle dit : “Il n’est point possible que l’amour de Dieu et l’amour des enfants se réunissent dans le cœur d’une même personne croyante ; mais s’il se doit d’être, l’amour serait pour Dieu et la bonté pour les enfants”. Étonné par ses paroles, l’Imam ‘Ali (as) lui prodigua plus de tendresse et de bonté bienveillante[2]. »

  Dame Zaynab (as) est décédée à Châm (Syrie), le 15 du mois de Rajab en 62 de l’Hégire, il est aussi rapporté qu’elle décéda en 65 H, et qu’elle fut enterrée dans un jardin appartenant à son mari Abdullah près de Damas, où se trouve actuellement son mausolée.

 

Son nom, titres et pseudonyme (Kuniya)

  Son nom est Zaynab bint ‘Ali ibn Abi Tâlib (as) ; elle possédait également plusieurs titres, signe de respect, de considération et de grandeur de sa sainte personnalité ; parmi ses titres nous trouvons :

‘Aquîlat banî Hâshim, ‘Alîma Ghayr Mu’alama, ‘Ârifa, Muwathaqa, Fâdila, Kâmila, ‘Abidat Âl ‘Ali, Ma’sûma Sughrâ, Amînat Allah, Nâ’ibat al-Zahra, Nâ’ibat al-Husayn, Sharîkat ash-Shuhadâ’, Balîgha, Fasîha.

  Dame Zaynab (as) avait comme pseudonyme (Kuniya) : Umm Kulthûm et Umm al-Masâ’ib, mais celui qui nous marque le plus est celui de : « Umm al-Masâ’ib : Mère des calamités »

  En effet, suite aux différents événements tragiques qu’elle a vécus après le décès du Prophète (s). Les douleurs, qu’elle dut supporter sont multiples, figurent entre autres : les malheurs subis par sa mère Fâtima (as) et son assassinat, puis l’assassinat de son père l’Imam ‘Ali (as), l’empoisonnement de son frère l’Imam al-Hassan al-Mujtabâ (as) et plus particulièrement la tragédie de Karbala où elle perdit un grand nombre de sa famille et en premier lieu son frère l’Imam al-Hussein (as), puis son autre frère Abu al-Fadl al-Abbas, deux de ses enfants, ainsi que d’autres proches et fidèles. Suite à cette tragédie, elle dut supporter de longs jours en état de captivité.

  Dame Zaynab (a) assista à toute la bataille de Karbala où son rôle fut déterminant dans l’événement de Karbala. Il permit, en effet, de faire connaître la véracité du mouvement et de l’engagement de l’Imam al-Hussein (as).

 

Son adoration

  Dame Zaynab (a) passait ses nuits à la porte de son Seigneur, demandant Sa satisfaction et se dévouant entièrement et humblement à Son adoration. Elle n’abandonna jamais ses prières nocturnes même à la veille de l’assassinat de son frère al-Hussein (as) qui lui demanda de ne pas l’oublier dans ses invocations. Même durant sa captivité, elle ne cessa d’accomplir ses prières nocturnes.

 

Sa patience et sa droiture

  Dame Zaynab (as) était et est toujours un exemple de patience et de droiture pour tous. Elle avait fait front à différentes tragédies avec une patience exceptionnelle, dont le commun des mortels n’aurait pu supporter. Lorsqu’elle arriva auprès du corps découvert de son frère l’Imam al-Hussein (as) meurtri sur la poussière de Karbala, dans les pires conditions jamais imaginées, avec douleurs, souffrances et dévouement, elle plaça ses mains sous le corps, le souleva et dit :

“Oh, Dieu, accepte notre offrande.”

  Elle a eu surtout cette grande responsabilité de préserver la vie de l’Imam as-Sajjâd (as). D’ailleurs, elle lui sauva la vie à plusieurs reprises ; dont une se déroula au moment où l’armée de Kûfa avait attaqué le camp de l’Imam al-Hussein (as), Shimr ibn Dhi al-Jawshan voulut tuer l’Imam as-Sajjâd (as) ; alors Dame Zaynab (as) s’agrippa à l’Imam et dit avec détermination et persuasion :

“Tu ne le tueras que si tu me tues.”

  Une autre fois, dans la cour d’Ibn Ziyad, lorsque l’Imam as-Sajjâd (as) lui répondit avec des vérités qu’Ibn Ziyad se refusait d’entendre, en colère, il ordonna donc d’exécuter l’Imam. Dame Zaynab (as) s’interposa et s’agrippa à nouveau à l’Imam en disant :

“Ô, ibn Ziyad ! ne te suffit-il pas ce que tu as fait de notre sang, je jure par Dieu que je ne le quitterai pas, si toutefois tu es déterminé à le tuer, alors tue-moi avant lui.”

 

L’amour particulier de Zaynab (as) pour l’Imam Hussein (AS)

  Allâmah Jazâyiri écrit dans le livre (Al-Khasaïs al-Zaynabiyah) : « Lorsque Dame Zaynab (as) n’était encore qu’un bébé dans son berceau, chaque fois que son frère Hussein (as) disparaissait de sa vue, elle pleurait en s’agitant tandis qu’à la vue de la beauté de l’imam Hussein (as), elle était heureuse et souriante. Et lorsqu’elle grandit, avant de se lever pour accomplir la prière, elle regardait d’abord le visage de l’Imam Hussein (as) puis priait. »

  Cet amour a été concrétisé lors du mariage de Dame Zaynab (as) par une condition totalement étrange, car nous savons bien que la femme mariée ne peut quitter son foyer sans l’accord préalable de son mari.

  En effet, lors de son mariage, il a été stipulé parmi ses conditions de mariage la suivante :

« La condition pour que Zaynab (sa), épouse Abdullah, est d’être avec Hussein (as) »

  Il a été rapporté que le commandeur des croyants l’Imam ‘Ali (as) lorsqu’il donna la main de sa fille Zaynab (as) à son neveu Abdullah ibn Ja’far, pendant le mariage, il stipula que chaque fois que Dame Zaynab (as) voudrait voyager avec son frère l’Imam Hussein (as), elle ne verrait aucune opposition de la part de son époux. Il s’avère par la suite que Abdullah ibn Ja’far voulait dissuader l’Imam Hussein (as) de se rendre en Irak, ce dernier n’ayant pas accepté. Abdullah fut déçu et attristé. Mais, en fin de compte, il ordonna à ses deux fils Aoun et Muhammad d’aller en Irak accompagner l’Imam Hussein (as).

 

Sa loyauté

  La loyauté et le sens du sacrifice de la Sage de Bani Hachim lors du voyage historique de Karbala sont la meilleure séquence pour connaître la personnalité de cette dame Zaynab (as), tout comme son rôle déterminant sur la scène de ‘Achourâ, sa capacité et la façon dont elle affronta les oppresseurs de l’époque. L’histoire ne reflète qu’une infime partie de son action.

  Lorsque Zaynab al-Kubrâ (as) ressentit sur ses épaules le grand devoir du Jihad et de la lutte contre les athées, elle n’hésita point un seul instant. Elle sacrifia son foyer, son mari, ses enfants et ses biens pour être présente sur la scène de Karbala, prête à y laisser sa vie. Elle entraina tous ses enfants qu’elle offrit généreusement sur l’autel de sacrifice à Neynawâ ; elle apporta son assistance à chaque instant au guide de cette révolution c’est-à-dire l’Imam Hussein (as).

  Lors de son discours sur la mort de cette noble Dame, le Guide Imam KHAMEINI déclara :

« Ce que la dame Zaynab al-Kubrâ (as) a fait ne peut être comparé à aucun autre grand événement de l’Histoire. Il faut le comparer uniquement à l’événement de ‘Achourâ lui-même car ces deux événements se complètent[3]. »

  Après le martyr de l’Imam Hussein (as), elle dut prendre une nouvelle responsabilité. Celle qui est de tenir face à l’ennemie.

  Le rôle de Dame Zaynab (as) fut d’une telle importance que nous le ressentons encore de nos jours, des siècles après, et ce pour toute la communauté islamique. Beaucoup, hommes et femmes, s’inspirent de ce courage et de cette détermination, au point que le jour de sa naissance fut décrété comme étant « le jour de l’infirmier/ère ou du gardien/ne ».

 

  Le 11e jour du mois de Muharram, Umar Ibn Sa’d avait ordonné de transporter les femmes et les enfants à Kûfa. À leur arrivée, Dame Zaynab (as) prononça un discours aux gens de Kûfa dont Bachir ibn Khuzeim Assadi le décrit en disant : J’ai regardé Zaynab bint ‘Ali (as) ce jour-là, je jure par Dieu, je n’ai vu plus éloquent qu’elle, comme si ses paroles sortaient de la bouche d’Amir al-Mu’minîn (as), elle fit signe aux gens de se taire. Elle déclara : « Ô peuple de Kûfa, ô peuple de la duperie et de la trahison, vous vous lamentez pour nous ! Que jamais ne tarissent vos larmes, que jamais ne se taisent vos supplications. Vous êtes semblables à celle qui défait le fil de son fuseau après l’avoir solidement tordu ».

De même à Châm :

  Ubayd Allah ibn Ziyad, le gouverneur de Kûfa, avait envoyé Zaynab (as) avec les prisonniers d’Ahl ul-Bayt (as) sous l’ordre de Yazid, ayant transporté la tête de l’Imam al-Hussein (as) et les autres têtes à Châm. Lorsqu’ils entrèrent dans le palais de Damas où Yazid régnait, ce dernier ne tarda pas à demander à ce qu’on lui amène la tête de l’Imam al-Hussein (as), il la posa entre ses mains. À la vue de la tête de son frère l’Imam, Dame Zaynab (as) se mit crier : « Ô Hussein ! Ô le bien-aimé du Messager d’Allah, le fils de Fâtima ! ». En conséquence, tous ceux qui étaient présents, y compris Yazid se turent.

  Elle s’était également adressée à Yazid en ces termes bien connus : « Si tu penses que nous sommes un gain que tu viens de réaliser, tu ne tarderas pas à constater que nous sommes une perte que tu as subie. C’est à Allah que nous adressons nos plaintes. Allah ne traite jamais ses serviteurs injustement. Déploie donc tes fourberies et tous tes efforts. Par Allah, tu n’arriveras pas à effacer notre renommée. Tu n’anéantiras pas notre Révélation. Tu n’atteindras jamais notre rang et tu n’arriveras jamais à laver ta honte. Tes avis sont erronés, tes jours, lorsque le crieur criera, sont comptés et les armées que tu rassembles seront dispersées. Que la malédiction d‘Allah soit sur les injustes. Gloire à Allah qui a donné au premier d’entre nous le bonheur et au dernier parmi nous le martyre et la miséricorde. Il est Tout-Puissant et Tout-Miséricordieux, Allah nous suffit ! Quel excellent Protecteur ! »

 

[1] Mahalâtî Dhabîh Allah, Rayahîn ash-Sharî’a, T 3, p 33.

[2] Mahalâtî Dhabîh Allah, Rayahîn ash-Sharî’a, T 3, p 41.

[3] Imam Khamenei, Khamenei.ir, 14 févr. 2022.

 

Par Ch. Ismaël Bukasa

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