
تقي زاده
Les conseils d'Imam Hussein pour de ne pas faire des pêchées
Un jour, un jeune homme vint voir Imam Hussein (as) Le petit fils du Prophète (sawas) et dit:
Source :
LES QUATORZE INFAILLIBLES
Procession de "Twareej" le jour d'Achoura â Karbala
Le *Twarij* (ou *Twareej*) est une tradition chiite observée le 10e jour de Muharram, jour de Achoura. C’est une procession particulière, où les fidèles courent symboliquement vers le camp de l’Imam al-Hussein (as) à Karbala, exprimant leur désir d’avoir été à ses côtés ce jour-là pour le défendre.
*Origine du Twarij :*
La tradition remonte à l’époque postérieure à l’événement de Karbala. On dit qu’un homme de la tribu de Bani Asad, lorsqu’il a entendu les récits sur la tragédie de Karbala et l’abandon de l’Imam Hussein, a couru, frappant sa tête de douleur, jusqu’à l’endroit du martyre en criant : *"Ya Hussein !"* Il voulait symboliser le regret de ne pas avoir pu se joindre au combat. Ce geste de courir vers le camp est devenu un acte de deuil vivant.
*Signification :*
- C’est une course de deuil, pas de joie.
- Elle exprime l’élan du cœur, la douleur et la volonté de défendre la vérité.
- Elle incarne la loyauté envers l’Imam al-Hussein (as) et la colère contre l’oppression.
À Karbala aujourd’hui, des milliers de fidèles participent à cette course chaque année, revêtus de noir, souvent pieds nus, criant « *Labbayka ya Hussein* », dans une ambiance de profonde émotion et piété.
Et ils ne l'ont certainement pas tué !
Et ils ne l'ont certainement pas tué !..
... Et la poussière de la bataille se dissipe, un sol teinté de rouge sanglant, un horizon violet, un soleil timide, des lions abattus, des têtes fières au-dessus des lances et des javelots !...
Le commandant martyr, les disciples et les partisans, le porteur de l'étendard et le donneur à boire aux assoiffés, ressemblant au Messager de Dieu (pslf), le parfum de l'Hassan (p), le sacrifice nourrisson, la caravane de l'ascension vers la grandeur dans le cortège de la dignité !...
C'est le sang !... C'est le saignement !... Ce sont les blessures !... C'est la mort qui devient vie, c'est la douleur qui se manifeste dans les entrailles, c'est l'étreinte de la tristesse mêlée de colère, c'est l'anéantissement, l'altruisme et la fidélité !...
Ont-ils éteint le soleil ? Ont-ils caché la lumière ? Ont-ils enterré la vérité dans les sables de Taff ? Ont-ils triomphé ?
Ont-ils gagné leur commerce ? Ont-ils inscrit leurs noms sur les pages de l'histoire ornées des récits des grands ?!
Ont-ils tué Hussein (p) ? Ont-ils éteint l'étincelle de la vérité ? Ont-ils renversé l'étendard ?!
Ils se trompent en pensant cela, car ils ne l'ont pas égorgé, ils n'ont pas tranché la tête honorable, et ils n'ont pas crucifié le corps déchiqueté sur les sables de Karbala !...
Ils ne l'ont pas caché, ils n'ont pas fait taire sa voix, et leurs épées criminelles n'ont pas pu couper le lien de sa descendance à travers les générations,
ils se sont condamnés eux-mêmes et ont souillé leur histoire de honte, ils se sont tués eux-mêmes et ils ne l'ont certainement pas tué, mais Allah l'a élevé vers Lui.
Cheikh Mohamad Kanso
07/07/2025
11/ Moharram / 1447
Toutes nos condoléances à l'occasion du Martyre d'Imam Hussein ibn Ali (as), le jour de Achoura
*Imam Hussein(as):
"Je ne me suis pas soulevé de gaieté de coeur, ni pour une quelconque insatisfaction personnelle, ni par subversion ni injustement. Je me suis soulevé pour réformer la Umma de mon grand-père, le Messager de Dieu, pour commander le bien et interdire le mal, et pour suivre les traces de mon grand-père et de mon père ... »
C’est dans le mois sacré de Muharram que nous revivons la douloureuse commémoration du jour de Achoura.?
Cette tragédie restera à jamais vivante dans nos cœurs, nos corps et nos âmes afin de transmettre son message aux générations futures…?
Qu’Allah nous récompense pour le deuil du petit-fils chéri de notre noble Prophète Muhamad (pslf)
? Il n’y a pas de jour comme ton jour, ô Aba Abdallah Al-Hussein??
Le martyre de *l'Imam Hussein* (as) est l'un des événements les plus déchirants de l'histoire de l'islam.
Il a eu lieu *le dixième jour de Muharram de l'an 61 de l'Hégire* (correspondant au 13 octobre 680 de notre ère), dans une région appelée *Karbala*, dans l'actuel *Irak*. Cet événement est également connu sous le nom de _*TRAGÉDIE D'ACHOURA.*_
* *Contexte de l'événement*
Après la mort de Muawiya ibn Abi Sufyan en l'an 60 de l'Hégire, Yazid son fils accéda au khilafat.
Yazid demanda à *l'Imam Hussein* (as), petit-fils du Prophète d'Allah (pslf), de lui prêter allégeance afin de consolider les fondations de son règne.
Cependant, *l'Imam Hussein* (as), qui considérait le Khilafat de Yazid comme illégitime et illégal, refusa de lui prêter allégeance.
Pour échapper à cette allégeance forcée, *l'Imam Hussein* (as) émigra d'abord de Médine à La Mecque.
Pendant ce temps, l'Imam reçut de nombreuses lettres des habitants de Koufa, l'invitant à venir et lui promettant aide et soutien.
Pour s'assurer de leur sincérité, *l'Imam Hussein* (as) envoya son cousin, Muslim ibn Aqil, comme son représentant à Koufa.
* *LA MARCHE VERS KARBALA*
Malgré l'accueil initial des habitants de Koufa envers *Muslim ibn Aqil*, l'arrivée et les actions rigoureuses d'Ubaydullah ibn Ziyad _(l'envoyé et représentant de Yazid à Koufa)_ entraînèrent la trahison de beaucoup des habitants de Koufa(par la répression, les menaces, l'avidité de l'argent,...). Ils abandonnèrent alors *Muslim ibn Aqil* (l'émissaire de l'Imam Houssein) ce qui conduisit à son douloureuse martyre.
*L'Imam Hussein* (as), malgré qu'il soit informé de la trahison des Kufis, se dirigea vers Koufa avec ses quelques compagnons et sa famille.
En chemin, l'armée de *Hurr ibn Yazid Riyahi* lui barra la route et le força à se diriger vers *Karbala.*
* *L'ÉVÈNEMENT D'ACHOURA*
Le deuxième jour de Muharram de l'an 61 de l'Hégire, la caravane de *l'Imam Hussein* (as) arriva sur la terre de Karbala et fut encerclée par l'armée d'Omar ibn Sa'd, le commandant envoyé par Ubaydullah ibn Ziyad.
Cette armée avec un effectifs très nombreux (on dit qu'ils étaient huit mille ou plus), se retrouva face au petit nombre de compagnons de *l'Imam Hussein* (as) (environ 70 à 100 personnes).
L'armée ennemie coupa l'accès à l'eau pour la caravane de *l'Imam Hussein* (as), les soumettant à une soif intense.
Le neuvième jour de Muharram (Tassoua), l'hostilité s'intensifia et le dixième jour de Muharram *(Achoura)*, la bataille commença.
Dans cette bataille inégale, l'Imam Hussein (as) et ses fidèles compagnons se sont battus avec la plus grande bravoure.
Tout au long de la journée de *Achoura*, l'un après l'autre, les compagnons et les membres de la famille de *l'Imam Hussein* (as), y compris *ses frères, ses fils, ses neveux et d'autres proches,* sont tombés en martyrs.
Finalement, *l'Imam Hussein* (as) lui-même, après une résistance inégalée, fut martyrisé au début de l'après-midi du jour *d'Achoura.* Selon certaines sources, ses assassins furent *_Shimr ibn Dhi al-Jawshan et Sinan ibn Anas al-Nakha'i,_* exactement comme *LE PROPHÈTE MOUHAMMAD* (swas) l'avait dit :
Après le martyre de *l'Imam Hussein* (as) et de ses compagnons, les tentes furent attaquées, et les femmes et les enfants de la famille du *Prophète (psls)* furent faits prisonniers et envoyés à Koufa, puis à Damas (la capitale de Yazid).
* *CONCLUSION.*
*Le martyre de l'Imam Hussein* (as) et de ses compagnons a eu un impact profond sur l'histoire de *l'Islam* et en particulier, sur *le chiisme.* Cet événement est devenu un symbole de la lutte entre le bien et le mal, de la résistance à l'oppression et du sacrifice sur le chemin de la religion d'Islam. Il a inspiré de nombreux soulèvements et mouvements tout au long de l'histoire.
Chaque année, *les chiites commémorent cet événement en ce jour de Achoura, le dixième jour du mois de Muharram, en pleurant et en se lamentant pour cet Imam distingué qui est le fruit du cœur du Prophète (pslf).*
Arrivée de l’Imam Hussein (as) à Karbala*, le 2 Muharam
Imam Hussain (as) a quitté la Mecque le 8 Zhul Hijja de l’an 60 de l’Hégire.
Il était accompagné de sa famille et de ses compagnons de la région du Hedjaz, de Bassora et de Kufa.
Al-Hussayn quitta la Mecque, et prit le chemin de Kûfa.
Alors qu’il poursuivait sa route, al-Hussayn rencontra le célèbre poète arabe (al-Farazdaq) et lui demanda de lui donner une idée de la situation en Irak lors de son départ. Le poète répondit :
«Les gens y sont avec toi de cœur, mais leurs épées sont plutôt du côté des Omayyades. Après tout, le destin se décide au Ciel, et Dieu fait ce qu’IL veut».
Al-Hussayn acquiesça :
«Tu as raison. Le destin est entre les mains de Dieu, et IL fait ce qu’IL veut. Chaque jour notre Seigneur prend la Décision qu’IL juge bonne. Si cette Décision coïncide avec ce que nous aimons, nous remercions Dieu pour Ses bienfaits. C’est Lui qui est notre Soutien. Et si la Décision ne coïncidait pas avec notre souhait, nous n’aurions pas commis une transgression, tant que notre intention est de servir la vérité. »
Au cours de ce voyage divin, la caravane de l’imam al-Hussein (la paix soit sur lui) passa par plusieurs stations jusqu’à sa dernière : Karbala.
Lorsque l’Imam Hussein (que la paix soit sur lui) atteignit cet endroit, il demanda comment s’appelait cet endroit. Les gens ont répondirent qu’il s’appelait le pays d’at-Taf, d’autres ont répondu al-Ghadheriyah, Neynawa, l’imam a de nouveau demandé : “A-t-il un autre nom?” On lui dit : « Son nom est Karbala »
L’Imam dit « O Allah ! Je cherche ton refuge contre Karb (Deuil) et Bala (Procès) » Il dit ensuite : « Le chagrin et les épreuves sont ici, alors descendez, c’est notre halte. Ici notre sang sera versé et ici nous serons enterrés. Mon grand-père, le prophète d’Allah (les prières d’Allah soient sur lui et sur sa sainte famille) m’a prédit ce sujet. ” Tout le monde se conforma à son ordre et mis pied à terre.
La venue de l’Imam al-Hussein (la paix soit sur lui) à Karbala a eu lieu le deuxième jour du mois sacré de Muharram en l’an 61 de l’an. Selon la plupart des récits, il s’agissait d’un jeudi. L’imam al-Hussein (que la paix soit sur lui) mit pied à terre et ses pieds touchèrent le pays de Karbala.
Al-Hussein est au paradis, alors pour quelle raison continuez-vous toujours à le pleurer et à vous lamenter pour lui ?
Au nom de Dieu le Miséricordieux le plus Miséricordieux
*Al-Hussein est au paradis, alors pour quelle raison continuez-vous toujours à le pleurer et à vous lamenter pour lui ?*
Pleurer pour Hussein (que la paix soit sur lui) est une expression de colère envers les tyrans et les oppresseurs qui contrôlent les affaires de l'islam et des musulmans.
C’est un cri qui débuta le jour où Hussein (as) fut tué et qui demeurera jusqu'au Jour de la Résurrection.
Puisqu'il n'y a pas eu de temps sans domination des oppresseurs au cou des musulmans, nous pleurons pour exprimer notre rejet des tyrans, des oppresseurs et de l'immoralité à travers l'histoire.
D'un autre côté, nous pleurons Al-Hussein (as) en guise de consolation envers le plus grand Messager (que la bénédiction de Dieu et la paix soient sur lui et sa sainte famille ). En effet, il a été prouvé dans des récits authentiques racontés par les deux groupes (chiite et sunnite), qu' Il pleura amèrement le meurtre de son petit-fils Al-Hussein (as) avant la tragédie et qu'il en fut grandement affecté. Nous pleurons de sympathie pour notre Prophète (que Dieu le bénisse ainsi que sa famille et lui accorde la paix), dont les saintes larmes ont coulé pour cet évènement douloureux.
Enfin, de nombreuses narrations ont rapporté que le fait de pleurer pour Al-Hussein (as) mérite une grande récompense alors, nous pleurons pour l’obtenir.
Quelle est la raison de la sortie de l'Imam Hussein (as) à Karbala ?
Au nom de Dieu le Miséricordieux le plus Miséricordieux
*Quelle est la raison de la sortie de l'Imam Hussein (as) à Karbala* ?
*L’ Imam Hussein (que la paix soit sur lui) a-t-il simplement répondu aux lettres reçues ou une autre cause à son soulèvement existe ?*
Les véritables raisons du départ du Maître des Martyrs (as) vers l'Irak furent la préservation de la religion, l'alerte de la nation et son éveil. Il se souleva pour le rétablissement de la vérité, l'éradication du mensonge et Jummah Mubarak LeJummah Mubarak Le le redressement de la nation sur la bonne voie après sa déviation causée par l'autorité dirigeante.
La sortie de l'Imam (as) fut en réalité, un accomplissement du
commandement et un ordre divin.
En réalité, la mise en œuvre d'un projet qui s’achève par son martyr et le martyr de ceux qui l'accompagnent, Lui fut confiée par Le Tout Puissant par l'intermédiaire du noble Prophète (que Dieu le bénisse ainsi que sa sainte famille) et cela, pour de grands intérêts proportionnels à la taille et à l'importance du sacrifice.
L'Imam (as) réussit avec ses qualifications spontanées et personnelles à mettre en œuvre son projet, réalisant ce qu'il souhaitait. Ainsi, sa quête fut couronnée de succès et de prospérité se résultant par la conquête.
Il n'est pas acceptable de considérer que la véritable raison de son soulèvement fut de répondre aux lettres qui lui furent envoyées ainsi que le serment d'allégeance du peuple car,
l'incident d'At-Taff, avec ses nombreux résultats et fruits dont le plus important est la préservation de la religion et la clarification de ses caractéristiques, n'était pas le résultat d'une erreur d'analyse des événements. Certains ont imaginé que la planification de l'incident d'At-Taff était humaine et que l'Imam (as) avait planifié cela selon ses convictions et ses calculs matérialistes dans le but de prendre le pouvoir, et qu'il fut trompé par les lettres provenant du peuple de Kufa ou par le conseil d'Ibn Al-Zubayr de partir libérer le Hijaz.
Cela aurait conduit à son martyr et celui de ceux qui l'accompagnaient puis cela eu pour effet de préserver la religion et d'exalter le mot monothéisme.
Certes, ce discours est une erreur claire et flagrante, car son soulèvement avait pour objectif de mettre en œuvre un projet divin pour préserver la religion en dénonçant l'illégalité de l'autorité et en éveillant les consciences de la nation.
Il était donc nécessaire de secouer le monde islamique pour que la nation se réveille et prête attention aux faits et gestes de l'autorité usurpatrice et à ce qu'elle est devenue.
Au regard de l’infaillibilité de l'Imam Al-Hussein (as), il est inconcevable qu'il puisse agir dans un événement aussi miraculeux sans ordre divin.
Preuve en sont les hadiths démontrant que le soulèvement du Maître des Martyrs (as) fut un mandat divin spécial comme ce que Cheikh Al-Kulayni a raconté dans Al-Kafi (vol. 1 p. 280) sous l'autorité de l'Imam Jafar al-Sadiq (as) qui a dit : « Dieu Tout-Puissant a envoyé un livre à Son Prophète (pslf) avant sa mort, et il a dit
: « O Muhammad, c'est ta volonté envers l'élite de ta famille... Alors le Prophète (pslf) l'a remis au Commandeur des Croyants Ali (as) et lui a ordonné de briser un sceau et d’ agir en conséquence. Puis, il l'a remis à son fils Al-Hassan (as), alors il en brisa un sceau et agit en conséquence, puis il l'a remis
à Al-Hussein (as), alors il brisa un sceau et y trouva : sortir vers un peuple en martyr…donner sa vie dans la voie de Dieu…et ainsi il l’a fait…».
Cette narration et d'autres indiquent clairement que ce qui est arrivé au Maître des Martyrs (as) ainsi que ce qui est arrivé à d'autres imams purs (as), est une mission divine spéciale pour mettre en œuvre des projets qui hissent la bannière de l’ Islam.
De nombreux hadiths ont été rapportés par les deux groupes (chiites et sunnites) sous l'autorité du Prophète (pslf) et des Ahl al-Bayt (que la paix soit sur eux), et par le Maître des Martyrs (as), lui même disant qu’il sera martyrisé,
enterré à Kerbala, que son assassin sera Umar bin Saad, et ainsi de suite et tout cela, en amont de son martyr.
Parmi ces hadiths :
- Ce qu'al-Hâkim a rapporté dans Al-Mustadrak (Vol.3 p. 179) et al-Khwarizmi dans Maqtal al-Hussein (Vol.1 p.160), d' ibn Abbas qui dit : "Nous ne doutions pas que Al-Hussein bin Ali serait tué à Taf (Karbala)."
- Ce qui a été rapporté par Al- Khwarizmi dans Maqtal Al-Hussein (Vol 1 p. 164) d’Ibn Abbas qui a mentionné un sermon du Prophète (pslf) et a dit : "Puis il est descendu de la chaire, et aucun des Muhajireen et Ansar ne s’est douté que Al-Hussein serait tué."
- Ce que Ibn Al-Athir a rapporté dans Al-Kamil in History (v4, p. 242) : «Abdullah bin Shrek a dit : il m'est parvenu des commerçants de capuchons, manteaux noirs et de bracelets que lorsqu’ Umar bin Saad est passé à côté d'eux, ils dirent : « C'est l’assassin de Al-
Hussein » et cela, avant qu'il ne le tue.»
Les récits rapportés à ce sujet sont très nombreux. Ils ne se sont pas limités à raconter l'origine de l'événement, mais ils ont plutôt cité certains détails en précisant le lieu, l'heure de son meurtre, le nombre d’ assassins, les
conséquences sur ces derniers, les exhortant à le soutenir et réprimandant ceux qui l’ont abandonné et ainsi de suite.
Par conséquent, si l’ Imam Hussein (as) visait vraiment la victoire militaire, bien qu'il soit infaillible, sain d'esprit et sage, il aurait accepté les conseils de ceux qui lui ont déconseillé de partir en Irak parce qu'il y serait martyrisé.
Il n’allait pas entreprendre cette marche avec ses enfants et ses femmes, ni avec un nombre insignifiant d’homme face à l’autorité. Il aurait pris un chemin plus sûr et serait retourné au Hijaz après avoir appris ce qui était arrivé à Muslim bin Aqeel (que la paix soit sur lui) et Hani bin Urwah (que Dieu soit satisfait de lui).
Bien au contraire, nous constatons que l'Imam (as) était déterminé dans la réussite de sa mission même après avoir pris connaissance du martyre de Muslim ibn Aqil (as).
Ainsi, lorsque la nouvelle lui parvint, il dit : « Que Dieu ait pitié de Muslim, car il bénéficie du repos, du pardon, de la satisfaction et de la grâce de Dieu ; quant à lui, il a accompli son devoir et il reste notre devoir. » [Voir : Maqtal Al-Hussein par Al-Khwarizmi, Tome 1, p. 223, al-Futuh, Tome 5, p. 80]
Il continua son voyage puis, lorsqu’il arriva à Karbala, il dit : « Voici l'endroit de notre caravane, l'arrêt de notre voyage et l'effusion de notre sang. » [Voir : Le Maqtal Al-Hussein par Al-Khwarizmi, vol. 1, p. 237, Al-Futuh, volume 5, p.
94, al-Lahof, p. 49, et autres].
L'imam Al-Hussein (as) était au courant de ce qui se passait et de ce qui se passerait et sa sortie n'avait que pour seul but la mise en œuvre d'un projet divin.
Quant aux appels des Irakiens, il s’agissait là d’une justification de son soulèvement auprès de la nation public, mais cela n'était pas la véritable raison.
Pour plus de détails, vous pouvez lire ce que le juriste, Sayyid Muhammad Saeed al-Hakim (que son âme soit sanctifiée) a écrit dans son livre, Fadji atou- taf. Il s’agit de la meilleure recherche analytique sur le soulèvement Husseini et son rôle dans la clarification de la vérité religieuse.
La subsistance (rizq) et le destin (qadar) sont-ils immuables ?
Au nom d’Allah le Très Miséricordieux le Plus Miséricordieux
*La subsistance (rizq) et le destin (qadar) sont-ils immuables ?*
*Comment interpréter le verset : {Allah efface ce qu’Il veut et confirme, et auprès de Lui se trouve la Mère du Livre.} ?*
La question comporte en apparence trois interrogations, mais en réalité, il ne s’agit que d’une seule : le destin change-t-il ou est-il immuable ?
La question concernant la subsistance, ou celle relative à l’interprétation du verset, relèvent toutes deux de celle du destin.
Si l’on admet que le destin peut changer, selon la doctrine du bada’, alors il en découle nécessairement que la subsistance aussi peut changer.
Le verset sur l’effacement et la confirmation {Allah efface ce qu’Il veut et confirme, et auprès de Lui se trouve la Mère du Livre} fait partie des preuves à ce sujet.
Par conséquent, la réponse consistera en une brève clarification de la doctrine du bada’, laquelle permettra de répondre à toutes les questions.
Les récits transmis des Gens de la Maison (que la paix soit sur eux) au sujet du destin s’appuient sur le principe que Dieu est un agent agissant par volonté, c’est-à-dire qu’Il agit selon une volonté effective et une puissance irrésistible.
À ce propos, Abou Abdillah (l’imam Ja‘far al-Sâdiq, paix sur lui) a dit : « À propos de la parole de Dieu, le Tout-Puissant : {Les Juifs disent : “La main de Dieu est fermée.”}, Ils ne voulaient pas dire cela au sens littéral, mais leur intention était que Dieu en aurait fini avec les choses, qu’Il ne pourrait ni augmenter ni diminuer [quoi que ce soit]. Mais Dieu — glorifié soit-Il — les a contredits en disant : {Que leurs mains soient enchaînées et qu’ils soient maudits pour ce qu’ils ont dit ! Bien au contraire, Ses deux mains sont largement ouvertes : Il distribue comme Il veut.}
N’as-tu pas entendu ce que Dieu, le Tout-Puissant, dit : {Allah efface ce qu’Il veut et confirme, et auprès de Lui se trouve la Mère du Livre.} [At-Tawḥîd de Shaykh al-Ṣadūq, p. 167].
Ce que l’on entend par al-badā’ dans la croyance chiite, c’est la création (ou l’initiation d’un acte), et non l’apparition après la dissimulation.
Il s’agit plutôt d’une création après une autre, d’une volonté après une autre — c’est-à-dire que Dieu possède une volonté effective et une volonté continue.
Comme Il le dit : {À Dieu appartient le commandement, avant et après.}
Cela signifie : avant la création et après la création, avant la prédestination et après la prédestination, avant l’ordre et après l’ordre, avant la volonté et après la volonté…
Celui qui réfléchit à la nature de la relation entre le Créateur et la créature constatera que Dieu fait advenir les choses par des causes.
Autrement dit, Dieu — gloire à Lui — conditionne la réalisation de certains événements à des circonstances particulières et à des conditions spécifiques.
C’est le cas, par exemple, dans l’abrogation de certains versets ou jugements.
Si la volonté de Dieu n’était qu’unique et immuable, sans possibilité de la modifier, comment aurait-Il pu vouloir un premier jugement, puis le remplacer par un autre jugement, issu d’une nouvelle volonté ?
Dieu, exalté soit-Il, a dit : {Nous n’abrogeons un verset ou ne le faisons oublier sans en apporter un meilleur ou un semblable.} Et Il a dit : {Allah efface ce qu’Il veut et confirme, et auprès de Lui se trouve la Mère du Livre.}
Et encore : {Tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre L’interrogent ; chaque jour, Il est en œuvre.}
Et bien d’autres versets du Livre sage montrent que Dieu change et modifie les choses, en liant cela aux actions de l’être humain.
En effet, Dieu ne change pas la condition d’un peuple pour l’améliorer, tant que ce peuple ne change pas ce qui est en lui-même.
Comme Il dit : {En vérité, Dieu ne change pas l’état d’un peuple tant qu’ils ne changent pas ce qui est en eux-mêmes.}
L’Imam al-Sâdiq (que la paix soit sur lui) a interprété la parole de Dieu {Allah efface ce qu’Il veut et confirme.} en disant : « Est-ce que Dieu efface autre chose que ce qui existe ? Et confirme-t-Il autre chose que ce qui n’existe pas encore ? »
Il est absurde de penser que Allah ait imposé aux gens de L’adorer et de faire le bien, tout en ayant prédéterminé pour eux, de manière absolue et définitive, leurs sorts et leurs destinées. C’est là une véritable contradiction car si Allah avait déjà décrété que nous serions heureux ou malheureux alors que nous sommes encore dans les ventres de nos mères — sans aucune possibilité de changer cela —, quel sens y aurait-il à ce qu’Il nous ordonne, à tous, de rechercher le bonheur et le bien, et nous interdise de tomber dans les abîmes du malheur ?
Le culte et la prière n’ont de sens que si l’on croit au badā’.
Comment une personne pourrait-elle adorer Dieu ou L’implorer dans ses invocations, si tout était déjà tracé d’avance, si le destin était entièrement fixé et irrévocable ?
Quel serait alors le sens de Son ordre de L’invoquer, et de Sa parole selon laquelle Il est proche et répond aux prières ?
Si l’on renie la croyance au badā’ et que l’on s’en détourne, il nous faudrait logiquement abandonner le culte, les bonnes œuvres, et rester les bras croisés, dans l’attente de notre destin inévitable et de notre sort déjà scellé — comme si cette vie n’était qu’une pièce de théâtre dont tous les actes sont déjà écrits, ou une toile dont les couleurs sont déjà sèches.
C’est pourquoi les Gens de la Maison (paix sur eux) ont tant insisté sur la croyance au badā’ ; car sans elle, aucune croyance ni aucune vie authentique ne peut tenir pour l’être humain.
Il ne faut donc pas s’étonner d’entendre cette parole de l’Imam al-Sâdiq (paix sur lui) : « Dieu n’a jamais été adoré d’une manière aussi sublime que par le badā’. »
Celui qui adore un dieu mort, impuissant, limité, aux mains liées, n’a en réalité ni connu ni adoré Dieu.
Mais celui qui croit que Dieu agit comme Il le veut, qu’à Lui appartient le commandement — avant la prédestination comme après —, celui-là agit dans l’esprit même de ce principe : par la prière, par l’élan vital, par l’activité, et par le retour vers Dieu.
C’est lui qui a adoré Dieu de la plus belle manière.
Ainsi, le badā’ devient le fondement même de l’appel des prophètes, car il est la clé de la connaissance de Dieu, le chemin vers la reconnaissance de Son unicité, et l’essence même de Son adoration.
L’Imam al-Sâdiq (paix sur lui) dit : « Dieu n’a jamais envoyé un prophète sans avoir pris de lui trois engagements : la reconnaissance de la servitude envers Dieu, le rejet des associés (à Dieu), et la foi que Dieu efface ce qu’Il veut et confirme ce qu’Il veut. » [Al-Maḥāsin, Aḥmad ibn Muḥammad al-Barqī, vol. 1, p. 224]
Et dans un autre récit, l’Imam (paix sur lui) dit : « Si les gens savaient la récompense que recèle la croyance au badā’, ils ne cesseraient d’en parler.» [Al-Kāfī, vol. 1, p. 148]
Il dit aussi : « Invoque (Dieu) et ne dis pas que tout est déjà décidé ; car il est auprès de Dieu — exalté soit-Il — un rang qui ne peut être atteint que par la demande. » [Al-Kāfī, vol. 2, p. 466].
L’Imam al-Kāzim (paix sur lui) a dit : « Attachez-vous à l’invocation (du Seigneur), car l’invocation adressée à Dieu, et la demande formulée auprès de Lui, repoussent le décret, même lorsqu’il a déjà été déterminé et arrêté, et qu’il ne reste plus que sa mise à exécution.
Si l’on invoque Dieu — glorifié soit-Il — et qu’on Le sollicite, Il détourne alors le malheur, purement et entièrement. » [Al-Kāfī, vol. 2, p. 470]
La croyance au badā’ ouvre à l’être humain les horizons de ce monde et de l’au-delà.
Elle est une voie vers les faveurs et la générosité de Dieu, et un moyen d’accroître Ses bienfaits et Ses grâces.
Le véritable problème de l’homme, sa plus grande difficulté dans la vie, réside dans le fait qu’il croit rarement que Dieu fait ce qu’Il veut, et qu’Il est capable de transformer sa situation en une bien meilleure.
Il n’y a donc ni place pour le désespoir, ni résignation face aux circonstances.
Ce qui peut réellement freiner le mouvement de l’homme et faire obstacle à son épanouissement, c’est le désespoir — ce voile qui l’empêche de percevoir la puissance de Dieu.
C’est ce désespoir qui fige le mouvement de l’humanité dans sa marche vers Dieu, exalté soit-Il. Et pour que les musulmans retrouvent leur vitalité et se relancent dans les vastes horizons de la générosité divine, ils doivent revenir aux Gens de la Maison (paix sur eux), afin d’apprendre d’eux la foi en la doctrine du badā’.
La subsistance (le rizq) fait partie des décrets divins que couvre la croyance au badā’.
Même si elle est prédestinée pour les serviteurs, elle reste sujette à l’augmentation ou à la diminution selon les actions de l’être humain.
Par exemple, la piété (taqwā) du serviteur peut lui ouvrir des portes de subsistance qu’il n’aurait jamais imaginées. Dieu — exalté soit-Il — dit :
« Et quiconque craint Dieu, Il lui ouvrira une issue, et lui accordera une subsistance d’où il ne s’attendait pas. » [Sourate 65, At-Talāq, v. 2-3]
Et, à l’inverse, celui qui se détourne du rappel de Dieu verra sa vie transformée, et son existence deviendra étroite {Et quiconque se détourne de Mon rappel, aura certes une vie pleine de gêne.} [Sourate 20, Tā-Hā, v. 124]
L’évocation de Dieu — ou son absence — fait partie des actes volontaires que l’être humain accomplit.
Et pourtant, cela a un effet sur la modification de ce qui lui a été décrété, que ce soit en bonheur ou en malheur.
Dieu — exalté soit-Il — dit : {Si les habitants des cités avaient cru et s’étaient prémunis (par la piété), Nous leur aurions certes ouvert des bénédictions venant du ciel et de la terre. Mais ils ont démenti, et Nous les avons donc saisis pour ce qu’ils avaient acquis.} [Sourate 7, Al-A‘rāf, verset 96]
En plus des causes spirituelles que l’homme accomplit — et qui influent positivement ou négativement sur sa subsistance —, il existe aussi des causes et des facteurs matériels ayant le même effet.
Celui qui travaille et s’efforce d’obtenir sa subsistance n’est pas semblable à celui qui reste inactif et ne fait aucun effort.
En principe, toute créature que Dieu a tirée du néant se voit garantir une subsistance et une part de nourriture suffisante pour lui permettre d’accomplir le rôle qui lui est assigné.
Reste alors à l’homme la responsabilité de concrétiser cela : c’est par ses efforts dans la vie qu’il trace lui-même le destin qu’il souhaite, de sorte que les circonstances se modifient autour de lui et que les décrets changent en fonction de sa sincérité et de son sérieux dans la quête.
Dieu efface alors ce qu’Il veut de ces décrets, et en confirme d’autres qui n’existaient pas auparavant.
La désignation de l'Imamat se fait par texte divin (nass) et non par consultation (shûra)
Au nom d’Allah le Très Miséricordieux le Plus Miséricordieux
*La désignation de l'Imamat se fait par texte divin (nass) et non par consultation (shûra).*
_Pour quelle raison le Prophète (pslf) n'a-t-il pas consulté les musulmans pour désigner son successeur, alors que Dieu lui a ordonné de les consulter : {Consulte-les dans les affaires} (Coran 3:159) ? Et Sa parole - Exalté soit-Il - : {…et leurs affaires se règlent par la consultation entre eux}_
Sachez - que Dieu vous soutienne - que l'Imamat est une fonction divine et un pacte sacré, tout comme la prophétie. Dieu - Gloire à Lui - le confie à qui Il veut parmi Ses créatures et choisit parmi Ses serviteurs. Les gens n'ont aucun rôle dans la désignation de l'Imam, tout comme ils n'en ont pas dans la désignation du Prophète (que la paix de Dieu soit sur lui et sa famille). C'est pourquoi le Prophète (que la paix de Dieu soit sur lui et sa famille) n'a pas consulté les gens concernant l'Imamat, car cela relève de l'ordre de Dieu - Gloire à Lui - et non de l'ordre des gens. Ceci est démontré par la raison, les preuves scripturaires du Coran et de la Sunna, dont l'explication suit :
*1. La preuve rationnelle fondée sur le principe de la Grâce divine (al-Lutf) :*
Les duodécimains sont unanimes sur le fait que la désignation de l’Imamat ne peut émaner que de Dieu – Exalté soit-Il –, étant une institution et une nomination divine. Il n’y a aucune différence entre l’Imamat et la Prophétie à cet égard, car les créatures sont incapables de désigner un Imam, tout comme elles le sont pour la Prophétie. Il n’est donc pas permis de leur confier cette charge.
*2. La preuve scripturaire tirée du Coran :*
Le Livre sacré contient de nombreux versets attestant que l'Imamat est une institution divine, comme la parole d'Allah - Exalté soit-Il - : {Et lorsque ton Seigneur dit aux Anges : Je vais établir sur terre un vicaire (khalîfa)} (El Baqara : 30)
{Et rappelle-toi] quand ton Seigneur eut éprouvé Abraham par certains commandements, et qu'il les eut accomplis, le Seigneur lui dit : «Je vais faire de toi un exemple à suivre pour les gens». - «Et parmi ma descendance?» demanda-t-il. - «Mon engagement, dit Allah, ne s'applique pas aux injustes»
Il dit : “Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été faibles sur terre et en faire des dirigeants et en faire les héritiers”} [El Baqara : 124]
Et Sa parole, le Très-Haut : {Et Nous fîmes d’eux des imams qui guidaient par Notre ordre} [Les Prophètes : 73].
Et Sa parole, le Très-Haut : {Et Nous fîmes d’eux des imams qui guidaient par Notre ordre, parce qu’ils avaient enduré avec patience} [As-Sajda (La Prosternation) : 24].
Et Sa parole, le Très-Haut : {Ô David, Nous avons fait de toi un calife sur la terre. Juge donc en toute vérité entre les gens} [Sâd : 26].
Et Sa parole, le Très-Haut : {Et Il en fit une parole qui devait subsister parmi sa descendance. Peut-être reviendront-ils (à Dieu)} [Az-Zukhruf : 28].
Ces textes coraniques établissent de manière claire et explicite que l'Imamat et l'autorité spirituelle sont une institution divine, et que les gens n'ont aucun droit de désigner ou de choisir l'Imam.
*3. La Sunna prophétique :*
Il existe de nombreux hadiths prophétiques massivement transmis (mutawātir) qui établissent clairement l’imamat de l’Émir des Croyants (paix sur lui) et de sa noble descendance (paix sur eux), tels que :
- le hadith de Ghadîr,
- le hadith des Deux Poids (thaqalayn)
- le hadith de la Position (manzila),
- le hadith de l’Oiseau (ṭayr),
- le hadith de la Cité du Savoir,
- le hadith des Douze Imams,
- le hadith de la Fraternité, ainsi que de nombreux autres hadiths très abondants.
Ces hadiths sont explicites quant au fait que l'Imamat et la succession après le Noble Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui et sa famille) ne relèvent pas de la consultation (shûrâ), mais bien d'une désignation textuelle (nass). L'existence de ces textes clairs et sans équivoque concernant l'Imamat du Commandeur des croyants (que la paix soit sur lui) confirme que l'Imamat est établi par décret divin, sans aucune place pour la consultation. Si l'Imamat devait être établi par consultation, la profusion de ces textes explicites n'aurait aucun sens.
Il existe également des indices indiquant que le Prophète (paix et bénédictions sur lui et sa famille) a clairement établi que l’imamat après lui relève d’une désignation divine. En effet, lorsque le Prophète (paix sur lui et sa famille) se présentait aux tribus au début de sa mission, certaines acceptaient son appel à condition que le califat leur revienne après lui. Il leur répondait alors que cette affaire ne dépendait pas de lui, mais qu’elle relevait d’Allah, exalté soit-Il, qui la confie à qui Il veut. Nous mentionnons ici deux témoignages à ce sujet, tous deux remontant au début de la mission prophétique.
1. Le hadith des Banû ‘Âmir ibn Sa‘sa‘a :
Lorsque le Prophète (que la paix soit sur lui et sa famille) se rendit auprès des Banû ‘Âmir ibn Sa‘sa‘a, il les appela à suivre le message de Dieu et leur présenta sa mission. Alors un homme parmi eux, nommé Bayhara ibn Firas, s’exclama : « Par Dieu ! Si je m'emparais de ce jeune homme des Quraysh, je dominerais les Arabes grâce à lui. » Puis il lui dit : « Que penses-tu si nous te suivons dans ta cause, et que Dieu t’accorde la victoire sur tes opposants, le pouvoir nous reviendra-t-il après toi ? »
Le Prophète (que la paix soit sur lui et sa famille) répondit : « L’affaire appartient à Dieu, Il l’attribue à qui Il veut. »
L’homme répliqua alors : « Allons-nous exposer nos cous aux Arabes pour toi, et une fois que Dieu t’aura donné la victoire, le pouvoir reviendra à d’autres que nous ? Nous n’avons donc nul besoin de ton affaire. »
Ils refusèrent alors son appel. [Références : Sîrah d’Ibn Hishâm, vol. 2, p. 289 ; Târîkh al-Tabarî, vol. 2, p. 84 ; al-Sîrah al-Halabiyyah, vol. 2, p. 154.]
2. Le récit de la tribu yéménite de Kindah :
Abd Allâh ibn al-Ajlah a rapporté : « Mon père m’a raconté d’après les anciens de son peuple que la tribu de Kindah a dit au Prophète :
« Si tu triomphes, nous accorderas-tu la royauté après toi ? »
Le Messager de Dieu (que la paix soit sur lui et sa famille) répondit :
« La royauté appartient à Dieu, Il l’accorde à qui Il veut. »
Ils dirent alors : « Nous n’avons donc aucun besoin de ce que tu nous proposes. » [Référence : Sîrah d’Ibn Kathîr, vol. 2, p. 159.]
Ces hadiths indiquent de manière explicite que la désignation de l’imam ne relève pas du choix de la communauté, mais que le Prophète (paix et bénédictions sur lui et sa famille) a attribué cette affaire à Dieu, qui la décide selon Sa volonté.
Quant aux deux versets coraniques souvent invoqués pour prouver que l'Imamat relève de la consultation (shûrâ), voici leur interprétation correcte :
Ce verset n’indique nullement que la désignation de l’imam ou du calife se fasse par voie de consultation (shûrâ), mais il s’adresse plutôt au gouvernant dont le pouvoir est déjà établi. Dieu lui ordonne alors de consulter les membres de la communauté et de tirer profit de leurs avis concernant les affaires militaires et la gestion du pays, afin d’atteindre les meilleurs résultats et de gagner leur sympathie. Toutefois, il n’est pas obligé de suivre leur avis, comme le montre la suite du verset : {Une fois que tu t’es décidé, place ta confiance en Dieu. Dieu aime ceux qui se fient à Lui.} [Âl 'Imrân : 159].
Il est mentionné dans le commentaire Majma' al-Bayân : « Et consulte-les à propos des affaires », c'est-à-dire : recueille leurs opinions et prends connaissance de ce qu’ils pensent.
Les exégètes ont divergé quant à l’utilité de la consultation du Prophète (pslf) avec ses compagnons malgré son indépendance vis-à-vis de la révélation divine pour discerner l’opinion juste parmi les créatures en plusieurs opinions :
Première opinion : Cela visait à apaiser leurs cœurs, à renforcer les liens avec eux et à élever leur statut. Ainsi, le Prophète montrait qu'ils étaient parmi ceux dont les paroles méritaient confiance et dont les avis pouvaient être pris en considération. C'est l'opinion rapportée de Qatâda, ar-Rabî' et Ibn Ishâq.
Deuxième opinion : Cela avait pour but que sa communauté prenne exemple sur lui en matière de consultation, sans la considérer comme un défaut - tout comme ils furent loués pour avoir instauré la concertation entre eux. Cette interprétation est attribuée à Sufyān ibn Uyayna.
Troisième opinion : Cela concernait les affaires mondaines, les stratégies de guerre et la confrontation avec l'ennemi. Dans ces domaines, il était permis de s'appuyer sur leurs avis. Cette interprétation est attribuée à Abû 'Alî al-Jubbâ'î.
[Voir : Majma' al-Bayân, vol.2 p.428]
La parole d'Allah le Très-Haut : {…et leurs affaires se règlent par la consultation entre eux} [Sourate Ach-Chourâ, 42:38]
Ce verset évoquant la consultation (Chourâ) ne concerne pas la désignation du Calife. En effet, le verset 38 de la Sourate Ach-Chourâ encourage la délibération collective pour les affaires relatives aux croyants, tandis que l'Imamat relève exclusivement du décret divin - non du choix humain. Les données révélées concernant l'Imamat établissent clairement qu'il s'agit d'une institution divine, où les hommes n'ont pas plus de part dans la désignation de l'Imam que dans celle des Prophètes. Ceci est corroboré par les nombreuses preuves textuelles dont nous disposons concernant la légitimité du Prince des Croyants (as) et des Imams de sa descendance (as).
Nous nous arrêterons ici, et toute louange revient à Allah, le Premier et le Dernier.
Comment Imam al-Jawad, est-il devenu imam malgré son jeune âge?!
Au nom de Dieu le Très Miséricordieux le Plus Miséricordieux
*Est-il possible de nous donner un aperçu de la vie de l'imam al-Jawad (as) ? Comment est-il devenu imam malgré son jeune âge?!!*
L'imam al-Jawad est : l'imam Muhammad ibn Ali ibn Musa ibn Ja'far ibn Muhammad ibn Ali ibn al-Husayn ibn Ali ibn Abi Talib (que la paix soit sur eux tous).
Il est né le 10 Rajab de l'an 195 de l'hégire à Médine.
Sa mère était une Oumu walad nommée Sabika. Elle était également appelée Durra, puis l'imam al-Rida (paix sur lui) la nomma Khayzuran. Elle était nubienne et faisait partie des meilleures femmes de son époque. Son éloge est mentionné dans les récits concernant l'imam al-Jawad (paix sur lui). Dans le livre "Kashf al-Ghumma", elle est décrite : « la meilleure des femmes nubiennes, la pure. » Dans un récit de "Al-Kafi", elle est décrite comme : « La pure de bouche, la vertueuse de l'utérus. »
*La naissance de l'imam al-Jawad* :
Ibn Shahr Ashub a rapporté, d'après Hakima, fille d'Abu al-Hasan Musa ibn Ja'far (paix sur eux), qui a dit : "Quand l'heure de l'accouchement de Khayzuran, la mère d'Abu Ja'far (paix sur lui) arriva, l'imam al-Rida (paix sur lui) m' appela et me dit : “Ô Hakima, assiste à son accouchement.”
Il me fit entrer dans une pièce avec elle et la sage-femme. Il alluma une lampe pour nous et ferma la porte. Lorsque l’accouchement commença, la lampe s’éteignit. Devant elle, il y avait une bassine. J'étais préoccupée par l'extinction de la lampe et, alors que nous étions dans cet état, Abu Ja'far (paix sur lui) apparut dans la bassine, enveloppé d'un tissu fin qui émettait une lumière illuminant la pièce. Nous l'avons vu, je l'ai pris et mis sur mes genoux, puis j'ai enlevé ce tissu. L'imam al-Rida (paix sur lui) ouvrit la porte alors que nous avions terminé. Il le prit, le mit dans un berceau et me dit : “Ô Hakima, veille sur son berceau.”
Le troisième jour, il leva les yeux vers le ciel, regarda à droite et à gauche, puis dit : “Je témoigne qu'il n'y a de dieu qu'Allah, et je témoigne que Muhammad est le messager d'Allah.” Je me levai, effrayée et alarmée, et suis allée voir Abu al-Hasan (paix sur lui) pour lui dire ce que j'avais entendu de cet enfant. Je lui racontai ce qui s'était passé, et il me dit : “Ô Hakima, ce que vous verrez de ses merveilles sera encore plus grand.” [Manakib Al Abi Talib, vol. 3, p. 499].
*La désignation de son imamat : *
Al-Kulayni a rapporté dans "Al-Kafi", d'après Muhammad ibn Yahya, d'Ahmad ibn Muhammad, de Safwan ibn Yahya, qui a dit : “J'ai dit à l'imam ar-Rida (paix sur lui) : Nous te demandions, avant que Dieu ne te donne Abu Ja'far (paix sur lui), et tu disais : “Dieu me donnera un garçon.” Maintenant que Dieu te l'a donné, il a réjoui nos yeux. Que Dieu ne nous montre pas ta mort. Si cela devait arriver, vers qui devrions-nous nous tourner ? Il désigna alors de la main, Abu Ja'far (paix sur lui), qui se tenait devant lui.
Je dis : “Que je sois sacrifié pour toi, il n'a que trois ans !”
Il répondit : “Cela ne lui nuit en rien, car Jésus (paix sur lui) fut désigné comme preuve alors qu'il n'avait que trois ans.” [Al-Kafi, vol. 1, p. 321].
*La durée de son imamat : *
Il assuma l'imamat à l'âge de sept ans. Après le martyre de son père ar-Rida (paix sur lui) à Khorasan, tous les regards se tournèrent vers lui, et les chiites de partout affluèrent à sa maison, à Médine, afin de connaître la vérité sur la question de l'imamat après son père. Ils lui posèrent trente mille questions, auxquelles il répondit entièrement, rassurant ainsi leurs cœurs quant à son imamat.
Al-Kulayni a rapporté, d'après Ali ibn Ibrahim, de son père, qui a dit : “Un groupe de chiites des régions environnantes a demandé à voir Abu Ja'far (paix sur lui), qui leur donna la permission d'entrer ; ils lui posèrent trente mille questions en une seule séance, auxquelles il répondit alors qu'il avait dix ans.” [Al-Kafi, vol. 1, p. 469].
Son imamat a duré dix-sept ans, la majeure partie sous le règne d'Al-Ma'mun al-Abbasi, et une partie sous le règne d'Al-Mu'tasim, jusqu'à ce qu'il soit empoisonné par sa femme Umm al-Fadl, fille d'Al-Ma'mun, sur l'instigation de son oncle Al-Mu'tasim, alors qu'il avait vingt-quatre ans. [Uyoun al-Mu'jizat, p. 118].
*Les miracles et les honneurs de l'Imam al-Jawad (paix sur lui) *
Son accession à l'imamat à l’âge de sept ans est en soi un miracle.
Cette accession émanant de son Seigneur avait pour but de guider les chiites dans les années à venir. Ainsi, en les habituant à cette accession, ils accepteraient l'imamat de l'Imam al-Mahdi (paix sur lui) dans sa jeunesse.
Parmi ses miracles, le cheikh al-Mufid a rapporté dans "l'Irshad" que Dawud ibn al-Qasim al-Ja'fari a déclaré : "Je suis entré chez Abu Ja'far (paix sur lui) avec trois parchemins non identifiés. J'étais perplexe, alors il en prit un et dit : “Ceci est le parchemin de Rayyan ibn Shabib.” Ensuite, il prit le deuxième et dit : “Ceci est le parchemin de tel individu”. Je fus étonné de le voir, alors il sourit et prit le troisième en disant : “Ceci est le parchemin de tel individu.” Je dis : “Oui, je me sacrifie pour toi.” (Al-Irshad, vol. 2, p. 293).”
La vaste connaissance de l'Imam al-Jawad (paix sur lui) fut mise en évidence lorsque Mamoun envisageait de lui marier sa fille, Umm al-Fadl, alors qu’il avait neuf ans. Ses proches ont objecté, disant qu'il était inapproprié de marier sa fille à un enfant qui ne comprendrait rien, et qu'il devrait attendre qu'il grandisse et apprenne. Mamoun leur répondit : "Il est plus savant que vous. Venez, mettez-le à l'épreuve."
Ils choisirent Yahya ibn Aktham pour lui poser des questions, car il était le juge en chef de l'époque. Yahya ibn Aktham posa cette question à l'Imam al-Jawad : "Ô Abu Ja'far" (c'est-à-dire le surnom de l'Imam al-Jawad depuis son enfance), "que dis-tu de quelqu'un qui tue une proie en état de sacralité (Muhrim) à la Mecque ?" Abu Ja'far (paix sur lui) répondit : "L'a-t-il tuée intentionnellement ou par erreur, en sachant ou en ignorant que c'était interdit ? Était-il esclave ou libre, jeune ou vieux, novice ou expérimenté, qu'il s'agisse d'un oiseau grand ou petit ou d'une autre créature, et était-il repentant ou persistait-il dans son acte ? L'a-t-il tuée de nuit dans son repaire ou en plein jour devant tout le monde ? Était-il en état de sacralité pour le pèlerinage ou pour la 'Umra ?"
Yahya fut stupéfait par cette réponse, et les gens furent étonnés de la sagesse de l'Imam al-Jawad (paix sur lui).
Lorsque Mamoun observa la perplexité de Yahya ibn Aktham, il demanda à l'Imam al-Jawad (paix sur lui) de se lever et de prononcer un discours devant les gens après la conclusion des formalités de fiançailles. Après cela, Mamoun demanda à l'Imam de répondre aux questions soulevées par Yahya ibn Aktham.
L'Imam (paix sur lui) répondit : "Si un pèlerin tue un animal pendant le mois sacré, et que l'animal appartient à la catégorie des grands oiseaux, il doit sacrifier une brebis.
S'il le tue dans le sanctuaire, il doit payer une amende double.
S'il tue un petit animal, il doit supporter le fardeau d'un animal mâle mature qui a déjà été sevré, car l'animal tué n'est pas dans le sanctuaire.
S'il le tue dans le sanctuaire, il doit supporter le fardeau et la valeur de l'animal tué.
Si l'animal est sauvage, il doit sacrifier un chameau.
S'il s'agit d'une autruche, il doit sacrifier un chameau adulte.
S'il ne peut pas, il doit nourrir soixante pauvres.
S'il ne peut pas, il doit jeûner dix-huit jours.
S'il s'agit d'une vache, il doit sacrifier une vache.
S'il ne peut pas, il doit nourrir trente pauvres.
S'il ne peut pas, il doit jeûner neuf jours.
S'il s'agit d'une gazelle, il doit sacrifier une brebis.
S'il ne peut pas, il doit nourrir dix pauvres.
Si le pèlerin ne peut pas, il doit jeûner trois jours.
Si le délit a lieu dans le sanctuaire, la sanction est doublée, et il est obligatoire de sacrifier un animal (Hadīyah) devant la Ka'ba.
Si c'est pendant le Hajj, cela doit être fait à Mina, où les autres pèlerins sacrifient leurs animaux, et s'il s'agit d'une 'Umrah, cela doit être fait à La Mecque, dans l'enceinte de la Ka'ba, et il doit donner en aumône une somme équivalente au prix de l'animal sacrifié, afin que cela soit doublé. De même, si quelqu'un tue un lapin ou un renard, il doit sacrifier un mouton et donner en aumône une somme équivalente au prix d'un mouton.
S'il tue un pigeon du sanctuaire, il doit donner une pièce de monnaie en aumône, et une autre pour acheter de la nourriture pour les pigeons du sanctuaire. Pour un poussin, la moitié d'une pièce de monnaie, et pour un œuf, un quart de pièce de monnaie. Tout ce que le pèlerin fait par ignorance ou par erreur, sauf la chasse, il n'est responsable que de la chasse.
Si c'est par ignorance, il doit payer l'amende, qu'il le fasse consciemment ou non, et tout ce qu'un esclave fait, son maître est responsable de la même manière, et tout ce qu'un enfant fait qui n'est pas encore pubère, il n'est pas responsable.
S'il revient à l'âge de la puberté, il est puni par Dieu.
Si quelqu'un indique la chasse et qu'elle est interdite et que la personne tue l'animal, il doit payer une amende. Celui qui persiste dans l'acte après l'amende subira également un châtiment dans l'au-delà, mais celui qui se repent après l'amende n'encourra aucune responsabilité dans l'au-delà.
S'il le tue de nuit ou de jour, il doit payer une amende. Le pèlerin pour le Hajj doit sacrifier son amende à La Mecque." (Tuḥaf al-ʿUqūl, p. 453).